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Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de 90 minutes info week-end en direct sur
00:00:05 CNews avec nos débats et nos invités Jean-Michel Fauvergue.
00:00:08 Bonjour Jean-Michel Fauvergue.
00:00:09 Bonjour Lionel.
00:00:10 Et bienvenue Georges Fenech.
00:00:11 Bonjour.
00:00:12 Et avec nous également Ludovine Delarocher.
00:00:13 Bonjour Ludovine Delarocher.
00:00:14 Bonjour Lionel.
00:00:15 Et Noémie Schultz pour le service police justice de CNews.
00:00:18 Dans quelques instants des développements et des détails.
00:00:20 Mais d'abord un point sur l'actualité avec Mathieu Deveze.
00:00:23 Pierre Palmade visé par une enquête pour pédopornographie, c'est une information
00:00:30 du parquet de Paris.
00:00:31 L'enquête a été ouverte hier après un signalement effectué auprès des services
00:00:35 de police.
00:00:36 L'auteur de ce signalement doit être entendu par la brigade de protection des mineurs.
00:00:39 Pierre Palmade a également été mis en examen vendredi pour homicides et blessures involontaires.
00:00:44 Le comédien a causé un grave accident routier après avoir consommé plusieurs drogues.
00:00:48 Un thème traité bien sûr dans 90 minutes info.
00:00:51 La popularité d'Emmanuel Macron au plus bas depuis 3 ans, c'est le résultat d'un
00:00:56 sondage IFOP pour le journal du dimanche.
00:00:58 32% des français se disent satisfaits de l'action du chef de l'état.
00:01:02 Sa cote de popularité a perdu 2 points en février.
00:01:05 Enfin menacée par le cyclone Freddy, la Réunion passe ce soir en alerte orange.
00:01:10 Des rafales de vent allant jusqu'à 310 km/h sont attendues.
00:01:14 Tous les établissements scolaires, des crèches à l'université resteront fermés demain.
00:01:17 Mais la vie économique de l'île se poursuit et les déplacements restent autorisés.
00:01:22 Une enquête pour détention d'images à caractère pédopornographique visant l'humoriste
00:01:28 Pierre Palmade a été ouverte.
00:01:31 Ce sont les dernières informations.
00:01:33 On a appris à la mi-journée que le parquet de Paris avait ouvert cette enquête préliminaire.
00:01:38 L'enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs.
00:01:40 Cette enquête fait suite à un signalement fait hier seulement par un homme qui s'est
00:01:47 rendu à la police et qui a expliqué détenir des éléments prouvant que Pierre Palmade
00:01:52 a pu consulter ou détenir des images à caractère pédopornographique.
00:01:56 On précise que cette enquête débute tout juste puisque le signalement a été fait
00:01:59 hier, que cet homme n'a même pas encore été entendu par les enquêteurs de la BPM,
00:02:03 la brigade de protection des mineurs.
00:02:05 Évidemment, on peut imaginer que son témoignage a été jugé suffisamment crédible pour
00:02:10 qu'il y ait l'ouverture de cette enquête préliminaire.
00:02:13 Mais à ce stade, il est vraiment impossible d'en dire plus sur ce qui pourrait être
00:02:17 reproché à Pierre Palmade.
00:02:19 Il faudra être prudent et mesurer au moment où l'on parle en direct sur CNews.
00:02:23 On en sait plus en revanche sur le profit judiciaire de l'un des passagers de la voiture
00:02:27 de Pierre Palmade.
00:02:28 Oui, vous savez, il y avait deux hommes dans cette voiture qui avaient pris la fuite.
00:02:32 L'un d'eux, Sambou G, est un homme de 34 ans.
00:02:35 Et on sait que cet homme, qui jusqu'à il y a très peu de temps était totalement
00:02:40 inconnu des services de police et de justice, a été condamné, huit jours seulement avant
00:02:44 l'accident, pour trafic de stupéfiants.
00:02:47 Le jeudi 2 février, le tribunal correctionnel de Paris l'a donc condamné à une peine
00:02:50 de 12 mois de prison assortie d'un sursis probatoire de deux ans.
00:02:53 C'est une période au cours de laquelle il n'avait pas le droit de rencontrer un certain
00:02:57 nombre de personnes, notamment ses co-accusés, les personnes qui avaient été condamnées
00:03:00 avec lui dans le cadre de cette affaire de trafic de stupéfiants, mais aussi Pierre
00:03:05 Palmade.
00:03:06 Pierre Palmade, qui lui, n'avait pas été jugé ni renvoyé dans cette affaire, mais
00:03:09 qui avait été entendu comme témoin parce que sa carte bleue avait été retrouvée,
00:03:14 semble-t-il que G avait en possession la carte bleue de Pierre Palmade.
00:03:19 Deux choses importantes à préciser.
00:03:20 D'abord, c'est que cette condamnation n'était pas effective au moment de l'accident.
00:03:27 Vous savez, quand vous êtes condamné, vous avez un délai de dix jours pour faire appel
00:03:31 éventuellement de cette condamnation.
00:03:33 Et pendant ce délai de dix jours, votre condamnation n'est pas effective, sauf si l'exécution
00:03:38 provisoire est décrétée par le magistrat.
00:03:40 Tout ça est un petit peu technique, mais ça veut dire que sinon, pendant ce délai,
00:03:44 en attendant l'appel, ça n'est pas effectif.
00:03:46 C'était le cas puisque l'accident a eu lieu huit jours après.
00:03:50 Et puis un autre point, c'est que par ailleurs, un des condamnés et le parquet de Paris avaient
00:03:55 fait appel de cette condamnation, de ce jugement.
00:03:59 Et donc, c'est comme si on repartait à zéro puisqu'il y aura à l'avenir un nouveau
00:04:04 procès pour ce trafic de stupéfiants.
00:04:06 Merci pour ces précisions.
00:04:07 En effet, il faut bien comprendre, Jean-Michel Fauvert, que le début de l'affaire et encore
00:04:10 aujourd'hui, avait pris une tournure, une dimension médiatique.
00:04:13 Là, on est vers un tournant plutôt judiciaire.
00:04:17 Malheureusement, on est tout à fait dans un tournant judiciaire avec l'enquête ouverte
00:04:22 toujours pour homicide.
00:04:23 Je le note.
00:04:24 On se posait la question de savoir si ça allait basculer sur des coups et blessures
00:04:30 plutôt que sur l'homicide.
00:04:31 On est toujours sur un homicide.
00:04:33 Pour l'instant, en tout cas, avec un contrôle judiciaire très resserré depuis Palma, puisque
00:04:40 ça se fait par bracelet électronique.
00:04:42 C'est la mesure juste avant la mise en détention provisoire.
00:04:47 Moi, je suis, et surtout après les renseignements que vient de donner Noemi, je suis toujours
00:04:54 aussi étonné des mesures qui n'ont pas été prises à l'encontre des deux passagers.
00:05:00 Je ne sais pas si la personne que vous visiez tout à l'heure, Noemi, c'est celui qui
00:05:07 est en situation irrégulière.
00:05:08 Non, ce n'est pas le même.
00:05:09 C'est l'autre.
00:05:10 Non, ce n'est pas le même.
00:05:11 Lui est français.
00:05:12 Toujours est-il que sur ces deux personnes-là, il n'y a aucune mesure coercitive puisqu'ils
00:05:18 sont témoins assistés.
00:05:19 Je parle sous le contrôle de Georges.
00:05:22 Et donc, on a un étranger en situation irrégulière qui n'a aucune mesure de contrôle.
00:05:28 Donc, voilà, on est sur le début de l'affaire.
00:05:31 On voit que ces affaires en déclenchent d'autres.
00:05:34 Sans doute par un système qui est bien connu.
00:05:36 C'est un système de prise de conscience d'un certain nombre de choses et d'accusations
00:05:40 diverses et variées.
00:05:41 Peut-être qu'on apprendra trop encore des choses, mais il faut être très prudent sur
00:05:45 ça.
00:05:46 Absolument.
00:05:47 D'autres développements à venir, bien sûr, concernant cette enquête sur l'antenne
00:05:50 de CNews.
00:05:51 Il y a aussi le phénomène de l'addiction à la drogue pour Pierre Palmade, qui est donc,
00:05:54 comme vous le disiez, Jean-Michel, mis en examen pour homicide involontaire et blessure
00:05:58 involontaire par conducteur sous l'emprise de produits stupéfiants, placé sous contrôle
00:06:02 judiciaire, assigné à résidence à l'hôpital Paul-Brousse de Julesville-Juif, en région
00:06:06 parisienne.
00:06:07 Cette mesure s'applique pour les six prochains mois.
00:06:09 Quel est le traitement ? Que va suivre l'humoriste dans ce service d'addictologie ?
00:06:13 Maureen Vidal.
00:06:15 L'admission dans un centre d'addictologie, l'une des principales solutions pour sevrer
00:06:20 un addict, selon les experts.
00:06:21 Par exemple, dans le cas de Pierre Palmade, la justice a choisi de l'interner afin de
00:06:26 lui octroyer des soins concernant sa dépendance.
00:06:29 Une bonne décision, selon cet addictologue.
00:06:31 « Dans ce cas-là, ça paraît tout à fait approprié.
00:06:35 Et bien sûr, dans tous les cas où la justice demande des soins, quand c'est approprié,
00:06:44 ça donne un endroit où on va discuter les problématiques, faire accompagner les gens
00:06:50 à travers leurs problématiques.
00:06:51 » Le sevrage d'un addict est possible, mais
00:06:53 pour ce faire, il faut une thérapie sur le long terme.
00:06:56 « Ça prend du temps de changer en soi, puis ça prend du temps de changer autour de soi.
00:07:04 Effectivement, c'est du long terme.
00:07:06 » Une longue thérapie, mais aussi une grande
00:07:09 résilience.
00:07:10 « La cocaïne, c'est vraiment psychologique.
00:07:11 On a la chance de pouvoir se sevrer facilement.
00:07:14 Le plus dur étant de rester abstinent, c'est pas d'arrêter.
00:07:18 » Chaque année, la surdose de drogue illicite
00:07:20 est la cause de 343 décès.
00:07:22 Les stupéfiants sont présents dans près d'un quart des accidents mortels de la route.
00:07:27 « L'addiction à la drogue, à l'alcool, c'est une maladie qui doit être traitée
00:07:33 comme telle, parce que c'en est une.
00:07:35 Même si, malheureusement, cette addiction est au cœur d'une affaire médiatique et
00:07:40 judiciaire avec une personnalité.
00:07:42 » Ce sont des personnes qui, pour différentes
00:07:44 raisons de stress, de pression, de tempérament addictif, ça compte énormément aussi.
00:07:49 Les cerveaux ne sont pas identiques les uns aux autres.
00:07:52 Pierre Palma disait lui-même que l'argent, la réussite, avaient été pour lui des facteurs
00:07:58 déterminants.
00:07:59 Quand il a commencé à descendre ce toboggan, malheureusement, et on voit bien que c'est
00:08:04 un toboggan qu'il est très difficile de remonter.
00:08:07 Et oui, ce sont des personnes, à l'évidence, malades, qui ont besoin d'être accompagnées,
00:08:11 entourées.
00:08:12 J'entendais des témoignages, dont celle de cette jeune femme qu'on vient de revoir
00:08:17 dans quelques instants, entourée de soignants, d'autres personnes concernées qui essayent
00:08:22 aussi de s'en sortir, et puis de leur famille.
