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Reconnaissance d'un "scandale sanitaire", mais pas de poursuites dans l'affaire du chlordécone. Seize ans après le dépôt d’une première plainte, la justice a prononcé un non-lieu dans l’instruction sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone le 2 janvier dernier. Une décision de justice conforme aux réquisitions que le parquet de Paris avait formulées fin novembre et qui a provoqué la colère du député de la 1ère circonscription de Martinique Jiovanny William. Il l'a fait savoir à l'Assemblée Nationale lors d'une allocution très remarquée à l'occasion de laquelle il a martelé la responsabilité de l'état Français. Jiovanny William est notre invité ce soir et avec lui nous sommes bien sûr revenu sur cette ordonnance de non-lieu qui continue de provoquer une vive émotion en Martinique et en Guadeloupe où 90 % de la population a été contaminée par le chlordécone .
On également parlé avec l'élu de la vie chère dans les territoires ultramarins. Ce problème est connu et documenté depuis longtemps. Et pourtant, les disparités de pouvoir d'achat entre l'Hexagone et l'Outre-Mer persistent et grandissent face à la spirale inflationniste. L'Assemblée nationale a d’ailleurs lancé hier, jeudi 9 février, une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre-mer. Nous avons également évoqué la question de la réintégration des soignants non vaccinés qui est au cœur des tensions et préoccupations des français des territoires ultramarins. Mais avant de parler de ces différents dossiers, nous sommes revenus sur une vive polémique provoquée par les propos du ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin qui a déclaré « C'est la République française qui a aboli l'esclavage. » Les propos ont été tenus lors du forum organisé par Le Point sur « les outre-mer aux avant-postes » le 2 février à la Maison de l'océan à Paris, et n'en finissent pas de faire réagir. Dix-sept députés des Antilles, de Guyane, de La Réunion et de Polynésie, issus pour l'essentiel de la Nupes, ont aussi tôt critiqué dans une lettre ouverte au ministre « une nouvelle forme de révisionnisme historique ».
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Reconnaissance d'un "scandale sanitaire", mais pas de poursuites dans l'affaire du chlordécone. Seize ans après le dépôt d’une première plainte, la justice a prononcé un non-lieu dans l’instruction sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone le 2 janvier dernier. Une décision de justice conforme aux réquisitions que le parquet de Paris avait formulées fin novembre et qui a provoqué la colère du député de la 1ère circonscription de Martinique Jiovanny William. Il l'a fait savoir à l'Assemblée Nationale lors d'une allocution très remarquée à l'occasion de laquelle il a martelé la responsabilité de l'état Français. Jiovanny William est notre invité ce soir et avec lui nous sommes bien sûr revenu sur cette ordonnance de non-lieu qui continue de provoquer une vive émotion en Martinique et en Guadeloupe où 90 % de la population a été contaminée par le chlordécone .
On également parlé avec l'élu de la vie chère dans les territoires ultramarins. Ce problème est connu et documenté depuis longtemps. Et pourtant, les disparités de pouvoir d'achat entre l'Hexagone et l'Outre-Mer persistent et grandissent face à la spirale inflationniste. L'Assemblée nationale a d’ailleurs lancé hier, jeudi 9 février, une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre-mer. Nous avons également évoqué la question de la réintégration des soignants non vaccinés qui est au cœur des tensions et préoccupations des français des territoires ultramarins. Mais avant de parler de ces différents dossiers, nous sommes revenus sur une vive polémique provoquée par les propos du ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin qui a déclaré « C'est la République française qui a aboli l'esclavage. » Les propos ont été tenus lors du forum organisé par Le Point sur « les outre-mer aux avant-postes » le 2 février à la Maison de l'océan à Paris, et n'en finissent pas de faire réagir. Dix-sept députés des Antilles, de Guyane, de La Réunion et de Polynésie, issus pour l'essentiel de la Nupes, ont aussi tôt critiqué dans une lettre ouverte au ministre « une nouvelle forme de révisionnisme historique ».
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NewsTranscription
00:00 Et c'est vous qui n'êtes pas républicain en le rappelant.
00:02 Par deux fois la République a aboli l'esclavage.
00:05 En 1794.
00:07 Et pardon de faire des cours de Robespierre
00:10 aux amis de Monsieur Mélenchon.
00:12 Ce qui veut dire que nous avons un ministre qui persiste
00:16 plutôt que d'aller au fond des choses.
00:19 En disant oui, la France a commis des actes odieux.
00:25 Que la République a rétabli aussi l'esclavage.
00:31 Que grâce au marronnage, grâce aux esclaves,
00:36 eh bien cet esclavage a été aboli.
00:39 Et c'est ce qui ferait la République.
00:41 C'est ce qu'a dit mon collègue Perceval.
00:45 Eh bien non.
00:46 On nous dit, puisque c'est 97 millions sur pas mal d'années,
00:50 on nous dit en gros, vous êtes contaminés,
00:53 vos sols sont contaminés,
00:55 ne mangez plus, ne buvez plus,
00:57 mais ne vous inquiétez pas,
00:58 vous serez toujours en bonne santé
01:00 alors que vous avez en vous,
01:04 des molécules de mort.
01:07 Imaginez que vous avez de l'arsenic dans votre corps.
01:10 Et qu'on vous dise, mais écoutez, vous pouvez vivre avec.
01:12 Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, quelle considération,
01:17 nous Martiniquais, on peut se dire que les autres ont de nous.
