• il y a 2 ans

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😹
Amusant
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00:00 T'as été victime de racisme anti-ch'ti ?
00:02 T'as volé des cilots plumes ?
00:03 Un schtroumpf par exemple, ça coûte combien ?
00:04 Pourquoi elle échappe à ta passion ?
00:05 Est-ce qu'il y a d'autres trucs que tu sais super bien faire ?
00:08 Donc t'es très chaise par exemple ?
00:09 Qui t'a dit ça ?
00:12 Bonjour.
00:16 Bonjour, Loan.
00:18 J'étais avec Stéphane Bern tout à l'heure.
00:19 Très bien, j'adore cet homme.
00:20 Et je lui ai dit que je te voyais cet après-midi.
00:23 Il m'a dit bonjour.
00:24 Il m'a dit "dis-lui que je l'aime beaucoup".
00:27 Est-ce que cet amour que Stéphane Bern te porte,
00:30 est-ce qu'il est réciproque ?
00:32 Ou alors est-ce que toi, Stéphane Bern...
00:33 Non, non, il est hyper réciproque.
00:35 Et en vrai, il le sait.
00:36 Il sait même que ma meilleure amie a comme objet chez elle
00:41 qu'elle porte très très souvent un t-shirt à son effigie.
00:45 Donc Stéphane Bern fait partie de conversations très récurrentes dans ma vie, finalement.
00:51 On m'a dit que quand t'étais petite,
00:53 tu voulais vivre dans une éolienne.
00:55 Qui t'a dit ça ?
00:57 J'ai mes sources.
00:58 C'est si vrai !
00:59 Alors déjà, je trouve ça chelou parce que,
01:01 OK, il y a une jolie vue,
01:03 mais c'est quand même exigu.
01:04 J'étais petite, ça me paraissait pas si petit.
01:08 Oui, c'est vrai, t'aurais été plus petite.
01:09 Et puis en plus, est-ce que tu sais que Stéphane Bern déteste les éoliennes ?
01:12 Non, ça je ne savais pas.
01:13 Est-ce que tu penses que tu viens de briser notre amitié ?
01:16 Je pense qu'il peut s'accommoder de cette joie des éoliennes.
01:19 Et toi, tu t'imaginais comment ?
01:20 Tu t'imaginais genre derrière le rotor, comme ça, dans un petit lit ?
01:24 Non, mais tu vois, j'avais vraiment la sensation
01:27 que, en fait, Réponse, tu vois, Réponse, elle a une tour
01:29 et elle vit tout en haut.
01:31 Et j'avais un peu ce truc de, juste avant les palmes,
01:36 comment ça s'appelle ?
01:36 Les pales.
01:37 Les pales.
01:38 J'étais pas loin.
01:38 C'était pas loin.
01:39 C'était juste qu'il n'y avait pas la mer.
01:41 Les pales, juste derrière les pales, tu vois,
01:44 j'avais l'impression que la cabine, c'était assez grand
01:46 pour finalement se faire une petite chambre avec une petite cuisine, tu vois.
01:49 Et j'avais hyper envie de faire ça.
01:52 En vrai, je pense que ça peut s'aménager.
01:53 Après, je crois que c'est bruyant aussi, tu vois.
01:56 C'est-à-dire, tu sais, tu les entends des fois à 200 mètres, les éoliennes.
01:59 J'étais pas au courant.
02:00 T'imagines si elle est là ?
02:02 Ça doit être un peu violent.
02:03 Alors, si je peux me justifier sur cette situation,
02:08 les éoliennes, je les voyais par la fenêtre de la voiture juste.
02:11 Je trouvais que c'était beau et esthétique.
02:13 Oui.
02:14 Donc, en fait, j'avais envie de vivre finalement dans quelque chose de beau
02:17 et esthétique et un peu design.
02:19 C'est ultra design.
02:21 Donc, je pense que finalement, les éoliennes,
02:24 ça a été le début de mon amour pour le design,
02:27 qui est quelque chose de vrai.
02:29 J'aime vraiment beaucoup le design.
02:31 Le design d'objets ?
