soutenez-nous et abonnez-vous à partir de 5 euros/mois, pour faire un vivre la première chaîne TV vraiment indépendante !
https://www.lemediatv.fr/soutien
Samedi 11 février a battu tous les records de la mobilisation contre la nouvelle réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer au pays. Ils et elles étaient 963 000 dans tout le pays selon la police, 2 500 000 selon la CGT. Bien plus que le mardi précédent.
Alors que l’article 1er de la réforme vient d’être voté par les députés dans un certain chaos, ces derniers jours ont été riches en rebondissements. La première ministre Elisabeth Borne étant allée jusqu'à déclarer n'avoir aucun état d'âme dans cette bataille qui pourtant met le pays en très forte tension.
Franck Riester (le ministre chargé des relations avec le parlement) admet, après avoir avoué une réforme particulièrement injuste pour les femmes (aux carrières souvent hachées), que 1200€ de minimum retraite, ce ne sera pas pour tout le monde. Alors que le gouv n’a cessé d’affirmer le contraire depuis des semaines, pour tenter de convaincre l’opinion.
Et enfin, à l’Assemblée comme dans sur les plateaux TV, l’ext-droite lepéniste et la droite de Ciotti tentent de passer pour les opposants raisonnables et respectables, tandis que les gauches unies dans la Nupes (et surtout LFI) essuie les attaques venus de toutes parts.
Comme à son habitude, notre journaliste et reporter Cemil Şanlı est allé à la rencontre du terrain et des personnes qui manifestaient ce samedi à Paris.
Comment, face au pouvoir inflexible, les syndicats et les travailleurs vont-ils organiser le rapport de force sur la durée ? Est-ce que les actions illégales mais morales, comme celles de la CGT Énergie vont se multiplier ? Et comment se font les liens entre la rue et l'Assemblée?
C'est ce que nous allons voir dans ce reportage.
Partagez, commentez et abonnez-vous au Média !
▶ Soutenez Le Média :
https://soutenez.lemediatv.fr (CB - SEPA - Chèque)
https://dons.lemediatv.fr (CB - SEPA - Chèque)
https://fr.tipeee.com/le-media (CB - Paypal)
https://www.lemediatv.fr/soutien
Samedi 11 février a battu tous les records de la mobilisation contre la nouvelle réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer au pays. Ils et elles étaient 963 000 dans tout le pays selon la police, 2 500 000 selon la CGT. Bien plus que le mardi précédent.
Alors que l’article 1er de la réforme vient d’être voté par les députés dans un certain chaos, ces derniers jours ont été riches en rebondissements. La première ministre Elisabeth Borne étant allée jusqu'à déclarer n'avoir aucun état d'âme dans cette bataille qui pourtant met le pays en très forte tension.
Franck Riester (le ministre chargé des relations avec le parlement) admet, après avoir avoué une réforme particulièrement injuste pour les femmes (aux carrières souvent hachées), que 1200€ de minimum retraite, ce ne sera pas pour tout le monde. Alors que le gouv n’a cessé d’affirmer le contraire depuis des semaines, pour tenter de convaincre l’opinion.
Et enfin, à l’Assemblée comme dans sur les plateaux TV, l’ext-droite lepéniste et la droite de Ciotti tentent de passer pour les opposants raisonnables et respectables, tandis que les gauches unies dans la Nupes (et surtout LFI) essuie les attaques venus de toutes parts.
Comme à son habitude, notre journaliste et reporter Cemil Şanlı est allé à la rencontre du terrain et des personnes qui manifestaient ce samedi à Paris.
Comment, face au pouvoir inflexible, les syndicats et les travailleurs vont-ils organiser le rapport de force sur la durée ? Est-ce que les actions illégales mais morales, comme celles de la CGT Énergie vont se multiplier ? Et comment se font les liens entre la rue et l'Assemblée?
C'est ce que nous allons voir dans ce reportage.
Partagez, commentez et abonnez-vous au Média !
▶ Soutenez Le Média :
https://soutenez.lemediatv.fr (CB - SEPA - Chèque)
https://dons.lemediatv.fr (CB - SEPA - Chèque)
https://fr.tipeee.com/le-media (CB - Paypal)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Depuis que Macron a été élu, je passe ma vie sur les grands boulevards.
00:02 Ça va 5 minutes, quoi.
00:03 À part se donner au bout, vous buvez de l'eau,
00:05 vous faites de la politique sans le savoir.
00:07 Là, il faut bloquer le pays, sinon on n'y arrivera pas.
00:09 Bloquer, bloquer, bloquer, bloquer.
00:11 Tout le monde en parle, mais personne ne le fait.
00:12 La justice ne siège pas dans ce gouvernement.
00:15 On n'ira pas vers la bordélisation.
00:18 Qu'est-ce que vous appelez bordélisation ?