01:22 Que la France a de nous.
01:24 Que la République a de nous, s'il faut employer le terme consacré.
01:29 La République a aboli l'esclavage,
01:30 a fait beaucoup pour la population des territoires ultramarins.
01:33 Et on va dire merci Moama.
01:35 Reconnaissance d'un scandale sanitaire,
01:37 mais pas de poursuite dans l'affaire du Chlordécone.
01:40 16 ans après le dépôt d'une première plainte,
01:43 la justice a prononcé un non-lieu sur l'empoisonnement des Antilles
01:46 au Chlordécone le 2 janvier dernier.
01:48 Un non-lieu conforme aux réquisitions que le parquet de Paris
01:52 avait formulé fin novembre, une décision de justice
01:55 qui a provoqué la colère du député de la première circonscription
01:58 de Martinique, Giovanni William.
02:00 C'était le 10 janvier dernier à l'Assemblée nationale.
02:02 On écoute.
02:04 Vous le savez, la justice a rendu une ordonnance de non-lieu dans l'affaire
02:10 ou plutôt du scandale de l'empoisonnement au Chlordécone.
02:14 Cette décision n'est évidemment pas comprise par la population
02:18 qui a été empoisonnée à cause d'une décision gouvernementale
02:23 autorisant la prorogation de l'utilisation de cette molécule de la mort.
02:27 Vous êtes le premier maillon dans cette chaîne de responsabilités.
02:36 Cessez donc de nous dire que 92 millions sur 7 ans suffisent
02:42 et suffiront à pallier vos responsabilités.
02:46 Cessez donc de couvrir vos erreurs par des plans qui ne feront qu'attiser
02:52 l'incompréhension du peuple en souffrance déjà.
02:54 Il ne s'agit pas d'attendre une décision judiciaire, chers collègues, mesdames, messieurs.
03:00 Il s'agit, pour vous, d'être au rendez-vous de l'histoire.
03:06 Madame la Première Ministre, mesdames, messieurs les ministres,
03:12 quand allez-vous prendre la mesure de vos responsabilités ?
03:16 Quand allez-vous indemniser toute la population touchée dans sa chair
03:21 et dans son âme par cet empoisonnement, par cette non reconnaissance
03:26 qui nous tue aussi un peu plus chaque jour ? Merci.
03:30 Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre et avocat historique des victimes du chlordécone,
03:38 a annoncé qu'ils allaient faire appel de cette ordonnance.
03:40 Et si la Cour d'appel ne nous donne pas raison, nous ferons un pourvoi en cassation.
03:44 Nous sommes déterminés à aller jusqu'à la Cour de justice et la Cour européenne de justice
03:49 pour que la justice nous soit rendue, a-t-il également assurée ?
03:54 Bonsoir, Giovanni William.
03:55 Bonsoir.
03:56 Et bonsoir également à vous.
03:57 Je suis arrivée sur ce plateau de manière un peu sauvage.
04:00 Donc voilà, je vous salue également.
04:02 Très content de vous retrouver.
04:04 Alors avec vous, monsieur le député, on va bien évidemment parler,
04:07 revenir sur cette ordonnance de non-lieu dans le scandale sanitaire du chlordécone
04:11 qui a provoqué une vive émotion dans les territoires ultramarins.
04:16 On va également parler avec vous de la vie chère dans les territoires ultramarins
04:20 qui suscite également la colère de la population en Martinique comme en Guadeloupe.
04:24 Ce problème est bien connu et documenté.
04:28 Pourtant, les disparités de pouvoir d'achat entre l'Hexagone et les territoires ultramarins
04:32 persistent et grandissent d'ailleurs face à la spirale inflationniste.
04:35 D'ailleurs, l'Assemblée nationale lance une commission d'enquête
04:37 sur le coût de la vie en Outre-mer.
04:39 Bon, on y reviendra.
04:40 Et il y a également la question de la réintégration des soignants non vaccinés
04:44 qui est au cœur des tensions et préoccupations des Français des territoires ultramarins.
04:48 Mais alors, avant de parler de ces dossiers,
04:50 j'aimerais qu'on revienne sur une vive polémique provoquée par les propos du ministre de l'Intérieur
04:54 et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
04:57 Il a déclaré "c'est la République française qui abolit l'esclavage".
05:00 Alors des propos tenus lors du forum organisé par Le Point
05:04 sur les Outre-mer.
05:06 Aux avant-postes, c'était le 2 février à la maison de l'Océan à Paris,
05:09 des propos qui n'en finissent pas de faire réagir.
05:12 17 députés des Antilles, de Guyane, de La Réunion et de Polynésie,
05:16 issus pour l'essentiel de la NUPS, ont aussitôt critiqué dans une lettre ouverte au ministre
05:21 une nouvelle forme de révisionnisme historique.
05:23 On écoute la réponse de Perceval Gaillard, député de La Réunion.
05:28 Monsieur le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer,
05:31 lors d'une récente interview parue dans Le Point,
05:33 vous avez tenu des propos révisionnistes et paternalistes
05:36 concernant l'esclavage que l'on aurait espéré ne plus jamais entendre au XXIe siècle.
05:41 Je vous cite "c'est la République française qui a aboli l'esclavage,
05:45 donc on leur demande d'aimer la République, pas toute l'histoire de France évidemment".
05:49 Non, ce n'est pas, comme vous le dites, la République qui a libéré les esclaves,
05:53 mais ce sont les esclaves eux-mêmes qui se sont libérés par leur lutte et leur combat.
