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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
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NewsTranscription
00:00 - Pain Culture Média - 9h - 11h
00:03 - Philippe Vandel
00:05 - Bon, elle se dit tout va bien, oui, c'est quel stress prononcer tous ces mots d'anglais en essayant de pas les écorcher.
00:09 Alors que vous c'est facile, Monsieur Poulpe.
00:11 - Ecorchez-moi Philippe !
00:12 - Pas du tout, Monsieur Poulpe, facile à prononcer.
00:14 Un personnage avec 8 bras, YouTuber de la première heure, chroniqueur télé, notamment sur Canal.
00:19 Vous avez tout fait. Vous avez fait de la météo à l'émission Cracrac, plus des pilotes jamais diffusés.
00:24 Il y a également eu les recettes pompettes que personne n'a oubliées, surtout pas votre estomac.
00:27 Et puis vous êtes aussi la bande du Joe Bagel qui a fêté ses 10 ans, on en a parlé ici il y a quelques jours.
00:32 Et votre actus, c'est votre premier seul en scène au Palais des Glaces.
00:35 On dit que dans le premier stand-up, on se raconte et franchement, compliment, vous avez trouvé le meilleur titre qui soit...
00:42 - Nombril.
00:43 Bah pour se raconter, je pense que c'est très nombriliste.
00:46 - Et je me suis dit, mais c'est une idée tellement puissante, pourquoi personne ne l'a eu avant ?
00:50 - Ouais, ouais, après bon, c'est peut-être aussi, il y a un côté pas très chic à parler du nombril.
00:54 C'est pas un endroit très élégant, mais c'est vrai qu'il y a un double sens.
00:58 C'est que bon, c'est très nombriliste de parler de soi sur scène, mais aussi moi je pars de mon nombril.
01:03 C'est qu'il s'est passé un truc il y a 5 ans, j'ai eu des maux de ventre incroyables.
01:06 - On ne va pas les raconter tout de suite.
01:08 - On ne raconte pas les maux de ventre.
01:09 - Avant que les gens découvrent les maux de ventre, sur scène, ça démarre en musique comme ça.
01:13 *Musique*
01:23 - Cascada, c'est ça ?
01:24 - Oui, toujours un peu de sa scène pour Cascada, ça fait toujours plaisir, je suis content pour elle.
01:27 - Quel rapport avec le One Man Show et surtout le vôtre ?
01:29 - En fait, je voulais commencer par un truc qu'on connaît de moi, c'est un truc un peu foutraque et un peu étrange.
01:35 Donc commencer sur du Cascada avec une chorégraphie un peu gênante, je trouve que ça me ressemble assez.
01:40 Et l'idée c'est de prendre le public et de le prendre par la main et de l'amener vers un truc qui ne s'attend pas.
01:44 Et donc, je commence par du Cascada et parler de mon nombril.
01:47 Et on va faire quelque chose de plus inédit, qu'on n'a pas l'habitude de voir chez moi.
01:51 - Alors, de l'inédit c'est ceci, c'est la mise en scène unique.
01:54 Il y a un micro sur scène, en fait non, il y a deux micros sur scène.
01:57 Racontez le principe, je trouve ça extraordinaire.
01:59 - En fait, il y a ce problème de légitimité quand on est humoriste et que d'un coup on ne va pas faire que des blagues forcément.
02:04 Je me disais, comment je peux faire pour faire des blagues, mais aussi des fois des trucs un peu plus touchants et tout.
02:09 Et j'ai eu l'idée des deux micros, je voulais un truc ludique et visuel aussi pour le public.
02:14 Et donc du coup, voilà, il y a deux micros sur scène.
02:16 Il y en a un dans lequel tout ce que je dis est vrai, et donc voilà, c'est le micro de la vérité.
02:20 Il y a un autre micro dans lequel je ne dis que des dingueries, et donc c'est la zone un peu détente, on va dire.
02:26 Et donc du coup, voilà, j'alterne entre ces deux micros, entre des passages vrais et des passages très fous.
02:31 - Alors là, on y arrive, le fond de l'affaire, le double sens du mot nombril.
02:35 Vous parlez beaucoup de votre ventre.
02:37 Il y a cinq ans donc.
02:38 - Ouais, c'est ça.
02:39 - Allongez-vous, racontez-nous.
02:40 - Je m'allonge, donnez-moi la main Philippe.
02:42 Non, non, mais j'ai eu de grosses douleurs au ventre qui sont arrivées il y a cinq ans, je ne comprenais pas du tout ce que c'était.
