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##SEXY_NEWS-2023-01-31##
Transcription
00:00 Brigitte Laé, Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:04 Et bien Robert Zuly, pour le plaisir des auditeurs, nous accueillons SwaZik Belin.
00:08 Bonjour SwaZik.
00:09 Bonjour.
00:10 Un peu, beaucoup, à la folie.
00:12 C'est ça, vous allez voir.
00:13 Selon l'OMS, en 2019, une personne sur huit dans le monde présentait des troubles mentaux,
00:20 anxieux, dépressifs.
00:21 Oui, c'est un peu moins sympa que ce que vous imaginez.
00:24 Une personne sur huit, c'est beaucoup.
00:25 Oui, une personne sur huit.
00:26 Et bien, petit calcul, 970 millions de personnes.
00:30 Évidemment, nous l'avons rappelé dans certaines de vos émissions, Brigitte, le nombre de
00:32 personnes atteintes de troubles a augmenté du fait de la Covid-19.
00:36 Le docteur Damasio parlait même de dépression spécifique à la Covid, une hausse qui se
00:40 situe entre 25 et 30%.
00:42 Alors, ce que nous précise également l'OMS, c'est que l'on a tendance à oublier, cela
00:45 se soigne.
00:46 Il y a des outils de prévention et des traitements tout à fait efficaces, mais c'est un problème
00:51 d'accès à ces traitements qui se posent et de vie avec ces mêmes traitements qui
00:54 peuvent, qui ont souvent un impact sur le corps, sur les relations et sur l'intimité
00:58 notamment.
00:59 Et puis, il y a cette stigmatisation évidente, cette récupération de la maladie mentale,
01:03 cette image assez romantique qu'on lui colle et qui a été véhiculée par le cinéma,
01:07 l'art de façon plus générale, la littérature aussi.
01:10 Pensez à Psychose d'Hitchcock, à Shining de Kubrick, à Shutter Island de Scorsese
01:14 ou à Vol au-dessus d'un nid de coucou de Fordman.
01:17 Les éditions Harper Collins Poche, le voici, le voilà, ont sorti cet ouvrage un peu
01:24 beaucoup à la folie, préfacé par Gringe et qui comporte 9 nouvelles d'auteurs et
01:28 d'autrices reconnues, un livre qui est un geste pour briser le tabou de la santé mentale,
01:34 un petit livre à 5 euros dont les bénéfices seront reversés à l'UNAFAM pour soutenir
01:40 les familles touchées par les troubles psychiques.
01:42 Alors l'UNAFAM, c'est l'Union Nationale de Familles et Amis de Personnes Malades et/ou
01:47 Handicapés Psychiques.
01:49 Ils présentent aussi leurs chiffres, des chiffres français que je vais vous donner.
01:54 Plus de 3 millions de personnes vivent avec des troubles psychiques sévères et 4,5 millions
01:59 de personnes les accompagnent au quotidien, soit 7,5 millions de personnes en France.
02:04 - Ce qui veut dire qu'on est un peu en dessous de la moyenne du monde, puisque ça fait même
02:08 pas 5%, puisqu'on est 68 millions de Français, donc c'est plutôt cocorico, Robert Julli.
02:13 - Vous essayez de voir le positif, c'est vrai, vous avez raison.
02:16 - Oui, moi c'est ma nature.
02:17 - Mais bon, ça fait quand même 7,5 millions de personnes en France qui vivent avec la
02:21 maladie mentale de façon plus ou moins impliquée, puisque je compte les proches.
02:24 Cet entourage est essentiel, il faut savoir que dès les années 60, les asiles ferment
02:29 massivement et les malades sont davantage suivis à domicile, soignés par leur entourage.
02:33 Un entourage qui subit aussi par ricochet cette stigmatisation, qui peut en témoigner
02:37 du moins.
02:38 Dans les 9 nouvelles de ce recueil, le fil conducteur est l'invisible.
02:41 Alors Gringe, c'est le préfacier.
02:43 De son vrai nom, Guillaume Tranchant, il avait publié un livre puissant sur son frère
02:47 Thibault, diagnostiqué schizophrène.
02:49 Il est cet entourage, et c'est avec une préface poignante qu'il ouvre le bal.