02:33 Oui, complètement.
02:34 Ce qui est dingue, c'est que finalement, quand je pense aux éoliennes,
02:36 eh bien, je pense vachement à ce dont je peux avoir envie dans mon appartement,
02:42 c'est-à-dire du...
02:44 Donc, t'es très chaise, par exemple.
02:45 Oui, je suis très chaise.
02:47 Figure-toi que je suis très...
02:49 Finalement, je suis très années 70, un peu design italien.
02:55 Donc, je suis très Rodolfo Bonetto.
02:57 Je suis très...
02:59 Et c'est tout de là que ça s'appelle, SotSas.
03:00 Oui, bien sûr.
03:02 Et Taures SotSas.
03:04 Oui, impossible à dire.
03:05 Mais ça marche hyper bien.
03:07 Mais finalement, je trouve que c'est une esthétique qui marche hyper bien avec les éoliennes.
03:11 Oui, mais t'as...
03:13 C'est pur, quoi.
03:14 C'est hyper pur.
03:16 Smalltalk, c'est ce qu'on est en train de faire.
03:18 C'est le nom de l'émission.
03:20 C'est très simple.
03:23 Je reçois des gens connus et on parle de tout, sauf de ce pourquoi ils sont connus.
03:27 Super.
03:28 On te connaît pour plein de trucs, mais moins pour ton amour des éoliennes.
03:33 J'ai une information très importante à te donner.
03:36 Je digresse.
03:37 Vas-y, digresse.
03:38 Tu vas adorer.
03:39 Parce que je digresse tout le temps.
03:41 C'est... Structurellement, tu digresses.
03:43 Toujours.
03:44 D'ailleurs, mon management, ils ont tendance à... On discute et là, tu digresses.
03:49 Et donc on revient sur les sujets principaux.
03:52 Je crois que le smalltalk, finalement, c'est fait pour moi.
03:54 C'est exactement ça.
03:55 Et des fois, t'as des gens, genre t'es en train de digresser, ils font...
03:58 *Bruit de digression*
03:59 Ouais.
04:01 Non, mais là, c'est fait pour ça.
04:03 Donc on va y aller. Il n'y aura aucun problème.
04:06 Il y a quand même un petit problème parce que quand je reçois des gens pour parler de tout, sauf de pourquoi ils sont connus,
04:13 c'est des gens, souvent, on parle du coup de ce qu'ils ont fait avant d'être connus.
04:18 Et toi, t'as été connue très tôt.
04:22 Donc du coup, il n'y a pas eu de ouf de trucs avant.
04:24 Jean-Pascal Zaddy, qu'on a reçu il y a 15 jours, lui, genre avant 40 ans, personne ne le connaissait.
04:29 Donc il a eu toute une vie d'anonymat, d'obscurité, de "je vends des merguez" et "je travaille".
04:35 Et toi, t'as pas vendu des merguez.
04:37 Non, mais j'ai vendu des citronnades à 2 euros devant chez moi.
04:40 C'était une arnaque pour les gens, vraiment, je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça.
04:43 C'était des bons citrons.
04:44 Vraiment, pas du tout.
04:46 Non, non.
04:48 Et il y avait beaucoup trop de sucre.
04:50 Et je les vendais 2 euros.
04:51 Et figure-toi qu'il y a des gens qui m'ont acheté des verres de citronnade à 2 euros.
04:57 Waouh.
04:58 Et t'as fait quoi avec...
04:59 Un sens du business.
05:00 Et t'as fait quoi avec cet argent ?
05:02 J'ai acheté des bonbons.
05:03 D'accord.
05:03 C'était pas pour une cause, je pense que c'était...
05:04 Pas du tout, pas du tout.
05:06 Pas du tout.
05:06 C'est l'été, je voulais de l'argent pour acheter des bonbons.
05:10 Mes parents m'ont dit "non, tu achèteras ce que tu veux quand tu gagneras de l'argent".
05:14 J'ai dit "ah ouais ?".
05:17 Et j'ai appelé ma petite soeur et je lui ai dit "tu veux des bonbons ?"
