Nous sommes le 7 mars 2023, le tant attendu jour où le pays doit être à l'arrêt.
Le rapport de force entre le gouvernement, et l’opposition à son projet de réforme des retraites, dure et ne faiblit pas. Nous l’avons vu ensemble, semaine après semaine, les arguments censés défendre ce texte sont tombés les uns après les autres. Ce qui n’a en rien démotivé Emmanuel Macron, réapparu comme par enchantement un beau matin à Rungis puis au milieu du salon de l’agriculture, persistant et signant avec les mêmes éléments de langage.
Ces derniers jours ont vu des sorties médiatiques dignes des plus grands cascadeurs : entre le ministre Dussopt qui assure désormais que cette réforme est de gauche et Aurore Bergé affirmant qu’il n’y a pas d’arnaque, le spectacle était flamboyant.
Néanmoins, pour le gouv, la bataille de l’opinion est perdue. Les sondages se suivent et se ressemblent : , tandis que Cluster17 nous apprenait hier lundi que 68% de la population soutient de manière large le mouvement de grève. Un soutien quasi identique depuis le départ.
Alors, comment les syndicats et les travailleurs se sont organisés pour réussir cette journée?
Quels moyens vont être déployés pour faire que tout ne s'essouffle pas ce soir ou dans quelques jours?
Comment les gens et les responsables politiques et syndicaux réagissent-ils face à la communication gouvernementale alors que le texte est actuellement voté au Sénat?
Et puis, tout simplement, comment ce 7 mars va se dérouler ici à Paris?
C’est ce qu’on va voir dans ce reportage mené par notre journaliste Cemil Sanli.
Journaliste et montage : Cemil Sanli
Caméra : Andrei Manivit
Le rapport de force entre le gouvernement, et l’opposition à son projet de réforme des retraites, dure et ne faiblit pas. Nous l’avons vu ensemble, semaine après semaine, les arguments censés défendre ce texte sont tombés les uns après les autres. Ce qui n’a en rien démotivé Emmanuel Macron, réapparu comme par enchantement un beau matin à Rungis puis au milieu du salon de l’agriculture, persistant et signant avec les mêmes éléments de langage.
Ces derniers jours ont vu des sorties médiatiques dignes des plus grands cascadeurs : entre le ministre Dussopt qui assure désormais que cette réforme est de gauche et Aurore Bergé affirmant qu’il n’y a pas d’arnaque, le spectacle était flamboyant.
Néanmoins, pour le gouv, la bataille de l’opinion est perdue. Les sondages se suivent et se ressemblent : , tandis que Cluster17 nous apprenait hier lundi que 68% de la population soutient de manière large le mouvement de grève. Un soutien quasi identique depuis le départ.
Alors, comment les syndicats et les travailleurs se sont organisés pour réussir cette journée?
Quels moyens vont être déployés pour faire que tout ne s'essouffle pas ce soir ou dans quelques jours?
Comment les gens et les responsables politiques et syndicaux réagissent-ils face à la communication gouvernementale alors que le texte est actuellement voté au Sénat?
Et puis, tout simplement, comment ce 7 mars va se dérouler ici à Paris?
C’est ce qu’on va voir dans ce reportage mené par notre journaliste Cemil Sanli.
Journaliste et montage : Cemil Sanli
Caméra : Andrei Manivit
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 "C'est une réforme de gauche", il a dit le monsieur.
00:03 On est en train de créer une catastrophe écologique, agricole et sanitaire.
00:07 Il n'y a pas d'appel intersyndical, il n'y aura pas d'appel intersyndical à la reconductible.
00:11 Je pense que tout ça rajoute à l'exaspération, contribue à la mobilisation.
00:15 Au royaume des loosers, Macron est un winner.
00:17 La dernière carte, elle est derrière moi.
00:19 Il faut que ce soit le pays qui lui impose le retrait du projet.
00:22 C'est vrai que je suis contente parce que c'est la jeunesse qui s'exprime.
00:25 Il faut que ça pète un bon coup. Il faut y aller, il ne faut pas avoir peur.
00:28 Ouais, non mais ça c'est du bidon.
00:30 Si aujourd'hui les travailleurs des mouvements en France arrivent à bloquer cette réforme,
00:33 ça aura un impact sur toute l'Europe.
00:35 Salut, c'est Jemil et pour Le Média, je vous emmène une nouvelle fois aujourd'hui sur le terrain.
00:39 Le rapport de force entre le gouvernement et l'opposition à son projet de réforme de retraite
00:44 dure et ne faiblit pas.
00:45 Nous l'avons vu ensemble, semaine après semaine,
00:47 les arguments censés défendre ce texte sont tombés les uns après les autres.
00:51 Ce qui n'a en rien démotivé Emmanuel Macron, réapparu comme par enchantement un beau matin à Rungis,
00:55 puis au milieu du salon de l'agriculture, persistant et signant avec les mêmes éléments de langage.
00:59 Ces derniers jours ont vu des sorties médiatiques dignes des plus grands cascadeurs.
01:04 Entre le ministre Dussopt, qui assure désormais que cette réforme est de gauche,
01:07 et Aurore Berger, qui affirme qu'il n'y a pas d'arnaque, le spectacle était flamboyant.
01:11 Néanmoins, pour le gouvernement, la bataille de l'opinion est déjà, depuis longtemps, perdue.
01:16 Les sondages se suivent et se ressemblent.
01:18 59% des Français sont favorables à ce que les syndicats mettent le pays à l'arrêt selon LA pour BFM,
01:23 tandis que Cluster17 nous apprenait hier lundi que 68% de la population soutiennent de manière large le mouvement de grève,
01:30 un soutien quasi identique depuis le départ.