00:08:24 De la famille, alors Pierre Palma était-il entouré ? Alors, il a une sœur, c'est
00:08:31 ce qu'on a vu dans ce qui est ressorti au fil de cette histoire, de ce drame.
00:08:36 Mais est-ce qu'il vivait avec des personnes qui étaient en mesure, ou a-t-il su faire
00:08:42 appel à des personnes qui pouvaient être à ses côtés ? Parce que malgré tout, il
00:08:46 a tenté des cures de désintoxication, il voulait sans cesse s'arrêter, il retombait.
00:08:52 C'est assez poignant de lire, au fil des interviews qu'il a pu faire, ce qu'il
00:08:57 en disait.
00:08:58 Mais en même temps, cela ne dédouane pas de la responsabilité.
00:09:01 D'autant qu'il a déclaré précédemment qu'il serait addict à la drogue et à
00:09:06 l'alcool depuis sa vie.
00:09:08 Alors, ce sont des déclarations en effet, mais elles prennent sens aujourd'hui.
00:09:11 Oui, et puis j'ajoute que ça ne dédouane pas de la responsabilité.
00:09:15 Néanmoins, je pense que c'est très important de la décision d'aller conduire ou mener
00:09:19 telle ou telle activité qui peut être dangereuse pour d'autres, sous drogue, sous alcool,
00:09:26 etc.
00:09:27 Il peut y avoir aussi l'addiction au sexe dans cette affaire, avec le tournant que cela
00:09:31 prend et les révélations, ou en tout cas les informations à confirmer encore, qui
00:09:35 nous sont parvenues.
00:09:36 Doit-on, Georges Fenech, être plus ferme encore avec les consommateurs de drogue, quels
00:09:40 qu'ils soient d'ailleurs, c'est-à-dire à la lumière de cette affaire, médiatiser,
00:09:45 légiférer et prendre des sanctions encore plus lourdes pour la consommation de cocaïne
00:09:49 notamment ?
00:09:50 Il faut quand même bien se dire que l'usager de produits stupéfiants est à la fois un
00:09:57 malade et un délinquant, puisque c'est un délit.
00:10:02 L'usage est encore un délit, il faut quand même le rappeler.
00:10:04 L'usage répété.
00:10:07 Donc, il faut traiter ces consommateurs usagers qui sont souvent eux-mêmes un petit peu revendeurs
00:10:13 pour payer leur propre consommation.
00:10:16 Il faut donc une double action.
00:10:19 Il faut une action judiciaire, évidemment, puisque c'est un interdit, puni par la loi,
00:10:23 mais il faut aussi prendre en considération cette dimension pathologique de ce délinquant
00:10:29 qui souffre d'une addiction et il faut donc une prise en charge sanitaire.
00:10:34 C'est là sans doute que notre société est faible et on n'a pas suffisamment de moyens
00:10:39 si vous voulez pour traiter.
00:10:40 Et pourtant, c'est quand même la dimension la plus importante.
00:10:43 Donc, c'est cette double dimension chez l'usager.
00:10:47 C'est à la fois le délit, mais aussi la pathologie qu'il faut prendre en compte.
00:10:51 Et puis, c'est le rapport ou l'image que renvoie la drogue, que ce soit le cannabis
00:10:55 ou la cocaïne, puisque là, on parle de cocaïne, Jean-Michel Fauverg, qui semble être une
00:10:59 drogue facile d'accès, de consommation facile, qui est considérée comme festive.
00:11:04 Alors, à une certaine époque, le milieu du showbiz, de la jet set, aujourd'hui, c'est
00:11:08 monsieur et madame tout le monde, apparemment.
00:11:10 Effectivement, ça, c'est largement, si je peux me permettre ainsi ce terme-là, vulgarisé.
00:11:15 Je rappelle d'ailleurs qu'en 2022, et ça, c'est des chiffres qui ont été donnés par
00:11:20 le ministère de l'Intérieur, il y a eu 20 millions de tonnes de cocaïne qui ont été
00:11:29 saisies.
00:11:30 Donc, on est sur un vrai marché avec une provenance d'Amérique du Sud et qui arrive
00:11:39 dans les ports d'une manière générale, sauf celle qui transite par l'aéroport de
00:11:43 Cayenne-Rochambeau et qui arrive incorporée par les trafiquants de cocaïne.
00:11:50 Il y a un vrai marché aujourd'hui et c'est en train de se vulgariser, malheureusement.
00:11:55 Mais je tiens à dire aussi que ça se vulgarise dans un périmètre qui est un périmètre
00:12:02 de consommation importante en France.
00:12:04 On doit être le premier ou le deuxième pays européen à consommer le plus de drogue.
00:12:09 Donc, il faut en être conscient.
00:12:11 Donc, on a un marché de consommateurs de drogue important.
00:12:15 17 millions de personnes auraient goûté au moins une fois au cannabis.
00:12:20 Au cannabis.
00:12:21 Moi, je peux vous dire qu'au cours de l'année 2022, 600 000 personnes ont consommé au moins
00:12:26 une fois de la cocaïne.
00:12:27 Ça veut dire que la consommation a été multipliée par quatre en 20 ans.
00:12:31 Il y a eu une véritable évolution.
00:12:33 C'est presque un phénomène sociologique.
00:12:36 Oui, il commence à toucher absolument tous les groupes sociaux, j'allais dire tous
00:12:42 les secteurs professionnels, en tout cas toute la société de plus en plus largement.
00:12:45 Il faut préciser aussi que la cocaïne n'a pas véritablement de traitement.
00:12:50 On peut l'arrêter et ce qu'il faut, c'est de ne pas reprendre, ne pas réessayer.
00:12:55 Son arrêt n'a pas d'effet absolument majeur, mais c'est de ne pas en reprendre
00:12:59 qui est le plus difficile, ce qui est très différent de l'héroïne.
00:13:02 Mais néanmoins, il n'y a pas de traitement médical à proprement parler, de substance
00:13:06 qui aide à en sortir.
00:13:07 Donc, c'est surtout de l'accompagnement.
00:13:08 Mais ce que je voulais rappeler quand même, c'est que Pierre Palmade, c'était la cocaïne
00:13:13 et des drogues liées, des drogues de synthèse liées à la pratique du chemsex.
00:13:18 Vous parliez d'addiction au sexe.
00:13:19 Il y a bien là des facteurs convergents qui lui faisaient mener une vie qui, à l'évidence,
00:13:30 était loin, n'était plus en mesure d'assumer de responsabilités vis-à-vis des autres.
00:13:35 Juste un mot encore Jean-Michel Fauvergue et après j'aimerais qu'on écoute Gérald
00:13:39 de Darmanin justement.
00:13:40 Juste, si vous pouvez me corriger sur les chiffres que j'ai donnés, ce n'est pas
00:13:42 20 millions de tonnes, c'est 20 tonnes de cocaïne.
00:13:46 Ce qui est déjà considérable.
00:13:48 On l'avait corrigé.
00:13:49 On l'avait corrigé de fait, en effet, même si nous ne sommes pas spécialistes de ce
00:13:53 genre d'activité, évidemment.
00:13:55 L'accident provoqué par Pierre Palmade toujours avec des répercussions et puis des déclarations
00:14:02 de politique de Gérald de Darmanin, notamment dans le JDD aujourd'hui suite à ce drame,
00:14:05 le ministre de l'Intérieur veut retirer immédiatement le permis de conduire à ceux
00:14:10 qui conduisent sous drogue ou sous alcool et il l'a répété encore une fois, il faut
00:14:14 sanctionner ceux qui sont fautifs lors de son déplacement en Corse à Cortey aujourd'hui.
00:14:19 Je souhaite qu'on ait une sécurité routière de bon sens.
00:14:23 Quelle est cette idée ? C'est-à-dire que nous puissions arrêter d'embêter tous
00:14:27 ceux qui vont travailler le matin et le soir et qui parfois, à quelques kilomètres près,
00:14:33 se font retirer des points sur leur permis alors qu'ils vont travailler et qu'ils respectent
00:14:37 les règles de la République et puis en même temps être beaucoup plus durs envers ceux
00:14:41 qui prennent, comme on l'a vu très récemment dans cette affaire dramatique et médiatique,
00:14:45 qui choquent tous les Français bien légitimement, qu'on soit beaucoup plus durs avec ceux qui
00:14:48 conduisent sous l'emprise évidemment de drogue, de stupéfiants ou d'alcool bien évidemment.
00:14:54 Donc la proposition est assez simple, suppression, retrait du permis, retrait des 12 points lorsqu'on
00:14:59 conduit sous stupéfiants et accepter l'idée que même si on garde la morde, on puisse
00:15:04 arrêter de retirer les points pour les personnes qui ont fait un excès de vitesse de moins
00:15:08 de 5 km/h.
00:15:09 Suppression du permis immédiate en cas d'alcoolémie ou d'être sous l'emprise de la drogue,
00:15:17 est-ce que c'est possible ? On en parle avec nos invités.
00:15:19 Mais d'abord, en duplex avec nous, Pierre Chasseret, délégué général de 40 millions
00:15:22 d'automobilistes.
00:15:23 Bonjour Pierre Chasseret.
00:15:24 On note également qu'il y a eu à peu près 3000 morts par an sur la route à cause,
00:15:30 d'abord de la vitesse, puis de l'alcool et après de la drogue.
00:15:33 Est-ce que c'est une mesure donc indispensable qu'est en train de proposer Gérald Darmanin ?
00:15:38 Bon alors déjà, on va revenir sur les chiffres purement factuels.
00:15:42 Il y a les excès de vitesse, la vitesse excessive par rapport à la réglementation, c'est
00:15:47 encore autre chose.
00:15:48 Et l'État a bien mêlé toutes les causes d'accident pour donner la sensation qu'il
00:15:51 faut justifier la mise en place des radars sur le territoire.
00:15:55 La réalité, c'est que la conduite sous l'emprise d'addiction, que ce soit l'alcool
00:16:00 ou les stupéfiants, c'est évidemment la première cause de mortalité sur les routes.
00:16:06 Évidemment.
00:16:07 Et là, la mesure que propose Gérald Darmanin, c'est une mesure plutôt en réponse politique
00:16:14 à un accident qui a tous touché notre émotivité.
00:16:17 J'en parlais avec mon papa encore il y a deux jours.
00:16:20 Pourquoi je vous raconte cette histoire ? Parce que sa première réaction a été de me dire
00:16:24 il faut lui enlever le permis.
00:16:25 Et évidemment, ce que propose Gérald Darmanin est une mesure de bon sens.
00:16:30 Le problème, c'est que ça ne fonctionne pas.
00:16:33 Pourquoi ? Parce que pour retirer le permis de quelqu'un qui est sous l'emprise de
00:16:37 stupéfiants, il faut l'avoir contrôlé positif.
00:16:40 Des contrôles, il n'y en a pas.
00:16:43 Il y en a très peu.
00:16:44 À l'échelle du nombre de kilomètres parcourus par les automobilistes, je vais poser une
00:16:49 question à tous ceux qui nous regardent.
00:16:50 Qui a déjà été confronté à un contrôle stupéfiant ? Personne.
00:16:57 Donc, c'est une mesure qui ne sert à rien là-dessus.
00:17:00 Ensuite, donc déjà, n'évite pas l'accident.
00:17:02 Une fois que l'accident a eu lieu, ou même, admettons, on arrive à prendre quelqu'un,
00:17:07 on lui retire son permis.
