Midi News du 07/03/2023

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 La France qui dit non à la réforme des retraites dans les rues, la France des régions, des petites communes, des grandes villes.
00:00:06 Nous y serons et nous y sommes avec nos équipes à Nantes, Marseille sur le Vieux-Port, Toulon, dans le Périgueur, Paris à la gare Saint-Lazare,
00:00:13 à Rennes et encore dans d'autres endroits avec ces questions.
00:00:17 Et après, après le 7 mars, que va-t-il se passer ? Le gouvernement va-t-il, peut-il céder ?
00:00:23 Et puis sur quoi ? Les syndicats qui jouent leur vatou, ils jouent gros aussi les syndicats aujourd'hui.
00:00:28 Les lycéens et les étudiants vont-ils entrer dans le mouvement ? Quelle trace laissera cette longue séquence ?
00:00:34 Beaucoup de questions, nos journalistes sur le terrain, nos invités en plateau et tout d'abord le journal.
00:00:39 Bonjour à vous, Miquel Dorian.
00:00:41 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:00:42 C'est un jour de vérité.
00:00:44 Les mots de Jean-Luc Mélenchon depuis le cortège marseillais où la manifestation a démarré dès 10h30 ce matin.
00:00:50 Si le leader de la France insoumise tient Emmanuel Macron personnellement responsable de cette situation,
00:00:55 nous vivons selon lui un événement historique pour notre pays.
00:01:00 Clairement, c'est un jour de vérité et demain ne sera pas pareil qu'hier, c'est absolument certain.
00:01:08 Nous sommes dans un événement de l'histoire de notre pays, une mobilisation sociale comme on n'en a pas vu depuis au moins 30 ou 40 ans,
00:01:18 qui touche absolument toutes les régions, toutes les professions, toutes les générations.
00:01:24 Et tout ça nous fait un immense bras de fer entre tout un peuple et une personne,
00:01:31 dont j'ai cru comprendre qu'elle est revenue de la fête où elle se trouvait, le président de la République.
00:01:36 Concernant la mobilisation, à présent, cette sixième journée de protestation contre la réforme des retraites
00:01:42 marque selon les principaux syndicats le début d'une nouvelle phase du mouvement.
00:01:46 Ils ont indiqué attendre plus de 2 millions de personnes dans la rue aujourd'hui.
00:01:50 Ecoutez Frédéric Souillot, le secrétaire général de force ouvrière, interrogé sur RTL ce matin.
00:01:56 Les chiffres de la police nous donnent déjà 1,4 million.
00:02:00 Je pense qu'on va mettre plus de 2 millions de personnes dans la rue aujourd'hui.
00:02:04 Si on est en dessous, ce sera un échec Frédéric Souillot ?
00:02:06 Non, il n'y a pas d'échec.
00:02:08 Vous savez, quand on a commencé le 19 janvier, on nous disait "si vous ne passez pas le million, ce sera un échec".
00:02:15 Aujourd'hui, on a démontré que la stratégie de l'intersyndicale, elle fonctionne.
00:02:19 Et la résignation, elle n'est pas là.
00:02:21 Donc aujourd'hui, on va mettre plus de 2 millions de personnes dans la rue, j'en suis convaincu.
00:02:27 Les premiers blocages de cette mobilisation ont déjà démarré cette nuit à Rennes.
00:02:31 Une situation qui a rapidement dégénéré.
00:02:34 Vous allez le voir sur ces images, des individus ont brisé des vitrines, saccagé des commerces.
00:02:38 Plusieurs incendies ont aussi été signalés.
00:02:41 Les forces de l'ordre ont dû intervenir.
00:02:45 Le port de Gennevilliers est bloqué aussi dans une ambiance plus calme.
00:02:49 Un barrage filtrant a été mis en place sur le rond-point qui donne directement accès au port.
00:02:53 Écoutez le secrétaire général CGTCF-CFDT du site, Georges Goncalves.
00:03:00 Ce matin, on a fait juste distribution de tracts.
00:03:04 Bon, effectivement, ça ralentit un petit peu la circulation.
00:03:07 Mais l'objectif aujourd'hui, dans un premier temps, c'est distribution de tracts.
00:03:11 Mais si effectivement Macron ne revient pas un petit peu sur l'ensemble de ses décisions,
00:03:16 on risque de durcir dans les jours à venir les actions.
00:03:20 Les salariés de plusieurs secteurs de Roissy-Charles-de-Gaulle
00:03:24 ont manifesté ce matin au sein de l'aéroport pour protester contre la réforme des retraites.
00:03:29 Ils ont répondu à l'appel d'un front syndical local uni.
00:03:32 La direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies
00:03:35 de réduire leur programme de vol aujourd'hui et demain de 20% à Charles-de-Gaulle
00:03:39 et de 30% à Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille ou encore Marseille.
00:03:45 Les perturbations dans les transports d'Île-de-France à présent,
00:03:48 qui riment avec galère pour les usagers,
00:03:50 nous sommes allés justement à votre rencontre dans une gare du RER E
00:03:55 pour savoir comment vous vous étiez organisée ce matin.
00:03:57 Écoutez.
00:03:58 Je suis partie plus tôt et puis j'ai vu que le RER E,
00:04:01 il y avait un train là dans 10 minutes, donc j'ai attendu.
00:04:05 Alors, je suis venue comme tous les jours au RER, je n'ai rien changé.
00:04:09 Au début, j'allais à Montreuil en trottinette pour prendre la Linov
00:04:13 parce qu'elle fonctionnait mieux.
00:04:14 Puis en fait, je me suis aperçue que le RER A marchait très bien.
00:04:17 Enfin, en fait, comme les gens ne viennent pas,
00:04:20 du coup, même s'il y a moins de trains, ça compense et voilà.
00:04:23 Écoutez, enfin avec les moyens du bord, malheureusement,
00:04:26 mais bon, je suis à 100% avec eux en tout cas.
00:04:28 La grève, je l'approuve à 100%.
00:04:30 Je ne sais pas comment les enfants, nos enfants et nos arrière-petits-enfants
00:04:33 et nos petits-enfants vont s'en sortir, mais ça va être très très compliqué.
00:04:37 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
00:04:39 Place au débat de Midi News à présent avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:04:42 Des cortèges, je vous remercie, Mikaël.
00:04:44 Des cortèges fournis, des slogans contre la réforme des retraites,
00:04:47 une même volonté de faire reculer le gouvernement.
00:04:49 Je salue tout d'abord nos invités en plateau.
00:04:51 Caroline Pilastre, l'essayiste, merci, et l'éditorialiste, merci d'être avec nous.
00:04:56 Naïma M. Fadel est également présente.
00:04:58 Je vous remercie. Bonjour à vous.
00:04:59 Notre journaliste Éric de Ritmatel, présent.
00:05:02 Philippe Doucet, merci d'être là.
00:05:04 Et je salue également Jean-Christophe Couville, secrétaire national d'unité SGP.
00:05:09 Police, mesdames, messieurs, on va prendre tout de suite la direction de Marseille.
00:05:13 On va aller sur le Vieux-Port en compagnie de Laure Parra.
00:05:17 Laure, la première question, on connaît la teneur des slogans.
00:05:21 La question, j'allais dire, à présent, c'est combien de monde, en tous les cas,
00:05:26 est-ce qu'il vous semble que ces cortèges soient aussi fournis qu'on ne le dit
00:05:30 et qu'ils l'ont été lors des précédentes mobilisations à Marseille ?
00:05:35 Écoutez Sonia, j'allais commencer mon papier comme cela.
00:05:37 Le 19 janvier, je vous disais qu'il y avait du monde à Marseille.
00:05:40 Aujourd'hui, je peux vous dire que c'est une véritable démonstration.
00:05:44 Le rassemblement a commencé à 10 heures et le cortège n'est parti que depuis quelques minutes.
00:05:49 Alors l'intersyndicale l'avait annoncé pour ce 7 mars qu'il y aurait du monde.
00:05:53 Et si on se fie à l'image et si on se fie aussi au nombre de grévistes dans différents secteurs,
00:05:57 que ce soit l'éducation, la santé, les transports, l'énergie et surtout la pétrochimie,
00:06:02 il semblerait que l'intersyndicale ait visé juste et dans les rangs.
00:06:06 On suivra de près, notamment, le défilé des salariés de la pétrochimie
00:06:10 avec ce slogan "La France salarée".
00:06:12 Les syndicats veulent aussi encourager tous les secteurs à les rejoindre
00:06:15 pour amplifier le mouvement et faire plier le gouvernement.
00:06:18 Comme me disait l'un des manifestants, ce n'est qu'un début.
00:06:20 Ce mardi, Jean-Luc Mélenchon, on le disait dans le journal qui est présent,
00:06:24 a dit clairement que c'est un moment d'histoire, une mobilisation sociale
00:06:28 comme on n'en a pas vu depuis 30 ou 40 ans.
00:06:30 On verra à l'issue de cette première mobilisation du mois de mars s'il ne se trompe pas.
00:06:36 On retrouvera, merci à vous, Lorpara, tout à l'heure,
00:06:39 avec ses premières indications sur des cortèges extrêmement fournis.
00:06:43 Le gouvernement a les yeux rivés sur cette journée, mais pas uniquement le 7 mars.
00:06:47 Et après, est-ce que c'est ça, finalement, aujourd'hui ?
00:06:50 Éric de Ritmaten, j'allais dire l'enjeu.
00:06:52 Il y a cette journée et ce qui va venir après ?
00:06:54 C'est la durée. Ça se jouera sur la durée.
00:06:57 Déjà, il y a eu plusieurs mouvements précédents.
00:07:00 Là, c'est vrai que c'est la rue qui, finalement, a le pouvoir aujourd'hui.
00:07:04 Sauf que, et on l'a dit et répété, personne ne va céder.
00:07:09 Ce ne sera sûrement pas ni Matignon ni l'Elysée qui céderont.
00:07:13 Et la rue ne cédera pas.
00:07:15 Alors après, le problème, c'est est-ce que, la grande question,
00:07:17 c'est est-ce que, justement, les grévistes pourront tenir ?
00:07:19 Est-ce qu'ils ont les moyens de faire grève ?
00:07:21 La grande question, alors, on en a parlé.
00:07:23 Oui, mais quand vous savez qu'ils sont indemnisés à 7 euros de l'heure par heure non travaillé,
00:07:28 pour tenir le coup, ce n'est pas facile.
00:07:29 Et puis, je pense qu'il faut penser aussi à toutes les autres personnes qui, elles, travaillent.
00:07:33 Parce que là, on a un focus sur ceux qui sont en grève,
00:07:36 ceux qui manifestent à tort ou à raison, qui n'aiment pas cette réforme
00:07:39 parce qu'elle a mal été présentée, mal communiquée.
00:07:42 Ils s'estiment perdants.
00:07:43 Bon, ça, c'est un autre débat.
00:07:44 Maintenant, combien de temps la rue peut tenir ?
00:07:46 Est-ce que le pouvoir est dans la rue ?
00:07:48 C'est ma grande question.
00:07:49 Moi, je pense aussi à ceux qui sont au travail, qui continuent de travailler.
00:07:52 Vous avez raison, j'ai dit la France qui dit non.
00:07:54 Les indépendants, les commerçants, les artisans, ils veulent bosser.
00:07:57 Cette France dans les rues aujourd'hui, là, où vous regardez ces images qui nous parviennent de Rennes,
00:08:03 avec tous ces drapeaux, ces GT, ces FDT également, mais je cite évidemment ce que l'on voit,
00:08:08 avec vraiment du monde, nous disent tous nos reporters et nos journalistes sur place.
00:08:12 Est-ce que vous êtes d'accord pour dire les uns et les autres,
00:08:14 c'est la France, pour reprendre l'expression de François Ruffin, qui se lève tôt,
00:08:19 qui a mal au dos et qui joue au loto ?
00:08:22 C'est une forme de classe moyenne, populaire.
00:08:28 C'est une partie de la France.
00:08:30 C'est vrai que là, aujourd'hui, Emmanuel Macron et son gouvernement,
00:08:32 il a d'ailleurs pas mal décroché dans les sondages.
00:08:35 Donc, une grande partie de la France, il y a ceux qui manifestent
00:08:38 et il y a ceux qui ne manifestent pas parce que ce n'est pas leur tradition, leur histoire,
00:08:42 mais qui sont aussi contre cette réforme.
00:08:45 Parce que derrière cette réforme, il y a la réforme des retraites,
00:08:48 il y a la question du pouvoir d'achat.
00:08:49 On voit bien qu'il y a une espèce de crise sociale qui est en train de s'installer,
00:08:52 dont la mèche, c'est quelque part cette réforme des retraites.
00:08:56 On va en parler parce que la mèche, c'est la réforme des retraites, mais il n'y a pas que ça.
00:09:00 Il y a l'inflation, la vie chère, etc.
00:09:02 La façon du prix alimentaire, on est à presque 15%.
00:09:05 C'est ça ce que le gouvernement observe.
00:09:07 Miquel Chayou, on va retrouver notre journaliste et reporter, Miquel, qui est à Nantes.
00:09:12 Peut-être une question d'abord, Miquel, au-delà des cortèges fournis,
00:09:16 sur qui est présent selon vous ?
00:09:18 Est-ce que déjà, vous avez un petit peu la physionomie ?
00:09:21 Est-ce qu'il y a de plus en plus de jeunes qui rejoignent, comme certains disent, ce mouvement ?
00:09:27 Vous le voyez à l'image, en effet, ce sont les lycéens et étudiants
00:09:31 qui ouvrent aujourd'hui la manifestation à Nantes,
00:09:35 partis vers 11 heures, des jeunes de lycée,
00:09:39 mais évidemment aussi des différentes universités de la ville.
00:09:44 On a noté qu'en effet, ils sont très très nombreux.
00:09:49 C'est la première fois qu'on voit autant de lycéens et d'étudiants ici à Nantes.
00:09:54 Et puis également, à noter que selon les forces de police,
00:09:59 cette manifestation pourrait être la plus fournie depuis le début,
00:10:03 cette sixième manifestation.
00:10:06 Contre cette réforme, selon les forces de police,
00:10:08 selon les premières estimations, ça demande confirmation dans la journée,
00:10:12 mais cette sixième manif pourrait être la plus fournie depuis le début du mouvement.
00:10:18 Ce que ça veut dire ?
00:10:20 Que l'on se mobilise de plus en plus dans la rue,
00:10:23 mais aussi sur, par exemple, des points de filtrage,
00:10:27 comme c'était le cas ce matin du côté de l'aéroport de Nantes,
00:10:31 avec cette volonté que cette journée d'aujourd'hui soit un changement de braquet,
00:10:38 nous ont dit les responsables indicaux,
00:10:39 pour faire comprendre aux patrons que la mobilisation est importante,
00:10:47 et pour que ces patrons alertent Macron,
00:10:50 nous disent les responsables syndicaux ici à Nantes.
00:10:52 Ce que vous nous dites, de ce que vous voyez, de ce qui s'y passe à Nantes,
00:10:58 ça rejoint ce que dit d'ailleurs Laure Parra à Marseille.
00:11:00 D'abord qu'il y a du monde, qu'il y a aussi des jeunes,
00:11:03 et on le voit nous-mêmes, des lycéens qui rejoignent le mouvement.
00:11:06 Ça il faut le dire, mais c'est d'expérience,
00:11:08 c'est la hantise de tout gouvernement, on a en tête le CPE.
00:11:13 Ah oui, et qui avait vraiment affecté, la preuve c'est que ça avait été retiré.
00:11:16 Mais moi ce que je soulève aussi,
00:11:18 pour reprendre ce que vous avez dit sur Ruffin quand il dit
00:11:21 "c'est la France de ceux qui jouent au loto".
00:11:23 Justement c'est ça qui est intéressant,
00:11:25 c'est qu'en fait aujourd'hui,
00:11:26 le gouvernement a réussi la convergence des colères.
00:11:29 Et vous avez les gilets jaunes, et vous avez la classe moyenne.
00:11:32 La classe moyenne, c'est pas une classe qui manifeste d'habitude,
00:11:35 et aujourd'hui elle se retrouve extrêmement impactée,
00:11:38 justement encore plus par l'inflation,
00:11:40 et ses enfants étudiants aussi,
00:11:42 donc c'est intéressant aussi parce qu'ils se mobilisent,
00:11:44 et on voit au niveau associatif qu'il y a d'autres associations qui d'habitude,
00:11:49 on sort des associations de gauche, excusez-moi l'expression,
00:11:52 mais aujourd'hui il y a des associations plutôt de droite
00:11:54 qui appellent à manifester, donc c'est extrêmement intéressant.
00:11:59 Et cette classe moyenne aujourd'hui,
00:12:01 qui se mobilise et qui est prête à être dans cette convergence des luttes,
00:12:04 elle est vraiment, aujourd'hui, c'est ça qui est le plus intéressant.
00:12:08 C'est cette convergence des colères.
00:12:10 C'est l'un des sujets.
00:12:11 Et puis c'est une partie de la jeunesse en tous les cas à mobiliser,
00:12:14 c'est intéressant de vous entendre,
00:12:16 vous êtes à la fois policier et manifestant,
00:12:18 ce n'est pas du tout contradictoire,
00:12:20 mais voir aujourd'hui un petit peu cette agrégation
00:12:23 à la fois de colère et de personnes comme les jeunes,
00:12:26 c'est plutôt positif pour vous ?
00:12:28 Alors effectivement, c'est pas antinomique d'être policier et syndicaliste,
00:12:33 mais non, non, mais je remarque aussi,
00:12:35 oui, il y a des jeunes qui viennent, qui se mettent dans la rue,
00:12:39 parce que récemment, les dernières manifestations,
00:12:42 c'était aussi les vacances scolaires, donc ils ne le faisaient pas.
00:12:46 Ils prennent conscience aussi que ça va être leur avenir à eux
00:12:49 qui va être impacté par ça.
00:12:50 Et surtout, c'est que ce que joue aujourd'hui,
00:12:52 c'est que ça va être une marée humaine.
00:12:53 Mais il y a aussi des gens qui ne peuvent pas se permettre
00:12:55 de faire grève financièrement, mais qui soutiennent quand même,
00:12:58 j'allais dire, mais oui, parce qu'effectivement,
00:13:01 poser une journée comme ça, ne pas aller travailler,
00:13:04 il y en a qui sont centimes prêts à la fin du mois,
00:13:06 ça leur coûte, ils y vont quand même,
00:13:08 mais n'empêche qu'ils soutiennent aussi ce mouvement.
00:13:10 Et ça, il ne faut pas les oublier, c'est les grands oubliés.
00:13:12 On est là, effectivement, pour compter les petits manifestants qui sont là,
00:13:16 mais encore une fois, l'idée, ce n'est pas de compter les gens.
00:13:18 L'idée, c'est de faire un amalgame autour de tout ça
00:13:20 et de montrer que cette colère par rapport à cette réforme,
00:13:24 enfin voilà, monte et que cette réforme,
00:13:26 elle est honnie par le peuple français.
