Véronique Jacquier : «Factuellement, on peut se dire qu’une Troisième Guerre mondiale a commencé»

  • l’année dernière
Pour la journaliste, Véronique Jacquier, une Troisième Guerre mondiale a commencé depuis le début de l’invasion russe en Ukraine : «Factuellement, on peut se dire qu’une Troisième Guerre mondiale a commencé».
Transcript
00:00 Oui, c'est Henri Guénaud qui a parlé de fuite en avant psychologique ce matin sur CNews.
00:05 Oui, nous vivons une drôle de paix parce que la Troisième Guerre mondiale semble avoir commencé.
00:10 Si on regarde le factuel tout d'abord, oui, il y a eu une escalade.
00:15 Pourquoi ? Il y a un an, on a commencé par de l'aide humanitaire, maintenant on en est à fournir des armes défensives.
00:20 Et puis le président ukrainien Zelensky nous demande des avions et puis on se demande jusqu'où on va aller comme cela.
00:25 Ensuite, on est passé, on le voit, d'une économie de paix à une économie de guerre. Dans le journal du dimanche ce matin,
00:31 il y a le chef d'état-major des armées françaises qui dit qu'il faut produire des munitions à bas coût et vite pour aider l'Ukraine.
00:40 Donc on a d'un côté l'OTAN et puis de toute façon l'Europe, toutes les armées, toutes les industries qui se disent
00:48 "on va aider de plus en plus l'Ukraine", on en est maintenant à réfléchir à la façon de les aider en fournissant des munitions.
00:55 Et puis il y a aussi le fait que tous les pays d'Europe ne se cachent pas d'avoir augmenté leur budget de la défense.
01:02 Ça, ce n'est pas rien non plus aussi comme indicateur. Et puis ce matin, Vladimir Poutine a dit lui-même que l'OTAN
01:08 participait au conflit en fournissant des armes et qu'il accusait les États-Unis et l'Europe de vouloir, une fois encore, détruire la Russie.
01:17 Donc voilà, factuellement on peut se dire que oui, une troisième guerre mondiale a commencé.
01:21 Maintenant, il est donc urgent de réfléchir à l'après, à l'après-constat.
01:25 Et on a l'impression que personne ne réfléchit à la façon d'arrêter cette guerre, même si bien entendu il y a un agresseur et un agressé.
01:32 Qu'est-ce que ça veut dire ? Il faut réfléchir, d'après moi, à deux choses.
01:37 Un, une architecture de paix pour l'Europe, c'est-à-dire un cessez-le-feu et c'est-à-dire évidemment une paix négociée.
01:43 Alors ça veut dire comprendre aussi ce que les Russes ont dans la tête, ce que Poutine a en tête.
01:48 Même s'il faut lâcher sur le fait de faire rentrer l'Ukraine dans l'OTAN, bah si, il faut lâcher là-dessus.
01:53 Oui, allons-y, parce que sinon on va directement à la troisième guerre mondiale.
01:57 Et puis, pour aller plus loin que ce que disait Ivan, il faut réfléchir bien entendu à une architecture de paix pour le monde.
02:03 Et là, c'est quand même extrêmement dangereux ce que l'on voit poindre depuis plus d'un an,
02:07 puisque, comme l'a dit Ivan, il y a 60% des pays de la planète qui ne veulent pas d'un État mondial tel qu'il était géré pendant ces 40 dernières années,
02:16 c'est-à-dire pro-américain ou pro-occidental. Ils nous disent "votre camp du bien, nous n'en voulons pas".
02:22 Et on les comprend, puisque la guerre en Irak, ça a été un fiasco, puisque la guerre en Libye, ça a été un fiasco.
02:28 Donc, on voit aussi le wokisme qui engraine nos sociétés et qui fait que c'est un fiasco.
02:34 Donc, il est urgent d'entendre cette partie du monde-là, et donc, drôle de paix dans laquelle nous sommes,
02:41 pour encore ce qui est pour l'heure une drôle de guerre, mais enfin, ça peut être beaucoup plus dangereux encore que ce que nous vivons.
02:47 [Musique]
02:51 [SILENCE]

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