00:17:08 En France, vous avez un million d'automobilistes qui roulent sans permis de conduire parce
00:17:16 qu'on leur a retiré et ils roulent quand même.
00:17:19 C'est-à-dire qu'on n'a pas réglé le problème parce qu'en fait, l'État a tellement
00:17:23 tout misé en France sur la répression des petits excès de vitesse, parce que c'est
00:17:28 ça la France, 95% des excès de vitesse sont des excès de moins de 20 km/h.
00:17:32 On a tellement tout misé sur les radars, l'automatisation du système, qu'aujourd'hui
00:17:37 on est en sous-effectif des forces de l'ordre pour faire de la vraie sécurité routière
00:17:41 sur les routes.
00:17:42 Le dernier point sur lequel Gérald Darmanin ne dit pas tout, c'est qu'aujourd'hui,
00:17:47 le retrait de permis pour quelqu'un qui est pris sous stupéfiants, ça existe déjà.
00:17:52 Vous avez déjà une rétention du permis, une suspension provisoire du permis de conduire
00:17:57 dans l'attente d'une comparution devant le juge pour des faits délictuels.
00:18:01 Et la conduite sous l'emprise de stupéfiants est un délit.
00:18:05 Donc en fait, ça existe déjà.
00:18:07 Il est juste en train d'apporter une réponse politique à un problème qui a suscité l'émotion
00:18:12 de tous.
00:18:13 Parce qu'une chose est certaine, on veut tous, tous les Français, veulent qu'il n'y ait
00:18:18 plus de personnes sous l'emprise d'addiction, quels qu'elles soient, alcool, stupéfiants,
00:18:22 sur les routes, parce que c'est ça la première cause de mortalité sur les routes.
00:18:26 Et c'est bel et bien ça.
00:18:28 Alors certes, Gérald Darmanin essaie de faire le petit cadeau aux automobilistes à côté
00:18:32 en disant "on va pas retirer les points pour les excès de moins de 5 km/h, mais on garde
00:18:37 l'argent parce que l'amende, elle est profitable pour l'État".
00:18:40 Donc pourquoi pas, Tralien, sauf que cette mesure qu'il nous annonce aujourd'hui, il
00:18:44 nous l'annonce quand même depuis juin 2022.
00:18:47 Donc il serait peut-être temps de la mettre en place.
00:18:49 Alors elle est peut-être dans l'émotion, en effet, Pierre Chasseret, il est vrai.
00:18:53 Et c'est bien de savoir que c'est à cause de la drogue qu'il y a plus de morts sur la
00:18:58 route, même si la vitesse peut y être associée.
00:19:01 Mais vous admettrez tout de même qu'il y a aussi une augmentation des condamnations
00:19:06 pour conduite sous emprise de la drogue.
00:19:09 Donc ce sont donc les contrôles qu'il faut renforcer, à vous écouter, plutôt que de
00:19:12 prendre des sanctions légiférées.
00:19:14 Puisque la sanction existe déjà et qu'on est en train d'enfoncer une porte ouverte
00:19:20 avec un pied de biche, ce qu'il faut mettre en place, ce sont de véritables contrôles.
00:19:24 Par contre, je voudrais lancer un appel à toutes les forces de l'ordre qui nous regardent
00:19:27 actuellement, les gendarmes, les policiers qui ont du mal à assurer la sécurité de
00:19:32 notre pays.
00:19:33 Aujourd'hui, ils n'ont plus le temps de faire de la sécurité routière.
00:19:36 Et pourtant, ça, c'était de la pédagogie.
00:19:38 Lorsque vous avez un être humain qui vous arrête pour un comportement véritablement
00:19:41 dangereux, ça c'est une police de la route, c'est ce qui mettrait tout le monde en sécurité.
00:19:46 Lutter contre les vrais comportements délictuels et arrêter effectivement, comme le dit Gérald
00:19:51 Darmanin là-dessus, il a raison, d'embêter celui qui part au travail et qui se fait prendre
00:19:55 à 81 au lieu de 80 parce qu'on a voulu baisser la vitesse de 90 à 80 km/h.
00:20:00 Ça ne ressemble à rien.
00:20:01 Il faut au plus vite mettre en place des mesures de sécurité routière pour sanctionner les
00:20:07 vrais délinquants de la route parce que le radar automatique, il ne voit pas les stupéfiants.
00:20:12 Il ne sert qu'à une chose, c'est 355 euros à celui qui a dépassé d'un kilomètre
00:20:16 heure et ça, je ne suis pas d'accord avec cette mesure-là.
00:20:18 Ce qu'il faut, c'est mettre en place une vraie campagne contre les délits routiers,
00:20:22 aller chercher aussi les chauffards qui roulent à tombeau dans certaines de nos villes et
00:20:26 puis arrêter de sanctionner et surtout arrêter de faire de la communication avec des sujets
00:20:31 aussi graves que la sécurité routière.
00:20:33 On a besoin d'être tous en sécurité et la vraie sécurité, pardonnez-moi, ce n'est
00:20:37 pas d'annoncer des mesures qui existent déjà, c'est d'expliquer aux Français
00:20:41 comment on va faire pour faire en sorte qu'il n'y ait plus des gens sous l'emprise de
00:20:44 cocaïne et de stupéfiants sur les routes pendant qu'on se parle parce que là, sur
00:20:48 cette question-là, personne n'a fort de réponse.
00:20:51 Merci Pierre Chasseret, merci pour ces précisions et réactions de Jean-Michel Fauvergue peut-être.
00:20:55 En effet, que faut-il faire pour qu'il n'y ait plus de gens qui prennent de la cocaïne
00:21:00 ou des drogues avant de prendre le volant ? Ça veut dire qu'il faut s'attaquer à
00:21:03 la filière, il faut s'attaquer aux dealers, il faut s'attaquer au trafic, enfin voilà,
00:21:09 il faut remonter très très loin avant de sanctionner peut-être les détenteurs de
00:21:12 permis de conduire.
00:21:14 Non, non, mais pas avant, mais en même temps, tout peut se faire en même temps et il faut
00:21:18 le faire en même temps.
00:21:19 Il faut avoir des actions combinées dans tous les domaines, mais bien évidemment qu'il
00:21:22 faut s'attaquer à la fois au réseau, il faut s'attaquer au réseau international
00:21:26 de nos structurés, il faut s'attaquer aux réseaux locaux de distribution de petits
00:21:31 dealers de cocaïne, etc.
00:21:33 Il faut s'attaquer à la récidive.
00:21:34 On voit que dans l'accident là, aujourd'hui, on nous apprend qu'on a quelqu'un dans l'accident,
00:21:40 un des passagers qui est en état de récidive.
00:21:42 Et d'ailleurs, Pierre Palmade est aussi en état de récidive, donc il faut s'attaquer
00:21:47 à cette récidive là.
00:21:48 Mais ce qu'a dit notre intervenant, finalement il s'est attaqué à un vaste problème, il
00:21:53 a évoqué le débat très largement, mais il ne dit ni plus ni moins que ce que dit
00:21:58 Darmanin quelques secondes auparavant.
00:22:00 Alors que ce soit un discours politique, oui bien sûr.
00:22:02 Et un discours dans l'émotion.
00:22:04 Dans l'émotion, connaissant Gérard Darmanin, je ne suis pas trop dans l'émotion de cet
00:22:09 accident là.
00:22:10 L'émotion de cette affaire et de cette famille qui touche l'ensemble des Français.
00:22:14 Ce qu'il dit, il rejoint le discours de ce qu'a dit le défenseur des automobilistes
00:22:19 aussi.
00:22:20 En clair, il dit quoi ? Moi je suis d'accord avec ce discours là.
00:22:25 Arrêtons d'embêter les Français sur des petits délits, en particulier en leur retirant
00:22:30 le permis de conduire ou des points sur le permis de conduire, celui qui va au boulot
00:22:33 en particulier.
00:22:34 Et par contre, mettons le paquet sur les autres.
00:22:36 C'est exactement ce qu'a dit notre intervenant.
00:22:39 Georges Fenech, il faut donc taper plus fort sur ceux qui, comme le dit Gérald Darmanin
00:22:43 d'ailleurs, ceux qui se mettent en difficulté, en délicatesse avec la loi.
00:22:49 C'est le cas notamment peut-être des sanctions qui ont été prises concernant les deux passagers
00:22:55 de la voiture.
00:22:56 Vous vouliez réagir tout à l'heure sur ces deux passagers, notamment sur le statut
00:22:59 de prévent assisté.
00:23:00 Oui, mais sur la question, je pense qu'il faut tout miser sur la prévention.
00:23:05 Parce que je pense que la répression, c'est malheureusement quand c'est souvent trop
00:23:09 tard, la prévention, c'est surtout ça, dissuader.
00:23:14 Et pour dissuader et faire peur, ne pas conduire sous l'emprise d'un alcoolique stupéfiant,
00:23:21 il faut qu'il y ait des contrôles.
00:23:22 Les contrôles, effectivement, je crois qu'il y en a 800 000 d'après les chiffres qui
00:23:26 ont été donnés, ils vont être portés à un million.
00:23:27 Ce n'est sans doute pas suffisant.
00:23:29 Il y a une possibilité notamment pour les procureurs de l'arrêt public sur réquisition
00:23:34 d'ordonner des contrôles dans une certaine zone, à un certain horaire, à la sortie
00:23:39 notamment de boîte de nuit, des choses comme ça.
00:23:41 Il faut les multiplier, ça, ça dépend d'une circulaire du Garde des Sceaux qui pourrait
00:23:45 demander aux parquets de faire plus de contrôles.
00:23:48 Et pour ceux qui se seraient fait déjà arrêter et réprimander pour ce genre de conduite
00:23:53 sous emprise de produits stupéfiants, pourquoi ne pas imaginer un système de blocage, de
00:23:58 démarrage de véhicule avant de prendre son véhicule, au frais même de celui qui a enfreint
00:24:03 la loi ? C'est-à-dire que s'il souffle dans un système qui existe, techniquement
00:24:09 on sait faire, son véhicule ne démarre pas.
00:24:11 Il faut faire beaucoup de prévention à mon avis.
00:24:14 La répression, il a raison, ça existe déjà, le juge peut annuler le permis de conduire
00:24:21 et en attendant il y a une suspension administrative en attendant le jugement.
00:24:24 Même de manière immédiate, on peut annuler un permis de conduire tout de suite ?
00:24:27 Il y a une suspension administrative tout de suite.
00:24:29 En cas de récidive ?
00:24:30 Même au premier rang, ça existe, il y a des commissions administratives à la préfecture.
00:24:34 On se retrouve dans quelques instants, d'autres débats à venir avec nos invités, notamment
00:24:38 autour de la réforme des retraites.
00:24:40 A qui profite la contestation au syndicat ? A tout de suite sur le plateau de 90 minutes
00:24:45 info.
00:24:46 Les débats de 90 minutes info week-end dans quelques instants autour de la réforme des
00:24:53 retraites, mais d'abord un point sur l'actualité, Mathieu Dewez.
00:24:57 L'un des passagers présents dans la voiture de Pierre Palmade avait été condamné le
00:25:02 2 février pour trafic de stupéfiants, une condamnation à une peine de 12 mois d'emprisonnement
00:25:07 assortie d'un sursis probatoire d'une durée de 3 ans.
00:25:10 Il avait interdiction d'entrer en contact avec Pierre Palmade, mais cette condamnation
00:25:14 n'était pas effective au moment de l'accident.
