Manifestations contre la réforme des retraites : "L'enjeu est de maintenir la pression"

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00:00 tout de suite sur ce dossier avec notre invité du jour.
00:02 Notre invité du jour qui est Bruno Pallier, bonjour,
00:09 directeur de recherche du CNRS à Sciences Po,
00:11 auteur par ailleurs de "Réformer les retraites" aux éditions Sciences Po.
00:16 Une première question, la police dit attendre aujourd'hui entre 450 et 650 000 personnes,
00:22 nous on à peu près entre 40 et 70 000 à Paris.
00:25 L'enjeu, ce n'est pas tant les chiffres de la mobilisation du jour,
00:28 ça on l'aura compris, mais c'est quoi ? C'est de maintenir la pression
00:30 et sur le gouvernement et sur les députés ?
00:33 L'enjeu, tel qu'il est en tout cas formulé par les syndicats,
00:35 c'est de maintenir la pression effectivement et surtout d'assurer un suivi
00:38 avec la discussion au Parlement de cette réforme.
00:42 Comme on est la veille de la fin du temps imparti à l'Assemblée nationale
00:47 pour discuter de la réforme, l'idée est de mettre pression pour essayer,
00:52 si possible, du point de vue des syndicats en tout cas,
00:53 d'obtenir une discussion sur l'article 7 de cette réforme qui vise au passage de 62 à 64 ans.
01:00 Il y a eu du mouvement justement du côté de la NUMPES,
01:02 notamment, qui a décidé de retirer 90% de ses amendements jusqu'à l'article 7.
01:06 Un commentaire sur cette stratégie qui est contestée ?
01:09 On a entendu le coup de gueule hier d'Emmanuel Macron à huis clos,
01:12 en plein Conseil des ministres.
01:14 Elle est contestée à la fois par le gouvernement, mais aussi par les syndicats,
01:17 qui disent qu'il y a un contraste qui n'est pas forcément favorable
01:21 entre le calme et le mouvement massif des manifestations
01:26 et les outrances que l'on a pu entendre au Parlement.
01:30 Clairement, une partie de la NUPES a du mal à se positionner.
01:34 Ils ont décidé, en fin de compte, de permettre la discussion sur le 62-64 ans.
01:39 On va voir ce que ça va donner.
01:41 Assez étonnamment, c'est davantage dans l'hémicycle que dans la rue
01:46 qu'il y a du bruit, du rumeau ménage. Ça, c'est surprenant ?
01:50 Il y a eu des débats sur le fait de débattre à l'Assemblée nationale.
01:55 Et comme le dit un ancien député ministre, président du Conseil constitutionnel,
01:59 ils ne sont pas là pour boire le thé.
02:00 Donc il y a des invectives, il y a de la vivacité.
02:02 Enfin là, il y a quand même des interruptions de séance à plusieurs reprises
02:04 avec des mots prononcés assez atypiques.
02:07 C'est allé très loin cette fois-là, effectivement.
02:11 Peut-être est-ce le reflet aussi du fait que c'est un enjeu extrêmement important
02:14 pour l'ensemble des Français et que ça soulève beaucoup de passions.
02:20 On dit le chef de l'État assez remonté.
02:23 C'est vrai qu'on ne l'avait pas entendu.
02:24 On ne l'a toujours pas entendu, d'ailleurs, mais jusqu'à hier,
02:27 il est sorti du silence Emmanuel Macron à huis clos au Conseil des ministres.
02:30 Il a dénoncé des oppositions sans boussole, totalement perdues,
02:33 qui se détournent des préoccupations des Français,
02:36 en l'occurrence l'enjeu de l'emploi des salariés de plus de 55 ans.
02:40 Qu'est-ce qu'il cherche à faire le chef de l'État aujourd'hui ?
02:43 Mettre en contradiction les partis d'opposition avec leurs électeurs ?
02:45 On pense à la droite, notamment.
02:47 Il a été surpris par la réaction de la droite à l'Assemblée cette semaine.
02:50 Je pense que là, il essaye de retourner l'argument qui est opposé au gouvernement,
02:54 c'est-à-dire que le gouvernement semblait, si ce n'est sans boussole,
02:57 en tout cas pas très bien préparé sur à la fois les fameux 1200 euros
03:01 comme sur qui devra travailler plus de 43 ans.
03:04 Il y a eu beaucoup de bafouillement de la part de différents membres du gouvernement.
03:10 Il laisse les bêtes bandes, a dû faire trois conférences de presse pour présenter la dernière chose.
03:14 Donc, je pense qu'il s'agit de compenser un peu cela.
03:16 Par ailleurs, on le sait qu'un des enjeux politiques de cette réforme pour Emmanuel Macron,
03:19 c'est de re-endosser le costume de réformiste.
03:23 Donc, il essaye de faire cela.
03:26 On sait aussi les risques politiques qui sont pris.
03:28 C'est celui de s'affirmer malgré l'opposition massive des Français.
03:33 Les sondages d'opinion sont vraiment très, très forts.
03:36 Et on sait que cela peut avoir des conséquences politiques tout à fait délétères.
03:39 On en a vu un exemple en Italie.
03:41 On a vu par le passé qu'il y a des conséquences politiques fortes des réformes des retraites
03:46 et notamment lorsqu'elles sont aussi impopulaires.

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