02:54 Je lui ai posé la question de la stigmatisation, y a-t-il quelque chose de plus lourd à porter,
02:59 de moins acceptable lorsqu'il est question d'handicap mental, plutôt que d'handicap
03:02 physique ? On l'écoute.
03:03 - Je n'ai pas le sentiment que le handicap physique soit mieux accepté que la maladie
03:07 mentale.
03:08 De la même manière que les infrastructures dans nos villes ne disposent pas toujours
03:11 de toutes les facilités d'accès pour les personnes à mobilité réduite, par exemple,
03:16 on détourne encore souvent le regard face à une personne en fauteuil.
03:18 C'est mon sentiment.
03:19 Je n'ai pas l'impression que les mentalités bougent beaucoup de ce côté-là.
03:23 La différence avec la maladie mentale est qu'elle ne se voit pas, elle.
03:27 Elle ne se voit pas toujours.
03:28 Et c'est sûrement pour cette raison qu'elle suscite autant, voire davantage d'appréhension.
03:32 On flippe de ce qui n'est pas perceptible.
03:33 La conscience collective, c'est souvent synonyme de danger.
03:36 Mais la vérité dans les deux cas est que si on était un peu mieux renseigné et plus
03:40 inclusif, à la fois on déconstruirait nos mauvais comportements et on démystifierait
03:44 aussi toutes les idées fausses qui accompagnent les handicaps physiques et mentaux.
03:48 En 1925, le mouvement des surréalistes avait romancé à grand tresse ce que l'on nommait
03:55 la folie.
03:56 Dans leurs lettres aux médecins-chefs des asiles de fous, ils écrivirent que les fous
04:00 étaient les victimes par excellence de la dictature sociale et conclurent, nous réclamant
04:04 qu'on libère ces forçats de la sensibilité.
04:07 Ce qui est intéressant lorsque l'on parle de maladie mentale, c'est qu'il y a deux
04:10 poids deux mesures.
04:11 Il y a l'outing des stars, exemple Lady Gaga a annoncé souffrir de stress post-traumatique
04:16 lors de la cérémonie des Grammy Awards en 2019 pour le film A Star is Born.
04:20 Il y a ceux que l'on tolère, voire qui sont adulés, que l'on comprend parce qu'ils
04:24 vont mettre à profit leur folie dans leur art, pensez à Van Gogh.
04:27 On va même se dire que s'ils sont si doués, c'est grâce à leur folie.
04:30 Et puis, il y a le commun des mortels, les invisibles, ceux qui vivent avec ce handicap
04:34 et qui ne sont pas des artistes, ceux dont on va avoir peur parce qu'on ne comprend
04:38 pas, parce qu'ils sont différents, parce qu'ils sont trop présents ou pas assez,
04:41 parce qu'ils sont trop expressifs ou trop effacés.
04:44 La maladie mentale est vaste, la question qu'on est en droit de se poser et qui nous
04:48 effraie par-dessus tout est la suivante.
04:49 Va-t-elle un jour venir nous capturer, nous envelopper, nous changer à tout jamais ? C'est
04:54 un peu le loup dans les contes de fées pour les enfants.
04:56 On a vu avec la Covid les ravages de la dépression sur les plus jeunes, on a amplement abordé
05:01 la question du burn-out, de la dépression post-partum, des addictions, de l'anorexie,
05:05 de la boulimie, ce sont toutes des maladies mentales.
05:08 On a tendance à penser à la schizophrénie, à la bipolarité lorsque l'on parle de folie.
05:12 Il faut savoir que certaines pathologies sont héréditaires, mais d'autres peuvent subvenir
05:17 dans le cadre d'un contexte fertile, un choc, une fatigue, une rupture amoureuse.
05:21 Alors, ce petit ouvrage dont la V2 est en cours, j'ai échangé ce matin avec l'éditrice
05:27 à l'origine de ce projet, qui est un objet littéraire et populaire.
05:31 Le but, évidemment, est de faire un pied de nez aux stéréotypes encore trop présents,
05:35 de questionner ce fléau, de sortir de ce repoussoir qui est la réaction la plus courante.
05:40 Cela dit, on mélange peut-être un petit peu tout.
05:43 Je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
05:46 D'abord, on est souvent le fou de quelqu'un.
05:49 Ensuite, il y a un problème que soulèvent beaucoup de psychiatres, c'est qu'ils n'ont
05:57 plus trop le droit de donner les médicaments qu'il faudrait, etc.