05:19 Elle m'a dit "bah grave".
05:20 Je lui ai dit "ok, on va vendre de la citronnade".
05:22 Est-ce qu'on a payé les citrons ?
05:24 Non, on les a pris à mes parents de façon évidente.
05:26 Ils ont financé une partie du truc.
05:29 Du coup, finalement, est-ce qu'ils nous ont pas acheté des bonbons ?
05:32 Peut-être, un peu.
05:33 Un peu aussi.
05:34 En termes de fiscalité, ça se passait comment ?
05:37 Est-ce que tu as déclaré le produit de tes ventes ?
05:40 Non, absolument pas.
05:42 J'ai juste arnaqué des gens.
05:43 Si le fisc nous écoute, il y a peut-être un peu d'argent à récupérer.
05:47 Je pense que j'ai dû gagner 6 euros ce jour-là.
05:50 Ah ouais, que 3 ?
05:51 2 euros une citronnade, t'as envie de l'acheter toi ?
05:54 Non.
05:54 Surtout, c'était pas une citronnade, c'était du sucre.
05:57 Ouais.
05:58 Avec un peu de citron et de l'eau.
05:59 Oui.
06:00 Mais il y a ce truc que quand t'es enfant et qu'on achète des trucs à un enfant,
06:05 tu sais que tu finances l'enfant un peu.
06:07 Ouais, c'est que ça.
06:09 C'est de la pitié.
06:10 C'est comme un autocollant pour lutter contre la pauvreté,
06:15 on te le vend 40 euros.
06:16 Oui, c'est ça.
06:17 Mais l'idée, c'est que tu fais un petit peu un don à l'enfant.
06:19 Oui, c'est ça.
06:20 C'était des bonnes actions pour ces gens.
06:21 Oui, juste ils ne savent pas, ces gens-là, que j'ai acheté des bonbons avec leurs 6 euros.
06:25 6 euros de bonbons, c'est énorme.
06:27 Mais c'est beaucoup.
06:28 Parce qu'un schtroumpf, par exemple, ça coûte combien ?
06:30 À l'époque, je pense que c'était 10 centimes.
06:32 10 centimes, ça fait 60 schtroumpfs.
06:34 Ouais.
06:34 Grande quantité de schtroumpfs.
06:36 On a fait ça.
06:37 On a fait ça avec ma petite sœur, on était hyper fiers.
06:39 Et il faut savoir que moi, j'étais vraiment petite.
06:41 Mais que ma petite sœur avait deux ans de moins que moi,
06:43 donc je la mettais bien devant,
06:45 parce que tu vois, j'étais un peu déjà business girl.
06:47 Et j'étais en mode genre,
06:49 elle est mignonne, c'est elle qui vend.
06:51 Elle est petite, elle a 6 ans, c'est elle qui vend.
06:54 Putain.
06:55 Full marketing.
06:57 De ouf.
06:58 T'es née le 26 novembre 1996.
07:01 Exactement.
07:02 Est-ce que tu sais quelle était la chanson
07:05 qui était numéro 1 du top 50 à ce moment-là ?
07:07 Pas du tout, mais j'ai hâte de savoir.
07:09 Freed from desire,
07:11 mind senses purified.
07:13 C'est hyper actuel finalement.
07:14 C'est ultra actuel.
07:15 C'est ça que moi, j'ai connu,
07:16 parce qu'en raison de ma vieillesse,
07:18 j'ai connu ça en live.
07:21 J'avais 15 ans.
07:24 Et je vois que ça a duré dans le temps.
07:28 Et que c'est vraiment un truc.
07:29 Donc en fait, de la même façon que toi tu dures,
07:31 Freed from desire dure.
07:32 T'es contente d'être née le même jour que cette chanson ?
07:34 Franchement, je suis hyper contente.
07:35 C'est un peu neutre aussi.
07:37 Non, c'est pas neutre.
07:38 Franchement, je suis hyper contente
07:39 parce que c'est une super chanson.
07:40 Elle est vachement bien faite.
07:41 Gala, avec sa voix grave.
