Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Category
📺
TVTranscription
00:00:00 On écoute.
00:00:02 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:04 21 millions de Français en salle, c'était il y a 25 ans.
00:00:07 Titanic, Jack et Rose pour l'éternité.
00:00:10 Titanic, mais aussi cette question, y avait-il de la place pour deux sur cette planche ?
00:00:15 Question qui hante mes nuits depuis un quart de siècle.
00:00:19 Pressé par les fans, James Cameron a retourné la scène, si si,
00:00:23 pour vérifier si Jack pouvait monter sur la planche.
00:00:26 James Cameron a plongé deux cascadeurs dans une eau à moins de degrés.
00:00:31 Ils pesaient le même poids, ils avaient la même corpulence que Jack et Rose.
00:00:35 La planche était identique, un expert en hypothermie était présent.
00:00:39 Jack est monté sur la planche, mais comme il est plus lourd que Rose,
00:00:43 il reste à moitié dans l'eau, donc il frissonne, donc il se refroidit,
00:00:48 donc les vaisseaux sanguins se resserrent et donc il meurt.
00:00:53 Hélas, pour la deuxième fois en 25 ans, la conclusion de l'expérience est sans appel.
00:00:58 Seule Rose pouvait survivre et le sacrifice de Jack était indispensable
00:01:04 pour que traverse le temps ce Roméo et Juliette océanique.
00:01:09 Titanic à 25 ans, le film ressort aujourd'hui.
00:01:11 J'irai le voir, mais je sortirai donc avant la fin.
00:01:14 Il est 9 heures, Audrey Bertheau.
00:01:20 Les agriculteurs manifestent aujourd'hui un convoi de tracteurs
00:01:24 étant en train d'arriver à Paris.
00:01:26 Ils protestent contre la multiplication de contraintes environnementales
00:01:29 qui leur sont imposées alors que ces contraintes n'existent pas sur les produits importés.
00:01:34 Les agriculteurs espèrent être entendus par le ministre de l'Agriculture
00:01:37 qui devrait les recevoir cet après-midi.
00:01:40 C'est le troisième jour de recherche après les terripséismes
00:01:43 qui ont touché la Turquie et la Syrie.
00:01:45 Regardez ces images dans les ruines d'un immeuble de Jean de Déris en Syrie.
00:01:49 Les secouristes ont découvert un bébé vivant, né sous les décombres
00:01:52 et encore relié par le cordon ombilical à sa mère décédée.
00:01:56 La petite fille est l'unique survivante de sa famille.
00:01:59 Le dernier bilan s'élève à plus de 9 500 morts dans les deux pays.
00:02:03 Et puis du sport, le basketteur Lebron James, 38 ans, entre dans l'histoire.
00:02:08 Il est devenu hier le meilleur marqueur de l'histoire de la NBA
00:02:10 grâce à un tir réussi en se retournant à la fin du troisième quartan contre Oklahoma City.
00:02:16 Il devance le légendaire Karim Abdul-Jabbar, qui détenait le record depuis 1989.
00:02:21 Il y a toujours des histoires extraordinaires et je l'apprends avec vous, Audrey Bertheau.
00:02:25 Né sous les décombres, la vie est exceptionnelle.
00:02:29 On peut revoir cette image parce que je ne l'avais pas vue pour tout vous dire.
00:02:32 Né sous les décombres, je ne sais même pas si c'est arrivé une fois.
00:02:37 Et dans cette tragédie, dans cette...
00:02:41 de quelque chose d'absolument invraisemblable,
00:02:44 un enfant est né sous les décombres.
00:02:46 Et sa mère est décédée.
00:02:47 La mère est décédée.
00:02:48 Toute la famille du bébé est également décédée.
00:02:51 Je trouve cette histoire absolument...
00:02:53 Mais je l'ai entendu, je ne l'avais pas entendu ce matin pour tout vous dire.
00:02:56 Et je trouve que cette histoire est incroyable.
00:03:00 Elle est incroyable.
00:03:02 Et donc cet enfant, quelle vie va avoir cet enfant ?
00:03:06 Dominique Jammet est en train d'arriver.
00:03:08 Vous pouvez arriver, je sais qu'il y a beaucoup d'embouteillage ce matin.
00:03:13 Je vous en prie, rentrez.
00:03:14 Mais pour tout vous dire, cette émission se fait évidemment en direct chaque matin.
00:03:18 Et avec Marine Lanson, cet enfant est né sous les décombres,
00:03:25 dans le séisme de Turquie.
00:03:27 Et la vie, la vie et sa famille est décédée, ce qui est terrible d'ailleurs pour cet enfant.
00:03:31 Quelle vie va-t-il avoir ?
00:03:32 Mais en même temps, la vie est là.
00:03:34 Et c'est ça qui est si dérange.
00:03:36 Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve que cette histoire est sidérante.
00:03:39 - C'est vous, Vachon.
00:03:43 - Eugénie Bastier, donc, avec nous.
00:03:44 Dominique Jammet est là.
00:03:47 - Philippe Guibert.
00:03:48 - Philippe Guibert et Éric Nolo sont là.
00:03:51 On parlait de cette histoire absolument étonnante aussi de James Cameron,
00:03:55 qui a été obligé de retourner la scène pour savoir s'il y avait de la place pour Jack et Rose sur la planche.
00:04:01 Mais je ne sais pas, vous vous souvenez de Titanic ?
00:04:04 Il n'y a qu'une queue, la planche.
00:04:05 - Bien sûr, bien sûr.
00:04:06 - Rose monte, mais Jack ne monte pas sur la planche.
00:04:09 - On sera d'ailleurs avec Florent Bachelier tout à l'heure,
00:04:11 qui est une sorte de Jack de la Macronie, parce qu'il a voulu s'accrocher sur la planche.
00:04:14 Et puis bon, il n'a pas été...
00:04:17 - Une belle image.
00:04:18 - Il n'a pas été... Il n'y est pas resté.
00:04:21 Mais Florent Bachelier, y a-t-il une vie après être député de la République ?
00:04:25 - Le macronisme.
00:04:26 - Est-ce qu'il y a une vie après le macronisme ?
00:04:29 Est-ce qu'on a une vie pendant, déjà ?
00:04:31 C'est une question qu'on peut se poser.
00:04:34 - Titanic.
00:04:35 - Comment ?
00:04:36 - Parce que le Titanic de la Macronie va sombrer.
00:04:38 - Ah, écoutez, on salue l'Élysée s'il nous écoute.
00:04:41 Il doit être content de cette entrée en matière.
00:04:44 Simplement, je voulais vous montrer une séquence hier d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale.
00:04:50 L'homme qui gifle, l'homme qui frappe était de retour à l'Assemblée nationale.
00:04:56 Il a pris la parole, toute honte bue, comme on disait jadis.
00:05:01 L'honneur, c'est un concept qui existe encore dans notre monde d'aujourd'hui.
00:05:06 L'honneur avec un H.
00:05:08 Écoutez cette séquence parce qu'il a pris la parole.
00:05:10 Et c'était M. Chenu qui était président de l'Assemblée nationale hier, du Rassemblement national.
00:05:15 Écoutons cette séquence, voyons-là.
00:05:18 - Je vais appeler le dernier amendement de cette série qui est présenté par M. Quatennens.
00:05:25 [Applaudissements]
00:05:28 - Merci, M. le Président.
00:05:30 [Applaudissements]
00:05:35 - Chers collègues.
00:05:36 [Applaudissements]
00:05:38 - Chers collègues.
00:05:39 [Applaudissements]
00:05:43 - Chers collègues.
00:05:44 [Applaudissements]
00:05:53 - Chers collègues, j'ai un rappel au règlement.
00:05:56 [Applaudissements]
00:05:57 - Chers collègues.
00:05:58 [Applaudissements]
00:06:01 - J'ai un rappel au règlement que je vais prendre, qui est celui de M. Cazeneuve.
00:06:05 Et puis je donnerai la parole à l'orateur.
00:06:07 - Merci, M. le Président.
00:06:09 - Sur la base de quel article, M. le député ?
00:06:11 - Sur le fondement de l'article 70, alinéen.
00:06:14 Ce qui se passe ce soir ne peut pas être passé sous silence.
00:06:18 Nous avons eu pendant deux jours des rappels au règlement.
00:06:23 Des députés sont sortis de cet hémicycle parce qu'ils n'ont pas gagné au tirage de sort.
00:06:28 Et quand l'un de leurs collègues, qui a été condamné pour avoir frappé son épouse,
00:06:33 prend la parole sur un amendement, vous restez stoïques.
00:06:36 Pire que ça, vous l'applaudissez.
00:06:38 Où on est ? C'est scandaleux. C'est une honte.
00:06:42 - Merci, M. le député.
00:06:44 [Applaudissements]
00:06:48 - Alors, j'ai un deuxième rappel au règlement.
00:06:52 Chers collègues, je vous le donnerai Mme Amiot également.
00:06:55 Chers collègues, M. Delogu, vous vous asseyez.
00:07:00 Chers collègues, M. Delogu, M. Delogu.
00:07:04 [Applaudissements]
00:07:09 Alors, on va se calmer immédiatement.
00:07:12 Deux rappels au règlement. M. Maillard, puis Mme Amiot.
00:07:16 Nous allons chacun les entendre.
00:07:18 S'il vous plaît, sur la base...
00:07:21 - Sur la base...
00:07:23 [Applaudissements]
00:07:25 - Je demande une suspension de séance.
00:07:27 - Deux secondes. Deux secondes.
00:07:29 J'entends. Ce n'est pas la peine d'hurler.
00:07:31 J'entends. J'ai entendu.
00:07:33 On va faire les choses dans l'ordre.
00:07:35 Chers collègues, nous allons faire les choses dans l'ordre.
00:07:40 Alors, j'attends que vous vous taisiez.
00:07:47 J'arrive. Oui.
00:07:55 Elle est de droit. Vous avez raison, M. le Président.
00:08:00 M. le Président Marc-Anjoli, je suspends pour deux minutes.
00:08:03 - Je voulais vous montrer cette scène en longueur.
00:08:05 Je trouve que c'est bien, justement,
00:08:07 les chaînes info permettent de voir ces séquences en longueur
00:08:09 et de voir aussi l'atmosphère, le climat.
00:08:11 Du coup, M. Katnas a pris la parole.
00:08:14 Il a pris la parole pendant 2 minutes 30.
00:08:16 On va voir juste une minute sur le sens de sa question
00:08:19 ou en tout cas de sa déclaration.
00:08:22 Voilà un bel hémicycle bien calme.
00:08:26 Et la parole est à l'orateur pour l'amendement 1908.
00:08:30 M. Katnas.
00:08:32 - Merci, M. le Président.
00:08:35 Qui a dit "Est-ce qu'il faut reculer l'âge légal"
00:08:38 qui est aujourd'hui à 62 ans, je ne le crois pas.
00:08:41 Tant qu'on n'a pas réglé le problème du chômage de masse
00:08:43 dans notre pays, franchement, ce serait assez hypocrite
00:08:47 de décaler l'âge légal.
00:08:49 Je veux dire aujourd'hui, quand on est peu qualifié,
00:08:52 quand on vit dans une région qui est en difficulté industrielle,
00:08:55 quand on est soi-même en difficulté,
00:08:57 quand on a eu une carrière fracturée,
00:09:00 bon courage déjà pour arriver à 62 ans.
00:09:03 C'est ça, la réalité de notre pays.
00:09:06 Alors on va dire "Non, maintenant, il faut aller à 64 ans".
00:09:09 Vous savez déjà plus comment faire après 55 ans.
00:09:12 Les gens vous disent "Les emplois ne sont plus bons pour vous".
00:09:15 C'est ça, la réalité.
00:09:17 Ces mots sont ceux d'Emmanuel Macron en 2019.
00:09:20 Cette réforme des retraites va faire 100% de perdants.
00:09:24 Merci.
00:09:28 Adrien Quatennens qui cite Emmanuel Macron
00:09:30 pour son retour à l'Assemblée nationale.
00:09:32 Et avant de vous donner la parole, la réaction d'Aurore Berger
00:09:34 de Renaissance.
00:09:35 Et après, on commence le débat.
00:09:37 Son retour a été préparé par les députés LFI.
00:09:41 On a des députés LFI, notamment Sophia Chikirou,
00:09:43 qui ont changé de place, qui sont allées l'encadrer,
00:09:46 l'entourer, le soutenir.
00:09:48 Et au moment même où il a commencé à s'exprimer,
00:09:50 ils se sont levés pour l'applaudir.
00:09:53 Ce qui est, je crois, le summum de l'indécence
00:09:55 d'avoir fait le choix de venir pour le soutenir et l'applaudir.
00:09:58 Nous, on considère qu'évidemment, à partir du moment
00:10:00 où il a été condamné, encore une fois,
00:10:02 on a toujours dit que la seule vérité existante
00:10:04 était la vérité judiciaire.
00:10:06 Il a été condamné.
00:10:07 Il a été condamné pour avoir frappé son épouse,
00:10:10 pour des faits conçus de violences conjugales,
00:10:12 qu'on ne pouvait pas faire comme si de rien n'était,
00:10:14 qu'on ne pouvait pas faire comme si son retour était banal,
00:10:17 comme s'il était normal, et on a une réaction
00:10:19 qui est une réaction en vérité humaine.
00:10:21 L'homme qui gifle, l'homme qui frappe,
00:10:23 l'homme qui tabasse, au fond.
00:10:25 Et il est dans l'hémicycle.
00:10:27 Mais dans quel... sous quel angle on considère l'affaire ?
00:10:30 Par exemple, Sandrine Rousseau a quitté l'Assemblée
00:10:32 quand Catenas a pris la parole.
00:10:34 Madame Rousseau, elle prend part à des manifestations,
00:10:37 par exemple, contre les bassines dans les Deux-Sèvres,
00:10:39 où elle arrive avec son écharpe tricolore,
00:10:41 où elle dit que la décision d'installer des bassines
00:10:44 pour recueillir l'eau est légale,
00:10:46 mais moi je considère qu'au-dessus de la légalité,
00:10:48 il y a mes convictions.
00:10:50 Et là, d'un point de vue légal, rien ne s'oppose
00:10:52 au retour de M. Catenas, mais là, elle estime
00:10:54 qu'il faut qu'elle quitte la salle.
00:10:56 Donc il y a un rapport à la légalité
00:10:58 qui est quand même très étrange.
00:11:00 Après, il y a ce que vous avez dit, en effet,
00:11:02 il y a la question de l'honneur, il y a la question du symbole,
00:11:05 il y a la question de l'exemplarité,
00:11:07 mais ça c'est un deuxième débat,
00:11:09 par un broi au sein de l'Assemblée nationale,
00:11:11 parce que Catenas a le droit de revenir.
00:11:13 On peut le déplorer, mais il a le droit de revenir.
00:11:15 Donc je ne comprends pas ce charivari,
00:11:17 ça devrait se régler ailleurs.
00:11:19 Moi je l'ai dit ici, je le répète,
00:11:21 je trouve que M. Catenas devrait remettre son mandat en jeu
00:11:23 devant les électeurs.
00:11:25 Ça me paraît la seule solution viable.
00:11:27 Mais en attendant, cette exploitation politique,
00:11:29 dans un sens comme dans l'autre,
00:11:31 avec les filles qui entourent M. Catenas,
00:11:33 on ne va pas non plus lui faire des statues
00:11:35 parce qu'il a frappé sa femme, quand même.
00:11:37 Et là vous voyez bien la fracture entre les féministes et les filles.
00:11:41 C'est des indignations géométriques variables.
00:11:43 Très très variables.
00:11:45 Ce que je trouve regrettable, c'est qu'il ne s'est jamais expliqué publiquement.
00:11:47 Quand il a tenté de s'expliquer, il a expliqué que sa femme...
00:11:51 Il a fait un communiqué sur Twitter.
00:11:53 Il a fait une interview sur Bélefaire.
00:11:55 J'ai vu une interview avec Bruce Toussaint,
00:11:57 où il expliquait que sa femme était dans la toute-puissance.
00:11:59 On peut juger qu'il a un peu déçu.
00:12:01 Il n'a jamais donné sa vérité.
00:12:03 Sa vérité, s'il l'a donnée, il expliquerait que c'est parce que sa femme...
00:12:07 Comment dire ?
00:12:09 L'a obligée quasiment à lui taper dessus.
00:12:11 J'imagine que c'est ce qu'il dirait.
00:12:13 Je connais les psychologies de ce type d'homme.
00:12:15 Je trouve que Catenas est maladroit,
00:12:17 c'est le moins qu'on puisse dire dans sa défense.
00:12:19 Vous vous souvenez de cette interview sur BFM TV,
00:12:21 le lendemain de sa condamnation,
00:12:23 qui était extrêmement, à mon avis, mal placée.