06:00 Et puis, vous parliez de la dépression.
06:04 La dépression, c'est une maladie, ce n'est pas une maladie mentale.
06:07 - Mais ça touche quand même au psychique.
06:08 Alors, sur un temps donné, sur une période donnée.
06:11 - Oui, d'accord, mais enfin, il ne faut peut-être pas tout mélanger non plus.
06:14 - Alors, il y a des degrés, il y a des stades.
06:16 - Je sais, Robert Zuli, mais enfin...
06:18 - Ce qui est troublant, c'est déjà de voir que dans notre société actuelle, il y a
06:22 beaucoup de gens qui se disent que si on va voir un psy, c'est qu'on est fou.
06:25 - Par exemple, oui.
06:26 - Donc déjà, il y a cette représentation de la folie qui est très péjorative dans
06:32 l'esprit des gens, alors qu'un trouble obsessionnel compulsif qui fait que vous allez vous laver
06:38 trois fois les mains avant de partir de chez vous, ce n'est peut-être pas très handicapant
06:41 dans votre quotidien, mais c'est déjà un trouble mental faible.
06:44 - Oui, mais je pense qu'il faut...
06:46 - Ça pose la question de la limite et de l'acceptabilité.
06:48 - C'est pour ça que je pense, et c'est Serge Tribolet qui malheureusement est décédé
06:51 et qui était psychiatre, et qui disait "il faut arrêter de parler de folie, parce que
06:54 la folie, qu'est-ce que ça veut dire ?" Qu'il y ait des personnes qui soient malades mentaux,
07:01 je suis tout à fait d'accord, la schizophrénie, même les psychotiques, bon...
07:05 Mais être un peu fou, c'est pas...
07:09 - En fait, il y a plusieurs dimensions.
07:11 Il y a la folie.
07:12 Alors on va prendre des troubles mentaux.
07:14 On va prendre les troubles mentaux qui font que vous n'êtes pas capable de respecter
07:18 des codes sociaux.
07:19 Il y a des troubles mentaux qui ne sont pas invalidants dans votre quotidien.
07:24 Et puis il y a nos petites névroses quotidiennes.
07:26 Où est-ce qu'on décide de placer la folie ? La folie, c'est...
07:33 Vous avez évoqué tout à l'heure un mot qui a disparu, aujourd'hui c'est le mot "asile".
07:37 Ça a disparu.
07:39 Et dans l'asile, il y avait des fous.
07:40 Aujourd'hui, les hôpitaux psychiatriques, pour partie, sont des asiles, au sens ancien
07:48 du terme, mais sans y mettre de connotation péjorative.
07:50 Donc après, c'est comment chacun d'entre nous, on accepte de vivre avec quelqu'un qui
07:56 est en trouble et en souffrance.
07:58 Parce que le sujet, il est là.
08:00 Quelqu'un qui a des troubles mentaux, il est en souffrance.
08:02 Il a besoin d'aide.
08:03 - Sur le terme "troubles mentaux", je suis tout à fait d'accord.
08:07 Mais attention de pas...
08:09 - Stigmatiser.
08:10 - Stigmatiser les gens qui sont un peu hors normes, un peu fous.
08:16 - Zinzin, c'est un joli mot.
08:17 - Un peu léger, un peu différent.
08:18 - Elle a l'air de zinzin à lui, non ?
08:19 - Non, mais je suis pas...
08:20 Enfin voilà, moi je trouve que c'est un très beau mot, folie.
08:22 - Ah mais oui, tout à fait, mais c'est ce que met en avant cette ouvrage.
08:25 - On aime bien la folie quelqu'un.
08:27 - Par exemple, oui, bien sûr.
08:30 - C'est que ça peut être une belle folie.
08:32 - Mais en revanche, les personnes qui sont dangereuses pour la société, parce que le
08:39 problème de certains schizophrènes, c'est qu'ils sont capables de passer à l'acte.
08:43 Là, en effet, il y a peut-être des questions à se poser sur la manière dont on gère
08:48 tout ça, je suis d'accord, bien sûr.
08:50 Enfin bon, c'est un livre qui fait une bonne action.
08:53 - Caritatif, c'est une bonne action.
08:54 - Pourquoi pas.
08:55 - Merci Swayze Gueulain, je vous en prie.

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