01:32 Nous sommes le 7 mars 2023, le fameux et tant attendu 7 mars que l'intersyndical nous promet comme massif et historique.
01:39 Alors, comment les syndicats et les travailleurs sont-ils organisés pour que cette journée soit une réussite ?
01:44 Quels moyens vont être déployés pour que ce mouvement ne s'essouffle pas dès ce soir et puisse durer dans le temps ?
01:50 Comment les gens, les responsables politiques et syndicaux réagissent-ils face à la communication gouvernementale
01:55 alors que le texte de la réforme des retraites est actuellement voté par les sénateurs ?
01:59 Et puis, tout simplement, comment va se dérouler ce 7 mars aujourd'hui ici à Paris ?
02:03 C'est ce qu'on va voir dans cette nouvelle vidéo. C'est parti !
02:05 La mobilisation qui est celle du monde du travail est énorme et inédite,
02:17 sans doute depuis la Seconde Guerre mondiale en termes de nombre dans la rue.
02:21 Puis y a des grèves, y a des grèves reconductibles. Voilà, c'est une très très grosse journée de mobilisation.
02:27 Justement, vous avez prononcé le mot « reconductible »,
02:29 c'est quoi la stratégie pour que ça ne s'essouffle pas ce soir et que ça dure, puisque c'est ça la clé ?
02:33 C'est pas un appel. Y a pas d'appel intersyndical, y aura pas d'appel intersyndical à la reconductible.
02:38 Après, dans ce type de mobilisation sociale, y a des secteurs professionnels,
02:42 des territoires qui se manifestent de façon particulière.
02:45 Moi j'invite à ce que ça se fasse dans le respect des uns et des autres, des biens et des personnes.
02:50 Et puis, on verra. C'est pas sûr que la CFDT de ces secteurs-là soit toujours dans les mobilisations.
02:56 Pour l'instant, chaque journée on me pose la même question et je vous dis que c'est la plus grosse aujourd'hui.
03:00 Voilà, après moi je fais confiance aux salariés.
03:02 Les salariés ont suffisamment d'imagination pour participer à ce mouvement
03:05 sous les formes qui leur correspondent.
03:07 Et y a aussi des salariés qui ont décidé des grèves reconductibles, vous savez.
03:11 C'est bien, parce que quand on est face à un gouvernement qui n'écoute pas,
03:14 qui n'entend rien, ben on n'a pas d'autre solution que de hausser le ton.
03:18 Justement, qu'est-ce qui peut changer en fait pour que,
03:20 jusqu'à maintenant le gouvernement est sourd,
03:21 tout le monde avance avec les mêmes arguments.
03:23 Qu'est-ce qui va changer en fait à la CFDT ?
03:23 Peut-être une prise de conscience que cette mobilisation, elle ne fait que s'amplifier.
03:28 Elle va durer du coup ?
03:29 Mais elle va durer si on n'est pas entendu.
03:30 Elle va durer sur des formes qu'on va décider ce soir.
03:33 Évidemment, elle a duré depuis le 10 janvier dernier.
03:36 S'il a vraiment changé, s'il est le président de tous les Français, s'il écoute,
03:41 j'espère que là où il est, au bout de la sixième journée,
03:44 il verra qu'il se passe un peu quelque chose en France, quoi.
03:46 Bon, j'parle pas, j'parle pas.
03:49 Ni toutes les semaines, ni tous les mois, ni tous les ans.
03:51 Le dialogue, il est encore là ?
03:53 Y a pas de dialogue. Y a pas de dialogue.
03:54 Et c'est vrai, mais on est un...
03:56 je pense un des rares ou un des seuls pays en Europe
03:59 où quand il se passe des fortes journées de mobilisation comme on connaît,
04:03 y a pas un ministre, pas une première ministre, pas un président de la République
04:09 qui dit « tiens, peut-être se mettre autour d'une table ».
04:11 Enfin c'est du-- c'est incroyable, quoi.
04:12 Y a deux choses qui étaient attendues, hein, depuis début janvier,
04:15 par le gouvernement et parfois par certains observateurs, c'est
04:18 « quand est-ce que ça bloque et quand est-ce qu'ils se foutent sur la gueule dans l'intersyndical ? »
04:21 Bah euh... je crois que ça bloque du côté du gouvernement
04:24 qui reste sourd à ce qui est en train de se passer derrière
04:26 et partout dans les territoires.
04:27 Et j'crois que pour se foutre sur la gueule sur l'intersyndical, vous êtes--
04:30 c'est pas le moment et ça sera jamais le moment.
04:32 On a commencé ensemble, on finira ensemble.
04:34 On est en lucide sur ce qui nous sépare.
04:37 L'action « Blocus Challenge » qui fonctionne très bien et qui fait beaucoup parler.
04:40 Alors, la petite réaction, un petit mot pour Valérie Pécresse
04:42 qui vous attaque en justice, finalement.
04:44 Ouais, non mais ça c'est du bidon.
04:45 Déjà Valérie Pécresse elle est prise de cauchemar parce que y a trois à quatre ans,
04:49 dans mon lycée, elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:53 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:55 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:56 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:56 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:57 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:57 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
04:58 Et elle nous faisait respirer des produits toxiques et amiantés.
05:06 On a fait des pétitions, on a fait des manifs, rien n'a changé.
05:08 On a bloqué le lycée trois à quatre mois.
05:10 Elle a craché des dizaines de millions pour reconstruire le lycée.
05:12 Donc, elle sait bien que le seul moyen de faire céder un politique,
05:16 c'est par le blocage des lycées et des universités.
05:19 Sur ce que fait Valérie Pécresse, c'est pas étonnant.
05:21 Elle est dans son rôle, elle essaye de fragiliser le mouvement social
05:24 comme le fait la majorité, ça me surprend pas.