00:12:25 Là, il arrive en jean,
00:12:27 parce que je ne l'ai pas suivre,
00:12:29 il est en jean à l'Assemblée pour faire un débat.
00:12:31 Il n'a honnêtement peu d'intérêt par rapport aux autres,
00:12:33 juste pour exister.
00:12:35 Je trouve qu'il ignorait de se mettre en retrait.
00:12:37 Après, quand vous le classifiez de l'homme qui gifle,
00:12:39 l'homme qui bat sa femme,
00:12:41 je trouve que réduire un homme à une faute qu'il a payée,
00:12:43 puisqu'il a été...
00:12:45 Non, il ne l'a pas payée, pardonnez-moi.
00:12:47 Si, il a été suspendu.
00:12:49 Non, pardonnez-moi.
00:12:51 Il n'a pas été condamné à ne plus être à l'Assemblée.
00:12:53 Désolé, Pascal.
00:12:55 Vous parlez comme Sandrine Rousseau.
00:12:57 Non, mais ces gens-là ne tirent jamais la main.
00:12:59 La vérité, c'est que tu dois te retirer de la vie politique
00:13:01 au moins pour un temps,
00:13:03 ou de remettre ton mandat.
00:13:05 C'est ça, tirer les conclusions.
00:13:07 Autrement, c'est rien.
00:13:09 Tu reviens comme si de rien n'était.
00:13:11 Parce qu'effectivement, son égo, son narcissisme,
00:13:13 que sais-je, fait qu'il a envie d'encore être dans la lumière.
00:13:15 Et il pose une question.
00:13:17 Vous vous rendez compte ?
00:13:19 Il pose une question.
00:13:21 Il devrait se cacher,
00:13:23 ou au minimum, aller sur le terrain.
00:13:25 S'il se retourne devant les électeurs,
00:13:27 c'est autre chose.
00:13:29 Ça serait assez, d'ailleurs...
00:13:31 Assez, assez...
00:13:33 "L'endémocratie", le dernier mot aux électeurs.
00:13:35 C'est pas prévu par le...
00:13:37 Je sais bien.
00:13:39 Cette rentrée était forcément difficile
00:13:41 pour Catenance.
00:13:43 Et en aucun cas, je n'aurais aimé
00:13:45 ou je n'aimerais être à sa place,
00:13:47 dans son rôle.
00:13:49 Il a été assez habile.
00:13:51 J'aimerais pas être dans le rôle de sa femme,
00:13:53 si vous me permettez.
00:13:55 Vous n'avez pas noté,
00:13:57 car le sifflet, ça aurait été sifflé Macron.
00:13:59 Puisque ce qu'il a dit, c'est simplement
00:14:01 le discours célèbre de Macron que nous connaissons.
00:14:03 Cela dit, je me demande, voyez-vous,
00:14:05 si l'indignation quasi-unanime,
00:14:07 sauf son groupe,
00:14:09 de l'Assemblée n'était pas un peu
00:14:11 surjouée.
00:14:13 Oui, oui, je ne suis pas certain
00:14:15 que tous les gens qui ont sifflé et qui ont hué
00:14:17 étaient sincèrement indignés.
00:14:19 Il y avait peut-être un peu de politique là-dessus.
00:14:21 - Oui, c'est ce que dit, bien sûr.
00:14:23 - Enfin, la France insoumise donnait le son
00:14:25 à la France entière.
00:14:27 Ils ont instrumentalisé
00:14:29 tous ces sujets.
00:14:31 - Je n'ai jamais aboyé avec la meute
00:14:33 et je n'aborderai jamais avec la meute.
00:14:35 - Mais c'est pas aboyé avec la meute.
00:14:37 - Mais si, mais si.
00:14:39 Parce que je ne suis pas persuadé
00:14:41 que les 400 députés qui l'ont hué
00:14:43 étaient animés par une pure indignation.
00:14:45 Je pense qu'il y avait de la politique là-dessous.
00:14:47 - Mais oui, c'est le même cas.
00:14:49 - Les 400 types qui sifflent
00:14:51 un type tout seul, je n'apprécierais jamais.
00:14:53 - Mais Dominique, il y a une faille de votre raisonnement.
00:14:55 - Les 400 n'ont pas sifflé d'ailleurs.
00:14:57 - Comme vient de le dire Éric,
00:14:59 je suis d'accord sur deux points.
00:15:01 Un, juridiquement, il avait tout à fait
00:15:03 le droit d'être là.
00:15:05 Et deux, effectivement, je le pense depuis le début
00:15:07 et je l'ai dit, la seule façon
00:15:09 après le tribunal de trancher
00:15:11 les choses, ce serait de s'en reporter
00:15:13 à l'arbitrage pour Dominique.
00:15:15 - Juste une faille de votre raisonnement.
00:15:17 Il se trouve que Kathenas, lui, n'a pas cessé d'aboyer
00:15:19 les femmes qui avaient les meuts.
00:15:21 Il n'a pas cessé de dire "on vous croit".
00:15:23 Quand une femme parle, "on vous croit", il n'y a pas de débat.
00:15:25 Et quand ça le concerne lui ou quand Eliphie
00:15:27 est concernée par le sort d'un de ses membres,
00:15:29 tout d'un coup, "on vous croit, mais".
00:15:31 Il n'y avait pas de "mais" avant. Il y avait la meute qui disait
00:15:33 "on vous croit, on vous croit" et c'est terminé.
00:15:35 Il y a quelque chose qui ne va pas. Il devrait en tirer les conséquences,
00:15:37 il me semble.
00:15:39 - Sur ce point, vous avez raison.
00:15:41 - Bien sûr, c'est pour ça qu'effectivement,
00:15:43 ces réactions sont à l'aune de ce qui...
00:15:45 - C'est vrai, parce que, comme je l'ai dit à Olivier Lébastier,
00:15:47 il n'a pas passé sa vie à gifler sa femme.
00:15:49 - Non, mais...
00:15:51 - Vous pourriez dire "l'homme qui gifle".
00:15:53 Je trouve que c'est réduire un homme à une faute.
00:15:55 Il n'est pas l'homme qui gifle.
00:15:57 - Mais vous pourriez dire ça
00:15:59 de tous les hommes qui sont en conjugation.
00:16:01 Vous les réduisez à un acte.
00:16:03 - La justice n'a pas établi
00:16:05 qu'il avait giflé plusieurs fois sa femme.
00:16:07 - Dire "l'homme qui gifle", c'est vraiment d'une violence.
00:16:09 - L'homme qui gifle, je suis désolé.
00:16:11 - Il y a quand même des hommes qui ne giflent pas.
00:16:13 - Désolé de vous le dire.
00:16:15 - Il y a quand même deux catégories.
00:16:17 - Lever la main sur une femme, c'est quand même...
00:16:19 - Ça montre beaucoup de choses.
00:16:21 Les gens font ce qu'ils font.
00:16:23 - Ce qui a été dit le plus fort et le plus juste,
00:16:25 c'est par vous, Eric, tout à l'heure,
00:16:27 c'est qu'effectivement, il est pris par Louis Lapêché.
00:16:29 Et s'il n'appartenait pas au même groupe
00:16:31 que Sandrine Rousseau, on le plaindrait davantage.
00:16:33 - Bon, Louis Boyard, à présent.
00:16:35 Alors, on attend.
00:16:37 Il a dû se perdre, Florian Bachelier.
00:16:39 - On l'attend.
00:16:41 - Ça roule très mal.
00:16:43 - Il y en a qui arrivent en ce moment, beaucoup.
00:16:45 - À moins qu'il soit venu en tracteur de Rennes,
00:16:47 ce qui est possible, et qu'il participe.
00:16:49 D'ailleurs, c'est très intéressant,
00:16:51 la manifestation des tracteurs,
00:16:53 et la manifestation des paysans,
00:16:55 parce qu'on leur interdit
00:16:57 de cultiver leur terre,
00:16:59 au fond, avec des pesticides
00:17:01 ou des insecticides,
00:17:03 alors que les autres peuvent le faire.
00:17:05 C'est incroyable.
00:17:07 Évidemment que les insecticides
00:17:09 sont nécessaires.
00:17:11 Évidemment que les pesticides,
00:17:13 disons-le, sont nécessaires.
00:17:15 Si vous laissez la nature comme ça...
00:17:17 Ils nous ont aidés
00:17:19 à nous nourrir.
00:17:21 Alors, il faut, évidemment,
00:17:23 être très vigilant
00:17:25 sur les pesticides et les insecticides.
00:17:27 Mais vous ne pouvez pas...
00:17:29 Non, vous ne...
00:17:31 Vous ne partagez pas ?
00:17:33 Vous m'écoutez comme ça ?
00:17:35 - Non, mais je vous écoute parce que...
00:17:37 - Est-ce que la réglementation européenne
00:17:39 impose la même chose aux autres pays européens ?
00:17:41 - Bon. Augustin Donat-Dieu,
00:17:43 qui est juste en place, parce qu'il y a beaucoup de...
00:17:45 - Il y a une dérogation française qui a été suspendue.
00:17:47 - Augustin Donat-Dieu, qui est en place
00:17:49 avec nous et qui est à cette manifestation
00:17:51 de tracteurs, moi, je les comprends.
00:17:53 Augustin, vous avez sans doute échangé
00:17:55 avec eux, et les agriculteurs se mobilisent,
00:17:57 parce que vous ne pouvez pas les laisser seuls,
00:17:59 comme ça, avec une réglementation européenne
00:18:01 en plus, qui n'est pas
00:18:03 partout la même.
00:18:05 - Elle n'est pas partout la même.
00:18:07 - Effectivement.
00:18:09 L'une des contestations de ces agriculteurs,
00:18:11 c'est notamment cette nouvelle PAC,
00:18:13 cette nouvelle politique agricole commune
00:18:15 qui leur impose de garder
00:18:17 4% de leurs terres
00:18:19 en jachères. Voilà.
00:18:21 Donc 4% de terres qu'ils ne peuvent pas
00:18:23 cultiver, c'est évidemment des pertes pour eux.
00:18:25 Nous avons roulé toute la matinée
00:18:27 avec Alix, qui conduisait
00:18:29 ce tracteur. Alix, elle est bétravière,
00:18:31 céréalière. Elle nous indiquait
00:18:33 le refus du gouvernement de réautoriser
00:18:35 sur le marché les néonicotinoïdes
00:18:37 pour la production de bétrave,
00:18:39 a engendré des pertes énormes.
00:18:41 Je vous donne un exemple. Elle produisait
00:18:43 avant, en utilisant cet insecticide
00:18:45 qui lutte contre les pucerons et contre
00:18:47 certaines maladies, son rendement
00:18:49 atteignait 80 tonnes de bétrave
00:18:51 par hectare. Depuis
00:18:53 qu'elle n'utilise plus ce produit, son rendement
00:18:55 est évidemment plus bas.
00:18:57 Elle ne produit que
00:18:59 20 tonnes de bétrave par hectare. Je vous laisse
00:19:01 faire le calcul. Sur 36 hectares, ça fait
00:19:03 quand même une sacrée différence. C'est 75%
00:19:05 de pertes. Les agriculteurs
00:19:07 sont arrivés dans Paris, ici, porte de Versailles.
00:19:09 Regardez, les tracteurs commencent à avancer.
00:19:11 Ils vont aller s'installer aux Invalides
00:19:13 pour crier leur colère. D'ailleurs, ils seront reçus
00:19:15 par le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau,
00:19:17 en début d'après-midi.
00:19:19 - Vous avez dit les néonicotinoïdes.
00:19:21 En fait,
00:19:23 on va dire les insecticides,
00:19:25 parce que c'est un insecticide, un néonicotinoïde.
00:19:27 C'est toxique
00:19:29 pour les abeilles. C'était interdit
00:19:31 depuis 2018. Ça bénéficiait quand même d'une dérogation
00:19:33 depuis deux ans, ce qui permettait de les appliquer
00:19:35 préventivement sur les semences de
00:19:37 bétrave pour les prémunir de la genisse,
00:19:39 une maladie virale qui est
00:19:41 propagée par des pucerons.
00:19:43 Ce produit permet donc de protéger
00:19:45 la bétrave, cet insecticide,
00:19:47 pendant les
00:19:49 six à huit premières semaines du
00:19:51 développement. Et sous les faits,
00:19:53 effectivement, vous l'avez compris,
00:19:55 les feuilles genissaient et la croissance de la plante
00:19:57 était arrêtée.
00:19:59 J'entends les agriculteurs, là encore,
00:20:01 ça me paraît tellement
00:20:03 évident, ce que nous
00:20:05 disons là, Dominique Jamais.
00:20:07 - Je roulais, comme beaucoup de Parisiens,
00:20:09 derrière les tracteurs.
00:20:11 Je maudissais les agriculteurs.
00:20:13 - Ah oui, c'est pour ça que vous êtes
00:20:15 en retard, parce que vous étiez derrière
00:20:17 un tracteur. - J'étais sur le périphérique,
00:20:19 derrière un tracteur, derrière 500 tracteurs.
00:20:21 - Vous vous en reconnaissez ? - Et donc je les maudissais
00:20:23 comme les automobilistes qui étaient coincés.
00:20:25 Mais en même temps,
00:20:27 c'est facile de bloquer le périphérique
00:20:29 avec trois voitures, avec 500 tracteurs,
00:20:31 a fortiori. Et je pensais en même temps,
00:20:33 tristement, que c'était la manifestation
00:20:35 d'un monde qui meurt.
00:20:37 Car hier, il y avait 800 000 personnes
00:20:39 ou 500 000 personnes dans les rues de Paris
00:20:41 contre les retraites, et là il y avait
00:20:43 500 malheureux agriculteurs qui se défendaient
00:20:45 pour leur vie, pour ce qui reste d'eux.
00:20:47 - Et bien sûr, franchement, c'est pas
00:20:49 con d'armes. Moi, je veux
00:20:51 pas de mal à ces agriculteurs, mais il y a
00:20:53 un moment donné où on sait bien qu'il faut sortir
00:20:55 des insecticides et des pesticides. - Mais non !
00:20:57 Mais vous dites n'importe quoi ! En fait, vous dites n'importe
00:20:59 quoi ! Si vous faites... Mais la nature...
00:21:01 Vous laissez la nature pousser comme ça ! - Il y a quand même des
00:21:03 télétubes qui montrent que c'est mauvais pour la santé,
00:21:05 que c'est mauvais pour... - Mais vous n'êtes jamais... Il est jamais sorti,
00:21:07 mais... - Vous n'êtes jamais sorti de quoi ?
00:21:09 - Vous n'êtes jamais allé à la campagne !
00:21:11 - Parce que vous êtes un paysan né. - Oui, parfaitement.
00:21:15 Mais vous êtes sidérant ! - Mais vous êtes...
00:21:17 - En fait, c'est des gens comme ça qui gouvernent la France.
00:21:19 - Je jure, mais vous me...
00:21:21 - Vous allez faire une agriculture
00:21:23 sans pesticides ? - Expliquez tout ce que vous connaissez à l'agriculture.
00:21:25 - Vous allez faire une... - Vous êtes formidable, bonjour.
00:21:27 - Vous allez faire une agriculture sans pesticides et sans...
00:21:29 Comment vous faites ? - Si il y a une réglementation...
00:21:31 - Elle va pousser toute seule.
00:21:33 - Si il y a une réglementation... - Non, mais la raison,
00:21:35 en ce sens, effectivement... - François...
00:21:37 - Monsieur Bachelot, bonjour. - Il n'y a pas de solution alternative pour le moment,
00:21:39 à ces... - Mais expliquez-lui !
00:21:41 - Mais... - Faites plaisir à...
00:21:43 - Pascal Praud, mon ami. - Pascal Praud.
00:21:45 - Expliquez-lui comment la nature vit
00:21:47 si elle n'a pas de pesticides. - Avant de tenter
00:21:49 de lui expliquer, déjà, je vais vous présenter mes excuses
00:21:51 pour le retard et accuser Anne Hidalgo
00:21:53 comme il est de coutume dans cette émission,
00:21:55 parce que je ne suis pas venu en tracteur, mais ça bouchonne
00:21:57 dans cette ville,
00:21:59 dans votre ville, à Paris.
00:22:01 - Elle n'y est pour rien, pour une fois.
00:22:03 - Je plaisante, mais... - Si vous permettez, juste...
00:22:05 - Ça ne change pas trop de règne, ceci dit, c'est le point commun, je pense.
00:22:07 - Bon, j'ai dit... - Mère Nupes.
00:22:09 - Pascal, je peux ajouter un mot ? - Non, mais
00:22:11 après la pause. - Il y a un mot...
00:22:13 - S'il y a une réglementation européenne, il y a peut-être des raisons.
