Rémunération des agriculteurs : "Nous avons besoin de faire respecter les règles votées dans la loi"

  • l’année dernière
Rémunération des agriculteurs : "Aujourd’hui, nous avons besoin de faire respecter les règles votées dans la loi (Egalim I, II et III). Elles sont bonnes, mais pour autant, faut-il encore qu’elles soient appliquées", pointe le sénateur (socialiste) du Gard, Denis Bouad

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Transcript
00:00 Bonjour Denis Boade, merci beaucoup d'être avec nous.
00:02 Vous êtes sénateur socialiste du Gard, membre du groupe d'études agriculture et alimentation au Sénat.
00:07 Et Quentin Leguillou, bonjour, merci d'être là.
00:10 Vous êtes secrétaire général adjoint des jeunes agriculteurs.
00:13 On va bien sûr parler avec vous pendant une demi-heure des enjeux, des défis de l'agriculture.
00:17 Mais d'abord, Quentin Leguillou, on l'a vu, depuis samedi, c'est le retour en masse des Français dans ce salon de l'agriculture.
00:24 Ça met du baume au cœur des agriculteurs.
00:26 Oui, ça fait du bien de voir autant de monde. C'est vrai que samedi, ça a été une journée comme ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu.
00:33 C'est un avant Covid. On a l'impression de renaître un petit peu à tout ça.
00:36 L'année dernière, c'était à demi teinte. Les gens ont hésité un peu à revenir, sont revenus.
00:40 Et là, cette année, le samedi, le premier jour, était vraiment chargé, chargé énormément de monde dans les allées, partout, dans tous les halls.
00:46 Donc c'est vrai que ça fait du bien. On s'en soutenu encore un petit peu.
00:49 Denis Boade, c'est important. Vous connaissez bien ce milieu.
00:52 Vous êtes sénateur, mais vous étiez viticulteur. C'est important quand on est agriculteur, exploitant agricole, ce lien avec les Français, cette rencontre, ce rendez-vous annuel.
01:01 C'est très important parce que quand on voit l'image, quand les agriculteurs aujourd'hui avaient l'agribashing, etc., etc.,
01:07 on voit quand on voit des visiteurs qui sont là et qui sont en contact des agriculteurs, qui sont en contact des animaux.
01:12 Et ça permet de faire un petit peu, moi, je dirais, une communication positive sur ce métier d'agriculteur, qui est un métier aucumulé difficile.
01:18 D'ailleurs, j'étais, moi, à l'époque, il y a si longtemps que ça d'ailleurs, président du conseil départemental du Gard.
01:23 Et j'avais demandé à ceux qui viennent au salon de l'agriculture, justement, pour faire découvrir nos produits et pour faire un petit peu la mise en valeur de ce département.
01:31 On va évidemment parler de tous les enjeux de l'agriculture. Ce salon de l'agriculture, c'est le rendez-vous des Français, mais c'est aussi le rendez-vous des politiques.
01:39 Et après Emmanuel Macron, qui a passé de très longues heures samedi dans les allées du salon, c'est au tour d'Elisabeth Borne d'arpenter ses allées aujourd'hui.
01:47 Et Audrey, elle sera là toute la journée, elle aussi.
01:50 Oui, et ce sera sa toute première visite avec sa casquette de première ministre.
01:54 Une déambulation placée sous le signe des territoires, puisqu'elle commencera par le hall des Outre-mer, avant de poursuivre par celui des régions.
02:02 Région Normandie, notamment, avant une séquence sportive devant la mascotte du salon, la vache Ovalie, nous dit-on, du côté de son entourage.
02:09 Une visite qui se veut complémentaire à celle du président, nous explique-t-on à Matignon.
02:14 Elisabeth Borne devrait détailler les annonces faites par le président samedi, notamment en matière d'adaptation au changement climatique.
02:21 Elle devrait aussi présenter un grand plan de recherche d'alternative aux produits phytosanitaires qui devraient être retirés prochainement du marché,
02:28 avec un soutien financier de l'État à ces recherches.
02:31 La première ministre prévoit aussi d'évoquer la crise des énergies, bien sûr, et la crise de la filière bio, peut-être au moment du déjeuner,
02:38 qu'elle prendra avec l'ensemble des organisations syndicales.
02:41 Vous le voyez, un programme chargé qui commence par le hall des Outre-mer dès 10h.
02:46 - Bonjour, Audrey. On vous retrouve, évidemment, un petit peu plus tard.
02:50 Quentin de Guillaume, vous attendez beaucoup de ces visites de politique. Est-ce que c'est utile ?
02:54 C'est l'occasion de faire passer un message, de faire avancer vos dossiers aussi.
02:58 - C'est toujours un petit peu le rendez-vous de l'année. Toute l'année, on travaille, bien sûr, avec les politiques de tous bords pour avancer, pour discuter.
03:08 Là, on est actuellement sur l'adaptation au changement climatique, qui est aussi quand même le point fort.
03:13 Et c'est ensemble qu'on va pouvoir avancer. Donc bien sûr, là, c'est un petit peu la semaine de l'agriculture.
