Charlotte D’Ornellas : «On est incapables de considérer le sérieux de ce que veut dire une possession»

  • l’année dernière
Charlotte D’Ornellas explique qu’il est difficile aujourd’hui de prendre au sérieux une personne qui se dit possédée, comme dans le cas du jeune qui a poignardé une professeure dans une école à Saint-Jean-de-Luz : «On est incapables de considérer le sérieux de ce que veut dire une possession»  

Category

🗞
News
Transcript
00:00 On essaye, au fil des débats, de rattacher ça au reste de la violence
00:04 qui a pénétré l'école depuis de longues années et qui est parfois extrêmement inquiétante.
00:08 Mais on sent tous qu'il y a quelque chose de plus ou de différent
00:12 et de particulièrement choquant dans cette affaire.
00:15 Alors concrètement, on a un élève qui s'est levé calmement,
00:19 qui est parti fermer la porte, qui a été tuer la professeure avec un couteau,
00:24 et qui ensuite est reparti aller dans une salle à côté.
00:28 Et tous les élèves, puisque c'est les seules choses que l'on sache vraiment,
00:32 ont décrit un élève extrêmement calme, déterminé, qui a été tué cette professeure,
00:36 qui s'est ensuite retrouvé dans une autre classe,
00:38 où des professeurs ont réussi à lui parler sans qu'il n'essaye de les agresser,
00:41 sans qu'il essaye de tuer quelqu'un d'autre.
00:43 Donc le but n'était pas de tuer qui que ce soit, c'était cette professeure.
00:47 Et il a expliqué à un autre professeur qu'il était possédé
00:51 et qu'il avait entendu des voix dans la nuit lui disant d'aller tuer cette professeure.
00:56 Alors évidemment, depuis, on essaye d'analyser, de convoquer des experts
01:00 qui évoquent de possibles bouffées délirantes, parce que nous ne sommes plus capables.
01:06 C'est-à-dire que le seul fait que nous ayons, ce sont ses propos à lui.
01:09 Pour l'instant, évidemment, les policiers et les enquêteurs font leur travail là aujourd'hui.
01:13 Et on ne comprend plus les mots même qu'il emploie.
01:16 Peut-être ne les comprend-il pas lui-même, je reste extrêmement prudente.
01:20 Mais on est incapable de considérer le sérieux de ce que veut dire une possession.
01:23 Ça a été une évidence dans la société pendant très longtemps.
01:26 Ça n'est plus le cas du tout.
01:28 Et donc, puisqu'on ne comprend plus ce vocabulaire, on se rattache au vocabulaire que nous connaissons.
01:33 Donc on évoque en effet les bouffées délirantes.
01:35 On a aussi le descriptif du garçon.
01:38 Et alors là, je serai encore plus prudente, parce qu'on a des camarades qui nous disent
01:42 il était un peu marginal, il ne parlait pas beaucoup, il était très timide.
01:46 Étant donné ce qui vient de se passer, on a aussi une manière de caractériser la personne
01:50 qui est probablement différente de si on leur avait posé la question hier.
01:53 Et Dieu merci, tous les enfants timides, un peu marginaux, ne vont pas tuer une professeure demain.
01:59 Donc c'est très difficile d'établir son profil.
02:02 Et ce qu'on sait, c'est que le meurtrier est actuellement en garde à vue.
02:05 L'enquête est confiée à la police judiciaire pour assassinat, c'est-à-dire meurtre avec préméditation,
02:11 puisqu'il était venu avec un couteau sur lui.
02:13 Et qu'il dit en plus, la première chose, que depuis la nuit, il avait envie d'aller tuer cette professeure en particulier.
02:19 Alors évidemment, toutes les analyses vont être faites, alcool, drogue, médicaments,
02:24 pour savoir si par hasard on peut essayer de comprendre le déclenchement de l'acte.
02:30 (Générique)

Recommandée