00:25:16 Pour 46% des Français, Marine Le Pen incarne le mieux l'opposition à la réforme des
00:25:21 retraites, contre 43% pour Jean-Luc Mélenchon.
00:25:24 C'est le résultat d'un sondage IFOP pour le journal du dimanche.
00:25:27 Et dans le même temps, la cote de popularité d'Emmanuel Macron est au plus bas depuis
00:25:31 3 ans.
00:25:32 En football, Paris s'impose à domicile contre Lille après un match renversant qu'il y
00:25:36 a 2 ans.
00:25:37 Diane Mbappé ouvre le score après un exploit personnel.
00:25:40 Et dès la reprise, le PSG perd Neymar, touché à la cheville dans un contact avec André,
00:25:45 un coup dur à une semaine de son déplacement à Marseille.
00:25:48 Lille va même prendre l'avantage grâce à cette superbe frappe de Bamba.
00:25:53 Puis c'est Mbappé qui redonne espoir aux Parisiens.
00:25:56 Et enfin, dans les arrêts de jeu, Messi offre la victoire aux siens sur un superbe coup
00:26:01 franc.
00:26:02 Vous allez le voir, Paris conforte sa première place au classement, 7 points d'avance sur
00:26:05 Monaco.
00:26:06 Nos débats avec nos invités sur le plateau de 90 minutes info week-end.
00:26:12 La réforme des retraites si les débats ont été stériles ou leux à l'Assemblée
00:26:16 nationale.
00:26:17 Depuis le début de l'année, les syndicats enregistrent une hausse de nouveaux adhérents
00:26:20 partout en France.
00:26:21 Un lien de cause à effet avec la mobilisation et des manifestations plutôt réussies.
00:26:25 Les explications de Maxime Lavandier.
00:26:27 Dans toutes les manifestations, leur présence est remarquée, leur parole écoutée.
00:26:33 Partout en France, les syndicats bénéficient actuellement d'une grande visibilité.
00:26:37 Si ce combat continue et si on arrive à le mener à terme, je me syndiquerai.
00:26:41 Je me promets ce que je me suis fait à moi-même.
00:26:43 Petit à petit, ça se questionne.
00:26:45 On a des AG où les gens ne sont pas forcément syndiqués qui viennent nous rencontrer et
00:26:50 poser des questions.
00:26:51 De très nombreux Français ont déjà franchi le cap ces dernières semaines.
00:26:54 Depuis le 1er janvier 2023, la CFDT a attiré 10 000 nouveaux adhérents.
00:26:58 Forces ouvrières et CGT ont vu le nombre d'adhérents grimper depuis la mobilisation
00:27:02 contre la réforme des retraites.
00:27:03 5 000 pour FO, deux fois plus qu'habituellement, et 7 000 à la CGT.
00:27:08 Il y a un regain parce que les syndicats sont là quand il n'y a plus personne pour les
00:27:12 représenter, pour défendre leurs conditions de travail, pour les défendre dans ces attaques
00:27:17 qui sont faites sur les retraites.
00:27:18 À cela s'ajoute l'unité des syndicats.
00:27:20 En mettant de côté leur inimitié, pour faire front commun, les dirigeants syndicaux ont
00:27:24 redoré leur blason.
00:27:25 La revendication des organisations syndicales toutes unies sur ce projet de réforme a fait
00:27:32 que les salariés se sont dit "les syndicats ça sert à quelque chose".
00:27:38 Ces dernières années, le taux de syndicalisation en France s'avait baissé pour passer de
00:27:42 11% à 10,3% entre 2013 et 2019.
00:27:46 Alors pour tourner définitivement la page des années de déclin, les syndicats feront
00:27:50 tout pour que ces nouveaux adhérents restent.
00:27:51 La question que je pose à nos invités et que je vous pose, lui devine de la recherche,
00:27:58 si les syndicats sont déjà les grands gagnants, avant même de savoir si la loi va être votée,
00:28:03 si elle va passer ?
00:28:04 Je pense qu'ils sont tout à fait les grands gagnants.
00:28:06 Ils ont été en situation très difficile pendant des années, avec comme il était
00:28:08 dit une baisse du nombre d'adhérents et puis ensuite une légitimité de plus en plus
00:28:13 compliquée à obtenir au moment des votes des salariés dans les entreprises.
00:28:16 On se souvient du moment des Gilets jaunes, les syndicats étaient totalement débordés
00:28:21 par les Gilets jaunes.
00:28:22 Ils n'avaient pas réussi à reprendre la main.
00:28:24 Tandis que là, au contraire, c'est eux qui sont aux manettes dans la rue, avec des manifestations
00:28:30 qui se passent bien.
00:28:31 Et c'est important pour les Français.
00:28:32 Ce n'est pas forcément efficace politiquement auprès du gouvernement, mais c'est important
00:28:35 pour les Français.
00:28:36 Et on l'a entendu aussi, les Français, les sympathisants d'un mouvement, quels qu'ils
00:28:43 soient, n'aiment pas les divisions.
00:28:45 Là, ils sont tous rassemblés, donc c'est très positif pour eux.
00:28:49 Et par ailleurs, il y a une opposition très importante des Français à la réforme de
00:28:53 retraite.
00:28:54 Et puis au Parlement, où c'est le chaos, voulu par LFI tout spécifiquement, qui a voulu
00:29:00 en faire une ZAD, qui de fait a empêché la tenue des dépas, a empêché même d'aller
00:29:04 jusqu'à l'article 7, qui est le cœur de la réforme, puisque c'est l'article
00:29:08 qui fait passer l'âge de la retraite à 64 ans.
00:29:12 Et donc, les yeux sont tournés vers la rue, qui elle s'exprime, qui le fait posément,
00:29:18 qui se fait entendre, qui en vérité ne propose pas d'alternative, et qui en vérité met
00:29:23 de côté des sujets majeurs.
00:29:24 Mais dans l'image, évidemment, c'est très positif pour les syndicats, c'est clair.
00:29:29 Qui ont peut-être, je pose la question à Jean-Michel Fauvergue, changé de stratégie
00:29:32 au-delà de la manif dans la rue, qui est une évidence, un totem, un pilier depuis
00:29:38 très très longtemps, depuis des décennies.
00:29:40 Est-ce qu'il y a eu un tournant qui a été pris aussi stratégiquement par les syndicats,
00:29:44 selon vous ?
00:29:45 Très clairement, et ils en récoltent les fruits aujourd'hui.
00:29:49 Ce qui s'est passé depuis le début de la réforme des retraites, c'est que d'abord,
00:29:53 il y a une unité, même si quelquefois elle est un peu de façade, mais il y a une unité
00:29:58 qui est affichée et les choses se passent plutôt bien.
00:30:01 Deuxièmement, et ça c'est important, c'est qu'il y a des manifestations importantes
00:30:06 dans la rue, même si elles sont à chiffre étal, mais elles restent importantes, bien
00:30:10 évidemment.
00:30:11 Et c'est des manifestations qui se passent, j'allais dire dans la joie et dans la bonne
00:30:16 humeur, peut-être pas dans la bonne humeur pour les syndicats, mais qui se passent sans
00:30:20 violence.
00:30:21 Et ça, c'est quelque chose d'important et je pense que la majeure partie des Français
00:30:26 leur en sait gré de pouvoir tenir comme ça des manifestations.
00:30:29 Très peu de violence, il y a quelques incidents tout de même, mais très peu en effet.
00:30:33 Il y a toujours des incidents à la dislocation, parce qu'il y a aussi des ultras qui se...
00:30:37 Mais très peu de violence, vous avez raison de me reprendre là-dessus.
00:30:39 Il y a des violences, mais très très peu.
00:30:41 Rien à voir avec ce qu'on a vécu auparavant.
00:30:44 Bien sûr.
00:30:45 C'est très important.
00:30:46 Et la dernière chose qui a été dite par les divines ici présentes, c'est qu'effectivement
00:30:51 il y a une espèce de différence phénoménale entre l'image qu'on a dans la rue bien organisée,
00:30:58 de ces manifs bien organisés, et ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
00:31:01 Et d'ailleurs, le leader de la CFDT s'est permis la possibilité de mettre une fessée
00:31:12 d'ailleurs à la France Insoumise en leur disant "vous n'êtes pas représentatif,
00:31:16 ce que vous faites dans l'hémicycle, c'est nul".
00:31:19 Donc, on a une vraie...
00:31:21 Ils récoltent les fruits de ce qu'ils ont semé.
00:31:24 Et c'est plutôt une bonne chose.
00:31:26 C'est plutôt une bonne chose qu'aujourd'hui, dans un pays comme la France, on ait des institutions
00:31:31 représentatives qui aient plus d'adhérents qu'elles ne l'ont jusqu'à présent et qui
00:31:39 arrêtent de perdre du terrain.
00:31:40 Alors, ce sont peut-être les syndicats qui donnent l'exemple.
00:31:42 On va poser la question évidemment à Georges Fenech dans quelques instants.
00:31:46 Philippe Martinez et Gratine également, la France Insoumise, on l'entendra dans quelques
00:31:50 instants.
00:31:51 Mais d'abord, je voudrais vous faire écouter Geoffroy Roud-Bézieux qui était l'invité
00:31:53 du grand rendez-vous CNews Europe 1 Les Echos, le président du MEDEF, qui estime que la
00:31:58 réforme a d'abord été mal présentée, mais qu'elle s'est heurtée surtout à la
00:32:01 tradition de la manifestation en France.
00:32:04 C'est autre chose.
00:32:05 On ne peut pas dire que cette réforme a été très bien présentée.
00:32:08 Il y a eu tous ces cafouillages autour du 1200 euros minimum, autour de l'impact sur
00:32:18 les carrières hachées des femmes, etc.
00:32:20 Bon, après, on peut refaire le film cent fois.
00:32:23 On est là où on est.
00:32:24 On passe au Sénat.
00:32:25 Il faut voter cette réforme.
00:32:27 Il ne faut pas se tromper.
00:32:28 Dans tous les pays autour de nous qui ont augmenté l'âge de la retraite, il y a eu
00:32:33 le même pourcentage à quelques virgules près de gens qui étaient opposés.
00:32:37 C'est une réforme difficile.
00:32:39 C'est une réforme qui n'est jamais populaire dans aucun pays occidental.
00:32:43 La seule différence, c'est qu'en France, on a cette tradition de manifestation qui
00:32:48 est beaucoup plus forte qu'ailleurs.
00:32:49 Les syndicats font presque l'unanimité.
00:32:52 Georges Fenex et Dupin Béni parce qu'ils vont peut-être, en tout cas les syndicats
00:32:56 et les manifestants, paralyser la France le 7 mars prochain.
00:32:59 Mais là, apparemment, la classe politique applaudit des demains.
00:33:03 On les autorise à paralyser le pays, à ce qu'il n'y ait plus de train, pas d'électricité
00:33:08 par exemple ou plus d'essence.
00:33:09 C'est pas encore fait.
00:33:10 C'est autre chose.
00:33:11 C'est pas encore fait.
00:33:12 C'est pas encore fait, mais en tout cas, pour l'instant, on leur donne un blanc-seing.
00:33:14 On ne peut que se féliciter de ce sursaut syndical, j'allais dire résurrection.
00:33:20 Non, ce sursaut parce que les syndicats étaient quand même un peu absents depuis l'apparition
00:33:27 des Gilets jaunes.
00:33:28 Pourquoi on peut s'en féliciter ? Parce que ça renforce effectivement les syndicats
00:33:33 et donc leur légitimité et donc le dialogue social.