00:22:15 - Moi, je veux bien qu'on critique tout ce que vous voulez.
00:22:17 - Après la pause, on est déjà en retard. - Il y a un mot de Claude Maluray
00:22:19 sur ce thème, c'est que quand quelque chose
00:22:21 marche en France, on le taxe,
00:22:23 quand ça bouge encore,
00:22:25 on le réglemente, et quand ça ne bouge plus,
00:22:27 on le subventionne.
00:22:29 - Donc la réglementation européenne n'a aucun sens ?
00:22:31 - Non, c'est pas ça, mais ça n'a aucun sens.
00:22:33 - Ah, donc... - Ça a un sens
00:22:35 si on considère que la France est une île
00:22:37 entourée d'eau et que ça n'a...
00:22:39 - Et donc les autres pays européens... - On ne prend pas en considération...
00:22:41 - Mais on s'en fout ! - On ne prend pas en considération...
00:22:43 - On ne s'en fout pas ! - Vous allez comprendre ça !
00:22:45 - On ne s'en fout pas ! - Je veux dire, vous tuez l'agriculture !
00:22:47 - On est dans un monde de confiance, on ne s'en fout pas !
00:22:49 - Ils ont raison de dire qu'on va importer,
00:22:51 pour le consommateur français, c'est important,
00:22:53 on va importer des produits qui sont, eux, souillés par
00:22:55 les produits qu'on démette. - Vous ne comprenez rien, mais vous répondrez après la pause.
00:22:57 - En fait, vous ne connaissez rien à la ruralité.
00:22:59 - Je découvre votre culture paysanne.
00:23:01 - Mais bien sûr. - Vous êtes...
00:23:03 - Mais bien sûr. - Vous êtes né à Nantes, vous avez vécu dans des îles
00:23:05 tout protégées. - Non, mais parce que...
00:23:07 - C'est le paysan de Paris, c'est à Aragon.
00:23:09 - Vous avez fréquenté les cafés plus que les champs ?
00:23:11 - Non, moi...
00:23:13 - Le 7e arrondissement. - J'étais à la campagne.
00:23:15 Je faisais les foins, moi, monsieur. - Oui, bien sûr.
00:23:17 - La pause. - Le 7e arrondissement, c'est connu.
00:23:19 - La pause.
00:23:21 - J'ai terminé le carrière.
00:23:23 9h30,
00:23:25 on se réveille...
00:23:27 - C'est bien fait.
00:23:29 - TotalEnergie enregistre
00:23:33 le meilleur bénéfice de son histoire.
00:23:35 Un bénéfice
00:23:37 dopé par le gaz et les cours du pétrole
00:23:39 de 20,5 milliards de dollars
00:23:41 pour l'année 2022. Un niveau
00:23:43 susceptible de relancer une nouvelle fois les débats
00:23:45 sur les super-profits du secteur de l'énergie.
00:23:47 Le scandale sanitaire
00:23:49 des pizzas butonnie. Le tribunal judiciaire
00:23:51 de Nanterre va examiner en mai prochain
00:23:53 une demande d'indemnisation
00:23:55 adressée au groupe Nestlé. Une indemnisation
00:23:57 de 250 millions d'euros.
00:23:59 Le groupe est assigné pour faute lourde
00:24:01 par 55 victimes contaminées par la bactérie
00:24:03 E. coli après avoir mangé
00:24:05 des pizzas de la marque.
00:24:07 Enfin, en Europe, le crime organisé
00:24:09 est une menace aussi forte que le terrorisme.
00:24:11 Ce sont les mots de la commissaire européenne
00:24:13 aux affaires intérieures qui était en déplacement
00:24:15 hier à Anvers, principale voie d'entrée
00:24:17 en Europe de la cocaïne. Elle a ajouté
00:24:19 que nous devons combattre avec la même énergie,
00:24:21 le même engagement et la même détermination
00:24:23 cette menace.
00:24:25 - On parlera tout à l'heure de cet enfant
00:24:27 miraculé, né,
00:24:29 je le répète, né, pas sauvé,
00:24:31 né sous les décombres
00:24:33 durant le séisme en Turquie.
00:24:35 Et on sera avec un messie, ses parents sont décédés.
00:24:37 On a vu cette image sidérante tout à l'heure.
00:24:39 Je trouve que c'est une des informations les plus incroyables
00:24:41 de l'année.
00:24:43 C'est tout à fait extraordinaire.
00:24:45 Vous voyez cet enfant qui est
00:24:47 sorti et le cordon
00:24:49 ombaïlical n'était pas
00:24:51 coupé au moment où il a été sorti.
00:24:53 C'est ça qui est absolument sidérant.
00:24:55 Mais Florian Bachelier est avec nous.
00:24:57 Alors, Florian Bachelier,
00:24:59 vous étiez député de la Macronie, vous avez été battu
00:25:01 et vous étiez questionneur à l'Assemblée nationale.
00:25:03 C'était un rôle important, il n'y en a que quatre.
00:25:05 Donc vous étiez en vue, etc.
00:25:07 Trois, c'est dire.
00:25:09 Est-ce qu'il y a une vie après
00:25:11 un échec
00:25:13 comme celui-là ? Est-ce qu'il y a une dépression ?
00:25:15 Est-ce que vous allez mal ? Est-ce que la Macronie vous appelle ?
00:25:17 Est-ce que le président prend de vos nouvelles ? Comment ça se passe ?
00:25:19 - Ça va bien.
00:25:21 Il y a une vie avant. - Vous êtes avocat d'ailleurs.
00:25:23 - Exactement. - Et puis vous avez eu un enfant qui s'appelle Rose.
00:25:25 - Exactement. Il y a dix mois.
00:25:27 - Je disais que vous étiez le Jack de la Macronie.
00:25:29 - J'ai entendu ça dans les bouchons.
00:25:31 - Oui.
00:25:33 - Non, il y a une vie avant, il y a une vie pendant, il y a une vie après.
00:25:35 - Il n'y a pas de dépression ?
00:25:37 - C'est l'avantage d'avoir un métier avant.
00:25:39 C'est-à-dire que moi, j'ai eu un mandat de cinq ans,
00:25:41 j'ai eu la chance de servir mon pays pendant cinq ans.
00:25:43 Mais j'ai été avocat avant pendant onze ans.
00:25:45 Donc je ne saute pas comme
00:25:47 beaucoup de... Enfin, comme certains de mes camarades
00:25:49 politiques dans le vide.
00:25:51 Quand un mandat s'arrête,
00:25:53 j'ai retrouvé mon métier, j'ai retrouvé ma robe.
00:25:55 - La politique, c'est fini ?
00:25:57 Ou vous y retournerez ?
00:25:59 - C'est fini.
00:26:01 Si le sens de la question, c'est
00:26:03 est-ce que le sort de la France
00:26:05 que j'aime passionnément m'intéresse toujours,
00:26:07 bien sûr que oui. J'essaye d'avoir
00:26:09 une influence autre.
00:26:11 J'ai monté
00:26:13 un mouvement politique, ça s'appelle la France Unie,
00:26:15 pour pouvoir essayer
00:26:17 d'agréger des idées,
00:26:19 des propositions, des choses très concrètes.
00:26:21 C'est LFU, ça s'appelle.
00:26:23 Donc ça continue, mais différemment.
00:26:25 - On va parler évidemment de notre petit débat
00:26:27 qu'on avait sur les agriculteurs,
00:26:29 mais la réforme des retraites, si vous étiez dans
00:26:31 l'hémicycle, vous la voteriez ?
00:26:33 - Oui, je la voterais.
00:26:35 - Vous n'êtes pas rancunier.
00:26:37 - Pardon ? - Non, rien.
00:26:39 - Je dis "vous n'êtes pas rancunier".
00:26:41 - Non, c'est pas ça.
00:26:43 Je pense que c'est une... J'ai eu l'occasion
00:26:45 de m'exprimer sur ce point. Je pense que c'est
00:26:47 une réforme qui est...
00:26:49 qui n'était pas forcément très bien amenée.
00:26:51 Moi j'étais attaché à la réforme
00:26:53 de la retraite à points.
00:26:55 Mais je pense que c'est une étape
00:26:57 nécessaire,
00:26:59 mais pas suffisante. C'est-à-dire qu'il faut
00:27:01 aller plus loin et s'interroger sur,
00:27:03 à mon sens, un grand service
00:27:05 public sur l'ensemble des âges de la vie où on a
00:27:07 besoin de la solidarité nationale. Je pense au jeune âge,
00:27:09 évidemment, au grand âge,
00:27:11 et au handicap physique, au handicap mental,
00:27:13 autour notamment du secteur privé non lucratif.
00:27:15 Il y a, je pense, quelque chose à reconstruire.
00:27:17 Et je pense qu'on a besoin
00:27:19 d'espérance dans ce pays parce qu'on a
00:27:21 eu des années... La France de 2017,
00:27:23 c'est pas celle de 2023.
00:27:25 Et on a besoin de chantiers qui mobilisent
00:27:27 positivement les gens, plus que,
00:27:29 à mon sens, il ne faut pas qu'on se limite
00:27:31 uniquement à réglementer... Je suis trop long.
00:27:33 La retraite et l'euthanasie,
00:27:35 je pense qu'il faut des choses
00:27:37 qui nous élèvent un peu plus et des causes
00:27:39 qui nous dépassent et qui... - Ça s'appelle
00:27:41 une vision, ce que vous avez.
00:27:43 Et effectivement, il ne faut pas trop
00:27:45 pendre mon temps aux petits hommes gris. La vision,
00:27:47 c'est... Là, on a des comptables.
00:27:49 - Non, non, non. On revient juste
00:27:51 sur les agriculteurs parce que c'était
00:27:53 intéressant. C'était un débat de fond. Parce que
00:27:55 la France est, par exemple, le premier producteur
00:27:57 européen de betteraves sucrières et le
00:27:59 quatrième exportateur mondial de sucre.
00:28:01 Bon. Vous avez ces gens, c'est leur
00:28:03 métier, c'est leur travail. - Oui, et je...
00:28:05 - Et on leur explique que
00:28:07 les néonicotinoïdes sont
00:28:09 toxiques pour les abeilles et qu'ils ne vont pas pouvoir
00:28:11 bosser. Bon, moi, je veux bien... - Ce qui est vrai, c'est que
00:28:13 c'est en effet toxique pour les abeilles. - Et c'est surtout toxique
00:28:15 pour les agriculteurs, peut-être. Faut peut-être penser aux agriculteurs.
00:28:17 - Mais le problème, c'est qu'on est le seul
00:28:19 pays qui les interdit tous. - Exactement.
00:28:21 - Alors qu'il y a d'autres pays qui en autorisent
00:28:23 un. Et qu'en fait, vous dites la concurrence
00:28:25 urbaine. En fait, c'est faux. Parce qu'on est le seul pays
00:28:27 à tout interdire. Parce qu'on a fait du zèle dans la
00:28:29 transposition des directives. - Exactement. - Et donc, du coup...
00:28:31 - Ça fait quoi, j'entends ? - Et donc, du coup, on a la filière...
00:28:33 On est la première filière.
00:28:35 Et on est en train de s'aborder une filière qui, en 2020...
00:28:37 Effectivement, en 2020, les
00:28:39 agriculteurs, les betteraviers, n'ont pas pu traiter
00:28:41 une épidémie de pucerons. Et ils ont eu
00:28:43 la moitié de leurs récoltes qui sont parties.
00:28:45 Et donc, la question, c'est... Est-ce qu'on peut
00:28:47 interdire sans avoir d'alternative ? Et c'est la question qui se pose
00:28:49 partout dans l'écologie politique. - Exactement. Et on a
00:28:51 des petits hommes gris qui prennent des décisions
00:28:53 qui connaissent rien à rien. - Est-ce qu'on peut obliger les gens...
00:28:55 - Donc, M. Guivert est représentant. - Est-ce qu'on peut obliger les gens à arrêter de prendre du diesel
00:28:57 quand on leur offre pas d'alternative dans le transport en commun ? - Voilà.
00:28:59 - Est-ce qu'on peut obliger les agriculteurs à ne plus utiliser des pesticides
00:29:01 quand ils ont pas d'alternative ? Ou alors, dans ce cas-là, on met des barrières tarifaires.
00:29:03 - Mais vous avez une longue pratique paysanne. - On fait du protectionnisme et on protège notre filière.
00:29:05 - On a suivi. - On peut pas dire... On est dans un monde
00:29:07 ouvert et on vous donne pas les armes pour faire face
00:29:09 à cette concurrence. Parce que c'est ce qui est en train de se passer.
00:29:11 - Mais puisqu'on a un paysan sur le plateau, un personne de Pascal,
00:29:13 oh ! Moi, j'ai bien noté que vous aviez
00:29:15 une longue expérience... - Le moment s'est labouré.
00:29:17 - ... des paysages et des champs
00:29:19 tout au long de votre jeunesse.
00:29:21 Les abeilles ont fait comment ? Et comment font
00:29:23 les autres pays ? Moi, j'aimerais comprendre.
00:29:25 - Les autres pays, ils autorisent...
00:29:27 - J'entends ce que dit Eugénie.
00:29:29 - Ils autorisent un éotécodine qui s'appelle l'acétamide.
00:29:31 - Et alors, pourquoi on fait pas pareil ?
00:29:33 - Et bien parce qu'on a fait du zèle.
00:29:35 - Parce qu'on fait du zèle. On vient de vous expliquer les petits...
00:29:37 - Donc c'est pas une réglementation européenne.
00:29:39 C'est qu'on fait du zèle par rapport à la réglementation européenne.
00:29:41 - Ce qui est avéré. - Parce qu'il y a autre chose. C'est un autre débat.
00:29:43 - Et ce moment est légitime.
00:29:45 - Ce qui est avéré, c'est que la France
00:29:47 était la première puissance agricole
00:29:49 de l'Union européenne, naturellement.
00:29:51 Et elle avait la plus grande surface
00:29:53 agricole de l'Europe.
00:29:55 Et à l'heure actuelle, l'agriculture française
00:29:57 est déficitaire.
00:29:59 Le secteur agroalimentaire importe.
00:30:01 Et on a là l'exemple
00:30:03 d'un des secteurs
00:30:05 qui marchait encore très bien et qu'on essaie
00:30:07 de foutre en l'air. C'est assez désagréable.
00:30:09 - Vous savez comment ça va se terminer ?
00:30:11 L'État va faire un chèque.
00:30:13 - C'est tellement désolant.
00:30:15 Ce pays est tellement désolant.
00:30:17 Et en fait, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:30:19 C'est un excès, une nouvelle fois,
00:30:21 de petits hommes gris.
00:30:23 - Et pourquoi on est dans l'excès, Pascal ?
00:30:25 - Pas mal.
00:30:27 - C'est un excès de petits hommes gris.
00:30:29 - Les leçons de ruralité par Pascal Praud,
00:30:31 comme disait Coluche,
00:30:33 "je me marre", pour commencer.
00:30:35 Enfant de Nantes et de Paris, il y a de quoi se marrer.
00:30:37 Ensuite, en effet,
00:30:39 ça met le projecteur sur un secteur
00:30:41 de l'économie qui est en difficulté, des gens qui vivent
00:30:43 très mal, qui sont sans cesse confrontés
00:30:45 à de nouvelles difficultés, y compris réglementaires.
00:30:47 Enfin, c'est aussi absurde de dire
00:30:49 "seul compte le sort des abeilles
00:30:51 et pas celui des paysans" que de dire
00:30:53 "seul compte les paysans et pas les abeilles" dont on connaît l'importance écologique.
00:30:55 Donc, on a affaire à deux logiques.
00:30:57 Et en effet, comme c'est le début
00:30:59 de cette confrontation entre deux logiques,
00:31:01 il y a des excès. Mais le problème mérite
00:31:03 d'être posé. Vous évacuez
00:31:05 le problème des abeilles d'un revers de main ?
00:31:07 - Je ne l'ai pas évacué du tout.
00:31:09 - Si, parce que là, c'est vous qui ne connaissez pas le dossier.
00:31:11 Renseignez-vous un peu, vous allez voir que les abeilles
00:31:13 ont un rôle tout à fait essentiel
00:31:15 et qu'on ne peut pas se permettre
00:31:17 d'avoir une extinction de masse des abeilles.
00:31:19 Voilà. Maintenant, est-ce qu'il y a un excès ?
00:31:21 - Il faut qu'on aille à une reconversion de la filière avant de...
00:31:23 - Oui, exactement. C'est ce que je dis. Il y a un excès réglementaire.
00:31:25 Mais de dire "vous comprenez, c'est des petits hommes gris
00:31:27 et il faut que ça continue, qu'on continue
00:31:29 avec des insecticides", je trouve ça irresponsable.
00:31:31 - D'abord, pardonnez-moi,
00:31:33 c'était d'une manière générale.