05:58 Non, vous ne pouvez pas exiger que l'on vous aime.
06:01 D'ailleurs, peut-il exister une injonction à l'amour ?
06:04 L'amour relève du consentement et du respect,
06:06 exactement l'inverse de l'esclavage,
06:08 qui incarne les pires contraintes et violentes que l'humanité ait jamais créées.
06:12 Monsieur le ministre, l'ignorance est une chose, le mépris en est une autre.
06:16 Vous n'êtes pas le premier, et malheureusement pas le dernier,
06:19 à ne rien connaître ni comprendre des Outre-mer.
06:22 Vous êtes par contre l'un des rares à vous permettre une telle condescendance.
06:25 Ainsi, je vous le dis comme je pense, vous nous faites honte.
06:29 En tant que député de La Réunion, je vous le dis comme tel,
06:32 aux côtés de mes camarades et collègues ultramarins,
06:34 vous êtes disqualifiés après de tels propos.
06:37 Lorsque vous parlez ainsi, vous ne représentez pas la République, mais son antithèse.
06:41 La République, ce sont nos reines et nos rois marrons, nos résistantes et nos résistants.
06:45 La République, c'est Simon Deff, Elie ou Eva, ce n'est pas vous.
06:49 La République, c'est l'esclave romain en Martinique ou le marron pèdre en Guadeloupe, ce n'est pas vous.
06:55 La République, c'est le marron boni en Guyane ou l'engagé Bakar, Kassoua, Mayotte, ce n'est pas vous.
07:01 Alors, comme 16 de mes collègues ultramarins et moi-même vous l'avons demandé dans un courrier,
07:06 nous exigeons des excuses au nom de nos peuples,
07:09 au nom de celles et ceux qui ont lutté dans des conditions extrêmement difficiles pour leur liberté
07:13 et qui incarnent, plus que vous ne le ferez jamais, notre devise républicaine émancipatrice,
07:19 liberté, égalité, fraternité.
07:21 (Applaudissements)
07:25 – Un discours très fort du député Perceval Gaillard, Giovanni William,
07:31 vous êtes également l'un des signataires de ces lettres ouvertes qui a été adressée au ministre.
07:35 Est-ce que vous estimez, comme votre confrère, que Gérald Darmanin est une honte,
07:41 nous fait honte, pour être plus précise ?
07:43 – Écoutez, le ministre des Outre-mer, parce que M. Darmanin est également ministre des Outre-mer,
07:49 ce sont des propos honteux qui le disqualifient totalement.
07:55 Réviser à ce point l'histoire en parlant comme ça de la République et comme ça de l'esclavage,
08:05 des esclaves qui se sont battus, qui sont morts pour leur liberté, pour notre liberté,
08:12 et dire tout simplement "c'est la République qui a aboli l'esclavage",
08:17 et pas deux fois, parce que le ministre persiste et signe.
08:20 – Oui, on va le voir dans quelques instants.
08:22 – Parce que l'erreur peut être humaine, mais persévérée et diabolique.
08:28 Et là, le ministre, diaboliquement, signifie sa disqualification.
08:35 – Effectivement, Gérald Darmanin a refusé de présenter des excuses,
08:38 et il persiste, il signe même, voici sa défense.
08:43 L'histoire, et rappelons-la ici, et soyons fiers, et c'est vous qui n'êtes pas républicain en le rappelant,
08:47 par deux fois la République a aboli l'esclavage.
08:50 En 1794, et pardon de faire des cours de Robespierre aux amis de M. Mélenchon,
08:57 mais c'est en 1794 que réunirent en Assemblée du Peuple les parlementaires,
09:04 Madame la députée, allez voir M. Mélenchon,
09:07 ont suivi M. Robespierre qui a étendu ce que la République avait ici en 1792,
09:13 déjà fait pour la France métropolitaine, et étendu la fin de l'esclavage en 1794.
09:19 Et en 1848, c'est la République qui, en Martinique puis en Guadeloupe, a aboli l'esclavage.
09:25 Ce qui ne retire évidemment en rien le combat de ceux qui, esclaves ou non esclaves,
09:31 ont voulu combattre ce crime contre l'humanité.
09:34 Je n'ai rien dit d'autre, M. le député, je pense qu'il faut réviser les livres d'histoire.
09:39 Bon alors, visiblement, nous ignorons tout de l'histoire.
09:45 Gérald Darmanin persiste, révise, et comme vous l'avez rappelé,
09:49 il est également le ministre des Outre-mer.
09:51 Quel est le message qu'il adresse comme ça,
09:54 de cette façon à la population des territoires ultramarins ?
09:57 Mais malheureusement pour lui, il annonce le message
10:03 que d'autres ont passé concernant les Outre-mer,
10:07 c'est-à-dire à la fois une méconnaissance de nos territoires,
10:11 une méconnaissance de notre histoire et une méconnaissance de nous-mêmes.
10:16 Ce qui veut dire que nous avons un ministre qui persiste,
10:21 plutôt que d'aller au fond des choses, en disant "oui, la France a commis des actes odieux",
10:29 que la République, oui, a rétabli aussi l'esclavage,
10:36 que grâce au marronnage, grâce aux esclaves,
10:41 eh bien cet esclavage a été aboli.
10:44 Et c'est ce qu'y ferait la République, ce qu'a dit mon collègue Perceval.
