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Court métrageTranscription
00:00 Bonjour Michel.
00:01 Bonjour Michel.
00:02 C'est quoi ce truc ?
00:03 Une table de contrôle musical.
00:04 Comme vous le savez peut-être, je suis en train de composer mon premier album.
00:07 Non, je savais pas non.
00:08 Je croyais que je vous l'avais dit.
00:10 Bref, je travaille sur l'émission d'aujourd'hui et je découvre que M a composé la bande
00:14 originale du film à l'instinct, presque pendant qu'il a regardé le film.
00:18 Ok mais le rapport avec Fouraccord ?
00:19 Je vais faire pareil pour notre émission.
00:21 Je reçois les énergies créatives, je les transforme en sons dans ma tête, ensuite
00:25 sur ma machine et BAM ! On a un générique dans moins de 10 minutes, diffusé à chaque
00:29 émission.
00:30 Du coup, on prend des droits d'auteur.
00:32 50/50.
00:33 Je vais pas dire que j'y crois pas une seconde, j'en ai envie.
00:35 Mais je vais pas le faire parce que vous me dites que ça peut rapporter de l'argent.
00:38 Bonjour et bienvenue dans Fouraccord, votre analyse d'après-film en compagnie de Michel,
00:41 le spécialiste technique de l'émission.
00:43 Bonjour Michel.
00:44 Bonjour Michel.
00:45 Une doublure mal cachée, des emails dupliqués, un échappe.
00:48 Et aujourd'hui Michel, une émission consacrée au film de Guillaume Canet ne le dit à personne.
00:52 Avec une petite surprise aujourd'hui.
00:53 Allez, sortez vos petits mouchoirs, ça va piquer les églos.
00:56 Arrêtez votre barretard.
00:57 On va voir ça.
00:58 Regardez bien ce qui arrive.
00:59 Vous allez voir que François Cluzet va se retrouver avec une cigarette à la bouche.
01:03 Pourtant, sans avoir pris de cigarette.
01:04 Ah c'est énorme ça, j'ai vu le film plusieurs fois et j'avais jamais remarqué.
01:07 Vous pouvez la repasser ?
01:08 C'est comme si c'était fait.
01:09 Pas de cigarette.
01:10 Plan suivant.
01:11 Cigarette.
01:12 Merci de m'en avoir parlé.
01:13 Je continue alors si ça vous rend service.
01:15 Ouh, je ressens du piano là.
01:17 Quoi ?
01:18 Pour mon générique, du piano électrique.
01:20 Regardez cette scène.
01:21 Le journal est daté du mardi 12 juillet 2005.
01:25 C'est-à-dire le jour où il reçoit l'email mystérieux.
01:28 Exact.
01:29 Sauf que 3 minutes plus tard, sa boîte de réception montre que nous sommes…
01:34 Le 14 juillet ?
01:35 Alors on peut pas prouver le 14, mais en tout cas, on est après le 13 juillet c'est
01:39 sûr.
01:40 Vous pensez que c'est moi qui ai fait ça ?
01:41 Non, mais je pense que t'aurais pu le voir.
01:42 Arrêtez Michel, c'est pas la faute des comédiens ce genre de truc.
01:44 C'est le réalisateur alors.
01:45 Dans ce cas, il a vraiment un problème avec la chronologie.
01:48 On se l'est dit, le journal est daté…
01:50 Oui, du mardi 12 juillet 2005, vous venez de le montrer Michel.
01:53 Et bah à partir du même journal, les mecs arrivent à se tromper deux fois.
01:56 Avec les emails et…
01:58 Avec ça.
01:59 Quoi ça ?
02:00 On est 3 jours plus tard, le 15 juillet.
02:01 Oh, percussion africaine et violon avec une petite pente de synthétiseur.
02:05 Non mais sérieux Michel, arrêtez avec votre truc là.
02:06 Et en quoi c'est un problème de date de…
02:08 Ah attendez, je viens de comprendre.
02:10 Mardi 15 juillet.
02:11 Exact.
02:12 Si le 12 est un mardi, le 15 juillet peut pas être un mardi.
02:15 Sinon ça ferait lundi mardi, mercredi jeudi mardi.
02:19 C'est absurde.
02:20 C'est ce que je me suis dit.
02:21 Mais dans votre grand monde du cinéma, plus rien ne m'étonne.
02:23 Guitare électrique.
02:24 Oh c'est bon ça.
02:25 Je continue avec cette scène typique d'une équipe de film qui a la flemme.
02:29 Ils ont dupliqué les heures des emails reçus, regardez.
02:31 Attendez… 8h17, 8h12, 8h10, 8h02, 00h32, 14h15…
02:37 Ah oui, Rebelote.
02:38 Bah oui, vous avez raison.
02:39 Les mêmes heures apparaissent tous les jours.
02:41 Je l'ai vu.
02:42 Je te jure que je l'ai vu.
02:44 Fallait le dire sur place mon gars.
02:46 Passons maintenant à cette séquence.
02:47 Est-ce que le nom de Juliette Langlois vous évoque quelque chose ?
02:50 Regardez bien où se trouve l'enveloppe ici.
02:52 Parce qu'elle va changer de place à chaque plan.
02:53 Juliette, c'est le deuxième prénom de ma femme.
02:58 Là ?