00:31:35 J'expliquais que la nature sans pesticides,
00:31:37 elle ne peut pas vivre avec les agriculteurs.
00:31:39 - Je suis d'accord. - Est-ce que vous êtes d'accord avec cette phrase ?
00:31:41 - Je suis d'accord.
00:31:43 - C'était ça que j'ai dit.
00:31:45 - Il faut que 1 million de personnes aillent travailler au champ.
00:31:47 - Pascal est tout prêt.
00:31:49 - Je ne sais pas comment il va me motiver.
00:31:51 - Allez-y.
00:31:53 - D'ailleurs, il a laissé sa vache en double-fif.
00:31:55 - Revenons.
00:31:57 - Ah, non.
00:31:59 - Les bêtes raviées avaient des arguments non négligeables
00:32:01 pour expliquer qu'ils utilisaient
00:32:03 les néonicotinoïdes
00:32:05 avec précaution à la période de l'année
00:32:07 où il le faut. Et c'est pour cela
00:32:09 qu'on leur a accordé cette dérogation
00:32:11 qui saute aujourd'hui. Je ne sais pas
00:32:13 s'ils avaient raison ou tort. Le débat était compliqué.
00:32:15 Mais je sais que cette mesure
00:32:17 valait ruiner.
00:32:19 - Les abeilles, toutes les directives européennes
00:32:21 sont modifiées à graver par les petits hommes gris.
00:32:23 Me dit-on.
00:32:25 Evidemment. Bien sûr.
00:32:27 Mais en fait, j'ai écouté beaucoup d'agriculteurs
00:32:29 qui, effectivement, prenaient en compte
00:32:31 le sort des abeilles.
00:32:33 Mais oui, mais vous, vous ne savez rien.
00:32:35 Et puis vous, vous avez des idées.
00:32:37 - Vous n'aimez pas le miel à ce point-là ?
00:32:39 - Mais ce n'est pas ça.
00:32:41 On croule, en fait,
00:32:43 on voit bien dans tous les domaines,
00:32:45 on voit bien dans tous les domaines
00:32:47 les ravages de
00:32:49 la surréglementation.
00:32:51 C'est tout ce que je veux dire.
00:32:53 - Je suis d'accord.
00:32:55 - Vous êtes toujours d'accord.
00:32:57 - Pascal, vous m'obligez à revenir
00:32:59 sur ce que je disais
00:33:01 et qui est fort, je crois. C'est un monde
00:33:03 qui meurt. Et pendant des décennies,
00:33:05 on a accordé aux agriculteurs
00:33:07 qui manifestaient par dizaines de milles
00:33:09 ou centaines de milles tout ce qu'ils voulaient,
00:33:11 comme ils voulaient, avec une démagogie incroyable.
00:33:13 Et à l'heure actuelle, qu'est-ce qu'on voit ?
00:33:15 C'est qu'on peut leur taper dessus, sans problème
00:33:17 et sans conséquence, parce qu'ils sont
00:33:19 peu nombreux, ils sont isolés
00:33:21 et on ne les écoute plus.
00:33:23 On est passé d'un excès à l'autre.
00:33:25 - On les a obligés à faire un choix de production.
00:33:27 - L'affaire Boyard, si j'ose dire. Voyez l'échange hier,
00:33:29 parce que l'Assemblée nationale est quand même,
00:33:31 je ne sais pas comment vous gardez
00:33:33 cette assemblée, cet hémicycle.
00:33:35 - Cette partie-là ne me manque pas.
00:33:37 - C'est un peu effrayant hier, l'échange qu'il y a eu
00:33:39 entre M. Boyard et M. Darmanin, qui a été très bon
00:33:41 d'ailleurs dans le sang-froid, dans la dignité,
00:33:43 dans la réponse, dans la qualité oratoire.
00:33:45 - La proposition n'était pas...
00:33:47 - Non mais on est avec quelqu'un
00:33:49 qui est insupportable,
00:33:51 disons-le, M. Boyard, et qui s'exprime
00:33:53 d'une manière qui n'est pas convenable
00:33:55 pour un député de la République.
00:33:57 Écoutez cette séquence.
00:33:59 - Je crois que vous avez peur de la jeunesse.
00:34:03 Quand elle s'est mobilisée pendant
00:34:05 les Gilets jaunes, vous l'avez réprimée
00:34:07 à genoux, main sur la tête,
00:34:09 sans qu'aucun policier ne soit sanctionné
00:34:11 pour ce qui s'est passé à Mantes-la-Jolie.
00:34:13 Ce matin, au lycée Racine, vous avez envoyé
00:34:15 des policiers frappés au visage des lycéens,
00:34:17 vous avez envoyé la police gazée
00:34:19 aux lacrymogènes des lycéens mineurs.
00:34:21 Monsieur le ministre,
00:34:23 15 universités sont bloquées aujourd'hui
00:34:25 et 200 lycées sont mobilisés.
00:34:27 Les jeunes sont contre vous et votre réforme
00:34:29 des retraites. Cela ne mérite pas
00:34:31 que vous les condamniez à la violence policière.
00:34:33 Monsieur le ministre,
00:34:35 pouvez-vous me garantir que vous ne ferez plus
00:34:37 frapper, gazer aux lacrymogènes
00:34:39 ou éborgner aucun lycéen mineur
00:34:41 ou aucun étudiant ?
00:34:43 - Monsieur le député,
00:34:45 j'ai peur que vous n'aimiez pas tellement la police.
00:34:47 Le 24 juin 2022,
00:34:49 il faut dire que vous déclariez "c'est un fait que la police tue".
00:34:51 Le 31 mars, vous rajoutiez
00:34:53 "comment ne pas voir que les contrôles abusifs
00:34:55 de la police tuent".
00:34:57 Sur fond, de refus non tempéré, les policiers
00:34:59 abusent de leurs armes et tuent sans conséquence.
00:35:01 Le 30 septembre,
00:35:03 on peut dire que les policiers n'ont pas
00:35:05 beaucoup de présomption d'innocence avec vous.
00:35:07 Ce qu'on peut dire, c'est que ce matin,
00:35:09 monsieur le député, au lycée Racine,
00:35:11 il y a eu quatre interpellations
00:35:13 et personne n'a passé en garde à vue
00:35:15 sous l'autorité du procureur de la République
00:35:17 pour dégradation volontaire,
00:35:19 violence commise en réunion,
00:35:21 violence contre les policiers.
00:35:23 En effet, quand c'est ce cas-là, je vous garantis
00:35:25 qu'il y aura des interpellations.
00:35:27 Pour le reste, je crois qu'en France, tout le monde constate
00:35:29 que l'arrestation se passe le plus correctement du monde
00:35:31 et c'est grâce aux policiers et aux gendarmes.
00:35:33 Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un ministre
00:35:35 qui instrumentalise la police
00:35:37 à des fins politiques.
00:35:39 Je n'ai pas de leçons à recevoir d'un ministre
00:35:41 qui dit que la police n'a jamais tué
00:35:43 alors que c'est un fait que la police tue.
00:35:45 Vous affamez dans les universités,
00:35:47 vous écrasez les lycéens sous la pression
00:35:49 de Parcoursup, vous les condamnez
00:35:51 par votre inaction climatique, vous les noyez
00:35:53 dans les chômages et le bas salaire.
00:35:55 Vous pensiez qu'ils allaient se laisser faire ? Non !
00:35:57 Et vous venez d'admettre à demi-mot
00:35:59 que vous alliez continuer de les réprimer.
00:36:01 Vous les réprimez, nous les soutenons.
00:36:03 Étudiants, bloquez
00:36:05 toutes les universités du pays.
00:36:07 On avait bien compris le principe général
00:36:09 de votre question qui n'était ni
00:36:11 finalement sur les étudiants ou sur les jeunes
00:36:13 mais qui vous permettait d'avoir
00:36:15 sans doute pour vos réseaux sociaux
00:36:17 les 15 secondes, comme en dit Harold,
00:36:19 évoquées pour chacun d'entre nous.
00:36:21 Ces propos seraient presque apprêtés à rire
00:36:23 s'ils n'étaient pas si graves
00:36:25 de la part d'un représentant de la nation.
00:36:27 Mais dans vos propos,
00:36:29 dans vos propos, monsieur le député,
00:36:31 vous avez redit ici, dans le temple
00:36:33 de la démocratie, que ceux qui gardent
00:36:35 notre sécurité, qui meurent sous la balle
00:36:37 des terroristes, qui meurent sous le couteau
00:36:39 de ceux qui attaquent les femmes et les enfants,
00:36:41 qui attaquent nos concitoyens
00:36:43 les plus pauvres, les policiers,
00:36:45 ces petites gens, ces ouvriers
00:36:47 de la sécurité, pour parler comme le Parti Communiste
00:36:49 que vous avez très longtemps abandonné,
00:36:51 vous les réinsultez ici en disant qu'ils tuent.
00:36:53 C'est une honte !
00:36:55 Et ce mépris social qui est le vôtre,
00:36:57 monsieur le député, malheureusement.
00:36:59 - Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:37:01 - "Désaffamer les universités", dit-il.
00:37:03 C'est illégal, d'ailleurs, de dire
00:37:05 "étudiants bloqués", les universités,
00:37:07 à un député ? - Tout peut se dire, dépendez-vous des députés.
00:37:09 - D'accord. Alors il est passé par Rennes 2
00:37:11 que vous connaissez bien. Je voulais vous montrer la séquence
00:37:13 avec Rennes 2, parce que Rennes 2, c'est une
00:37:15 ZAD, disons-le, historiquement.
00:37:17 C'est une sorte de ZAD, Rennes 2.
00:37:19 Je me fais des amis, je salue Rennes 2, bien sûr.
00:37:21 Mais on est d'accord que c'est une université,
00:37:23 mais depuis des années, qui est particulière.
00:37:25 - C'est une université qui n'accueille pas que des étudiants,
00:37:27 pour le dire comme ça.
00:37:29 Rennes 2, c'est depuis
00:37:31 des années maintenant,
00:37:33 un foyer
00:37:35 d'éléphistes.
00:37:37 C'était notamment au moment de
00:37:39 Notre-Dame-des-Landes, justement,
00:37:41 une école de la ZAD.
00:37:43 - Après, il ne faut pas
00:37:45 généraliser, dans le sens où, moi, je pense,
00:37:47 concrètement, parce qu'ils ne sont pas
00:37:49 étudiants, ce sont des gens qui bloquent
00:37:51 les choses et qui attisent,
00:37:53 qui mettent de l'huile sur le feu.
00:37:55 Mais moi, je pense aux étudiants
00:37:57 de Rennes 2,
00:37:59 notamment les étudiants boursiers, qui n'ont pas
00:38:01 forcément les mêmes capacités
00:38:03 qu'un certain nombre de petits bourgeois
00:38:05 qui manifestent
00:38:07 avec M. Boyard,
00:38:09 qui, eux, ne peuvent pas se permettre de louper les cours.
00:38:11 Et ce que je veux dire par là,
00:38:13 c'est que derrière ces 15 secondes
00:38:15 de réseaux sociaux,
00:38:17 comme le débat de M. Le Ministre de l'Intérieur,
00:38:19 il y a des situations.
00:38:21 Ça met en difficulté
00:38:23 les étudiants qui travaillent.
00:38:25 - Voyons la séquence, parce qu'il est allé à Rennes.
00:38:27 - Je suis d'accord.
00:38:29 Voyons la séquence de Louis Bayeur
00:38:31 quand il est allé à Rennes.
00:38:33 On l'a montré déjà hier.
00:38:35 Et puis après, on montra les conséquences
00:38:37 de son voyage à Rennes. C'est que Rennes était en feu hier.
00:38:39 C'est ça que vous allez voir dans cette double séquence.
00:38:41 *cris*
00:38:45 Qu'est-ce qu'il fera ? Qu'on réussira à faire nommer cette équipe en È ?
00:38:48 La réponse, elle est très simple. C'est la jeunesse.
00:38:52 La réponse, elle est encore plus simple. C'est vous. C'est vous qui avez le pouvoir de changer l'histoire.
00:38:59 Je dis même, c'est vous qui allez changer l'histoire.
00:39:01 *cris*
00:39:11 Il y a quelqu'un...
00:39:14 qui m'a con...
00:39:18 qui m'a con !
00:39:19 *cris*
00:39:22 Il se passe quelque chose d'un peu particulier. Je viens de faire une conférence à Rennes 2.
00:39:26 On a parlé du repas à 1€, on a parlé de la réforme des retraites, de l'intérêt pour les jeunes de se mobiliser.
00:39:30 Et là, ils viennent de décider de bloquer la fac. Donc, Rennes 2 est bloquée.
00:39:35 Il se passe quelque chose.
00:39:38 Il se passe tellement quelque chose, c'est que vous allez voir les images. Je vous donne la parole tout de suite après.
00:39:41 Mais les images de Rennes 2 hier, avec le feu et les violences qui étaient...
00:39:48 On les voit ces images ?
00:39:52 Voilà. Et ça, c'est pas rien quand même, Florian Bachelet. C'est dans quel quartier de Rennes, ça ?
00:39:58 - C'est Villejean. - C'est ?
00:39:59 - Le quartier de Villejean. - Voilà. Mais vous vous rendez compte ?
00:40:02 Donc, le passage de monsieur Boyard, voilà d'une certaine manière ce qu'il peut produire.
00:40:10 Et derrière ça, c'est les manifestations. Moi, je les entends. Et honnêtement, il n'y a pas de question de sortir le discours sur la légitimité des manifestations, etc.
00:40:20 Mais à côté de ça, Rennes, vous connaissez bien Nantes, je connais bien Rennes.
00:40:25 Vous avez, après les manifestations, mais des centaines de tags pour sur "mort aux flics", sur "incitant à l'assassinat policier".
00:40:33 - Mais surtout... - Pardon, pardon, pardon, moi, je n'y ai rien dit.
00:40:35 Je donne juste un exemple, moi, qui m'a choqué la semaine dernière. Je l'ai rappelé hier. On en avait parlé.
00:40:40 C'était... Il y a un mémorial au centre-ville de Rennes qui est dédié aux déportés et aux résistants.
00:40:49 La semaine dernière, en marge du cortège de manifestation, et c'est lié forcément à cela, je me dépêche.
00:40:56 Non, mais c'est important. Pourquoi ? Parce que c'est un mémorial. Il y a... Pour dire que quand même, il y a un cadre qui est dépassé.
00:41:03 Il y a deux colonnes en pierre qui représentent un poteau d'exécution et une cheminée de camp de concentration, de four crématoire.
00:41:11 Tout autour, il y a une trentaine de dalles où, sur chacune de ces dalles, il y a le nom d'un camp de concentration.
00:41:17 Ça a été tagué et c'est écrit "guerre de classe". Je veux dire, jamais avant, quand les partis poétiques, notamment à gauche,
00:41:25 étaient structurés, quand les organes syndicaux étaient structurés, jamais ça aurait permis à ça.
00:41:31 Il y a des manifestations, oui, mais jamais ça. C'est ignoble.
00:41:36 Mais ça veut dire quelque chose.
00:41:37 L'intervention de Louis Baillard, d'abord, c'est complètement... Moi, ça me consterne de voir des lycéens manifester contre la réforme des retraites.
00:41:41 C'est consternant, en réalité, parce que, en fait, comme le dit très bien Maxime Zubayi dans une chronique dans "L'Opinion" aujourd'hui,
00:41:47 il dit... En fait, ils manifestent contre eux-mêmes. Parce qu'ils soutiennent finalement un privilège générationnel qui était la retraite à 60 ans.
00:41:53 C'est un prétexte.
00:41:54 D'accord, mais ces gens-là n'auront pas de retraite si on continue à avoir des déficits prétextes dans le pays.
00:41:58 C'est un prétexte. Ils veulent bordéliser le pays pour reprendre le mot de...
00:42:01 Et deuxièmement, franchement, c'est très très grave ce qu'a dit Louis Baillard à l'Assemblée nationale.
00:42:03 La police tue dans l'ensemble de l'Assemblée.
00:42:05 Oui, mais bon, on le sait.
00:42:06 Vous vous rendez compte que le député RN qui a dit qu'il retourne en Afrique à propos d'un bateau a été suspendu une amende ?
00:42:11 Lui, il peut se permettre de dire "la police tue". C'est une généralité absolument abominable.
00:42:15 Mais il sera... Peut-être ne sera-t-il pas réélu et les...
00:42:20 Mais Baillard, quel sévère dans son être. Baillard, lui, fait la promotion du financement des études par le trafic de drogue.
00:42:24 Il a dit "moi, j'ai financé mes études par le trafic de drogue". Il a pratiqué le saccage et l'agitation.