10:49 Eh bien non, il dit, je dis simplement que la France a fait ci, a fait ça,
10:55 alors que ce n'est pas vrai, la République n'a pas fait ça.
10:59 C'est dommage, c'est honteux.
11:04 Et aujourd'hui, la perception que nous, ultramarins,
11:07 nous pouvons avoir d'un ministre d'État, d'un ministre des Outre-mer,
11:13 eh bien aujourd'hui, elle est clairement atteinte et il est disqualifié.
11:19 – On va passer à ce dossier, un autre dossier,
11:23 c'est le dossier du Chlordécone, on l'a vu,
11:25 c'est une ordonnance de non-lieu qui a prononcé les juges d'instruction,
11:31 une ordonnance de non-lieu qui vous a fait réagir.
11:33 Alors pour rappel, ce scandale sanitaire du Chlordécone,
11:37 le Chlordécone c'est un pesticide ultra-toxique
11:39 qui a été utilisé massivement dans les bananeraies en Guadeloupe
11:42 et en Martinique pendant plus de 20 ans, à partir de 1972,
11:46 pour lutter contre l'achat rançon de la banane,
11:49 un insecte qui détruisait les cultures.
11:51 Il a été classé en 1979 comme cancérogène possible
11:56 par le Centre international de la recherche sur le cancer de l'OMS.
11:59 Il a contaminé durablement les sols et l'eau
12:01 et impacte encore aujourd'hui les cultures et les productions animales.
12:05 Alors la France a fini par l'intendir en 1990,
12:08 le Chlordécone a toutefois été autorisé aux Antilles jusqu'en 1993
12:12 par deux dérogations successives signées par les ministres de l'Agriculture de l'époque.
12:16 Il y a une étude Canary de 2018 qui a été menée conjointement par Santé publique France,
12:23 l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation,
12:25 de l'environnement et du travail et les observatoires de santé de Guadeloupe et de Martinique,
12:30 qui nous rappellent que le Chlordécone contamine à des niveaux divers
12:34 plus de 90% de la population de Guadeloupe et de Martinique.
12:40 Pourtant c'est un non-lieu.
12:42 Est-ce que, alors je rappelle que vous êtes député,
12:45 vous êtes également avocat, est-ce que c'est une décision de justice
12:49 qui se justifie du moins juridiquement selon vous ?
12:52 – Mais écoutez, j'ai une appréciation différente de ce qui a été indiqué
12:56 par la Chambre de l'instruction concernant la prescription
13:01 parce qu'il est fait état d'une prescription,
13:04 nous sommes dans de l'écocide, nous sommes dans de la pollution de nos propres corps
13:09 et nous avons eu connaissance de tout cela avant les délais prescrits.
13:16 Donc ma perception sous le plan juridique elle est différente
13:18 et ce n'est pas que ma perception.
13:21 Un bon nombre de confrères, un bon nombre de juristes et de magistrats
13:26 pensent la même chose et je dois vous dire que c'est une décision
13:32 qui de toutes les façons est contestée, sera contestée et nous irons jusqu'au bout.
13:38 – Effectivement, selon des informations de Mediapart,
13:40 les documents que des parlementaires leur ont fourni
13:45 prouvent que des stocks de pesticides ont été exploités
13:48 au moins jusqu'à la fin des années 90, voire au-delà.
13:51 Donc effectivement ça interroge la prescription qui a été retenue par le parquet.
13:56 Nous avions reçu Olivier Servat, sinon le 9 décembre dernier,
14:02 on lui avait demandé ce qu'il pensait à l'époque de l'avis
14:04 de la décision du procureur de la République de Paris
14:06 de demander un non-lieu, un réquisitoire qui a été suivi par les juges d'instruction.
14:13 Voici ce qu'il disait.
14:14 – Ce combat visiblement est compliqué de point de vue judiciaire
14:17 mais comme l'État s'est reconnu responsable,
14:20 il doit assumer ses responsabilités et il doit décliner des plans clorhodécone.
14:24 Alors il nous a présenté la dernière fois le plan clorhodécone 4,
14:27 il a nommé une responsable clorhodécone, tout ça va dans le bon sens
14:31 mais c'est, je l'ai dit la dernière fois, largement insuffisant
14:34 nous demandant deux choses très clairement,
14:36 dépollution des terres et indemnisation de toutes les victimes,
14:39 très clairement, voilà ce que nous demandons.
14:41 Et pour l'instant le compte n'y est pas du tout.
14:43 – Voilà, c'est ce que rappelle le député Olivier Servat,
14:45 sur le terrain juridique c'est compliqué de reconnaître une responsabilité
14:49 mais pourtant Emmanuel Macron l'avait déjà fait par le passé,
14:52 donc finalement le dossier du clorhodécone,
14:55 la résolution de ce dossier serait plutôt politique que juridique.
15:00 – Ça doit passer par les deux à mon avis,
15:02 il ne faut pas lâcher le combat juridique parce qu'au-delà de l'aspect pénal
15:06 il y a aussi un contentieux administratif,
15:10 je le rappelle, devant la cour administrative d'appel,
15:13 me semble-t-il, sauf erreur de ma part,
15:16 donc il faut toujours garder à l'esprit ce combat judiciaire
15:20 mais sur le plan politique évidemment,
15:22 évidemment là aussi il faut être vigilant,
15:25 il y a des plans clorhodécone, le dernier est le plan clorhodécone 4.
