SUJET 1 : Macron tente une sortie à Rungis: envol des prix alimentaires, l'autre front qui menace le gouvernement.
SUJET 2 : Avis de la Haute autorité de Santé: vers une levée de la vaccination obligatoire pour les soignants ?
SUJET 2 : Avis de la Haute autorité de Santé: vers une levée de la vaccination obligatoire pour les soignants ?
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00:00 (Générique)
00:02 Bienvenue dans les informés du matin, on est ensemble jusqu'à 9h30 avec Renaud Delis.
00:05 Bonjour Renaud.
00:06 Bonjour Laurent.
00:06 Et ce matin, Alex Boyaguet, bonjour.
00:08 Bonjour Laurent.
00:09 Éditorialiste politique à France Info, votre interview politique tous les matins à 7h50 sur le canal 27.
00:16 Et bonjour Adrien Beck du service politique de France Info.
00:19 On commence par le premier débat de ces informés, Renaud Delis.
00:22 Macron, Emmanuel Macron qui était ce matin à Rungis, au marché de Rungis.
00:26 Pourquoi le chef de l'État tente une sortie ?
00:29 Eh oui, une sortie pas foncièrement originale, il faut bien le reconnaître.
00:32 Laurent, pour qui il y a un peu de mémoire en politique, tous les candidats d'ailleurs à la dernière élection présidentielle,
00:37 et nombre de présidents, à commencer par Nicolas Sarkozy qui avait fait de Rungis une forme de lieu symbolique de sa conquête du pouvoir,
00:43 eh bien se sont déplacés sur ce qui est le plus grand marché de produits frais du monde.
00:50 Emmanuel Macron y est donc depuis ce matin à 5h,
00:53 il a fait en tout cas par le coeur une façon de revenir un petit peu sur la scène intérieure qu'il avait délaissée ces dernières semaines
00:59 au profit des enjeux diplomatiques internationaux liés à la guerre en Ukraine.
01:03 Et Emmanuel Macron, très discret depuis la présentation de la réforme des retraites au début du mois de janvier par sa première ministre Elisabeth Borne,
01:10 eh bien a pris la parole pour défendre justement ce matin à Rungis, lors de cette visite, sa réforme.
01:16 C'est pas vrai de dire qu'on peut garder les mêmes âges, ça marche pas, ça marche pas cette affaire.
01:20 Donc il faut le faire de manière progressive, et c'est ce que le gouvernement enrichi du débat parlementaire permet de faire.
01:25 Et ensuite il faut dire qu'on différencie.
01:27 Et donc les gens qui commencent à travailler très tôt, on appelle les carrières longues,
01:31 les gens qui travaillent la nuit avec du froid, avec des charges, on prend en compte ces différences dans le calcul.
01:36 Mais dans l'ensemble les gens savent que oui il faut travailler un peu plus longtemps en moyenne tous,
01:41 parce que sinon on ne pourra pas bien financer nos retraites.
01:44 Et voilà donc le chef de l'État qui défend lors de cette visite à Rungis sa réforme des retraites,
01:48 en s'affichant aux côtés justement de cette France qui se lève tôt, façon d'exalter la valeur travail,
01:53 le thème sur lequel l'exécutif souhaiterait déplacer le débat.
01:57 Est-ce que ce déplacement d'Emmanuel Macron ce matin était le bienvenu utile, et quel effet politique peut-il avoir ?
02:04 - Alix Bouiagh, ça montre d'abord qu'il revient sur le terrain et le terrain de la France.
02:09 - Oui, le terrain au contact des Français, et c'est vrai qu'il revient aussi sur la valeur travail,
02:15 qui était son mantra en 2017.
02:18 Pourquoi est-ce qu'il refocalise l'attention sur le travail ?
02:23 Déjà parce qu'il y a une bonne nouvelle pour lui, c'est que ça met l'asizanie à gauche.
02:27 Parce qu'à gauche on entend quoi ? On entend le droit à la paresse de Sandrine Rousseau,
02:34 on entend Fabien Roussel qui lui prône le droit au travail,
02:37 on entend Jean-Luc Mélenchon qui prône lui le droit au temps libre.
02:40 Donc on voit qu'à gauche ils sont mal assis sur cette valeur travail.
02:44 Donc sacré du clivage.