00:42:30 Et là, ce qu'il reproche aux policiers à Mante-la-Jolie et au lycée Racine, c'est d'être intervenu contre des casseurs,
00:42:35 des gens qui incendiaient. Écoutez, ça veut dire quoi ? Il faut laisser donc la chambre...
00:42:40 Mais ça, il ne faut même pas répondre.
00:42:41 Non, on ne peut même pas... Exactement. Ce n'est même pas un sujet de débat puisque...
00:42:44 Ce n'est pas un sujet. Il ne faut pas répondre.
00:42:45 On est dans la pandélisation, la baillardisation.
00:42:46 Voilà, on montre et puis après, les gens se font leur opinion et puis sans doute ne sera-t-il pas réélu la prochaine fois.
00:42:51 Écoutez, il nous représente. Ça fait un peu mal au cœur.
00:42:53 Mais c'est la vie.
00:42:53 Et puis ce que vous dites sur la profanation d'une...
00:42:56 Bien sûr.
00:42:57 D'un mémorial...
00:42:58 C'est inéminable.
00:42:59 Il n'est pas dédié au pire crime qui soit imaginable. C'est vraiment horrible.
00:43:02 Comment ?
00:43:02 L'UNEF a fait beaucoup de mal à la gauche.
00:43:04 Oui, mais tu mets en chambre...
00:43:06 Pas l'UNEF des années 60, mais l'UNEF récente a fait beaucoup de mal à la gauche parce que c'est cette même culture
00:43:12 que je connais bien, qui a irrigué le PS et qui est en partie responsable de la dégénérescence du PS.
00:43:19 Il faudrait fermer les facs de socios et mettre ces gens-là justement au champ à cultiver les femmes.
00:43:22 Fermez les facs de socios.
00:43:23 Ils sont si écolos d'ailleurs, comme ça, on pourrait arrêter de...
00:43:25 Mais si vous fermez les facs de socios, on va bien faire des tribunes dans l'Ibé.
00:43:28 Non, mais...
00:43:29 En fait...
00:43:30 Avec le MGS, le Mouvement des Jeunes Socialistes et l'École du vice, en fait, c'est l'UNEF qui a été l'École du vice.
00:43:34 Oui, mais bon...
00:43:35 Non, je veux dire, ces gens ne peuvent faire qu'une chose dans la vie, ce sont des militants.
00:43:40 Ils sont incapables de travailler dans une entreprise. Ils sont militants.
00:43:44 Ils voulaient retrouver...
00:43:45 Ils sont incapables d'avoir une responsabilité politique.
00:43:48 Oui, je serais curieux.
00:43:50 Je serais curieux de le savoir.
00:43:53 Et attendez, parce qu'après, ça infuse dans les universités, c'est des profs, etc.
00:43:57 Ça fait 40 ans que c'est ce prix-là.
00:44:00 Je vous laisse...
00:44:00 Mais je vous écoute, pardon.
00:44:02 Je voulais simplement dire que je serais curieux de savoir ce qu'il appelle une conférence,
00:44:07 vu la façon dont il s'exprime à l'Assemblée et ailleurs.
00:44:10 C'est la démagogie en t-shirt.
00:44:12 Et on peut se demander l'idée que ce monsieur se fait du peuple, vu la façon dont il le représente.
00:44:17 Mais vous savez que même au sein de l'Élysée, ils en ont marre d'Oboya.
00:44:20 Oui.
00:44:20 Il donne une image terrible.
00:44:21 Quand vous parlez en off, en privé, quand les langues se délient,
00:44:25 ils en pensent pique-pendre, mais évidemment, au public.
00:44:27 Bon, écoutez, on va marquer de toute façon une pause.
00:44:30 On va parler des retraites et de ce qui s'est passé hier et de la grande journée de samedi,
00:44:35 parce que le grand rendez-vous, c'est samedi.
00:44:36 Oui.
00:44:37 Mais les filles, elles ont quand même des personnalités qui ont plus de qualité que ces gens-là.
00:44:41 Enfin, je l'ai raisonné.
00:44:42 Ruffin a des qualités.
00:44:43 Oui, bien sûr.
00:44:45 Mais c'est étonnant qu'ils mettent en avant des personnages comme Boyard.
00:44:50 À partir du moment où vous vous manifestez avec des islamistes,
00:44:53 je pense que vous vous disqualifiez pour un certain nombre de choses.
00:44:55 Oui, mais il y a quand même l'intervention de Rachel Keke, par exemple, à l'Assemblée avant-hier,
00:44:59 avait une certaine qualité, parce qu'elle parlait de la vivre et vie des gens.
00:45:03 Oui, mais elle a passé différente de Boyard.
00:45:05 Absolument.
00:45:06 Elle a bossé.
00:45:08 Et elle a une connaissance.
00:45:09 Bon, mais qui est caricaturale aussi dans la façon d'imaginer systématiquement
00:45:14 qu'elle conduit bien, elle conduit mal, et que ceux qui sont en face
00:45:17 n'ont pas connu des parcours aussi compliqués.
00:45:20 Mais Macron aussi aime bien faire le camp du bien, le camp du mal,
00:45:22 notamment sur beaucoup de...
00:45:24 Ils ont la raison de vous appeler.
00:45:26 Ils ont appris de votre nouvelle, le président de la République ?
00:45:28 Les conversations avec le président de la République sont privées, vous savez bien.
00:45:31 Donc vous en avez.
00:45:32 Non, mais est-ce que vous échangez ?
00:45:34 Est-ce qu'il vous dit comment ça va ?
00:45:34 On échange peut-être moins que vous, mais...
00:45:36 Moins que vous. Moi, j'ai changé avec le président de la République.
00:45:38 Arrêtez de dire ça, parce que ce n'est pas vrai du tout.
00:45:41 Vous étiez au délit ?
00:45:42 Non, je n'étais pas au délit.
00:45:44 Non, mais est-ce que...
00:45:45 Il n'y a pas le courant.
00:45:47 Qu'est-ce qu'il y a ?
00:45:48 La vie des paysans.
00:45:49 Vous consultez sur les seumaisons ?
00:45:51 Sur les ?
00:45:52 Sur les seumaisons.
00:45:53 Il y a en lien avec le ministère de l'Agriculture ?
00:45:55 Bien sûr, bien sûr.
00:45:56 Il y a le salon de l'agriculture qui arrive.
00:45:58 Mais oui, c'est la France de l'agriculture.
00:46:00 Vous avez un standard ?
00:46:02 Non.
00:46:03 Vous avez égalé ou pas ?
00:46:05 Est-ce que vous savez traire une vache ?
00:46:07 Non.
00:46:08 Bon, alors taisez-vous.
00:46:09 Voilà.
00:46:10 Je demande une séquence.
00:46:13 Je ne sais pas ce qu'elle trouve en train de traire une vache au salon de l'agriculture.
00:46:17 La pause.
00:46:18 Je veux voir ça.
00:46:20 Juliette Alpha nous a rejoint.
00:46:23 Elle publie "Vie, ma vie de flic".
00:46:26 Une femme dans la police.
00:46:28 Bonjour et merci d'être avec nous.
00:46:30 Gardienne de la paix, Landa, écrivez-vous,
00:46:33 confrontée à l'ultra-violence des manifestations parisiennes de décembre 2018.
00:46:37 Quand vous entendez tout à l'heure un député dire "la police se tue",
00:46:42 vous dites que vous êtes une flic, pour reprendre le terme que vous utilisez.
00:46:48 Vous avez quitté d'ailleurs la police secours,
00:46:53 et aujourd'hui vous êtes dans un rôle plus administratif, on peut le dire comme ça ?
00:46:57 J'ai été dans un rôle plus administratif en police judiciaire pendant deux ans,
00:47:01 mais je suis retournée sur le terrain parce qu'il me manquait.
00:47:03 Donc aujourd'hui je suis en brigade territoriale de contact
00:47:05 sur un quartier de reconquête républicaine à Paris.
00:47:08 Quand vous entendez un député dire "la police se tue", quel est votre sentiment ?
00:47:12 Ça me choque, ça me choque parce que la police est tout sauf un assassin.
00:47:17 La police est là pour protéger les gens et surtout pour faire en sorte que la manifestation se passe correctement
00:47:23 et qu'un député de la République puisse tenir de tels propos.
00:47:26 Forcément ça me choque, moi en tant que citoyenne et en tant que policière, fortement évidemment.
00:47:31 Audrey Berthoud, il est 10h, rappelle les titres.
00:47:37 La grève chez Total Energy continue ce matin dans la plupart des raffineries.
00:47:41 Selon les syndicats, il y aurait 100% de grévistes aux dépôts de carburant de Flandre,
00:47:45 80% à la raffinerie de Donge, 70% à la raffinerie de Faisun.
00:47:50 Le mouvement est prévu pour durer jusqu'à demain soir.
00:47:52 Une réunion avec l'ensemble des syndicats est organisée jeudi.
00:47:56 BNP Paribas prévoit de supprimer presque 1000 postes en France dans sa filiale dédiée aux crédits à la consommation.
00:48:02 Ces suppressions de postes se feront sans départ contraint, précise la banque.
00:48:06 Cette annonce intervient alors que BNP Paribas a indiqué avoir enregistré un bénéfice net record d'un peu plus de 10 milliards d'euros en 2022.
00:48:16 Et puis regardez les premiers timbres à l'effigie du roi Charles III.
00:48:20 Ils ont été dévoilés cette nuit par le groupe postal britannique Royal Mail.
00:48:23 Ils seront mis en vente le 4 avril prochain.
00:48:25 L'entreprise a précisé que le visuel a été approuvé par le roi.
00:48:29 Les nouveaux timbres viendront remplacer ceux de la reine Elisabeth II qui nous a quittés le 8 septembre.
00:48:34 Juliette Alphard sera avec nous et on évoquera bien sûr son livre.
00:48:38 On va parler des retraites, mais le mois de février, c'est le mois des résultats des entreprises, des grandes entreprises, et notamment celle du CAC 40.
00:48:47 Bon, ça va tomber tous les jours.
00:48:49 Total aujourd'hui annonce 20 milliards de dollars en 2022 de bénéfices.
00:48:56 Bénéfice record, 20 milliards.
00:48:58 BNP a annoncé, je crois, 10 milliards.
00:49:00 Bénéfice record.
00:49:02 BNP a annoncé d'ailleurs des licenciements.
00:49:04 Donc vous allez avoir dans cette séquence retraite, tous les bénéfices des grandes entreprises qui vont tomber, avec des bénéfices record de tout le CAC 40.
00:49:12 C'est une bonne chose pour l'économie.
00:49:14 Évidemment que c'est une bonne chose pour les actionnaires.
00:49:16 Mais pourquoi vous dites pour les actionnaires ?
00:49:19 Regardez, c'est fou ce que vous venez de vous dire.
00:49:21 C'est pas bon pour l'économie ?
00:49:23 Ça fait pas travailler des salariés ?
00:49:25 Vous vous rendez compte ?
00:49:27 La première chose que vous avez dit, pour les actionnaires.
00:49:29 Mais non, mais c'est ce que vous avez dit, c'est votre esprit.
00:49:31 Oui mais c'est très intéressant d'ailleurs.
00:49:33 Mais c'est 28 millions de français, ceci dit.
00:49:36 Je peux expliquer.
00:49:37 Je peux expliquer, c'est que depuis 20 ans, 30 ans, avec le capitalisme financier, il y a eu un déséquilibre entre le capital et le travail.
00:49:45 Entre ce qui a été fait, ce qui est fait des profits.
00:49:48 La redistribution aux actionnaires a nettement progressé depuis 30 ans.
00:49:52 C'est ça, évidemment qu'il y a besoin de profits.
00:49:54 Évidemment, pour réinvestir.
00:49:56 Mais la distribution des profits aux actionnaires a augmenté avec le capitalisme financier.
00:50:02 Ce que je voulais vous dire, c'est qu'on devrait se réjouir que Bernard Arnault soit l'homme le plus riche du monde.
00:50:08 C'est pas de ça dont je parle.
00:50:10 Je termine. On devrait se réjouir.
00:50:12 Parce que LVMH, qui est un peu typique comme la France, est l'homme le plus riche du monde.
00:50:16 En fait, c'est bon pour vous.
00:50:18 C'est bon pour moi, c'est bon pour nous.
00:50:20 C'est un autre débat, ça.
00:50:22 Vous vous rendez compte que vous avez fait...
00:50:24 Leur gauchisme, c'est fou.
00:50:26 Non, non, non.
00:50:28 C'est vraiment ancré au fond de vous.
00:50:30 Non, pas vous, pas nous, pas ici.
00:50:32 J'ai rien contre Bernard Arnault.
00:50:34 Non, mais quand je vous dis que c'est un autre débat...
00:50:36 J'ai pas compris.
00:50:38 Ah, vous avez pas compris ? Pour la France.
00:50:40 Pour la place de la France, tout simplement.
00:50:42 Mais peut-être que vous en fichez.
00:50:44 Est-ce que c'est gauchiste de dire que vous êtes choqués que des gens puissent s'enrichir en dormant plutôt qu'en travaillant ?
00:50:52 Vous comprenez tout ce que je dis ?
00:50:54 Il y a un déséquilibre entre les dividendes et les salaires.
00:50:56 Ça n'a rien à voir avec la fortune de M. Arnault.
00:50:58 Et là, je suis votre raisonnement.
00:51:00 Ce n'est pas seulement ça.
00:51:02 Il y a des gens qui sont choqués qu'effectivement, le capitalisme marche.
00:51:04 C'est une catégorie de gens.
00:51:06 Oui.
00:51:08 Mais il y a des gens dont je suis qui sont choqués lorsque, simultanément,
00:51:10 on annonce des bénéfices encore et des licenciements.
00:51:12 Voilà.
00:51:14 Et dans la banque...
00:51:16 Ce qui se passe à BNP, c'est normal.
00:51:18 Mais si on se concentre plus vers la déshumanisation de cette activité,
00:51:24 la Poste, la Banque, les grandes surfaces, bientôt on aura...
00:51:28 Eh bien, vous êtes un gauchiste, M. Janet.
00:51:30 Les retraites, c'est ça.
00:51:32 Vous l'ignoriez.
00:51:34 Non, non, c'est pas ça.
00:51:36 Vous avez fait un petit geste.
00:51:38 Mais ce n'est pas grave.
00:51:40 Un petit geste qui faisait sens.
00:51:42 Vous éditorialisiez par une mimique.
00:51:44 Je ne pense pas.
00:51:46 Mais c'est pas ça que je vous dis.
00:51:48 Remélanger deux dossiers.
00:51:50 Il sait faire une vache.
00:51:52 Ce que je vous dis, en fait,
00:51:54 vous l'avez compris avec caricature, bien sûr...
00:51:56 Moi, ce que je demande à un milliardaire,
00:51:58 c'est est-ce qu'il paie ses impôts en France ?
00:52:00 Est-ce qu'il paie correctement ses salariés ?
00:52:02 Eh bien, la réponse est oui.
00:52:04 Eh bien, alors je n'ai rien à dire.
00:52:06 Dans les grandes boîtes, vous le savez bien,
00:52:08 les gens sont mieux payés parfois que dans les petites boîtes.
00:52:10 Et vous le savez bien.
00:52:12 Les 40 millions de dividendes et les salaires,
00:52:14 c'est un sujet qui n'est pas un sujet gauchiste.
00:52:16 C'est un sujet structurant.
00:52:18 Avançons avec le sujet retraite.
00:52:20 Vincent Farandez, objectif samedi.
00:52:22 Le grand jour, c'est samedi.
00:52:24 C'est là le climax de ce mouvement.
00:52:26 Mobilisation en baisse hier partout en France.
00:52:30 Pour autant,
00:52:32 les manifestants que nous avons rencontrés
00:52:34 comptent bien rebattre le pavé samedi prochain.
00:52:36 Je continuerai à manifester
00:52:38 jusqu'à ce qu'ils nous entendent.
00:52:40 Qu'est-ce qu'on peut faire si le gouvernement ne bouge pas ?
00:52:42 Continuer de descendre dans la rue
00:52:44 et de démontrer aux gouvernants
00:52:46 que c'est le peuple
00:52:48 qui a le pouvoir, c'est pas lui.
00:52:50 Je serai toujours là
00:52:52 pour la jeunesse, pour les jeunes de demain,
00:52:54 pour les gens qui ont des métiers difficiles,
00:52:56 qui vont être obligés de travailler jusqu'à 64 ans.
00:52:58 Mais oui, c'est contraignant,
00:53:00 mais pour moi, c'est la priorité.
00:53:02 Tous
00:53:04 veulent que le gouvernement les entende.
00:53:06 Il faudrait qu'effectivement
00:53:08 le gouvernement accepte de dialoguer avec nous
00:53:10 et comprenne
00:53:12 les problèmes qu'on soulève dans cette réforme.