05:26 Juste, voilà, ça clarifie bien ce que fait Valérie Pécresse.
05:30 Elle est pas du côté des travailleurs, elle est pas du côté des syndicats.
05:32 Alors y a aussi autre chose, si elle porte plainte, c'est parce que,
05:35 au fond, elle ne soutient pas la mobilisation contre la réforme des retraites.
05:38 Je pense même que c'est un soutien de la réforme des retraites.
05:41 Et donc, si jamais on a un blocage des lycées et des universités,
05:44 on fera reculer Macron sur la réforme des retraites,
05:46 et dans la mesure où elle est pour cette réforme, elle y perd.
05:49 Donc sa plainte est inutile, tout comme tout le reste de sa politique.
05:52 Si jamais on veut parler de choses bloquées,
05:53 parlons des transports d'Île-de-France.
05:55 Enfin, un sujet intéressant sur lequel pourrait se pencher Valérie Pécresse.
05:57 Le rôle des jeunes, est-ce qu'il évolue aujourd'hui dans cette mobilisation ?
06:00 Chacun a notre place, les travailleurs, les étudiants, les lycéens,
06:03 on est à notre place pour essayer de battre cette réforme des retraites.
06:05 Et on est tout autant déterminés.
06:07 Et les chiffres, ce matin, ils le montrent,
06:08 on a 300 lycées bloqués partout en France,
06:10 des centaines qui sont mobilisés,
06:12 des dizaines de milliers de lycéens qui étaient en manif
06:14 ou mobilisés devant leur lycée.
06:16 La jeunesse, c'est l'une des bascules qui permet à un mouvement social de gagner.
06:19 Et l'autre des bas, c'est celui de la légitimité de la jeunesse à bloquer.
06:22 Je veux dire, ils disent, les politiques, ils disent,
06:24 faites des manifs, faites des pétitions.
06:25 Les jeunes, ils ont organisé des grèves mondiales pour le climat,
06:28 c'était inédit.
06:29 Des dizaines de millions de jeunes dans la rue,
06:31 est-ce que les jeunes, ils ont été écoutés ? Non.
06:33 Par contre, quand ils commencent à bloquer les lycées et les universités,
06:35 alors là, les jeunes commencent à se faire entendre.
06:37 C'est pourquoi je leur dis, vous êtes légitimes
06:39 à penser politique et à faire de la politique.
06:42 Bloquez vos lycées, bloquez vos universités,
06:44 il n'y a que ce langage qu'ils comprennent.
06:45 Il faut faire des actions fortes pour que le gouvernement recule.
06:48 Valérie Pécresse, c'est pas ça.
06:50 Le problème, c'est que les Français ne sont pas d'accord
06:51 pour cette réforme des retraites.
06:53 Quelle solution Valérie Pécresse trouve ?
06:55 Parce que nous, à l'hôtel Ibis, dans le Batignon,
06:58 on a fait des actions fortes.
06:59 À l'époque où j'étais femme de chambre,
07:01 on allait faire des actions fortes dans les hôtels.
07:04 C'est ce qui a ramené le groupe ACOR à la table de négociation.
07:06 Et le groupe ACOR nous a donné 99% de toute notre révendication.
07:10 [Chant]
07:25 Est-ce que c'est votre première fois en manifestation dans ce cadre ?
07:27 C'est la troisième.
07:29 J'ai manifesté les deux premières.
07:31 C'est parce que je trouve que c'est une réforme très injuste.
07:33 Il faut que les gens puissent partir à 62 ans en retraite.
07:37 Y a des travaux, des gens qui travaillent avec des métiers
07:40 très difficiles, très pénibles.
07:41 Pour la réforme des retraites en général,
07:43 parce que déjà ça touche tout le monde,
07:44 mais nous ça nous touche aussi à l'hôpital.
07:46 Et récemment, y a eu des phrases, notamment de la part du gouvernement,
07:49 qui a notamment dit à une infirmière de plus de 60 ans
07:50 d'aller changer de métier si elle se sentait fatiguée.
07:53 Et nous on fait un métier qui est difficile.
07:54 Moi ça fait dix ans que je le fais,
07:55 on est déjà cassé, j'ai le dos cassé, tout ça.
07:57 Et quand on entend des phrases comme ça de la part de gouvernants
07:59 qui touchent des 5 000 € de salaire
08:01 pour rester dans des fauteuils à voter des lois sans nous écouter,
08:03 ça a tendance à un petit peu nous mettre en colère.
08:05 Voilà, donc... Et pour les femmes aussi,
08:07 qui sont très lésées dans cette réforme.
08:10 Je pense qu'il y a une mobilisation très forte,
08:12 une conviction des Françaises, très forte,
08:16 contre cette réforme injuste. Voilà.
08:19 On voit que, à mon avis, on n'a jamais été aussi prêts,
08:22 depuis en tout cas très très très longtemps,
08:24 de la possibilité d'une grève générale qui met en mouvement
08:27 des secteurs extrêmement divers de notre classe.
08:29 Ça va des agents de nettoyage précaires,
08:32 des sous-traitants de la pétrochimie à des pilotes d'avions.
08:35 Et je pense que ce qui se joue, c'est effectivement
08:37 qu'est-ce qui va se passer après. On sait que demain c'est le 8 mars.
08:39 Donc c'est non seulement une journée où faut évidemment reconduire
08:43 la grève contre la bataille des retraites,
08:45 mais c'est aussi un enjeu fondamental de lutte
08:47 pour les droits des femmes à l'échelle internationale.
08:50 Nous ça fait presque 13 ans maintenant
08:51 que les salaires sont gelés à l'hôpital.
08:53 On est toujours au minimum, on est deux pour gérer,
08:55 je sais pas, une trentaine de patients, ce genre de choses.