00:33:35 Dans ce sens, c'est une bonne chose, mais en même temps, ça les oblige à avoir encore
00:33:38 plus de responsabilités.
00:33:40 Et on aimerait, moi je parle comme citoyen, on aimerait qu'il n'y ait pas de blocage,
00:33:46 qu'il y ait le respect du droit, c'est-à-dire la liberté d'aller et venir, la liberté
00:33:51 du travail, qu'il y ait des manifestations, des grèves, oui, mais qu'il n'y ait pas
00:33:56 de blocage des transports, des hôpitaux, des activités essentielles.
00:34:00 Donc, je pense que ce regain de légitimité les oblige davantage et peut-être écouteront-ils,
00:34:06 j'espère, ce n'est pas du tout méprisant dans ma bouche, la voix de la sagesse, c'est-à-dire
00:34:10 oui, manifester, oui, lutter contre ce projet qui leur paraît totalement à côté de ce
00:34:15 qu'il faudrait faire, mais non, à l'atteinte aux autres libertés constitutionnelles.
00:34:21 Georges Fenech, il y a un décalage tout de même entre ces syndicats qui depuis des
00:34:25 jours voire des semaines disent de toute manière on ira au blocage s'il faut y aller, le bras
00:34:29 de fer avec le gouvernement, il ne faut pas que cette réforme passe.
00:34:32 Et à côté, on est en train de dire, tiens, puisque la manifestation s'est plutôt bien
00:34:35 passée, qu'il y a une augmentation des adhérents, ce sont les syndicats qui ont raison.
00:34:39 Versus ce qui se passe aussi à l'Assemblée nationale qui ne donne pas l'exemple avec
00:34:44 les parlementaires.
00:34:45 Vous avez raison, mais toujours est-il que la démocratie, ça veut dire une décision
00:34:52 par les élus à un certain moment, si elle ne se fait pas dans les hémicycles, elle
00:34:58 se fera par voie d'ordonnance.
00:35:02 Ça a été déjà annoncé, gouvernemental, qui a aussi la légitimité pour le faire.
00:35:06 Là, on est dans un rapport de force entre une démocratie et effectivement la rue telle
00:35:12 que Jean-Luc Mélenchon l'espère.
00:35:14 C'est ça, le symbole de l'irrigation du territoire par la manifestation et par la
00:35:19 rue en quelque sorte.
00:35:20 Jean-Michel Fauvert.
00:35:21 On constate que les syndicats reprennent un peu des couleurs.
00:35:25 Moi je l'ai dit, c'est plutôt une bonne chose d'avoir des porte-parole en face de
00:35:32 soi qui sont des institutions syndicales et des organisations syndicales.
00:35:36 Mais pour autant, ça ne veut pas dire qu'ils ont raison sur tout ce qu'ils disent parce
00:35:43 qu'ils sont en train de reprendre…
00:35:44 Et sur tout ce qu'ils font peut-être.
00:35:45 Sur tout ce qu'ils font.
00:35:46 Donc là, on est sur une réforme importante.
00:35:50 Elle va se régler au final.
00:35:53 Effectivement, là je rejoins Georges qui est un ancien parlementaire aussi et qui connaît
00:35:58 bien ces choses-là.
00:35:59 Elle va se faire par la voie des parlementaires, le Sénat et l'Assemblée nationale ou par
00:36:04 la voie d'ordonnance ultérieurement.
00:36:07 Mais ça se fera de cette manière-là.
00:36:09 Mais ce que je veux dire aussi, c'est que si on met de côté cette réforme d'aujourd'hui
00:36:17 sur les retraites, il y a des dizaines et des dizaines d'accords qui sont pris chaque
00:36:22 année dans les branches par le dialogue avec les syndicats.
00:36:25 Donc c'est bien que ces syndicats-là arrêtent leur perte de vitesse et soient confrontés
00:36:30 à ça.
00:36:31 Parce que d'un autre côté, si vous n'avez pas de syndicats, vous avez des collectifs
00:36:34 et vous avez des associations qui quelquefois, eux, ne connaissent pas cet ensemble de dialogue
00:36:38 là et vont beaucoup trop loin, en particulier dans leur violence.
00:36:41 Donc voilà pour la nuit de vigne de la rogère.
00:36:44 Le dialogue social est extrêmement important.
00:36:46 Néanmoins, il se passe beaucoup mieux dans d'autres pays comme l'Allemagne en particulier.
00:36:49 Le dialogue social doit rester un dialogue et ce n'est pas toujours le cas avec certains
00:36:53 syndicats.
00:36:54 Il ne faut pas l'oublier.
00:36:55 Ils utilisent le blocage, ils utilisent les Français pour arriver à leur fin, y compris
00:37:02 quand il s'agit de fonds d'intérêts extrêmement minoritaires et spécifiques et qui ne concernent
00:37:06 pas l'ensemble des Français.
00:37:08 Autrement dit, il ne faut pas non plus idéaliser et là, nous pourrions bien arriver à de
00:37:13 nouvelles situations de blocage et je pense que la popularité, en effet, Georges a raison,
00:37:18 pour eux c'est une ligne de craine compliquée, leur popularité pourrait rapidement décliner
00:37:24 et du coup l'opposition à la réforme s'amoindrir si la France était bloquée de manière dure
00:37:31 et durable.
00:37:32 Et donc, les syndicats pour le moment n'ont pas gagné.
00:37:36 Puis il y a un autre fait très important vis-à-vis du public et vis-à-vis de tous
00:37:39 les opposants à la réforme, c'est vont-ils gagner ou pas sur cette réforme.
00:37:44 Donc pour eux, l'histoire n'est pas écrite, loin s'en faut.
00:37:46 Quel que soit le résultat, d'ailleurs, qu'elle passe ou qu'elle ne passe pas, apparemment
00:37:49 ils auraient déjà gagné avec le nombre d'adhérents qui augmente, on le disait tout
00:37:53 à l'heure et c'est un vrai signal, c'est un vrai reflet de la société, c'est-à-dire
00:37:57 qu'en effet on peut ne pas être d'accord avec les syndicats, ils bloqueront peut-être
00:38:00 le pays, mais en tout cas il y a une augmentation des adhésions au sein de ces syndicats.
00:38:05 Ça veut dire que c'est la France et on parle peu de la France.
00:38:09 Ça sera du gagnant-gagnant dans ce cas-là.
00:38:10 Ils auront eu un discours unitaire et responsable.
00:38:13 Oui, exactement.
00:38:14 On ne va pas gâcher tout ça en mettant la France à l'arrêt.
00:38:16 Au milieu d'une confusion et d'une gabegie politique de la part des parlementaires aussi.
00:38:20 Donc ils en bénéficient, ça c'est vrai.
00:38:23 Alors d'ailleurs, quels sont les partis politiques qui ont le mieux incarné l'opposition
00:38:26 à la réforme et à ce texte ? On en parle avec vous, mais d'abord Elisa Lukavski nous
00:38:31 dit tout.
00:38:32 Le parti politique qui s'en sort le mieux, c'est le Rassemblement national.
00:38:36 Après 10 jours de débats houleux à l'Assemblée nationale, 35% des sondés estiment avoir
00:38:42 une bonne opinion du RN.
00:38:44 C'est le parti d'opposition à la réforme des retraites qui a le plus convaincu devant
00:38:48 Europe Écologie-Les Verts à 34% et la France Insoumise à 30%.
00:38:52 Le parti de la majorité Renaissance n'arrive qu'en 7e position avec seulement 28% d'opinion
00:38:58 favorable.
00:38:59 C'est 6 points de moins qu'il y a 5 mois.
00:39:00 Le Rassemblement national est également très populaire chez les opposants à la réforme.
00:39:05 Plus de la moitié des chômeurs en ont une opinion favorable, même chose pour les ouvriers.
00:39:09 Enfin, le RN convainc 43% des salariés du privé et des catégories modestes.
00:39:15 Concernant les personnalités incarnant le mieux l'opposition à cette réforme, Marine
00:39:19 Le Pen arrive en tête avec pour 46% des sondés, suivi par Jean-Luc Mélenchon 41%, puis par
00:39:25 deux figures des syndicats, Philippe Martinez également à 41% et Laurent Berger à 38%.
00:39:30 Dans ce sondage, l'un des perdants c'est Emmanuel Macron avec 32% de Français satisfaits
00:39:35 de son action.
00:39:36 Sa cote de popularité s'est affaissée de 2 points en février pour atteindre son plus
00:39:40 bas niveau depuis 3 ans.
00:39:42 C'est donc le RN qui représente le mieux l'opposition à la réforme.
00:39:46 On aurait pu penser que ce serait la NUPES ou la France Insoumise.
00:39:49 Ce que je note d'abord c'est la disparition totale des LR dans ces sondages.
00:39:54 J'aurais aimé savoir aussi quel était le pourcentage.
00:39:57 On ne le mentionne même pas alors que c'est quand même un parti d'opposition qui compte.
00:40:02 Pas plus que le parti…
00:40:05 Là c'est les représentants de l'opposition à la réforme et les LR sont plutôt favorables
00:40:10 à la réforme.
00:40:11 Ah quand même, les LR ont quand même discuté.
00:40:14 C'est partagé.
00:40:15 C'est très partagé en son sein.
00:40:17 Ils avaient inclus dans ce sondage la majorité, ce qu'ils ne sont pas.
00:40:20 9%.
00:40:21 9% c'est quand même assez inquiétant sur un plan politique.
00:40:26 Mais ils soutiennent l'idée de la réforme.
00:40:27 Ils soutiennent l'idée de la réforme parce que c'était leur idée depuis toujours
00:40:31 d'augmenter la durée du travail, donc des cotisations.
00:40:35 Mais pour autant ils ont amené quand même le gouvernement dans un rôle d'opposition
00:40:40 constructive à revoir un certain nombre de points.
00:40:42 Je pense que ça explique quand même…
00:40:45 Ce 9% s'explique par la question elle-même de l'opposition.
00:40:49 Je trouve que c'est assez immérité.
00:40:51 C'est très significatif en tout cas de la carte et peut-être de ce match, dans le
00:40:56 match qu'il pourrait y avoir entre les partis politiques et les syndicats.
00:41:00 Je vous cède la parole Jean-Michel Fauvergne dans un instant mais d'abord je vous fais
00:41:02 écouter Philippe Martinez qui estime que la NUPES et surtout la France Insoumise tentent
00:41:07 de faire de la récupération sur la mobilisation.
00:41:10 Écoutez.
00:41:11 Quand il fait des choses comme ça, non.
00:41:13 Donc il joue contre le mouvement social quand il fait ce genre de choses ?
00:41:17 Il ne favorise pas la clarté des débats, la clarté des positions et ça perturbe effectivement
00:41:24 un certain nombre de salariés qu'on croise.
00:41:27 Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ?
00:41:28 Il y avait un autre élément qui expliquait ce que disait Philippe Martinez qui en creux
00:41:35 disait qu'il y a de la récupération de la part de lfi et il cite notamment Jean-Luc
00:41:39 Mélenchon très exactement.
00:41:41 Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il y a un phénomène de récupération de la
00:41:45 part de la gauche ?