07:42 Bah oui, vraiment, hyper stylée.
07:44 En plus, c'est une chanson cool
07:45 parce que c'est quand même une chanson qui parle du fait
07:47 que genre elle aime son mec,
07:48 même s'il a pas de thunes,
07:49 et qu'elle le trouve hyper stylé.
07:51 Donc finalement...
07:52 Un message qui était valable en 1996.
07:54 Et qui marche très bien aujourd'hui.
07:56 "Eh mon mec, il a pas d'argent, mais il a des valeurs, ok ?"
07:59 Franchement, ça me va.
08:01 T'es née à Hénin-Beaumont.
08:02 En quoi ça consiste ?
08:04 Comme un endroit.
08:07 Ouais.
08:08 Ça consiste un peu à des trucs de merde, tu vois.
08:11 À mes yeux en tout cas.
08:13 Et aux yeux de pas mal de gens finalement.
08:15 En tout cas des gens qui partagent ma vie.
08:17 Non, en vrai, ça consiste à une enfance hyper paisible.
08:21 En quartier hyper cool.
08:23 Franchement, mon enfance, elle a été géniale.
08:25 Malheureusement, c'est un endroit plutôt très de droite.
08:29 Oui.
08:30 Ce qui est très très étonnant quand tu vois
08:32 la gentrification de cette ville, finalement.
08:35 Et à quel point c'est une ville hyper populaire.
08:38 Je veux dire...
08:40 Le Nord-Pas-de-Calais, ça reste quand même
08:43 un des endroits où il y a eu le plus d'immigration en France.
08:45 Parce qu'à l'époque, c'est là où il y avait tout le taf en France.
08:49 Après-guerre, c'est genre les mines.
08:52 C'est genre l'industrie du textile.
08:54 C'est genre les usines automobiles.
08:56 Tout était dans le Nord-Pas-de-Calais, en fait.
08:58 Donc, toute l'immigration d'après-guerre,
09:00 elle s'est faite quasiment...
09:02 Enfin, beaucoup en tout cas dans le Nord-Pas-de-Calais.
09:04 Parce que...
09:06 Parce qu'il y avait du taf.
09:08 Donc, c'est un endroit où il y a énormément de gens
09:10 issus d'origines différentes.
09:12 De partout en fait.
09:14 De Pologne, du Maghreb.
09:15 C'est simple, quand tu me demandes mes origines, tu rigoles.
09:18 Je suis portugaise, brésilienne, allemande et polonaise.
09:20 Et je suis née en France.
09:22 Donc, française.
09:23 - Et tous ces gens-là, c'était des gens qui avaient immigré dans le Nord-Pas-de-Calais ?
09:25 - Oui, complètement.
09:27 Donc, il se trouve que...
09:29 C'est hyper...
09:31 En fait, c'est un énorme mélange.
09:33 Donc, quand tu te rends compte que la droite est hyper...
09:37 L'extrême droite est hyper présente là-bas.
09:41 Et tu vois, ça me fait mal au cœur.
09:43 Vraiment, de devoir...
09:45 Finalement, un peu assumer ça
09:49 dans l'endroit d'où je viens, franchement, ça me...
09:51 Vas-y, je vais être vulgaire, c'est pas grave,
09:53 mais ça me casse les couilles.
09:54 - Mais je veux dire, à un moment, il y a l'extrême droite,
09:56 mais il y a aussi d'autres trucs.
09:57 Il y a des piscines ?
09:58 - Il y a plein de trucs.
09:59 Alors, il y a la piscine.
10:00 J'ai fait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de piscines.
10:02 Il y a l'Escapade.
10:04 L'Escapade, c'est un centre culturel
10:06 qui a abrité, soit dit en passant, mes premières répètes de groupes de rock.
10:09 Ok.
10:10 - Tu es retournée de cette vie ou pas ?
10:13 - Non, je ne suis pas retournée.
10:15 Quand même.
10:16 - Ils doivent le mettre en avant, sans doute.
10:18 - Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre.
10:20 Franchement, je ne crois même pas.
10:22 Je serai au courant.
