Dans son édito du 16/02/2023, Jérôme Béglé revient sur la réforme des retraites.
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00:00 7h53, l'édito politique Jérôme Béglé, directeur général de la rédaction du Journal du Dimanche.
00:05 Jérôme, l'examen du texte sur les réformes entre dans sa phase finale.
00:10 Mais au fait, quels articles ont été véritablement discutés à l'Assemblée ?
00:14 Alors le projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale comporte 20 articles.
00:19 Ce matin, seulement 2 avaient été examinés.
00:22 Le premier a été adopté et le deuxième, créant ce fameux index senior, a été retoqué.
00:26 Or les débats s'arrêteront dans 36 heures exactement demain vendredi à minuit.
00:30 Il n'y a donc pas besoin d'être grand clair ni de vain pour comprendre
00:33 que l'on n'ira jamais au bout de la discussion du texte.
00:36 Et alors que des dispositions majeures et très discutées et disputées sont encore en suspens,
00:40 comme le fameux article 7 qui porte le recul de l'âge de départ/retraite de 62 à 64 ans,
00:46 l'article 8 sur les carrières longues et d'autres un peu plus lointains,
00:49 sur le montant minimal des pensions à 1 200 euros par exemple ou sur les invalidités au travail.
00:54 Les 18 000 amendements déposés notamment par la NUPES,
00:58 les dérapages, les rappels aux règlements et les suspensions de séances
01:01 imposées par la France Insoumise ont bloqué le travail parlementaire.
01:04 Ce matin, il restait encore 11 000 amendements à examiner.
01:08 Le texte le plus important du quinquennat n'a donc pas été discuté.
01:12 Chacun en tirera les conclusions qu'il veut.
01:14 Peut-être que le gouvernement s'y est mal pris.
01:16 Sans doute que Yael Brown-Pivet, président de l'Assemblée nationale, a manqué d'autorité.
01:20 En tout cas, une loi aussi importante pouvait aussi peut-être trouver sa place dans une procédure ad hoc
01:25 et pas forcément dans un texte budgétaire rectificatif.
01:30 Plus sûrement encore, on peut pointer du doigt le comportement de LFI
01:34 qui n'a cessé de perturber les séances.
01:36 Le problème est qu'au bout de deux semaines d'incidents d'invectives,
01:39 on ne comprend toujours pas grand-chose au texte final.
01:42 On ne voit surtout pas clair dans l'issue de ces discussions.
01:45 Jérôme, quel est le calendrier des jours à venir ?
01:48 Alors, il est à la fois précis et indécis.
01:50 Vendredi minuit, donc fin des débats à l'Assemblée nationale
01:54 et début des vacances parlementaires aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.
01:58 Des vacances qui feront du bien à tout le monde et vont sans doute nous reposer les oreilles.
02:02 On aura donc à peine examiné un quart de l'ensemble des dispositions de la réforme.
02:06 Les débats reprendront au Sénat du 2 au 12 mars.
02:10 Pour dix jours, sans doute dans une ambiance bien plus paisible,
02:13 car la majorité de droite et du centre, au palais du Luxembourg,
02:16 est favorable à l'âge de départ en retraite et à l'ensemble du texte
02:21 et qu'elle sera en plus aidée par la poignée d'élus Renaissance.
02:24 Afin de mettre tout le monde d'accord, on va mettre sur pied une commission mixe paritaire
02:29 composée de sept députés et de sept sénateurs
02:32 qui essaiera à partir du 14 mars d'écrire un texte commun pour les deux chambres.
02:36 Et ce nouveau texte sera à nouveau examiné en séance publique avant le 27 mars.
02:41 Et c'est là que l'on saura si le gouvernement utilise ou pas le fameux article 49.3
02:45 pour par exemple abréger son supplice.
02:47 Il faut donc encore compter sur cinq semaines de cris, de vociférations,
02:52 mais également d'apaisement pour parvenir à une majorité au palais Bourbon.
02:56 Cinq semaines, autant dire une éternité, dans ce bourbier politico-médiatique n'a que trop duré.
03:02 Le seul mérite est sans doute de nous faire comprendre
03:05 que la façon dont on vote les lois aujourd'hui
03:08 n'est plus tellement adaptée aux enjeux et aux polémiques du moment.
03:11 Sans doute faut-il réfléchir à une réforme institutionnelle massive.
03:15 Ça tombe bien, car c'est paraît-il le prochain chantier présidentiel.
03:19 Bon courage, monsieur Macron.
03:21 Jérôme Béglé, merci Jérôme.
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