00:19 Bah, interdicot.
00:20 Sur quoi elle peut te convaincre,
00:21 au revoir Berger, peut-être, sur le choix de ses lunettes, à la limite.
00:23 Oui, c'est les propos d'un bourreau.
00:25 La défense du monde du travail, tout le reste, c'est accessoire.
00:31 Salut, c'est Djémile, et pour Le Média aujourd'hui,
00:33 je vous emmène une nouvelle fois sur le terrain,
00:34 celui d'une mobilisation populaire inédite
00:37 qui bat un record remontant à bien trois décennies.
00:39 Des millions de Françaises et Français battent le pavé depuis des semaines
00:42 contre un énième projet de réforme des retraites,
00:44 toujours rejeté par une très large majorité de la population.
00:47 Et alors que l'article 1er de la réforme vient d'être voté hier
00:50 par les députés à l'Assemblée, dans un certain chaos,
00:53 eh bien, ces derniers jours ont été forts en rebondissement.
00:55 La Première ministre, Elisabeth Borne,
00:57 étant allée jusqu'à déclarer n'avoir aucun état d'âme
00:59 dans cette bataille qui pourtant met le pays en très forte tension.
01:02 Frank Rister, le ministre chargé des Relations avec le Parlement,
01:05 admet, lui, après avoir avoué une réforme particulièrement injuste
01:08 pour les femmes aux carrières souvent hachées,
01:10 que 1 200 euros de minimum retraite, ce ne sera pas pour tout le monde.
01:13 Alors que le gouvernement n'a cessé d'affirmer le contraire depuis des semaines
01:17 pour tenter de convaincre l'opinion.
01:18 Et enfin, à l'Assemblée, comme sur les plateaux télé,
01:21 l'extrême droite lupiniste et la droite de Ciotti
01:23 tentent de passer pour les opposants raisonnables et respectables,
01:26 tandis que les gauches unies dans la nups, et surtout, LFI,
01:29 essuient les attaques venues de toutes parts.
01:30 Aujourd'hui, nous sommes le samedi 11 février 2023
01:33 pour l'acte 4 de la mobilisation.
01:35 Comment, face au pouvoir inflexible,
01:37 les syndicats et les travailleurs vont-ils organiser le rapport de force sur la durée ?
01:41 Est-ce que les actions illégales mais morales,
01:43 comme celles de la CGT Énergie, vont se multiplier ?
01:46 Et dans cette bataille, comment se font les liens entre la rue et l'Assemblée ?
01:50 C'est ce qu'on va voir dans cette vidéo.
01:51 Likez, commentez et abonnez-vous au Média.
01:53 [Musique]
02:06 La défense de nos retraites, pour nous, pour ceux qui y sont déjà,
02:09 pour les enfants, pour les jeunes.
02:11 Il faut soutenir les gens qui ne peuvent pas faire la manif.
02:15 Il y a des jeunes qui travaillent,
02:17 et il faut bien que les retraités servent à quelque chose.
02:19 Donc, on vient faire la manif.
02:21 On les soutient, nous qui sommes déjà à la retraite.
02:24 Il n'y a pas de raison que ces jeunes-là soient privés
02:28 de tout ce qu'on a pu, nous, avoir quand on était au même âge.
02:32 Je pense qu'augmenter l'âge n'est pas la bonne solution.
02:35 Je pense qu'il y a de l'argent à prendre ailleurs.
02:36 En fait, plus généralement, je pense qu'on casse les services publics en général.
02:40 Comme on dit, pour noyer son chien, on dit qu'il a rage.
02:43 Donc, on casse les services publics pour pouvoir dire que ça ne marche pas,
02:46 et les vendre privés.
02:47 Comme on l'a fait pour les autoroutes, comme on l'a fait pour Orange,
02:50 comme on l'a fait pour des fleurons de l'industrie française.
02:52 Je trouve que... on devrait être encore un petit peu plus durs
02:56 et faire une grande, grande manif, mais bloquer le tout.
03:00 Sinon, on n'y arrivera pas.
03:02 Je travaille dans la prévention des risques pour une grosse entreprise publique.
03:05 Et vous, vous voyez, travaillez jusqu'à 62, 64, 100...
03:08 Non, du tout. Du tout.
03:09 D'ailleurs, je travaille plus, j'ai fait un burn-out.
03:11 La question centrale pour vous, c'est la démocratie ?
03:18 C'est la question première, en fait.
03:20 C'est la question première, tout simplement.
03:21 C'est-à-dire qu'on ne peut pas envisager aucune solution sans élu, en fait.
03:25 Donc, après, la première question qu'il faut se poser,
03:27 comment cette personne qui parle en notre nom et qui va décider en notre nom
03:31 peut-elle avoir cette légitimité, en fait ?
