Mais où est passé Laurent Wauquiez ?

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à l'absence de Laurent Wauquiez dans les débats concernant la réforme des retraites.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Europe Matin, 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.

00:04 - 7h53, l'édito politique sur Europe avec Le Figaro.

00:07 Bonjour Alexis Brezet.

00:08 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:10 - Alexis, la réforme des retraites met LR 100 au-dessus de sous.

00:13 Tous les chapeaux à plumes du parti s'emmêlent, donnent leur avis.

00:16 Tous, sauf un, Laurent Wauquiez.

00:18 Lui, il ne dit pas un mot.

00:19 Est-ce que vous savez, Alexis, où il est passé ?

00:22 - Écoutez, on va peut-être attendre un peu avant de déclencher l'alerte enlèvement.

00:26 Soyons nets, Laurent Wauquiez a parlé des retraites.

00:29 Une fois, c'était le 20 janvier, dans sa région vergne Rhône-Alpes,

00:33 lors de ses voeux à la presse.

00:35 Et ce jour-là, il a dit "cette réforme n'est pas celle que j'aurais faite et elle a des lacunes,

00:39 mais le principe de responsabilité consiste à ne pas s'y opposer".

00:43 Bon, c'est vrai, on a connu des manifestations d'enthousiasme plus délirantes.

00:47 C'est vrai aussi que depuis, il n'en a pas dit davantage.

00:50 Et c'est sans doute là que le bas blesse.

00:53 Alors que l'affaire peut se jouer sur un fil,

00:55 les responsables de la droite favorables à la réforme

00:57 ont un peu de mal à comprendre que Wauquiez ne mette pas tout son poids politique dans la balance.

01:01 Et ils le comprennent d'autant moins que parmi les députés rebelles au projet,

01:06 le hasard veut qu'on compte un certain nombre,

01:08 et même un nombre certain, d'élus de Rhône-Alpes, la propre région de Laurent Wauquiez.

01:12 Et évidemment, ça fait désordre.

01:14 - Mais s'il est pour la réforme, Alexi, pourquoi Laurent Wauquiez continue-t-il de garder le silence ?

01:19 - Il y a d'abord une raison évidente, c'est qu'au fond de lui, il n'a pas envie de voler au secours d'Emmanuel Macron.

01:23 Que le président patauge un peu, qu'il soit pourquoi pas dans l'obligation d'utiliser le 49-3,

01:28 voilà, qui ne le chagrinerait pas trop.

01:31 Mais il n'y a pas que ça.

01:32 Il y a aussi que ce silence s'inscrit dans une diète médiatique nationale

01:37 voulue, calculée, théorisée par Laurent Wauquiez depuis maintenant trois ans,

01:42 et qu'ils n'auront qu'en de rarissimes occasions.

01:44 On l'a quasiment, par exemple, pas entendu pendant l'élection présidentielle.

01:48 - C'est vrai.

01:49 - Alors pourquoi cette diète ?

01:51 - De ses observations et de ses difficultés personnelles, avec l'opinion qui sont réelles,

01:56 Laurent Wauquiez a tiré la conclusion qu'on ne pouvait plus rester au plus haut niveau politique

02:01 comme avant pendant des années.

02:03 Que la lessiveuse médiatique, le rouleau compresseur des réseaux sociaux

02:07 étaient devenus des machines à broyer ceux qui occupent trop longtemps le devant de la scène.

02:12 Qu'il fallait donc savoir s'extraire de ce jeu de massacre, se faire oublier, attendre son heure,

02:17 et enfin, au dernier moment, lancer un red éclair sur le pouvoir,

02:21 un peu comme Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017.

02:23 - Mais alors c'est faux ça ?

02:25 - C'est pas mal vu.

02:26 Mais les conclusions que tire Laurent Wauquiez de cette analyse juste me semblent excessives

02:30 et inadaptées à son propre cas.

02:32 Excessives parce que, en vrai, on peut fort bien économiser sa présence médiatique,

02:37 ça en disparaît tout à fait.

02:38 Alors on comprend qu'il n'ait pas envie de polémiquer au quotidien avec Marine Tondelier

02:42 ou Stanislas Guérini, c'est vrai, c'est pas exaltant.

02:45 Mais la réforme des retraites, l'Ukraine, l'inflation, demain l'immigration,

02:50 sont pas des querelles de bas étages.

02:52 Comment un homme qui prétend un jour diriger le pays peut-il ne rien dire du tout sur ces sujets-là ?

02:56 Ça passe pas.

02:57 Ajoutons que le vrai sujet personnel de Wauquiez, ce n'est pas de préserver son capital sympathique,

03:03 en vérité il est assez maigre, mais de le reconquérir, voire de le conquérir tout court.

03:07 Alors, bien sûr, en s'exposant, il prend le risque de déplaire, ça c'est la vie.

03:11 Mais en ne disant rien, en donnant le sentiment qu'il se dérobe, il prend celui de disparaître

03:16 et, comme la nature politique a rendu vide, d'ouvrir un espace à d'autres concurrents.

03:20 Vous savez, pour justifier sa stratégie, Laurent Wauquiez invoque parfois l'exemple de Jacques Chirac.

03:25 Peut-être devrait-il mettre cette forte maxime de Chirac, justement, un chef.

03:31 C'est fait pour...

03:32 - Cheffer. - Cheffer.

03:33 - Bravo. - Merci Alexis Brézé du Figaro.

03:36 C'était votre édito politique sur Europe 1.

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