00:53:14 Vous avez des gens qui vont être
00:53:16 obligés de travailler jusqu'à 64 ans
00:53:18 pour des métiers pénibles. Tout n'est pas du tout
00:53:20 acté en l'État.
00:53:22 Moi, ça me gêne.
00:53:24 C'est pas normal. Je pense que l'argent,
00:53:26 on peut le trouver ailleurs.
00:53:28 En attendant samedi, l'intersyndical
00:53:30 appelle à continuer la mobilisation,
00:53:32 multiplier les actions
00:53:34 ou encore à interpeller les élus.
00:53:36 On va entendre évidemment samedi.
00:53:38 Ce qu'on remarque, c'est que ces manifestations
00:53:40 se passent bien et on peut saluer vos collègues
00:53:42 qui sont sur le terrain tous les jours.
00:53:44 C'est quand même dur
00:53:46 d'être parfois insultée, violentée
00:53:48 pendant une manifestation. Vous l'avez vécue ?
00:53:50 Oui, je l'ai vécue pendant les Gilets jaunes.
00:53:52 Quand les Gilets jaunes se sont produits,
00:53:54 moi j'étais en bac.
00:53:56 C'était une période qui était très compliquée
00:53:58 pour nous, que ce soit
00:54:00 mentalement ou physiquement.
00:54:02 On y a laissé des plumes aussi.
00:54:04 Donc forcément, quand une manifestation
00:54:06 se passe correctement, comme c'est le cas
00:54:08 depuis quelques semaines, on s'en réjouit.
00:54:10 On parle souvent ici de l'espace médiatique
00:54:12 et la manière dont il envisage parfois
00:54:14 ces sujets-là et la police.
00:54:16 Est-ce que vous avez le sentiment,
00:54:18 parfois, d'être mal compris
00:54:20 ou au contraire, même, ça va au-delà,
00:54:22 d'être...
00:54:24 Comment dire ? Que l'espace
00:54:26 médiatique est souvent
00:54:28 accusatoire
00:54:30 contre la police ?
00:54:32 C'est un sentiment qu'on a pu avoir
00:54:34 dans le passé, ça c'est clair.
00:54:36 J'ai l'impression qu'il tend à s'améliorer
00:54:38 cet espace médiatique.
00:54:40 Déjà parce que la parole, elle est donnée
00:54:42 à de plus en plus de policiers de terrain
00:54:44 et de policiers hors syndicats qui peuvent
00:54:46 s'exprimer un peu plus librement qu'auparavant
00:54:48 et qui apportent une parole
00:54:50 vraie et réelle
00:54:52 de ce qui se passe réellement sur le terrain.
00:54:54 Donc moi, je m'en réjouis fortement.
00:54:56 Moi, j'ai l'impression que le public
00:54:58 ou la population est derrière vous, mais qu'en revanche,
00:55:00 parfois, l'espace médiatique
00:55:02 ne l'était pas forcément.
00:55:04 Mais que les Français que vous rencontrez
00:55:06 au quotidien, ils comprennent votre travail.
00:55:08 D'abord parce que des gens comme vous ont souvent pris
00:55:10 la parole, ont fait un peu de pédagogie
00:55:12 et qu'ils vous soutiennent. Est-ce que c'est une réalité ?
00:55:14 Oui, vous avez raison.
00:55:16 Moi, quotidiennement, j'ai des citoyens qui viennent
00:55:18 me voir, parce que
00:55:20 j'exerce dans la rue, c'est comme ça qu'on dit.
00:55:22 Donc j'ai des citoyens qui viennent me voir, qui me disent
00:55:24 "Merci pour ce que vous faites, heureusement que vous êtes là,
00:55:26 on vous aime, continuez comme ça,
00:55:28 n'écoutez pas ce qu'on dit de vous."
00:55:30 Et c'est ça qu'on retient.
00:55:32 Ce qu'on dit à la télé, ce qu'on dit dans les médias, finalement,
00:55:34 c'est important. - Ah, c'est important, ça peut infuser.
00:55:36 - Ça peut infuser. - Ça peut infuser, notamment
00:55:38 dans la fiction.
00:55:40 - Oui. - Dans les films.
00:55:42 Bon, vous êtes une femme,
00:55:44 il y a beaucoup de femmes aujourd'hui dans la police.
00:55:46 - On est à peu près un tiers.
00:55:48 Donc 30%, à peu près, oui.
00:55:50 - Il n'y a pas de différence, dites-vous, dans le...
00:55:52 - Non, il n'y a pas de différence. - En plus, vous étiez dans la BAC.
00:55:54 La BAC, tout le monde ne connaît pas la BAC,
00:55:56 mais c'est sportif, quand même, la BAC.
00:55:58 - C'est sportif. - Il faut pouvoir, il faut être en bonne condition physique,
00:56:00 en bonne condition psychique,
00:56:02 j'ai envie de dire. C'est rude,
00:56:04 c'est dur, c'est violent. Il y a de...
00:56:06 - Surtout l'époque à laquelle... - Le feedback Nord avait popularisé
00:56:08 ce qu'est la BAC. - L'époque à laquelle j'étais, en plus,
00:56:10 était violente aussi, psychologiquement, au-delà
00:56:12 du physique, c'était psychologique aussi.
00:56:14 On est dans une période où
00:56:16 il y avait des conflits sociaux
00:56:18 et on se retrouvait un peu au milieu de tout ça
00:56:20 sans le vouloir, parce que ça fait partie
00:56:22 de notre métier.
00:56:24 Et oui, oui, la BAC, c'est un super service.
00:56:26 - Il y a quelque chose que vous écrivez
00:56:28 qui est terrible, vous entrez dans la police
00:56:30 et on vous dit "vous êtes 30 dans cette pièce,
00:56:32 au moins 5 d'entre vous vont commettre
00:56:34 l'impensable, se mettre une balle dans le caisson,
00:56:36 ce n'est pas moi qui le dis, mais les statistiques
00:56:38 durant votre carrière, si vous êtes chanceux,
00:56:40 vous verrez 5 de vos collègues
00:56:42 proches se suicider, si vous êtes
00:56:44 moins chanceux, vous assisterez plus
00:56:46 souvent à des obsèques qu'à des mariages.
00:56:48 Comment on devient
00:56:50 flic ? Pourquoi on devient flic ?
00:56:52 Et vous y répondez, là aussi, vous,
00:56:54 vous êtes 8 ans, vous avez envie d'être
00:56:56 flic. Ce joli mot d'ailleurs,
00:56:58 que j'aime vraiment, un très beau mot,
00:57:00 flic. - Alors pour moi, ce n'est pas du tout
00:57:02 un adjectif péjoratif, flic.
00:57:04 J'en suis très très fière quand je demande
00:57:06 ce que je fais, je dis que je suis flic.
00:57:08 Je ne dis pas que je suis fonctionnaire de police,
00:57:10 moi je suis flic et j'ai toujours eu envie
00:57:12 de le faire, j'ai toujours eu envie d'être
00:57:14 flic, depuis que je suis toute petite.
00:57:16 J'ai tendance à dire que ça m'est
00:57:18 venu via
00:57:20 Julio Iesco et Navarro, mais c'est la vérité.
00:57:22 Donc moi, j'étais tous les jeudis
00:57:24 soirs à 7-8 ans devant ma télé à regarder
00:57:26 Le Police du jeudi
00:57:28 sur TF1, comme quoi on peut créer
00:57:30 des vocations aussi avec la fiction.
00:57:32 Ça s'est étendu au-delà,
00:57:34 bien sûr, mais oui,
00:57:36 c'est un métier qui est très difficile, on nous met tout de suite
00:57:38 dans le bain de l'école de police.
00:57:40 Moi, personnellement,
00:57:42 j'ai à peu près 10 ans de carrière,
00:57:44 j'ai connu deux suicides,
00:57:46 donc voilà. Finalement,
00:57:48 c'est pas si faux que ça. - Alors, le beau
00:57:50 suicide, il faut toujours prendre des pincettes,
00:57:52 bien sûr. Est-ce que les gens qui se sont
00:57:54 suicidés étaient-ce à
00:57:56 cause du métier de policier
00:57:58 ou est-ce qu'ils portaient en eux-mêmes
00:58:00 d'autres facteurs
00:58:02 qui faisaient que, même s'ils
00:58:04 n'avaient pas été policiers, ils en seraient
00:58:06 arrivés à cette
00:58:08 finalité terrible. C'est pour ça que
00:58:10 il faut être toujours très prudent sur ce qui est un suicide.
00:58:12 - C'est un sujet qui est très épineux
00:58:14 et compliqué
00:58:16 à gérer. - Mais en l'espèce,
00:58:18 par exemple, c'est deux collègues que vous avez connus ?
00:58:20 - Oui, la première, c'est Maggie Biskupski,
00:58:22 que beaucoup ont connue,
00:58:24 qui était porte-parole
00:58:26 et le visage des mouvements des policiers en colère,
00:58:28 qui était une amie.
00:58:30 Donc, elle,
00:58:32 clairement, son suicide est intrinsèquement
00:58:34 lié à son travail
00:58:36 et à son engagement,
00:58:38 il faut dire ce qui est. Son engagement
00:58:40 et la surmédiatisation
00:58:42 qu'il y a eu aussi à ce moment-là,
00:58:44 ça n'a pas aidé.
00:58:46 C'était une fille qui était passionnée
00:58:48 et c'était une femme passionnée.
00:58:50 Donc, en général, les passionnés
00:58:52 prennent beaucoup les choses à cœur et je pense que c'est ce qui
00:58:54 a couru à sa perte.
00:58:56 Pour le deuxième, c'était lié à son travail également.
00:58:58 Problème personnel,
00:59:00 un peu au travail,
00:59:02 mais un flic aura
00:59:04 tendance à vous dire que le travail, la maison,
00:59:06 c'est lié.
00:59:08 On ne laisse jamais notre travail sur le pas de la porte,
00:59:10 c'est très compliqué, même si
00:59:12 on essaie forcément, une fois qu'on a fermé la porte du vestiaire,
00:59:14 de se dire "c'est bon, tout reste ici".
00:59:16 Quand on rentre chez nous, c'est compliqué de faire abstraction
00:59:18 des 8 heures de vacations où vous avez vu...
00:59:20 Vous êtes resté 4 heures à côté
00:59:22 d'un cadavre en attendant le médecin
00:59:24 pour faire les constatations.
00:59:26 Vous avez assisté à un accident de la route
00:59:28 où quelqu'un a perdu sa jambe,
00:59:30 une jeune fille qui peut avoir votre âge.
00:59:32 C'est très compliqué de laisser tout ça
00:59:34 au vestiaire, il faut être honnête.
00:59:36 Psychologiquement, on a besoin d'évacuer.
00:59:38 J'ai tendance à dire que le flic, c'est une éponge
00:59:40 et qu'à un moment donné, l'éponge, elle déborde.
00:59:42 Mais il faut savoir
00:59:44 quand est-ce qu'elle déborde. C'est ça qui est le plus compliqué.
00:59:46 Se dire à ce moment-là, c'est en train de déborder,
00:59:48 il faut que je souffle, il faut que je coupe, il faut que j'arrête.
00:59:50 - Justement, il y a quelqu'un
00:59:52 qui nous écoute et qui s'appelle Stéphane,
00:59:54 qui est de la BAC, que j'avais rencontré plusieurs fois
00:59:56 et puis j'ai gardé ses coordonnées.
00:59:58 Il m'écrit en vous écoutant,
01:00:00 "31 ans de police, 25 ans de BAC,
01:00:02 trop de tensions, je suis en arrêt",
01:00:04 dit-il.
01:00:06 Et on le salue. Alors, effectivement,
01:00:08 notre émission fait que nous passons
01:00:10 d'un sujet à l'autre, parfois avec une
01:00:12 transition qui est rude.
01:00:14 Mais Noémie Choult est avec nous, elle suit
01:00:16 le procès de
01:00:18 la rue Erlanger. Je pense
01:00:20 qu'elle est avec nous, Noémie,
01:00:22 et je la salue.
01:00:24 Ce matin, je crois que le
01:00:26 désarroi de la famille Dessia
01:00:28 Boulares est
01:00:30 au cœur des débats
01:00:32 puisque cette famille a
01:00:34 tout fait pour soigner,
01:00:36 aider, sans doute,
01:00:38 celle qui est la principale suspecte
01:00:40 dans cette affaire. Bonjour, Noémie.
01:00:42 Bonjour, Pascal.
01:00:44 Oui, c'est ce que je retiens vraiment de
01:00:46 la journée d'hier, le désarroi,
01:00:48 la colère aussi des proches
01:00:50 d'Essia Boulares. Alors, d'abord,
01:00:52 la mère qu'on a entendue et qui s'est adressée
01:00:54 aux victimes en disant qu'il n'y avait pas un jour où elle
01:00:56 ne pensait pas à elle, mais qui ensuite
01:00:58 a expliqué que sa fille, Essia,
01:01:00 à 44 ans, elle l'avait portée à bout
01:01:02 de bras depuis ses 7-8 ans.
01:01:04 Elle dit que c'est à peu près à cette époque-là que remonte
01:01:06 le début de son mal-être.
01:01:08 D'abord, une addiction au sucre
01:01:10 qui se transforme dès 13-14 ans à une addiction
01:01:12 à l'alcool avec des bouteilles de
01:01:14 vin ou de bière retrouvées sous le matelas,
01:01:16 une hypersensibilité.
01:01:18 Et puis, un premier séjour en hôpital
01:01:20 psychiatrique à 17 ans. Ensuite,
01:01:22 elle va être hospitalisée une trentaine
01:01:24 de fois jusqu'à l'arrestation
01:01:26 pour l'incendie.
01:01:28 Une mère qui dit à chaque fois, au bout de quelques jours,
01:01:30 les médecins me disaient "mais votre fille,
01:01:32 elle est formidable, elle est super,
01:01:34 elle s'occupe des autres patients,
01:01:36 c'est bon, elle peut sortir".
01:01:38 Elle ressortait et au bout de 2-3 semaines,
01:01:40 elle recommençait. Elle parle d'une alcoolisation
01:01:42 massive qui la mettait en danger elle-même
01:01:44 mais qui pouvait mettre en danger les autres.
01:01:46 Elle dit "on en avait conscience, on a appelé
01:01:48 à l'aide". Et puis, de la colère
01:01:50 aussi de la part de la grande
01:01:52 sœur d'Essia,
01:01:54 elle a 4 ans de plus, on sent qu'elle a
01:01:56 tout fait aussi pour cette petite sœur.
01:01:58 Elle dit "on n'a jamais su poser un diagnostic précis,
01:02:00 on nous a dit qu'elle était polytoxicomane,
01:02:02 borderline, bipolaire,
01:02:04 on nous a jamais dit quels soins, exactement,
01:02:06 il fallait lui donner". Et elle ne se
01:02:08 remet pas du fait qu'Essia
01:02:10 a pu sortir de Saint-Anne
01:02:12 à peine une semaine avant
01:02:14 l'incendie alors qu'elle avait été
01:02:16 hospitalisée à la demande de sa sœur,
01:02:18 dans un délire dans lequel elle ne
01:02:20 l'avait absolument jamais vue.
01:02:22 Merci beaucoup Noémie Schultz.
01:02:24 Florian Bachelier est avec nous si vous venez de
01:02:26 brancher la télévision. C'est un
01:02:28 ancien député de la Macronie
01:02:30 qui est à Rennes et vous aviez peut-être une
01:02:32 question à poser. Pour rebondir sur le
01:02:34 témoignage, je vous en remercie.
01:02:36 Juliette Alpha qui, je le rappelle, vit ma vie
01:02:38 de flic. C'est un témoignage
01:02:40 très fort et...
01:02:42 Merci. Une jeune femme
01:02:44 bien sûr, puisque
01:02:46 on voit que vous êtes dans la
01:02:48 police depuis pas si longtemps.
01:02:50 Une dizaine d'années, oui. Et ça rejoint
01:02:52 toute une série de témoignages qu'on a quand on a la chance
01:02:54 de rencontrer
01:02:56 ces hommes et ces femmes.
01:02:58 Mais pour faire le lien avec le champ médiatique, moi hier
01:03:00 j'ai vu par exemple Guillaume Meurisse qui a fait
01:03:02 un tweet pour dire "On veut une retraite..."
01:03:04 Guillaume Meurisse est humoriste.
01:03:06 En tout cas il se définit comme ça.
01:03:08 Mais...
01:03:10 Humoriste. En fait
01:03:12 oui, ce sont des
01:03:14 militants bien souvent
01:03:16 qu'on peut écouter sur France Inter.
01:03:18 Et il a fait un tweet pour dire
01:03:20 "Entendu en manif, on veut une retraite comme
01:03:22 les policiers, même si nous on a un vrai métier."