03:33 Vous pensez que l'Assemblée ne joue pas son rôle ?
03:35 Ah non, aucunement !
03:37 Bien sûr, je regarde beaucoup les travaux à l'Assemblée nationale,
03:39 en commission, surtout.
03:41 C'est mon problème, en fait.
03:42 C'est-à-dire que ces gens, en fait, ne nous représentent pas suffisamment.
03:45 Monsieur le Président de la République,
03:49 qui est sûr d'avoir raison, de toute façon il fera ce qu'il veut.
03:52 Là, il faut bloquer le pays, sinon on n'y arrivera pas.
03:55 Pensez à 68, on s'est battus déjà à cette époque-là...
03:59 Pour avoir ce qu'on a !
04:01 La Ve République est articulée sur les partis politiques, en fait.
04:05 Mais est-ce que ces partis politiques, aujourd'hui,
04:07 représentent vraiment une... une grosse proportion des Français ?
04:10 Les gens ne se retrouvent plus, en fait, dans ces partis politiques.
04:13 Et donc, on a eu bien un dysfonctionnement, en fait,
04:15 de la Ve République, finalement, hein.
04:17 Donc il faut revoir tout ça et... et réengager peut-être les gens.
04:20 Et les gens qui disent qu'ils feront pas de politique, c'est complètement fou !
04:22 Puisque, à partir du moment où vous respirez,
04:25 à partir du moment où vous buvez de l'eau,
04:27 ben vous faites de la politique sans le savoir.
04:28 Alors comme ça, la Première Ministre est une bourreau.
04:36 Ce que j'ai dit exactement, c'est que les propos qu'elle a tenus
04:40 à la une d'un quotidien national,
04:43 où elle dit « je n'ai aucun état d'âme à faire cette réforme »,
04:46 j'ai dit « ce sont les mots d'un bourreau ». Et c'est vrai !
04:48 On ne peut pas être Première Ministre,
04:50 s'apprêter à faire, euh, par la force,
04:53 une réforme qui va mettre au travail deux ans de plus les gens.
04:56 Et quand on dit « au travail », c'est quand on est optimiste.
04:58 Je veux dire, c'est toute une vision de la société que charrie cette réforme.
05:02 Et moi je le dis, je ne veux pas vivre dans un pays
05:04 dans lequel les retraités sont pauvres,
05:05 dans lequel on force les gens à essayer de travailler plus longtemps,
05:08 en les coincant dans des salles de précarité,
05:10 en étant au chômage, en invalidité, en maladie...
05:14 Enfin, je veux dire, ça n'a aucun sens.
05:16 Et le dire « je le fais sans état d'âme »,
05:18 enfin, oui, c'est les propos d'un bourreau
05:21 qui va commettre une sale besogne, faire le sale travail,
05:24 en disant « je ne me pose aucun cas de conscience ».
05:27 C'est abject de la part d'une Première Ministre, en effet.
05:30 Vous savez, ils nous répètent à tout bout de champs
05:32 « la valeur travail, la valeur travail ».
05:34 Mais enfin, la valeur travail, ça n'existe pas.
05:37 Ça n'existe pas si on ne donne pas de valeur au travail.
05:40 Et c'est justement la question de la rémunération, du salaire.
05:44 C'est justement la question de la diminution du temps de travail.
05:46 Dans la semaine, nous nous sommes pour les 35 heures réelles,
05:49 pour aller vers les 32 heures.
05:50 Dans l'année, avec la sixième semaine de congé payé.
05:52 Et dans la vie, avec la retraite à 60 ans.
05:54 En tout cas, ce que je trouve lamentable,
05:56 c'est que le gouvernement persiste à vouloir imposer cette réforme,
06:00 alors que 90% des travailleurs de notre pays n'en veulent pas,
06:03 alors que 80% des Français la rejettent.
06:05 Et ils continuent, article après article,
06:07 à vouloir nous enquiller cette réforme dégueulasse
06:10 qui va pourrir la vie du monde du travail.
06:11 On a neuf jours. Neuf jours.
06:14 Ils nous ont enlevé un jour avec le... le Parti de Alice.
06:16 Ensuite vous avez des matinées où il n'y a pas de débat, etc.
06:19 Pour l'instant, nous avons eu 18 heures de débat.
06:21 Et que font les macronistes ?
06:23 Ils décident de refuser d'ouvrir le week-end.
06:25 Et pire que ça, hier ils nous volent 10% du temps de débat
06:28 pour une histoire de tweets.
06:29 Je ne sais pas dans quel pays on a déjà vu un tweet...
06:32 — Mais ben justement-- — ...arrêter un débat sur les retraites.
06:34 Parce qu'on peut pas se permettre de se diviser
06:35 face à une réforme aussi dégueulasse que celle-là.
