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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
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00:00 - Europain Culture Média - 9h - 11h
00:05 - Philippe Vandel - Bonjour Daniel Russo !
00:08 - Bonjour ! - Comédien, théâtre, cinéma, téléfilm, comédien iconique des pièces de Bafi, Tok Tok, Sex Magouille et Culture Générale ou encore Jacques Daniel c'est la dernière.
00:16 Le grand public vous avez découvert dans les années 90 dans les films de Patrick Braudet, 9 mois qui vous avaient valu une nomination pour les Césars ou encore Génial mais pas en divorce.
00:25 Mais là votre actualité se passe au théâtre, une pièce d'Olivier Dutail ça s'appelle "Albert et Charlie" c'est au théâtre Montparnasse.
00:32 "Albert et Charlie" c'est la rencontre imaginaire entre les deux hommes les plus célèbres de l'après-guerre, l'un que le monde entier comprenait même quand il ne disait pas un mot, c'était Charlie Chaplin.
00:41 Et l'autre que quasiment personne ne comprenait ou alors à l'époque ils étaient 5 ou 10 à comprendre ce qu'il avait écrit et c'était un génie et pour cause et c'est vous qui le jouez c'est...
00:50 Albert Einstein et c'est vrai qu'on disait toujours il n'y a pas... les journaux c'est pour ça qu'il râlait, il n'y a pas 10 personnes au monde qui comprennent ses travaux.
00:57 - Mais c'est impossible et même résumer on lui demandait "est-ce que vous pouvez nous résumer ?" mais ça ne se résume pas, ça ne se résume pas, ça ne serait pas le génie d'Einstein, ça ne se résume pas.
01:04 - Evidemment.
01:05 - C'est une phrase de Paul Valéry que je cite souvent mais que j'adore "ce qui est simple est faux et ce qui est vrai est incompréhensible" et on est vraiment dans Einstein.
01:13 Ils se sont rencontrés pour de vrai ?
01:15 - Oui oui absolument, absolument à Hollywood. Bien sûr il était à une première d'un film de Chaplin et puis...
01:25 Chaplin avait toujours besoin de l'avis d'Einstein et là ce qui est formidable dans la pièce c'est que ça démarre sur le fait qu'il va faire le dictateur.
01:39 - Oui et il a besoin de son aide.
01:41 - Et là il va avoir son assentiment mais c'est pas possible pour Einstein de se dire qu'on... il lui dit "qu'est-ce que vous penseriez d'une comédie sur Hitler ?"
01:51 Il peut pas comprendre.
01:53 - On est d'accord. Avant la pièce se joue sur trois périodes, avant qu'on les détaille, il y a une bande-annonce, on va entendre le début qui donne un peu la tonalité.
02:02 - Quand Charlot est devenu universellement célèbre, on s'est mis à organiser un petit peu partout des concours de déguisement et un jour Charlie Chaplin lui-même a participé à un concours de Charlot.
02:13 Il a terminé troisième.
02:17 - Bon alors Charlie, quoi de neuf à Hollywood ? Quand Charlot monte sur cette locomotive...
02:22 - Non Albert c'est pas Charlot, c'est Buster Keaton.
02:26 - Ah oui mais... quand il s'accroche à cette grande horloge...
02:31 - Ça c'est Harold Lloyd.
02:33 - Et je suis pas non plus le maigre tout pâle qu'on voit toujours avec le gros, ça c'est Loretta Hardy.
02:39 - Alors vous le disiez, l'auteur Olivier Dutail...
02:41 - Il a fait un travail formidable, vraiment.
02:43 - Ouais.
02:44 - Ah ouais c'est bien, c'est bien.
02:45 - Trois dates, trois conversations, dans le bureau d'Einstein, toujours le même bureau à Princeton aux Etats-Unis, 38, 45, 54, vous avez commencé à raconter un petit peu ce qui se dit en 38, c'est la montée du nazisme, je redonne le contexte.
02:58 Chaplin veut tourner le film "Le Dictateur", il a besoin du soutien d'Einstein, Einstein donc votre personnage, qui lui refuse son soutien...
03:05 - Il peut pas soutenir un projet auquel...
03:06 - Pour quelle raison ?
03:07 - Il y croit pas ! Il y croit pas du tout, il dit tout ça est très naïf.
03:12 Et c'est fou parce que quand il vient le voir, et ça c'était vrai, il a déjà travaillé deux ans là-dessus, Chaplin, donc il était vraiment décidé à le faire.
03:20 Parce qu'il y avait même les studios Hollywood qui ne le voulaient pas, qui avaient peur de ça aussi.
03:24 Parce que si on regarde bien avec le recul, c'est complètement fou quand même de faire un film pareil à ce moment-là !
03:31 - Pour les plus jeunes, Chaplin se met dans la peau d'Hitler, donc il dit qu'il lui a piqué sa moustache, et il joue évidemment un dictateur exubérant, et qui devient pitoyable tant il est bête, veul, méchant et comique.
03:47 - Il veut le ridiculiser, voilà, c'est ce qu'il veut faire, absolument.
03:50 Et Einstein ne peut pas comprendre ça, c'est impossible.