02:46 C'est une petite musique qui a déjà été engagée d'ailleurs depuis au moins un mois,
02:50 à la fois par Bruno Le Maire, par Gérald Darmanin,
02:53 Gérald Darmanin qui, on se souvient, il y a peut-être trois semaines dans le JDD,
02:57 dénonçait un petit peu l'idée gauchiste, bobo, d'une société sans travail, sans effort.
03:05 On a aussi entendu la Première Ministre Elisabeth Borne fustiger l'éloge de loisiveté.
03:13 Donc voilà, déjà on met une pièce dans le camp d'en face,
03:16 et puis aussi on récupère au passage l'ADN de la droite,
03:19 au moment où justement il faut faire copain-copine avec les LR sur cette histoire des retraites,
03:25 c'est aussi une manière de bouger.
03:28 Et puis le dernier point aussi, c'est peut-être une certaine manière de prolonger
03:31 ce qui est en train de se passer à l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire les retraites.
03:35 Emmanuel Macron l'a dit ce matin, travaillez plus,
03:38 mais maintenant il en est aussi au "travaillez mieux".
03:41 Et travailler mieux, c'est aller au bout de ce qu'on a compris pendant cette réforme,
03:46 la pénibilité, les seniors, les femmes, d'où effectivement ce recentrage sur la valeur travail.
03:51 Adrien Becq.
03:52 Et j'ajouterais qu'Emmanuel Macron a aussi dit
03:55 "Ce n'est pas de droite ou de gauche d'aimer le travail, c'est bon pour le pays".
03:58 C'était à Rungis, la seule différence, que ce n'était pas aujourd'hui,
04:01 c'était en 2017 lors de sa campagne.
04:03 Donc vous parliez d'originalité, Renaud, effectivement ce n'est pas très original ce déplacement,
04:09 notamment pour l'accès sur la valeur travail,
04:11 mais là où c'est aussi intéressant d'un point de vue de communication pour Emmanuel Macron,
04:15 c'est que ça intervient quelques jours avant le Salon de l'Agriculture.
04:18 On savait, et l'Elysée savait, qu'il allait être interpellé au Salon de l'Agriculture sur la réforme des retraites.
04:23 Avec, on le sait, beaucoup de caméras, beaucoup de journalistes,
04:26 beaucoup de retransmissions, de retranscriptions de ce qui aura été dit à ce moment-là au Salon de l'Agriculture.
04:31 Donc c'est utile aussi, avant le Salon de l'Agriculture, éventuellement,
04:34 de faire baisser la pression avec cette visite, ce matin,
04:37 où il a déjà pu s'exprimer sur ce sujet-là, de la réforme des retraites et du travail.
04:41 Adrien Beck, Alex Bouillaguet et Renaud Delis, vous restez avec nous.
04:44 Les informés reviennent juste après le Fil Info 9h10.
04:47 Voici Valentine Lhottès.
04:48 La réforme des retraites, il n'y a pas de miracle, déclare ce matin Emmanuel Macron.
04:54 Sur le marché de Rungis, le chef de l'État défend son projet de loi pour préserver le système par répartition.
05:00 Selon lui, ça ne fait plaisir à personne, mais il faut travailler plus longtemps.
05:04 Depuis sa première condamnation, il clame son innocence.
05:08 Début pour Nicolas Zepeda, aujourd'hui, de son procès en appel à Avezoul.
05:12 Ce Chilien a été condamné à 33 ans de prison, en première instance,
05:15 pour l'assassinat de son ex-petite amie, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
05:20 Comme un parfum de guerre froide, dans l'air, le président russe depuis Moscou
05:24 et celui des États-Unis depuis Varsovie, en Pologne,
05:27 ont tous les deux prévu un discours, aujourd'hui, sur la guerre en Ukraine,
05:30 presque un an après le début du conflit.
05:33 C'est aussi le jour choisi par Taïwan pour annoncer le renforcement de ses liens militaires avec les États-Unis,
05:40 pour freiner l'expansionnisme autoritaire, dit la présidente de l'île, sans citer explicitement la Chine.
05:47 On continue de parler de ce déplacement, ce matin, d'Emmanuel Macron,
06:00 le chef de l'État au marché international de Rajis,
06:03 avec Alex Bouyagué, avec Adrien Beck et avec Renaud Delis.