10:23 - C'était quoi tes chansons de groupe de rock ?
10:25 - Moi, je reprenais du Nirvana, il n'y a pas de souci.
10:27 "Smile like a teen spirit", il y a quoi ?
10:29 Je ne comprends pas, ça ne se voit pas sur moi.
10:31 Ça ne se voit pas sur moi.
10:34 - Mais en fait, on sent que tu peux y aller.
10:35 Tu as repris "Gazo" il n'y a pas longtemps.
10:37 - Oui, effectivement.
10:38 - Donc tu peux reprendre "Teen Spirit".
10:39 - Nirvana, complètement. J'ai fait.
10:40 Bah, écoute, j'ai fait.
10:41 - Hello, hello, hello, hello.
10:43 - En plus, je faisais exprès de passer d'un octave à l'autre.
10:47 Je faisais "Groove", puis après je faisais "EQ".
10:49 - Tu faisais mieux que Kurt Cobain.
10:50 - Non, pas du tout. Pas du tout.
10:52 C'est une info que je donne ? Absolument pas.
10:55 - Donc, "Escapades", "Piscine", "Centreville mignon", "Église".
11:00 - Franchement, "Centreville" est hyper mignon.
11:02 "Église", s'il te plaît.
11:03 Je crois que c'est même une basilique.
11:05 Donc, très, très beau.
11:06 - Oui, basilique.
11:07 - "Saint-Martin".
11:08 J'abuse, ce n'est peut-être pas une basilique,
11:09 mais je crois que si.
11:10 - Ce n'est pas juste une.
11:11 - En tout cas, c'est l'église de Saint-Martin.
11:12 C'est un délire.
11:14 Elle est belle. Elle est vraiment belle.
11:16 Et en plus, ils l'ont rénovée il n'y a pas longtemps, je le sais,
11:18 parce que le soir de mes...
11:20 Écoute, ça n'a aucun sens,
11:22 mais le soir de mes 25 ans, il me semble.
11:24 25 ans ou 26 ans, quand on a décidé d'aller à Rhin-en-Beaumont
11:26 sur un coup de tête et de commander un McDo.
11:29 Donc, il y a un an.
11:30 Le soir de mes 25 ans.
11:31 Après, une promo dans le Nord.
11:33 À minuit, on s'est dit, très bien,
11:35 on va aller choper un McDo,
11:36 parce qu'on n'est pas loin de ma ville.
11:38 Et puis, on a mangé le McDo devant ma ville.
11:41 C'était trop bien.
11:42 Et j'ai pu constater qu'ils avaient rénové l'église.
11:44 Voilà.
11:45 Et il y a aussi...
11:46 Ce n'est pas énormément...
11:47 Techniquement, c'est à Noël-Godot,
11:48 mais ça fait vraiment partie du cœur de la vie d'Rhin-en-Beaumont.
11:52 Il y a le centre commercial Auchan.
11:55 - Qui est le centre...
11:56 - Où j'ai passé énormément, énormément de mon enfance.
12:00 - Dans le supermarché à choisir des produits,
12:04 ou alors...
12:05 - Dans la galerie marchande, du coup.
12:07 Parce que finalement, le mercredi après-midi,
12:10 quand tu es enfin au collège,
12:12 que tu as du coup le droit de sortir,
12:15 c'est bien d'aller à Auchan.
12:19 Tu vas à Auchan avec tes copines.
12:21 - Et tu traînes, tu prends une petite frite au McDo ?
12:24 - Non, c'est plus quand tu vas au ciné.
12:27 - Ouais.
12:28 - À l'époque, ça s'appelait le ciné-ville.
12:30 Ça ne doit peut-être plus s'appeler comme ça.
12:32 - Mais les licences d'Rhin-en-Beaumont sont faites.
12:34 - Mais c'était en ciné.
12:36 Et puis ça, c'est plus genre McDo-ciné.
12:39 Parce que le McDo, il est vraiment en face du ciné.
12:41 Qui n'est pas très loin, en vrai, à pied du Auchan.
12:44 Et puis il y avait le cultural.
12:45 Et ça, c'était toute ma vie.