03:54 - Le film s'est fait, et il a très très bien marché, en 1945, première bombe atomique lancée sur Hiroshima,
03:59 et cette fois-ci, il se parle, c'est après évidemment la bombe, et Chaplin fait presque le procès d'Einstein,
04:06 car Einstein en personne regrette une lettre qu'il a écrite au président des Etats-Unis, racontée.
04:12 - Non mais, parce que là, maintenant c'est l'inverse, c'est-à-dire que c'est Chaplin qui, lui, ne comprend pas qu'il ait pu signer cette lettre.
04:20 - Racontez ce que dit la lettre !
04:22 - Non mais la lettre, c'est le fait de... que la bombe se fasse.
04:28 - Demander à ce que les Etats-Unis dépensent, mettent un budget pour fabriquer la bombe, pour la voir avant les nazis.
04:34 - Voilà, alors comme dit Chaplin, vous êtes quand même, pour les pacifistes, un exemple, comment vous pouvez signer une lettre pareille ?
04:42 Et c'est vrai que Einstein lui dit "c'est l'erreur de ma vie".
04:47 Mais en même temps, il se justifie dans le fait qu'il pensait vraiment que les Allemands allaient disposer de cette arme.
04:58 Mais vraiment, c'était une course à la bombe !
05:02 - Bien sûr, et il y a plein de livres qui ont été écrits là-dessus.
05:04 - Mais bien sûr !
05:05 - Et que se serait-il passé si les nazis avaient eu la bombe ?
05:07 - Hitler et la bombe atomique !
05:09 - On est tous d'accord.
05:11 - Voilà.
05:12 - C'est pour ça que c'est très intéressant cette pièce, parce qu'il n'y a pas le bon, le méchant, le bon, le mauvais, celui qui avait raison avant l'autre, celui qui avait tort avant l'autre.
05:18 Et ce n'est pas non plus de la téléologie, c'est qu'on ne réécrit pas l'histoire, on ne donne pas la météo de la veille.
05:22 Daniel Russo, avec nous, on marque une courte pause et on continue de parler de ce spectacle, cette pièce.
05:27 Albert et Charlie, à tout de suite.
05:28 - Daniel Russo avec nous, il est bavard, il joue dans Albert et Charlie, ceux-là aussi étaient bavards.
05:37 Albert Einstein et Charlie Chaplin, alias Charlot, qui se sont croisés évidemment.
05:42 L'auteur Olivier Dutail imagine ces rencontres, mais ils se sont vraiment connus et rencontrés.
05:47 On les voit en 38, en 45, en 1954.
05:52 Charlie Chaplin est alors en pro-maccartisme, la chasse aux sorcières.
05:56 Il va devoir quitter le pays en douce et il choisit la Suisse.
05:59 Chaplin était accusé d'être communiste, ce n'était pas vrai.
06:03 - Non, non, non, il le disait toujours.
06:06 "J'ai jamais eu un parti ni quoi ni qu'est-ce."
06:09 Comme il dit, on disait ça à des gens pour les marquer un petit peu.
06:14 - En même temps, il était accusé d'avoir eu des histoires avec des femmes mineures, ça c'était vrai.
06:18 - Oui, bon, ben voilà.
06:19 - Et c'est aussi en partie pour ça, pour l'ordre moral qui était instauré, qu'il a dû fuir les Etats-Unis.
06:24 Il est parti en douce.
06:25 - Il est parti en douce, absolument.
06:27 - Ce qui est extraordinaire dans cette pièce, c'est que l'histoire se répète,
06:30 et là je vais citer l'auteur Olivier Dutail,
06:32 l'ordre mondial était menacé par l'emprise d'un grand dictateur, par la menace atomique,
06:37 et où maintenant s'évit une forme de moralisme pas loin du maccartisme.
06:40 J'ai fait cette phrase au passé, j'aurais dû la mettre au présent.
06:43 Aujourd'hui, l'ordre mondial est menacé par l'emprise d'un grand dictateur, par la menace atomique.
06:47 On pense évidemment à Poutine, et il y a un ordre moral qui s'abat un petit peu partout sur les démocraties,
06:51 et pas seulement sur les démocraties.
06:53 C'est fou comme il y a un parallèle avec notre époque, avec cette pièce.
06:56 Les gens me le disent en sortant.
06:58 Vraiment.
06:59 - Il y a des choses, parfois on oublie que c'est une pièce,
07:02 et on croit que vous êtes en train de parler de la situation d'aujourd'hui.
07:04 - Mais c'est incroyable, le parallèle il est évident là.
07:07 Bien sûr, et puis alors ce qui est formidable dans cette pièce, c'est que les gens apprennent des trucs.
07:12 Il y a des choses qu'ils ne savaient pas.
07:14 Et Dutail il a bien fouillé quand même.
07:16 Par exemple, les gens me disent "mais c'est vrai qu'on a quand même demandé,
07:21 Wassman a demandé à Einstein d'être président d'Israël".
07:27 - Je l'ai appris en le lisant.
07:29 - Et voilà.
07:30 - Je ne le savais pas.