08:57 Et on nous entend dire qu'il faut travailler deux ans de plus sans se plaindre,
09:00 alors qu'on est déjà cassés à notre âge. Moi j'ai 35 ans, je suis déjà cassé.
09:02 Donc il est pas possible qu'on aille jusqu'à 64.
09:04 Et aujourd'hui on est là pour se faire voir,
09:06 parce qu'à l'hôpital on peut pas faire de grève reconductible.
09:08 On a aussi la réquisition qui est d'office,
09:10 les services de soins doivent tourner.
09:11 Donc du coup on peut pas tous être là, et mettre la blouse,
09:14 ça permet de se faire voir et de représenter nos collègues
09:16 qui peuvent pas être présents aujourd'hui aussi.
09:18 Ce qui est sûr, c'est que les gens ils se battent pas que pour les 62 ans, quoi.
09:21 Ça c'est, c'est... c'est quasiment dépassé.
09:24 Non seulement les 62 ans ça suffit pas, il faut réclamer les 60 ans
09:27 sans condition d'annuitier, 55 ans pour les métiers pénibles,
09:30 mais au-delà de ça, c'est indiscutable que ce qui est prépondérant partout
09:33 c'est la question des salaires, et c'est la question des conditions de travail.
09:37 Le soutien il a toujours été total à l'hôpital.
09:39 Voilà, les conditions de travail elles sont déplorables,
09:41 mais on est dans un métier où les gens ils ont à cœur de soigner les gens
09:44 et de s'occuper des autres, et du coup ça passera toujours avant le reste.
09:47 Mais il faut quand même qu'on se montre et qu'on soit visible
09:49 pour dire qu'en fait on est d'accord avec tous les autres gens qui sont là.
09:52 Enfin à mon avis, y a une... une fraction extrêmement minoritaire
09:55 de... de... de la population qui pense qu'on peut discuter avec Macron,
09:59 et-- et moi j'trouve hallucinant de voir que la CFDT, jusqu'à hier,
10:03 elle expliquait qu'elle allait répondre à l'invitation d'Aurélien Pradié,
10:06 aller discuter avec les Républicains à l'Assemblée-- 'fin,
10:09 au Sénat, à l'Assemblée nationale.
10:11 Le message c'est de faire euh... un peu écouter la rue, là.
10:13 Parce qu'il dit que c'est des broutilles, que c'est pas une poignée de gens
10:15 qui vont euh... dicter la loi en France,
10:16 sauf que nous on est des millions dans la rue toutes les semaines depuis fin janvier.
10:19 Et qu'eux, ils sont quelques dizaines à gouverner pour nous,
10:21 alors que c'est nous qui les avons élus.
10:23 Par défaut, je le rappelle, pour contrer l'extrême droite.
10:25 Et aujourd'hui, il est temps qu'ils nous écoutent.
10:27 C'est depuis le 19 janvier qu'on sait que c'est évidemment dans la rue
10:30 que ça va se jouer, mais dire ça, ça suffit pas.
10:31 Moi j'pense que c'est non seulement par la méthode de la grève reconductible,
10:34 mais aussi en généralisant les secteurs qui vont rentrer dans la bataille,
10:37 et pour ça, il faut s'adresser à tout le monde.
10:39 Et pour les 62 ans, y a énormément de secteurs que ça ne concerne même pas !
10:43 Qui savent qu'ils les auront jamais !
10:44 On discute beaucoup de la bataille contre la loi Darmanin en ce moment,
10:46 pour moi c'est fondamental.
10:47 Parce qu'avant de dire la retraite, c'est les papiers !
10:51 Après, les papiers c'est le travail !
10:54 Et le logement, c'est la retraite !
10:56 Quand nous, les sans-papiers, partout, le monde sort, on doit sortir.
11:03 Parce qu'on sait que ça nous concerne.
11:05 Ça nous concerne, que ce soit aujourd'hui ou demain,
11:09 ça sera notre tour.
11:11 Mais parmi les gens qui travaillent dans des conditions,
11:13 les plus horribles et le plus longtemps en France,
11:16 y a des centaines de milliers de travailleurs étrangers,
11:18 qui eux, avec les 43 années de cotisation,
11:21 de toute façon, ne verront jamais la retraite à 62 ans.
11:24 Vous travaillez aujourd'hui ?
11:25 Là où moi je suis, je viens de prendre ma retraite.
11:29 Et vous avez quel âge ?
11:33 J'ai 66 ans.
11:34 J'ai 66 ans.
11:36 Ça peut être long.
11:37 Ouais.
11:38 Bon.
11:39 Je suis là pour aider et soutenir mes camarades,
11:42 parce que ça veut pas dire que moi j'ai fini,
11:45 que les autres, y en a qui viennent de commencer.
11:48 Et pour moi, évidemment qu'il faut entraîner ces bataillons dans la bagarre,
11:51 pour ça, il faut parler salaire, il faut parler conditions de travail,
11:53 et c'est comme ça qu'on va travailler à la généralisation de la grève,
11:56 et c'est comme ça qu'on va donner à tout le monde une vraie raison de se battre et de continuer.
11:59 Et ça, évidemment, pour moi, c'est contradictoire,
12:01 ou en tout cas, l'intersyndicale, et notamment ce que dit Laurent Berger,
12:05 c'est pas encore ce qu'elle a dans les tuyaux, hein.
12:06 Je le disais, elle se prépare à discuter avec les Républicains,
12:08 et en même temps, y a une situation contradictoire,
12:10 parce que le jour où Laurent Berger dit qu'il faut mettre le pays à l'arrêt,
12:14 c'est qu'il se passe vraiment quelque chose.