00:13:29 Regardez ces images sous le soleil de Marseille,
00:13:33 dans le Vieux-Port, avec tout à l'heure l'expression,
00:13:36 on a entendu les propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:13:39 qui lui espère le grand soir, ça c'est autre chose.
00:13:42 Caroline Pilastre, la question qui va se poser,
00:13:45 c'est qui sera tenu comme responsable si la grève reconductible s'installe ?
00:13:50 Qui ? Et ce sera l'entêtement ou l'aveuglement,
00:13:53 certains diront, du gouvernement ou alors même chose,
00:13:56 entêtement et aveuglement des syndicats ?
00:13:58 Eh bien, à voir justement si elles perdurent.
00:13:59 Donc personne n'est Madame Irma à ce jour.
00:14:02 Il y a les raisons de la colère et la réforme de la colère.
00:14:04 Et cette réforme des retraites, depuis le départ, comme vous le disiez Naïma,
00:14:07 n'est pas que liée à la réforme des retraites,
00:14:09 qui a été, pour moi, mal ficelée, mal amenée,
00:14:12 qui n'était pas urgente à l'instant T.
00:14:14 Rappelons-nous aussi les propos de M. Macron en 2017,
00:14:16 qui disait que c'était absurde de faire une réforme des retraites dans les prochaines années.
00:14:20 Maintenant, les membres de gouvernement vous disent depuis quelque temps,
00:14:23 en termes d'argumentation, que c'est absolument nécessaire,
00:14:25 vu la conjoncture actuelle et ce que nous avons traversé avec la Covid et la guerre en Ukraine.
00:14:29 C'est tout et sans contraire.
00:14:31 Mais justement, si ce blocage perdure, et pour moi, il ne perdurera pas,
00:14:34 tout simplement parce que, comme on le rappelait, ça coûte cher de faire grève.
00:14:38 Et même si LFI a 250 000 euros dans ses caisses de grève et 500 000 euros...
00:14:43 - C'est pas LFI. - Pour la sévité, les caisses de grève, pardon,
00:14:46 mais réunies par LFI, veuillez m'excuser.
00:14:48 Donc ça fait de l'argent, c'est une somme,
00:14:51 mais sur le long terme, malheureusement,
00:14:53 ces gens qui subissent l'inflation, qui sont des travailleurs,
00:14:56 qui manifestent actuellement aussi, ne pourront pas tenir sur du long terme.
00:15:00 - Le tour des régions, on va le poursuivre, excusez-moi, on va revenir à la fois.
00:15:03 Donc je vous demanderai des prises de parole assez concises
00:15:05 pour qu'on puisse voir ce qui se passe aussi dans les régions.
00:15:08 On va aller dans le sud-ouest de la France avec vous, Antoine et Steve,
00:15:13 à Périgueux, plus précisément.
00:15:15 Alors, même question, d'abord, est-ce que les cortèges sont fournis ?
00:15:18 Et qui voyez-vous, Antoine, par rapport aux précédentes mobilisations ?
00:15:22 Est-ce qu'il y a aujourd'hui des Français qui n'étaient pas forcément
00:15:25 descendus dans la rue et qui y sont aujourd'hui ?
00:15:27 - Oui, effectivement, Sonia, deux informations importantes.
00:15:33 Vous le disiez déjà, la configuration de la manifestation a changé
00:15:37 par rapport aux deux dernières mobilisations qu'on a pu observer,
00:15:39 notamment sur Albi ou encore sur Bordeaux, ici dans le sud-ouest.
00:15:42 On a à l'avant de ce grand cortège la jeunesse qui a été mise en avant
00:15:46 volontairement par les syndicats, les grands syndicats de l'éducation,
00:15:50 par exemple le SNES, la FSU, c'était le premier camion de syndicats
00:15:53 qu'on a pu voir à l'avant du cortège.
00:15:55 La CGT, Force ouvrière et la CFDT sont relégués en deuxième,
00:15:59 troisième et quatrième position, ce qui fait que vraiment,
00:16:01 aujourd'hui, on a l'impression que les syndicats ont voulu
00:16:04 mettre en avant la jeunesse.
00:16:05 Il y a des lycéens, il y a des étudiants.
00:16:07 On voit quand même que cette tournure, on va dire, de la jeunesse
00:16:12 prend forme petit à petit dans les cortèges.
00:16:15 Et la deuxième information, c'est qu'il y a eu certes beaucoup de monde
00:16:18 pour cette mobilisation à Périgueux.
00:16:20 J'en parlais avec la police tout à l'heure.
00:16:21 Lors du record, c'était la quatrième journée de mobilisation
00:16:25 pour la réforme des retraites.
00:16:26 Ce record, c'était entre 8000 et 11000 personnes ici,
00:16:29 dans les rues de Périgueux, ce qui est quand même énorme
00:16:31 pour une petite ville comme celle, cette capitale du Périgueur.
00:16:34 Et aujourd'hui, on est un petit peu en dessous et surtout,
00:16:37 surtout Sonia, et c'est important de le dire,
00:16:39 c'est une météo dantesque depuis ce matin.
00:16:42 Il gelait quasiment aux alentours de 10 heures, à peine un degré maintenant.
00:16:46 Et surtout, des trombes d'eau qui ont vraiment douché les manifestants
00:16:50 non-stop pendant tout ce cortège, ce qui a fait que beaucoup de monde,
00:16:53 forcément, s'est éloigné, s'est mis à l'abri
00:16:55 et n'est pas forcément resté sous ces trombes d'eau glaciales.
00:16:58 Et malgré tout, il y a du monde Antoine.
00:17:00 Et comme vous le notez, et ça c'est très important,
00:17:02 la tournure par rapport à la jeunesse,
00:17:04 ça c'est un élément dont nos journalistes ne nous rapportaient pas cela
00:17:08 pour les précédentes mobilisations.
00:17:11 C'est vrai, il y a la jeunesse.
00:17:12 Mais moi, ce qui me frappe, parce que souvent les manifestations
00:17:14 sont venues à Paris, c'est que là, il y a tout un phénomène
00:17:16 dans les petites villes, les villes moyennes, à Morlaix, partout.
00:17:20 Et pas simplement, des fois, il y a des régions,
00:17:22 on va appeler un peu revendicatives, le sud-ouest, Toulouse,
00:17:25 ou en PACA, en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:17:28 La Bretagne, ce n'est pas une région, habituellement,
00:17:31 où tout le monde a le point levé dans les manifestations.
00:17:33 Donc il y a cet élément-là.
00:17:34 La jeunesse, ça peut être effectivement un fait nouveau.
00:17:36 Pour le moment, elle n'est pas trop rentrée dans les manifestations.
00:17:38 On verra si elle va rentrer ou pas dedans.
00:17:42 Ce qui est aussi très important, pour la première fois depuis très longtemps,
00:17:44 il y a un front intersyndical qui tient depuis longtemps.
00:17:46 C'est-à-dire que l'accord Philippe Martinez, CFDT, Laurent Berger
00:17:51 et le nouveau patron de Force Ouvrière...
00:17:53 Le communiqué de l'intersyndical ce soir aura une importance
00:17:56 toute particulière.
00:17:57 Le fait qu'ils tiennent, alors que peut-être parce qu'ils sont
00:17:59 tous les deux en fin de parcours en tant que leaders syndicals,
00:18:02 ils font aussi un choix stratégique.
00:18:04 Le fait qu'ils tiennent l'unité et donc que ça rassemble
00:18:07 les ensembles des organisations syndicales,
00:18:08 c'est aussi un phénomène très puissant.
00:18:09 On ne peut pas taire certaines questions.
00:18:10 Il y a peut-être certains de ceux qui nous regardent qui nous disent
00:18:13 "mais combien ça va nous coûter ? Ça va coûter à l'économie aussi
00:18:16 si la grève reconductible s'installe ?"
00:18:18 Eric Derrick, il y a aussi cette préoccupation-là.
00:18:20 On ne peut pas la taire.
00:18:22 Il y a des chiffres qui circulent.
00:18:24 L'INSEE avait calculé que c'était 200, 300, 400 millions d'euros
00:18:27 de pertes par jour pour l'économie.
00:18:29 Ça c'était au regard des précédentes grandes manifestations.
00:18:32 Maintenant, il faut mettre un bémol.
00:18:34 Le télétravail s'est installé après le Covid.
00:18:36 Donc il y a beaucoup de gens qui travaillent de chez eux aujourd'hui,
00:18:38 plutôt que d'aller se faire manifester ou d'aller venir au bureau.
00:18:41 Et deuxièmement, vous avez tout ce qui est commerce en ligne
00:18:44 qui finalement continue de tourner.
00:18:46 Quand vous êtes chez vous, vous allez sur les sites,
00:18:49 vous continuez de travailler, vous n'êtes pas obligé d'aller dans les magasins.
00:18:53 Ce qui n'est d'ailleurs pas bon pour le petit commerce,
00:18:55 parce que c'est encore un coup de poignard sur les petits commerçants.
00:18:59 Non, parce qu'il y a du rattrapage.
00:19:01 Oui, mais c'est ça qui m'interroge, c'est que tous les petits commerces
00:19:06 de proximité, les artisans, etc., qui eux ont besoin aussi
00:19:10 de leurs employés, qui peuvent pas, s'ils sont impactés par le blocage,
00:19:14 notamment des transports, vont être handicapés.
00:19:17 C'est eux qui vont être, je pense, touchés,
00:19:19 ceux qui ont été déjà beaucoup touchés par le coup de l'énergie.
00:19:23 Alors, si t'en veux bien, je suis de Périgueux, moi, donc je connais bien.
00:19:26 Et je peux vous dire, pour mettre autant de monde dans la rue à Périgueux,
00:19:30 ça n'a pas vu depuis 1995.
00:19:32 Donc c'est vraiment le baromètre, j'allais dire,
00:19:34 c'est un des baromètres de la France périphérique.
00:19:36 Mais disons les choses, qu'est-ce qui s'est passé depuis les précédentes mobilisations ?
00:19:38 Non, mais dedans, il y a aussi des artisans qui vont.
00:19:40 Il y a aussi des boulangers qui vont fermer aujourd'hui la devanture,
00:19:43 qui vont aller dans la rue.
00:19:44 Et c'est pas que... Il y a des patrons, entre guillemets,
00:19:46 qui vont aller aussi défiler, parce qu'eux aussi sont impactés
00:19:48 par cette réforme de retraite.
00:19:49 Mais ils vont pas défiler tous les jours, c'est ça ?
00:19:51 On va pouvoir défiler tous les jours, mais...
00:19:53 Plus le gouvernement parle, on a l'impression, pardonnez-moi,
00:19:55 quelque soit la couleur du gouvernement,
00:19:57 eh bien plus il nourrit la contestation.
00:19:59 Mais regardez ce qu'a dit le ministre du Travail.
00:20:02 Il n'y a pas de perdants, c'est une réforme.
00:20:03 Il n'y a pas de perdants.
00:20:04 Est-ce qu'il y a une déforme ? Vous demandez une réforme des formes.
00:20:06 Honnêtement, dans l'histoire de la communication politique,
00:20:09 cette réforme, pour se tirer des balles dans le pied,
00:20:13 eux c'est une mitrailleuse qui se sont tirées dans le pied.
00:20:15 Donc, parce que derrière...
00:20:17 Est-ce que vous êtes tous d'accord ?
00:20:18 Parce que, entre l'histoire des 1200 euros où ça a été menti,
00:20:24 la pénibilité, l'index, tout est raté du début à la fin.
00:20:28 Tout est raté du début à la fin.
00:20:29 Communication vraie.
00:20:30 Maintenant, la vraie raison,
00:20:32 cette réforme n'aura peut-être plus de raison d'être,
00:20:34 tellement le gouvernement a lâché
00:20:36 et s'est emmêlé les pinceaux sur les mesures de compensation,
00:20:39 ce qu'on appelait les mesures adoucissantes.
00:20:40 Il y en a tellement, et si ça va dans le sens du Sénat,
00:20:43 qui est encore hors demande,
00:20:44 ça n'aura plus aucun intérêt de faire cette réforme,
00:20:46 je le précise, sur le plan financier.
00:20:48 Et oui, et ça, c'est pas rien.
00:20:49 Je viens vers vous, je vais juste passer par Toulon.
00:20:51 On va retrouver Stéphanie Rouquier à Toulon.
00:20:54 Stéphanie, alors là, les manifestants sont en train de s'organiser.
00:20:58 À la fois, ils ont bloqué les entrées et les sorties,
00:21:01 je crois, d'une partie de la ville.
00:21:03 Donc il y a une volonté aussi d'organisation, de blocage.
00:21:07 Qu'en est-il ?
00:21:08 Oui, effectivement, aujourd'hui, les manifestants m'ont expliqué
00:21:12 qu'ils en avaient marre, et j'en reprends bien sûr leur mot,
00:21:14 ils en avaient marre de se balader toutes les semaines dans les villes,
00:21:17 de faire le tour de Toulon face à un gouvernement
00:21:19 qui restait totalement sourd à leurs revendications.
00:21:22 Donc aujourd'hui, ils voulaient vraiment marquer fort,
00:21:24 faire une grosse journée d'action.
00:21:26 Donc ils se sont retrouvés ce matin, vers les 10h30, 11h,
00:21:30 sur la place de la Liberté.
00:21:31 Ils se sont divisés en deux cortèges,
00:21:34 un est parti vers l'est de la ville, l'autre vers l'ouest de la ville.
00:21:36 Là, je suis avec eux à l'ouest de la ville,
00:21:39 et en fait, ils bloquent l'arrivée de l'autoroute,
00:21:41 c'est l'entrée principale, l'entrée, la sortie principale de la ville,
00:21:44 et idem pour l'autre cortège, qui est à l'est de la ville.
00:21:47 Donc là, vous le voyez, pour l'instant, c'est la pause pique-nique,
00:21:50 ils s'en soufflent un petit peu, ils se reposent,
00:21:52 et d'ici quelques minutes, d'ici 13 ou 14h,
00:21:55 eh bien là, ils vont partir vers le port de commerce,
00:21:57 pour ce coup-ci, bloquer le port de commerce,
00:22:00 et ils m'ont bien expliqué que cette action,
00:22:02 ils veulent la mener vraisemblablement toute la journée,
00:22:05 ils veulent bloquer tout le long, toute la journée.
00:22:08 Eh bien, on va suivre ça avec vous, Stéphanie Rouquier,
00:22:11 et puis, il y a ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:22:13 il y a un cocktail de colère à tort ou à raison,
00:22:17 il y a évidemment les retraites, derrière les retraites,
00:22:19 il y a le pouvoir d'achat, il y a l'inflation,
00:22:22 même si, Eric le rappelait,
00:22:23 le gouvernement a quand même tenté de mettre en place des mesures,
00:22:27 mais est-ce que cette conjonction de colère
00:22:29 peut changer la nature du mouvement selon vous, par Jeanne Pilas ?
00:22:31 Je ne pense pas, je pense que c'est allé trop loin,
00:22:34 c'est-à-dire qu'il y a eu beaucoup de mépris aussi,
00:22:35 en termes de communication.
00:22:37 Le gouvernement, selon moi, une fois de plus,
00:22:39 aurait dû prendre un peu plus de temps pour amener cette réforme,
00:22:42 qu'il aurait dû mieux ficeler.
00:22:44 On sait qu'on a besoin d'une réforme des retraites,
00:22:46 là, je vous rejoins, Eric,
00:22:48 mais pas comme ça, pas dans une précipitation sous couvert,
00:22:52 on sait très bien qu'il y a aussi une réponse à Bruxelles.
00:22:55 Donc, le mélange des genres fait que les uns et les autres
00:22:58 campent sur leur position, qu'il y a un réel rapport de force,
00:23:01 et sous-jacent aussi, il y a la question des salaires,
00:23:05 du côté décent, digne, de pouvoir vivre de son travail.
00:23:09 Ces gens-là ne font pas la manche, ne demandent pas l'aumône, la charité,
00:23:13 ils veulent pouvoir vivre dignement, ils n'y arrivent pas.
00:23:15 Mais est-ce que nous sommes d'accord pour dire
00:23:16 qu'il n'y a pas de moment pour une réforme des retraites ?
00:23:19 Tout le monde dit "mais est-ce que c'était le moment, il y a l'inflation..."
00:23:22 Il aurait pu un peu attendre, ce n'était pas urgent.
00:23:24 Alors à chaque fois, on dit "il n'y aura jamais de bon moment",
00:23:27 moi je regrette, mais ce n'était pas le bon moment.
00:23:29 On est sortis quand même, il y a eu le mouvement des gilets jaunes,
00:23:32 vous savez, on ne l'a pas réglé ce mouvement, parce que c'était quoi ?
00:23:35 C'était des travailleurs, des travailleurs pauvres qui voulaient travailler,
00:23:38 ils avaient en tête cette valeur travail,
00:23:41 mais ils voulaient vivre dignement de leur labeur.
00:23:43 Et on n'a pas répondu à leur...
00:23:45 Alors on a fait des chèques, mais ce n'est pas ça qu'ils veulent les gens,
00:23:48 c'est vivre dignement, c'est-à-dire qu'ils aient cette valeur travail au centre.
00:23:52 Ensuite, il y a eu le Covid, effectivement,
00:23:54 et ensuite, il y a eu la guerre en Ukraine,
00:23:56 il y a eu l'histoire aussi...
00:23:57 Oui, mais alors un autre jour, il n'y aura pas de bon moment.
00:24:00 Non, vraiment, vraiment, parce que la convergence...
00:24:02 Là, c'est vraiment le pire des moments.
00:24:03 Oui, Sonia, parce que, non, parce qu'en fait, la convergence des colères,
00:24:06 la convergence vraiment des luttes,
00:24:09 et encore une fois, je reviens, alors je sais que je n'arrête pas de le radoter,
00:24:12 cette classe moyenne, la classe moyenne, elle est importante chez nous,
00:24:16 c'est elle qui tient les équilibres.
00:24:17 Si la classe moyenne vacille, le pays vacille.
00:24:22 Et je voudrais aussi parler d'un profiteur de guerre, qui est Mélenchon.
00:24:25 Quels sont les profiteurs de crise ?
00:24:27 Il y en a beaucoup, vous nous offrez le tableau.
00:24:29 Dans quelques instants, nous serons toujours avec nos journalistes sur place.
00:24:33 Cortège fourni, on l'a dit, c'est intéressant,
00:24:35 donc peut-être une modification de la nature du mouvement,
00:24:37 avec de plus en plus de jeunes, de lycéens,
00:24:40 vous le confirmez peut-être aussi par vos remontées de terrain ?
00:24:43 Oui, on confirme, la jeunesse s'invite, j'allais dire, dans la grève.
00:24:47 Et effectivement, on sait toujours quand ça commence,
00:24:50 et il faut sortir d'une crise.
00:24:52 Et le problème, c'est quand la crise s'installe, c'est là où c'est compliqué.