07:31 - Ben oui, on a tous appris ça.
07:33 - Voilà, et il a refusé.
07:34 Et ce qui est drôle c'est que maintenant le président de l'Ukraine est un ancien comédien.
07:38 - Oui, c'est fou.
07:39 - Télescopage avec l'actualité.
07:40 Ça reste une comédie même si on se pose beaucoup de questions, on rit beaucoup.
07:44 Chaplin à un moment dit "il faut rire d'Hitler".
07:46 Vous êtes d'accord avec ça ?
07:48 - Ben non, justement Einstein n'est pas d'accord avec ça.
07:50 - Oui.
07:51 C'est extrait à la réponse que vous venez de me faire Daniel Rousseau.
07:54 Parce que vous venez de me répondre comme si vous étiez votre personnage.
07:57 - Ben bien sûr.
07:58 - Comme si vous étiez...
07:59 - Mais oui, je le suis totalement.
08:00 - C'est incroyable, comme si vous étiez Einstein.
08:02 Moi je posais la question à Daniel Rousseau.
08:04 C'est extraordinaire.
08:05 Vous m'avez cueilli.
08:06 - A partir du moment où je rentre dans ma loge, c'est terminé.
08:09 - Et donc là comme vous parlez de la pièce, vous êtes Einstein.
08:11 - Oui, exactement.
08:12 - Donc on ne peut pas rire d'Hitler.
08:14 - Non.
08:15 Le nazisme n'est pas une comédie.
08:18 La presse est unanime.
08:21 Daniel Rousseau va vous surprendre, écrit le quotidien du médecin.
08:24 J'ai pris celui-ci mais j'aurais pu en prendre d'autres.
08:26 C'est la tonalité à peu près la même partout.
08:28 Daniel Rousseau va vous surprendre.
08:29 On est loin des rôles dans lesquels, tout à son aise, on est habitué à l'applaudir.
08:33 Son interprétation est remarquable.
08:35 Rassurez-vous, son petit sourire coquin et sa malice sont toujours présents.
08:38 Mais ils sont au service du personnage et non de l'effet comique.
08:41 Ça va faire sacrément plaisir une presse pareille.
08:43 - Ah c'est ça, c'est bien.
08:44 On a vraiment un bel accueil, de belles critiques.
08:48 C'est formidable.
08:49 - Ça vous était pas toujours arrivé ?
08:50 - Comme ça, non.
08:51 - À ce point ?
08:52 - À ce point-là, c'est rare.
08:53 - Qu'est-ce qui vous a séduit dans le rôle ? Pourquoi vous avez dit oui ?
08:55 - C'est un génie.
08:57 C'est quand même captivant d'un seul coup,
09:00 cette confrontation entre deux types hors du commun comme ça.
09:03 - Je souris.
09:04 Je pensais que vous alliez me dire "c'est un génie l'auteur".
09:06 Non, c'est un génie Einstein.
09:08 Vous avez dit "jouer un génie, c'est l'occasion ou jamais".
09:10 - Non mais c'est formidable, bien sûr, de jouer ça, bien sûr.
09:13 Mais ça me challenge aussi pour moi.
09:16 Voilà, moi c'était la belle comédie, moi j'adore ça.
09:20 Et puis là je me suis dit "ça change un petit peu".
09:23 Et c'est une autre couleur, j'aime beaucoup.
09:26 - Quand vous étiez Minot, comme on dit à Lyon,
09:28 vous étiez bon en maths, vous étiez bon en physique, en classe ?
09:30 - Peu mieux faire.
09:32 - Mais en vrai ?
09:33 - Moi j'ai toujours eu "peu mieux faire".
09:35 - D'accord, parce que je me suis dit, c'est peut-être la première fois de votre vie
09:38 qu'on vous dit "vous êtes Einstein".
09:40 - Oui.
09:41 - Vous avez travaillé sur lui, sur le personnage,
09:43 vous vous êtes laissé guider par le metteur en scène et par l'auteur ?
09:45 - Ah moi, alors là, le travail de Dutailly est formidable.
09:50 Et Christophe Lidon, le metteur en scène, a vraiment fouillé quoi.
09:54 - Mais vous-même, est-ce que vous avez lu des livres où vous êtes juste...
09:57 - Non, non, moi c'est sur le texte de Dutailly.
09:59 On est quand même sur une pièce, on n'est pas...
10:04 à essayer de démontrer ce qu'Einstein a fait, ou Chaplin.
10:08 Chaplin aussi, c'est pareil.
10:10 Jean-Pierre Lory, qui joue Chaplin magnifiquement bien,
10:14 il a vu à peu près tous les films de Chaplin aussi, c'est normal.
10:19 - Vous avez lu "La théorie de la relativité" ?
10:22 - Oui, on en a parlé avec Lory.
10:25 - J'ai pas tout dit, j'ai oublié de dire qu'Einstein est en basket,
10:29 et puis il y a un gros, gros, gros travail capillaire,
10:31 il y a de la perruque avec Daniel Rousseau,
10:33 il est avec nous, on continue l'émission,
10:35 et on va parler de musique avec Stéphanie Loire et des Grammy Awards.