12:16 Je pense que c'était pas son intention au début, et qu'en fait, il y a été contraint.
12:19 Il faudra qu'on leur donne le courage de se battre,
12:22 parce qu'ici, c'est un pays, c'est pas un donnement qu'on peut arracher.
12:26 Les papiers, ça s'arrache.
12:28 Le travail, c'est pareil.
12:30 Le logement, c'est pareil.
12:32 Et la retraite aussi, c'est pareil.
12:34 On se battra avec tout le monde, jusqu'à ce que le moment arrive.
12:38 [Musique]
12:42 La valeur du travail, c'est une valeur de travaille qui est très forte,
12:46 et qui est très originale.
12:48 On peut être les 35 heures, on veut la retraite à 35 ans.
12:51 Eh ouais !
12:52 C'est marrant, quand même. Elle est rigoleuse. Elle est belle, en plus.
12:54 Mais comment tu veux ta retraite ? Toi, quel âge ?
12:56 À 35 ans.
12:57 À 35 ans. À mon âge, parfait, j'aimerais beaucoup.
12:59 "C'est une réforme de gauche", il a dit le monsieur.
13:03 Et du coup, pourquoi vous avez ça dans votre dos, là ?
13:05 Vous êtes pas gauche, vous ?
13:06 Euh... Bah un peu...
13:08 — Un peu ? — Un peu, quand même.
13:09 Donc là, vous manifestez contre une réforme de gauche.
13:12 On a du mal à se situer, là, du coup, maintenant.
13:15 Ah, vous êtes perdue, là. Il vous a vu, le monsieur.
13:18 — Et toi, quel âge, toi ? — J'ai 21.
13:19 Et en tout, t'es dans la manif, là.
13:21 — Ouais. — Et la retraite, c'est méga loin.
13:22 Tu la vois comment ?
13:23 Là, je la vois pas actuellement, tu vois !
13:26 — Tu la défends, déjà. — Oui !
13:27 Oui, mais y a pas le choix, genre...
13:29 Pourquoi y a pas le choix ?
13:30 Parce que Macron est un connard !
13:32 Et euh... Désolée, hein, mais...
13:34 C'est le problème du mensonge, au bout d'un moment...
13:36 C'est un mensonge, alors ?
13:37 Si on regarde de plus près, c'est vrai que c'est pas tellement dommage.
13:41 Ouais, moi, je suis pas homme politique, je suis pas journaliste,
13:43 donc ouais, c'est un mensonge, je peux l'dire, genre j'assume.
13:45 Mais euh... Non, non, mais parce que bah euh...
13:47 On veut nous enlever ça, mais moi je refuse qu'on me l'enlève, donc euh...
13:50 Avant-hier, non, je suis dans la rue et c'est un peu triste,
13:52 mais bon, c'est pas grave, hein !
13:53 On me promettait ça.
13:55 La société... La société... Euh, des loisirs.
13:58 — Des loisirs, voilà. — Ouais, c'est pas tellement...
14:00 Les loisirs, ils baffent en-dessous, hein.
14:01 Maintenant euh... Bah non, c'est ça. Et maintenant euh...
14:03 Je l'ai dans l'dos.
14:04 Ce qu'on me propose, c'est ce qu'y a devant.
14:06 Moi j'ai commencé à travailler, la retraite elle était à 60 ans.
14:08 — Ouais. — On me proposait la socié--
14:10 la... On me proposait la société des loisirs.
14:12 Donc euh... Si j'avais eu, à ce moment-là,
14:16 comme perspective, 64 ans, j'aurais certainement changé...
14:18 mon op-- mon option de carrière.
14:20 Vous êtes en grève aujourd'hui ?
14:21 Oui, bien sûr, comme tous les... comme tous les autres jours.
14:24 C'est la sixième fois, et on continuera,
14:26 comme tous les gens qui sont ici.
14:28 Et vous pensez que c'est le levier principal à activer
14:30 pour que le gouvernement vous entende ?
14:31 Malheureusement, y a que le rapport de force qui fonctionne.
14:34 Qu'est-ce qu'on a d'autre que cette solution-là, pour l'instant ?
14:36 Là, le pays va commencer à être bloqué.
14:39 Et vous-- vous entendez bien que de toute façon les Français sont consentants,
14:43 parce qu'y a ras-le-bol.
14:44 Y a un ras-le-bol général, donc on peut pas se laisser aller comme ça.
14:47 Et... Et ici, je pense qu'y a suffisamment de solidarité,
14:50 suffisamment de... de... de colère, de hargne,
14:53 par rapport à la situation,
14:55 que... de toute façon, le mouvement va continuer, va se-- se durcir,
14:58 et on sera tous là et tous ensemble derrière, jusqu'à la fin.
15:01 C'est pas la première fois. Y a les panneaux qui le disent, hein.
15:04 Les grèves... les grèves sur lesquelles on a réussi à faire...
15:07 euh... comment dire, reculer le gouvernement,
15:09 eh ben on est dans ce ca-- dans ce cadre-là.
15:11 Je pense que... là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
15:15 — Bonjour M. Phare. — Bonjour.
15:23 Alors manifestement, vous manifestez aujourd'hui contre une réforme de gauche,
15:26 si on écoute M. Dussopt.
15:27 Mais oui, on a appris ça, que c'était une réforme de gauche.
15:30 C'est M. Dussopt qui raconte des histoires pareilles.
15:32 On est en train de... créer une catastrophe écologique,
15:35 agricole et sanitaire.
15:36 C'est aujourd'hui, avec euh... tout un peuple contre l'égo d'un seul homme.
15:41 J'pense qu'il faut qu'ils arrêtent de se payer la tête des Français.
15:44 C'est vraiment... le beurre est l'argent du beurre.