00:24:54 Et on sait quand la jeunesse dans la rue...
00:24:56 Quels sont les scénarios de sortie ?
00:24:57 Moi, j'en vois pas.
00:24:58 C'est le gouvernement et c'est l'exécutif qui l'a.
00:25:01 Mais ils ne vont pas bouger.
00:25:02 À tout de suite pour en parler.
00:25:03 Donc oui, d'être intelligent.
00:25:04 On va rappeler que les cortèges, les rassemblements
00:25:09 et les manifestations se passent de manière générale très bien,
00:25:13 il faut le dire depuis le début des mobilisations.
00:25:16 Malheureusement, à Nantes, et vous allez le voir,
00:25:18 il y a des premières tensions qui éclatent.
00:25:21 On vous les montrera de nouveau ces images des charges
00:25:26 par rapport à ce qu'on peut appeler, ce qu'on connaît, ce qu'on a connu.
00:25:31 Ce sont des black blocs de nouveau.
00:25:33 Jean-Christophe Couby, vous allez en parler.
00:25:35 On va rejoindre Mickaël Chahut qui est sur place,
00:25:37 qui a assisté à ces scènes-là.
00:25:40 Je dis malheureusement, et vous en parlerez,
00:25:42 parce que quelque part, ce sont les idiots utiles de ceux qui vont dire
00:25:46 "Regardez, il ne peut pas y avoir de grands rassemblements en France sans violence."
00:25:50 Mickaël Chahut, c'est à vous.
00:25:53 Oui, on a assisté, vous l'avez vu peut-être à l'image,
00:25:55 c'était un peu pendant la publicité,
00:25:57 mais à des premières tensions quand, vous l'avez dit,
00:26:00 les black blocs ont voulu infiltrer la tête de cortège.
00:26:04 Ils ont commencé à s'en prendre une banque qui était sur le parcours.
00:26:09 Et c'est là, évidemment, que les forces de l'ordre sont intervenues très vite.
00:26:11 Les forces de l'ordre en ombre qui, j'ai envie de dire,
00:26:14 accompagnaient le cortège à gauche et à droite de la rue.
00:26:18 Et puis voilà, ils sont intervenus avec de nombreux jets de gaz lacrymogènes très très vite
00:26:23 pour essayer de séparer ce groupe qui n'était pas venu là
00:26:27 que pour témoigner de son opposition à cette réforme des retraites,
00:26:32 vous l'avez bien compris.
00:26:34 Et vous voyez, ça continue encore, vous le voyez à l'image,
00:26:36 les forces de l'ordre qui tentent de repousser ce groupe à l'extérieur du cortège.
00:26:41 Le cortège, lui, est plutôt derrière nous, et tout se passe très bien à ce niveau-là.
00:26:47 Vous le voyez en ce moment même, les forces de l'ordre qui repoussent ce cortège,
00:26:50 qui essayent de scinder le cortège en deux.
00:26:53 D'un côté, ces black blocs qui sont venus certainement
00:26:57 pour parler d'autre chose que la retraite.
00:26:59 Et puis de l'autre, le cortège des syndicats qui, lui,
00:27:04 poursuit sa progression tout au long de cette journée ici à Nantes.
00:27:09 – Miquel, ce n'est évidemment pas la première,
00:27:11 loin de là, mobilisation que vous couvrez à Nantes.
00:27:15 Et déjà, quand il y avait eu les gilets jaunes, nous en parlions ensemble,
00:27:18 il y a toujours cette crainte, alors à Nantes notamment,
00:27:21 de ce retour des black blocs, et je le dis, qui viennent gâcher,
00:27:25 il faut le dire, un rassemblement qui est populaire
00:27:27 sur une question essentielle qui est celle des retraites.
00:27:30 Est-ce que les manifestants que vous voyez là depuis le début du mouvement,
00:27:34 vous parlez de cette crainte, et en particulier à Nantes ?
00:27:38 – On n'en a pas parlé précisément aujourd'hui,
00:27:40 parce qu'aujourd'hui, si vous voulez l'actualité, j'ai envie de dire, du cortège,
00:27:43 j'ai l'intention de dire, voilà, on va être nombreux,
00:27:46 on va réussir ce rassemblement, et c'est d'ailleurs les chiffres
00:27:50 que je vous donnais tout à l'heure, les premières estimations
00:27:52 des forces de l'ordre, c'est de dire qu'ils sont aujourd'hui
00:27:55 entre 30 et 35 000, ce qui serait la plus grosse mobilisation
00:27:59 depuis le début de ces 6 manifs, ce serait la plus rassemblée,
00:28:04 celle qui a rassemblé le plus de monde, je vais y arriver, pardon.
00:28:07 Alors après, en effet, il y a eu…
00:28:09 alors attendez, ça bouge un peu, donc je me permets d'interrompre pour le moment,
00:28:13 et donc si vous voulez, l'idée c'était d'essayer de dire
00:28:17 que voilà, on était vraiment sur autre chose.
00:28:20 Voilà, on reprendra peut-être la discussion tout à l'heure si vous voulez bien.
00:28:23 – Allez-y Michael, évidemment, évidemment.
00:28:25 Jean-Christophe Couvy, quand vous voyez ces images,
00:28:28 alors là, on voit vos collègues qui font face à ces casseurs,
00:28:33 à ces fauteurs de troubles, malheureusement sans beaucoup de surprises.
00:28:38 Est-ce que la doctrine, comme on dit, a évolué ?
00:28:40 Est-ce que là, ce qu'on a vu tout à l'heure, c'était pendant la pause publicitaire,
00:28:44 que tout de suite, il y a eu un mouvement, tout simplement,
00:28:46 une charge pour ne pas laisser ces casseurs s'installer
00:28:49 et abîmer un mouvement social ?
00:28:51 – En fait, on a appris beaucoup des gilets jaunes, effectivement,
00:28:54 et il y a un changement de doctrine qui fait que maintenant,
00:28:58 on intervient tout de suite, très rapidement.
00:28:59 – C'était quelques minutes, oui.
00:29:00 – Très rapidement, pour scinder des groupes, pour éviter qu'ils s'amalgament,
00:29:04 pour éviter qu'ils prennent, j'allais dire, le territoire,
00:29:07 il faut tout de suite rentrer dedans, les séparer et les diviser.
00:29:11 Et interpeller si on peut.
00:29:12 Après, on ne peut pas tout interpeller non plus,
00:29:14 parce qu'effectivement, quand on interpelle,
00:29:16 on enlève des effectifs du maintien de l'ordre, pour les traiter, les procédures,
00:29:20 et donc du coup, on affaiblit aussi tout l'aspect du maintien de l'ordre.
00:29:25 Donc, on ne peut pas non plus trop se démunir de fonctionnaires de police, comme ça.
00:29:31 On voit qu'il y a des CRS, on voit qu'il y a des compagnies d'intervention départementales.
00:29:35 Et puis, en fait, encore une fois, on a un axe Nantes, Rennes, Brest.
00:29:41 Voilà, c'est cette fameuse axe où il y a eu la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
00:29:45 pendant des années, effectivement, qui a été une petite pépinière,
00:29:49 j'allais dire, d'élevage de Black Blocs.
00:29:52 On les a laissés en toute impunité.
00:29:53 Et puis maintenant, on voit bien que tous les antifas et les Black Blocs
00:29:58 pourrissent la vie des Nantais, pourrissent la vie des Brestois et des Rennes.
00:30:01 – Oui, alors on reviendra sur ce qui se passe à Nantes.
00:30:03 On va passer de nouveau par Périgueux, on va retrouver Antoine et Stève.
00:30:07 C'est important, évidemment, d'entendre les propos des manifestants
00:30:11 qui ne disent pas seulement qu'il faut que cette réforme soit retirée.
00:30:14 On entend aussi leur revendication sur des parcours de vie.
00:30:20 Notamment, c'est le cas de cette enseignante, Antoine, qui est avec vous.
00:30:23 – Oui, effectivement, madô, elle a 60 ans.
00:30:29 Vous êtes enseignante, pas tout à fait, elle a presque 60 ans,
00:30:32 je ne vais pas vous vieillir.
00:30:33 Vous manifestez ici à Périgueux, il y a beaucoup de monde.
00:30:36 Bon, vous aussi, vous avez été littéralement douché ce matin,
00:30:39 parce qu'il a beaucoup, beaucoup plu et il fait très froid.
00:30:42 Madô, vous avez été courageuse d'aller jusqu'au bout de cette manifestation.
00:30:44 Est-ce que vous pensez aujourd'hui que le mouvement est en train de renaître
00:30:48 à travers justement la jeunesse qu'on a vue à l'avant du cortège tout à l'heure ?
00:30:51 – Alors, je n'ai pas, personnellement, comme je n'étais pas tout à fait devant,
00:30:54 je n'ai pas vu la jeunesse.
00:30:56 Mais je pense qu'effectivement, le mouvement est en train de s'amplifier
00:31:00 parce que cette réforme est particulièrement injuste.
00:31:03 Et ça me paraît important que nous soyons là tous aujourd'hui.
00:31:07 – Madô, vous avez bientôt 60 ans, vous êtes enseignante dans le second degré.
00:31:10 Est-ce qu'on peut aujourd'hui travailler jusqu'à 64 ans
00:31:13 quand on est enseignante dans le second degré ?
00:31:15 – Je dirais que ça dépend entièrement des personnes,
00:31:18 de la capacité physique et de la pénibilité,
00:31:21 qui n'est pas forcément physique mais qui peut être mentale,
00:31:24 parce que c'est un métier particulièrement pénible sur le plan nerveux.
00:31:28 Donc après, il y a parfois des problèmes physiques,
00:31:31 mais ça, ça dépend, je dirais, des personnes.
00:31:34 Et puis, il ne faut pas oublier le personnel non enseignant.
00:31:36 J'insiste aussi que si nous sommes contre la réforme des retraites,
00:31:39 c'est aussi pour penser aux femmes de ménage, aux hommes d'entretien.
00:31:43 Je veux dire, ce n'est pas que les enseignants.
00:31:46 – Tous ces métiers, justement, où l'usure physique passe avant tout.
00:31:50 – Oui, alors, justement, un des reproches que nous faisons,
00:31:53 c'est qu'on ne tient pas compte de la pénibilité, de la vraie pénibilité.
00:31:57 Je rappelle qu'en 2017, lors du premier mandat,
00:32:00 les critères de pénibilité ont été réduits.
00:32:04 Donc là, je crois qu'il y a un travail de fond à faire.
00:32:07 De même qu'une des revendications du SPELC,
00:32:09 c'est de maintenir la retraite progressive à 60 ans,
00:32:13 puisque si on veut faire travailler plus longtemps
00:32:15 et aménager le départ progressif des maîtres qui sont en difficulté,
00:32:20 on maintient la retraite progressive à 60 ans,
00:32:22 puisque c'était le cas jusqu'à présent.
00:32:24 – Mado, est-ce que vous avez déjà vu autant de monde
00:32:26 dans les rues de Périgueux depuis le début du mouvement ?
00:32:29 – Je dirais que… là, c'est difficile à chiffrer,
00:32:32 mais je dirais qu'il y en a un petit peu plus,
00:32:33 mais on est à peu près dans les mêmes eaux.
00:32:35 Périgueux s'est toujours énormément mobilisé
00:32:37 en ce qui concerne la réforme des retraites.
00:32:39 – Est-ce que vos amis, aujourd'hui, vous parlent de la suite du mouvement ?
00:32:42 Est-ce que vous êtes prête à reconduire ce mouvement,
00:32:44 tous les jours, comme le demandent les syndicats ?
00:32:46 – Je ne peux pas répondre à cette question,
00:32:48 puisque cela incombe à la Fédération Nationale des SPELC
00:32:51 de prendre cette décision.
00:32:53 – Et vous, vous êtes prête ?
00:32:54 – Moi, oui, mais ça, c'est un choix personnel,
00:32:57 ce n'est pas forcément le choix de la Fédération.
00:32:59 – Merci beaucoup, Mado.
00:33:00 60 ans, donc, sur cette… bientôt 60 ans sur cette manifestation de Périgueux,
00:33:04 en direct avec les images de Jérôme Rampenaud.
00:33:06 – Attention, Antoine, ne vieillissez jamais les dames,
00:33:09 c'est un conseil dans la vie, jamais, jamais !
00:33:11 – On ne s'y risque pas en plateau, hein !
00:33:13 – Le Périgueur, c'est le pays des châtaignes et des marrons,
00:33:15 alors il faut faire gaffe !
00:33:17 – On va retrouver… alors, les premiers chiffres nous arrivent,
00:33:21 alors, ce sont, je le précise toujours, les premiers chiffres selon la…
00:33:24 CGT.
00:33:25 Marseille, justement, on va retrouver leur parade,
00:33:27 et que ce chiffre, en tous les cas conséquent,
00:33:30 tel qu'il a été… tel que les manifestants ont été recensés par la CGT, alors.
00:33:36 [Bruits de la foule]
00:33:37 – Oui, on a 245 000 annoncés pour l'intersyndicale, ici, à Marseille.
00:33:42 Alors, c'est vrai qu'ils sont plus nombreux que les autres mobilisations,
00:33:45 depuis le 19 janvier, de dire qu'ils sont 245 000,
00:33:47 c'est encore un petit peu tôt, on attend de voir le rapport avec la…
00:33:51 le chiffre que va annoncer la préfecture de police,
00:33:53 mais une chose est sûre, je vous le disais, Sonia, c'est une démonstration.
00:33:56 Aujourd'hui, ils sont vraiment nombreux, et c'est interprofessionnel,
00:34:00 il y a à la fois des gens du privé, des gens du public,
00:34:02 grosse mobilisation au niveau du secteur de l'énergie, de la pétrochimie,
00:34:07 on n'a pas encore vu les profs arriver,
00:34:08 on est toujours dans le premier tronçon de la mobilisation,
00:34:11 avec, derrière, les bannières de la CGT.
00:34:15 Alors, ce que je peux vous dire aussi,
00:34:16 c'est que ça s'organise pour s'inscrire dans la durée,
00:34:18 puisque, vous le voyez à l'image,
00:34:20 on a également des gens qui récoltent pour soutenir les jours de grève,
00:34:24 ils sont là avec leurs petites… leurs bonbonnes,
00:34:27 et ils demandent aux gens de participer,
00:34:29 de mettre quelques pièces pour soutenir les grévistes,
00:34:32 donc c'est un mouvement qui veut s'inscrire dans la durée.
00:34:35 « Mardi, c'est déjà un début », m'a dit Laure d'Entrevue.
00:34:37 « On est vous, chères, s'il le faut ! »
00:34:39 Merci, Laure, votre voix est couverte désormais par les slogans des manifestants.
00:34:44 245 000 à Marseille, selon la CGT,
00:34:48 30 000 à Nice, toujours selon la CGT,
00:34:50 on voit bien une ambiance ici, j'allais dire, bonne enfant, populaire.
00:34:55 À Nantes, on va s'y rendre,
00:34:57 on va voir ces images avec quelques échauffourées,
00:34:59 quelques premières tensions qui sont…
00:35:03 toujours craintes, évidemment, par à la fois les manifestants,
00:35:06 par les forces de l'ordre, on l'a dit, et Jean-Christophe…
00:35:08 Ah oui, Couvy, bon, ça c'est vraiment…
00:35:12 Et si la mobilisation et la grève reconductible s'installent,
00:35:16 et c'est un mouvement de long terme, la question va,
00:35:18 évidemment, se poser là, parce qu'elle va prendre une autre prégnance.
00:35:22 Oui, mais en fait, on voit bien que…
00:35:23 Alors déjà, on sent bien que c'est la sixième journée quand même de manifestation,
00:35:27 donc déjà, ça commence à peser.
00:35:29 On voit bien que ça va être une journée exceptionnelle
00:35:32 par le nombre de personnes qui vont aller dans la rue.
00:35:34 Donc ça va déjà mettre les niveaux,
00:35:36 les compteurs à zéro par rapport à ce qu'il y a eu,
00:35:38 et on repart sur un nouveau mouvement.
00:35:39 C'est un marathon et pas un sprint.
00:35:41 Et là, effectivement, on a toujours peur que les choses s'enveniment.
00:35:45 Donc là, pour l'instant, j'allais dire que ce que les gens dans la rue scandent,
00:35:51 c'est le retrait de la retraite, c'est pas la violence.
00:35:54 Là, encore une fois, c'est une poignée d'imbéciles qui viennent,
00:35:56 qui viennent gâcher la thématique.
00:35:58 Nous, on parle des retraites, on parle pas de la violence,
00:36:00 on parle encore moins, j'allais dire, des anarchistes.
00:36:05 Voilà, c'est pas du tout la thématique.
00:36:07 En revanche, ce que je vois aujourd'hui dans les cortèges,
00:36:08 c'est qu'il y a beaucoup de femmes.
00:36:10 Et elles ont raison, parce qu'il y a 50% des femmes
00:36:12 qui aujourd'hui ont une retraite inférieure ou égale à 1000 euros brut par mois.
00:36:15 Donc, en fait, cette retraite qui va arriver,
00:36:18 elle va encore plus vous impacter, mesdames.
00:36:20 Et je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui ont compris cet enjeu.
00:36:23 Il y a 19% des femmes à la retraite.
00:36:25 - Il y a même des classes moyennes avec deux enfants.
00:36:27 - Et je rebondis sur ce que disait Naïma.
00:36:29 En fait, la classe moyenne, on a peur, c'est le déclassement.
00:36:33 Et quand les classes moyennes ne progressent plus dans un État,
00:36:36 effectivement, c'est là où tout s'emballe.
00:36:37 Et c'est là où les gouvernements, parce qu'il y a la France,
00:36:40 mais il y a d'autres pays, ont du mal à faire passer des réformes.
00:36:44 La classe moyenne, c'est le moteur d'une nation.
00:36:46 Et elle ne peut pas se dégrader.
00:36:48 Et on a peur de ce déclassement.
00:36:49 Et on le voit bien, on est tirés vers le bas.
00:36:51 C'est ce que Chirac disait, il y a la France d'en haut, la France d'en bas.
00:36:54 Désolé pour les tendances politiques, mais c'était un peu ça.
00:36:57 La fracture sociale.
00:36:58 C'est la fracture sociale.
00:36:59 - Je vois moins Jacques Chirac le dire, mais Pierre Raffarin.
00:37:02 - Pierre Raffarin qui a dit la France d'en bas.
00:37:03 - Et il y a la fracture sociale.
00:37:05 Et donc, on est en plein dedans.
00:37:07 - Tout à fait. Maintenant, c'est devenu les fractures.
00:37:08 Pardonnez-moi, on va juste regarder cette image.
00:37:10 On va se déplacer de Nantes à Paris, dans le cortège parisien.
00:37:14 Vous le voyez, l'intersyndicale.
00:37:17 Vous voyez, Philippe Martinez de la CGT, Force ouvrière.