12:47 - Mais c'est ça, c'est ce truc, en fait,
12:48 quand on a grandi à Paris, on ne se rend pas forcément compte,
12:50 mais il y a ça dans les séries américaines aussi.
12:53 En fait, quand tu es ado,
12:55 le truc où tu vas, c'est le mall.
12:57 - Bah ouais, parce que qu'est-ce que tu veux faire ?
13:00 - Bah oui, après, est-ce qu'il y a pas...
13:03 - C'est-à-dire qu'il y a un moment où tu arrêtes
13:05 de faire du vélo avec tes copains.
13:06 - Oui.
13:07 - Parce que tu es plus grand.
13:08 Et que tu n'as pas encore l'âge
13:10 d'aller fumer des pêtes dans les parcs.
13:16 Donc il faut bien faire un truc entre les deux.
13:18 - Auchan.
13:19 - Bah Auchan.
13:20 - Auchan.
13:21 - Et cultura.
13:22 Voler des stylo-plumes à cultura.
13:24 - Putain, t'as volé des stylo-plumes ?
13:25 - Beaucoup.
13:26 Parce que je les trouvais trop chers.
13:28 En même temps...
13:29 - Donc, fraude fiscale avec la limonade.
13:32 Vol de stylo.
13:33 Une enfance un peu...
13:35 - Un peu rebelle.
13:36 Un peu rebelle.
13:37 Un peu, un petit peu rebelle.
13:39 On va pas se le cacher.
13:41 - T'as été victime de racisme anti-ch'ti ou pas ?
13:44 Qui est quand même le racisme dont tout le monde se tape
13:46 d'un point de malade mental.
13:47 - Alors déjà, viens, on...
13:49 Viens, on...
13:51 On casse le truc en disant qu'en fait,
13:53 on peut pas être raciste.
13:54 - Raciste.
13:55 Anti-ch'ti.
13:56 - Bah non.
13:57 En fait, on peut pas être raciste
13:59 si c'est pas envers des gens racisés.
14:02 Tu vois ?
14:03 - Oui, oui, oui.
14:04 Mais en tout cas, discrimination.
14:06 - Bah, pas tant.
14:08 Parce qu'en fait...
14:10 Essaye, tu verras.
14:12 (rires)
14:13 Tu vois ?
14:14 (rires)
14:16 Vas-y, essaye de discriminer l'endroit d'où je viens.
14:19 Et puis mes coutumes,
14:21 et puis ce que j'ai appris,
14:22 et ce qui m'a construit.
14:24 On verra.
14:25 - Y en a qui ont essayé.
14:26 - Ouais.
14:27 - Et ils ont eu des problèmes.
14:28 Y a un autre racisme, en tout cas,
14:30 où notre discrimination,
14:31 où tout le monde se fout,
14:32 c'est le racisme...
14:34 Enfin, la discrimination anti-portugais.
14:36 - Salut.
14:37 - Moi, je suis un petit peu touché
14:38 parce que je suis demi-portugais.
14:39 Toi aussi, t'as du Portugal dans tes veines.
14:42 Est-ce que t'as un petit peu,
14:45 un petit peu de morceau de Portugal
14:46 dans ton cœur ou pas ?
14:47 - Bien sûr.
14:48 Évidemment.
14:49 Les rissoys, c'est tout.
14:50 - Les rissoys.
14:51 - Eh oui.
14:52 - T'as un petit peu...
14:53 Tu parles un peu ?
14:54 - Très mal.
14:55 Très, très mal.
14:56 - Mais t'as dit rissoys très bien.
14:57 - En fait, c'est parce que je crois que ça passe.
14:59 - Ouais.
15:00 - En vrai, je pense que ça passe,
15:01 mais comme ma mère est née au Portugal,
15:03 OK ?
15:04 Donc ma mère,
15:05 elle a vécu la moitié,
15:06 voire plus que la moitié de sa vie au Portugal.
15:08 Par contre, elle avait zéro accent en français
15:10 et elle attendait de nous
15:11 qu'on ait zéro accent en portugais.