15:46 C'est que non seulement ils pourrissent la vie des gens,
15:48 mais en plus de ça, ils se payent leur tête en permanence,
15:51 en racontant n'importe quoi.
15:52 C'est quand même euh... le p'tit signe que ça va pas très fort.
15:55 Et qu'en haut ça commence un peu à paniquer.
15:57 T'façon, faut s'concentrer sur c'qu'on a à faire,
15:58 c'est-à-dire établir un rapport de force qui est de plus en plus fort.
16:01 Donc j'pense que tout ça rajoute à l'exaspération,
16:03 contribue à la mobilisation,
16:05 et donc maintenant j'pense que il est temps d'en sortir par le haut,
16:08 et la seule sortie par le haut, c'est le retrait de la réforme.
16:10 Bah écoutez, toute la gauche elle est là, elle est dans la rue.
16:12 Et elle lui dit que la gauche, elle ne veut pas cette réforme de 64 ans.
16:16 Voilà, c'est simple.
16:17 Le pays, dans son immense majorité, est là, et qui lui dit non.
16:21 J'suis venue accompagnée d'un collègue député européen belge,
16:24 d'un Espagnol, des Pays-Bas,
16:26 et euh... histoire de montrer qu'on a énormément de soutien
16:29 international de toute l'Europe au Parlement européen.
16:32 Pour nous c'est important parce qu'on entend une petite musique
16:34 depuis le début dans cette histoire de la part du gouvernement Macron,
16:36 qui voudrait laisser penser que, en fait,
16:39 on est des privilégiés en France et que toute l'Europe attend
16:41 à ce qu'on s'aligne sur eux au niveau du système de retraite.
16:45 Cette lutte de nos camarades français,
16:47 elle est absolument cruciale pour toute l'Europe.
16:49 En fait, en Belgique, y a des plans de réforme de la pension,
16:52 de destruction du système de retraite aussi, depuis des années.
16:56 Nous avons pu obtenir des victoires dans le passé en bloquant des réformes.
16:59 Et on sait très bien que si aujourd'hui les travailleurs,
17:01 les mouvements en France arrivent à bloquer cette réforme antisociale de Macron,
17:05 ça aura un impact sur toute l'Europe.
17:07 Justement, le mouvement, pour qu'il puisse perdurer,
17:09 comment vous voyez-vous l'organisation,
17:11 on en parle des caisses de grève évidemment,
17:13 est-ce que c'est le seul levier à activer pour que ça puisse durer ?
17:16 Non, non, c'est pas-- c'est pas le seul levier,
17:17 mais les caisses de grève, c'est super important.
17:18 Aujourd'hui, nous on est passé déjà beaucoup plus loin, hein.
17:20 Donc nous on est passé de 65 à 67 ans.
17:23 Bah la question c'est qu'y a un plan, y a une vision européenne
17:26 de détruire les services publics et la sécurité sociale en général.
17:30 Et ça, ça s'applique de manière différente dans différents pays.
17:32 Et Macron aujourd'hui, voilà, va dans ce sens-là
17:35 et on veut tous ensemble le bloquer en Belgique, en France et ailleurs.
17:38 Nous à la France Insoumise, on a commencé à faire des grèves-événements réguliers
17:42 pour récolter des sous dans la caisse de grève,
17:44 et que ça soit dans celle de la France Insoumise
17:46 mais dans toutes les caisses des syndicats.
17:48 Si chacun et chacune peut donner 50 centimes,
17:51 un euro, deux euros, cinq euros, dix euros, même-- même que ça,
17:55 ça va aider pour tenir sur la durée.
17:57 Et c'est un mouvement qui se durcit,
17:58 parce qu'on rentre dans une logique de-- de grève reconductible,
18:01 qui est d'ailleurs très soutenue par la population, donc...
18:04 le-- le moment est un moment décisif maintenant,
18:07 parce que le gouvernement va pas pouvoir très longtemps
18:09 faire comme si ça n'existait pas.
18:10 Mais le gouvernement l'entend, ça fait des semaines que le débat est là !
18:13 — Eh, oui, bien sûr... — Alors pourquoi, qu'est-ce qui bloque aujourd'hui ?
18:16 Bah qu'est-ce qui bloque, euh...
18:18 Bah, ce qui bloque c'est le gouvernement, c'est le président,
18:20 qui... est dans une querelle d'égo, qui au fond ne veut pas céder,
18:24 qui considère que cette réforme,
18:26 c'est finalement la meilleure façon pour lui de montrer qu'il est resté Jupiter.
18:29 Eh bien non, il n'est plus Jupiter.
18:31 Et les Français l'ont signifié à plusieurs reprises.
18:34 Le texte est passé à l'Assemblée nationale,
18:35 aujourd'hui il est entre vos mains, euh, au Sénat.
18:37 — Enfin, entre vos mains... — Entre... mon main, oui.
18:39 — Il est chez-- — Entre les mains, il est entre les mains du Sénat,
18:41 pas entre les miennes au Sénat.
18:43 Au début, on nous disait qu'on était parano,
18:45 et puis on voit que le Sénat a voté un amendement
18:47 pour discuter de quoi ? Bah comme par hasard de la capitalisation.
18:50 Alors qu'à chaque fois, ce genre de contre-réforme,
18:52 ça commence par une promesse, la main sur le cœur.
18:54 C'est sauver le système par répartition.
18:56 Et la démonstration qu'on est en train de faire, jour après jour,
18:59 c'est que le gouvernement refuse d'engager le débat
19:02 sur la moindre proposition alternative.
19:05 Et le commentaire qu'on entend, c'est que ça s'passe mieux.
19:07 Le commentaire macroniste, c'est que ça s'passe mieux au Sénat,
19:09 y a moins de débordements, y a-- c'est plus calme, plus républicain.