00:37:20 Et puis, M. Hommel, c'est le syndicat des cadres.
00:37:22 Si je ne m'abuse, Eric de Ritmaten.
00:37:25 Ah, évidemment, le Laurent Berger de la CFDT.
00:37:28 Alors là, évidemment, c'est l'image, parce que là, c'est le mur syndical.
00:37:32 C'est l'unité. Mais je vous le dis, on verra aussi quels seront les mots
00:37:36 du communiqué.
00:37:38 - Je pense que l'image va tenir.
00:37:40 L'image va tenir, parce qu'ils ont géré très intelligemment
00:37:44 l'intersyndicale en laissant passer les vacances de février
00:37:46 pour que, justement, l'ensemble des Françaises et des Français
00:37:50 restent dans le mouvement.
00:37:51 Et sans ça, par rapport aux images de Nantes, je suis très en colère.
00:37:53 Parce que là, on a des idiots utiles qui empêchent
00:37:56 les manifestations classiques, y compris la présence des femmes,
00:38:00 la présence de jeunes dans les manifestations.
00:38:02 - Il y a eu un moment d'ordre qui a circulé,
00:38:04 mettre l'économie à genoux.
00:38:05 - Oui, Laurent Berger ce matin dit "mais alors, c'est pas du tout,
00:38:07 du tout notre volonté".
00:38:09 - Oui, mais ça, ça me dit pas grand chose.
00:38:12 - C'est marqué "intelligent, pardonnez-moi Sonia".
00:38:13 Mais quelque part, c'était aussi la réponse de l'arroseur à la rosée.
00:38:17 Souvenez-vous des propos de M. Véran la semaine dernière,
00:38:20 qui annonçait que la France allait disparaître du globe terrestre
00:38:23 avec cette journée du 7 mars.
00:38:24 Donc moi, je pense que c'était la pure provocation de leur part.
00:38:27 - Non, mais ce qui est intéressant, par contre, alors,
00:38:29 cette unité syndicale, elle est importante.
00:38:30 - Oui, il faudrait que vous commentiez cette photo.
00:38:32 - Elle est importante.
00:38:33 En plus, voilà, gauche, droite, enfin...
00:38:35 Mais moi, ce qui m'interpelle, c'est Mélenchon,
00:38:39 qui s'est invité dans la danse et qui, aujourd'hui,
00:38:43 est en train de faire quand même...
00:38:44 Ah si, il est en train de faire une OPA.
00:38:46 - Il veut une captation.
00:38:46 - Il essaye, enfin, pardon, pardon, merci.
00:38:48 - Non, mais je termine, Philippe.
00:38:50 Il essaye, bien sûr qu'il essaye, mais c'est ce qu'il fait.
00:38:52 Il fait une OPA sur cette manifestation,
00:38:55 alors que dès le début, il lui avait dit non.
00:38:57 D'ailleurs, il lui avait répondu la dernière fois.
00:38:58 Martinez avait dit à Mélenchon "on n'a pas besoin de vous,
00:39:01 nous, on gère nos manifestations".
00:39:04 Aujourd'hui, il s'invite dans la danse avec des mots extrêmement...
00:39:08 - Il essaye.
00:39:08 - Avec des mots extrêmement violents.
00:39:11 - D'accord.
00:39:11 - Et j'écoutais ce matin, par rapport à Louis Bouillard,
00:39:15 et ça, c'est intéressant, où il y avait un syndicat,
00:39:18 une jeune femme d'un syndicat de lycéens qui a dit
00:39:21 "on ne veut pas de paternalisme,
00:39:22 on ne veut pas qu'il fasse aussi une OPA sur les lycéens".
00:39:25 Et ça, c'est intéressant.
00:39:26 - C'était la présidente de la Ligue.
00:39:27 - Pardonnez-moi, juste, Éric Durit-Mathel.
00:39:28 - Pardonnez-moi, Éric Durit-Mathel, il faut dire que
00:39:31 toutes ces mobilisations qui sont massives et conséquentes,
00:39:33 c'est à l'appel des syndicats.
00:39:35 - Vous l'assurez.
00:39:36 - Vous voulez vous rendre à César, ce qui appartient...
00:39:37 - Moi, je souhaite quand même dire que c'est surprenant
00:39:41 de voir M. Martinez à côté de Laurent Berger,
00:39:44 parce qu'ils sont quand même diamétralement opposés,
00:39:46 et que la CFDT a toujours été pour une réforme des retraites.
00:39:49 On l'oublie.
00:39:49 - Mais pas celle-là.
00:39:50 - Mais pas celle-là.
00:39:51 Elle a toujours été pour, elle a été même favorable
00:39:53 à des retraites à point.
00:39:54 Il ne voulait pas de lâche-pivot, certes, ça a capoté là-dessus,
00:39:56 mais quand on écoute Laurent Berger, il est pour faire avancer le système.
00:40:00 Il était pour la réforme de Marie-Laure Touraine,
00:40:03 pardon, Madame Touraine, j'ai oublié son prénom.
00:40:05 - Marisol.
00:40:05 - Marisol, voilà, Marisol.
00:40:06 Donc vous voyez, c'est quand même incroyable aujourd'hui
00:40:08 qu'il y ait cette union syndicale avec des tendances
00:40:11 complètement opposées.
00:40:12 - Au-delà de ça, de la CGT et de la CFDT,
00:40:15 vous avez l'UNSA, vous avez donc les syndicats CGC, des cadres.
00:40:20 Vous avez un Front syndical, toutes tendances confondues
00:40:22 qu'on n'a pas vues depuis très longtemps.
00:40:24 Et pour vous répondre, Jean-Luc Mélenchon d'ailleurs,
00:40:26 il est à Marseille, vous voyez bien qu'il n'est pas descendu
00:40:28 dans le cortège parisien, parce qu'il voit bien que
00:40:30 ce n'est pas évidemment qu'il va y avoir le meilleur accueil.
00:40:32 Et par ailleurs, les mots, la semaine dernière,
00:40:35 de M. Martinez pour recadrer Jean-Luc Mélenchon,
00:40:39 quand vous êtes un responsable de la CGT
00:40:40 où une grosse partie de vos adhérents ont soutenu Jean-Luc Mélenchon,
00:40:44 ça s'appelle un recadrage d'une très grande brutalité,
00:40:47 d'une très grande clarté.
00:40:49 - C'est une journée décisive, il y a du monde.
00:40:49 On a vu dans les régions, il y a des cortèges fournis.
00:40:51 À partir de là, que vont décider ce soir les syndicats ?
00:40:55 Il n'y a pas beaucoup de surprises. Qu'est-ce qui aura évolué ? Rien.
00:40:57 Donc il va y avoir une reconduction et une grève reconductible.
00:41:00 Combien va-t-elle durer ? Le gouvernement ne va pas reculer.
00:41:04 Qu'est-ce qui se passe au Sénat ?
00:41:05 Ça avance, l'article 7, ce soir, pas n'importe quel article,
00:41:08 c'est l'article pivot.
00:41:10 Éric Duré de Matten qui sera examiné.
00:41:12 Si, si, dans une semaine, neuf jours, la réforme est votée,
00:41:18 qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que le match est plié
00:41:19 ou est-ce que le combat continue, comme dirait M. Martinez ?
00:41:22 - Ça va être une accumulation de mécontentement,
00:41:24 on le disait. Le prochain débat, ça va être sur les salaires,
00:41:27 sur l'inflation. Cette inflation, est-ce qu'elle va durer ?
00:41:30 On dit jusqu'au mois de juin, mais bon, il faut aussi que la guerre
00:41:34 s'arrête en Ukraine parce que c'est quand même bien ça.
00:41:36 On oublie, mais on est victime aujourd'hui de ce conflit en Ukraine,
00:41:40 finalement, parce que le vrai mécontentement, je suis sûr
00:41:43 que la retraite, ça pèse lourd, mais le vrai mécontentement,
00:41:46 c'est sûr, aujourd'hui, les conditions salariales.
00:41:48 On paye des années d'inflation zéro et de salaire quasiment gelé.
00:41:52 Et ça, c'est un vrai mécontentement. C'est vrai quand on entend dire
00:41:55 que c'est dur de vivre avec 1200 euros par mois, même 1500, c'est vrai.
00:41:59 C'est réel, c'est quand même très compliqué aujourd'hui
00:42:01 avec la hausse des prix. Et ça, il faut le reconnaître.
00:42:05 Aujourd'hui, les entreprises, bien sûr, sont un peu bloquées
00:42:07 parce qu'elles ont des charges sociales. On ne veut pas le croire.
00:42:09 Mais quand vous gagnez aujourd'hui 1000 euros, prenons un exemple,
00:42:12 ça coûte 1500 à l'entreprise et le salarié en touche 800.
00:42:16 On oublie ça. Il y a 20% de charges sociales pour le salarié, 50% pour le...
00:42:19 - C'est les cotisations sociales. C'est le débat sur les charges
00:42:22 et les cotisations sociales. La sécurité sociale, il faut la payer.
00:42:25 Les retraites, il faut les payer. Quand vous allez à l'hôpital,
00:42:27 vous êtes content de pouvoir aller à l'hôpital.
00:42:29 - Comment vous faites dans d'autres pays ? Les salaires sont peut-être
00:42:31 plus élevés, mais là, vous payez vous-même.
00:42:32 - Moi, la question que je me pose, vous avez beaucoup, beaucoup de Français
00:42:35 dans la rue. On voit bien qu'il y a une diversité de Français,
00:42:39 de générations, etc. Et vous avez quand même un gouvernement
00:42:42 qui a dit au début "c'est nécessaire" et ensuite qui a dit
00:42:44 "c'est une réforme juste". Mais on n'y compte plus, je vous assure.
00:42:47 Ça s'appelle la méthode "prends plus rien".
00:42:49 - C'est pour ça qu'on ne les croit plus, qu'il y ait une défiance politique.
00:42:52 - Mais c'est fou parce que quand vous allez à la France,
00:42:54 ils le croient parce qu'ils sont plus bien écoutés pour moi.
00:42:56 - Moi, je trouve ça incroyable. Ça me rappelle aussi,
00:42:58 pendant la période du Covid et cette situation quand même
00:43:01 hallucinante qu'on a vécue, où il n'y avait pas de "mea culpa".
00:43:05 - Que le monde a vécu, il faut le dire.
00:43:06 - Oui, le monde, mais je parle pour la petite paroisse, pour la France.
00:43:11 - La voix de Philippe qui est remontée dans les sondages parce qu'il a dit
00:43:13 "je ne sais pas".
00:43:14 - En fait, c'est l'art de détourner la tension. C'est-à-dire qu'on nous dit
00:43:17 qu'on est au bord de la banque coûte si on ne change pas le système des retraites.
00:43:20 Parce que c'est le paramètre, ce n'est même pas le systémique,
00:43:23 c'est le paramétrique. Sauf qu'en fait, quand on commence à prendre
00:43:25 les calculettes et qu'on regarde, on voit que la fraude des cotisations
00:43:28 à la Sécurité sociale, elle est estimée entre 7 et 9 milliards d'euros par an.
00:43:31 C'est pratiquement le déficit des retraites.
00:43:34 Le coût de l'immigration, on en parle parce que c'est vrai que c'est un mélange,
00:43:37 mais l'immigration, elle est négative.
00:43:38 C'est entre 20 et 40 milliards d'euros par an de coûts négatifs.
00:43:43 On parle de la COP 27, on donne 6 milliards d'euros par an
00:43:46 pour replanter des arbres, notamment au Gabon, etc.
00:43:48 On fait un chèque de 1 milliard d'euros à l'Afrique du Sud
00:43:51 pour qu'ils sortent du charbon.
00:43:52 Et tout ça, en fait, quand on calcule tous,
00:43:54 parce qu'on n'est pas plus bêtes que les autres,
00:43:55 on a aussi des réseaux sociaux, on se rend compte qu'en fait,
00:43:58 on va faire peser à ceux qui travaillent, de faire travailler 2 ans de plus
00:44:01 pour un déficit de 10 milliards d'euros qu'on pourrait résorber assez facilement
00:44:05 avec un peu d'intelligence.
00:44:06 Et si on écoutait les gens qui font des propositions,
00:44:09 aujourd'hui, les syndicats font des propositions.
00:44:12 Il faut juste les écouter et les mettre sur la table.
00:44:13 Est-ce qu'il y a, de la part des opposants, un contre-projet ?
00:44:17 Parce que vous avez hier une première ministre qui dit
00:44:19 qu'il n'y a pas d'alternative.
00:44:20 Soit on baisse les pensions, soit on augmente les impôts.
00:44:23 Je crois que personne ne veut ni de l'un ni de l'autre.
00:44:25 Il fallait accélérer la réforme Touraine, qui était une bonne chose.
00:44:27 Simplement, elle était étalée dans le temps,
00:44:28 ça allait jusqu'en 2030, je crois, 2035.
00:44:30 Il fallait l'accélérer.
00:44:31 Et d'ailleurs, les syndicats étaient plutôt pour, sauf bien sûr la CGT.
00:44:34 Mais c'est vrai que quand on les a rencontrés,
00:44:36 je les ai tous vus à l'époque à Matignon,
00:44:37 ils étaient pour peut-être même un peu augmenter les cotisations.
00:44:40 Un petit effort sur les cotisations qui aurait été un peu indolore.
00:44:43 Bon, maintenant, n'oublions pas que cette réforme,
00:44:45 elle est un petit peu dictée par Bruxelles.
00:44:48 Et Emmanuel Macron veut absolument montrer qu'il réforme son pays.
00:44:51 Et sur ce point, il a raison.
00:44:52 Il y a plein de réformes à prendre pour la France.
00:44:54 On ne peut pas lui reprocher de vouloir réformer.
00:44:56 Que ça tombe mal, oui.
00:44:58 Que deuxièmement, il répond à Bruxelles,
00:44:59 on lui dit "écoutez, bougez-vous la France,
00:45:01 vous êtes le pays le plus endetté d'Europe".
00:45:03 Il y a quand même 3 milliards d'euros.
00:45:04 - Mais coordonnez-moi, ce n'est pas la réforme des retraites
00:45:06 qui va régler le problème.
00:45:07 - Parce qu'on est tombé dans le drame du milliard.
00:45:10 Un milliard, maintenant, ce n'est plus rien.
00:45:12 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:45:13 - Ce n'est plus rien pour le gouvernement, pas pour nous.
00:45:14 On va écouter quelques réactions dans les cortèges.
00:45:17 Et je reviens vers vous.
00:45:18 On a fait un petit tour des régions avec les principales revendications.
00:45:22 - C'est possible de bosser jusqu'à 64 ans,
00:45:25 sauf que moi, je n'ai pas envie de bosser jusqu'à 64 ans.
00:45:27 Aujourd'hui, dans l'entreprise,
00:45:29 quand on voit le nombre d'arrêts maladie,
00:45:32 bien avant la soixantaine,
00:45:34 on se rend compte qu'il n'y a pas que la pénibilité des heures de nuit,
00:45:38 il y a aussi la pénibilité physique et psychologique.
00:45:40 Donc ça, il faut en prendre en compte.
00:45:42 C'est important.
00:45:43 - Je trouve qu'on est toujours à peu près le même nombre
00:45:44 à vouloir lutter, mais voilà,
00:45:46 on n'est pas beaucoup plus que d'habitude, malheureusement.
00:45:49 Je pense que si les étudiants, les lycéens,
00:45:51 un petit peu la jeunesse s'en mêle,
00:45:52 peut-être que là, ça changera la donne, effectivement.
00:45:54 - Alors pour moi, c'est hyper important.
00:45:55 Alors évidemment, moi, je suis à la retraite,
00:45:58 mais je viens soutenir tous ces jeunes bosser jusqu'à 64 ans,
00:46:02 mais c'est impensable.
00:46:04 - On en a ras le bol, en fait, de ces politicards.
00:46:07 De toute façon, les gens ont besoin de se réunir
00:46:08 et c'est ce qu'ils font aujourd'hui.
00:46:10 - Il y a énormément de solutions et que finalement,
00:46:12 on ne nous en présente qu'une seule.
00:46:13 Donc ça devient plutôt problématique.
00:46:15 - Vous voyez, je veux dire, ce kaleidoscope des revendications.
00:46:18 La question, c'est est-ce que l'opinion publique peut évoluer ?
00:46:22 Et à un moment, c'est-à-dire les blocages, c'est plus possible.
00:46:24 Moi, j'ai une solution.
00:46:26 Faites des péages gratuits, opérations péage gratuits,
00:46:29 des trucs sympathiques.
00:46:30 - Oui, sympathiques.
00:46:31 - Des transports gratuits.
00:46:32 - C'est vrai que les modes d'action des gilets jaunes,
00:46:35 la manière de mobiliser, de faire les manifestations le samedi,
00:46:38 c'était très intelligent.
00:46:39 - Il faut pas dire "mettre l'économie à l'aise".
00:46:40 - C'était très intelligent.
00:46:41 - On peut pas donner des gilets ?
00:46:42 - Non, mais je sais pas où ils offraient des oranges.
00:46:44 - Mais après, il y a beaucoup de solidarité là-dessous aussi.
00:46:47 Vous savez ce qui est perçu aussi ?
00:46:49 - C'est mieux le péage gratuit que les oranges, quand même.
00:46:52 - On peut avoir les deux aussi, mais ça va être un peu...
00:46:55 - C'est pas une bonne mine.
00:46:57 - Il y a aussi une perception, pardonnez-moi,
00:46:58 il y a aussi une perception de la plupart des Français
00:47:00 que ce gouvernement, comme d'autres précédemment,
00:47:03 malheureusement ne les comprend pas,
00:47:05 et qu'ils sont déconnectés hors sol et qu'ils ne répondent plus.
00:47:08 - On va écouter dans quelques instants les syndicats,
00:47:10 les prises de parole.
00:47:11 Là, ça va être important, les mots qui vont être utilisés
00:47:13 dans quelques minutes.
00:47:14 Restez avec nous, on vous retrouve avec grand plaisir.
00:47:16 - Ils ont bien compris,
00:47:20 il a autant de mal à faire passer le sens de sa réforme,
00:47:23 je crois qu'il faut être raisonnable
00:47:25 et aujourd'hui entendre ce qu'il s'exprime
00:47:27 et supprimer les 64 oranges.
00:47:29 - Vous parlez de la bataille du don,
00:47:31 qui ont à peu près fait une bataille comme ça.
00:47:33 - Vous parlez de quel blocage ?
00:47:34 On a fait des barrages filtrants ce matin,
00:47:36 on a fait des sensibilisations de salariés,
00:47:38 le pays n'est pas bloqué.
00:47:40 Je vois bien dans certains observateurs
00:47:42 une forme de plaisir à expliquer
00:47:44 que se réaliserait enfin ce qui était prévu depuis janvier,
00:47:48 c'est-à-dire un reblocage.
00:47:50 Mais on sort de 4 semaines de congés scolaires
00:47:52 un peu partout en France.