06:37 Même avec les Rosi, par exemple, qui se font arrêter en garde à vue,
06:41 mais avec un dé-- le député Thomas Porte aussi,
06:42 qui se fait un petit peu alpaguer, expulser de l'Assemblée.
06:44 Est-ce que vous-- Qu'est-ce que vous voyez, vous, à travers...
06:47 cette actualité-là ?
06:47 Ce que je vois, c'est que le gouvernement, les macronistes,
06:49 essayent de tout faire pour détourner l'attention du vrai sujet.
06:53 Le vrai sujet, c'est cette réforme des retraites.
06:55 Et hier, on se retrouve à débattre pendant toute une journée d'un tweet,
06:58 plutôt que de parler du projet de loi.
07:00 Ce projet de loi scandaleux qui vise à faire travailler les gens plus longtemps
07:03 et à dégrader leurs conditions de vie.
07:05 C'est ça, le vrai sujet. Et nous, on ne se laissera jamais
07:08 détourner de ce sujet-là.
07:10 Le monde du travail, la défense du monde du travail,
07:12 tout le reste, c'est accessoire.
07:13 Ce qu'il faut se poser comme question, c'est pourquoi ils font ça.
07:15 Parce qu'ils sont tout simplement en train de préparer
07:18 une réaction autoritaire,
07:20 et voire même une répression du mouvement social qui s'annonce.
07:23 Ce que nous vivons à l'Assemblée, la violence dont ils compreuvent,
07:27 les coups montés qu'ils orchestrent, par exemple contre Thomas Porte,
07:31 c'est le prélude de ce qu'ils vont faire en mars, dans la rue.
07:35 Comment vous pouvez, aux Françaises, aux Français qui vous écoutent aujourd'hui,
07:37 leur donner un peu l'impression que la bataille n'est pas perdue ?
07:40 Ah mais moi j'veux dire aux Français qu'on va gagner.
07:42 Et vous savez, dans tous les mouvements sociaux,
07:44 on s'est heurtés à des gouvernements qui nous ont dit
07:46 « On ne lâchera jamais », jusqu'à ce qu'ils lâchent.
07:49 Jusqu'à ce qu'ils finissent par renoncer à leurs réformes.
07:51 Et aujourd'hui, on a une journée de mobilisation qui est historique.
07:54 Y a jamais eu autant de monde dans la rue, pas qu'à Paris d'ailleurs,
07:56 mais aussi dans beaucoup de petites villes,
07:58 beaucoup de villes moyennes de région,
08:00 et donc je pense qu'effectivement, à la fin, ils finiront par lâcher.
08:04 Parce que ça n'est pas vrai. On ne peut pas diriger
08:06 un pays contre le peuple, et aujourd'hui le peuple il est très, très, très massivement
08:11 contre cette réforme, et mobilisé dans les rues, dans les grèves,
08:14 et on le verra dans les jours et les semaines à venir.
08:17 Adelaïde, je suis étudiante en Infocom, en Master.
08:21 OK. Et aujourd'hui, t'es là avec tes camarades pour la raison première.
08:25 Bah pour la réforme de la retraite, pour être contre,
08:28 parce qu'elle est injuste, et surtout injuste pour les femmes.
08:30 Parce que, on voit, bon bah moi j'suis pas encore dans le milieu du travail,
08:32 mais j'ai autour de moi plein de femmes qui ont eu des carrières assurées.
08:35 Elles ont dû se mettre en congé maternité pour garder les enfants,
08:38 et elles, elles vont être pénalisées par la réforme des retraites.
08:40 Et donc pour toutes les femmes précaires, je pense que c'est important
08:42 qu'on soit dans la rue, parce qu'on les soutient, et qu'entre femmes,
08:45 on se soutient et voit leur envie d'être solidaires avec tout le monde.
08:47 Il faut changer de monde, en fait.
08:49 On vit la loi du patronat, la réforme de la retraite,
08:51 c'est une expression de plus de cette loi. Les seuls qui se gavent,
08:53 et là, et qui nous demandent de bosser plus, les seuls qui soutiennent la réforme.
08:57 Il faut passer à une étape supérieure.
08:59 Et aux personnes qui, encore, vous disent, encore et toujours,
09:01 les jeunes, voilà, la retraite c'est dans très longtemps,
09:04 ça vous-- ça vous regarde pas. Tu pourrais répondre quoi à ces personnes ?
09:06 Bah j'pense que c'est assez hypocrite, parce que quand on n'est pas dans la rue
09:08 et qu'on fait rien, on va aussi nous prendre...
09:10 en nous disant qu'on s'en fout, qu'on-- on a envie de rien considérer,
09:13 parce qu'on a-- on est là, on profite de la vie étudiante,
09:15 et quand on s'bouge, on dit si on est critiquée,
09:17 donc j'pense que c'est un peu une hypocrisie, donc voilà.