00:41:46 Oui, traditionnellement il y a quand même quelques temps, les combats dans la rue c'étaient
00:41:52 les syndicats et dans l'hémicycle, ils étaient reliés dans l'hémicycle à une
00:41:57 certaine époque, la grande époque du parti communiste et de la CGT, ils étaient reliés
00:42:01 dans l'hémicycle par les partis politiques et en particulier d'opposition qui portaient
00:42:04 leur voix mais de manière démocratique, dans un débat démocratique qui n'est pas
00:42:12 ce qu'on a vu récemment.
00:42:13 Et là ce que dénonce le leader de la CGT c'est effectivement qu'il y a un mélange
00:42:17 des genres et que de toute façon les gens de lfi en particulier et le leader de lfi
00:42:26 effectivement sont en train de récupérer un combat qui dans la rue, on l'a vu, se
00:42:32 passe plutôt bien même si encore une fois le nombre de manifestants est étal et que
00:42:40 ça ne prend pas particulièrement énormément, mais ça se passe bien.
00:42:44 Donc ils essayent de récupérer ça à leur niveau et d'ailleurs on l'a vu avec les
00:42:48 déclarations de la représentante de lfi qui dit "bon on nous a empêchés de voter,
00:42:53 maintenant c'est dans la rue que ça va se jouer".
00:42:55 Donc il y a une espèce de mélange des genres qui n'est pas bon.
00:42:59 Il est pas tout à fait d'accord avec le fait qu'ils cherchent à récupérer ce
00:43:06 qui se passe dans la rue.
00:43:07 A vrai dire, lfi rêve du grand soir, Mathilde Panot a dit "nous n'avons pas pu débattre,
00:43:13 nous n'avons pas pu aller au bout, nous ne pouvions pas de toute façon, ce qui est
00:43:16 vrai, aller jusqu'au bout à l'Assemblée Nationale et donc nous confions le bébé
00:43:21 à la rue" a-t-elle dit.
00:43:22 Et en fait c'est leur rêve, c'est la rue, c'est la révolution, c'est ce qu'ils
00:43:27 souhaitent, c'est ce que Mélenchon souhaite, il veut une 6ème République et donc eux
00:43:31 ne s'intéressent pas véritablement au travail parlementaire, au travail de la démocratie,
00:43:35 autrement dit ils ne sont pas respectueux de la démocratie, ou en tout cas pour elles,
00:43:40 elles doivent être populaires, elles en ont une notion très différente de ce que prévoit
00:43:43 notre Constitution.
00:43:44 Par ailleurs, je voulais noter une autre chose, c'est que les Français considèrent
00:43:50 que Marine Le Pen et le Front National, le Rassemblement National sont les plus représentatifs
00:43:55 de l'opposition à la réforme, et bien c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
00:43:59 les Français n'aiment pas la violence et la violence qu'il y a eu dans l'hémicycle
00:44:03 a paru incompréhensible, inefficace et de toute façon les Français n'apprécient
00:44:08 pas la violence.
00:44:09 Marine Le Pen ou le Rassemblement National a joué très différemment, d'ailleurs
00:44:12 Elisabeth Borne en a profité pour dire "on vous a pas entendu", c'est fascinant
00:44:16 comme elle attaque toujours plutôt à droite qu'à gauche, mais passons, pourtant la
00:44:20 gauche l'épargne honnêtement moins, et donc effectivement Marine Le Pen s'en sort
00:44:25 gagnante et je pense que sa tactique, sa stratégie était clairement plus populaire que le Front
00:44:31 National.
00:44:32 C'est d'autant plus paradoxal pour le RN que ce sont ceux qui ont déposé le moins
00:44:35 d'amendements et qui n'étaient pas présents dans les manifestations, et ils sont présentés
00:44:39 comme les meilleurs opposants.
00:44:40 C'est quand même un paradoxe.
00:44:41 Et ceux qui ont un peu moins vociféré dans l'hémicycle notamment.
00:44:45 Mais la discussion est que, elle et si, il faut dire les choses comme elles sont, ils
00:44:49 ont dynamité le processus démocratique de vote et de discussion à la Somme, ils n'en
00:44:55 ont pas voulu, c'était clair, ces milliers d'amendements qui ont été déposés c'était
00:44:59 pour empêcher le débat et avoir effectivement la rue pour eux.
00:45:03 Et moi je trouve que c'est assez irresponsable de la part d'un dirigeant quand même, qu'il
00:45:08 est toujours Jean-Luc Mélenchon, d'appeler au blocage du pays.
00:45:12 Ça n'est pas le rôle d'un leader politique à mon avis d'appeler au blocage du pays.
00:45:18 Mais d'appeler aussi à empêcher le débat parlementaire, Monsieur disait "nous devons
00:45:24 maîtriser le temps".
00:45:25 Mais ça n'est pas à tel ou tel...
00:45:27 C'est en ce sens qu'il y a une récupération, une appropriation du mouvement syndical et
00:45:31 je comprends parfaitement le point de vue de M.Martinez.
00:45:36 Alors est-ce que le président Macron, par effet de rebond, est touché par cette contestation ?
00:45:42 Est-ce qu'il paye cette contestée réforme des retraites ?
00:45:45 Peut-être que les effets commencent à se faire ressentir.
00:45:47 C'est vrai, on l'a vu notamment avec ce sondage, 32% de Français se disent satisfaits d'Emmanuel
00:45:54 Macron, de sa cote de popularité, ça fait trois ans qu'elle n'a pas été aussi basse.
00:45:59 Est-ce que ça peut fragiliser le président ?
00:46:02 Est-ce qu'aujourd'hui il paye directement ou indirectement les effets de la contestation ?
00:46:08 Jean-Michel Fauberg.
00:46:09 C'est difficile à dire quelle est la raison pour laquelle il descend de deux points dans
00:46:15 les sondages.
00:46:16 Sans doute, effectivement, que cette réforme sur les retraites y est pour quelque chose.
00:46:22 Mais il est dans un étiage qui est relativement haut par rapport à ses prédécesseurs sur
00:46:28 les mêmes époques, si on fait des comparaisons.
00:46:30 Et il est descendu plus bas dans le précédent quinquennat aussi.
00:46:35 Ceci étant, il ne faut pas se bairrer d'illusions.
00:46:39 Emmanuel Macron, il est à son dernier mandat puisqu'il ne peut pas se représenter sur
00:46:44 les prochaines.
00:46:45 Et c'est sa grande réforme sur son quinquennat.
00:46:47 Donc c'est après-moi le déluge ?
00:46:50 Non, ce n'est pas du tout ça.
00:46:51 Non, pas du tout.
00:46:52 Mais non, ce n'est pas une réforme de déluge.
00:46:54 C'est une réforme qui est responsable et qui nous entraîne dans l'avenir sur le financement
00:47:01 des...
00:47:02 D'ailleurs, les LR ont défendu ces 65 ans depuis longtemps.
00:47:07 Pourquoi ? Parce que c'est une réforme qui est responsable.
00:47:09 Non, il est en train de faire preuve d'une réforme responsable et il va l'amener jusqu'au
00:47:13 bout parce qu'il s'est engagé là-dessus.
00:47:16 C'est pour cette raison qu'il reste silencieux, Georges Fenech, le président Macron, sur
00:47:19 la réforme des retraites, justement.
00:47:21 Mais c'est le rôle du gouvernement de défendre la réforme devant le Parlement et devant
00:47:26 le pays.
00:47:27 Ce n'est pas le rôle du président ?
00:47:28 Je ne pense pas.
00:47:29 Le président a donné la ligne directrice.
00:47:31 D'ailleurs, ce n'était pas dans son programme, il faut le rappeler.
00:47:34 Mais il a donné cette ligne directrice.
00:47:37 C'est le gouvernement qui a monté, évidemment, en première ligne.
00:47:40 Ce qu'il fait, d'ailleurs, plus ou moins bien en termes de communication, il faut le
00:47:44 reconnaître, mais c'est ce qu'il fait.
00:47:45 C'est le rôle du gouvernement et des assemblées.
00:47:47 Le front international avec Emmanuel Macron, on en parle dans quelques instants.
00:47:51 La réforme des retraites, on y reviendra évidemment sur l'antenne de CNews.
00:47:54 90 minutes Info Week-end revient dans quelques instants.
00:47:57 La guerre en Ukraine, bientôt un an.
00:47:59 Et les négociations diplomatiques notamment emmenées avec le président français.
00:48:04 A tout de suite sur CNews.
00:48:05 La troisième et dernière partie de 90 minutes Info Week-end.
00:48:12 Jean-Michel Fauvergue est avec nous.
00:48:15 Georges Fenech, Ludovine Delarocher.
00:48:16 Et également Harold Eman, qui nous a rejoints pour l'actualité étrangère.
00:48:20 Mais d'abord, les informations avec Mathieu Deveze.
00:48:23 Pierre Palmade visé par une enquête pour détention d'images pédopornographiques.
00:48:30 Le parquet de Paris indique que l'enquête a été ouverte hier après un signalement
00:48:33 effectué auprès des services de police.
00:48:35 L'auteur de ce signalement doit être entendu par la brigade de protection des mineurs.
00:48:39 Pierre Palmade est par ailleurs mis en examen depuis vendredi pour homicide et
00:48:43 blessures involontaires.
00:48:44 Le comédien a causé un grave accident routier après avoir consommé plusieurs drogues.
00:48:49 Dans ce contexte, Gérald Darmanin propose le retrait des 12 points du permis en cas
00:48:53 de conduite sous stupéfiants.
00:48:55 Le ministre de l'Intérieur l'a déclaré dans une interview au journal du dimanche.
00:48:58 Il est actuellement en déplacement en Corse.
00:49:00 Selon Gérald Darmanin, environ 600 personnes meurent chaque année dans des accidents de
00:49:04 la route liés aux stupéfiants.
00:49:07 Enfin menacée par le cyclone Freddy, la Réunion passe ce soir en alerte orange.
00:49:11 Des rafales de vent allant jusqu'à 310 km/h sont attendues.
00:49:14 Tous les établissements scolaires, des crèches à l'université resteront fermés demain.
00:49:18 Mais la vie économique de l'île se poursuit et les déplacements restent autorisés.
00:49:22 L'actualité à l'étranger dans nos débats à présent.
00:49:26 À quelques jours du premier anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, ce sera le
00:49:30 24 février.
00:49:31 Emmanuel Macron multiplie les prises de parole allant dans le sens d'une solution diplomatique.
00:49:35 Le chef de l'État réaffirme vouloir la défaite de Moscou face à l'Ukraine, je le cite,
00:49:39 tout en mettant en garde ceux qui veulent avant tout écraser la Russie.
00:49:43 Harold Eman, qu'est-ce que cela veut dire en langage diplomatique ?
00:49:47 Et pour que toutes celles et ceux qui nous regardent puissent comprendre.
00:49:50 Emmanuel Macron a fait remarquer que les États-Unis n'envoyaient pas de troupes au sol en Ukraine.
00:49:58 Donc les Européens n'allaient pas, eux, tout seuls, envoyer des troupes au sol en Ukraine.
00:50:05 Donc personne n'allait épauler avec des troupes au sol l'Ukraine.
00:50:10 Donc l'Ukraine ne pouvait pas déborder de ses frontières et attaquer la Russie même.
00:50:17 Donc il fallait à un moment donné que les Ukrainiens décident, voilà, maintenant on
00:50:23 a ce qu'on peut obtenir de plus avec nos troupes et vos armes.
00:50:30 Et donc on est prêt à négocier.
00:50:31 Et là, la France sera présente avec d'autres pour négocier.
00:50:36 C'est la méthode de ne pas aller vers l'escalade.