00:47:53 Tout le monde a pu faire ce qu'il voulait
00:47:54 pendant les congés scolaires.
00:47:55 Donc il y a une grande responsabilité,
00:47:57 il y a une grande maturité dans les manifestants aujourd'hui.
00:48:01 Et oui, il y a eu notre volonté de montrer
00:48:04 et de faire par des initiatives innovantes,
00:48:07 différentes, avant les manifestations,
00:48:09 qu'il y avait une grande détermination.
00:48:11 Mais l'idée, elle est, on en décidera ce soir,
00:48:13 de continuer à se mobiliser sous différentes formes
00:48:16 et notamment en appelant encore des gens dans la rue
00:48:18 si jamais le gouvernement ne nous entend pas.
00:48:20 - Jusqu'à quand ?
00:48:22 - Jusqu'à quand ?
00:48:24 - Jusqu'à quand ?
00:48:26 - Jusqu'à quand ?
00:48:28 - Non mais la rue, c'est une expression démocratique,
00:48:30 on est dans un pays démocratique.
00:48:31 Est-ce qu'on peut faire une réforme dans un pays démocratique
00:48:33 qui est combattue par les gens qui sont les premiers
00:48:35 concernés par cette réforme ?
00:48:37 Il y a 90% des salariés qui expriment un désaccord
00:48:40 avec cette retraite.
00:48:41 Il y a 2/3 des Français qui expriment un désaccord
00:48:43 avec cette retraite.
00:48:44 Il y a les plus grandes manifestations
00:48:45 de ces 50 dernières années qui sont menées,
00:48:49 qui se réalisent, et avec une géographie,
00:48:51 encore une fois, et une diversité professionnelle énorme.
00:48:53 Donc c'est au gouvernement de répondre à cette préoccupation-là.
00:48:56 Et on va, je crois, ensemble, interpeller le président
00:48:59 de la République pour dire "écoutez, quand est-ce que vous prenez
00:49:01 conscience de ce qui est en train de se passer dans ce pays ?
00:49:03 Il y a un rejet du monde du travail de cette réforme.
00:49:06 Eh bien, reposons les choses sur la table
00:49:08 et arrêtez l'obstination.
00:49:09 - La France n'est pas vraiment à l'arrêt aujourd'hui.
00:49:11 Vous n'aviez pas rié sur des rideaux de magasins fermés, etc.
00:49:15 Tout ça n'est pas arrivé ?
00:49:16 - Il y en a, il y a même des organisations patronales
00:49:18 qui sont dans la rue dans certaines régions,
00:49:20 notamment en Bretagne.
00:49:22 Mais le pays est quand même très ralenti aujourd'hui.
00:49:25 Il y a, je ne sais pas combien de millions de personnes dans la rue.
00:49:28 Il y a eu des ralentissements des barrages filtrants
00:49:32 d'un certain nombre de zones industrielles.
00:49:34 Il y a des mouvements de grève dans des secteurs
00:49:37 comme l'éducation qui sont importants.
00:49:39 Et puis, il y a aussi, ça c'est moins visible,
00:49:42 mais des salariés du nettoyage qui ne sont pas à leur poste
00:49:45 et qui sont dans les manifestations aujourd'hui.
00:49:47 Donc, il y aura moins de nettoyage dans un certain nombre de bureaux
00:49:50 ou d'endroits dans la journée.
00:49:52 Donc, si je crois que le pari est réussi,
00:49:54 le pari de montrer la détermination du monde du travail
00:49:57 entre 7 mars, il est largement réussi.
00:49:59 Les chiffres qu'on a, c'est +20% par rapport au 31 janvier.
00:50:03 La mobilisation, c'est +20, 30.
00:50:05 Alors pour l'instant, c'est sur 40 villes, mais +20%, c'est énorme.
00:50:08 On avait déjà, je vous le rappelle, le 31 janvier dernier,
00:50:11 la plus grande manifestation organisée depuis le début des années 90.
00:50:16 Donc, on a un succès aujourd'hui.
00:50:18 On a une manifestation concrète par le nombre
00:50:21 de l'opposition du monde du travail aux 64 ans et à cette réforme de la retraite.
00:50:26 [Quel est le problème de la lassitude sur laquelle se mise le gouvernement ?]
00:50:30 Écoutez, on ne la voit pas. La lassitude, on ne la voit pas.
00:50:33 Et donc, c'est le gouvernement qui devrait prendre conscience
00:50:35 de ce qui est en train de se passer.
00:50:37 Et c'est, je le redis, on est dans un pays démocratique.
00:50:40 On a un camarade de Hong Kong qui est venu nous soutenir aujourd'hui.
00:50:43 Et on se disait tout à l'heure avec Frédéric, nous on est dans un pays démocratique,
00:50:47 on peut faire du syndicalisme, le faire librement.
00:50:50 Mais l'exercice de la démocratie, c'est aussi d'être entendu.
00:50:54 Et il faut maintenant que le gouvernement entende
00:50:57 cette forme de cri du monde du travail, très puissant,
00:51:00 inédit depuis le début des années 90 au moins,
00:51:04 qui dit "non, on ne veut pas cette réforme, vous ne pouvez pas la faire sans nous".
00:51:08 Et bien justement, on va continuer de lui dire qu'il faut qu'il écoute,
00:51:11 qu'il ouvre ses oreilles.
00:51:13 Et c'est l'enjeu de la mobilisation d'aujourd'hui,
00:51:15 et de ce qu'on poursuivra à faire, ce qu'on va continuer à faire,
00:51:18 et qu'on décidera ce soir tous ensemble.
00:51:20 Une manifestation historique.
00:51:28 Ce sont les mêmes mots qui sont utilisés d'ailleurs par Philippe Martinez
00:51:31 de la CGT et Laurent Berger de la CFDT.
00:51:33 Laurent Berger qui souligne le succès de la manifestation par le nombre.
00:51:38 Et prêtons attention à ce qu'il dit, c'est le monde du travail.
00:51:41 Aujourd'hui il insiste à plusieurs reprises sur le monde du travail.
00:51:45 Écoutons peut-être Philippe Martinez de la CGT.
00:51:49 On est au jour le 16 novembre, je crois qu'on est en phase de réussir.
00:51:54 Mais aujourd'hui ce qui est nouveau, c'est comme on l'avait dit en face,
00:51:57 c'est qu'on est en phase avec d'autres étapes,
00:51:59 c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens en grève,
00:52:01 y compris des salariés qui ont choisi de reconduire les grèves,
00:52:06 parce que quand on n'est pas écouté, forcément on passe à un grand supérieur dans la mobilisation.
00:52:11 Est-ce que vous comprenez que le gouvernement est disposé à évoluer
00:52:15 avec le changement des politiques de la nouvelle phase ?
00:52:18 Non, je ne le sens pas, je n'ai pas débouché, mais je ne le sens pas.
00:52:21 Et c'est ça qui pose problème, parce que, comme je le disais,
00:52:27 j'ai un peu d'expérience dans les conflits, j'ai discuté avec les homologues.
00:52:32 Je vous le disais, les momos qui sont utilisés par les deux têtes de la représentation syndicale,
00:52:37 à la fois Laurent Berger et Philippe Martinez,
00:52:40 bon, alors, on se doute, Eric de Ritmaten, ce soir,
00:52:43 ils vont signer, je vais le dire d'une même main, le communiqué de l'intersyndicale pour la poursuite.
00:52:48 Il n'y avait pas beaucoup de doute ?
00:52:49 Non, il n'y avait pas de doute, mais ce qui est important, c'est ce qu'a dit Laurent Berger,
00:52:52 c'est d'abord, il a dit, un, on est mobilisés depuis quatre semaines,
00:52:55 il n'y a pas eu non plus de catastrophes dans les rues, ça s'est plutôt bien passé,
00:53:00 on n'est pas forcément pour le blocage, ça c'est ce qui l'a surpris,
00:53:04 parce que finalement, il va réfléchir à d'autres formes, sous réserve,
00:53:09 que la CGT soit d'accord et Force Ouvrière, mais lui il dit,
00:53:11 ce n'est pas forcément un blocage de la France et des grèves reconductibles sans arrêt,
00:53:15 il y aura peut-être d'autres formes de grève, et ça c'est un point important à retenir,
00:53:19 dont ils parleront sûrement.
00:53:20 Réécoutons justement, est-ce que Philippe Martinez est interrogé sur ce sujet également ?
00:53:23 Là, il faut qu'on ait engagé la discussion, on ne peut pas gouverner sans son peuple.
00:53:27 Il se passe quoi là-dessus ? Quand le texte sort du Parlement,
00:53:31 est-ce que ça reste un moment syndical ?
00:53:34 Est-ce que ça reste un moment social ?
00:53:36 Quand est-ce qu'il va sortir, ça veut dire quoi ?
00:53:38 Est-ce que le texte peut-être soit voté en CMP ?
00:53:41 Oui, il est possible de plein de choses.
00:53:43 Est-ce que ça reste à ce moment-là une séquence syndicale ?
00:53:47 Un texte voté par des parlementaires,
00:53:51 mais qui a une telle désapprobation dans l'opinion publique,
00:53:55 que ce n'est pas un texte qui est valable ?
00:53:59 On n'a pas réfléchi encore, on verra ça le moment venu.
00:54:06 Bonjour madame.
00:54:08 Bonjour, une journée réussie aujourd'hui pour vous ?
00:54:10 C'est une journée très réussie.
00:54:13 Les premiers retours de manifestants sont assez importants,
00:54:18 c'est la plus grosse journée de mobilisation depuis le début du conflit,
00:54:23 c'est la sixième, y compris avec des difficultés à recenser,
00:54:27 parce qu'il y a plus de 300 lieux de manifestation,
00:54:29 et parfois dans des endroits qu'on n'a pas l'habitude de connaître,
00:54:35 même parfois où les forces syndicales sont faibles.
00:54:38 Donc oui, c'est une grosse réussite,
00:54:40 et puis il y a des grèves, des mobilisations dans tous les secteurs,
00:54:45 ce qui correspond bien à notre attente d'une France à l'arrêt.
00:54:48 Vous avez appelé à un élargissement de la grève reconductive à d'autres secteurs ?
00:54:54 Ça fait un petit moment que la CGT le dit, qu'il faut passer à la vitesse supérieure,
00:54:59 et ce que je constate comme vous d'ailleurs,
00:55:02 c'est que les salariés, les syndiqués qui se réunissent en AG
00:55:06 ont déjà décidé dans de nombreux secteurs des grèves reconductives.
00:55:09 C'est quoi justement la nouvelle phase ?
00:55:11 C'est de faire des grèves pour tous les secteurs, une grève générale,
00:55:14 c'est d'accélérer les grosses journées de mobilisation
00:55:17 pour que tout le monde puisse venir le week-end.
00:55:19 Parce qu'on voit qu'au Sénat, ça s'accélère aussi les débats.
00:55:21 Donc vous êtes un peu pressé par l'agenda parlementaire ?
00:55:23 Non, non, on n'est pas pressé par personne,
00:55:26 on est pressé parce qu'il y a urgence à ce que ce projet de loi soit retiré.
00:55:30 Donc là, il y a une réunion intersyndicale ce soir, vous le savez,
00:55:33 vous aurez des informations à l'issue de cette réunion.
00:55:36 En tout cas, comme la CGT l'a dit depuis un petit moment,
00:55:41 il faut, après cinq journées de mobilisation très importante,
00:55:45 comme il n'y a pas de réponse du gouvernement,
00:55:47 aujourd'hui c'est une nouvelle étape,
00:55:49 avec la plus grosse mobilisation depuis le début,
00:55:52 et puis des grèves qui vont se généraliser dans beaucoup d'endroits.
00:55:56 Vous avez fait des vidéos sur les grèves ?
00:55:58 Pardon ?
00:55:59 Est-ce que c'est faux ?
00:56:00 Non, puisque vous bossez.
00:56:02 Il y a des grèves encore ?
00:56:05 Il y a des gens, mais je veux dire, on est lucide,
00:56:09 et vous l'êtes aussi, il y a des tas de salariés
00:56:13 qui nous croisent dans la rue, qui disent "on aimerait bien être avec vous",
00:56:16 mais quand on n'arrive pas à finir le mois avec une paie entière,
00:56:21 avec moins de journée, moins d'heure, ça pèse.
00:56:24 Donc oui, mais il y a des messages de solidarité,
00:56:27 il y a une ambiance qui ne trompe pas sur le soutien,
00:56:30 enfin je veux dire, le soutien qu'on voit dans les sondages,
00:56:34 on le retrouve dans les expressions des gens qu'on croise dans la rue,
00:56:38 dans le train, etc.
00:56:40 Enfin dans le train, quand ils roulent.
00:56:41 Vous en pensez quoi des débats au Sénat ?
00:56:43 Il y a des discussions sur un CDG Senior, sur quoi le code pour les femmes ?
00:56:46 Est-ce que ça vous intéresse ?
00:56:48 Ou vous dites non, c'est le contraire ?
00:56:50 Evidemment que les débats au Sénat...
00:56:52 Prise de parole de Philippe Martinet.
00:56:59 Je vous le disais, les mêmes mots utilisés par Philippe Martinet et Laurent Berger,
00:57:03 mais quand même, il faut qu'on note quelque chose de ce qui a été dit,
00:57:06 même si le leader de la CGT est passé rapidement à la question qui lui a été posée,
00:57:10 si la réforme passe, si elle est votée, parce que ça va relativement vite au Sénat,
00:57:14 qu'est-ce qui se passe ?
00:57:15 Il dit clairement que la légitimité parlementaire passera derrière la légitimité de la rue,
00:57:20 et là je pense que ce sera une grosse division,
00:57:23 enfin un gros problème avec Laurent Berger.
00:57:25 Il n'est pas à la question d'appuyer sur les divisions.
00:57:27 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il estime que la légitimité de la rue,
00:57:30 le mécontentement, passe avant la légitimité des députés et des sénateurs.
00:57:35 C'est Philippe Martinet en plus qui dit ça, c'est ça qui est intéressant.
00:57:38 On aurait pu penser que ce serait Laurent Berger.
00:57:41 Laurent Berger il a dit la même chose.
00:57:43 Il a dit, il ne va pas nous circuler.
00:57:45 Dans une interview sur France Inter, il a dit quand même que si Emmanuel Macron continuait,
00:57:49 ça poserait un problème démocratique sur la durée.
00:57:51 C'est-à-dire qu'il y aurait un affaiblissement démocratique par rapport à ça.
00:57:54 C'est autre chose, c'est la crise de la démocratie, de la représentativité qui s'est déjà recueure.
00:57:58 Philippe Martinet nous dit que la légitimité de la rue est plus importante que...
00:58:02 Pardonnez-moi, le Parlement vote, normalement c'est fini.
00:58:05 Non mais d'accord, le Parlement...
00:58:08 Non mais bien sûr, la difficulté de ça c'est comment le Parlement...
00:58:11 la majorité parlementaire que vous dégagez par rapport à la situation...
00:58:15 Ça c'est autre chose, que vous ayez un problème politique ensuite et des fractures profondes,
00:58:19 c'est une crise grave pour l'exécutif.
00:58:22 Mais Philippe Martinet se démarrait en disant à juste titre que, en gros,
00:58:26 le peuple est globalement contre cette réforme.
00:58:29 Et comme il y a même, à partir du moment où le Parlement vote...
00:58:33 Je n'estime pas, j'étais parlementaire, l'importance du rôle et la légitimité parlementaire.
00:58:37 A partir de la rue, c'est ce qui m'intéresse.
00:58:39 Maintenant, l'entêtement par rapport à ça, quand on est front contre front comme ça,
00:58:43 quand quelque part un gouvernement s'entête alors qu'une grande majorité des Français
00:58:47 grévistes, non grévistes dans l'opinion publique, ça pose un vrai problème démocratique quand même.
00:58:51 Je reviens vers vous, Eric, sur les différentes pistes à partir de ce soir,
00:58:55 c'est ce qui intéresse ceux qui nous regardent aussi, parce que malgré tout,
00:58:58 il faut une organisation pour l'école, pour les transports, pour tout cela.
00:59:02 Est-ce qu'il peut y avoir une autre manière aujourd'hui, et on a entendu
00:59:06 écouter attentivement Laurent Berger, de manifester sans tout bloquer ?
00:59:10 C'est ce que dit Laurent Berger. Maintenant, ce soir, qu'est-ce qui va se décider ?
00:59:13 Sûrement une reconduction, je pense. Pour un deuxième jour, c'est forcé.
00:59:17 Est-ce que ça durera trois semaines, comme on l'avait vu dans les conflits précédents ?
00:59:22 Notamment, je repense à 1995, c'était quand même le plus dur de tous.
00:59:25 Ce n'est pas certain, là, ce n'est pas certain.
00:59:27 Et puis on sent quand même que le discours de Laurent Berger n'est pas celui de Philippe Martinez.
00:59:31 Laurent Berger ne parle pas de blocage, il parle d'autres pistes à explorer
00:59:36 pour montrer le mécontentement de la population, alors que Martinez,
00:59:40 qui d'ailleurs, on le voit sur les images, est fatigué, on sent qu'il est quand même un peu à bout.
00:59:44 Agacé, même.
00:59:45 Même agacé, peut-être qu'il n'est pas d'accord avec ce que dit Laurent Berger.
00:59:48 Donc peut-être que là, il y aura des tensions et une dissociation des vues, je pense.
00:59:53 La question, c'est que va dire le gouvernement ? Qu'est-ce qu'il peut encore dire Caroline Pélastre ?
00:59:57 À mon avis, déjà, l'exécutif a enjambé cette journée, il va voir ce qui va se passer pour la suite.
01:00:02 Bien sûr, mais pour moi, rien en fait.
01:00:04 Raison gardée, ils vont continuer sur leur droite ligne depuis le départ.
01:00:07 Mais la très dangereuse réponse du gouvernement et l'alliage,
01:00:11 qui va être vraiment, à mon avis, délétère, c'est s'il y a 47.1 et 49.3.
01:00:18 Là, la tactique politique pour les syndicats, qui vont faire franc commun jusqu'à ce moment,
01:00:24 et ils auront raison en termes de communication, sera terrible pour le gouvernement.
01:00:29 Et la rue aura raison, en fait, de la suite.
01:00:32 Je pense qu'en termes d'enquête d'opinion, si vraiment il y a cette union de ces deux blocages parlementaires,
01:00:39 ils auront raison en termes de citoyenneté.
01:00:42 Ils pourront dire, vous voyez depuis le départ, parce que c'est aussi le discours de M. Martinez,
01:00:47 M. Macron et son gouvernement ne parlent qu'aux riches.
01:00:50 – Première réaction des manifestants, nous sommes avec, direction Marseille, Laure Parra,
01:00:54 qui est avec un professeur de mathématiques.
01:00:57 On vient d'entendre les syndicats en appeler à passer à la vitesse supérieure, Laure.
01:01:03 [Bruits de la foule]
01:01:07 Laure Parra, en direct de Marseille.