15:30 – Qu'est-ce qu'il prévoit ce plan 4 ?
15:31 – Ce plan clorhodécone 4 prévoit un certain nombre d'études,
15:36 prévoit de la communication concernant le clorhodécone,
15:41 à savoir dire aux enfants et aux adultes aussi
15:46 qu'on peut vivre avec tout ça et qu'on peut se décontaminer soi-même,
15:50 qu'on peut faire attention à ce que l'on mange,
15:53 qu'il faut faire surtout attention et ne pas consommer par exemple trop de poissons,
15:58 il faut faire attention et ne pas consommer les tubércules
16:00 qui sont dans notre jardin, jardin qui n'a pas forcément été décontaminé, bref…
16:05 – Un plan qui ne coûte pas cher quoi.
16:06 – On nous dit, puisque c'est 87 millions sur pas mal d'années,
16:10 on nous dit en gros vous êtes contaminés,
16:13 vos sols sont contaminés, ne mangez plus, ne buvez plus,
16:17 mais ne vous inquiétez pas, vous serez toujours en bonne santé
16:20 alors que vous avez en vous, des molécules de mort,
16:26 des molécules de mort, imaginez que vous avez de l'arsenic dans votre corps
16:30 et qu'on vous dise, mais écoutez, vous pouvez vivre avec,
16:34 et puis le taux d'arsenic que vous avez dans votre corps
16:36 ne va pas vous conduire à la mort, parce que les études ne le disent pas.
16:42 Mais il y a un petit problème,
16:43 c'est que j'ai dans mon corps quelque chose qui ne devrait pas y être,
16:47 donc déjà à ce niveau-là il y a un problème,
16:50 eh bien ça la France a du mal à le reconnaître,
16:53 ça la France a du mal à dire, bon ben écoutez,
16:56 vous avez tout de même un préjudice qui est au moins un préjudice d'anxiété,
17:01 parce qu'on se dit, mais tiens, il peut m'arriver quelque chose,
17:05 mais comme ça ne m'arrive pas forcément,
17:07 eh bien je ne vais pas être indemnisé,
17:10 je ne vais pas être considéré comme étant une victime.
17:13 Donc il y a ce jeu, ce petit jeu,
17:16 sémantique qui est en train de se passer, qui est en train de se dérouler,
17:20 et nous, députés, nous sommes contre ça, nous sommes contre ça.
17:26 – Effectivement, c'est tout le paradoxe,
17:28 parce que les juges d'instruction, dans leur conclusion,
17:31 comprends des motifs du non-lieu,
17:34 ils nous expliquent quand même,
17:35 ils reconnaissent une atteinte environnementale
17:37 et des conséquences humaines, économiques et sociales,
17:40 qui affectent et affecteront pour de longues années
17:43 la vie quotidienne des habitants de ces deux départements,
17:46 et leur cause a été entendue,
17:48 et on l'a vu que finalement les faits ne sont pas tellement prescrits.
17:51 Alors est-ce que vous êtes plutôt confiant
17:53 au sujet de l'appel de cette ordonnance du non-lieu ?
17:56 – Je le reste, je le reste,
17:58 il y a des avocats compétents sur le dossier,
18:01 il y a des associations également sur le dossier,
18:05 la population veille aussi à ce que les choses se passent,
18:10 donc oui, je reste confiant que ce soit sur le plan judiciaire
18:13 ou le plan politique, nous irons jusqu'au bout.
18:17 – Maître Le Gavac, vous connaissez certainement
18:20 qu'il est un avocat de plusieurs parties civiles
18:22 et de trois associations de défense de l'environnement,
18:24 et du peuple entier a déclaré qu'il faut appeler un chat à chat,
18:28 c'est un crime colonial qu'on essaie de dissimuler en effaçant les traces,
18:32 en affirmant que le temps a passé.
18:34 Est-ce que vous pensez, vous partagez son avis ?
18:36 C'est un crime colonial ?
18:37 – Mais écoutez, la culture, les monopoles de culture,
18:43 bananes, écanes, il y a un départ historique,
18:49 et ce départ historique vient de l'habitation coloniale.
18:53 On nous a obligés à avoir ces cultures.
18:58 Derrière, il y a eu des dérogations données par l'État
19:05 alors qu'ils savaient pertinemment que la chlordécone, eh bien, tuait.
19:13 Ce qui veut dire que, en gros, c'est la Martinique, c'est la Guadeloupe,
19:18 allez, on va laisser faire.
19:21 Mais pour nous, Français de France, on ne va pas l'utiliser.
19:27 Et puis, effectivement, les États-Unis l'ont interdit depuis les années 70,
19:33 mais bon, en Martinique et en Guadeloupe, les Martiniquaises et les Martiniquais,
19:36 Guadeloupéens et Guadeloupéennes, tant pis pour eux.
19:40 Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, quelle considération, nous, Martiniquais,
19:45 on peut se dire que les autres ont de nous, que la France a de nous,
19:51 que la République a de nous, s'il faut employer le terme consacré.
19:56 – La République a aboli l'esclavage,
19:57 a fait beaucoup pour la population des territoires trahmanes.
20:00 – Et on va dire merci, Bouamma.
20:04 – Alors, pardon, c'était bien envoyé.
20:09 Nouvelle étape dans le dossier du Chlordécone,
20:12 pourquoi ça n'est pas près de terminer.