02:48 Je suis allé voir des médecins et tout pour comprendre ce qui m'est arrivé.
02:50 - Vous êtes jeune ?
02:51 - Je ne suis pas si jeune que ça, je viens d'avoir 42 ans.
02:54 - Ouais, par rapport à moi, non, il y a cinq ans c'était à 37 ans.
02:56 Je veux dire, on n'a pas de grosses douleurs au ventre à 37 ans normalement.
03:00 - C'est ça, et donc du coup, je consulte et on me dit que c'est lié au stress et que je suis en fait bourré d'angoisse et tout,
03:07 alors que moi j'ai l'impression d'être le mec le plus cool du monde.
03:09 Donc j'essayais de comprendre d'où venait ce stress qui sortait par mon ventre et pas par mon cerveau.
03:13 Et du coup, introspection et j'en ai fait un spectacle.
03:17 - Vous aviez vraiment l'idée d'être le mec le plus cool du monde,
03:19 ou souvent pour avoir reçu beaucoup d'humoristes, c'est le syndrome du clown triste.
03:23 Le type qui est très très cool et très très drôle, quand il rentre chez lui, il a le ventre en vrac,
03:27 il n'arrive pas à dormir, il a un somniaque, il compte les moutons.
03:30 Vous êtes dans quelle catégorie ?
03:31 - Moi jusque là, je pensais être préservé de tout ça,
03:33 mais donc oui, en fait mon stress sort physiquement et pas intellectuellement.
03:38 Donc moi j'ai l'impression d'être le mec le plus cool du monde.
03:40 - Mais alors vous dites que vous aviez l'idée de faire un one man depuis presque 20 ans.
03:43 - Ouais, en fait, moi c'était mon premier métier à la scène.
03:47 Après, je me suis mis à faire de la vidéo et tout.
03:49 Mais c'est vrai que faire un spectacle, ça demande beaucoup de temps,
03:53 beaucoup d'énergie et tout.
03:55 - Il faut peut-être surtout avoir des choses à raconter, non ?
03:57 - Bah ça je pense que malheureusement, les humoristes ont toujours des choses à raconter,
04:01 pas forcément les meilleurs, mais ils ont toujours des trucs à dire.
04:03 Mais c'est vrai que ça demandait beaucoup de temps,
04:05 et moi à ce moment là, ça fait 10 ans que je fais de la télé,
04:07 donc j'avais jamais le temps de vraiment prendre ce moment là.
04:11 Et donc là, j'ai profité du Covid, d'une prise de hauteur,
04:14 comme tout le monde a vécu ça,
04:15 et de me dire "bon, je crois que c'est le moment de monter sur scène
04:18 et de prendre ce temps là".
04:19 - Vous savez quoi ? On n'a encore pas parlé d'amour,
04:22 et une grande part y est donnée, vous allez comprendre.
04:24 Il y a même des révélations.
04:26 Culture Média continue sur Europe 1, on est avec Monsieur Poulpe, à tout de suite.
04:29 - Europe 1, Culture Média, Philippe Vandel.
04:32 - En compagnie de Monsieur Poulpe,
04:34 qui s'est lancé dans son premier one man show,
04:36 il s'appelle "Non Bril", c'est au Palais des Glaces.
04:38 Ça dure jusqu'au 1er avril.
04:39 Vous parlez de vous évidemment, c'est le principe du stand-up.
04:42 Une grande source d'inspiration,
04:45 c'est l'amour.
04:46 Votre spectacle se termine sur une histoire d'amour qui a mal fini.
04:49 On comprend qu'il s'agit de celle que vous avez vécue avec une autre humoriste,
04:52 Bérangère Krief,
04:54 qui était venue en parler après son spectacle.
04:55 Elle avait fait un spectacle qui s'appelait "Amour".
04:57 Elle racontait comment un type la demande en mariage
04:59 et finalement la laisse tomber comme une vieille chaussette.
05:02 Et c'était vous.
05:03 - C'est moi qui ai lâché la vieille chaussette.
05:05 Non mais en fait on ne l'a pas dit pendant très très longtemps.
05:08 Moi je ne la nomme pas dans mon spectacle,
05:11 et elle ne me nomme pas dans le sien.
05:13 Là on commence à le dire depuis quelques mois
05:15 qu'on a vécu cette histoire tous les deux.