01:01:09 – Oui, pardon, excusez-moi, il y avait un petit peu de bruit autour de moi.
01:01:13 Oui, effectivement, je viens de rejoindre au niveau du cortège la mobilisation des enseignants.
01:01:18 Avec moi, j'ai le secrétaire départemental de la…
01:01:23 J'arrive pas à le dire, de l'FSU.
01:01:26 Est-ce que, M. Tramouni, vous pourriez nous dire un petit peu,
01:01:29 il est clair qu'aujourd'hui vous êtes beaucoup plus nombreux dans la rue ?
01:01:31 – Oui, tout à fait, beaucoup plus nombreux dans la rue,
01:01:34 et très mobilisés dans les établissements avec des porte-grèves,
01:01:37 dans les vies scolaires, les AESH, les enseignants,
01:01:40 parce que, franchement, on en a ras-le-bol de ce gouvernement
01:01:43 qui n'entend pas la colère populaire et soutenu très massivement de la désactive.
01:01:48 – Alors, on a croisé dans le cortège plusieurs personnes
01:01:52 qui portaient des sortes de tyrolires pour récolter de l'argent,
01:01:55 pour collecter de l'argent pour la caisse de grève,
01:01:57 parce qu'ils veulent inscrire le mouvement dans la durée.
01:01:59 Est-ce que vous êtes dans ce même état d'esprit ?
01:02:02 – Oui, bien sûr, très certainement, si le gouvernement ne cède pas,
01:02:06 on va se retrouver samedi, sans doute la semaine prochaine,
01:02:09 autour de la date de passage en commission mixte paritaire,
01:02:13 et localement, dans les établissements, les services,
01:02:17 les gens s'organisent pour reconduire la grève entre ces temps forts
01:02:21 qui sont massifs, avec une puissance qu'on n'a pas vue depuis très très longtemps.
01:02:26 Il faudrait que le gouvernement s'en rende compte.
01:02:28 – Vous rejoignez ce que disait Jean-Luc Mélenchon ce matin,
01:02:31 qui était dans le cortège marseillais, puisqu'il disait que c'était une journée historique,
01:02:34 et qu'il n'avait pas vu cela depuis 30 à 40 années, Sonia.
01:02:37 – Alors, Para, et merci pour ces informations,
01:02:42 par rapport à tout cela, la stratégie du gouvernement,
01:02:45 Jean-Christophe Couvus, on peut la deviner, c'est la stratégie du Doron.
01:02:48 On va attendre que ça passe, c'est une séquence.
01:02:51 Comment vous réagissez par rapport à cela ?
01:02:53 – On voit bien que l'exécutive est en train de dire,
01:02:56 mais attendez, il faut respecter la démocratie.
01:02:58 Pour l'instant, la proposition de loi est au Sénat,
01:03:01 d'ailleurs d'où l'adage "avoir un train de vie de sénateur",
01:03:04 on le voit bien, puisqu'ils ne sont pas trop impactés par la réforme.
01:03:07 Ils se sentent auto… enfin ils nous disent,
01:03:10 "oui, nous, on n'est pas concernés".
01:03:12 Je pense qu'ils auraient pu aussi montrer l'exemple.
01:03:14 Encore une fois, je ressors toujours à ce qu'un policier,
01:03:17 qui fait toute une carrière, qui part peut-être à peine avec des fois 2 000 euros par mois,
01:03:21 et un sénateur qui fait 6 ans de Sénat,
01:03:23 et qui part avec 2 500 euros par mois de retraite.
01:03:25 Bon, ça c'est encore une fois, on est dans la comparaison,
01:03:28 mais il faut montrer l'exemple.
01:03:30 Et après, donc on va bien voir qu'il y a des petites navettes parlementaires.
01:03:34 La rue, effectivement, enfin je n'aime pas trop exprimer,
01:03:37 je veux dire "la rue", je dis "les citoyens",
01:03:39 parce que c'est les citoyens qui sont dans la rue.
01:03:42 Effectivement, on voit bien que pour gouverner un pays,
01:03:46 on a longtemps pensé qu'on ne gouvernait qu'avec des politiques.
01:03:50 Mais en fait, on gouverne aussi avec des corps intermédiaires.
01:03:53 Et là, les syndicats, quelque part, ça fait depuis à peu près 10 ans,
01:03:56 qu'on les isole, qu'on a cassé le dialogue social,
01:03:58 qu'on les a renvoyés un petit peu, pour reprendre un terme rude-bistique,
01:04:01 dans l'or 22.
01:04:02 Et aujourd'hui, il y a une résurgence,
01:04:04 parce que les gens s'accrochent à ce qu'ils peuvent.
01:04:06 Et les branches, j'allais dire, quand on s'accroche à une branche,
01:04:08 c'est la branche syndicale, parce que nous on porte effectivement
01:04:10 la parole des gens, on défend les personnes qui travaillent,
01:04:13 on défend leurs intérêts, et on est là pour justement
01:04:16 essayer de converger cette colère pacifique dans la rue,
01:04:20 pour montrer à l'exécutif qu'on n'est pas d'accord du tout
01:04:23 avec leur façon de faire.
01:04:24 Vous avez mille fois raison, et je dirais même que
01:04:26 autrefois on connaissait son député, parce que souvent il était maire.
01:04:29 Député-maire. Et ça, ça a disparu.
01:04:31 On ne sait même plus qui est son député.
01:04:33 On pouvait transmettre des messages.
01:04:34 Et maintenant, moi ce qui m'intéresse, c'est ce qui va venir maintenant.
01:04:37 Regardez dans ce résumé sur votre écran,
01:04:40 ce qui est dit, Laurent Berger qui dit, c'est intéressant,
01:04:43 le pays n'est pas bloqué. Il ne veut pas laisser s'installer,
01:04:46 Laurent Berger, la rhétorique du blocage, parce qu'il sait que l'opinion publique
01:04:49 passe retour. Mais c'est très intelligent.
01:04:51 Bien sûr, c'est lui qui a la stratégie antigène depuis le départ,
01:04:54 parce qu'il a compris qu'on n'aime pas une grève, un mouvement social de ce type
01:04:58 contre l'opinion publique au sens large, surtout si on veut
01:05:01 fédérer le plus largement possible pour faire bloc
01:05:04 et isoler au maximum le gouvernement.
01:05:06 Et du coup, il ne faut pas de violence,
01:05:08 il ne faut pas de logique de blocage, parce qu'il y a plein de gens
01:05:11 qui doivent travailler parce qu'ils sont en CDD, parce qu'ils sont en intérim,
01:05:14 parce qu'il y a des boîtes où tout simplement, c'est juste pas envisageable
01:05:17 dans l'ambiance, dans une PME, si votre patron dit
01:05:20 "tu me fais pas grâce que j'ai des trucs à livrer", c'est très compliqué.
01:05:22 Dans une grosse boîte, c'est pas la même chose que dans une PME.
01:05:25 Et donc, il sait bien qu'il faut emmener l'opinion et isoler au maximum.
01:05:28 - Là, vous avez raison. - L'intelligence, c'est ça.
01:05:31 Et donc, il faut que le lien, le pacte Martinez-Berger,
01:05:34 il faut qu'il gagne, y compris ce soir.
01:05:36 - Mais il faut se rendre compte, Philippe, pardonne-moi.
01:05:38 - Le monde travaille. - Oui, le monde travaille,
01:05:40 parce que c'est ce que vous dites. - Et c'est une manière de répondre aussi
01:05:42 au monde, à ceux qui veulent un monde de paresse.
01:05:44 Donc, on voit bien qu'il y a quelque chose aussi.
01:05:46 - Juste, je vais préciser quelque chose à ce niveau-là.
01:05:50 Et au moment où je vous le dis, j'ai oublié ce que je voulais préciser.
01:05:53 Éric, de rythme à tenne, je donne la parole.
01:05:56 - Non, je voulais dire, pardonnez-moi, c'est que la question que je pose,
01:05:59 parce qu'on a dit tout à l'heure, la légitimité, évidemment,
01:06:01 parlementaire, elle est importante, ce sont les représentants du peuple,
01:06:04 mais on a quand même aujourd'hui en France, une grande partie des Français
01:06:08 qui disent non à une réforme qui les concerne aux premiers chefs
01:06:11 et qui ne croient plus du tout aux arguments.
01:06:13 Et ça, ça va être dévastateur, très compliqué pour la suite.
01:06:16 - Juste, pardon, Éric, par rapport à ça, parce que derrière,
01:06:19 la légitimité, s'il y a un accord avec la droite parlementaire
01:06:22 et qu'il y a un vote positif et au Sénat et à l'Assemblée nationale,
01:06:26 ce n'est pas la même chose que si le gouvernement est obligé
01:06:28 d'utiliser le 49-3, où là, ça veut dire qu'il est juste
01:06:32 sur sa base parlementaire à lui, restreinte, et que donc,
01:06:35 je passe en force. C'est pour ça que la droite derrière
01:06:40 a un rôle important là-dedans, y compris les députés renaissance,
01:06:44 parce que je pense que certains vont commencer à s'inquiéter
01:06:46 après ce qu'il se passe ce soir.
01:06:47 - Oran Berger dit "le pays n'est pas bloqué", mais ça veut dire
01:06:49 si demain, et M. Martinez aussi et d'autres en appellent
01:06:53 à des blocages même d'universités, de lycées, etc.,
01:06:56 moi, je m'interroge, comment va perdurer ce mouvement
01:06:59 si chacun n'a pas véritablement quand même...
01:07:02 - On va voir comment...
01:07:04 - Éric Derride-Matheson, pardonnez-moi.
01:07:06 - N'oublions pas qu'une poignée de grévistes est capable
01:07:09 de bloquer des raffineries. On l'a vu dans le précédent,
01:07:12 dans les précédentes semaines, à Noël notamment.
01:07:14 Donc plus de stations de service, les ports, les CGT sont très forts,
01:07:17 dans les dockers, chez les dockers, dans les ports.
01:07:19 Pareil, si les ports sont bloqués, vous voyez, il suffit parfois
01:07:21 de bloquer un endroit précis, là, c'est pas du tout la CFDT
01:07:24 qui est sur le terrain, et là, c'est l'inquiétude.
01:07:27 Un pays bloqué peut l'être par quelques grévistes.
01:07:29 - Parce qu'il faut qu'on précise que ce matin, par la CGT,
01:07:32 on n'a appris que la plupart des raffineries,
01:07:35 et bien oui, c'est pas rien. Or, c'est le point névralgique
01:07:38 d'un pays, vous savez, quand on dit blocage, blocage,
01:07:40 c'est pas une question de bloquer les artères d'un pays,
01:07:43 il y a quelques points sensibles, tout simplement,
01:07:45 et tout cela peut paralyser, en tous les cas,
01:07:48 momentanément, une économie.
01:07:50 - Tout à fait. Et je voulais rebondir sur ce que vous disiez
01:07:52 concernant le rejet des Français, concernant cette réforme.
01:07:55 Il faut bien voir que, moi, je suis convaincu qu'ils ont découvert
01:07:59 comment fonctionnait le système des retraites.
01:08:01 Pendant des années, on ne savait pas trop quel était le nombre
01:08:03 de trimestres, maintenant, tout le monde sait qu'il faut 160...
01:08:05 - Mais l'action, est-ce que le gouvernement l'a découvert aussi ?
01:08:07 C'est ça qui nous inquiète.
01:08:09 - La réforme Touraine était passée...
01:08:11 - Ils ont découvert les 1 200 euros.
01:08:13 - Très sincèrement.
01:08:15 - Je pense que chacun est allé voir à quelle date il allait arrêter.
01:08:17 - Mais oui, mais oui, mais c'est ça le vrai problème.
01:08:19 - Mais déjà, avec la réforme Touraine...
01:08:21 - Philippe, tout le monde a fait ses calculs.
01:08:23 - Mais bien sûr.
01:08:25 - Mais comment le gouvernement n'a pas anticipé ça ?
01:08:27 - Pédagogie, Sonia.
01:08:29 - Non, mais parce qu'il y a une part d'amateurisme, Sonia.
01:08:31 La question des 1 200 euros, c'est de l'amateurisme.
01:08:33 Voilà, c'est qu'à un moment donné...
01:08:35 - Mais oui, mais comment on peut...
01:08:37 - Mais parce que derrière...
01:08:39 - Je suis naïve, mais comment à ce niveau-là...
01:08:41 - Moi, je ne dirais pas ça.
01:08:43 - Comment à ce niveau-là, on n'a pas une armada de spécialistes...
01:08:45 - Et si, il y a les spécialistes.
01:08:47 - Non, mais...
01:08:49 - Parce qu'Emmanuel Macron a changé de réforme.
01:08:51 - On entend Emmanuel Macron, il est passé d'une réforme à points,
01:08:53 c'était son idée,
01:08:55 bloquée par Édouard Philippe,
01:08:57 qui voulait éprouver la réforme,
01:08:59 ce que j'appelle la réforme Fillon.
01:09:01 - Non, mais refaites pas le match, ça ne nous intéresse pas.
01:09:03 - Moi, je veux comprendre.
01:09:05 Ce matin, j'ai interrogé un député socialiste.
01:09:07 - C'est bien, Sonia, c'est bien.
01:09:09 - Jérôme Guedj, qui lui, il est coprésident
01:09:11 de la mission d'évaluation pour la sécurité sociale.
01:09:13 Il est allé, il a demandé,
01:09:15 sur place et sur pièce, comme on dit,
01:09:17 des informations pour avoir des précisions
01:09:19 sur les fameuses petites pensions.
01:09:21 Et que n'a-t-il découvert ?
01:09:23 Ce qu'il présentait, c'est que le chiffre
01:09:25 qui était mis en avant...
01:09:27 - Il était fait par du sable.
01:09:29 - En tout cas, ou manque de précision, ou, et bien, mensonge,
01:09:31 il y avait un problème.
01:09:33 Et quand ça s'instille, c'est fini, dans l'opinion.
01:09:35 - Je ne sais pas ce que vous aussi, vous êtes dit,
01:09:37 c'est pas possible.
01:09:39 - Moi, je suis dans un ministère, un ministère de l'Intérieur,
01:09:41 où, je suis désolé, on a une technostructure
01:09:43 qui n'est pas forcément au rendez-vous.
01:09:45 C'est-à-dire qu'on veut décliner des fois des réformes,
01:09:47 et en fait, quand on commence à mettre le nez dedans,
01:09:49 on se rend compte qu'on est impossible de piloter
01:09:51 et de gouverner, j'allais dire, une réforme.
01:09:53 C'est pas possible. Donc, on fait des annonces politiques,
01:09:55 sauf que derrière, on ne sait pas comment le transformer.
01:09:57 Et ça nous coûte aussi de l'argent.
01:09:59 Et donc, je ne suis pas étonné que le gouvernement,
01:10:01 qui s'entoure de beaucoup de technos,
01:10:03 j'allais dire, déconnecté de la réalité,
01:10:05 des Français, du quotidien,
01:10:07 n'arrive pas, justement, à mettre sur place
01:10:09 des choses simples,
01:10:11 avec de l'esprit simple,
01:10:13 et que tout le monde comprenne, et en fait,
01:10:15 il y a du bon sens.
01:10:17 - Là, c'est pas un problème de bon sens, simplement.
01:10:19 C'est simplement qu'entre les 40 000 personnes
01:10:21 qui devaient toucher 1 200 euros,
01:10:23 et à la fin, je crois que Jérôme Gueige,
01:10:25 parce que c'est le député auquel je me dirais,
01:10:27 et on est sur 10 000 personnes,
01:10:29 voire moins,
01:10:31 donc, ça veut dire que
01:10:33 Olivier Dussopt, ce que Jérôme Gueige a demandé
01:10:35 au service de
01:10:37 Olivier Dussopt,
01:10:39 c'est le propre service.
01:10:41 Le chiffre, on ne l'a pas inventé.
01:10:43 - Donc, on est face à une réforme des retraites,
01:10:45 à laquelle une majorité des Français,
01:10:47 pas du tout, mais évidemment, sont contre.
01:10:49 On est face à une réforme extrêmement compliquée,
01:10:51 dans laquelle on s'est tous noyés,
01:10:53 on est face à des fractures profondes
01:10:55 avec une inflation et un pouvoir d'achat,
01:10:57 je veux dire, bonne chance.
01:10:59 - Bonne chance pour faire passer...
01:11:01 - Le président de la République va prendre la parole,
01:11:03 ou l'annonce.
01:11:05 - Il ne peut pas, il a l'air débloqué.
01:11:07 - Il va la retirer ce soir, je pense.
01:11:09 - Il n'y a pas de prise de parole.
01:11:11 - Je suis persuadée qu'il va faire quelque chose,
01:11:13 soit ce soir, soit demain, et qu'il va décider de la retirer.
01:11:15 - Je ne pense pas du tout.
01:11:17 - Non, mais enfin, retirer, mais enfin...
01:11:19 - Tu te rends compte de l'aveu d'échec ?
01:11:21 - Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
01:11:23 - S'il vous plaît, pas tous en même temps.
01:11:25 - Je trouve que ça ne serait pas un aveu d'échec.
01:11:27 - Je pense que, finalement, il pourrait sortir grandi,
01:11:29 alors je n'ai pas de conseils à donner au président de la République,
01:11:31 je reste à ma place, mais il sortirait grandi de dire
01:11:33 "voilà, je vois qu'en ce moment, la population n'adhère pas à ce que je présente,
01:11:37 peut-être que ce n'est pas la bonne solution,
01:11:39 donc on ferme au ratoire, on sort ça pour l'instant,
01:11:41 on se remet à la table des négociations avec les syndicats,
01:11:45 et on essaie de trouver un compromis avec tout le monde,
01:11:47 faire une synthèse, et derrière, je reproposerai un projet
01:11:51 qui tient la route et qui est mieux ficelé.
01:11:53 Et je pense qu'au contraire, des fois, vous savez,
01:11:55 la France, c'est comme un véhicule auquel on n'a pas livré une boîte marche arrière,
01:11:59 vous savez, les boîtes automatiques, on n'a jamais de marche arrière,
01:12:01 on sait qu'elle est toujours devant, même s'il y a un mur qui arrive devant,
01:12:04 on sait qu'accélérer et jamais freiner ni faire marche arrière.
01:12:07 - Alors, marche arrière, on marche avant,
01:12:09 pour ça, il faut avoir la voiture et ne pas être bloqué,
01:12:11 ou prendre le train, s'il y en a,
01:12:13 - Ou le vélo !
01:12:15 - La transition est toute trouvée puisqu'on va aller à la guerre Saint-Lazare
01:12:18 avec Somaya Labidi.
01:12:20 Alors, Somaya, c'est véritablement la question que l'on se pose,
01:12:23 tous ceux qui vont prendre des trains, les transports.
01:12:26 Est-ce qu'on a un petit peu de visibilité, Somaya, sur la suite ?
