Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher !
L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Car on le sait, les discours sont politiques et les comprendre est un véritable enjeu démocratique.
Au programme aujourd’hui,
72% des Français rejettent le projet de réforme des retraites, c’est ce qu’on apprend par le nouveau sondage "L'Opinion en direct" de l'institut Elabe pour BFMTV dévoilé mercredi dernier. C’est 6 points de plus qu’il y a une semaine, 13 de plus qu’il y a 2 semaines. Dans le détail, 40% se disent “très opposés”, en hausse de 18 points par rapport à il y a 15 jours.
Emmanuel Macron pouvait compter sur le soutien des retraités, mais même eux ne sont plus en majorité à soutenir la réforme. 59% sont opposés au projet, c’est 13 points de plus en une semaine.
Le mot qui revient le plus pour qualifier la réforme des retraites est : injuste.
Côté grèves et manifestations, 64% des français soutiennent la mobilisation toujours selon le sondage.
Pourtant le gouvernement n’en démord pas, et l’élément de langage de la majorité c’est “la contestation est légitime”, “il faut continuer à convaincre que c’est une réforme nécessaire”, “il faut continuer à dialoguer, à expliquer, à faire preuve de pédagogie”. Bref, pas de recul à l’horizon, surtout quand on sait que le dispositif pour la réforme est de la faire passer par projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificatif, donc, au bout de 50 jours, débat ou pas, accord ou pas, la réforme passera au niveau parlementaire.
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L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Car on le sait, les discours sont politiques et les comprendre est un véritable enjeu démocratique.
Au programme aujourd’hui,
72% des Français rejettent le projet de réforme des retraites, c’est ce qu’on apprend par le nouveau sondage "L'Opinion en direct" de l'institut Elabe pour BFMTV dévoilé mercredi dernier. C’est 6 points de plus qu’il y a une semaine, 13 de plus qu’il y a 2 semaines. Dans le détail, 40% se disent “très opposés”, en hausse de 18 points par rapport à il y a 15 jours.
Emmanuel Macron pouvait compter sur le soutien des retraités, mais même eux ne sont plus en majorité à soutenir la réforme. 59% sont opposés au projet, c’est 13 points de plus en une semaine.
Le mot qui revient le plus pour qualifier la réforme des retraites est : injuste.
Côté grèves et manifestations, 64% des français soutiennent la mobilisation toujours selon le sondage.
Pourtant le gouvernement n’en démord pas, et l’élément de langage de la majorité c’est “la contestation est légitime”, “il faut continuer à convaincre que c’est une réforme nécessaire”, “il faut continuer à dialoguer, à expliquer, à faire preuve de pédagogie”. Bref, pas de recul à l’horizon, surtout quand on sait que le dispositif pour la réforme est de la faire passer par projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificatif, donc, au bout de 50 jours, débat ou pas, accord ou pas, la réforme passera au niveau parlementaire.
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NewsTranscription
00:00 Ce qu'il veut Macron, c'est de laisser quelque chose dans l'histoire des droites.
00:03 Vous savez, Margaret Thatcher, elle a tué les mineurs.
00:06 Elle les a mis à quatre pattes.
00:07 Tout le monde a dit "il n'y arrivera jamais", elle les a mis à quatre pattes.
00:09 Et c'est ce qui reste.
00:10 Et Macron, c'est ça.
00:11 "Je veux être celui qui a réformé le marché du travail,
00:12 l'assurance chômage et les retraites."
00:14 Et il peut d'autant plus tenir que sur sa vie personnelle,
00:17 il n'y a aucun impact.
00:19 Ce qui n'est pas le cas de la majorité des Français.
00:20 Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher.
00:24 Je suis ravie de vous retrouver.
00:26 L'Instant Porcher, c'est un petit moment qu'on se prend entre nous avec Thomas Porcher,
00:29 chaque semaine pour décrypter l'actualité,
00:31 car les discours sont politiques et les comprendre est une véritable arme démocratique.