05:17 C'est vrai que c'est la même histoire racontée dans deux spectacles différents,
05:20 évidemment avec des points de vue différents.
05:22 Mais en attendant,
05:24 on s'aime toujours autant,
05:26 notre relation a évolué,
05:27 on est des super ex maintenant.
05:29 Mais il y a une vraie grande amitié entre elle et moi.
05:31 - Et alors ensemble, vous avez même sorti une vidéo,
05:33 YouTube, qui revient sur cet épisode de la demande en mariage.
05:36 Ça s'était passé sur une barque à New York.
05:38 Extrait.
05:39 - Le gars se lève, il se met à genoux,
05:41 et là il me dit,
05:43 "J'ai jamais été aussi sûre de moi,
05:45 t'es la femme de ma vie."
05:47 Oh, Bérangère !
05:49 Oh, Krief !
05:51 "Est-ce que tu veux m'épouser ?"
05:53 Oh !
05:55 - Alors, pas du tout.
05:56 Non, j'ai pas vraiment dit ça.
05:58 J'ai plus dit,
06:00 "Waouh, je suis pas trop trop sûre de moi,
06:02 mais t'es la femme de ma vie."
06:04 Enfin, je crois.
06:05 Mais s'il y a bien un truc dont je suis sûr,
06:07 c'est que je suis méga instable.
06:10 - "Tu veux quand même m'épouser ?"
06:12 Et là, toi, t'as répondu,
06:14 "Oh, de ouf, putain !
06:16 Les artistes torturés, c'est ma passion !"
06:18 (chantonne)
06:20 Yeah !
06:22 - Et c'est à ce moment-là...
06:24 - Que le gros bordel commence.
06:26 - Ouais, gros gros bordel.
06:27 - Ouais, quand même. Grosse histoire.
06:29 - Ça m'a beaucoup inspirée, moi, pour mon spectacle.
06:31 - Moi aussi, c'est dans mon spectacle.
06:33 C'est fou quand même que la même histoire soit dans deux spectacles en même temps.
06:36 - Ouais, mais c'est pas le même point de vue.
06:37 - Non.
06:38 - C'est pareil pour chacun, quoi.
06:40 - Ouais, ouais, ouais.
06:41 - Annotek Béranger va reprendre son spectacle "Amour".
06:43 Ça sera au Trianon, le 31 mars, 1er avril,
06:45 et puis en tournée.
06:46 Vous étiez allé voir son spectacle ?
06:47 - Bien sûr. En fait, moi, à la toute base,
06:49 quand elle a créé ce spectacle,
06:51 à la base, elle a fait juste un sketch de 10 minutes
06:53 qu'elle a fait en première partie dans un spectacle.
06:56 C'était un spectacle de Baptiste Le Caplin.
06:58 Elle avait fait sa première partie surprise, quoi.
07:00 Moi, ce jour-là, j'allais voir le spectacle de Baptiste Le Caplin.
07:03 J'étais pas au courant qu'elle allait avoir ça.
07:05 Et donc, je vois mon ex débarquer sur scène
07:07 et je fais mon sketch sur notre rupture.
07:09 Évidemment, dans la salle, il y avait plein de potes humoristes.
07:11 J'étais avec Antoine Decone et tout.
07:12 Et donc, tout le monde était au courant de l'histoire.
07:14 Et donc, ça a été un moment très étrange à vivre.
07:16 Et donc, c'est vrai que quelques années plus tard,
07:18 quand j'ai fait mon spectacle, je me suis dit,
07:20 bon, je suis obligé de parler de ça.
07:22 - Vous êtes allé la voir après le spectacle ?
07:24 - Oui, bien sûr. On s'est pris dans les bras et tout.
07:26 - Vous n'aurez pas été fâché encore.
07:28 - Mais c'est vrai que sans le savoir et sans le conscientiser,
07:31 on a créé un multivers.
07:32 Entre deux spectacles, on a créé un multivers de la rupture
07:35 qui est assez intéressant à voir, je pense, pour le public.
07:37 - Vous dites que vous avez du mal à vous fixer,
07:39 à savoir choisir.
07:41 Votre papa était militaire.
07:42 Ça a un sens parce que vous déménagez tout le temps.
07:44 Pas le temps de se faire des amis dans une ville,
07:46 vous êtes dans une autre.
07:48 Ça joue sur votre...
07:50 - Bien sûr. Sur mon instabilité, j'imagine.
07:52 - Oui, voilà. Je trouve ça beau.