06:06 Tout ce que disaient Alex Bouyagué et Adrien Beck quant aux intentions de l'Élysée
06:10 et d'Emmanuel Macron à travers cette visite, c'est évidemment juste.
06:14 Ce sont les buts poursuivis par le chef de l'État,
06:17 récupérer cette valeur travail, se positionner sur ce terrain-là,
06:21 semer comme ça la zizanie, en quelque sorte, dans le camp d'en face,
06:25 désamorcer aussi la visite au sein de l'agriculture, samedi prochain.
06:29 Le problème avec ce déplacement d'une part, et les propos,
06:32 même utilisés ce matin par Emmanuel Macron, c'est le sentiment de déjà-vu.
06:36 C'est-à-dire que la parole du chef de l'État se dévalue, en quelque sorte,
06:39 ou se dévalorise à mesure qu'on l'entend répéter les mêmes arguments.
06:42 Par exemple, il s'est référé ce matin au bon sens,
06:45 pour justifier sa réforme des retraites, en disant "c'est le bon sens d'un point de vue démographique,
06:51 il n'y a plus assez d'actifs, il y en a de moins en moins,
06:53 donc il va bien falloir travailler plus longtemps, surtout au regard de l'espérance de vie".
06:57 Sauf qu'Emmanuel Macron disait exactement l'inverse,
07:00 il y a trois ans, lors de la précédente réforme des retraites,
07:03 qui était la réforme dite "systémique",
07:05 lorsqu'il récusait, justement, l'hypothèse de prolonger le départ de l'âge légal,
07:11 de repousser l'âge légal du départ en retraite,
07:13 et il n'y a pas eu de bouleversement démographique en trois ans, entre 2019 et aujourd'hui.
07:18 Donc, le problème de la parole d'Emmanuel Macron, c'est que,
07:22 parfois, à dire tout son contraire, il a lui-même,
07:27 au cours des six années qui se sont écoulées depuis l'accès à l'Elysée,
07:32 il a lui-même parfois avancé des arguments qui contribuent à démonter son argumentaire,
07:37 aujourd'hui, en tout cas sur la réforme des retraites, c'est frappant.
07:39 Et dernier point, on voit bien qu'il y a un autre souci dans cette visite,
07:43 qui est sous-jacente, subliminale, même si Emmanuel Macron l'a aussi explicité d'ailleurs,
07:47 il y a un instant, c'est la question du pouvoir d'achat,
07:50 c'est la menace de l'inflation, avec la crainte du côté de l'exécutif que l'inflation,
07:55 notamment l'envol des prises alimentaires d'ailleurs, mais aussi celui des carburants,
08:00 s'additionnent à la colère sociale sur la réforme des retraites,
08:03 ce qui explique d'ailleurs qu'Emmanuel Macron ait sollicité un nouveau geste,
08:07 dit-il, ce matin sur le diesel, de la part des groupes pétroliers, de Total Energy en particulier,
08:12 mais là aussi, c'est du déjà vu, c'est-à-dire que, parfois, l'exécutif semble solliciter des gestes,
08:18 auprès de groupes extrêmement puissants, qui ont fait des bénéfices assez coquets ces derniers mois, ces dernières années,
08:27 sans oser, en quelque sorte, les contraindre ou légiférer, voire même, mot "honi" en macronie, les taxer.
08:34 Alex Boyaguet.
08:35 Oui, je rebondis juste sur le déjà vu. En politique, il y a quand même beaucoup de déjà vus.
08:39 Le déjà vu, ou le déjà entendu, ce n'est pas qu'il répète ce qu'il a déjà dit en 2017,
08:44 c'est qu'il répète ce que Nicolas Sarkozy a dit en 2007.
08:47 C'est-à-dire que, quand l'Elysée nous vend, ce matin, cette visite à Rungis, comme les Français qui travaillent tôt,
08:52 c'est la France qui sève tôt de Nicolas Sarkozy.
08:54 Nicolas Demorand.
08:55 C'est presque dans le texte.
08:56 Charline Vanhoenacker.
08:57 Exactement, et on s'en cache à peine.