01:03:24 Ce que je veux dire par là c'est que quand vous envoyez
01:03:26 ces messages-là, quand Louis Boyard envoie
01:03:28 à l'Assemblée Nationale, au coeur, au camp de la démocratie...
01:03:30 - Et c'est de la dérision aussi.
01:03:32 - On a le droit de tout se moquer.
01:03:34 - Bien sûr, mais le discours politique
01:03:36 et le discours médiatique ça a un impact sur la vie
01:03:38 de ces fonctionnaires.
01:03:40 Et donc là aussi
01:03:42 c'est la mesure et la raison
01:03:44 dans la démonstration et notamment du côté des acteurs
01:03:46 de la direction politique. - Non mais c'est tellement facile
01:03:48 cet esprit-là. - Le ricanement.
01:03:50 - Et qu'on retrouve sur France Inter et chez d'autres.
01:03:52 Parce que d'humoristes, bien souvent ils n'ont que
01:03:54 le nom. Ils ne sont pas souvent rigolos.
01:03:56 - Je vais... - Mais on a qu'une question.
01:03:58 - Parfois des gamins qui me...
01:04:00 Pardon, des gamins CM1, CM2
01:04:02 qui quand ils avaient des parents policiers
01:04:04 me disaient qu'ils ne mettaient pas ça
01:04:06 sur leur feuille pour dire leur métier.
01:04:08 - Je vous dis clairement, le jour où j'aurai un enfant, il ne dira pas que je suis flic.
01:04:10 - Alors ce
01:04:12 même témoignage, vous allez pouvoir
01:04:14 répondre parce que ça c'est une parole du terrain,
01:04:16 d'abord il dit bonjour à la collègue, il dit "l'hiérarchie
01:04:18 ne peut plus rien faire, c'est l'anarchie
01:04:20 dans la police, pas de
01:04:22 vague". C'est vrai ou pas ?
01:04:24 Parce que moi j'ai un sentiment
01:04:26 que Gérald Darmanin, pour parler
01:04:28 avec les policiers, j'ai l'impression qu'ils
01:04:30 aiment le management
01:04:32 et le commandement et le leadership
01:04:34 de Gérald Darmanin. Ils ont trouvé avec lui
01:04:36 quelqu'un qui les défend,
01:04:38 qui les soutient et
01:04:40 qui les aime. C'est important.
01:04:42 - Oui, je pense que vous avez raison.
01:04:44 En tout cas, c'est ce qui ressort
01:04:46 des témoignages
01:04:48 et des discussions qu'on peut avoir entre collègues.
01:04:50 Gérald Darmanin,
01:04:52 il a une humanité avec nous
01:04:54 qu'on cherchait
01:04:56 depuis longtemps avec un ministre.
01:04:58 Ça fait des années que
01:05:00 ça tend à s'améliorer, encore une fois.
01:05:02 Moi je ne fustige jamais la haute
01:05:04 hiérarchie et je ne fustige pas du tout mon institution.
01:05:06 - C'est pas lui qui vous demandera de vous agenouiller,
01:05:08 par exemple ?
01:05:10 - Non, et puis dans tous les cas, nous on est...
01:05:12 C'est pas notre rôle.
01:05:14 - Il avait demandé à M. Castaner,
01:05:16 il avait demandé aux flics de s'agenouiller.
01:05:18 - Nous, il faut rappeler qu'on a un devoir
01:05:20 de réserve, qu'on a un code de déontologie à respecter.
01:05:22 On n'a absolument pas d'opinion politique
01:05:24 à exprimer. C'est quelque chose qui est très important
01:05:26 à rappeler. On est dans une neutralité
01:05:28 à toute épreuve. Moi, que ce soit l'extrême droite,
01:05:30 l'extrême gauche, la gauche, la droite au pouvoir,
01:05:32 mon travail sera toujours
01:05:34 de défendre les institutions et de protéger les citoyens, peu importe.
01:05:36 Donc, quand on se retrouve
01:05:38 au milieu d'un débat politique, c'est clairement pas
01:05:40 la place où j'aime être.
01:05:42 Et clairement pas la place où mes collègues n'aiment
01:05:44 être non plus. Nous, ce qu'on aime
01:05:46 faire, c'est notre boulot de flics et point barre.
01:05:48 Et on aimerait pouvoir le faire sans avoir
01:05:50 constamment des critiques de personnes
01:05:52 qui ne connaissent rien au métier de policier.
01:05:54 - Et notamment un mot sur la violence policière, ce que vous dites.
01:05:56 Nous avons essuyé une multitude de coups,
01:05:58 certains au visage, d'autres nous occasionnant
01:06:00 des fractures et blessures qui ont mis du temps à guérir.
01:06:02 Et forcément, nous nous sommes
01:06:04 défendus comme la loi nous y autorise.
01:06:06 Et comme tout être humain l'aurait fait
01:06:08 en pareil cas, le moment où je porte ce fameux coup,
01:06:10 je le fais parce que cet individu
01:06:12 me crache dessus en plein visage
01:06:14 et qu'il a une plaie saignante
01:06:16 au niveau des lèvres.
01:06:18 Et c'est vous qu'on va accuser.
01:06:20 - Oui, j'étais à l'IGPN pour cette affaire.
01:06:22 J'étais à l'IGPN,
01:06:24 j'étais mise en cause
01:06:26 dans cette affaire parce que ça a été filmé.
01:06:28 Évidemment, la vidéo a été tronquée.
01:06:30 Donc je m'en suis expliquée.
01:06:32 J'ai aucun problème à m'expliquer sur mes interventions
01:06:34 parce que j'estime qu'il est important de travailler...
01:06:36 (sonnerie de téléphone)
01:06:38 Qu'il est important de travailler
01:06:40 de manière...
01:06:42 - Le téléphone portable de monsieur, jamais, je balance.
01:06:44 - ...important de travailler de manière carrée
01:06:46 et j'ai aucun problème à m'en expliquer.
01:06:48 Effectivement, on est une des professions la plus contrôlées,
01:06:50 si ce n'est la plus contrôlée de France.
01:06:52 On est constamment épiées
01:06:54 par des inspecteurs
01:06:56 qui se crient inspecteurs
01:06:58 avec des téléphones portables
01:07:00 et compagnie et qui pensent tout connaître de la police.
01:07:02 Moi, j'ai tendance à dire
01:07:04 que je ne suis pas chef cuisinier,
01:07:06 donc je ne vais pas apprendre un chef cuisinier
01:07:08 à faire sa béchamel, par exemple.
01:07:10 Je trouve qu'il faut savoir raison garder
01:07:12 sur la police. Je sais que c'est un sujet qui passionne
01:07:14 et qui déchaîne. - Et qu'est-ce que vous voulez dire sur les inspecteurs
01:07:16 de l'EGPN ? - Non, quand je dis les inspecteurs,
01:07:18 c'est ceux de la rue qui pensent,
01:07:20 qui peuvent nous dire comment on doit faire notre travail.
01:07:22 - Justement, est-ce que ce n'est pas devenu impossible d'être
01:07:24 flic aujourd'hui avec les téléphones portables
01:07:26 qui vous filment en permanence, qui balancent sur les réseaux sociaux
01:07:28 la moindre intervention, décontextualisés,
01:07:30 on le voit quasiment tous les jours ?
01:07:32 En tout cas, ça rend de plus en plus difficile...
01:07:34 - En fait, il y a deux choses différentes.
01:07:36 Moi, j'ai aucun problème à ce qu'on me filme
01:07:38 en exerçant mes fonctions, parce que dans tous les cas,
01:07:40 notre image appartient à l'État, il n'y a pas de problème.
01:07:42 Moi, on peut filmer mes interventions,
01:07:44 j'ai aucun problème. À partir du moment, par contre, où vous rentrez
01:07:46 dans ce qu'on appelle une bulle de sécurité
01:07:48 et que vous perturbez l'intervention
01:07:50 et que vous êtes là pour provoquer,
01:07:52 pour polémiquer et faire monter l'attention,
01:07:54 faire monter la sauce, comme on a tendance à dire,
01:07:56 là, ça va me poser un problème, parce qu'effectivement,
01:07:58 vous nous empêchez de faire notre travail correctement.
01:08:00 - En tout cas,
01:08:02 on vous découvre,
01:08:04 forcément, et ce qui frappe, c'est
01:08:06 combien ce que vous dites est
01:08:08 très structuré, très affirmé, et votre personnalité
01:08:10 qui est très forte... - J'essaye.
01:08:12 - Oui, mais tout le monde n'est peut-être
01:08:14 pas dans la police aussi forte que vous
01:08:16 et ça peut être parfois plus rude. - J'ai des faiblesses,
01:08:18 il ne faut pas croire. J'ai des moments de faiblesse aussi.
01:08:20 - Je pense que vous avez sans doute une capacité
01:08:22 à encaisser peut-être plus grande
01:08:24 que certains hommes
01:08:26 ou femmes qui font ce métier.
01:08:28 Sans vous connaître beaucoup,
01:08:30 je vois chez vous cette détermination
01:08:32 et cette force, disons-le.
01:08:34 - En fait, j'exerce un métier qui me passionne et que j'adore,
01:08:36 je trouve que c'est le plus beau métier du monde et je leur
01:08:38 revendique. Dans ce livre, en fait, c'est vraiment
01:08:40 une mise à l'honneur des policiers de secours
01:08:42 parce que ça part
01:08:44 surtout de la police secours, ce service
01:08:46 qui est très méconnu et qu'on a tendance
01:08:48 à... comment dire ?
01:08:50 à rabaisser aux policiers
01:08:52 qui mettent des amendes sur le trottoir,
01:08:54 alors que ce n'est pas du tout ça, le métier de police secours.
01:08:56 C'est très important de mettre
01:08:58 à l'honneur ces flics de France
01:09:00 qui font au quotidien un métier
01:09:02 qui est très difficile. - Vous avez abordé
01:09:04 au passage un thème très intéressant.
01:09:06 On a un ministre de la justice
01:09:08 qui n'est plus le ministre des avocats
01:09:10 et qui n'est pas celui des magistrats.
01:09:12 On a un ministre de la santé qui n'est pas celui
01:09:14 des médecins et des soignants.
01:09:16 Et c'est rare d'avoir, comme il semble à l'heure actuelle,
01:09:18 un ministre de l'Intérieur
01:09:20 qui est le ministre des policiers.
01:09:22 - Je voulais vous montrer
01:09:24 une campagne... - Pour le coup, je ne vois pas
01:09:26 l'argument de monsieur...
01:09:28 - Ce n'est pas un argument. - Mais si, c'est très intéressant...
01:09:30 - Il y a des ministres qui sont détestés
01:09:32 par ceux qu'ils sont censés administrer
01:09:34 et qu'il y a parfois... - Tu dois être le ministre
01:09:36 des gens que tu représentes. - C'est pas un ministre qui est apprécié par les gens qu'il représente.
01:09:38 - Qui permet de dire que le ministre de la santé
01:09:40 n'est pas le ministre des soignants.
01:09:42 - Tout. - Parlez.
01:09:44 - M. Blanquer a été désisté par les proches.
01:09:46 - Parlez.
01:09:48 - Il faut qu'ils aient cessé de lire les journaux.
01:09:50 - Un sujet...
01:09:52 - Vous avez cessé de lire les journaux
01:09:54 depuis que vous n'êtes plus député.
01:09:56 - Un sujet qui m'intéresse, c'est la campagne de sécurité
01:09:58 routière. Vous l'avez vue, la campagne de sécurité ?
01:10:00 - Non. - Ah, elle est formidable.
01:10:02 - La masculinité toxique. - Alors ça,
01:10:04 pourquoi elle est exceptionnelle ?
01:10:06 C'est au moins que Jacques Segué soit pas là, d'ailleurs,
01:10:08 parce que je vais demander ce qu'il en pense, celui qui a fait de la pub.
01:10:10 On parle absolument pas de sécurité
01:10:12 routière, mais il se trouve que
01:10:14 8 tués sur 10
01:10:16 sont des hommes.
01:10:18 Donc, le clip que vous allez voir,
01:10:20 je veux pas dire que c'est la chasse aux hommes,
01:10:22 mais c'est faux que les hommes changent
01:10:24 et qu'en fait, les hommes deviennent des femmes.
01:10:26 C'est ce que dit le clip en sous-texte.
01:10:28 Je vais me faire peut-être
01:10:30 réprimander.
01:10:32 Mais moi, en même temps, je trouve ça très bien.
01:10:34 Un homme qui pleure
01:10:36 ou un homme qui est sensible, moi je trouve ça très bien.
01:10:38 - Il y a pas une femme pour autant.
01:10:40 - Oui, mais je trouve ça très très bien. Mais voyez ce clip,
01:10:42 pourquoi ce clip ? Parce que
01:10:44 il est de l'époque.
01:10:46 - Ah d'accord, voyons. - Il est de l'époque.
01:10:48 - Vous l'avez bien, vous le savez, moi je le vois. - Il est de l'époque
01:10:50 et j'ai des phrases, vous l'avez pas vu ?
01:10:52 Alors ça, je le trouve formidable. Alors voyez ce clip
01:10:54 et dites-moi ce que vous en pensez.
01:10:56 Je sais pas quoi dire.
01:10:58 Laisse-moi me remettre.
01:11:00 J'étais pressé de te rencontrer,
01:11:02 maintenant je suis pressé de te connaître, mon fils.
01:11:04 T'es tout à inventer.
01:11:06 Je crois que t'as mes yeux.
01:11:08 Je crois qu'on s'en fout.
01:11:10 Je pleure tellement que je te vois flou.
01:11:12 T'as pas mes yeux, c'est quoi tant mieux, mon fils ?
01:11:14 Vois la vie comme tu veux.
01:11:16 T'as pas à suivre ce qu'attendent les gens d'un homme.
01:11:18 C'est de toi que ça dépend.
01:11:20 De tes 49 centimètres
01:11:22 écrit l'homme que tu veux être.
01:11:24 Un homme sensible,
01:11:26 un homme qui pleure, un homme qui sait avoir du cœur.
01:11:28 Peins-toi les ongles,
01:11:30 dessine-toi le corps, mon fils.
01:11:32 Qu'importe, moi je t'aime si fort.
01:11:34 Du haut de ton jour, la vie devant toi,
01:11:36 tu me rends grand et petit à la fois.
01:11:38 Je ne sais plus rien.
01:11:40 Une chose peut-être.
01:11:42 Deux hommes bien meilleurs viennent de naître.
01:11:44 - Soyez un homme comme vous voulez,
01:11:52 mais soyez un homme vivant.
01:11:54 - Quel est le rapport avec la sécurité routière ?
01:11:56 - En fait, il n'y a rien de sérieux.
01:11:58 - C'est hallucinant.
01:12:00 C'est vraiment l'impératif
01:12:02 de la déconstruction systématique.
01:12:04 Comme si on allait en déconstruisant les hommes,
01:12:06 faire un monde meilleur.
01:12:08 Et surtout, ce n'est pas l'état
01:12:10 de s'ingérer comme ça dans nos vies.
01:12:12 - Pourquoi intimer aux hommes de se peindre les ongles
01:12:14 pour devenir des...
01:12:16 - Parce que si vous peignez les ongles, vous n'aurez pas d'accident de voiture.
01:12:18 - De tes 49 centimètres
01:12:20 - Écrit l'homme que tu veux être,
01:12:22 un homme sensible, un homme qui pleure,
01:12:24 un homme qui sait avoir du cœur.
01:12:26 Peins-toi les ongles, dessine-toi le corps, mon fils.
01:12:28 Qu'importe moi, je t'aime si fort.
01:12:30 - On est sur une campagne de la sécurité routière.
01:12:32 - Vous voyez à quel point l'air du temps infuse
01:12:34 jusque dans les domaines les plus inattendus.
01:12:36 On est complètement intoxiqué par l'air du temps.
01:12:38 - Ce n'est pas infusé, c'est eux qui essaient d'infuser.
01:12:40 C'est un mécanisme d'ingénierie sociale.
01:12:42 - Je pense que ceux qui ont conçu ça,
01:12:44 l'ont fait en toute bonne foi, en toute sincérité.
01:12:46 Je pense qu'ils ont intégré la chose.
01:12:48 C'est même pas de l'idéologie.
01:12:50 L'idéologie est dans leur poumon.
01:12:52 - Personne ne leur a dit que ce message en clair obscur
01:12:54 n'avait quand même pas grand-chose à voir
01:12:56 pour un regard simple.
01:12:58 Avec la sécurité routière, moi ce que j'en ai retenu,
01:13:00 c'est que je connaissais les sceaux, le pleureur,
01:13:02 et maintenant on veut cultiver l'homme pleureur.