09:19 Les quatre syndicats à l'RATP viennent de faire un appel
09:21 à la grève reconductive à partir du 7 mars.
09:23 C'est ça qu'il faut décliner de partout !
09:25 C'est ça que craint le gouvernement !
09:26 Mais ça peut pas être une journée de 24 heures de plus.
09:28 Il faut que le pays soit entièrement bloqué.
09:30 Il faut qu'on les fasse plier, et ça passera par un nouveau mai 68.
09:33 Et la jeunesse elle a toute sa place là-dedans,
09:35 dans les facs, dans les AG, dans les comités de mobilisation.
09:38 Il faut que partout on pose le débat de comment les universités,
09:41 comment les lycées, par leur détermination, par leur énergie,
09:44 par leur capacité de-- de-- d'aider, euh... et de bloquer nos facs,
09:48 on peut contribuer à ce que le 7 mars soit le début
09:51 d'un 5 décembre 2019, d'un mouvement de grève reconductible.
09:54 Du coup, en tant que travailleurs et travailleuses,
09:56 on est aussi impactés par la réforme des retraites,
09:59 donc on doit être là, on doit être en solidarité.
10:01 Pourquoi on fait un Pink Block ?
10:02 Bah, parce qu'en fait, on est aussi énormément touchés
10:05 par la réforme des retraites, parce qu'on a parfois des carrières hachées
10:07 en tant qu'LGBTI, parfois sur les euh... sur les parcours de transition,
10:11 notamment avec les personnes trans.
10:12 Est-ce que tu sens que les jeunes, le veulent, sont prêts ?
10:15 Tout à fait. Ils sont prêts.
10:17 Mais pour donner confiance, il faut des plans de bataille.
10:20 Il faut des plans qui soient victorieux.
10:21 Et aujourd'hui on l'a vu.
10:23 Les m-- Les journées de grève une fois par semaine,
10:25 même si on est deux, trois millions, elles ne suffisent pas à elles-mêmes.
10:28 Parce que, ce qui est en jeu aujourd'hui, pour les patronats,
10:32 et pour nous aussi, c'est pas que la question de la réforme des retraites.
10:35 Ils savent qu'y a un enjeu qui va au-delà, qu'y a un enjeu politique.
10:38 Moi en mon nom, en tout cas, ce que j'peux dire,
10:40 la retraite à 60 ans, c'est une première étape,
10:42 avec 37 ans qu'annuité, mais je pense qu'on pourrait aller beaucoup plus loin.
10:46 Euh... Et notamment, je pense qu'il faudrait revoir la définition du terme « travail ».
10:50 Qu'est-ce que le travail ? Et je pense que quand on est retraité,
10:53 on n'arrête pas de travailler.
10:54 On arrête s-- sans doute le retrait contraint, mais on n'arrête pas de travailler.
10:57 Quelle classe va dicter l-- les-- les suites ?
11:01 Est-ce qu'on va continuer à subir les lois des capitalistes,
11:04 sur tous les domaines ? Sur le domaine du travail, du repos,
11:07 euh, sur la question du climat ?
11:09 Ou est-ce qu'une fois pour toutes, on va imposer une autre logique de société ?
11:12 C'est ça qui se joue. Et ça, les classes dominantes le savent.
11:16 Et c'est pour ça qu'elles en font un enjeu politique.
11:18 Il faut qu'on comprenne qu'on doit agir en conséquence.
11:21 Et ceux qui craignent, c'est un mouvement qui chamboule tout.
11:24 Parce que les mouvements qui vont venir, ils peuvent tout chambouler.
11:27 Mais il faut qu'on s'donne les moyens.
11:29 Et ça, ça passera par...
11:31 tout construire pour que le 7 mars,
11:33 ça soit un vrai mouvement de grève générale au compte des types.
11:36 [Chant]
11:38 Nous, on vient pour l'article 7.
12:04 C'est-à-dire pour la... les 65 ans.
12:07 C'est inacceptable, personne ne l'accepte.
12:10 Ce qui est terrible avec cette réforme, c'est qu'elle est injuste.
12:13 Elle fait la retraite dure pour les gens qui ont eu la vie dure.
12:18 Alors que moi, j'pense que, ben justement,
12:21 les gens qui ont eu la vie dure devraient avoir une retraite un peu plus douce.
12:26 Pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui ?
12:27 Ben c'est, enfin, c'est assez évident.
12:29 Si tu sors pas du bois, ben on va t'le piquer, ton tas d'bois.
12:33 Donc pour le protéger, euh...
12:35 pour pouvoir le transmettre à tes enfants, euh...
12:38 tes droits comme ton tas d'bois,
12:40 eh ben mets la main dessus et puis, euh... et puis bats-toi pour...