08:58 Donc, je pense que, oui, remettre la valeur travail pour eux, c'est surtout une volonté, pour eux, c'est-à-dire pour l'Elysée,
09:05 de tourner aussi la page des retraites, de se dire, voilà, maintenant, on va passer à autre chose,
09:11 on passe à une nouvelle phase du quinquennat, cette nouvelle phase du quinquennat, elle va être centrée sur la valeur travail,
09:17 avec l'objectif du plein emploi, qui, ça, pourra être mis à son crédit à la fin de son mandat,
09:23 et puis, autrement, on va ouvrir tous les autres chantiers, ceux sur la santé, ceux sur l'éducation, la fin de vie, la réforme des institutions.
09:32 Voilà, aujourd'hui, Emmanuel Macron, il tourne la page.
09:36 Et en même temps, je rebondis sur le bon sens évoqué par Renaud, le fait, selon Emmanuel Macron,
09:41 que les Français auraient compris l'utilité et la nécessité de la réforme.
09:45 A l'évidence, ça n'est pas le cas. A l'évidence, quand on voit les chiffres donnés par l'ensemble des sondages,
09:50 les Français sont très largement opposés à cette réforme des retraites.
09:55 Donc, oui, certes, Emmanuel Macron vient sans doute à Rungis, à la fois pour expliquer,
09:59 et au fond, pour balayer un petit peu cette réforme, en disant, voilà, c'est du bon sens, tout le monde a compris que c'était nécessaire.
10:05 A l'évidence, pas. Et ça peut surtout renvoyer, en l'occurrence, l'image d'un président qui sort de son palais et de ses sommets internationaux
10:14 et qui est finalement déconnecté d'une forme de réalité des Français qui sont opposés à cette réforme.
10:21 Renaud Daly ?
10:22 Oui, je ne suis pas tout à fait certain qu'il tourne la page, qu'il espère tourner la page, peut-être,
10:26 c'est un petit peu naïf si Emmanuel Macron espère tourner la page de la réforme des retraites.
10:29 Rappelons qu'il y a une mobilisation sociale qui continue, un rendez-vous qui a été fixé le 7 mars par l'ensemble du front syndical,
10:36 que le débat parlementaire lui-même, si tant est qu'il est commencé, est loin d'être terminé, puisque le texte doit aller au Sénat.
10:44 Donc, il y a un certain nombre encore de haies à franchir avant qu'Emmanuel Macron puisse espérer tourner la page.
10:51 Ce qui frappe, en tout cas, c'est que ça illustre une permanence stratégique sur la réforme des retraites, très clairement.
10:58 C'est qu'il pense que son salut viendra de la droite, effectivement.
11:01 C'est-à-dire qu'en marchant, si j'ose dire, dans le sillage de Nicolas Sarkozy, en ressassant de façon un peu grossière,
11:09 mais c'est fait exprès, c'est vrai que c'est fait exprès, le lieu, le choix de Rungis, les propos sur la France qui se lève tôt, etc.
11:15 Tout ça, il y a un côté RIMEC, très clairement.
11:18 Ça, ça va de paire avec le fait que le gouvernement supplie, en quelque sorte, quasiment, les députés LR de soutenir sa réforme,
11:26 avec beaucoup d'incertitude, on l'a vu au vu de la fronde et des divisions internes à la droite ces dernières semaines.
11:31 Donc, très clairement, Emmanuel Macron persiste avec ce déplacement, en fait, dans cette voie-là,
11:37 pensant que, d'un point de vue arithmétique, c'est vrai, d'ailleurs, au Parlement,
11:41 le fait qu'une majorité absolue dépend du soutien ou non des députés LR et des parlementaires de la droite en général.
11:49 Et là aussi, c'est quand même une prise de risque au regard de ce qu'on a vu ces dernières semaines.
11:54 C'est-à-dire qu'il ne semble pas prendre, en tout cas, tirer des leçons de la mobilisation du Front syndical et de la mobilisation sociale dans la rue.
12:03 Et il ne semble pas résolu à redonner des signes, on va dire, du côté des syndicats, très clairement.
12:07 Il s'adresse donc à la droite. Est-ce qu'Alex Bouyagué, de votre point de vue, ça peut marcher ?
12:12 Est-ce que Nicolas Sarkozy, c'est encore une figure qui compte à droite ?
12:16 Et donc, se mettre dans ses pas, ça peut compter à droite ? Est-ce que ça peut séduire les députés LR ?
