Pourquoi l'Ozempic, médicament antidiabétique, est utilisé pour maigrir? BFMTV répond à vos questions
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00:00 Après les pénuries d'antibiotiques, ce sont les diabétiques qui peinent à se soigner.
00:04 Oui Bruce, c'est cette question de Célia qui nous dit "je suis diabétique et j'ai de plus en plus de mal à me procurer de l'ozempic, que faire ?"
00:11 L'ozempic, c'est un médicament anti-diabétique qui est délivré sur ordonnance.
00:15 Et si Célia a du mal à s'en procurer, d'autres partagent le même constat.
00:19 Et pour cause, cet anti-diabétique est utilisé pour ses effets coups fins.
00:22 C'est notamment sur les réseaux sociaux que cette façon d'utiliser le médicament s'est répandue.
00:27 Regardez cette femme qui a fait une sorte de tutoriel d'utilisation sur TikTok.
00:30 Donc ça à la base c'est un truc qu'on donne aux diabétiques.
00:34 C'est une seringue.
00:36 C'est super facile.
00:38 Donc c'est ça.
00:40 Et en gros il ouvre.
00:42 Il met les petites seringues qu'il y a dessus.
00:47 On se pique où on veut.
00:49 On se pique et la magie opère.
00:52 Jean-François Thébault, vice-président de la Fédération française du diabète est en direct avec nous.
00:57 Bonjour. D'abord expliquez-nous le rapport entre un médicament contre le diabète et des effets potentiellement amincissants.
01:02 Bonjour. Merci de donner la parole à la Fédération française des diabétiques.
01:09 Alors ces médicaments qui sont une nouvelle catégorie de médicaments qu'on appelle les agonistes et les GLPR
01:17 ont des effets qui sont extrêmement importants et divers au niveau de...
01:26 Excusez-moi.
01:28 Au niveau de...
01:30 Ça va pas.
01:36 On a visiblement un problème de liaison et pourtant il nous a remercié d'avoir donné la parole à la Fédération française des diabètes.
01:41 On va essayer de...
01:43 Pardon parce que c'est un sujet sérieux.
01:46 Est-ce qu'on vous a retrouvé ? Vous nous entendez M. Thébault ?
01:49 Parfaitement bien.
01:50 C'est bon, ça y est. Pardon. On vous laisse reprendre votre explication s'il vous plaît.
01:55 Donc ces médicaments agissent par différentes manières au niveau de l'organisme
02:02 et notamment en contredisant l'action du glucagon qui fait monter la glycémie dans le sang
02:10 mais ils ont également des effets digestifs au niveau de l'estomac et du tractus digestif.
02:17 Ils ralentissent la vidange gastrique ce qui permet de réguler l'apport progressif du sucre dans l'intestin
02:25 mais qui ralentit également la digestion et donc augmente l'effet de satiété.
02:31 Bref, on a moins faim et l'ensemble du transit est ralenti.
02:36 Donc on a moins faim, on est dans une situation un petit peu comme si on avait mal digéré
02:43 et donc cette diminution de la satiété fait qu'on mange moins
02:46 et bien entendu indépendamment du fait de l'action du médicament, le fait de moins manger ça fait maigrir.
02:54 Si on n'est pas malade du diabète et qu'on utilise ce médicament, est-ce qu'il y a un danger pour la santé
03:00 pour ceux qui ne sont pas diabétiques et qui utilisent cet ozempic ?
03:05 Alors un médicament c'est une substance active,
03:08 une substance active qui a toujours des effets positifs et des effets négatifs
03:13 et quand on l'utilise, ce qui est important c'est ce qu'on appelle le rapport bénéfice-risque.
03:19 Il y a toujours avec un médicament actif, il y a toujours des risques
03:23 mais maintenant ce qui importe également c'est le bénéfice
03:26 et dans le cas du diabète, le bénéfice est extrêmement largement supérieur au risque du médicament
03:33 notamment parce que ces médicaments ont aussi un effet de protection cardiovasculaire.
03:37 Vous savez que les deux tiers des patients diabétiques vont mourir du cœur à cause du diabète
03:41 donc cet effet de protection cardiovasculaire est très important.
03:44 Donc chez les patients diabétiques, les risques qui existent, qui sont des risques très faibles mais qui existent,
03:51 sont très largement inférieurs aux bénéfices qu'on peut en tirer.
03:54 Chez une personne saine, même si on peut considérer que la grosse obésité est une maladie,
04:02 le bénéfice risque doit être repesé.
04:08 Donc bien sûr, chez un patient qui aura une morbidité, une obésité morbide avec un IMC supérieur à 40 ou à 45,
04:18 le bénéfice risque va être largement positif.
04:21 Mais si on s'adresse à des patients qui ont une surcharge pondérale simple avec un IMC supérieur à 30 par exemple,
04:28 c'est-à-dire un petit peu rond, d'un seul coup le bénéfice risque peut devenir négatif avec l'apparition
04:35 soit de ces signes que j'ai décrits, mais soit d'autres complications qui sont rares,
04:41 mais qui chez quelqu'un qui n'est pas malade peuvent devenir préoccupantes,
04:45 comme des coliques hépatiques, c'est-à-dire la vésicule,
04:49 comme des problèmes à la thyroïde, voire des cancers, problèmes au pancréas,
04:54 ou tout simplement des constipations chroniques extrêmement importantes.
04:57 Donc c'est ça le problème.
05:00 Quand on s'adresse à des patients qui ont des risques importants,
05:03 le risque du médicament devient un peu subsidiaire, même s'il faut le surveiller et être très prudent.
05:09 En revanche, quand on s'adresse à des personnes saines,
05:12 on ne peut pas dire qu'une personne qui a un IMC à 30 soit une personne malade.
05:17 – On voit bien en effet que, pardonnez-moi de vous couper,
05:21 mais on doit avancer un petit peu, mais on voit bien en effet les risques qui sont encourus et qui sont réels.
05:27 Merci mille fois Jean-François Thébaud pour vos explications sur ce sujet
05:31 qui est en train de devenir viral sur le réseau TikTok.