12:43 pour le conserver, voilà. C'est aussi con que ça, quoi.
12:46 C'est la-- On est là... c'est la justice.
12:49 Et au fond, c'est la justice qui définit.
12:52 Est-ce que vous pensez, est-ce que vous croyez encore
12:54 en la justice aujourd'hui, quand on a un gouvernement qui s'obstine, etc. ?
12:58 La justice, elle n'est pas dans le gouvernement.
13:00 Ils l-- Voilà, ils ont beau avoir un ministre de la justice,
13:03 la justice n'est-- Hélas, hélas, ne siège pas dans ce gouvernement.
13:07 Elle devrait. Elle devrait pouvoir-- Elle devrait pouvoir parler,
13:11 elle devrait pouvoir rappeler la bienveillance, l'humanité, la tension...
13:17 Qu'est-ce que vous voulez. Mais c'est pas le cas.
13:21 Ben là, maintenant, il va falloir passer à la... vitesse supérieure, j'imagine ?
13:24 Faut qu'on puisse plus circuler, faut qu'on puisse plus acheter d'essence, euh...
13:27 – Il est où ? – Euh, faut que...
13:29 ben faut, euh, mettre le pays à l'arrêt.
13:31 Je pense que... le théâtre est-- est toujours politique, qu'ils le veuillent ou non.
13:34 Hein. Ça veut pas dire qu'il doit être politicard...
13:37 ou même militant, d'ailleurs, mais en tant que... le--
13:41 Vous savez, Desmaïrold a dit euh...
13:43 « Le théâtre n'est rien d'autre qu'une fête de l'humanité. »
13:47 Donc, dans l'humanité, l'humanité c'est politique.
13:51 Ah mais la radicalisation, euh, la radica--
13:53 'Fin si tu dé-- si tu déplaces légèrement l'objectif,
13:56 tu-- tu-- tu vas vers euh, j'sais pas, moi, les gens du gouvernement,
14:00 et c'est eux les radicalisés, enfin ils sont complètement fous, quoi.
14:03 'Fin c'est complètement insensé de bloquer le pays,
14:05 de faire sortir les gens-- 'Fin, ils croient que j'ai que ça à foutre, moi, de...
14:08 d'apporter les grands boulevards, euh... et toi c'est pareil,
14:12 et les copains, etc. On a-- on a autre chose à faire, non ?
14:14 On a l'air de s'occuper de nos enfants, aller à la pêche, euh...
14:17 jouer au badminton...
14:18 Et là, ouais, depuis que Macron il a été élu,
14:20 j'passe ma vie sur les grands boulevards, ça va cinq minutes, quoi.
14:22 Non, il faut pa-- il va falloir s'organiser derrière,
14:25 pour soutenir, évidemment, les grévistes,
14:26 organiser des événements, à droite, à gauche...
14:28 et abonder les caisses de grève, parce que les copains ils sont comme...
14:31 toi et moi, euh... y a-- y a-- ils ont des crédits,
14:34 faut manger, faut remplir le frigo,
14:35 et faut savoir que la dernière grève, à la SNCF,
14:38 avec les cheminots,
14:39 ils ont pris 60 jours de... de grève, quoi.
14:42 60 jours.
14:43 — Plus de cinq. — Deux mois.
14:44 — Ouais. — Bah j'en connais pas beaucoup
14:46 qui sont prêts à... à faire ce sacrifice-là.
14:48 Donc il va falloir les épauler, et sérieusement, quoi.
14:50 Y a personne autour de Macron
14:54 qui a les épaules pour vendre l'invendable.
14:56 Ce truc n'est pas vendable.
14:58 Mais personne n'en veut. Personne n'en veut.
15:00 Bah quand tu vois Dussop t'arriver, sans déconner...
15:02 'fin il porte toute la misère du monde, sur ses-- sur ses maigres épaules.
15:06 Aurore Berger...
15:07 Mais qui a envie d'entendre Aurore Berger ?
15:09 'Fin sur quoi elle peut t'convaincre, Aurore Berger ?
15:12 Peut-être sur le choix de ses lunettes, à la limite ?
15:14 En fait, ils nous prennent pour des mules, quoi.
15:16 C'est ça qui fait mal, aussi.
15:19 M. Berger ?
15:20 Appeler à manifester un samedi, c'est quand même particulier,
15:22 c'est assez rare dans le mouvement syndical. Pourquoi ce choix-là ?
15:25 Bah c'est une volonté, euh, qu'a souvent exprimée la CFDT.
15:28 La dernière fois c'était en 2010, y avait 900 000 personnes.
15:31 Là on a dé-- dé-- dépassé ça en France, je pense, aujourd'hui.
15:34 Tout simplement parce que ça permet à des gens qui peuvent pas forcément le faire,
15:37 euh, normalement, dans la semaine, parce que...