15:13 Et ça m'a un peu traumatée.
15:14 Donc je parle pas portugais.
15:15 Mais je comprends tout.
15:16 Mais je parle pas
15:17 parce que j'ai très, très peur de parler.
15:18 Ce qui n'a aucun sens
15:19 parce que je parle dans plein d'autres langues.
15:21 Tu vois ?
15:22 Genre, je suis avec mon mec depuis 5 ans,
15:24 je parle italien
15:25 et j'ai pas peur de parler.
15:26 Même devant sa famille,
15:27 alors que je sais que je me plante.
15:28 - Mais c'est les langues, en fait,
15:29 de tes parents, en fait.
15:30 - Je me suis fait shade par ma maman, en fait.
15:32 C'est ça, la vérité.
15:33 Je me suis fait shade par ma maman.
15:35 C'est tout.
15:36 - Mais en tout cas,
15:37 t'as super bien prononcé rissoys.
15:38 - Merci beaucoup, ça me touche.
15:39 - Bien, dis ce que c'est que les rissoys.
15:41 C'est des beignets portugais en 2001.
15:43 - Mais c'est pas sucré.
15:44 - C'est pas sucré.
15:45 - Avec de la viande ou du poisson.
15:46 - Avec de la viande
15:47 ou des crevettes ou du poisson.
15:48 - C'est tellement bon.
15:49 - C'est très, très bon.
15:50 - Et tu sais quoi ?
15:51 J'ai essayé d'en faire moi-même
15:52 pour la première fois cette année.
15:53 Eh ben, c'était dégueulasse.
15:54 - Ouais, ouais.
15:55 Et c'est vrai que c'est pas des trucs...
15:56 - C'était dégueulasse.
15:57 - Genre, est-ce qu'ils se sont éventrés ?
15:58 Genre, ils ont perdu leur trip à l'avance.
15:59 - Non, moi, c'était l'inverse.
16:00 Genre, j'ai fait la pâte trop épaisse.
16:03 Et du coup, t'avais genre ça de pâte
16:05 et ça de viande.
16:06 - C'était du pain, en fait.
16:07 - C'était du pain, fri.
16:08 - Avec des petits trucs dedans.
16:09 - C'était horrible.
16:10 Et mon mec trop mignon qui mange,
16:12 il me dit "ah non, mais en vrai, c'est bon".
16:14 Sauf qu'il avait déjà mangé des brûlisses au riz, tu vois.
16:16 Je dis genre "arrête, dis la vérité, c'est dégueulasse".
16:20 - Mais ça, c'est des manchons gentils.
16:22 Moi, je trouve qu'il est trop sympa.
16:23 - Il est hyper mignon.
16:24 Hyper mignon.
16:25 Et j'ai envoyé une photo de...
16:26 Il faut savoir que mon chef de sécu est aussi portugais.
16:29 Et alors, lui, pour le coup,
16:30 il me fout la pression un peu sur...
16:32 Le gars s'appelle Hernanida Cruz,
16:34 je te laisse imaginer.
16:35 - Hernanida Cruz.
16:36 - Exactement.
16:37 Il me met la pression sur le fait que je parle pas assez portugais.
16:40 Et je lui envoie une photo de mes risseaux
16:42 et il m'a dit "je suis sûre qu'ils sont trop bons".
16:44 Tu vois, c'est ces gens qui sont hyper mignons.
16:46 Alors que je te montre une photo de la gueule de mes risseaux,
16:48 tu sais que c'est la merde, en fait.
16:50 - Mais il devait être flatté, en fait.
16:52 - Il a trouvé ça mignon.
16:53 Parce que d'habitude, je lui envoie des messages,
16:55 je lui dis "Nani, est-ce que tu peux me choper des risseaux, s'il te plaît ?"
16:58 Et là, c'est moi qui les ai faits,
16:59 donc en vrai, il était content
17:00 parce qu'il a pas dû aller choper des risseaux pour moi.
17:03 - Quand t'étais petite, t'étais hyper active ?
17:07 - Quand t'étais petite, t'étais hyper active.
17:10 [SILENCE]

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