03:19 Allez, on se pose tous pendant une semaine. On discute tous ensemble. On essaye d'avancer les problématiques et des solutions.
03:26 Et puis, on va voir ce qui va en sortir. Mais c'est vrai qu'on en attend toujours, on va dire, de grandes choses.
03:31 - Oui, on va parler de la visite, celle d'Emmanuel Macron, qui a passé plus de 12 heures ici samedi.
03:37 Est-ce qu'il a répondu aux attentes des agriculteurs, selon vous, de l'Université ?
03:40 - Oui, je crois que sur les deux thématiques que vous avez évoquées quand on vient de parler, je pense qu'il faut effectivement qu'on travaille,
03:44 qu'on travaille dès maintenant, parce que le réchauffement climatique, c'est une réalité de quotidien.
03:50 C'est des mesures urgentes qui doivent être prises. C'est peut-être un changement de mode de culture dans certaines régions,
03:56 et notamment dans la mienne, où on doit peut-être s'adapter à ce changement-là.
04:00 Je crois qu'on attend beaucoup de ce gouvernement, mais c'est une véritable politique agricole qu'il nous faut mener au niveau de l'État.
04:07 - On va évidemment reparler du changement climatique. La priorité, Quentin Leguillou, c'est quoi ?
04:13 Qu'est-ce que vous attendez prioritairement d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne, qui est là aujourd'hui ?
04:18 - On va dire qu'il montre au moins minimum le soutien au monde agricole.
04:23 Je pense qu'aujourd'hui, M. Macron l'a prouvé encore samedi, à venir sur le salon, à pouvoir nous rencontrer,
04:29 discuter avec nous. Je pense qu'il ne nous oublie pas. Il est avec nous.
04:34 Le gouvernement, on le sent qu'il est quand même de notre côté. Maintenant, c'est toutes les interdictions,
04:40 les problèmes climatiques qu'on a, plus les surcharges sur les exploitations, les crises électriques et autres qu'on a eues
04:49 sur les coûts énergétiques font aussi impacter les exploitations.
04:52 En fait, c'est un cumul qui, aujourd'hui, peut créer un petit peu le ras-le-bol dans certaines exploitations agricoles.
04:58 Donc voilà, avec le gouvernement, on arrive à discuter. Je pense que maintenant, il faut qu'on arrive à trouver
05:04 la vision long terme sur l'accompagnement de ces exploitations-là, les exploitations qui sont en crise,
05:10 que ce soit dans l'arbot, dans le viticulture, en grande culture. Voilà, on a des interdictions.
05:14 Il y a des aléas climatiques. Bon, ben voilà, il faut... Comment pallier tout ça ? Comment avancer ensemble ?
05:20 Je pense que le débat est ouvert. Maintenant, il faut arriver ensemble à avancer.
05:25 — L'un des grands défis de l'agriculture française et l'un des grands thèmes de ce salon, c'est la question de la souveraineté alimentaire.
05:31 Est-ce que la France a aujourd'hui la capacité et les moyens d'assurer sa souveraineté alimentaire et de nourrir sa population ?
05:37 — Non, mais comme le disait notre collègue jeune agriculteur, je pense que c'est le fond du problème.
05:43 Quand on regarde par exemple l'élevage... Je vous remarque ça, il n'y a pas si longtemps que ça. Le poulet.
05:47 20% de la production de poulet en France, tout le reste, ça a été importé. Quand on regarde le commerce extérieur,
05:55 on est le deuxième exportateur derrière les avions. On a quand même une agriculture...
06:00 — Le secteur viticole, hein, qui est le deuxième exportateur. — On est quand même – comment dirais-je – performant, quand on veut.
06:06 Effectivement, il faut pas que... Il faut que l'administration comprenne aussi qu'un certain nombre de lait devait être un petit peu allégé.
06:13 Une simplicité dans les procédures, parce qu'on passe un temps infini à faire des procédures dont on n'est pas certain que tout le monde regarde, d'ailleurs.
06:19 Je pense qu'il y a des choses qu'on peut faire sans pour autant révolutionner complètement. Mais c'est vrai que cette souveraineté alimentaire,
06:27 on en a besoin aujourd'hui, parce qu'on constate quand même qu'on a trop de produits importés.
06:31 — Mais elle est là, aujourd'hui. Les agriculteurs, ils peuvent assurer la souveraineté alimentaire, aujourd'hui ?
06:36 — On peut, faut-il encore leur en donner les moyens. Et puis effectivement, par un certain nombre de charges qui leur incombent,
06:42 l'énergie. Vous disiez il y a 2 minutes, l'énergie. Mettez-vous à la place de quelqu'un qui produit des fruits et légumes, qui a un frigo,
06:50 qui a un compteur de 48 kVA ou je ne sais combien. Il paye l'électricité à un prix très élevé. L'augmentation des coûts est importante.
07:00 Il a des marges qui sont minimes. Comment voulez-vous que ça en sorte si on l'accompagne pas ?
07:04 — Comment ça se traduit ? C'est important, cette question de l'énergie. On en parle évidemment depuis plusieurs mois.