15:40 bah des problèmes de pouvoir d'achat, des problèmes de-- d'emploi, etc.,
15:42 de conciliation... personnelle,
15:44 eh bien, ça permet de venir manifester.
15:47 On a aujourd'hui une grande diversité dans-- dans les mobilisations,
15:50 euh, de professionnels, parce que on est un samedi.
15:52 Beaucoup de monde, beaucoup de ferveur, beaucoup d'envie,
15:55 beaucoup de gens pour qui c'était une première manifestation,
15:58 faut pas l'oublier, beaucoup de familles, beaucoup d'enfants.
16:00 Donc le côté samedi, finalement, ça fonctionne.
16:02 Ah mais ça, indéniablement, les Gilets jaunes, ça fait quatre ans qu'on le gueule.
16:05 On n'a pas, nous, la possibilité,
16:08 les 30 millions de Français non-syndiqués, non-politisés, non-encartés,
16:12 nous n'avons pas les moyens de perdre 80 euros aujourd'hui,
16:14 en-- en semaine.
16:15 Le samedi--
16:16 C'est une bonne chose, un samedi--
16:17 Mais c'était le meilleur des compromis à mettre en place !
16:19 On voit-- Enfin, le m-- le, le, le pouvoir, l'exécutif,
16:22 craint une radicalisation du mouvement.
16:24 Qu'est-ce que vous comprenez, vous, par ce terme-là,
16:25 « radicalisation du mouvement » ?
16:26 Rien. Si c'est la détermination, oui.
16:28 Regardez, autour de vous.
16:30 Mais euh, la CFDT, elle sera toujours la CFDT.
16:32 On ira pas vers, euh, la bordélisation, on ira pas vers, euh...
16:36 Qu'est-ce que vous-- Qu'est-ce que vous appelez « bordélisation » ?
16:37 C'est un terme du gouvernement ?
16:38 On ira pas, euh, contre l'atteinte des biens et des personnes,
16:40 on ira pas, euh, à gêner les citoyens,
16:43 c'est pas notre conception de l'action syndicale.
16:44 On vous-- Dans la presse, on vous appelle les « robins des bois »,
16:47 quand, quand vous coupez l'électricité quelque part, vous--
16:49 — On coupe pas, on coupe pas l'électricité. — Ou vous donnez l'électricité aux personnes
16:52 qui sont-- qui n'en ont plus. Comment vous qualifiez vos actions ?
16:54 Bon, on est un service public, déjà, de une.
16:56 Donc après, en soi, nous, on rend service au public, quoi.
16:58 L'électricité, c'est pour tous et à tous.
17:00 L'électricité, c'est pas pour le privé.
17:03 C'est ça, le truc, c'est pareil pour le gaz.
17:05 Aujourd'hui, la CFDT fait la preuve de sa mobilisation,
17:07 dans-- en toute, en toute convivialité,
17:10 de façon festive, et c'est ça qu'on considère--
17:11 Vous ne soutenez pas les actions de la CGT Énergie, par exemple ?
17:14 Non, on est dans l'intersyndical ensemble, on s'est exprimés ensemble.
17:16 J'crois qu'on est largement en lien, aujourd'hui, avec Philippe Martinez,
17:19 pour qu'y ait pas de problème entre nous.
17:20 Est-ce qu'on peut, aujourd'hui, se satisfaire de marcher dans la rue,
17:23 de faire des actions symboliques ?
17:24 Bah, manifestement, vous vous êtes pas d'accord avec ça.
17:26 Pourquoi on doit en arriver à là, en fait ?
17:27 Apparemment, y a pas d'autre moyen.
17:29 C'est qu'y a que comme ça qu'on peut se faire entendre,
17:31 et c'est malheureux, en 2023.
17:33 Quand on peut pas dire-- 'fin, on peut pas parler, on peut rien dire...
17:36 On s'en pas écouter, quoi. Donc forcément...
17:39 Après, chacun agit comme il le-- comme il le veut,
17:43 tout le monde est grand, tout le monde est responsable.
17:45 Après, on reste toujours sur le même schéma,
17:46 j'ai pas voulu en parler avant, cette semaine,
17:48 pour éviter de démotiver le samedi,
17:49 mais quand on te pose trois semaines entre deux manifs,
17:51 c'est à se poser des questions.
17:52 J'me demande si vraiment, cette méthodologie traditionnelle des manifestations,
17:56 à la fois merguez et morito, est-ce que c'est vraiment porteur ?
17:59 Parce qu'on voit que le-- le gouvernement ne plie pas.
18:01 Moi, j'trouve ça, c'est plus dommage pour les usagers,
18:03 puisque là, ils vont entrer dans une phase où malheureusement...
18:06 le prix va faire que augmenter.
