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00:00 Il faut faire la différence, aller chercher encore une victoire de prestige.
00:03 Là c'est dangereux, attention.
00:07 Que c'est dur pour l'instant pour les Vikings.
00:09 C'est digne des scénarios de Rocky.
00:14 Abdoul y a cru jusqu'au bout.
00:17 Il est déjà champion à Rennes, dans la catégorie inférieure, les 77 kg.
00:29 Quel défi énorme pour lui quand même, d'aller chercher une deuxième ceinture.
00:34 Abdoul, première question, pourquoi cette musique d'entrée ?
00:40 En fait, il est drôle l'histoire un peu parce que, notre première apparition à l'ARES,
00:46 on voulait sortir avec une chanson qui ressemble au Gangsters Paradise, en instrumental.
00:53 Et on avait donné aussi John Cena comme option.
00:57 Et du coup au final, le mec juste avant de sortir, ils se sont trompés, ils ont mis celle-là.
01:02 Et on l'aimait bien aussi, donc ça passait bien chez le public.
01:06 Et puis on a gardé John Cena.
01:08 C'est un peu à l'image de la préparation de votre combat, au final c'était pas prévu comme ça,
01:14 vous arrivez pas dans une forme idéale.
01:16 Est-ce que vous pouvez nous raconter un peu les semaines avant votre combat ?
01:18 Ça fait un moment que je n'étais jamais tombé malade aussi grave.
01:23 J'étais au lit pendant 2-3 jours, je pouvais rien faire, la grippe.
01:27 Pas bien, fièvre, tout ça.
01:29 Et du coup mon corps, j'ai perdu la force, ma puissance.
01:35 Vous changez de catégorie de poids, est-ce que le fait qu'il y ait eu la maladie en plus,
01:39 vous auriez pas dû annuler ce combat en fait ?
01:42 Logiquement si, mais moi, je voulais dépasser moi-même.
01:49 Toutes mes peurs, tout ça, je voulais être plus confiant dans ma tête.
01:53 Je me suis dit, je vais le faire quand même.
01:56 C'était un peu bizarre, j'arrivais pas à me débloquer comme d'habitude.
02:17 Pourquoi la pression ?
02:20 Je pense que c'est ça la pression, plus tous les pensées dans la tête, changement de catégorie.
02:26 T'es prêt ?
02:28 Allons-y !
02:31 Et c'est parti !
02:32 Pour cette ceinture, Arès, des moins de 84 kg, Angers, les Hikings, short noir.
02:39 Il va falloir déjà casser la distance face à ce Polonais, qui est très dur, plus grand.
02:48 Vous subissez un peu là déjà sur le début du combat on dirait ?
02:57 Là ça va encore, mais vu que j'étais raide, il me touche quoi.
03:00 Et même là, même cette montée, c'était bizarre cette situation, je me sentais...
03:05 Bof là, là, l'amnoceuse, ça passe bien, mais il se relève.
03:12 Et du coup là je me suis dit, laisse tomber, c'est mort là,
03:16 parce que physiquement j'ai senti que déjà ma force partait là, j'étais mou déjà ici.
03:24 Parce que je me fatiguais aussi les autres combats, mais pas comme ça, dès la première minute.
03:29 Là j'amène au sol, et je fais pas mon jeu d'habitude.
03:35 Il y avait une volonté de tout de suite aller l'emmener au sol pour lui montrer un peu qui était le patron ?
03:41 C'était pas... Pour ça c'était juste... Quand on avait l'occasion on s'est dit il faut l'emmener au sol,
03:48 après une fois au sol, il faut contrôler, après trouver une finalisation.
03:53 Mais là je fais l'erreur de trop vouloir faire une technique en spécifique,
03:58 et du coup je n'étais pas concentré.
04:00 C'est là qu'il m'a étonné en fait.
04:07 Dans une situation comme ça, je prends la Kimura, la clé de bras, il a pas paniqué en fait.
04:13 Il a bien réagi comme il faut, c'est là qu'on a un peu sous-estimé.
04:18 La volonté était là, c'était juste que mon physique n'était pas là en fait.
04:22 Je crevais déjà.
04:23 Là il y a de l'inquiétude ?
04:25 C'est pas une inquiétude que j'ai peur, c'est juste que ça se dessine mal.
04:31 On sent que ça va être très difficile.