07:10 Comment ça se traduit concrètement pour les agriculteurs ? Qu'est-ce que ça implique pour vous, cette augmentation des prix de l'énergie ?
07:15 — Ça implique une multitude de choses, parce qu'aujourd'hui, il y a encore un an, c'était peut-être pas forcément
07:23 le poste de charge le plus élevé sur l'exploitation. Aujourd'hui, c'est presque, si c'est pas l'unique poste le plus élevé,
07:29 les coûts énergétiques sur les frigos, sur les transformations. Donc aujourd'hui, il faut réussir à concilier cette hausse de charge
07:39 sans forcément l'impacter au consommateur. L'idée, oui, OK, bon, on a un coût énergétique qui est là. Bon, on va peut-être essayer de remonter.
07:47 Exemple sur les pommes de terre ou sur les fruits et légumes, on va essayer de remonter un petit peu le prix pour compenser
07:52 un petit peu le coût énergétique. Sauf que qui sait, malheureusement, à la fin, qui est impacté ? C'est le consommateur.
07:57 Et des fois, l'agriculteur, lui, de cette augmentation, n'en voit qu'une petite partie. Donc aujourd'hui, il faut réussir à tous se mettre
08:02 autour d'une table, dire OK, on est impacté. Qui est impacté ? Comment on va l'impacter ? Et voir comment on peut essayer d'évoluer ce prix
08:10 pour qu'il aille jusqu'au consommateur sans forcément trop taper dans la poche du consommateur, parce que c'est toujours, toujours,
08:16 toujours le consommateur. — Et justement, l'une des questions, c'est la rémunération aussi des agriculteurs. Alors samedi,
08:22 lors de sa visite au Salon, Emmanuel Macron a lancé un message aux distributeurs. On l'écoute.
08:27 — Donc notre alimentation, on doit en préserver la valeur pour que nos producteurs, nos agriculteurs puissent vivre de ce revenu.
08:34 Ensuite, il faut qu'avec nos distributeurs, on fasse très attention, parce qu'il y a certaines marques qui sont pas celles produites
08:39 par nos agriculteurs, qui sont souvent des marques de distributeurs, qui ont une envolée des prix qui touche le portefeuille
08:43 de nos consommateurs. Donc il faut faire cet effort. Il faut être très vigilant. Mais là, on a besoin d'un effort collectif,
08:49 d'un engagement. C'est ça, ce que je demande aussi à nos distributeurs aujourd'hui, c'est de participer à l'effort.
08:53 Ils font des bénéfices, des profits. J'en suis heureux pour eux et leurs salariés. J'espère qu'ils le redistribuent.
08:58 Mais dans ce moment-là, on peut pas demander un effort à nos producteurs, parce que nos agriculteurs,
09:03 ils payent plus cher l'énergie, ils payent plus cher les intrants divers pour produire. Et on a besoin de garantir leur revenu.
09:12 — Il a eu les bons mots, Emmanuel Macron. Quentin Leguillou, cet appel est suffisant pour vous ?
09:17 — Déjà, c'est dit. Déjà, c'est dit. Ça remet un petit peu les choses. Quand c'est le président de la République qui dit ça,
09:23 qui annonce ça, bon, voilà. Déjà, ça repose un petit peu les bases. Maintenant, il y a du travail. Il y a des lois qui existent,
09:30 les lois EGA qui ont été mises en place et qu'il faut encore accentuer et bouger sur les états généraux.
09:36 — Sous des États généraux d'être en passion. — Tout à fait. Voilà. Maintenant, je pense qu'on peut encore essayer d'améliorer
09:42 tout le système. Les distributeurs, avec leur MDD, les marques distributeurs peuvent aussi essayer de mieux jouer le jeu face au prix et au prix d'énergie.
09:51 — Ils le jouent pas suffisamment, parce que ces lois EGA, elles avaient pour but de rééquilibrer les relations entre distributeurs et agriculteurs.
09:56 Ça a été le cas ? — Aujourd'hui, on a une partie des agriculteurs qui n'ont pas encore forcément confiance pour aller vers ces contrats.
10:06 On leur dit « Allez-y, si vous voulez un prix assuré sur du long terme, il faut aller chercher ces contrats ». Donc aujourd'hui,
10:13 on a du mal quand on a des agriculteurs qui nous disent « Problème de rémunération, mais je veux pas signer le contrat ».
10:18 Bon, alors il faut discuter. Qu'est-ce que tu veux ? Maintenant, on essaye de dire à ces agriculteurs-là « Une fois que tu as fait ton contrat,
10:23 voyons en face les grandes distributions, les MDD et toutes les autres marques. Qu'est-ce qu'elles sortent ? ».
10:30 On essaye de demander des chiffres. Moi, j'aimerais bien avoir une feuille avec qui vend combien, qui prend combien, qui a quoi.
10:37 Et aujourd'hui, tout le monde est très flou. — Il y a encore un manque de transparence pour vous.
10:40 — Il y a un manque de transparence encore qui est là. Aujourd'hui, on connaît à peu près le prix que le producteur va vendre son produit.