18:08 Et ça, j'pense que tout le monde n'aura pas l'argent
18:11 pour pouvoir-- malheureusement, pouvoir se chauffer, même se nourrir.
18:14 Y en a, malheureusement, ils arriveront pas à payer les factures.
18:17 Y a aussi des méthodes, on voit la CGT Énergie,
18:19 qui veut... réactive l'énergie-- Y a des trucs, quand même, de-- un peu plus...
18:22 un peu plus musclés. — Est-ce que...
18:24 C'est pas forcément-- C'est pas-- C'est pas forcément d'être musclé.
18:27 Si on reprend les études sociologiques qui avaient été faites sur les ouvertures de péage,
18:30 même les mecs qui avaient de la thune, ils adoraient ça !
18:32 Tu vois c'que j'veux te dire ? C'est-- C'était une action qui est allée...
18:35 euh, en servant le citoyen.
18:37 À défaut d'le desservir des fois pour des grèves,
18:39 parce que les gens sont forcément bloqués, si tu veux.
18:40 Mais tu vois, y a d'autres actions qui sont possibles d'être emmenées,
18:43 et-- et de faire plaisir aux gens, et-- et de montrer qu'y a un impact,
18:46 tu vois c'que j'veux te dire ?
18:47 Tout citoyen doit prendre sa responsabilité à arriver un moment donné.
18:49 Pour un avenir meilleur, et pour un futur meilleur, pour nos enfants,
18:52 et même pour les plus anciens qui se sont déjà battus.
18:55 Ça veut dire quoi, « prendre sa responsabilité » ?
18:56 C'est par exemple, là, venir manifester quand il faut manifester,
18:59 aller voter quand il faut aller voter...
19:00 S'intéresser un peu plus à la politique.
19:02 Qui malheureusement a été oubliée depuis un p'tit moment par le peuple français.
19:06 La gilets jaunisation c'est-- J'te jure que c'est un verbe qui est génial.
19:09 J'ai passé une semaine sur les réseaux sociaux, et dans la rue.
19:12 Le verbe que j'ai le plus entendu...
19:14 « Bloqué ».
19:15 Bloqué, bloqué, bloqué, bloqué. Tout l'monde en parle, mais personne le fait.
19:20 Ça s'organise. À quand ? À quand ?
19:23 On parle du 7 mars, madame disait--
19:25 Le 7 mars ! On est le-- On est le-- On est limite le s-- On est--
19:28 C'est dans un mois ! Est-ce que l'urgence a le temps d'attendre aujourd'hui ?
19:31 Est-ce que l'urgence du quotidien aujourd'hui peut se permettre le luxe
19:35 d'attendre que quelques-uns partent en vacances ?
19:37 Qu'est-ce que c'est, quelques jours de vacances sans moins,
19:40 contre quatre ans de bonheur en plus à la fin d'une vie de travail ?
19:43 Mais... on va y arriver, petit à petit.
19:46 F-- Faut y croire. C'est... Tous ensemble, on y arrive.
19:49 C'est comme ça qu'faut voir les choses.
19:51 La misère ne prend pas de vacances !
19:52 Maintenant on est là, on a... des tables, des chaises, on discute,
19:57 et on essaye de mettre en-- en place des convergences d'action
19:59 qui permettent de faire entendre tout le monde.
20:01 De mardi 7 à samedi 11 février, une chose est certaine.
20:14 Le nombre de participants et participantes en mobilisation
20:17 a fortement progressé dans tout le pays,
20:19 passant de 757 000 manifestants à 963 000.
20:23 En France, selon la police, 2,5 millions selon la CGT.
20:27 À Paris, cette dernière aura comptabilisé, ce samedi,
20:29 un demi-million de manifestants.
20:31 Un itinéraire bis a même dû être mis en place
20:34 pour absorber tout ce monde, entre républiques et nations,
20:37 le premier parcours via Voltaire, le second via Bastille.
20:41 Preuve du succès de la mobilisation
20:43 qui illustre un rejet toujours plus fort de la réforme.
20:45 Mais les manifestants le disent,
20:47 ils ne sont pas dupes des intentions du gouvernement,
20:49 qui semblent, avant s'étaient baissées, les mains sur les oreilles.
20:52 Un mot est alors sur toutes les lèvres, blocage.
20:55 En attendant le 7 mars, qui promet de passer la vitesse supérieure,
20:58 l'intersyndicale appelle à une nouvelle mobilisation de masse,
21:01 le 16 mars prochain, donc en semaine.
21:04 Nous y serons pour suivre l'évolution du mouvement social.
21:07 En attendant, partagez cette vidéo sur vos réseaux
21:10 et abonnez-vous au Média dès 5 euros par mois sur lemediatv.fr.
21:14 -Merci. -Au revoir.
21:16 -C'est un plaisir. -Au revoir. Merci.
21:19 ...