02:59 Ouais, enfin il a pu la faire glisser sur le côté.
03:00 Attendez.
03:01 Et vous, c'est quoi votre deuxième prénom docteur ?
03:02 Armand.
03:03 Ici ?
03:04 Oui, bah il a pu la faire reglisser.
03:06 Donc le mec a un toc quoi.
03:07 Ouais, alors ?
03:08 Alors rien, si c'est ça je ne critique pas.
03:10 Mon cousin Marc, dès qu'il a un bâton de colle, vous savez le tube là, il ne peut
03:13 pas s'empêcher de le fourrer…
03:15 Stop Michel ! Pardon.
03:16 C'était instinctif, vous alliez certainement pas dire ce à quoi j'ai pensé.
03:19 Du coup il ne peut pas s'empêcher de le fourrer dans son quoi ?
03:20 Dans son cul.
03:21 Ça lui a gâché sa scolarité.
03:23 Je continue ?
03:24 Oh bah si c'est la dernière émission qu'on doit faire, autant la finir.
03:27 François Cluzet reçoit un email.
03:29 Lisez bien le texte.
03:30 Ok.
03:31 Sur le plan suivant…
03:32 Oui bah c'est pareil.
03:33 Non, la phrase "retrouve-moi près du kiosque" a disparu.
03:34 Mais non, mais pas du tout, c'est un zoom sur une partie de la phrase.
03:35 Pas du tout, s'il faut regarder les deux côtes à côte.
03:36 On voit bien que l'espace ici est un espace normal après un point.
03:37 Alors que sur le gros plan du texte, l'espace est plus grand.
03:38 Ce qui veut dire que pour le gros plan, il faut regarder les deux côtes à côte.
03:39 On voit bien que l'espace ici est un espace normal après un point.
03:47 Alors que sur le gros plan du texte, l'espace est plus grand.
03:50 Ce qui veut dire que pour le gros plan, ils ont supprimé une partie de la phrase.
03:54 Non mais ça va pas ou quoi ?
03:55 Ça va pas quoi ?
03:56 Tu sais combien de calculs j'ai fait pour arriver à cette conclusion ?
03:59 Ok, c'est bon, calmez-vous Michel.
04:01 C'est un peu tiré par les cheveux, mais vous avez probablement raison.
04:03 Alors je continue ?
04:04 Avec cette séquence dans laquelle…
04:05 On peut voir la doubleur de François Cluzet.
04:11 C'est bien vu, même si on s'en doute un peu.
04:13 C'est pas lui qui va faire une scène aussi dangereuse.
04:15 On lui a peut-être proposé, il a eu peur ?
04:16 Ouais, je le savais.
04:17 Avant mon petit cadeau bonus, je termine sur ce film avec cette scène.
04:20 Vous n'avez rien vu ? Parce que c'est très subtil.
04:25 Ouais, tellement subtil que même au ralenti, je pense qu'on voit rien.
04:27 Je vous montre.
04:28 Regardez bien ici.
04:29 L'ombre que vous voyez là est celle de la caméra.
04:33 Tu peux arrêter s'il te plaît ?
04:34 Un instant s'il vous plaît.
04:35 Je termine avec une scène du film "Les petits mouchoirs" de Guillaume Canet.
04:38 Et avec la palme du plus grand nombre de faux raccords en 20 secondes.
04:41 Regardez bien.
04:42 Je crois que j'en ai vu un l'heure du message.
05:01 Exact, il en manque 4.
05:02 Reprenons dans l'ordre.
05:03 Pour commencer, le téléphone de Marion Cotillard vient de sonner.
05:08 Problème ? Il est en mode silencieux.
05:14 Et la date affichée ? 6 octobre 2009.
05:17 Alors que la bande de copains s'apprête à partir en vacances d'été.
05:20 Et l'heure affichée sur le message ? 2h56 alors qu'il est 3h56 sur le téléphone.
05:24 C'est celle-là que j'avais vue.
05:25 Vous aviez bien vu.
05:26 Et la batterie est vide.
05:27 Puis ?
05:28 Il est 22h41 et la batterie est pleine.
05:36 Ah oui, excellent ça.
05:37 Et peut-être un harmonica.
05:38 C'est absurde.
05:39 T'as raison.
05:40 Alors une petite guitare indienne.
05:42 Sérieux, c'est fatiguant Michel.
05:43 Bon, c'est la fin de cette émission.
05:44 On se retrouve très bientôt pour un nouveau faux raccord.
05:46 Et j'aurai du lourd.
05:47 Du très très lourd.
05:48 Attendez, je lance mon générique.
05:49 Je fais juste une voix.
05:50 Faux raccoooord.
05:51 Attention.
05:52 Je l'assemble et...
05:53 C'est parti.
05:54 Faux raccoooord.
06:01 Faux raccoooord.
06:13 Faux raccoooord.
06:27 C'est vous qui avez fait ça ?
06:29 Oui, de manière intuitive et organique.
06:31 Avec ma machine.
06:32 Vous savez à quoi ça me fait penser ?
06:33 Narakamuya ?
06:34 Non, c'est Ayane Akamura déjà, mais pas du tout.
06:36 Non, ça me fait penser à un musicien de génie.
06:39 C'est gentil.
06:40 Qui ferait un AVC et appellerait à l'aide un peu comme il peut.
06:42 !