10:46 Et on voit le prix final consommateur. Où va l'entre-deux ? Demain, si on est capable de m'expliquer « OK, le coût énergétique, le transport »,
10:54 il n'y a pas de problème, il n'y a pas de souci, sauf qu'on n'est pas capable de nous le fournir. Si demain, on a des chiffres
10:58 bien détaillés et convenablement, on va pouvoir voir un peu plus les choses. Il y a des prix qui commencent à sortir.
11:03 Le gouvernement a des chiffres aussi un petit peu. Donc j'espère qu'on va remettre un petit peu tout le monde dans le droit chemin
11:09 et qu'on va pouvoir aller... Et tout le monde faire des efforts. Je pense qu'on est tous capables de faire des efforts.
11:13 — Il y a encore un manque de transparence. Et il y a encore des efforts à faire, Denis Boit, pour vous.
11:18 — Vous savez, on a voté la loi E2. Puis on a trouvé d'avoir voté la loi E3, qui était quand même une progression
11:22 et un petit peu plus de responsabilité des uns et des autres dans le cadre de cette loi.
11:27 C'est interdit de ventes à perte, etc., etc. Je crois qu'aujourd'hui, ce que nous avons besoin, c'est le respect de ces règles,
11:33 parce que parfois, ces règles sont bonnes ou pas. Je les ai d'ailleurs votées. Ce n'est pas un problème pour nous.
11:38 Mais pour autant, faut-il encore qu'elles soient appliquées et qu'elles permettent une juste rémunération aux agriculteurs,
11:43 parce que le problème, il est où ? Le problème, c'est que si on veut des agriculteurs qui puissent vivre de leur exploitation,
11:48 vivre de leur métier, vivre sur leur propre terrain, dans leur propre région, on a besoin d'une rémunération qui soit à la hauteur
11:54 du travail qu'ils fournissent. Et c'est bien là où il y a tout le problème, d'ailleurs.
11:58 — Mais qui ne les applique pas aujourd'hui ? Qui ne joue pas le jeu ? Ce sont les distributeurs qui ne jouent pas le jeu ?
12:01 — C'est un petit peu ce qu'on nous a dit. Entre le prix producteur et le prix du consommateur, où on ne peut pas effectivement
12:07 en permanence augmenter le prix à l'arrivée, il y a peut-être une marge à leur mieux qu'il faut regarder.
12:13 — Il faut arrêter aussi... En tout cas, faire moins de promotions, arrêter de tirer les prix vers le bas.
12:18 C'est aussi ça que vous demandez aux grandes enseignes de la distribution ?
12:21 — Bien sûr, parce que quand les distributeurs vont enchaîner les promotions, casser les prix, derrière, on sait clairement
12:29 qu'il n'y a pas de vente à perte. Enfin du moins, ils peuvent essayer une fois, deux fois. Mais des entreprises qui vendent à perte,
12:37 souvent, ne vivent pas très longtemps. Donc vu les capacités aujourd'hui de ces grandes distributions-là et de ces PME,
12:44 ces grandes distributions, plutôt, sont capables aujourd'hui, je pense, d'aller négocier les prix.
12:49 Donc il y a des prix encore qui sont cassés, descendus. Et du coup, je pense acheter moins cher aux producteurs ou du moins
12:56 à un prix – on va dire – peut-être à juste équilibre. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on a encore des exploitations
13:02 qui sont dans la difficulté. Et on est quand même en 2023. Ça fait quand même des années qu'on entend ce problème-là.
13:09 Le prix est légèrement vendu de plus en plus cher tous les ans, sauf que les charges suivent aussi derrière.
13:14 Et voilà. On n'a pas encore cette bascule qu'on a réussi à faire entre le prix de vente et les charges, qui seraient intéressantes
13:20 et rémunératrices pour l'agriculture. — Sur les agriculteurs, il y a... — Auquel on peut rajouter aussi la concurrence internationale,
13:27 notamment sur les fruits et légumes, avec des fruits et des légumes qui arrivent de pays parfois européens à des prix défiants
13:32 de toute concurrence, où ils ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés en termes de charges et de fonctionnement
13:37 que ceux que sont les agriculteurs français. — Mais est-ce qu'elle est internationale, cette concurrence ?
13:40 Est-ce que la plus grande concurrence pour l'agriculture française, elle est au sein de l'UE ?
13:45 — Elle est internationale, mais elle est aussi au sein de l'UE, comme il y a le cas.
13:49 — Ouais. Il y a un problème de différence de normes. Il y a des distorsions entre les différents pays de l'UE. Quentin Leguillou.
13:56 — Oui. Au sein même de l'Europe. Au sein même de l'Europe, on le sait. Il y a des pays où des produits vont être peut-être autorisés,
14:04 alors qu'en France, ils ne sont plus, et à l'inverse, peut-être. Du coup, le coup de main-d'œuvre aussi.
14:11 Aujourd'hui, on est tous dans l'Europe. Nous, aujourd'hui, pour payer un salarié 1 500, je vais en donner 1 500.