07:54 - En fait, je pense qu'il y a beaucoup de gens,
07:56 beaucoup d'enfants militaires vont se retrouver là-dedans,
07:58 mais aussi d'enfants de gens qui déménagent tout le temps.
08:00 Et il y a ce truc qui...
08:02 En fait, quand tu es éduqué à bouger tout le temps,
08:04 à ne pas t'attacher aux gens ni aux endroits,
08:06 tu continues à le faire,
08:08 même après, quand tu quittes tes parents.
08:10 Et du coup, moi, c'est vrai que même maintenant,
08:12 je continue à déménager, tu vois, de trois ans.
08:14 Il y a un moment où je sens que la part dans laquelle je suis
08:16 me rend dingue, il faut que je bouge.
08:18 Et c'est pareil dans mes relations, c'est très compliqué.
08:20 - D'avoir des relations qui durent. - Oui.
08:22 - J'ai remarqué en faisant un interview, il y a beaucoup d'enfants de militaires
08:24 dans ces professions-là. Par exemple, Eric Nolo,
08:26 son père était militaire, ou Geoffrine Donadieu,
08:28 qui est écrivain, qui a sorti un livre
08:30 très, très bien chez Gallimard, tellement bien
08:32 qu'il a eu le prix de flore, fille de militaire.
08:34 En parlant d'instabilité,
08:36 là, c'était stable. À 22 ans,
08:38 pendant 5 ans, vous êtes dans le costume
08:40 de Dingo à Disney.
08:42 - Alors, il ne faut pas le dire, parce qu'il y a des enfants
08:44 qui nous écoutent. On va dire que j'étais très proche de Dingo.
08:46 Il ne faut pas casser la magie. - Vous avez raison.
08:48 C'est comme Noël. - Mais j'étais
08:50 un ami très proche de Dingo pendant 5 ans.
08:52 Mais pas que lui. J'étais ami de Capitaine Crochet,
08:54 j'étais ami de Sully, de Monstreux et compagnie,
08:56 j'étais ami de tous ces gens-là.
08:58 - J'ai le droit de dire que vous avez été graphiste ?
09:00 - Vous pouvez le dire. - Ce n'est pas tellement que j'ai été graphiste.
09:02 Ce qui m'hallucine, c'est que pour un site de la gendarmerie
09:04 et aussi pour un site porno.
09:06 C'est ça qui est incroyable. C'est le grand écart.
09:08 - Quand on est graphiste freelance,
09:10 c'est vrai qu'on peut travailler pour beaucoup de choses différentes.
09:12 Mais c'est vrai que je suis passé par faire
09:14 du graphisme pour la gendarmerie à un moment.
09:16 - Il y a un côté comme Pomme C, Pomme V.
09:18 Vous avez été auteur pour Caméra Café, pour Scènes de Ménage.
09:20 Qu'est-ce que vous y avez appris ?
09:22 Professionnellement, là, je redeviens sérieux.
09:24 - C'était au tout début où j'étais auteur.
09:26 Déjà, j'ai appris qu'on pouvait gagner de l'argent en écrivant,
09:28 ce qui est quand même génial.
09:30 Et puis, j'ai appris un truc.
09:32 Je vous parle de ça, c'était au début 2000.
09:34 Vraiment, c'était la fin de Caméra Café.
09:36 C'était le tout début de Scènes de Ménage.
09:38 J'étais auteur à ce moment-là.
09:40 Il y a un truc que j'ai appris, c'est qu'on pouvait ne pas mettre de l'affect
09:42 et que c'était juste un métier.
09:44 Et que l'écriture, c'est très clinique.
09:46 À partir du moment où on a des mécaniques d'écriture,
09:48 on peut écrire tout ce qu'on veut.
09:50 Donc, j'ai appris ça.
09:52 J'ai appris à ne plus mettre beaucoup d'affect dans ce que je fais.
09:54 Et que c'est juste un job.
09:56 La preuve que non, puisque vous dites que vous pouvez vous mettre la rate au courbouillon
09:58 avec le syndrome de l'imposteur.
10:00 Et d'où le nombril et d'où la consultation chez le spécialiste.
10:02 Oui, mais c'est entre quand on écrit pour les autres
10:04 ou quand on écrit pour soi.
10:06 Il y a ce truc-là.
10:08 Exactement, j'ai bien compris.
10:10 M. Poulpe, reste avec nous, on va parler de cinéma,
10:12 on va parler de séries, Culture Média continue sur Enroi.