20:16 Cinq citoyens ont décidé de saisir hier, un mercredi 8 février,
20:20 le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre contre les acteurs privés et publics
20:24 chargés de la distribution de l'eau en Guadeloupe.
20:27 C'est ce que France Info nous a rapporté hier auprès,
20:32 c'est l'avocat de ces parties plaignantes.
20:36 Les plaignants affirment que les difficultés d'accès à l'eau
20:38 et d'assainissement sur l'île pénalisent et mettent en danger la population.
20:42 Ils dénoncent notamment la vétusté du réseau,
20:45 son entretien défaillant et la mauvaise qualité de l'eau.
20:47 Alors j'imagine, monsieur le député, que c'est une action
20:49 que vous allez appuyer, soutenir.
20:52 Est-ce que vous pensez qu'elle peut prospérer,
20:54 eu égard à l'ordonnance de non-lieu qui a été rendue ?
20:57 – Je pense.
20:58 Oui, je pense parce qu'après toutes ces années,
21:02 la Chlordécone, elle persiste.
21:04 Elle persistera de très longues années.
21:07 Et il faut savoir qu'en matière d'assainissement et d'eau,
21:13 tout ce qui est relatif à la résorption de la Chlordécone,
21:16 ce n'a pas été fait immédiatement.
21:19 – Il n'y a pas un risque ?
21:20 On nous oppose encore la prescription des faits dans cette affaire.
21:25 En quoi elle est un peu différente ?
21:27 – En quoi elle est différente ?
21:28 Parce qu'on est après les années 90.
21:31 On est au début des années 2000 quasiment.
21:35 Ce qui veut dire que la prescription à ce moment-là,
21:38 elle n'est plus de mise.
21:40 Donc je partage la réflexion juridique,
21:47 bien que je ne connaisse pas tous les tenants et les aboutissants,
21:49 néanmoins je considère qu'il est en tout cas intéressant
21:54 de suivre cette affaire de près.
21:56 Et moi j'y souscris parce qu'il y a aussi eu des dysfonctionnements
22:01 en matière justement d'assainissement et d'eau
22:05 concernant la Chlordécone.
22:08 – Alors avec le député Olivier Servat,
22:10 on a également parlé de la question épineuse
22:12 de la réintégration des soignants non vaccinés.
22:15 Il défendait une proposition de loi qui prévoyait la réintégration
22:19 du personnel soignant non vacciné sous réserve de la présentation
22:22 quotidienne d'un test de dépistage du Covid-19 négatif
22:25 en cours de validité, une proposition de loi
22:28 qui n'est plus à l'ordre du jour à cause de l'obstruction
22:30 parlementaire orchestrée par la droite et l'ERN
22:32 lors de leur niche parlementaire de novembre dernier.
22:36 On écoute ce qu'il nous disait sur le plateau du Média.
22:38 – Nos adversaires politiques de la minorité,
22:40 parce qu'ils sont minoritaires, disent "ah oui mais ces gens-là
22:42 sont contre le vaccin, c'est faux, c'est de la mauvaise foi
22:45 et ils sont hors sujet".
22:47 On n'a jamais remis en cause le vaccin de Pasteur,
22:49 on n'a jamais remis en cause les bienfaits de la vaccination,
22:51 il ne s'agit pas de ça.
22:53 Il s'agit de réintégrer les hommes et les femmes
22:55 avec, article 2, un protocole sanitaire strict,
22:58 test PCR ou antigénique toutes les 24 heures.
23:02 Et donc moi je pose la question à qui veut l'entendre ?
23:06 Préférez-vous, vous qui allez à l'hôpital,
23:09 être soigné par un vacciné qui n'est pas testé,
23:11 donc qui est peut-être porteur du Covid,
23:13 ou un non vacciné qui est testé et vous êtes sûr
23:16 qu'il n'a pas le Covid ?
23:17 La réponse sanitaire est évidente,
23:19 vaut mieux avoir quelqu'un qui est testé négatif.
23:21 Et donc aujourd'hui, ils feignent de se cacher,
23:24 mesquinement, derrière la Haute Autorité de Santé,
23:27 alors même que la Haute Autorité de Santé a dit
23:30 que ce protocole sanitaire visait à sécuriser les personnes
23:33 et que ce n'est pas la Haute Autorité de Santé.
23:36 Donc c'est pas une décision médicale la suspension des soignants,
23:39 c'est une décision politique.
23:40 Donc la réintégration doit être politique.
23:43 Et donc on ne peut pas accepter ce déni de démocratie.
23:47 Alors, Giovanni William, est-ce que vous aussi,
23:49 vous défendez la réintégration des soignants ?
23:51 Je sais que c'est une question très clivante
23:53 et qui divise même dans les territoires ultramarins.
23:56 Oui, c'est une question très clivante parce qu'elle a été posée
24:02 dans des termes qui poussaient justement au clivage.
24:05 Je pense qu'aujourd'hui, nous avons un personnel soignant
24:09 et non soignant qui ne peut plus travailler parce qu'il y a
24:14 cette règle qui dit "vaccinez-vous, sinon vous ne travaillez pas".
24:18 Je pense qu'aujourd'hui, on peut, comme l'a dit le collègue Olivier Servat,
24:23 faire autrement.
24:26 Malheureusement, on se rend compte qu'il y a cette obstruction
24:30 de la part du gouvernement parce que c'est une décision politique.
24:35 Le président de la République a dit qu'il se rangerait derrière
24:38 l'autorisation de la haute autorité.