14:17 Donc je vais donner 3 000 par mois pour mon salarié. Sur des pays peut-être plus sur l'est de la France, bon, c'est des charges
14:25 qui vont être quand même diminuées. Pour faire le même travail sur le même temps horaire, ils vont peut-être sortir que 8 000, 9 000
14:32 ou 1 000 € par mois. — Donc il faut alléger les charges pour les agriculteurs. — C'est un plus. Voilà. C'est les charges,
14:37 le coût énergétique, l'énorme en plus qu'on peut avoir. Et du coup, le tout cumulé fait qu'en France, certes, on a peut-être
14:46 même sûrement – c'est même sûr – des produits de qualité, sauf qu'on n'arrive pas à les valoriser un petit peu au juste prix.
14:53 On essaye plutôt de s'aligner sur un prix monde et Europe, sauf qu'on joue pas malheureusement dans la même cour avec tout le monde.
14:59 — L'autre inquiétude – et vous en avez parlé au début de cette émission –, c'est le réchauffement climatique, les conséquences du climat
15:04 et notamment en ce moment cette sécheresse hivernale record. Plus de 30 jours sans pluie. Audrey, vous êtes dans les allées du salon
15:11 avec des agriculteurs. Et à vos côtés, Cécile Ducouloumier, éleveuse de vaches de race au Brac en Lauser.
15:17 Et la sécheresse n'est pas sans conséquence sur son troupeau. — Oui, on a l'impression que la sécheresse ne touche que les cultivateurs,
15:23 mais elle touche aussi les éleveurs. Cécile Ducouloumier, vous êtes éleveuse de race au Brac. Pas facile à dire.
15:30 Alors justement, en quoi la sécheresse touche votre troupeau ? — Il faut savoir que nous, dans notre élevage au Brac, sur le plateau de l'eau Brac,
15:36 en fait, la ressource principale pour nous et nos animaux, c'est l'herbe. Or, l'herbe, c'est un végétal. Même qu'elle soit naturelle,
15:43 elle a besoin d'eau, surtout à certaines périodes, puisque la vache va à la fois se nourrir sur place en allant pâturer,
15:49 mais aussi l'hiver, va aussi se nourrir d'herbe. Donc on a besoin d'une bonne pousse de l'herbe, en fait, plusieurs fois dans l'année.
15:55 Donc si l'eau manque, on en vient à se poser plein de questions sur la façon de nourrir nos vaches.
15:59 — Est-ce qu'il existe des alternatives ? — Alors c'est compliqué. Il y en a, mais elles sont compliquées pour plusieurs raisons.
16:06 La première, c'est que si l'herbe ne pousse pas là où les vaches sont, vous pouvez pas emmener les vaches ailleurs se nourrir dans un supermarché
16:11 ou aller chez un voisin. Donc il faut qu'elles aient leur herbe qui repousse. Et donc ça, c'est très compliqué, là.
16:17 Et la solution qu'on fait à ce moment-là, c'est de leur donner du foin, donc d'amener l'herbe sèche qu'on aura pu stocker,
16:22 sauf que ce foin, quand il vient à manquer, il faut l'acheter. Et le problème, c'est que souvent, quand vous manquez, vous, de foin,
16:29 c'est que vous avez manqué d'herbe. Et souvent, la région autour commence à en manquer. Il y a eu de la sécheresse aussi.
16:34 Et si, comme là, ces années, si ça se passe au niveau national, en fait, le foin commence à prendre à des prix très très élevés,
16:41 parce qu'il se fait un cours du foin. Donc c'est difficile. Économiquement, vous pouvez pas vous permettre d'acheter plusieurs camions de foin, quoi.
16:47 Justement, l'hiver 2023, c'est plus de 100 jours sans pluie. Est-ce que ça vous inquiète ?
16:53 Alors oui, on se dit qu'on a encore une petite espérance. C'est le printemps. S'il pleut rapidement, la végétation va pas encore le prendre trop.
17:03 Les sols vont pouvoir garder de l'eau. Et au printemps, ça va pousser. Si ça pousse pas, il va falloir trouver des solutions qui sont encore
17:11 une autre réponse à ça. C'est finalement avoir moins de vaches pour que les vaches qui restent trouvent à la fois pâturage, foin et eau,
17:18 là où on va les élever. Le problème après, c'est que vous voyez bien que si on diminue le nombre de vaches, on diminue aussi le revenu des éleveurs,
17:24 parce qu'aujourd'hui, on n'est pas gros par plaisir. Parfois, on augmente parce que la vente des produits qu'on a ne suffit pas.
17:32 Donc il faut en avoir un petit peu plus pour toujours garder le même revenu. – Vous aviez un petit message à faire passer, justement.
17:38 – En fait, la difficulté aujourd'hui, ce serait qu'on soit sur le... Enfin, on peut pas non plus demander des aides sans arrêt.
17:47 C'est pas tout à fait ça, le principe. Mais on se dit qu'il va falloir que... Du coup, on trouve une alternative à ça.
17:54 Ça sera une autre solution. C'est qu'on sache que le prix de la viande qu'on va fournir, elle a un coût, en fait. Elle a un prix.