04:34 Et là tout de suite il vous agresse, et ça commence à être compliqué.
04:41 Oui, mais en même temps il est intelligent parce que il sait que s'il vient trop vers moi,
04:46 s'il frappe trop fort, ça sera plus facile pour moi de l'amener au sol, du coup il est au courant de ça.
04:51 Et là déjà, mentalement on accepte la fatigue et du coup je me couche plus facilement sur le dos.
04:58 Récupérez après une minute dans le deuxième round, ça vous est déjà arrivé ?
05:02 Pas comme ça, je me suis fait un peu de mal.
05:04 Je me suis fait un peu de mal, je me suis fait un peu de mal.
05:06 Récupérez après une minute dans le deuxième round, ça vous est déjà arrivé ?
05:10 Pas comme ça, non. C'est la première fois.
05:12 C'est arrivé une fatigue comme ça, à peu près on va dire,
05:15 mais c'était au bout du troisième round, au bout des deux rounds de guerre, tout ça.
05:19 Mais comme ça, dès le deuxième round, c'est la première fois en tout cas.
05:24 Il met la pression avec les hanches.
05:32 Il essaie de sortir, c'est plus académique comme défense en MMA, mais ça peut fonctionner.
05:39 En fait sa stratégie, il était prêt pour gagner la décision jusqu'au bout.
05:45 Prendre les positions, bloquer, pas risquer.
05:48 C'est pour ça que j'ai été intelligent, parce qu'il était conscient qu'il ne faut pas me donner même pas un centimètre.
05:54 Parce que moi je pense que j'arrive à être créatif et trouver quelque chose.
06:00 Allez !
06:01 Là je suis mort en fait.
06:06 Juste là, j'essaie de... ça empire pas quoi.
06:10 Et en même temps, quand il frappe, je me dis, j'espère que ça le fatigue, ça le fatigue pour le prochain round.
06:15 Le matin je me dis, ok cette ronde là je perds, mais le prochain round je reviens, le prochain round je reviens.
06:21 Il est compliqué, ce combat.
06:25 En fait au début, mon mental est tombé avec mon physique, boum, vers le bas.
06:30 Et après petit à petit dans le combat, je me remontais la morale en même temps, je devais en penser à mes enfants et tout ça.
06:36 Là il y a provocation par contre.
06:41 Là j'essaie une technique en roulant, on rentre dans les jambes, ça s'appelle un Imanari roll.
06:49 Mais j'ai raté quoi.
06:52 À ce moment là, j'écoutais pas trop le corner.
06:57 J'essayais de survivre et j'essayais de faire ma propre stratégie dans ma tête.
07:03 Je faisais mon propre psychologue, mon entraîneur en même temps.
07:07 En fait quand on est fatigué, on perd un peu de la lucidité, on n'arrive pas à bien écouter les autres.
07:13 Là il a bien appris, il a bien corrigé ses erreurs.
07:17 Il reste trop collé à moi.
07:19 J'arrive plus à faire comme les autres combats à l'attaqué de clé de talent.
07:23 Quand l'arbitre vous dit ça, vous devez vous protéger, ça fait peur un petit peu, on se dit qu'on est vraiment dans les cordes.
07:33 Oui ça fait un rappel parce que déjà avant le combat il m'a dit, si je vois que vous avez des difficultés, je vais vous prévenir trois fois, après j'arrête.
07:41 Et du coup là je vois qu'il me fait un avertissement, deuxième, et après dans ma tête je dis, allez là, il faut que je bouge, je bouge, j'ai explosé.
07:51 Bethom a fait un bon speech là, c'était comme à la Léon Edvard, il rentre du fin du quatrième round.
08:05 Et il lui parle, qu'est-ce que tu fais, tout ça.
08:08 Moi j'étais pas bien mais j'écoutais, parce que juste à la fin de la ronde, l'arbitre m'a un peu réveillé on va dire avec ses avertissements.
08:15 Là j'écoutais plus, il m'a dit, vas-y là, là il faut rentrer, il faut amener au sol, faire quelque chose.
08:21 Et du coup dans ma tête je me suis dit, ok là, il faut que je rentre là.
08:33 Ouais là ça change un peu.
08:35 Parce que déjà là je me suis dit, ok je vais pas à la gare quoi, je vais...
08:39 Et là on vient à la position que j'ai cherchée depuis le premier instant.
