Invité de La Matinale sur CNEWS, Alexis Corbière s'est exprimé sur les besoins de la population face à la réforme des retraites. «Quand le peuple veut avoir de meilleures conditions de travail, [...] on est jugés comme paresseux», a jugé le député LFI de Seine-Saint-Denis, visant ceux qui s'opposent aux manifestants.
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00:00 On a le droit de dire que bon, on en a ras-le-bol, qu'on est usé, qu'on a mal aux genoux, qu'on a mal aux bras, qu'on a mal à la tête tout simplement, du bruit que suscite ou qu'on encaisse sur notre lieu de travail.
00:10 Parce qu'on n'en peut plus et qu'on se dit "bon sang j'aimerais bien maintenant, c'est bon, j'ai travaillé".
00:15 Mais il y en a qui veulent continuer à bosser.
00:16 Mais qui continuent !
00:17 On n'en est pas.
00:18 Mais qui continuent ! Attendez, merci Laurence Fiori de le dire.
00:20 Parce qu'il y a des gens qui aiment le boulot, qui aiment travailler.
00:22 Mais il n'a jamais été interdit.
00:23 Qui se réalisent complètement là-dedans.
00:24 Non mais il n'a jamais été interdit de travailler dans aucune réforme. On peut continuer. Après on accumule même de la surcrote.
00:31 Certains dans votre parti font l'éloge de la paresse.
00:33 Alors ça c'est intéressant.
00:34 Premièrement, c'est intéressant, je ne vais pas répondre à vous, mais à travers vous, avec ceux qui ont porté ça, je l'ai entendu en commission et même de la part de M. Darmanin.
00:42 Attention à ce que ce thème de soi-disant ceux qui défendent les conditions de travail des salariés, le droit à la retraite, sont jugés comme des paresseux.
00:48 C'est une vieille question.
00:50 Je suis prof d'histoire et je sais qu'en 1936, quand le Front Populaire a mis en place notamment le droit aux congés payés, il y avait un ministre en sous-secrétaire, Léo Lagrange, qui s'occupait des loisirs,
01:00 qui était par l'extrême droite et la droite traité comme le ministre de la paresse.
01:03 Depuis toujours, quand nous, le peuple, on veut avoir de meilleures conditions de travail, de temps de repos, on est jugé comme paresseux.
01:10 Ce n'est pas le droit à la paresse.
01:12 Ce n'est pas la paresse que de dire au bout d'un moment, quand on a un certain âge, qu'on a beaucoup travaillé, qu'on peut faire autre chose,
01:18 qu'il y ait encore du travail, mais qu'il n'y ait pas du temps marchandisé.
01:22 Parce que faire vivre un club sportif, faire vivre une association, s'occuper de ses petits-enfants, qui permet à ce que nos enfants puissent travailler, etc.
01:29 C'est utile socialement, mais ce n'est pas rémunéré.
01:32 Donc, ce n'est pas de la paresse.
01:33 Et je termine là-dessus.
01:34 C'est extrêmement péjoratif.
01:35 Et c'est une forme de mépris, de mépris social.
01:38 Quand des gens disent "bouh", on considère qu'au bout d'un moment, on a droit à ce moment particulier de la vie, qui est ce droit à la retraite, et on ne veut pas qu'on soit usé.
01:45 Le temps à la retraite, il se réduit.
01:47 [Musique]
01:51 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]