24:42 Néanmoins, c'est une décision politique.
24:44 Et je pense qu'il faut faire quelque chose parce que derrière ces soignants,
24:47 il y a des familles.
24:50 Donc, il faut les réintégrer avec un système de dépistage.
24:55 Oui, j'y crois.
24:57 Les médecins sont d'accord avec cela.
25:00 Maintenant, il faut assurer les choses.
25:03 Il faut au moins, mais je dis au moins, discuter.
25:07 Mais on a l'impression qu'il n'y a aucune discussion possible.
25:12 Et c'est ce qui est dommage.
25:14 Il n'y a aucune discussion possible dans l'espace public.
25:16 Il n'y a aucune discussion possible à l'Assemblée nationale
25:20 parce qu'il y a eu une obstruction de la part de la majorité
25:24 relative présidentielle.
25:26 Et donc, je pense qu'il faudra revenir à la charge
25:30 sur le plan législatif pour que le débat ait lieu
25:34 et qu'on puisse trouver une solution pour ces gens.
25:38 Alors, on va conclure, Monsieur le député, avec la vie chère
25:41 dans les territoires ultramarins.
25:42 C'est un dossier que vous connaissez très bien également,
25:45 qui suscite la colère de la population en Martinique
25:48 comme en Guadeloupe.
25:49 Ça fait quand même beaucoup pour les populations
25:52 des territoires ultramarins.
25:53 Alors, ce problème de la vie chère est connu,
25:55 documenté depuis longtemps.
25:57 On se souvient que la députée Elephiniou,
26:00 Mathie Pannot aussi, s'était rendue en Guadeloupe
26:03 et en Martinique pour justement montrer au territoire,
26:07 enfin à la France hexagonale, les disparités qui existent
26:11 en termes de pouvoir d'achat.
26:13 Et pourtant, rien n'a été fait, quoique, jusqu'à aujourd'hui.
26:18 C'est ça, c'est l'Assemblée nationale qui lance
26:20 une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre-mer.
26:25 Les députés ont voté le texte porté par l'élu martiniquais
26:28 Johnny Hajar à l'unanimité.
26:30 L'objectif de cette commission sera de diagnostiquer
26:33 les mécanismes à l'origine de la disparité du pouvoir d'achat
26:36 entre les territoires ultramarins et l'Hexagone
26:38 et de proposer des solutions pour y remédier.
26:41 Des solutions, vous en avez proposé, ne serait-ce qu'encore
26:45 en juillet dernier, le 7, je crois, juillet 2022,
26:47 vous avez demandé au gouvernement de gommer le différentiel
26:51 entre le RSA perçu en Outre-mer et en France hexagonale.
26:55 Et cette évolution permettrait de concrétiser l'égalité sociale.
26:58 C'est ce que vous avez dit.
27:00 Alors, peut-être avant de parler des solutions,
27:03 est-ce que vous pouvez nous donner des chiffres pour qu'on puisse
27:06 se faire une idée de ces disparités entre la France hexagonale
27:09 et les territoires ultramarins ?
27:11 Au global, nos produits sont 34% plus chers.
27:17 Voilà. Ça, c'est un chiffre qui parle.
27:21 Au-delà de ce chiffre, il faut aussi avoir des considérations
27:27 sur la vie globale chez nous, en Antille.
27:31 Il faut savoir que le taux de chômage est beaucoup plus important.
27:36 Il faut savoir qu'aujourd'hui, nous avons des taux de pauvreté
27:40 qui sont doublés, voire triplés.
27:44 Si on parle de la Guyane notamment.
27:46 Ce qui veut dire que si vous combinez à la fois ces petits salaires
27:51 ou cette pauvreté avec cette chèreté de la vie
27:55 concernant les produits de consommation,
27:57 eh bien, on voit tout de suite nos difficultés.
28:01 – Et de l'inflation est venue d'ailleurs aggraver.
28:02 – Et de l'inflation, parce que le gouvernement dit
28:04 mais non, l'inflation… Il y a eu de l'inflation effectivement
28:09 dans vos territoires, mais elle a été moins importante
28:12 qu'en France hexagonale. D'accord ?
28:14 À un point de différence. D'accord ?
28:17 Mais il ne reste que… Il y a 34% de différence
28:20 concernant nos produits de consommation
28:23 et qu'il y a une plus grande pauvreté dans nos territoires.
28:26 – Il y a un chiffre qui est avancé.
28:29 Les revenus moyens sont à faire de 38%
28:32 à ceux des ménages en France hexagonale.
28:33 – Tout à fait, tout à fait, tout à fait.
28:35 C'est inacceptable.
28:37 Et il y a eu des choses qui ont été faites.
28:40 On a parlé de bouclier qualité prix.
28:45 Le panier, cette fixation d'un panier réglementaire
28:50 qui permettrait aux personnes de vivre.
28:55 Mais on ne quémande pas.
28:58 Nous ne sommes pas là pour quémander quoi que ce soit.
29:00 Nous sommes là pour vivre.
29:02 Acheter ce que nous avons envie d'acheter
29:05 à des prix raisonnables et des produits de qualité.
29:09 Nous avons envie de produire nous-mêmes
29:13 pour pouvoir vivre décemment.
29:16 Mais aujourd'hui, on ne peut pas le faire
29:20 parce qu'il y a des situations de monopole.