19:13 Vous en dites quoi, vous ? — Ouais, mais ça c'est le...
19:15 C'est le discours... de... du gouvernement,
19:19 pour essayer de continuer à faire passer la pilule.
19:21 Et nous, ça nous fait doucement rigoler.
19:23 Parce que... à l'Assemblée nationale, le ministre disait
19:27 « Ah, j'peux pas débattre, parce que j'ai des gens qui s'énervent
19:30 dans tous les sens, qui m'insultent, etc. »
19:32 Il a face à des-- à lui, des gens qui sont tout aussi opposés à la réforme
19:37 que ceux de l'Assemblée nationale,
19:38 qu'ils font pas exactement de la même manière
19:40 du point de vue de l'expression orale,
19:42 mais ils répondent exactement la même chose, ils veulent rien entendre.
19:45 Donc c-- le problème, c'est le fond de la réforme.
19:47 Et dernière chose, peut-être un message pour le président Macron,
19:49 qui une fois de plus, ben, évidemment, euh...
19:51 rendez-vous pré-- présidentiel oblige, à l'agenda présidentiel oblige,
19:54 n'est pas encore présent à Paris le jour de mobilisation
19:56 tel qu'aujourd'hui, historique et massif ?
19:58 Ah, j'pense qu'y a tellement d'monde, euh, aujourd'hui
20:00 que quel que soit l'endroit où il est en ce moment, il l'entend.
20:03 Et c'est quoi la dernière carte, si, jamais,
20:05 au Sénat, ça n'passe pas non plus, ou du moins pas comme vous l'souhaitez ?
20:07 La dernière carte, elle est derrière moi, là.
20:09 C'est pas la dernière, c'est la première et la dernière.
20:11 C'est là qu'ça va s'passer.
20:13 Ça va s'passer dans l'pays, dans les rues, dans les grèves.
20:15 Si l'gouvernement veut rien entendre,
20:17 eh bien, il faut que ce soit l'pays qui lui impose le retrait du projet.
20:20 Ben comme vous l'voyez, selon l'occurrence, il n'y a personne à Paris.
20:24 Faut courir, dans la rue. Y a personne.
20:27 Et c'est pas moi qui l'ai cassée, mais c'est vrai que j'suis contente !
20:32 — Et pourquoi vous êtes contente ? — Parce que c'est la jeunesse qui s'exprime !
20:36 Et c'est une façon de dire à Macron « on a marre ».
20:40 — En prenant pour cible la publicité, finalement. — Voilà !
20:44 Et ça, c'est la pub qu'ils font, c'est...
20:47 la pub pour leur fric, pour leurs entreprises, et...
20:51 et les jeunes sont de plus en plus mal, ils ont des...
20:54 des mauvais salaires, des mauvaises conditions, des mauvaises retraites...
21:00 Donc là, pour dire « on a marre »,
21:03 s'il casse une vitrine, c'est pas dramatique, quoi.
21:06 J'suis plutôt contente, oui.
21:08 J'trouve qu'il y a quand même une grosse...
21:11 une grosse colère qui est contenue, quand même.
21:13 — Qui est contenue ? — Elle est contenue.
21:14 Ouais, j'trouve qu'elle est contenue, pourtant...
21:17 ben ça, tout va mal.
21:18 Y a pas que la réforme des retraites. Y a l'inflation, y a le prix de l'énergie...
21:22 Moi j'suis étouffé par l'énergie, pas mal de mes collègues aussi,
21:25 donc du coup, on est là aussi pour soutenir et montrer que,
21:27 à notre façon, on est là aussi.
21:29 Tu vois, sur un litre d'essence, par exemple.
21:30 J'te donne juste un litre d'essence pour que ça soit clair.
21:32 Ils gagnent 60 % de taxes sur un litre d'essence.
21:35 Ça veut dire que, Total Energy,
21:38 qui, en 2022, a réussi à faire 20 milliards de bénéfices.
21:43 L'État... Combien ils ramassent en ramassant 60 %,
21:46 en sachant que... ils permettent, par leur raquette, quelque part,
21:50 à faire travailler des entreprises qui nous raquettent, nous ?
21:52 — Vous travaillez ensemble ? — Oui, là t'avais toute la...
21:54 Moi j'suis vendeuse à la boulangerie, ouais.
21:56 Bah... Si on bouge pas, ça bougera pas, il faut bouger.
21:59 Et euh... Et j'pense que... là...
22:02 Là on est nombreux pour... se faire entendre, et c'est le principal.
22:05 Ce que tu dis, c'est qu'y a de l'argent, finalement.
22:07 Mais y a de l'argent, mais il est gaspillé, il est mal géré !
22:09 Ils en font n'importe quoi ! Et puis ils vont s'venter, comme quoi, que...
22:12 Ils vont aller donner à l'Ukraine ou à j'sais pas qui, des milliards.
22:15 400 milliards, là, ils les trouvent !
22:17 Et toi ils vont t'faire bosser deux ans d'plus !
22:19 Fatigué, pas fatigué, vieux, pas vieux,
22:21 dans d'bonnes conditions, avec des bas salaires ou pas.
22:23 Ils en ont rien à faire !
22:25 Ce qui les intéresse, c'est de pouvoir nous asservir davantage.
22:28 Et à un moment donné, on devrait rien dire. Ça, c'est pas énervant.
22:30 Oh, ça fait gazer ! Ha ha !
22:32 Je fais gazer, ouais, la première gaz de ma vie, voilà !
22:34 — Première manifestation ? — Ouais, première manifestation.
22:36 C'est quoi le déclic ?
22:37 Bah parce que j'me suis dit, euh... En tant que jeune, si j'bouge pas,
22:40 bah... même les jeunes d'après vont souffrir,
22:44 et moi j'ai pas envie, j'ai envie qu'on ait une belle vie.