00:50:39 Ce n'est pas la désescalade, mais ce n'est pas une escalade folle.
00:50:43 Il n'y a pas de menace d'envoyer des soldats.
00:50:47 Il y a par contre des bruits divers qu'on pourrait envoyer des avions.
00:50:52 Mais pas de Leclerc pour l'instant, a dit le ministre Sébastien Lecornu, des armées.
00:50:57 Car ce qui ne lui dit pas tout à fait, mais presque, c'est qu'on ne les fabrique pas,
00:51:02 donc on ne peut pas en perdre.
00:51:03 Trouver une solution diplomatique, c'est ce qui prime.
00:51:06 Néanmoins, il y a une déclaration qui n'est pas passée inaperçue.
00:51:08 C'est celle de Kamala Harris, qui dénonce, je la cite, des crimes contre l'humanité.
00:51:12 C'est-à-dire que la vice-présidente des États-Unis a qualifié ainsi, pour la première fois,
00:51:16 les exactions russes en Ukraine, appelant à juger les responsables en justice.
00:51:21 Écoutez-la.
00:51:23 Dans le cas des actions de la Russie en Ukraine, nous avons examiné les preuves.
00:51:32 Nous connaissons les normes juridiques et il n'y a aucun doute, il s'agit de crimes contre l'humanité.
00:51:44 Il y aurait donc des preuves à Roaldiemann.
00:51:50 Vous parliez tout à l'heure des escalades.
00:51:53 Où en est-on ? Parce que cette déclaration n'est pas anodine.
00:51:56 Certainement pas.
00:51:57 Elle précise elle-même, Kamala Harris, qu'elle était procureure de l'État de Californie.
00:52:01 La Californie, c'est quand même le plus grand État des États-Unis en population et en production économique.
00:52:08 Donc, elle sait de quoi elle parle et elle doit avoir des dossiers réels.
00:52:14 Donc, elle est un peu floue dans sa terminologie.
00:52:16 C'est la première fois que l'un des membres de l'exécutif, c'est-à-dire le président Biden ou elle,
00:52:22 disent le mot « crime contre l'humanité ».
00:52:24 Jusque-là, Biden disait sur des tarmacs « oui, il y a des crimes de guerre, oui, je pense qu'il y a des crimes de guerre ».
00:52:28 Bon, maintenant, c'est monté d'un cran.
00:52:30 « Crime contre l'humanité » est plus vaste.
00:52:31 Et donc, elle a un dossier.
00:52:33 Le problème pour les États-Unis, c'est que comme ils ne sont pas signataires au tribunal pénal international,
00:52:38 il va bien falloir trouver une enceinte pour juger.
00:52:43 Voilà ce qu'elle a dit.
00:52:44 Sinon, un autre son de cloche qui vient du pouvoir américain, c'est celui d'Anthony Blinken.
00:52:50 Le secrétaire d'État des États-Unis était à Munich à côté de Mme Harris
00:52:56 et il s'est entretenu avec son homologue chinois, Wang Yi.
00:53:00 Et il lui a dit « attention, ne donnez pas d'armes, enfin, ne fournissez pas en armes la Russie ».
00:53:05 Les Chinois n'ont pas encore réagi.
00:53:07 Et aussi, il a dit « je n'ai pas beaucoup aimé vos ballons ».
00:53:10 Mais, côté chinois, la réponse a été « nous avons un plan de paix ».
00:53:15 Donc, peut-être qu'ils vont essayer de jouer quelque chose d'un peu fin,
00:53:18 c'est-à-dire faire semblant d'envoyer quelques armes,
00:53:21 sans tout à fait réarmer l'armée russe qui, elle, doit aller faire son shopping chez l'Iran et chez la Corée du Nord.
00:53:31 Et eux, ils vont avancer un plan de paix.
00:53:33 Et Macron avait quand même dit qu'il fallait aussi parler avec la Chine.
00:53:38 Donc, quelque part, il y a quelque chose qui s'est tramé à Munich, on verra la suite.
00:53:41 La Chine pourrait discuter avec les Russes, directement ?
00:53:43 Mais elle discute avec eux tout le temps.
00:53:45 Ils prétendent être amis.
00:53:47 Mais attention, quand vous êtes la petite Russie à côté de l'immense Chine qui convoite la Sibérie, vous êtes prudent.
00:53:55 Alors, on a bien compris en écoutant Harold Eman, lui devine de la recherche,
00:53:58 qu'Emmanuel Macron, la France, en tout cas, veut prendre sa place.
00:54:02 Et c'est tout à fait logique et légitime dans ce concert international, dans ce débat diplomatique.
00:54:08 Mais est-ce qu'Emmanuel Macron pèse suffisamment pour trouver une issue ?
00:54:12 Alors, Emmanuel Macron, au titre de l'Europe, de l'Union européenne, il pèse.
00:54:15 Et dans cette conférence, justement, il a joué son rôle.
00:54:18 Il a fait part de son analyse.
00:54:20 Il a insisté.
00:54:21 Pour lui, il est inutile de dire ce qui a été rapporté.
00:54:24 Inutile de dire qu'il faut écraser la Russie parce que de toute façon, ça n'est pas souhaitable.
00:54:28 Ça ne peut pas être l'objectif et que ça n'est pas faisable.
00:54:30 Autrement dit, il essaie de calmer les ardeurs de certains dirigeants,
00:54:34 qui seraient plutôt des jusqu'au-boutistes.
00:54:36 Et là-dessus, il est très explicite.
00:54:38 Et il espère bien, dit-il, convaincre tout le monde autour de cette idée-là.
00:54:44 Et donc, ce n'est en effet pas la désescalade, mais la volonté d'apporter sa propre vision
00:54:50 et d'influer et donc d'apparaître comme l'un de ceux qui compte dans ce contexte international.
00:54:56 Avant de continuer notre tour de table avec nos invités,
00:54:58 peut-être qu'Emmanuel Macron, dans ses échanges diplomatiques, a trouvé un allié.
00:55:03 François Hollande.
00:55:04 Ça peut être surprenant, mais intervention aujourd'hui de l'ancien président de la République,
00:55:09 qui fait un tout petit peu de pédagogie et qui propose, comme le dit d'ailleurs Emmanuel Macron,
00:55:15 de ne pas aller faire la guerre directement en Russie,
00:55:17 mais de permettre à l'Ukraine d'installer un rapport de force.
00:55:20 Il ne s'agit pas d'aller sur le territoire russe, d'aller frapper la Russie en tant que telle.
00:55:26 Qu'on vient de la repousser et de lui faire entendre raison et pour l'emmener vers la négociation.
00:55:32 Et tout ça suppose un rapport de force militaire.
00:55:35 Et donc, la conclusion, c'est que nous devons, l'Europe, les États-Unis,
00:55:39 aider massivement les Ukrainiens, effectivement, à créer un rapport de force,
00:55:44 à vaincre la Russie et à s'arrêter là, parce que ce serait finalement l'objectif qui serait atteint.
00:55:51 C'est ça qui est important qui est capital, Georges Frenekh,
00:55:53 c'est qu'à aucun moment, il faudrait que la France déclare la guerre directement à la Russie.
00:55:59 Ce que beaucoup craignent, mais qui, on l'espère, n'arrivera jamais.
00:56:03 Tout est fait pour cela, en tout cas.
00:56:04 Je ne pensais plus que ça, aussi, qu'on déclare la guerre à la Russie.
00:56:06 Vous vous rendez compte ?
00:56:08 Mais on est déjà engagé dans le conflit.
00:56:10 Non, mais moi, je trouve qu'il n'y a rien de nouveau dans ce que nous a dit,
00:56:13 avec beaucoup de justesse, notre ami Harold,
00:56:16 parce qu'il n'a jamais été question d'envoyer des troupes au sol.
00:56:20 Il n'a jamais été question de verser dans la co-belligérance.
00:56:23 Moi, je considère que la situation, pour l'instant,
00:56:27 personne ne peut dire comment elle va évoluer, personne.
00:56:31 Je considère, et ce que je ne comprends pas, peut-être qu'il y a une réponse à se donner,
00:56:35 comment se fait-il qu'avec toutes les puissances,
00:56:37 notamment celle de l'OTAN, la Chine et d'autres grands pays,
00:56:41 comment se fait-il qu'il n'y ait pas une conférence de la paix avec les belligérants,
00:56:45 c'est-à-dire Zelensky et Poutine autour de la table ?
00:56:49 Comment se fait-il qu'on laisse mourir des centaines de milliers de personnes,
00:56:54 détruire des régions entières, alors que le moment,
00:56:58 au bout d'un an quand même de conflit, on voit bien que les choses se figent,
00:57:01 où nous ne pourrions que s'aggraver sans se solutionner ?
00:57:05 Comment se fait-il que personne ne soit en capacité,
00:57:07 ni aux États-Unis ni en Europe, d'organiser une grande conférence pour la paix
00:57:11 en mettant les belligérants autour d'une table ? C'est mon questionnement.
00:57:15 La clé, c'est peut-être Vladimir Poutine.
00:57:17 C'est peut-être lui qui refuse de s'asseoir à cette table.
00:57:20 Et Vladimir Zelensky. J'ajoute aussi Zelensky.
00:57:23 Il faut être deux pour faire la paix.
00:57:25 Lui s'assoit à la table, mais sous condition, le président ukrainien,
00:57:29 Jean-Michel Flauberg.
00:57:31 Dans cette affaire-là, on fait la guerre par procuration.
00:57:33 C'est-à-dire que, rappelez-vous, dès le départ, on l'a échappé belle quand même.
00:57:37 Dès le départ, quand la Russie attaque l'Ukraine,
00:57:41 on pense qu'elle ne doit en faire qu'une seule bouchée,
00:57:44 compte tenu des informations qu'on avait.
00:57:46 Et on se demandait où ça allait s'arrêter.
00:57:48 C'était ça la problématique.
00:57:50 Est-ce que la Russie, une fois qu'elle aurait mangé l'Ukraine,
00:57:53 n'allait pas s'attaquer à l'Estonie, à la Lituanie,
00:58:00 de manière traditionnelle, qui sont revendiquées par la Russie ?
00:58:03 Et donc, par le jeu des alliances, n'allait-on pas entrer en guerre
00:58:09 par l'intermédiaire de l'OTAN, d'une manière en particulier ?
00:58:14 Les choses ne se sont pas passées comme ça.
00:58:15 Heureusement, on a vu des Ukrainiens très aguerris,
00:58:20 très courageux, qui résistent.
00:58:23 Et on leur a donné de plus en plus de matériel pour résister.
00:58:26 Et donc, on utilise ces soldats ukrainiens qui font la guerre
00:58:31 avec du matériel qui vient de l'Occident,
00:58:34 de la France en particulier, mais de beaucoup d'autres pays.
00:58:36 Et là, dans la déclaration d'Emmanuel Macron, rien n'a changé.
00:58:41 La manière de dire les choses a peut-être évolué.
00:58:43 On était en train de dire qu'il faut que la Russie soit défaite,
00:58:47 mais qu'elle soit aux limites de la...
00:58:50 Et encore, on ne sait pas ce que c'est les limites.
00:58:52 Est-ce qu'on va reprendre le Donbass ?
00:58:53 Est-ce que les Ukrainiens vont reprendre le Donbass ?
00:58:56 Et là, on négocie.
00:58:58 Est-ce qu'on les autorisera à reprendre la Crimée ?
00:59:01 Et là, on sait que ce n'est pas la même chose, la Crimée.
