Dans son édito du 09/02/2023, Florian Tardif revient sur les actions des mairies en marge des manifestations.
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00:00 La politique avec vous, Florian Tardif, alors qu'une nouvelle journée de mode milisation aura lieu ce samedi contre la réforme des retraites,
00:06 et puis surtout le 16, on l'a appris hier soir, des maires de gauche participent activement au soutien du mouvement.
00:13 Plusieurs maires ont décidé d'affrêter des bus pour permettre à leurs habitants de rejoindre la manifestation.
00:19 Tout ça au frais du contribuable.
00:20 Et oui, Romain, welcome to the Manif Tour Operator.
00:24 Bienvenue au voyage organisé pour participer aux manifestations contre la réforme des retraites.
00:28 En effet, plusieurs mairies franciliennes ont affrété des bus mardi dernier pour permettre à leurs habitants de participer à la mobilisation parisienne.
00:36 C'est le cas de la mairie de Villejuif, de Noisy-le-Sec ou encore de Pantin.
00:39 Pardon, Pantine.
00:40 Ainsi, peut-on lire sur le compte Facebook du maire de la ville de Pantin, Bertrand Kern, nous poursuivrons le combat
00:46 et je soutiendrai une nouvelle fois le mouvement en mettant à disposition quatre quarts au départ de la mairie.
00:50 Je soutiendrai une nouvelle fois le mouvement.
00:52 Non, l'argent du contribuable permettra de soutenir une nouvelle fois le mouvement.
00:56 De quoi faire bondir Geoffrey Carvalino, leader de l'opposition à Pantin.
01:01 Je trouve inadmissible que l'on utilise de l'argent public pour mettre à disposition des quarts aux syndicats ou à des potentiels sympathisants.
01:09 Déjà, des mairies de gauche, Romain, avaient décidé de fermer leurs portes lors de précédentes manifestations en soutien aux grévistes.
01:15 C'était le cas notamment de la mairie de Paris, où seuls les services de l'État civil étaient accessibles.
01:19 Ces élus ont-ils le droit d'utiliser de l'argent public pour ça ?
01:24 Financer des quarts pour transporter des manifestants ?
01:26 C'est toute la question, Romain.
01:28 C'est au sein de la mairie de Pantin.
01:29 On évacue le sujet en expliquant que ces bus sont mis à la disposition des habitants.
01:33 Au regard de la loi, cette initiative pourrait se révéler interdite.
01:37 Jean-Paul Marcus, professeur de droit public et directeur du collectif de juristes Les Surligneurs,
01:42 estime ainsi qu'on ne peut pas utiliser les moyens d'un service public pour favoriser un mouvement de nature politique.
01:48 Il cite le cas de la mairie de Paris qui, en plus de fermer au public l'édifice,
01:52 déploie maintenant à chaque manifestation des banderoles sur l'édifice du bâtiment.
01:57 On soutient au mouvement.
01:58 Dans ce cas précis, ce sont bien des moyens de la ville de Paris qui ont été mis au service des idées politiques du maire.
02:04 C'est exactement la même chose pour les autres mairies que j'ai citées précédemment.
02:08 Ce sont les moyens de la mairie, l'argent du contribuable,
02:11 donc qui sont mis au service des idées politiques du maire.
02:15 En 1987, le Conseil d'État avait d'ailleurs décidé d'annuler une décision du conseil municipal de Champigny-sur-Magne
02:22 qui avait décidé de créer tout bonnement en faveur du personnel communal en grève,
02:26 un fonds de solidarité doté à l'époque de 50 000 francs.
02:30 Le juge avait considéré qu'il ne lui appartenait pas, qu'il n'appartenait pas à la mairie d'intervenir
02:35 dans un conflit collectif du travail en apportant un soutien financier à l'une des parties en litige.
02:42 Dans les cas présents, les soutiens ne sont pas directement financiers aux mains.
02:46 Reste qu'ils portent atteinte à la neutralité du service public.
02:50 Ces initiatives pourraient donc, en cas de recours pour excès de pouvoir par exemple,
02:53 par un administré, être interdites par des juges.
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