22:46 Entre les acquis sociaux, euh...
22:48 l'espérance d'avoir un bon travail avec un bon salaire
22:50 et pouvoir vivre dignement...
22:52 Hé, c'est loin derrière, hein. Et maintenant ils s'attaquent aux retraites.
22:55 Ça veut dire... ils sont déjà en train de penser
22:57 comment ils vont nous faire travailler plus longtemps,
22:59 pour nous asservir davantage.
23:01 La promesse du 7 mars, c'est pas que le 7 mars.
23:03 Si on écoute l'intersyndical, c'est le 8, le 9, le 10,
23:05 et on avance, et qu'on reste en grève et en mouvement.
23:08 Est-ce que vous êtes préparés, vous, à l'échelle de votre petite entreprise,
23:11 pour pouvoir durer ?
23:12 Bah nous on est prêts à notre échelle à soutenir,
23:14 après derrière on peut pas faire grand-chose.
23:16 On marche, on marche, on marche. C'est ça l'expression de la colère ?
23:19 Non, ça c'est l'expression du mécontentement
23:21 et du fait qu'on n'est pas d'accord avec eux.
23:23 Mais la colère à voir s'exprimer, elle doit être...
23:25 Y a pas de dialogue possible avec les décideurs politiques ?
23:27 Mais depuis quand Macron il dialogue, déjà ?
23:29 Moi j'ai créé une association avec plusieurs boulangers,
23:32 on a créé Udabi, j'ai fait pas mal de plateaux aussi...
23:35 On a un contact avec Olivier Grégoire,
23:36 'fin le cabinet d'Olivier Grégoire et tout, mais...
23:38 à chaque fois c'est on vous entend, on vous écoute, mais y a rien.
23:40 Mais à un moment donné, l'expression de la colère,
23:43 si elle se fait pas par la violence, par la force,
23:46 en tout-- en cassant tout, on n'arrivera rien !
23:48 On a tout essayé ! Ça fait quatre ans qu'on est dans la rue.
23:50 Là tous ces gens là, tu crois qu'ils attendent des avancées sociales
23:53 ou ils en attendent pas ?
23:54 Tu crois que les syndicats ils vont s'asseoir à la table ?
23:56 Il va pas parler avec eux ! Il va rien leur dire !
23:59 Et à ce moment-là la frustration, elle sera comment ?
24:01 On va être déçus comme on est déçus depuis longtemps ?
24:04 Tu te rappelles, y a quatre ans on est sortis dans la rue, pourquoi ?
24:06 Parce qu'on avait plus confiance en personne, on a dit
24:09 « on va faire les choses par nous-mêmes ».
24:10 On a montré la voie, on a avancé, et là on a fait reculer,
24:14 plier le gouvernement, se faire poser des vraies questions.
24:16 Mais là aujourd'hui voilà, à marcher d'un point A à un point B,
24:19 pfff, ça va rien porter.
24:21 Faut vraiment montrer un peu plus de... de colère.
24:23 Faut l'exprimer ! Elle est légitime !
24:25 C'est pas une colère euh... histoire de casser,
24:27 histoire de dire des choses, non !
24:29 La colère est légitime !
24:31 C'est violent quand tu peux pas finir ton fin de mois,
24:34 quand t'as des mamies et des papys qui sont obligés de choisir
24:36 entre le chauffage, la nourriture, ou rester dehors,
24:39 qui vont même dans leur famille pour être hébergés
24:41 parce qu'ils peuvent pas subvenir à leurs besoins.
24:43 Ils ont travaillé toute leur vie !
24:44 Quand tu vois des sénateurs, des députés,
24:47 c'est nous qui payons leur enterrement, toi comment tu fais quand t'es enterré ?
24:50 Tu t'empruntes encore !
24:52 Donc à un moment donné, ça y est, arrêtez de nous prendre pour des vaches à lait !
24:55 S'il n'y a pas de débat sur le succès de cette journée du 7 mars
24:58 qui a vu défiler 3,5 millions de personnes en France selon la CGT,
25:01 quasi 1,1 million selon la police,
25:04 dans les deux cas des chiffres records qui dépassent toutes les estimations,
25:07 les débats et désaccords sur les méthodes d'action
25:09 sont encore nombreux dans les cortèges qui font quand même bloc.
25:12 À Paris, deux parcours parallèles ont accueilli 700 000 manifestants
25:16 jusqu'à la place d'Italie,
25:17 vers laquelle des heures entre radicaux et forces de l'ordre ont régulièrement éclaté.
25:21 Avec Andréa derrière la caméra,
25:23 sans prendre de risque, nous avons quand même été copieusement gazés
25:26 et pris dans des charges.
25:27 Mais malgré ces scènes de chaos et la forte présence policière,
25:30 il suffisait de faire quelques pas de côté
25:32 pour que l'ambiance change radicalement et soit à la fête.
25:34 Alors que ce mardi, jour 2, doit être marqué par la mobilisation féministe,
25:38 l'enjeu central reste de savoir comment le mouvement global va évoluer
25:41 et surtout d'observer la réaction du gouvernement face à un engagement populaire
25:46 qui ne cesse de croître contre sa réforme des retraites.
25:48 Regardez combien on est !
25:50 Regardez combien ils sont !
25:52 À qui appartient cette putain de rue ?
25:56 À qui appartient Paris ?
25:59 À qui appartient la France ?
26:02 À qui appartient la France ?
26:04 À qui appartient la France ?
26:06 À qui appartient la France ?
26:08 À qui appartient la France ?
26:10 À qui appartient la France ?
26:12 À qui appartient la France ?
26:14 [SILENCE]