01:13:04 - Si je peux me permettre,
01:13:06 je fais un petit métier qui ne sert à rien,
01:13:08 comme vous dites souvent, mais où on supervise
01:13:10 les campagnes gouvernementales.
01:13:12 En fait, ils ratent leur cible.
01:13:14 Il est vrai que ce sont les jeunes hommes
01:13:16 qui ont un problème avec la vitesse.
01:13:18 Et qui produisent cette statistique.
01:13:20 - C'est mieux comme la voiture.
01:13:22 - C'est mieux comme la voiture, plus exactement.
01:13:24 - Même avant la voiture, la vitesse...
01:13:26 - C'est vrai qu'il y a un sujet,
01:13:28 il y a un sujet qui est que les jeunes hommes
01:13:30 ont un problème avec la vitesse
01:13:32 et donc ont plus d'accidents.
01:13:34 - Avec la compétition.
01:13:36 - En ciblant la nature masculine,
01:13:38 ils passent complètement à côté du sujet.
01:13:40 Qui pensent-ils convaincre
01:13:42 en faisant cette pub ?
01:13:44 A qui s'adressent-ils ?
01:13:46 - Ils s'adressent à l'espace médiatique.
01:13:48 - Oui, c'est ça.
01:13:50 - Ils ne s'adressent pas aux gens, c'est toujours pareil.
01:13:52 Ils s'adressent à l'espace médiatique.
01:13:54 - Ils ne font pas les faits.
01:13:56 - Les films aujourd'hui sont faits
01:13:58 où on coche des cas.
01:14:00 Si je veux faire un film
01:14:02 sans spectateurs,
01:14:04 mais avec des bonnes critiques,
01:14:06 je vous dis le sujet que je vais choisir,
01:14:08 je vous dis les dialogues que je vais mettre,
01:14:10 je vous dis les profils
01:14:12 de personnages que je vais construire
01:14:14 et les gens diront "tchac tchac tchac".
01:14:16 - C'est une campagne qui se destine au public.
01:14:18 - Ils s'en foutent du public.
01:14:20 Le sigle, ils s'en fichent du public.
01:14:22 C'est de l'argent public.
01:14:24 - La sécurité routière a fait des grandes campagnes
01:14:26 sur la sécurité routière il y a 20 ans.
01:14:28 - Un petit mot.
01:14:30 - Le rapport entre les accidents de la route...
01:14:32 - Chut, chut, chut.
01:14:34 - Oui, voilà.
01:14:36 J'ai une psy en ligne,
01:14:38 non pas pour vous,
01:14:40 je ne sais pas qu'il en faudrait une psy tous les matins pour vous,
01:14:42 mais j'ai une psy sur un sujet grave.
01:14:44 À la fois grave et extraordinaire,
01:14:46 pour tout vous dire.
01:14:48 Parce que...
01:14:50 Laura Lebar,
01:14:52 vous êtes psychanalyste.
01:14:54 Bonjour Madame Lebar, est-ce que vous êtes avec nous ?
01:14:56 Ah ben vous souriez, c'est bien.
01:14:58 J'aime bien les gens qui sourient, c'est agréable.
01:15:00 Et on a découvert
01:15:02 une image absolument extraordinaire,
01:15:04 c'est pour ça que je voulais votre avis.
01:15:06 Un enfant est né sous les décombres.
01:15:08 On ne l'a pas sauvé,
01:15:10 il est né sous les décombres.
01:15:12 Et c'est une image extraordinaire
01:15:14 puisque le cordon ombilical
01:15:16 visiblement a été coupé par cette personne
01:15:18 qui sortait cet enfant dans le séisme
01:15:20 de Turquie. Ses parents, évidemment,
01:15:22 sont décédés, hélas, et cet enfant
01:15:24 est un miraculé, c'est le miraculé de la vie,
01:15:26 c'est le bébé de la vie. C'est ça qui est absolument sidérant,
01:15:28 c'est qu'au milieu d'une
01:15:30 pire tragédie,
01:15:32 vous avez une image ou d'espoir
01:15:34 ou de signe, certains y diront un signe,
01:15:36 aussi, pourquoi pas ? C'est un bébé
01:15:38 miraculé. Et je voulais avoir
01:15:40 l'avis de la psychanalyste
01:15:42 que vous êtes.
01:15:44 Comment cet enfant va
01:15:46 vivre ?
01:15:48 Alors, l'expérience qu'un être humain
01:15:50 va vivre de plus symbolique et de plus
01:15:52 traumatisant ou enrichissant, c'est
01:15:54 l'expérience de la naissance. Un enfant,
01:15:56 il n'existe pas uniquement
01:15:58 quand il arrive ou quand il vient au monde, il est déjà là
01:16:00 in utero, il ressent déjà des choses,
01:16:02 et il va sortir du vent de la mande.
01:16:04 Donc, il faut imaginer que vous êtes en train de dormir,
01:16:06 que vous êtes au chaud, que vous êtes dans votre couette
01:16:08 et qu'on vient vous sortir. Donc, c'est déjà
01:16:10 extrêmement compliqué. C'est le premier rapport
01:16:12 qu'on a à la vie. Et là, cet enfant, qui est
01:16:14 miraculé, qui est né dans ses décombres, va
01:16:16 à la fois découvrir la vie et à la fois être
01:16:18 orpheline. Donc, il va certainement y avoir
01:16:20 un syndrome du survivant.
01:16:22 C'est extrêmement complexe comme notion
01:16:24 parce que ça va certainement la marquer
01:16:26 pour tout le restant de sa vie. C'est un
01:16:28 ancrage qui va rester,
01:16:30 ce qui est très très fort
01:16:32 en tout cas dans ce que j'ai vu que dans les images.
01:16:34 Ce que je trouve très très fort, c'est surtout
01:16:36 ce côté où elle est restée accrochée au cordon,
01:16:38 où on arrive, où elle a survécu malgré ça.
01:16:40 Donc, ça montre quand même une très très très grande
01:16:42 force de vie chez ce bébé.
01:16:44 C'est-à-dire qu'il y a
01:16:46 déjà donc, chez un bébé,
01:16:48 une force de vie. Et chez d'autres,
01:16:50 par exemple, un bébé n'aurait pas survécu,
01:16:52 me dites-vous.
01:16:54 Oui, il y a déjà in utero, on va construire
01:16:56 ça veut dire en fonction du stress de la maman, en fonction
01:16:58 de ce qu'elle va vivre comme traumatisme, en fonction de comment
01:17:00 on va parler, déjà in utero,
01:17:02 l'enfant se construit, il construit des forces, il construit des faiblesses.
01:17:04 Il ne naît pas, encore une fois,
01:17:06 c'est pas juste, il sort du ventre et il existe.
01:17:08 Il y a déjà des choses qui existent,
01:17:10 aujourd'hui on le sait en psychologie, il y a des choses qui se jouent
01:17:12 in utero, il y a des choses qui se jouent à la naissance.
01:17:14 Ça peut créer une angoisse de séparation,
01:17:16 ça peut créer des liens de la dépendance affective
01:17:18 à l'âge adulte, ça peut créer énormément de choses.
01:17:20 Donc, ce qui est important, c'est de comprendre
01:17:22 comment cet enfant a survécu et c'est à la fois
01:17:24 extraordinaire et à la fois,
01:17:26 je pense, à garder sous surveillance, ça nécessitera certainement
01:17:28 un suivi plus tard. - Eh bien, merci beaucoup
01:17:30 Laura Lebar, j'ai quelques patients possibles
01:17:32 pour vous autour de la table. - Nombreux.
01:17:34 - Ils seraient prêts à...
01:17:36 Il y a beaucoup de choses à faire,
01:17:38 vous savez, pour eux. - Et après Pascal Nett.
01:17:40 Il faut d'abord prêter les urgences. - Vous êtes psychanalyste
01:17:42 psychiatre ou uniquement psychanalyste ?
01:17:44 - Je suis docteure en neuropsychanalyse,
01:17:46 exactement. - D'accord.
01:17:48 Eh bien, écoutez, merci de ce
01:17:50 témoignage. Il est 10h31,
01:17:52 on va se quitter avec une petite surprise.
01:17:54 On est quel jour aujourd'hui ?
01:17:56 - Mercredi. - Mercredi quoi ?
01:17:58 - 8 février. - 8 février.
01:18:00 - Qu'est-ce qui se passe mercredi 8 février, Audrey Berthoud ?
01:18:02 Vous en avez fait un titre, j'espère, dans les informations.
01:18:04 - Il y a un match ce soir ? - Non !
01:18:06 C'est l'anniversaire du match ce soir.
01:18:08 - Oui, il y a un match. - Vous me réduisez,
01:18:10 c'est agréable, vraiment. C'est l'anniversaire
01:18:12 de Marine Lenson, chère amie.
01:18:14 Marine Lenson qui est la clé
01:18:16 de voûte de notre institution.
01:18:18 - Elle peut pas aller pas en plateau.
01:18:20 - Vous savez que, comment dire,
01:18:22 il y a la pénibilité dans son travail,
01:18:24 comme elle travaille avec moi depuis 8 ans,
01:18:26 elle est prise en compte pour sa future retraite.
01:18:28 Il y a un critère de pénibilité.
01:18:30 - Ça doit être chaud. - Oui, forcément.
01:18:32 - C'est étonnant qu'il soit pas déjà à la retraite.
01:18:34 (rires)
01:18:36 - Faire les vaches chaque jour à l'aube,
01:18:38 c'est pas facile, Marine.
01:18:40 - Audrey, le rappel des titres.
01:18:42 (musique)
01:18:44 - La bataille sur la réforme des retraites
01:18:48 reprend de plus belle à l'Assemblée nationale.
01:18:50 Les députés se penchent aujourd'hui
01:18:52 sur la fin progressive des principaux régimes spéciaux.
01:18:54 RATP, Industrie électrique et gazière,
01:18:56 Banque de France, seuls ceux des marins-pêcheurs,
01:18:58 de l'Opéra de Paris et de la comédie française
01:19:00 sont épargnés dans le projet de loi du gouvernement.
01:19:02 Et la grève continue pour les cheminots.
01:19:04 La CGT, cheminot et sud-rail
01:19:06 appellent encore à cesser le travail.
01:19:08 La circulation des trains, vous le voyez,
01:19:10 reste perturbée.
01:19:12 Comptez 2 TGV sur 3, 2 Ouigo sur 3,
01:19:14 1 TER sur 2 et 1 Intercité sur 2.
01:19:16 Enfin, Joe Biden, en mission reconquête
01:19:18 au Congrès alors que Donald Trump
01:19:20 est déjà en campagne.
01:19:22 Le président américain, qui envisage
01:19:24 de se représenter l'année prochaine,
01:19:26 a pris la parole cette nuit
01:19:28 lors du traditionnel discours sur l'État d'union
01:19:30 sur le plan international.
01:19:32 Il s'est montré ferme face à la Chine.
01:19:34 Joe Biden a assuré que les États-Unis
01:19:36 ne se laisseront pas intimider par Pékin.
01:19:38 - Je salue Olivier Dardigolle
01:19:40 qui nous dit "magnifique campagne de la sécurité routière,
01:19:42 elle ne gêne que les mecs qui dissimulent
01:19:44 leur sensibilité, leur part de féminité,
01:19:46 de douceur. Arrête de te comporter,
01:19:48 me dit-il.
01:19:50 Alors je ne termine pas le message.
01:19:52 Comme un fou sur la route,
01:19:54 dit-il. Non, non.
01:19:56 Mais c'est intéressant ce qu'il dit.
01:19:58 Mais Olivier Dardigolle, il est très politiquement correct.
01:20:00 Il est très soumis à la doctrine.
01:20:02 - On peut très bien éduquer les petits garçons
01:20:04 à une autre virilité sans leur dire "peintre-toi les ongles,
01:20:06 dessine-toi le corps".
01:20:08 - Marine, on peut la voir ou pas ?
01:20:10 On n'a pas fait un petit "FaceTime" dans la régie ?
01:20:12 Parce qu'on lui aurait souhaité bon anniversaire.
01:20:14 On peut l'applaudir.
01:20:16 - Bien évidemment.
01:20:18 Marine,
01:20:20 bon c'est l'anniversaire.
01:20:22 Et puis, Juliette Alpha, vraiment, vous nous avez séduit
01:20:24 avec ce livre "Vie, ma vie
01:20:26 de flic".
01:20:28 Je ne sais pas si vous êtes
01:20:30 mère de famille ou pas.
01:20:32 - Pas encore. - Mais est-ce que vous diriez
01:20:34 à votre fille ou à votre frère-fils
01:20:36 qui sera un flic, mon fils
01:20:38 ou ma fille ?
01:20:40 - Écoutez, s'il choisit cette vocation,
01:20:42 je ferai tout pour l'y encourager.
01:20:44 Quand bien même,
01:20:46 c'est un métier difficile. C'est un métier
01:20:48 qui est tellement passionnant et tellement enrichissant au quotidien,
01:20:50 humainement, que je ne lui dirais pas non.
01:20:52 - Vous avez dit la chose
01:20:54 je trouve la plus touchante
01:20:56 que tous les gens qui font un job
01:20:58 devraient dire, c'est "je fais le plus beau job
01:21:00 du monde". Et au fond,
01:21:02 le seul conseil qu'on peut donner
01:21:04 à quelqu'un de 15, 16 ou 17 ans,
01:21:06 c'est "fais quelque chose
01:21:08 que tu aimes". - Exactement.
01:21:10 - Parce que le temps paraît plus
01:21:12 facile, forcément. - Ah, mais moi,
01:21:14 je me lève tous les jours, je ne sais pas ce que je vais faire
01:21:16 et rien que ça, c'est super.
01:21:18 D'ailleurs, si je peux me permettre
01:21:20 de passer un petit mot aux jeunes,
01:21:22 je sais qu'il y a beaucoup, beaucoup
01:21:24 de jeunes qui hésitent à embrasser cette vocation
01:21:26 de par l'image qu'elle peut
01:21:28 renvoyer en ce moment,
01:21:30 dans l'actualité ou depuis quelques années.
01:21:32 J'en ai beaucoup qui m'écrivent sur les réseaux sociaux,
01:21:34 qui ont lu le livre...
01:21:36 - À Juliette Alpha, hein ? - Oui, exactement.
01:21:38 - Votre nom sur les réseaux sociaux, c'est Juliette Alpha.
01:21:40 On peut vous retrouver sur Twitter. - Twitter et Instagram.
01:21:42 - Bon. Bah, vraiment, merci, parce que
01:21:44 c'était un plaisir de vous recevoir.
01:21:46 Merci également à M. Bachelier.
01:21:48 Vous êtes le bienvenu. - Merci à vous.
01:21:50 - Quand vous voulez. - Je viens seulement pour l'anniversaire
01:21:52 de Marine. - Eh bah, écoutez,
01:21:54 et puis, la petite Rose,
01:21:56 à quel âge ? - Elle a 10 mois et 4 jours.
01:21:58 8 heures. - Bon, et tout va bien ?
01:22:00 Elle fait ses nuits ? - Ça va bien. - Vous êtes un père
01:22:02 déconstruit ? Vous vous levez la nuit ?
01:22:04 Vous lui donnez le biberon ?
01:22:06 - Je suis un père... - Vous lui avez donné le biberon, cette nuit ? - Heureux !
01:22:08 Non, parce que j'ai dormi sur Paris pour pouvoir être ici.
01:22:10 - D'accord. Pour pouvoir arriver en retard.
01:22:12 - Pour pouvoir faire un effort au niveau des zones.
01:22:14 - À cause de la nouvelle... - Ils sont pas... Ils sont pas prêts.
01:22:16 - Et autrement ? - Vous devriez vous plaire aux zones. - Et vous répartissez
01:22:18 les tâches avec votre épouse ? - Je crois, oui.
01:22:20 - Non, mais c'est important que vous soyez un père d'aujourd'hui.
01:22:22 - Et juste pour reprendre le point...
01:22:24 - Non, c'est fini.
01:22:26 C'est fini. Je dis au revoir. - On les oublie souvent.
01:22:28 - Oui, je dis au revoir. - Avec les policiers, les gendarmes
01:22:30 et les douaniers. - Exactement.
01:22:32 - Voilà. Je dis au revoir. Thibaut Palfroy était à la réalisation,
01:22:34 Jean-François Couvelard était au son,
01:22:36 Ludovic Liébert était à la vision.
01:22:38 Merci donc à Justine Cercarat
01:22:40 et donc bravo à Marine.
01:22:42 On va manger un petit gâteau, ou un gros gâteau
01:22:44 dans une seconde.
01:22:46 Jean-Marc Morandini tout de suite, et à ce soir !
01:22:48 Merci.
01:22:49 Au revoir.
01:22:49 Merci.