01:12:30 - Alors, de la visibilité, pas tout à fait,
01:12:33 parce que, comme vous le savez, en Sonia, partout en France,
01:12:36 c'est un mardi noir dans les transports,
01:12:38 en ce sixième jour de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:12:42 Et ici, à la gare Saint-Lazare, c'est évidemment le cas,
01:12:46 puisque le trafic est fortement impacté.
01:12:48 Sur les lignes nord-est et atlantique, je vous rappelle qu'un train,
01:12:52 seulement sur cinq, circule aujourd'hui.
01:12:54 Sur l'axe sud-est, c'est un train sur trois, c'est un Wigo sur quatre,
01:12:58 aujourd'hui, un TER sur cinq.
01:13:00 Donc un service très streint qui devrait également l'être demain,
01:13:03 puisque, je vous le rappelle, la grève est reconductible.
01:13:06 Quant aux usagers, Sonia, nous avons pu discuter
01:13:09 avec un bon nombre d'entre eux depuis ce matin, avec Florian Paume.
01:13:13 Nous avons parlé avec cette maman,
01:13:15 une maman qui avait rendez-vous à l'hôpital Necker ce matin,
01:13:17 à 9h du matin.
01:13:19 Et puis, cette maman, même si elle s'est organisée,
01:13:22 c'est le retour qui est hyper galère pour elle,
01:13:25 puisque actuellement, à l'heure où je vous parle,
01:13:27 elle est encore coincée sur le cahier de la gare Saint-Lazare,
01:13:30 en attente d'un rendez-vous pour entrer à son domicile.
01:13:33 On a également pu discuter, échanger avec un couple d'Américains
01:13:36 qui prend son mal en patience,
01:13:38 qui a réussi à garder son sourire pour ses vacances en France,
01:13:41 et qui maintient sa visite au château de Versailles aujourd'hui,
01:13:44 et qui attend également pour avoir un train, se rendre à cette destination.
01:13:48 Mais c'est vrai que la plupart des usagers avec lesquels nous avons pu échanger,
01:13:51 ils nous ont confié en avoir ras-le-bol.
01:13:53 Ils ne comprennent pas cette mobilisation contre la réforme de retraite,
01:13:57 puisque pour eux, elle semble tout à fait logique, tout à fait normale.
01:14:00 Pour eux, il suffit juste de se calquer
01:14:03 avec ce que font nos voisins européens sur l'âge de départ à la retraite.
01:14:07 Donc pour eux, c'est une grève qui ne fait plus sens aujourd'hui.
01:14:10 - Merci beaucoup, ce Maya.
01:14:12 Vous nous avez présenté un tableau assez divers.
01:14:16 Mais à chaque fois, je me demande,
01:14:18 quelle France dans les rues, dans les régions ?
01:14:21 On a dit la France qui se lève tôt, etc.
01:14:23 La France du travail.
01:14:24 Vous avez bien fait d'insister sur ce qu'a dit Laurent Berger.
01:14:26 Il y a eu beaucoup un débat sur le droit à la paresse.
01:14:29 Et là, le débat est concentré de nouveau sur ce qu'on appelle la valeur travail.
01:14:33 Vous l'incarnez aussi, évidemment, avec les policiers.
01:14:36 J'imagine que ça vous parle comme discours.
01:14:38 - Bien sûr.
01:14:39 Mais en fait, les gens veulent travailler dignement,
01:14:41 veulent vivre avec un salaire.
01:14:43 Et là, on voit actuellement qu'on ne nous en voit que des chèques.
01:14:45 C'est des chèques qui sont momentanés.
01:14:47 Et en fait, on n'a pas besoin de piqûres d'argent.
01:14:50 Tout ce qu'on veut, c'est un salaire décent,
01:14:52 pouvoir faire des prévisions, des projections sur sa vie,
01:14:56 pouvoir acheter une maison, des voitures, etc.
01:14:58 Vivre, tout simplement.
01:15:00 Et moi, je vois les collègues aujourd'hui, par exemple, sur Nancy, dans le Nord.
01:15:03 Qu'est-ce qu'ils font ?
01:15:04 Ils font des barrages filtrants, ils distribuent des flyers,
01:15:06 ils parlent avec la population.
01:15:07 On les sensibilise sur le fait que nous aussi, policiers,
01:15:09 deux ans de plus, c'est deux ans à travailler dans des conditions bien particulières
01:15:14 où tous les jours, on se fait caillasser, cracher dessus, insulter.
01:15:17 On va à la guerre tous les jours.
01:15:19 C'est usant.
01:15:20 Et si on veut un bon service public pour les gens,
01:15:22 il faut aussi qu'on soit à même de pouvoir travailler,
01:15:25 de pouvoir prendre une retraite bien méritée.
01:15:27 Et surtout, c'est de vivre décemment.
01:15:29 Les fonctionnaires, ça fait dix ans qu'on n'en avait pas augmenté le point d'indice.
01:15:32 On avait gelé les indices.
01:15:34 D'un seul coup, on les augmente de 3,5% parce qu'on a une inflation galopante.
01:15:37 Mais je suis désolé, le compte n'y est pas.
01:15:39 Il n'y est pas.
01:15:40 Et c'est pour ça qu'il y a ces nombreux cortèges fournis.
01:15:44 Aujourd'hui, nous avons fait le tour des régions.
01:15:46 Restez avec nous, on va être à Paris, la capitale,
01:15:48 où le rassemblement va s'élancer à partir de 14h.
01:15:51 Mais déjà, vous le voyez, les banderoles sont prêtes.
01:15:55 Beaucoup de jeunes, on l'a dit, dans les différentes régions, dans la capitale.
01:15:58 Aussi, à tout de suite.
01:16:00 La France qui dit non à la réforme des retraites dans les rues.
01:16:06 La France des régions, des petites communes, des grandes villes.
01:16:08 Nous serons dans quelques instants à Paris.
01:16:10 Nous avons traversé tout à l'heure Nantes, Marseille sur le Vieux-Port, Toulon.
01:16:14 Nous étions dans le Périgord, Arène aussi.
01:16:18 Je vous disais, Nantes, il y a eu quelques échos fourrés.
01:16:21 Avant de retrouver Miquel de Santos dans la capitale.
01:16:24 Alors, on va écouter les deux leaders syndicaux, Laurent Berger et Philippe Martinez,
01:16:28 qui appellent à passer à la vitesse supérieure pour le leader de la CGT, monsieur Martinez.
01:16:34 Après cinq journées de mobilisation très importante, comme il n'y a pas de réponse du gouvernement,
01:16:39 aujourd'hui c'est une nouvelle étape avec la plus grosse mobilisation depuis le début
01:16:44 et puis des grèves qui vont se généraliser dans beaucoup d'endroits.
01:16:48 La colère sociale, la colère du monde du travail face à une réforme injuste,
01:16:53 elle est toujours aussi puissante et elle se manifeste aujourd'hui de façon encore plus puissante dans la rue.
01:16:58 Moi, je crois pouvoir dire qu'aujourd'hui, on a une mobilisation qui est historique
01:17:01 au regard des 40 ou 50 dernières années en termes de nombre de personnes mobilisées.
01:17:05 On est dans un mouvement dur depuis janvier.
01:17:08 On est dans un mouvement puissant, ancré dans le monde du travail,
01:17:11 ancré dans les territoires, ancré dans toutes les professions.
01:17:14 Et aujourd'hui, il s'offre encore davantage.
01:17:17 On a réussi notre pari qui était de montrer la détermination du monde du travail.
01:17:21 Mais quand on entend cela, il faut souligner l'exploit d'Emmanuel Macron.
01:17:26 Il a réussi, mais vraiment, à réunir, à faire, d'abord à remettre en selle les corps intermédiaires,
01:17:34 à unir comme jamais la CGT et la CFDT.
01:17:37 Il faut dire, cher Éric de Reyn-de-Mattel, que ce n'est pas mal.
01:17:40 C'est un peu ironique, mais c'est vraiment un exploit.
01:17:42 Alors, moi, je vais quand même mettre un bémol.
01:17:44 C'est qu'on a toujours reproché à nos gouvernants de ne pas réformer la France.
01:17:48 Dieu sait s'il y en a des réformes à faire.
01:17:50 Bon, là, cette réforme des retraites, malheureusement, elle tombe mal
01:17:53 parce qu'elle tombe après les gilets jaunes, le Covid, après des années de privation,
01:17:57 parce qu'on a quand même oublié que pendant deux ans, avec le Covid, c'était très dur,
01:18:00 des salaires maintenant qui n'augmentent plus, avec en plus une inflation qui flambe.
01:18:04 Donc là, vraiment, il y a un vrai malaise généralisé.
01:18:06 On a découvert aussi comment fonctionnaient les retraites.
01:18:08 Beaucoup de gens ne savaient pas.
01:18:09 Est-ce que beaucoup de gens savaient qu'il y avait d'un côté la CNAV,
01:18:12 Assurance Veillesse pour tout le monde, la retraite de la Sécu,
01:18:15 et de l'autre, Agir Carco, pour les cadres et autres.
01:18:17 Vous voyez, on a découvert un système.
01:18:19 Et donc, ça, ça crée des mécontentements.
01:18:21 Et moi, ce que je dirais simplement, c'est qu'Emmanuel Macron s'était toujours engagé à réformer la France.
01:18:26 Là, la réforme des retraites, pourquoi elle arrive maintenant ?
01:18:28 Parce que le précédent projet est tombé à l'eau, a capoté, rappelez-vous, avec Jean-Paul Delevoye, etc.
01:18:33 Maintenant, on lui a dit, on lui a dit, il faut réformer la France dans les six mois.
01:18:37 Et moi, le résultat, vous voyez, c'est une unité syndicale, quand même,
01:18:39 ça fait très longtemps qu'elle n'a pas eu lieu.
01:18:40 J'entends qu'il faut réformer la France, mais la question, c'est quelle réforme ?
01:18:44 Cette réforme, il faudra la faire de toute façon, parce que de toute façon, on ne peut pas rester.
01:18:48 N'oublions pas qu'on paye aussi les années miterrandes où on est tombé à 60 ans, vous vous rendez compte ?
01:18:52 On remonte la pente aujourd'hui, le temps de travail, la retraite à 60 ans, c'était quand même une sacrée...
01:18:58 - Vous allez nous réveiller, Philippe Buffet. - Mais vous voulez...
01:19:00 - Parlez pas de ce petit... - On peut revenir aux 48 heures et au travail des enfants aussi.
01:19:05 - Vous voulez revenir à 60 ans à la retraite comme le veut Marine Le Pen ? C'est votre rêve ?
01:19:10 - Moi, je pense aujourd'hui qu'il y a un problème de respect dans le monde du travail,
01:19:13 deux, que vous avez un monde du travail qui est éclaté,
01:19:15 parce que c'est pas la même chose de couler du béton et d'être prof,
01:19:19 et que l'erreur d'Emmanuel Macron, c'est d'avoir fait sauter les critères de pénibilité de la réforme Aristote Touraine,
01:19:26 c'est pour ça d'ailleurs qu'il y a une perte de confiance par rapport à ça,
01:19:29 et après, derrière, peut-être que l'histoire de la réforme à points que proposait Laurent Berger, qui est plus intéressant.
01:19:35 - Parce que nos journalistes nous attendent, et c'est compliqué pour eux.
01:19:37 Michael Dos Santos, qui est dans le cortège parisien,
01:19:40 le cortège qui va, je veux dire, officiellement commencer, s'est lancé à partir de 14h,
01:19:45 mais d'ores et déjà, Michael, il y a du monde, les manifestants sont en place,
01:19:49 et les banderoles également, avec toujours la même revendication, on suppose.
01:19:53 - Effectivement, les manifestants arrivent au compte-goutte, ici, pour cette manifestation qui va démarrer à 14h, boulevard Raspail, à Paris.
01:20:04 Des manifestants qui ont souvent le même profil, des retraités, des agents du service public.
01:20:11 On a croisé très peu de jeunes, jusqu'à il y a quelques minutes,
01:20:14 où l'on est tombé sur ce groupe d'étudiants, des étudiants en architecture,
01:20:19 et on a pu discuter avec eux.
01:20:22 Leur colère a de multiples raisons, si je puis dire.
01:20:26 Il y a bien évidemment la réforme des retraites,
01:20:28 ils considèrent qu'ils sont là pour défendre la retraite de leurs enseignants,
01:20:32 de leurs parents également, mais aussi la leur, dans de nombreuses années.
01:20:37 Mais les autres raisons, elles sont là aussi.
01:20:39 Il y a la colère vis-à-vis du président de la République, Emmanuel Macron, de la police aussi.
01:20:44 On a entendu des slogans contre la police, la police nous fait la guerre.
01:20:47 Mais aussi le manque de moyens pour ces écoles d'architecture.
01:20:51 On le voit sur certaines des pancartes, archi pas contents, archi sans moyens, archi fauchés.
01:20:58 Ce sont de multiples raisons et ce sont jusqu'à maintenant les seuls jeunes
01:21:03 que l'on a pu croiser dans ce cortège parisien.
01:21:06 Sur le boulevard Raspail, Mikaël Dos Santos, ça va être compliqué,
01:21:10 parce qu'avec un tel mélange de revendications, de colère, les moyens.
01:21:14 Vous voyez aussi quelqu'un sur la formation, sur les retraites évidemment.
01:21:19 Là c'est un cocktail qui va être compliqué à gérer.
01:21:23 C'est pour ça qu'on dit, est-ce que c'était le bon moment ?
01:21:24 Il n'y a peut-être pas de bon moment pour une réforme des retraites,
01:21:26 mais c'est vrai que celui-ci, vous le disiez, Nelman Fadel,
01:21:29 est particulièrement sensible, voire inflammable.
01:21:32 Il aurait fallu attendre tout simplement.
01:21:34 Et effectivement, vous voyez bien que, comme on en a parlé tout à l'heure,
01:21:38 sur la convergence des colères, toutes colères confondues,
01:21:42 et du coup, cette réforme agrège l'ensemble des Français,
01:21:48 quel que soit leur niveau social d'ailleurs.
01:21:50 On passe par Toulon et je vous donne la parole.
01:21:52 On va retrouver Stéphanie Rouquier pour faire le point sur la mobilisation
01:21:57 et la contestation dans la ville de Toulon, chère Stéphanie.
01:22:01 Effectivement, les manifestants voulaient taper fort aujourd'hui.
01:22:06 Ils en avaient marre de faire des manifestations classiques.
01:22:09 Donc ils se baladent, ils font le tour de la ville de Toulon.
01:22:12 Et aujourd'hui, non, ils ont voulu taper fort.
01:22:14 Donc il y avait deux cortèges distincts, un à l'est de la ville
01:22:17 qui bloquait les entrées et les sorties de la ville,
01:22:19 et un autre cortège à l'ouest de la ville qui bloquait, pareil.
01:22:22 Et maintenant, ils se sont retrouvés tous ensemble devant le stade Mayol
01:22:28 et devant aussi, bien sûr, l'entrée du port de commerce que vous voyez tout au fond.
01:22:32 Ils ont maintenant bien l'intention de rester ici plusieurs heures
01:22:36 pour bloquer le port de commerce, c'est-à-dire que juste au fond,
01:22:39 c'est juste là où plusieurs fois par soir, plusieurs bateaux partent le soir
01:22:43 en direction de la Corse, avec un embarquement qui est très souvent
01:22:48 dans la promenade, donc il est hautement possible
01:22:50 que plusieurs bateaux soient empêchés de partir aujourd'hui.
01:22:53 Merci à vous Stéphanie et Rookie avec cette ambiance à Toulon,
01:22:58 dans le nord, on voit bien quand même, c'est important de souligner
01:23:01 que ce sont des ambiances populaires, festives, qu'il y a du monde,
01:23:05 qu'il y a des générations différentes, parfois des revendications différentes.
01:23:09 Et je pense que l'un des grands thèmes, c'est vraiment,
01:23:11 on l'a souvent dit, la convergence écolaire,
01:23:13 mais c'est vrai que quand il y a beaucoup de choses,
01:23:15 Philippe, il y a un point de crispation, les retraites,
01:23:19 plus avec un décor et un contexte qui est sensible,
01:23:22 eh bien ça va être très difficile à gérer pour un exécutif.
01:23:25 Ah oui, parce que là, la manière dont c'est conduit, très intelligemment,
01:23:30 d'abord on voit que ça fait l'air très large, y compris les femmes,
01:23:33 qui souvent quand le fait que les manifestations soient bon enfant,
01:23:36 ça attire du monde, parce que les gens ont envie de manifester
01:23:39 dans la joie et pas prendre des coups de bâton, ça c'est une chose.
01:23:43 Deux, on voit que ça touche toute la France,
01:23:46 grandes villes, mais on parlait de Périgueux, Morlaix,
01:23:48 enfin il y a plein de villes qui n'étaient pas habituées
01:23:50 à avoir ce niveau de mobilisation, c'est très important.
01:23:54 Quand vous avez une inflation alimentaire à 15%,
01:23:56 les gens se disent "tout ça, comment on fait ?"
01:23:58 Donc il y a une espèce de cristallisation,
01:24:00 à la fois de ce qui est ressenti comme du mépris d'Emmanuel Macron
01:24:04 pour les classes moyennes et les classes populaires,
01:24:06 des vraies difficultés de vie,
01:24:08 l'évolution du monde du travail aussi, parce que c'est...
01:24:10 - Oui mais alors on pourrait vous dire, est-ce qu'on regarde
01:24:12 ce qui se passe en dehors de France ?
01:24:14 - Oui, on peut regarder, mais quand on regarde...
01:24:16 - Les gens travaillent plus en dehors...
01:24:18 - Oui, mais il faut voir aussi les conditions de travail,
01:24:21 il faut regarder les conditions de travail,
01:24:23 moi je connais bien les Pays-Bas, c'est pas les mêmes conditions.
01:24:25 - D'accord, mais les Italiens travaillent avec un âge de départ à la retraite.
01:24:29 - Oui, mais il faut regarder, par exemple en Allemagne,
01:24:31 le taux d'activité des femmes est plus important,
01:24:33 c'est aussi comment les couples se vivent,
01:24:35 comment les histoires se vivent,
01:24:37 le travail c'est aussi un rapport très charnel
01:24:40 avec ce qu'est notre pays, comment on fonctionne les uns avec les autres.
01:24:42 - Eric, c'est le cas ?
01:24:43 - Écoutez, moi je suis désolé, mais j'ai regardé une étude
01:24:45 comparative entre l'Allemagne et la France concernant les chemins de fer,
01:24:49 donc SNCF d'un côté, Deutschband de l'autre,
01:24:51 je regarde l'âge de départ moyen des cheminots en France,
01:24:54 53 ans et 7 mois, donc c'est l'âge moyen,
01:24:56 c'est donné par les syndicats,
01:24:58 c'était paru dans Libération, qu'on peut pas accuser de droite.
01:25:01 Et ensuite, en Allemagne, 67 ans, âge de départ.
01:25:04 Donc voilà, tout est dit.