18:01 Elle correspond à du temps passé. Et il faut que les gens se rendent compte du vrai prix que ça peut coûter d'aller acheter une viande
18:07 nourrie à l'herbe. Et j'insiste sur ça parce que nous, on est très fiers de notre élevage. Les vaches sortent. Elles mangent de l'herbe. Voilà.
18:12 – Vous le voyez, un message au consommateur. Le prix des choses, le prix de la bonne viande. Merci beaucoup.
18:19 Vous voyez, Auriane, la sécheresse qui a de nombreuses problématiques, même sur l'élevage.
18:22 – Merci. Merci beaucoup, Audrey, évidemment. À tout à l'heure, on a entendu cette éleveuse de Niboie.
18:28 La sécheresse, elle n'a pas que des conséquences sur les cultivateurs. Elle a des conséquences sur l'ensemble du monde agricole.
18:34 Quelles que soient les productions, la sécheresse a de l'importance. Le réchauffement climatique, on en parle aujourd'hui.
18:38 Le président de la République en a parlé à l'occasion de sa visite, mais ce n'est pas un phénomène nouveau.
18:44 Et tant mieux s'il nous dit qu'il va prendre des mesures et des mesures efficaces. Parce que je crois qu'aujourd'hui, ce qu'on a besoin, c'est,
18:51 premièrement, peut-être revoir sur un certain secteur nos cultures. Peut-être qu'on ne pourra pas faire cultiver tout et n'importe quoi partout.
18:58 Deuxièmement, il faut un plan d'irrigation parce que le problème de l'eau, c'est l'eau aussi pour nos villages et nos villes et nos villages, pour voir.
19:04 Le problème de l'irrigation des cultures agricoles, il nous faut aller vers une irrigation raisonnée, une irrigation raisonnable.
19:12 Alors je vois chez moi, en arboriculture ou en viticulture notamment, il faut aller vers du goutte à goutte. Je regarde ce qu'on fait au niveau de chez moi.
19:20 Vous savez, chez moi, il y a dans le Gard où il y a trop d'eau et auquel cas, c'est des inondations dévastatrices. Et voilà.
19:28 Mais ça part tout de suite au Rhône et tout de suite à la mer ou alors manque d'eau et auquel cas, c'est des grandes difficultés, y compris pour certains villages dans mon département qui n'ont pas eu d'eau cet été.
19:38 Donc on a besoin de quoi ? Faire des retenues collinaires. Nous avons besoin de ça. Il y a 60 ans, on a créé le canal du Baron Asset.
19:51 Je crois que ce canal, aujourd'hui, ce qu'il a besoin, c'est de se développer, d'irriguer l'ensemble de ce département en eau potable, bien sûr, mais aussi en eau pour permettre aux agriculteurs de rester sur place.
20:02 Et on a électionné l'autre jour au Sénat, il y a quelques semaines maintenant, une raie. Je crois qu'il nous faut rechercher aussi des cultures qui soient... Comment dirais-je ?
20:13 Qui ont besoin de moins d'eau, des porte-greffes pour les vignes qui aillent chercher l'humidité bien coulée profond, des techniques d'arrodage qui soient revues un petit peu à la baisse, etc., etc.
20:24 C'est un travail collectif qu'on doit faire. — Est-ce qu'il faut des retenues d'eau ? Est-ce qu'il faut des méga-bassines ?
20:29 — Alors je n'ai pas dit qu'il fallait des méga-bassines. On appelle les méga-bassines. C'est un sujet qui est très polémique.
20:34 Commençons par faire des choses qui sont simples. Les retenues collinaires, il n'y a pas grand-chose à faire. Et ça permet de rester...
20:39 Les agriculteurs doivent rester sur place. Après, effectivement, voyons comment on peut, avec cette eau qui tombe en abondance pendant des périodes,
20:46 notamment au mois de septembre, avec cette eau qui tombe en abondance, comment on fait pour la conserver et s'en servir au contraire l'été.
20:53 — Quentin Le Guillaume, sur ces retenues d'eau, est-ce que les méga-bassines... On sait que c'est un sujet polémique.
20:57 Est-ce que pour vous, ça va devenir nécessaire pour les agriculteurs ? — Alors bon, le mot « méga-bassine », c'est vrai que c'est un mot qui est assez fort.
21:05 Sur les retenues collinaires, je suis entièrement d'accord. Sur les retenues d'eau aussi, pour moi, aujourd'hui, quand on voit la quantité d'eau...
21:12 Là, on se plaint qu'on a une sécheresse. Moi, sur l'exploitation, ça fait 35 jours que dernière pluie, c'était autour du 20 janvier.
21:21 J'ai eu 1 mm au milieu de semaine dernière. Donc c'est rien. Ça nous a juste mouillé le sol. Ce qu'on craint, c'est que dans 15 jours, 3 semaines,
21:30 d'un coup, il va tomber 50-60 mm d'un coup, fort. Le sol va en profiter. Mais sauf que ça va tomber peut-être en 5-6 heures.
21:39 Il y a une partie qui va ruisseler, qui va prendre le fossé, la rivière. Et moi, c'est l'heure, la Seine. Et ça part ensuite dans l'océan.