29:23 Il y a des situations économiques et sociales
29:26 qui font qu'aujourd'hui, dans nos territoires,
29:29 cela est impossible.
29:31 La commission d'enquête qui a été demandée
29:34 par mon collègue Johnny Aja,
29:37 et qui a été validée à l'unanimité,
29:39 qui a été votée à l'unanimité, tout de même,
29:43 je l'espère, permettra de pointer le doigt
29:46 sur toutes ces situations économiques
29:49 qui rendent désastreuse la vie de nos concitoyens.
29:54 – Et vous avez donc, je le disais,
29:55 demandé une réévaluation du RSA
29:57 pour les populations des territoires ultramarins.
29:59 Qu'est-ce qu'il en est ?
30:00 – Sous le plan technique, il y aura des corrections
30:03 à faire à ce niveau-là.
30:05 On va relancer les choses parce que c'est assez technique.
30:09 Mais en tout cas, on va rétablir,
30:12 on va encore analyser tout ça et rétablir tout ça
30:16 dans les prochains mois par rapport à cette situation.
30:20 – Bon, pour vous, j'imagine, le diagnostic, vous le connaissez,
30:22 le diagnostic des mécanismes à l'origine
30:24 de la disparité du pouvoir d'achat,
30:26 vous avez parlé de ces monopoles.
30:28 Enfin bref, c'est quand même une situation
30:30 que le gouvernement n'est pas censé ignorer.
30:33 Ils veulent proposer des solutions.
30:34 Les solutions, vous les avez,
30:35 et les élus des territoires ultramarins
30:38 s'épanchent dessus depuis des décennies.
30:42 Est-ce que vous pouvez peut-être en faire là, ici,
30:44 nous dire quelles sont les pistes de solutions possibles ?
30:48 – Il y a des solutions.
30:49 Il faut savoir qu'aujourd'hui, nous n'avons pas la possibilité
30:53 de commercer librement avec les pays de la Carribe.
30:58 Par exemple, nous sommes en Martinique
31:00 et nous sommes très proches, plus proches de l'Amérique latine.
31:03 Nous sommes plus proches de l'Amérique centrale
31:06 et pourtant, nous devons consommer certains produits.
31:11 La plupart de nos produits sont importés d'Europe.
31:15 C'est une aberration.
31:17 Il faut savoir que nos normes de construction
31:20 sont des normes dites européennes,
31:21 alors que nous sommes dans une Carribe
31:24 qui nécessite des normes, je vais dire, plus adaptées.
31:28 Nous avons la possibilité d'utiliser du biocarburant
31:33 et pourtant, nous ne le faisons pas.
31:35 Nous utilisons du gasoil ou du samplon.
31:41 Et le biocarburant, je pense qu'on peut le produire aussi.
31:46 Et pourtant, ce n'est pas le cas.
31:47 – C'est le gouvernement central qui refuse.
31:49 Donc vous voyez les aberrations qu'on souhaite gommer.
31:54 Il y a eu une écoute partielle du gouvernement en ce sens.
32:00 Nous avons interpellé le gouvernement en ce sens,
32:03 qui nous a dit "oui" pour le biocarburant.
32:06 Nous attendons, nous avons attendu très longtemps,
32:10 mais aujourd'hui, nos revendications,
32:12 nous irons jusqu'au bout. Ça c'est certain.
32:16 – Merci beaucoup Monsieur le député.
32:17 Il y a également une cause que vous défendez.
32:21 Vous luttez effectivement contre les inégalités sociales et économiques.
32:24 Et je fais allusion à notre confrère, journaliste Olivier Dubois.
32:29 – Tout à fait, Olivier Dubois est un journaliste français.
32:34 Ses parents sont d'origine de la ville du François,
32:38 dans Massé aux conscriptions en Martinique.
32:40 C'est un journaliste qui est détenu au Mali
32:44 depuis plus de 22 mois aujourd'hui.
32:47 C'est le détenu français qui est en captivité depuis plus longtemps, 22 mois.
32:55 22 mois, ce petit bracelet c'est pour qu'on ne l'oublie pas.
32:59 Parce qu'on ne parle pas assez de lui, parce que nous pensons à lui,
33:05 parce que ses parents se battent pour qu'il revienne.
33:09 Et nous demandons à tout un chacun,
33:12 toutes celles et ceux qui nous regardent, d'avoir une pensée pour lui,
33:16 parce que c'est un journaliste qui fait son travail,
33:20 qui donne l'information partout dans le monde,
33:23 et qui malheureusement est détenu.
33:26 Et donc il ne faut pas l'oublier,
33:29 et il faut que la France agisse pour qu'il puisse rentrer chez lui.
33:33 – Merci beaucoup Giovanni William,
33:35 député de la première circonscription de Martinique.
33:39 Merci pour cette pensée à laquelle on se joint,
33:42 bien évidemment pour la libération de notre confrère Olivier Dubois.
33:46 – Merci, merci également à vous, derrière vos écrans,
33:49 nous avoir suivis, si on peut vous proposer chaque jour
33:51 de cette qualité d'information et des intervenants de qualité,
33:54 c'est uniquement grâce à nos abonnés et nos sociétaires qui financent notre antenne.
33:59 Cela fait déjà plus de 4 mois que nous tenons le défi
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34:27 Je vous dis à la semaine prochaine pour ma part, très bon week-end par avance.
34:32 Merci.
34:34 [Générique]
34:57 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
35:03 [Voix de l'interprète]
35:06 [SILENCE]