00:35 Je vous rappelle que Le Média ne dépend que de votre soutien, vos abonnements et vos dons.
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00:46 Au programme aujourd'hui, l'opposition à la réforme des retraites s'intensifie dans les sondages,
00:50 tandis que le pouvoir n'en démord pas.
00:51 Et on s'intéresse aux joyeux chiffres du chômage en baisse qui cachent une réalité tout autre.
00:55 C'est l'Instant Porcher.
00:56 72% des Français rejettent le projet de réforme des retraites.
01:04 C'est ce qu'on apprend par le nouveau sondage.
01:06 L'opinion en direct de l'Institut Elab pour BFMTV dévoilée ce mercredi dernier.
01:11 C'est 6 points de plus qu'il y a une semaine, 13 de plus qu'il y a deux semaines.
01:15 Dans le détail, 40% se disent très opposés en hausse de 18 points par rapport à il y a 15 jours.
01:20 Emmanuel Macron pouvait compter sur le soutien des retraités,
01:22 mais même eux ne sont plus en majorité à soutenir la réforme.
01:25 59% sont opposés au projet, c'est 13 de plus en une semaine.
01:30 Le mot qui revient le plus pour qualifier la réforme des retraites, c'est "injuste".
01:33 Côté grève et manifestation, 64% des Français soutiennent la mobilisation, toujours selon le sondage.
01:39 Pourtant, le gouvernement n'en démord pas.
01:40 Et l'élément de langage de la majorité, c'est "la contestation est légitime,
01:44 il faut continuer à convaincre que c'est une réforme nécessaire,
01:47 il faut continuer à dialoguer, à expliquer, à faire preuve de pédagogie".
01:50 Bref, pas de recul à l'horizon, surtout quand on sait que le dispositif pour la réforme
01:54 est de la faire passer par projet de loi de finances de la Sécurité sociale rectificatif.
01:58 Donc, au bout de 50 jours, débat ou pas, accord ou pas, la réforme passera au niveau parlementaire.
02:05 Thomas, comment expliques-tu que, malgré l'offensive du gouvernement dans les médias,
02:08 les Français sont de plus en plus contre la réforme ?
02:11 Là, je pense qu'on est sur quelque chose de très concret.
02:13 Autant quand on dit "on va réformer le marché du travail, ça va créer des emplois",
02:17 pour les gens c'est abstrait. Quand on dit "on va faire le CICE, ça va créer des emplois",
02:21 ça reste abstrait. Ou même, dans des propositions parfois de gauche,
02:24 on dit "on va investir tant de milliards dans la transition écologique, on va faire tant de..."
02:28 C'est très bien, mais ça reste de la prospective. C'est abstrait pour les gens.
02:30 Là, c'est très concret. Là, les gens, ils ont un travail, ils travaillent,
02:33 ils y vont tous les jours, et là, on leur dit qu'on va les faire travailler plus longtemps.
02:37 Et donc là, ils arrivent à se projeter sur la capacité qu'ils ont, ou pas,
02:39 à faire ce travail deux ans de plus, donc c'est très concret.
02:42 Donc là, il n'y a pas à leur expliquer, avec 3 000 projections du corps, etc.,
02:46 ce qu'il faudrait ou ce qu'il ne faudrait pas faire. Ils le subissent dans leur corps.
02:49 Donc ils savent. Ils savent en fait ce qu'ils ressentent.
02:52 Et donc je pense que la majorité des Français, ils le disent, en y étant posés,
02:56 se disent qu'ils ne pourront pas faire le même travail jusqu'à 64 ans.
02:59 Et c'est tout, et c'est réglé. Et qu'ils ne se voient pas le faire.
03:01 Et je veux dire, et quand on s'interroge, je veux dire, toi comme moi,
03:04 tu es plus jeune que moi, mais moi quand je m'interroge aujourd'hui, j'ai 46 ans,
03:08 est-ce que je ferais le même cours qu'aujourd'hui à 63 ou 64 ans ?
03:13 Je ne suis pas sûr. Est-ce que mes élèves ont intérêt à avoir quelqu'un de 64 ans devant eux ?