21:47 — Donc le sol va pas en foutre. Ça va pas recharger les nappes phréatiques. — Ça va aller trop vite pour le sol. Sauf si, j'espère,
21:52 qu'on arrive à partir sur des petites pluies longues et efficaces. Pas de problème. Sauf qu'aujourd'hui, on a des aléas, des pluies qui nous tombent fortes
22:01 d'un coup qu'on n'arrive pas à récupérer, pas à stocker. Pour moi, je pense qu'avec le Varène de l'eau qui avait été travaillé il y a 2 ans,
22:07 aujourd'hui, on doit être dans la capacité d'essayer de pouvoir au moins essayer de retenir un petit peu ces eaux-là, de les stocker pour pouvoir
22:14 les utiliser à bon éfficient, c'est bon escient, dans les parcelles agricoles. On a aujourd'hui une quantité d'eau qui est stockée en France,
22:23 d'eau de pluie. C'est ridicule. C'est minime. Alors qu'à l'opposé, on a des chasses d'eau à 8 litres à chaque fois qu'on va tirer
22:32 plusieurs fois dans la journée d'eau potable. Et on n'est pas capables aujourd'hui de faire des retenues d'eau capables de pouvoir peut-être
22:39 obtenir une bonne partie de l'année, l'éculture. Et notamment sur les fourrages où on entendait tout à l'heure Madame parler sur son foin.
22:49 Mais c'est problématique. Aujourd'hui, le sud de la France est touché en sécheresse depuis quasiment 1 an et demi. Le nord, on y est.
22:58 On a les herbes. On voit les herbes un peu partout. Vous prenez votre voiture, vous voyez les talus qui sont d'une couleur jaune sèche.
23:06 Si on continue comme ça, ça va être problématique pour les mois à venir et puis notamment pour l'éleveuage et toutes les autres cultures.
23:13 — Et cette question du recyclage et de la réutilisation de l'eau, elle est importante, Denis Boade. Est-ce qu'il faut revoir la loi sur l'eau ?
23:19 Est-ce qu'il faut permettre de mieux recycler, de mieux réutiliser cette eau ? — Il faut surtout revoir la réglementation.
23:24 Il y a le loi des stations d'épuration qu'on peut très bien traiter un petit peu plus et qui peut permettre de l'arrosage.
23:30 C'est des quantités d'eau formidables. Je crois qu'aujourd'hui, ce qu'on a besoin, c'est effectivement que le président de la République,
23:38 selon les annonces qu'il a faites, soit concrète et se retranscrise par ses administrations, parce que parfois,
23:43 on est un petit peu sous des administrations qui sont réticentes. — Aujourd'hui, c'est le temps. C'est le temps.
23:47 C'est qu'en fait, l'urgence, on y est, en fait. Malheureusement, on y est. Alors on peut avoir une vision à long terme.
23:54 On travaille chez GIA actuellement sur la PLOA, sur le projet de loi d'orientation agricole. Donc on est sur une vision un peu plus long terme.
24:00 Mais on a aussi le temps d'aujourd'hui et de demain matin, urgent. Et là, je pense que sur la rétention d'eau, sur les nécessités d'eau actuelles
24:11 et l'état de sécheresse actuel et les aléas climatiques, on est plutôt là dans l'urgence. Et donc il faut aller vite.
24:17 Je pense qu'il faut arrêter de mettre des contraintes de normes et de faire des dossiers qui durent 1 an, 2 ans, 3 ans.
24:25 Aujourd'hui, il faut accompagner. Quand c'est nécessaire et bien porté, je pense qu'il faut lâcher et partir.
24:32 — Denis Bade, un avis, monsieur. — Sur ce que vous disiez, les 50 ou 60 mm d'eau qu'il risque de faire dans les jours à venir
24:37 et qui feront une quantité d'eau qui partira tout de suite à la mer, quand on regarde la pluviométrie – moi, je vais avoir dans mon département –
24:43 sur les 100 dernières années, il tombe la même quantité d'eau ce lendemain. Le problème, c'est qu'elle ne tombe pas au même moment
24:49 et elle tombe violemment quand elle tombe. — On va passer à un autre sujet. Et en même temps, c'est un sujet qui vous concerne
24:56 particulièrement, Denis Bade, puisque vous étiez viticulteur. La viticulture, vous le disiez tout à l'heure, c'est le 2e secteur
25:03 qui contribue positivement à la balance commerciale de la France après l'aéronautique. Et pourtant, vous n'êtes pas épargné
25:07 par les crises dans le secteur de la viticulture. — Alors c'est particulier, parce que la baisse de la consommation en France,
25:14 c'est de 2,5 % par an. Donc c'est quand même pas neutre sur 15 millions d'hectolitres en France. On a eu une année 2021
25:21 avec un gel catastrophique qui a touché toutes les régions. Donc on avait une petite récolte en 2021. On a une récolte 2022
25:27 qui n'est pas une récolte exceptionnelle. Et pour autant, on a des stocks des années antérieures, et notamment le Bordelais,
25:34 qui aujourd'hui demande de la distillation de crise, parce qu'il y a un problème de distillation. Il faut apurer le marché.