01:25:06 Et en Aller, je regardais combien gagnait un conducteur de TGV
01:25:08 en fin de carrière, 4500 euros bruts en France,
01:25:11 en Allemagne, entre 3005 et 4002 bruts, pareil, avec prime.
01:25:15 Donc vous voyez, il y a quand même un différentiel,
01:25:17 encore une fois l'étude vient des syndicats,
01:25:19 publié par Libération, qui n'est pas de droite.
01:25:21 - Oui, mais quel que soit ce constat, c'est une réforme qui reste mal ficelée,
01:25:25 avec des arguments trop puissants.
01:25:27 - Oui, mais ça abîme, on touche à l'essentiel.
01:25:30 - Et puis rappelons que la précarité est partout en Europe,
01:25:33 moi je vous donne l'exemple de l'Allemagne, il y a 14 millions de pauvres.
01:25:36 Et l'inflation est encore plus importante que chez nous.
01:25:38 Donc pour moi, ça c'est pas un argument, on dit toujours "regardons" à côté,
01:25:41 mais regardons ce qui se passe chez nous,
01:25:43 et cette manifestation est intergénérationnelle,
01:25:45 et transpartisane pour la majorité de ces manifestants.
01:25:47 - Regardez sur votre écran les premiers chiffres de la mobilisation,
01:25:51 Marseille, comme on vous l'avait dit, selon la CGT, 245 000 personnes,
01:25:55 Perigueux, Perigueux c'est intéressant.
01:25:58 Pourquoi nous sommes à Perigueux ?
01:26:00 - Parce que nous sommes en train de voir dans ces régions, dans ces zones-là,
01:26:04 s'il y a une mobilisation importante, c'est un sacré révélateur.
01:26:07 8 000 manifestants selon la police, 10 000 d'après la presse régionale.
01:26:11 À Toulon, 25 000 personnes mobilisées selon les syndicats.
01:26:14 Là vous voyez les images du cortège parisien qui va s'élancer.
01:26:18 À Toulon, vous avez vu une ambiance festive, populaire,
01:26:20 c'est important de le dire, parce que véritablement,
01:26:22 il y a des familles, il y a des jeunes, des moins jeunes.
01:26:25 Donc la question, vous le disiez tout à l'heure Philippe,
01:26:27 et je vous la pose à vous Jean-Christophe Rouby,
01:26:29 c'est-à-dire vous avez aujourd'hui des gens qui parfois ne manifestent pas
01:26:33 et qui descendent manifester.
01:26:35 Vous avez une France qui n'a pas trop l'habitude parfois justement
01:26:38 d'avoir de grosses mobilisations, et on les retrouve malgré tout
01:26:41 avec des cortèges fournis.
01:26:43 Donc la suite, les syndicats jouent gros.
01:26:46 Attention, parce que pour ne pas abîmer un tel mouvement,
01:26:49 ce n'est pas gagné aussi.
01:26:51 - Alors en fait, déjà effectivement, ce que j'aime regarder,
01:26:53 c'est le ratio entre manifestants et habitants.
01:26:56 Et c'est avec par exemple Périgueux que je connais bien,
01:26:58 8000 manifestants sont à la police,
01:27:00 donc on peut toujours en rajouter peut-être un peu plus,
01:27:02 parce que ça va jouer sur les chiffres,
01:27:04 mais voilà, même 10 000, elle est entre 8 et 10 000,
01:27:07 c'est énorme pour une ville qui fait 35 000 habitants.
01:27:10 C'est quand même énorme, sachant qu'après il y a des manifestations
01:27:12 à Bergerac, à Sarla, enfin je veux dire,
01:27:14 c'est pas tout convergé sur Périgueux dans un département.
01:27:16 Donc voilà, donc ça déjà c'est important.
01:27:18 Après maintenant, les syndicats, c'est la stratégie.
01:27:23 Effectivement, on balaye toutes les tendances,
01:27:25 c'est-à-dire qu'on va de la CGT à la CFDT,
01:27:27 on voit que c'est les deux opposés dans la façon de faire du syndicalisme,
01:27:32 mais en même temps, on se retrouve tous sous la même bannière,
01:27:35 c'est-à-dire cette réforme des retraites.
01:27:37 Donc oui, on est sur des oeufs, parce qu'en stratégie,
01:27:39 il faut arriver à maintenir cette pression,
01:27:44 et à maintenir justement, donner cette envie aux gens
01:27:48 et faire croire que justement, enfin pas faire croire,
01:27:50 mais leur dire qu'on va y arriver.
01:27:52 C'est motiver aussi les troupes, et motiver les gens,
01:27:54 c'est-à-dire qu'il ne faut pas lâcher, et en même temps,
01:27:56 ne pas les bloquer, parce que justement,
01:27:58 là on va avoir l'opinion publique, et ne pas avoir des images de violence.
01:28:01 Que nous avons vues tout à l'heure, et qui ne sont plus du tout d'actualité,
01:28:04 d'après les images qui nous parviennent de Nantes.
01:28:07 Michael Chahou, c'est vrai qu'il y a eu ce moment tout à l'heure
01:28:10 de tension assez vive, et des chaux fourrés.
01:28:13 Comment s'est passée la suite, et quasiment la fin,
01:28:15 à Nantes de la mobilisation ?
01:28:18 Oui, tout à fait Sonia, on arrive sur le point d'arrivée,
01:28:22 sur ce qu'on appelle ici les nefs de la ville,
01:28:25 les anciens chantiers navals, où il y a ce fameux éléphant,
01:28:30 grâce auquel on peut se balader le long de la Loire,
01:28:33 un peu de tourisme au passage.
01:28:35 Écoutez, tout le reste de la manifestation s'est bien passé,
01:28:38 pour en avoir parlé avec de nombreuses personnes
01:28:41 qui défilaient ce matin.
01:28:43 C'est toujours une déception de voir qu'un petit groupe,
01:28:47 peut-être une centaine, un peu plus d'une centaine de personnes,
01:28:51 arrive à semer le trouble comme ça, dans cette manifestation,
01:28:55 et de faire oublier pendant une demi-heure, 40 minutes,
01:28:58 l'objet de ce mouvement, qui est cette lutte
01:29:01 contre la réforme des retraites.
01:29:04 A noter quand même qu'il y avait beaucoup de monde,
01:29:06 ce matin, à Nantes, vraisemblablement.
01:29:08 C'est parmi les six manifestations depuis maintenant
01:29:11 plusieurs semaines, celle qui a rassemblé
01:29:14 le plus de personnes, le plus de personnes, nous dit-on,
01:29:20 selon les forces de police.
01:29:22 Les choses sont en train de se...
01:29:24 Tout le monde est en train de se regrouper vers ce point d'arrivée
01:29:28 où, vraisemblablement, des consignes vont être données
01:29:31 pour la suite de ce mouvement.
01:29:33 Merci, Mickaël.
01:29:35 Effectivement, avec une ambiance, j'allais dire,
01:29:38 de manifestation, comme dans les autres villes de France.
01:29:41 Et pendant ce temps, il faut qu'on parle de ce qui se passe au Sénat,
01:29:44 puisque je crois que c'est la deuxième semaine, ça y est,
01:29:46 l'examen du texte, ambiance, on va dire, plus cordiale,
01:29:50 même s'il y a de l'obstruction, mais même l'obstruction au Sénat
01:29:52 est appelée obstruction cordiale. Non, mais c'est vrai.
01:29:54 La buvette ouverte.
01:29:56 La discipline aussi.
01:29:58 Non, parce qu'on peut bloquer la buvette de la Sermelle nationale
01:30:00 et du Sénat aussi.
01:30:02 Ah bon ? Ah là, tout s'arrête, là.
01:30:04 Attention, attention, attention.
01:30:06 Pas d'anti-parlementarisme primaire, camarades solidaristes.
01:30:09 Pas d'anti-parlementarisme primaire.
01:30:11 Sur l'épaisse moquette du Sénat, sous les dorures
01:30:13 et les imposantes statues de marbre,
01:30:15 les acteurs travaillent et poursuivent l'examen du texte.
01:30:17 C'est l'article 7 ce soir.
01:30:19 Je le rappelle, ils sont arrivés, ils font l'article pivot.
01:30:22 Alors à partir du moment où l'article 7 va être...
01:30:25 va passer, qu'est-ce qui peut se passer au Sénat, Philippe ?
01:30:29 Est-ce qu'il peut y avoir, ma question,
01:30:31 est-ce qu'il peut ne pas y avoir un vote au Sénat ?
01:30:33 Et donc, pas de vote en première lecture dans les deux chambres.
01:30:36 Non, je pense que là, vu que...
01:30:39 Enfin, si on rentre dans la mécanique parlementaire,
01:30:41 Elisabeth Borne a été discutée avec le président du groupe...
01:30:45 El Gérard Larcher, le président du Sénat,
01:30:47 et le Républicain Bruno Rotaillot.
01:30:49 Donc les sénateurs LR vont embarquer dans cette affaire-là.
01:30:52 Et derrière, il y aura un retour à l'Assemblée nationale
01:30:55 avec ce qu'on appelle une commission mixte paritaire.
01:30:58 En français, ça veut dire qu'il y a le même nombre de députés,
01:31:00 le même nombre de sénateurs, pour arriver à ce que le texte soit convergent.
01:31:04 Et donc en fait, elle négocie en amont pour éviter le 40-of-3
01:31:07 auquel on faisait référence tout à l'heure,
01:31:09 pour ne pas passer en force,
01:31:12 pour pouvoir donc du coup, effectivement,
01:31:14 obtenir et au Sénat et à l'Assemblée nationale,
01:31:17 le soutien, si ce n'est de tous les députés sénateurs républicains,
01:31:21 mais au moins d'une majorité d'entre eux,
01:31:24 pour éviter le problème démocratique du 40-of-3.
01:31:27 Vous avez remarqué ce que devenu le texte au Sénat ?
01:31:29 Parce que ça passe à bruit, mais il y a eu la fin de certains régimes spéciaux,
01:31:33 il y a eu la validation de l'index senior,
01:31:36 la création de ce CDI senior,
01:31:39 pour un coût de 800 millions.
01:31:41 Donc finalement, d'une réforme Macron, ça va devenir une réforme Fillon.
01:31:43 Ça devient la réforme Fillon.
01:31:46 On revient à la réforme Fillon, c'est-à-dire que la réforme Fillon,
01:31:48 c'était le débat sur les régimes spéciaux,
01:31:51 c'était effectivement la suppression,
01:31:53 enfin, qui n'est pas l'index senior, donc là, très écrété.
01:31:56 Et donc aujourd'hui, les Républicains et au Sénat et à l'Assemblée nationale
01:31:59 se renforcent et donc du coup, ils sont en train de transformer cette...
01:32:02 Il y a de la manche.
01:32:04 - Et Mme Falleine ?
01:32:06 - Mais c'est ce qu'on attendait aussi de ce gouvernement.
01:32:08 Par exemple, on en a souvent parlé de la politique familiale.
01:32:11 - Moi, je n'attendais pas ça.
01:32:12 - La politique familiale, il est bien dommage que François Hollande l'ait supprimée.
01:32:15 Malheureusement, avec la militarité...
01:32:16 - Elle n'a pas supprimé.
01:32:17 - Elle a parlé, souffré.
01:32:19 - On est en scandale.
01:32:21 - Mais je suis très calme, je suis d'une qualité sociale.
01:32:23 - Ça va bien se passer.
01:32:25 - Ne vous inquiétez pas.
01:32:27 Elle a été effectivement supprimée par François Hollande
01:32:30 et qui a entraîné quand même une baisse de la natalité
01:32:34 avec effectivement la fin de l'université...
01:32:37 - Il n'y a pas que ça qui a entraîné.
01:32:39 - Ce n'est pas mécanique, on ne fait pas des enfants parce qu'il y a une caisse...
01:32:42 - Si, si, mais...
01:32:44 - Allons-y, et maintenant ?
01:32:46 - La classe supérieure.
01:32:47 - Le Parlement, je veux savoir.
01:32:48 - Je trouve plutôt intéressant les avancées faites par le Sénat.
01:32:52 Après, moi, ce que je pense, c'est qu'il faudrait vraiment revenir sur cet âge pivot.
01:32:56 Parce que comme l'a dit Henri Guaino, je voudrais reprendre ça,
01:32:59 il a dit qu'on fait 43 annuités, point à la ligne.
01:33:03 Et qu'importe l'âge, ce n'était pas la peine de se focaliser sur l'âge pivot.
01:33:08 Vous savez, la plupart des gens, quand vous leur dites
01:33:11 « mais est-ce que vous avez compris la réforme ? », etc.,
01:33:13 ils vous disent « on ne veut pas de 64 ans ».
01:33:16 Donc ça a été vraiment dommage de mettre cet âge pivot,
01:33:21 alors que tu fais 43 ans, ça revient au même.
01:33:23 - Bien sûr, mais beaucoup de gens commencent à travailler à 21 ou 22 ans avec les études.
01:33:26 Donc là, vous vous imaginez, c'est vraiment n'importe comment aller à 65 ans.
01:33:31 - Mais oui, mais voilà.
01:33:33 - En tous les cas, est-ce qu'on peut dire qu'il y aura symboliquement et politiquement un vote au Sénat ?
01:33:38 Parce que moi, j'ai imaginé à un moment qu'il y aurait.
01:33:41 - Oui, y compris les sénateurs. - La droite s'engage à ça.
01:33:44 - Il y a ça, mais non. Les sénateurs de gauche au sens large du terme
01:33:47 veulent aussi qu'il y ait un vote symbolique sur l'article 7 ce soir
01:33:51 pour montrer qui, et pour la retraite à 64 ans,
01:33:55 qui est contre. - Donc ça va être révélateur.
01:33:57 - Parce qu'à un moment donné, on veut aussi la clarté sur les positions politiques des néo-nazis.
01:34:00 Ce qu'on a reproché à la France insoumise, à l'Assemblée,
01:34:04 c'est que chacun ne puisse pas prendre position.
01:34:07 On veut que les parlementaires, députés, sénateurs, prennent position.
01:34:09 - Donc la gauche socialiste, écologiste et communiste au Sénat veut ça.
01:34:12 - Le Sénat veut ça, et on a reproché à LFI, à l'Assemblée nationale,
01:34:16 on voulait que les députés renaissance de chez Macron prennent position,
01:34:19 que Pradier, il prend position pour les députés de droite, etc.
01:34:22 Que chacun soit en clarté devant le peuple.
01:34:25 Sur le point central, l'article 7, là je pivote à 64 ans.
01:34:29 - Vraiment, quand on voit ces images, quand on a parcouru la France,
01:34:32 en tous les cas sans bouger, mais grâce à nos reporters et nos journalistes,
01:34:35 on pose la question de comment cet exécutif va ensuite, Caroline Pillas,
01:34:38 gérer tout cela, même s'il y a ce vote, même si la séquence,
01:34:42 à un moment peut-être finira par se refermer ou pas, je ne sais pas,
01:34:45 sur la réforme des retraites, mais quand même, les fractures sont profondes.
01:34:48 Faire passer un texte sur lequel vous avez un aussi grand mécontentement,
01:34:52 ça laisse toujours des traces dans l'opinion.
01:34:54 - Ça va être très compliqué de faire marche arrière.
01:34:56 Je vous donne raison, Jean-Christophe, quand j'ai parlé d'un aveu d'échec,
01:34:58 c'était en termes d'égo concernant Renaissance et M. Macron en tête.
01:35:02 Mais ça serait intelligent de dire on s'est trompé, on s'est précipité,
01:35:06 on revient sur certains points, parce que la majorité des Français
01:35:09 savent très bien qu'avec l'allongement de la ville, il va falloir travailler plus.
01:35:12 Mais pas en fonction de certains secteurs liés à la pénibilité,
01:35:15 pas concernant le travail des seniors, pas concernant les trimestres des femmes.
01:35:20 C'est cette injustice sociale aussi qui a mis le feu aux poudres
01:35:23 et qui, à mon avis, fait que nous sommes rentrés dans un engrenage
01:35:26 en termes de calendrier politique et sociétal.
01:35:29 - Bien, est-ce qu'on va voir si on peut retrouver dans quelques instants
01:35:33 Vincent Ferrandez à Paris, dans la capitale, parce qu'il y a aussi,
01:35:36 on a parlé des syndicats, mais il y a des responsables politiques,
01:35:39 en grande partie la gauche qui est là avec...
01:35:43 - La totalité de la gauche.
01:35:45 - Oui, c'est-à-dire du monde.
01:35:47 - Tout à fait du monde, Sonia.
01:35:49 - Comment ça se passe par le monde ?
01:35:51 - Je vous confirme.
01:35:52 - Voici, alors, on reconnaît Marine Tondelier, c'est la chef des Verts,
01:35:56 Julien Bayou, avec les écharpes tricolores pour certains.
01:36:01 Alors c'est vrai, c'est une vraie question.
01:36:03 C'est d'abord un mouvement populaire avec les syndicats.
01:36:06 Et c'est vrai que quand on voit, eh bien, ces quelques parlementaires
01:36:10 qui ont leur place, je ne dis pas, mais on se demande
01:36:12 si ce n'est pas une récupération, une captation du mouvement.
01:36:15 - Ils sont derrière, ils sont derrière.
01:36:16 L'intersyndical est devant et les partis politiques sont derrière.
01:36:19 - En tout cas, les syndicats, et je rappelle d'ailleurs,
01:36:22 Frédéric Suillaud de FO a bien dit qu'il y aurait les syndicalistes,
01:36:26 parce qu'effectivement, les syndicats, c'est les syndicats qui signent
01:36:29 la manifestation, qui encadrent les manifestants.
01:36:32 Et ceux qui veulent venir derrière, iront derrière,
01:36:34 dont les parlementaires, les récupérateurs politiques, etc.
01:36:37 Nous, on fait la part des choses.
01:36:39 On ne fait pas de politique.
01:36:40 Là, on est vraiment...
01:36:42 - Enfin, non mais bon...
01:36:44 - Par contre, nous on est capable...
01:36:46 Non mais les syndicats sont capables de mettre 2 millions de personnes
01:36:48 dans la rue. Je ne connais pas un parti politique qui est capable de faire...
01:36:50 - Mais c'est ce que je disais, exactement.
01:36:51 - Donc encore une fois, c'est très populaire et on voit bien que
01:36:54 dans la gouvernance d'un pays, il n'y a pas que le politique.
01:36:56 - Mais vous avez bien raison.
01:36:58 Eh bien, c'est le retour de ce qu'on dit intermédiaire.
01:37:01 Merci d'avoir été avec nous.
01:37:02 Merci d'avoir participé à cette émission.
01:37:04 Et évidemment, Clélie, Mathias et puis tout le monde
01:37:08 va parler de cette journée.
01:37:10 Restez avec nous sur CNews.
01:37:12 La suite de vos émissions, je vous dis à demain avec grand plaisir.
01:37:14 - Ça va ? - Oui, et toi ?
01:37:16 [Musique]

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