00:59:03 La Crimée, on ne sait pas trop si elle est à l'Ukraine ou si elle est à la Russie.
00:59:07 Et où va-t-on s'arrêter ?
00:59:08 Par contre, il y a une limite qu'on connaît aujourd'hui,
00:59:11 c'est qu'on ne frappera pas sur le territoire russe.
00:59:14 On n'ira pas sur le territoire.
00:59:15 On l'espère.
00:59:16 Pour l'instant.
00:59:16 On espère qu'il n'y aura pas cette escalade parce qu'on va le voir dans quelques instants.
00:59:19 Elle cède la parole à Ludovine de La Rochère.
00:59:21 Les Français sont inquiets tout de même, d'un point de vue économique,
00:59:24 mais d'un point de vue militaire également.
00:59:27 Ludovine de La Rochère, sur la position de la France, justement, dans cette diplomatie.
00:59:31 Oui, alors là-dessus, je rejoins ce qui a été dit.
00:59:34 C'est vrai qu'Emmanuel Macron a toujours tenté d'avoir une position
00:59:37 de compréhension vis-à-vis des deux partis,
00:59:39 c'est-à-dire de ne pas attaquer de manière trop humiliante.
00:59:47 Il ne veut pas, avait-il dit, humilier la Russie.
00:59:49 Et donc, il explique dans ce même interview,
00:59:54 dont on a eu des comptes rendus dans la presse,
00:59:57 il explique bien qu'il faut se garder des portes de sortie.
01:00:00 Il faut préserver l'avenir.
01:00:03 Mais il y a des pays d'Europe de l'Est qui sont, eux, plus offensifs
01:00:07 parce que la Pologne, par exemple, a extrêmement peur de la Russie.
01:00:10 Et il y en a qui veulent aller plus loin.
01:00:12 Et donc, il faut que tout le monde soit sur la même position et soit d'accord.
01:00:15 Et il y a les deux belligérants, mais il y a aussi tous les autres.
01:00:18 Et c'est là que c'est infiniment complexe.
01:00:21 Malheureusement, je pense, Georges Fenech,
01:00:23 que la table des négociations, aujourd'hui, est encore éloignée.
01:00:26 Les positions, en tout cas des deux belligérants et même autour,
01:00:29 sont radicalement différentes les unes des autres.
01:00:32 Ça sert à quoi les grandes instances nationales ?
01:00:34 Les grandes puissances, si on est incapable de se parler ?
01:00:37 À quoi ça sert ?
01:00:38 Et justement, Emmanuel Macron dit aussi, et je pense que c'est assez juste,
01:00:40 que si l'Europe veut reprendre une certaine importance dans ce concert des nations,
01:00:44 eh bien, elle doit se réarmer et elle doit avoir les moyens de sa politique,
01:00:48 ce qu'elle n'a pas aujourd'hui.
01:00:49 Les Français, en tout cas, ont peur, craignent de manière très, très prosaïque
01:00:53 qu'il y ait une guerre et qu'on reçoive des missiles russes ou des missiles ennemis.
01:00:57 C'est aussi comme ça que ça se passe.
01:00:58 C'est vrai que ce 24 février, qui va marquer le premier anniversaire
01:01:01 du début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
01:01:04 sera symboliquement important.
01:01:05 Et les Français sont toujours majoritairement inquiets vis-à-vis de cette situation actuelle.
01:01:11 Célia Juda.
01:01:12 Un an après le début de la guerre en Ukraine,
01:01:15 le conflit n'en finit pas d'inquiéter les Français.
01:01:18 Ce sont les retombées économiques qui préoccupent le plus.
01:01:21 Près de 90% d'entre eux se distinguent à l'échelle mondiale.
01:01:25 Depuis le début du conflit, les prix de l'énergie
01:01:27 et de certaines denrées alimentaires ont largement augmenté.
01:01:30 Face à l'inflation, 80% des Français redoutent les effets directs sur leur porte-monnaie.
01:01:35 Outre l'aspect financier, cette guerre aux portes de l'Europe
01:01:38 fait également craindre une extension du conflit,
01:01:40 au-delà des frontières ukrainiennes, pour 79% des Français.
01:01:45 77% d'entre eux évoquent même un risque de conflit mondial.
01:01:49 À ces appréhensions s'ajoute l'image jusqu'au-boutiste de Vladimir Poutine
01:01:52 et un possible recours à l'arme nucléaire pour 69% des Français.
01:01:57 Mais l'inquiétude n'empêche pas la solidarité.
01:02:00 En ce qui concerne les livraisons d'armes et les sanctions économiques appliquées,
01:02:03 les Français y restent largement favorables.
01:02:06 En revanche, une majorité d'entre eux ne sont pas d'accord
01:02:08 d'assumer les conséquences économiques si ce conflit venait à perdurer.
01:02:13 - Qui peut bien rassurer les Français ?
01:02:15 Harold Eymann, vous en êtes capable ? Vous vous en sentez capable ?
01:02:18 Y aura-t-il une guerre sur le sol français ? Non mais c'est vrai !
01:02:20 Et puis c'est aussi tous les messages d'Emmanuel Macron
01:02:24 dans ce champ diplomatique qui pèsent également.
01:02:26 - Non, parce que si vous voulez, sur le plan strictement conventionnel,
01:02:30 militaire, la Russie n'a rien préparé pour traverser toute la Pologne,
01:02:35 toute l'Allemagne et pour arriver sur l'Oran,
01:02:37 ni débarquer par la Méditerranée avec sa flotte qui est semi-embouteillée.
01:02:42 - Mais elle pourrait frapper l'OTAN,
01:02:43 ou traverser un missile pourrait traverser un pays de l'OTAN.
01:02:46 Et là, la France et les partenaires de l'OTAN seraient obligés de réagir peut-être.
01:02:51 - Oui, un missile de croisière, on pourrait l'arrêter,
01:02:53 mais un missile balistique nucléaire, on ne peut pas l'arrêter.
01:02:58 Mais ce serait la fin du monde, parce qu'on tirerait.
01:03:01 - Merci de rassurer la France.
01:03:02 - Non, là je ne l'ai pas rassuré.
01:03:04 Vladimir Poutine a utilisé un langage nucléaire,
01:03:07 mais ça reste vraiment dans le registre, même pas du bluff,
01:03:13 c'est un peu de l'aventardise, parce qu'en réalité,
01:03:15 les Américains disent qu'il n'a absolument pas bougé son matériel militaire
01:03:20 qu'ils espionnent par satellite.
01:03:22 Et donc c'est calme plat de ce côté-là.
01:03:25 Le pire qu'on imagine, c'est ce qu'on appelle une petite bombe nucléaire.
01:03:31 Ça serait, vous imaginez l'explosion dans le port de Beyrouth,
01:03:35 vous multipliez jusqu'à 10 et ça, ça ferait une petite bombe nucléaire.
01:03:40 C'est déjà catastrophique.
01:03:41 - C'est déjà énorme.
01:03:43 - Et comment pourrait-il l'utiliser dans une zone qu'il veut lui-même occuper ?
01:03:47 Donc il aurait irradié son futur projet de la Nouvelle-Russie en Ukraine.
01:03:53 Très difficile.
01:03:54 - Moi je dirais non.
01:03:55 - On a quand même l'impression qu'on est toujours un petit peu à la limite,
01:03:57 quand même, cette menace.
01:04:00 - Je suis sidéré de vous entendre parler de missiles qui traversent comme ça,
01:04:04 de fin du monde, avec une légèreté qui me pose un problème.
01:04:12 On est en train de parler de guerre nucléaire, tranquillement.
01:04:15 - Mais on n'y a pas de légèreté, c'est un échange en direct sur un cadeau.
01:04:19 - Comment voulez-vous que les Français, en nous écoutant, n'aient pas de l'inquiétude ?
01:04:24 - Mais évidemment, c'est pour ça qu'on en parle.
01:04:25 - On parle depuis un an, je dis parce que c'est sur notre plateau, ensemble,
01:04:28 on parle de missiles nucléaires, sans réagir.
01:04:34 Et en laissant au contraire s'aggraver la situation.
01:04:37 Je n'entends aucune voix.
01:04:39 Il manque aujourd'hui dans ce bas monde un Kennedy ou un De Gaulle
01:04:43 ou je ne sais qui pour mettre tout le monde autour de la table.
01:04:46 Et on continue à phosphorer, à imaginer une guerre nucléaire apocalyptique.
01:04:52 Et on en parle tranquillement.
01:04:53 - Et il y a cette crainte.
01:04:53 - Il faudrait peut-être passer à autre chose,
01:04:56 commencer à parler de paix plutôt que de parler de guerre.
01:04:59 - Et terminer peut-être cette émission avec du sourire, avec de la joie.
01:05:02 - Oui, s'il vous plaît.
01:05:04 - Alors direction Dunkerque, le carnaval de Dunkerque qui a démarré vendredi soir,
01:05:08 qui bat son plein, Michael De Santo c'est l'envoyé spécial et vous êtes très chanceux.
01:05:12 Il se passe beaucoup de choses, Michael De Santo,
01:05:14 s'il y a eu tout à l'heure le championnat du monde du cri de la mouette.
01:05:17 Et à 17h je crois, ce sera le lancé de Harran.
01:05:21 - Les associations animalistes.
01:05:25 - Exactement, le lancé de Harran et la foule est déjà nombreuse ici
01:05:30 sur le parvis, l'espanade de l'hôtel de ville de Dunkerque,
01:05:34 prêt à jouer des coudes pour récupérer l'un des fameux Harran.
01:05:38 450 kg de poissons au total.
01:05:41 La foule demande d'ailleurs et crie, scande, à ce qu'on libère ce fameux Harran.
01:05:46 Cette tradition, en tout cas comme le carnaval dans son ensemble d'ailleurs,
01:05:49 est un hommage aux pêcheurs qui partaient pêcher en Islande.
01:05:54 Et pour la petite anecdote, beaucoup des carnavaliers se déguisent également en femmes
01:05:58 parce que ces pêcheurs avaient déjà bouclé leur valise avant de partir pêcher en Islande.
01:06:03 Et ils n'avaient donc plus que les habits de leur épouse pour partir faire la fête
01:06:08 avant de partir en mer et ils ne savaient pas forcément s'ils allaient revenir en vie.
01:06:13 Il y aura également, après le jet de Harran, un lancé d'une frite, frite par le maire.
01:06:19 Et l'heureuse élue, celui qui va récupérer cette frite,
01:06:22 aura le droit à une barquette de frites dans l'une des friteries de la ville.
01:06:25 Et puis pour conclure cette première journée de fête des trois joyeuses,
01:06:29 les journées de fête du carnaval,
01:06:33 il y aura le rigodon, le fameux rigodon à 19h.
01:06:36 Et vous allez voir, c'est sûrement très impressionnant,
01:06:39 ces festivaliers vont faire le tour, vont chanter, vont danser autour de la statue de Jean Barre.
01:06:44 Jean Barre qui est l'un des plus célèbres marins de la ville de Dunkerque
01:06:48 et qui est une véritable star, une idole ici dans la ville de Dunkerque.
01:06:52 Merci Michael de Santos.
01:06:54 Profitez bien des festivités, des réjouissances et bon appétit bien sûr.
01:06:58 Et merci à nos invités d'être venus sur le plateau Eliott Deval dans un instant avec Punchline
01:07:02 et cnews.fr pour revoir l'émission.
01:07:04 A très bientôt.
01:07:05 [Musique]

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