25:39 Donc je crois que le président de la République et notamment le ministre de l'Agriculture s'y aient penchés sur le dossier.
25:46 Et on va vers une distillation qui serait importante. C'est une très bonne chose. — Il y a un plan d'aide qui a été mis sur la table
25:50 de 80 millions d'euros. C'est une bonne chose ? — Il nous faut 200 millions d'euros pour arriver à écouler le marché.
25:55 — Il en faut plus, quant à le Guiaux ? — C'est toujours le même problème. C'est bien sûr, oui, il en faut plus pour pouvoir
26:02 essayer d'endiguer le problème. Malheureusement, en fait, c'est que pour beaucoup, c'est du travail qui n'a pas été fait en amont.
26:09 C'est des choses qui ont déjà dû être réfléchies. C'est des remises en question en fait sans cesse sur les exploitations
26:14 dans le monde agricole. Et je pense qu'on a des acquis. Des fois, on profite de ces acquis. On est contents.
26:20 Et au bout de quelques années, quelques décennies, on peut perdre cette facilité qu'on a eue, cette réussite des fois qu'on a eue.
26:29 Et s'il n'y a pas de remise en question, l'agriculture, une exploitation agricole...
26:33 — Mais ça, c'est un message aux viticulteurs. Ça veut dire qu'il faut repenser la viticulture, aujourd'hui ?
26:37 — C'est un message à tout le monde. Aujourd'hui, on est chef d'entreprise. Un chef d'entreprise doit sans cesse se remettre
26:43 en question sur son entreprise. Un agriculteur, c'est la même. Il faut se remettre en question, voire sur du long terme,
26:49 voir les visions. On a un changement climatique qui est là. On a des températures qui augmentent.
26:54 Donc je pense que chaque exploitation va être amenée à faire des changements. Comment on va aller travailler ensemble ?
27:00 Avec quel argent, comment tout ça, on va pouvoir mettre en place ? Je pense qu'on va pouvoir aussi travailler ensemble.
27:06 Maintenant, il faut sortir un petit peu de nos acquis, de notre bien-être et aller de l'avant tous ensemble.
27:13 — On est sur un problème... Ça n'est pas sur un problème conjoncturel. On est sur un problème structurel, aujourd'hui.
27:18 Il nous faut arracher quelques hectares de vignes en France pour arriver à avoir une production qui corresponde à la réalité.
27:24 Il y a une deuxième chose qu'il faut faire. C'est qu'il faut que notamment le ministre de l'Agriculture peut y faire.
27:29 On a des crédits qui sont affectés à France Agrimaire, qui permettent aux agriculteurs d'exporter, parce que nous sommes
27:36 bons en exportation de vignes et de spiritueux dans ce pays. Ces crédits sont tellement compliqués à obtenir qu'il nous faut là
27:42 une simplification des procédures. Et effectivement, on pourra là aussi avoir de la progression sur l'export.
27:48 — Et là, Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, il va vous répondre dans quelques instants. Un dernier mot,
27:52 puisque évidemment, l'autre secteur qui est touché, c'est la filière Bétrave, la filière Bétrave-Sucrière, suite à une décision
27:57 de la Cour de justice de l'UE. Le gouvernement a dû cesser les dérogations pour l'utilisation des néonicotinoïdes.
28:04 Mais le ministre de l'Agriculture assure que les producteurs seront indemnisés en cas de jaunisse. Vous êtes rassuré ?
28:09 — Rassuré, oui. Bon, c'est toujours des subventions encore, encore, encore. En plus, tant mieux. C'est très bien.
28:17 On va pouvoir essayer de passer cette année. Maintenant, l'année prochaine, on fait quoi ? On recommence ?
28:22 C'est encore des subventions ? Non. Je pense qu'il y a un moment, c'est pareil. C'est comme on disait pour la crise.
28:28 Il faut se poser tout de suite en se disant qu'on va avoir des produits qui vont disparaître, c'est sûr, dans 5, 10 ans.
28:35 Comment on fait ? Qu'est-ce qu'on a en face pour les remplacer ou pour du moins les compléter, changer notre méthode ?
28:43 Qu'est-ce qu'on peut faire sur tout ça ? Donc oui, on va avoir là peut-être une enveloppe qui n'est pas encore définie,
28:49 qui va arriver si les exploitants sont touchés sur les pucerons. Malheureusement, voilà, c'est une survie.
29:00 Et je sais pas si ça va forcément bien aider la filière Bétrave, parce qu'allez, ils vont y aller là, cette année.
29:07 Mais pour moi, c'est demain. C'est l'année prochaine. Qu'est-ce qu'on fait ?
29:10 — Et on va voir ce que vous répond le ministre de l'Agriculture tout de suite, puisqu'il va vous succéder sur ce plateau.
29:15 Merci, Denis Boade. Et merci beaucoup, Quentin Leguillou, d'avoir été avec nous suite de notre émission spéciale
29:21 ici depuis le Salon de l'agriculture. Et c'est donc l'heure de notre invité politique. C'est Marc Fesneau qui nous rejoint.

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