12:22 Alors, c'est compliqué. Nicolas Sarkozy, c'est encore une figure tutélaire.
12:26 C'est celui dont on dit qu'il ne fait plus de politique, dont on dit aujourd'hui, pour beaucoup de républicains de premier plan, que c'est derrière nous, qu'il faut passer à autre chose.
12:38 En attendant, quand on regarde l'agenda de Nicolas Sarkozy, on voit quoi ?
12:42 On voit qu'il continue à recevoir comme jamais, y compris ceux qui émettent quelques critiques.
12:47 Il a reçu Xavier Bertrand, il voit Laurent Wauquiez, il voit bien évidemment Éric Ciotti, patron des Républicains, Olivier Marleix, celui des Républicains à l'Assemblée Nationale.
12:58 Donc, effectivement, il s'est "planté" sur sa stratégie de coalition gouvernementale.
13:03 Lui, il voulait vraiment aller jusqu'au bout du processus au début du second mandat d'Emmanuel Macron.
13:10 Il n'a pas été suivi, mais il reste quand même un homme écouté, dont certains aimeraient bien tourner la page, mais dont on a bien du mal à tourner la page.
13:18 Et l'épisode Aurélien Pradié au sein des Républicains, Adrien Becq ?
13:23 J'allais vous parler d'Aurélien Pradié, justement, pour vous dire quand même que parmi ceux qui appellent à rompre avec Nicolas Sarkozy chez les Républicains,
13:31 il y a précisément Aurélien Pradié et d'autres jeunes députés.
13:36 Donc, l'effet d'une visite d'Emmanuel Macron sur le thème, enfin, un peu en version Nicolas Sarkozy à Rungis, je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment existant.
13:45 Que ça laisse des traces à droite, sans doute, mais là, à la rigueur, ça c'est un sujet qu'il faudra aborder plus tard.
13:52 En revanche, certains dans la majorité essaient de se convaincre que, au moins, le fait qu'Aurélien Pradié ait été limogé de son poste,
13:59 eh bien, amène une clarification au fond et permet peut-être de sécuriser les votes d'une partie des députés LR.
14:06 Ça reste évidemment quand même à prouver.
14:08 Adrien Becq, Alex Bouillaguet, Renaud Delis, vous restez avec nous, on va parler dans un instant du Covid et de l'interdiction vaccinale,
14:15 l'obligation vaccinale plutôt, qui est faite aux soignants pour exercer. Est-ce qu'elle pourrait bientôt être levée ?
14:20 On se pose la question dans un instant, 9h20, voici le Fil info avec Valentine Letez.
14:25 Dans une quarantaine de minutes, le discours très attendu du président russe Vladimir Poutine,
14:31 quasiment un an après le début de la guerre en Ukraine, comme une forme de réponse,
14:35 son homologue américain en visite en Pologne prendra lui aussi la parole pour réaffirmer la détermination des Occidentaux.
14:42 Cette guerre, vous le savez, entraîne avec elle les prix de l'énergie.
14:46 Ce matin, Emmanuel Macron appelle donc les grands producteurs de diesel comme Total Energy à proposer un nouveau geste sur le prix du carburant.
14:54 Il n'est pas tombé de véritable pluie en France depuis 31 jours et sans précipitation encore aujourd'hui,
15:00 comme le prévoit Météo France, le record de la plus longue séquence sans pluie sera battu.
15:05 La suite des 8e de finale allée de la Ligue des champions de foot avec deux matchs à 21h.
15:11 Francfort reçoit Naples et Liverpool accueille le Real Madrid, l'affiche de la finale de l'an dernier.
15:17 France Info. Les informés. Renaud Dely. Laurence Annechal.
15:27 Toujours avec Alix Bouillaguet, avec Adrien Bec et avec Renaud Dely. Je l'évoquais à l'instant, Renaud, on va parler du Covid.
15:34 Et oui, avec un projet d'avis qui a été rendu public hier par la Haute Autorité de Santé.