08:54 Je voulais le faire tomber, je voulais qu'il essaie de se relever et prendre le guillotine.
09:01 Il s'est attaqué à ma jambe.
09:03 Lui-même il sait que ça marchera pas, mais il fait ça comme ça au cas où.
09:08 Et là je me dis, ok il faut revenir.
09:16 En fait dans la dernière ronde je me suis poussé au max quoi.
09:20 Il est un petit peu inquiet quand même sur les visages là.
09:23 Côté les zikings.
09:25 Pur mental là parce que je me suis dit, allez il faut bouger, bouger.
09:29 Et je tournais vers lui.
09:30 Même lui il était fatigué, quand je tournais il fait comme ça genre.
09:34 Voilà c'est ça que j'attendais depuis le premier round.
09:38 En fait mon cerveau était bloqué sur cette attaque là.
09:41 Attention la guillotine qui commence à être engagée.
09:44 Et le dôme, le dôme de Paris qui pousse.
09:48 Ça serait épique si...
09:51 Ah ce serait exceptionnel parce qu'il a quand même été dominé.
09:55 Ah ça grimace du côté du Polonais.
09:57 Ça grimace très très fort sur le visage de Raphaël.
10:00 Si Abdoul partait en gâcher ses hanches.
10:02 Et il reste un petit peu plus de deux minutes.
10:04 J'avais espoir que ça passe.
10:07 Mais au bout d'un moment quand il a résisté, il a pas tapé, je me suis dit c'est mort déjà.
10:12 Quand ça a dépassé un certain temps, je me suis dit, j'ai compris qu'il va pas taper là.
10:17 Là vous avez accepté la défaite quand ce mouvement que vous prépariez...
10:21 Oui on a accepté par la défaite.
10:23 On reprend un peu de souffle et on pousse encore là, on pousse encore.
10:27 On se force à se lever.
10:29 On se dit, on va jusqu'au bout quoi.
10:32 Je veux pas que l'arbitre il arrête.
10:34 J'accède un peu à cette position.
10:36 Je reprends mon souffle un peu.
10:38 Est-ce que ça va suffire pour un dernier enchaînement, une dernière tentative pour les Ikings ?
10:44 Il va falloir une soumission ou un KO.
10:48 Je vois qu'il commence à frapper plus fréquemment, l'arbitre regarde.
10:53 Du coup je me dis, allez faut bouger sinon l'arbitre il va arrêter là.
10:56 Je me lève.
11:00 Et en même temps je regarde le genou.
11:05 Et toujours le visage de Messir Sori.
11:08 Il a tapé le genou, il a tapé le genou.
11:10 Est-ce que le genou...
11:12 Là c'est le mental.
11:14 Il a tapé le genou !
11:16 Il a tapé !
11:18 Incroyable !
11:20 Alors qu'il était complètement dominé dans ce combat.
11:25 Il restait une poignée de secondes.
11:28 Quand il a tapé c'était un soulagement de ouf.
11:31 J'ai même pas la force pour célébrer en fait.
11:36 J'étais tellement fatigué.
11:38 C'est digne des scénarios de Rocky.
11:41 Et de tous ses grands films sur la résilience et sur le combat.
11:45 Abdoul y a cru jusqu'au bout.
11:47 C'est ma plus belle victoire.
11:49 Émotionnellement ça c'était très fort.
11:52 Tout le monde était touché.
11:55 Moi-même.
11:57 C'était vraiment un combat...
12:00 Magnifique, dramatique.
12:03 Abdoul Abimoum !
12:06 La prochaine ceinture ?
12:11 La prochaine ceinture ?
12:14 Ce serait bien dans l'UFC.
12:16 Il y a des contacts avancés peut-être ?
12:20 Oui il y a des contacts.
12:22 Peut-être prochainement on pourra voir à l'UFC.
12:25 C'est très probable.
12:27 À Paris ?
12:28 À Paris oui.
12:29 C'est magnifique, c'est à côté.
12:31 Chez nous.
12:32 À Paris.
12:33 Merci beaucoup Abdoul.
12:34 Merci beaucoup à vous.
12:35 Pouce.
12:36 Pouce.
12:38 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
12:42 La séquence de fin est enregistrée en origine.
12:45 Relecture des subtitres a été faite par la communauté d'Amara.org
12:48 Merci à tous !