15:39 Un projet d'avis qui envisage la levée de l'obligation vaccinale contre le Covid qui était imposée aux professionnels de santé,
15:46 aux soignants, au bout de 18 mois de bras de fer sur ce sujet, entre le gouvernement et une partie des soignants,
15:52 en tout cas ceux qui refusaient cette obligation vaccinale et dont nombre, qui ont d'ailleurs été suspendus d'activité à l'hôpital
15:59 parce qu'ils refusaient d'être vaccinés. Ce n'est pas un avis définitif. L'avis définitif sera rendu seulement dans un mois.
16:06 Mais on se souvient que ce débat a suscité souvent des oppositions extrêmement violentes et mouvementées,
16:13 notamment d'ailleurs à la fin du mois de novembre, une proposition de loi du groupe des Insoumis à l'Assemblée nationale
16:18 qui visait à réintégrer les soignants non vaccinés à l'hôpital, qui avait été soutenue par de nombreux bancs de l'opposition,
16:25 y compris le Rassemblement National. Et d'ailleurs, c'était la majorité, les députés de la majorité,
16:29 qui avait multiplié les manœuvres d'obstruction pour éviter que ce texte ne soit finalement adopté,
16:34 dans une ambiance tumultueuse et de brouhaha. Un événement, donc une séance extrêmement tumultueuse
16:42 sur laquelle était revenu le lendemain, donc c'était il y a trois mois, la fin du mois de novembre,
16:45 le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester.
16:48 Au moment où la crise Covid et la circulation du virus repartent à la hausse, où il y a une épidémie de bronchiolite,
16:56 où la grippe aussi est en pleine accélération, c'est grave de réintégrer des personnels non vaccinés.
17:03 Donc ça c'était il y a trois mois, c'était au moment de ce débat tumultueux à l'Assemblée.
17:07 Trois mois plus tard, donc, cette obligation vaccinale est en passe d'être levée.
17:11 Est-ce que ça veut dire, au regard de l'argumentaire qui était développé par le gouvernement à l'époque,
17:14 que finalement l'épidémie de Covid est terminée si on peut envisager de lever cette obligation vaccinale des soignants ?
17:21 Je précise, vous l'avez dit, que l'avis de la Haute Autorité de Santé sera rendu définitivement le mois prochain.
17:27 À la fin du mois de mars.
17:29 Ça sert à quoi finalement, Lix Bouillaguet, aujourd'hui, de réintégrer les soignants non vaccinés pour le gouvernement politiquement ?
17:34 C'est vrai que c'est un sujet qui est sensible, et qui est notamment du côté du Rassemblement national et de la France insoumise,
17:40 qui ne cesse effectivement de réclamer ce retour des soignants.
17:43 C'est aussi un sujet sensible. Il y a eu un nombre de recours incalculables devant la justice.
17:49 Ils ont tous été retoqués, y compris devant le Conseil d'État.
17:54 Le dernier espoir pour les requérants, c'est la Cour des droits de l'homme.
17:59 Ils ont jusqu'au, je crois, 29 avril, pour déposer un dernier recours.
18:04 Pourquoi est-ce qu'à mes yeux, c'est un peu obsolète ? C'est un peu ce qu'amorce la Haute Autorité de Santé.
18:11 C'est que le contexte a changé. Nous ne sommes plus en épidémie.
18:15 Et puis surtout, nous avons appris...
18:17 En phase aiguë de l'épidémie.
18:18 En phase aiguë de l'épidémie. Et surtout, nous avons appris à vivre avec le Covid.
18:21 Le Covid fait désormais partie de notre environnement.
18:25 La vie ne s'arrête plus à partir du moment où il y a même un pic de Covid.
18:29 On l'a vu quand même sur cette dernière année.
18:31 Et puis aussi, peut-être, je ne sais pas si c'est un des arguments, mais il y a aussi un manque de bras à l'hôpital.
18:37 On ne sait pas exactement combien de personnel a été exclu pendant cette période-là.
18:42 Les chiffres ne sont pas tout à fait les mêmes si on entend Olivier Véran ou si on entend la Fédération hospitalière de France.
18:48 La Fédération hospitalière de France, en novembre dernier, elle pointait 4000 soignants sur les 1,2 millions d'agents.
18:59 Et ce que dit François Brune, ministre de la Santé, c'est à peu près 500 infirmiers.
19:03 C'est ce que disait aussi Olivier Véran.
19:06 Après, je pense, le dernier point, c'est aussi, regardons ce qui se passe en Europe, avec la Hongrie, la France,
19:11 c'est le dernier pays européen à ne pas avoir réintégré ses soignants.
19:16 Est-ce que c'est la marge de l'histoire ?
19:18 En tout cas, on sait que souvent, les avis de la Haute Autorité de Santé sont suivis par le gouvernement.
19:23 Oui, et d'ailleurs, le gouvernement avait dit "on attend l'avis de la Haute Autorité de Santé avant, finalement, de se prononcer".
19:29 Donc, effectivement, c'est dans ce sens-là que ça risque d'arriver à nouveau.
19:33 Ce qu'on pourrait déplorer, ceci dit, c'est que le débat se soit déroulé de façon très, très antagoniste, un petit peu à la française, j'allais dire.
19:40 C'est-à-dire avec un gouvernement qui explique que ceux qui ne se sont pas fait vacciner sont des fous, si l'on veut.
19:46 À l'inverse, ceux qui ne se sont pas fait vacciner, qui expliquent que de toute façon, le vaccin est quelque chose de terrible, etc.
19:53 Bon, voilà, enfin, on ne va pas revenir sur les arguments des antivax.
19:56 Quand il y a eu ces propositions de loi déposées que Renaud évoquait tout à l'heure,
19:59 les personnes de la majorité, les personnalités de la majorité ont parlé de propositions inconscientes, de causes honteuses.
20:05 Donc, c'est vrai que forcément, derrière, ça paraît difficile d'apaiser tout ça.
20:11 Et pourtant, j'en tiens pour preuve les propos de bon sens d'Alex Bouiaguet à l'instant, la France est le dernier pays d'Europe à ne pas avoir réintégré ses soignants.
20:21 On a tous globalement compris que le vaccin avait une efficacité, d'ailleurs, dans le même avis, la HHS le dit, avait une efficacité très limitée contre la transmission.
20:30 Par conséquent, un soignant vacciné va probablement quand même contaminer des soignants s'il est malade.
20:37 Il se pose quand même une dernière question, celle de l'acceptation de ces soignants non vaccinés parmi les médecins.
20:44 Et c'est vrai que quand on parle avec des médecins ou des soignants, ils vous expliquent qu'ils ne sont pas forcément ravis de voir revenir des personnes
20:51 qui n'ont absolument pas voulu se faire vacciner, qui ont été prêts à perdre leur travail pour ça.
20:56 C'est un des problèmes, effectivement, au sein même du personnel de soignants.
20:59 Il peut y avoir une fracture, en quelque sorte, entre l'écrasante majorité qui se sont fait vacciner
21:03 et de voir revenir certains soignants qui, eux, avaient refusé et étaient réfractaires jusqu'au bout.
21:07 Ça peut être aussi un problème pour des patients.
21:09 Si cette obligation vaccinale avait été dictée, c'était quand même d'abord pour protéger les patients.
21:14 C'est vrai que la population concernée aujourd'hui est "minime", de surcroît, parce que nombre de ces soignants non vaccinés
21:21 qui ont été suspendus ont depuis changé d'activité.
21:23 Il y en a beaucoup qui ont quitté même les professions de santé.
21:25 Donc ça ne va pas concerner grand monde.
21:27 Mais ce n'est pas aussi simple que ça, je pense, y compris en termes de principe.
21:30 C'est ça aussi, parce qu'Alix Bouillaguet a raison, comme souvent, comme toujours, j'allais dire,
21:34 quand elle dit qu'on a appris à vivre avec l'épidémie.
21:36 C'est vrai, aujourd'hui.
21:37 Mais sauf qu'on a appris à vivre avec l'épidémie, justement, grâce au vaccin.
21:40 C'est le vaccin qui a contribué à banaliser les diverses vagues de Covid qu'on a subies ces derniers mois.
21:45 Et donc le signe envoyé, c'est quand même un signe de relativité quant à l'importance du vaccin.
21:50 Renaud Delis, merci beaucoup pour les informer du matin.
21:53 Alix Bouillaguet, merci.
21:54 Éditorialiste politique à France Info, Canal 27, votre interview politique tous les matins à 7h50.
21:59 Et merci à Adrien Beck, service politique de France Info.
22:02 Les informer reviennent ce soir 20h. D'ici là, bonne journée à tous.