03:18 Je n'en suis pas si sûr. Je pense qu'il vaut mieux qu'ils aient un jeune,
03:21 qu'il y ait des nouvelles techniques, des nouvelles façons de faire de l'économie, etc.
03:25 Donc je n'y arrive même pas, moi, alors que j'ai un métier simple.
03:28 J'ai un métier souvent où les gens vont au-delà de l'âge de la retraite,
03:31 où ils veulent continuer, soit en écrivant des livres.
03:33 Moi, je m'interroge. Donc j'imagine ce que ça doit être
03:35 pour des gens qui ont un travail extrêmement physique.
03:37 Ceux-là, ils perçoivent tout de suite qu'ils ne veulent pas bosser deux ans de plus
03:40 et ne rien gagner en réalité. Donc ils sont contre la réforme des retraites.
03:44 Donc là, on est dans du concret.
03:45 Pendant que la colère gronde, il y a Emmanuel Macron qui invite Pharell Williams à l'Elysée,
03:49 mardi dernier. Marlène Schiappa qui a fait une cérémonie de vœux
03:52 avec de l'ambiance et des jeux pas vraiment communs pour une secrétaire d'État.
03:56 Bref, on n'est pas du tout en communication de crise, là.
03:59 On dirait que le gouvernement ne prend pas vraiment au sérieux cette opposition populaire.
04:03 Voilà, il y a typiquement une forme de mépris.
04:05 Quand vous avez quand même invité un chanteur multimillionnaire,
04:09 Pharell Williams, qui doit être là pour la Fashion Week à Paris,
04:11 et que vous l'invitez à l'Elysée parce qu'il doit vous parler du digital et des jeunes,
04:16 alors que le pays subit la hausse des prix avec l'inflation,
04:19 qu'il y a quand même une opposition très forte à un projet qui est porté par le gouvernement,
04:23 vous montrez une forme de déconnexion.
04:25 Enfin, est-ce que c'est le moment de faire ça ?
04:27 Donc là, on voit bien qu'il y a cette partie du gouvernement, en fait,
04:30 qui s'en fout, c'est ça que ça veut dire.
04:31 Vous pouvez faire grève, vous pouvez être contre, je m'en fous, je la passerai.
04:33 C'est ça, ça dont on a l'impression.
04:35 Il y a une forme de mépris.
04:36 Et je pense que ça devrait motiver les gens à aller dans la rue
04:40 et à garder la pression qu'il faut mettre sur le gouvernement.
04:43 Pourtant, on apprend par BFM que des élus de la majorité leur ont confié
04:46 être plutôt inquiets par rapport à cette forte opposition populaire.
04:49 Si ça ne passe pas, c'est la fin du quinquennat,
04:51 aurait raconté un des chefs à BFM avec cette crainte
04:54 d'avoir perdu la bataille de l'opinion.
04:56 Qu'est-ce que tu en penses ?
04:57 Mais en fait, l'opinion, je pense que Macron, il s'en moque.
05:00 Il s'en moque parce que là, il ne va pas se faire réélire.
05:02 Ce qu'il veut, Macron, c'est de laisser quelque chose dans l'histoire,
05:06 dans l'histoire des droites.
05:07 Vous savez, Margaret Thatcher, elle a tué les mineurs.
05:09 Elle les a mis à quatre pattes.
05:10 Tout le monde a dit qu'elle n'y arriverait jamais.
05:12 Elle les a mis à quatre pattes.
05:13 Et c'est ce qui reste aujourd'hui.
05:15 C'est qu'elle a mis à quatre pattes les mineurs.
05:16 Et Macron, c'est ça.
05:17 Il dit voilà, je vais être celui qui a réformé le marché du travail,
05:20 l'assurance chômage et les retraites.
05:22 Juppé a reculé sur les retraites.
05:24 Tout le monde a reculé sur les retraites.
05:25 Tout le monde est passé sur la ligne de travers,
05:27 comme Touraine n'a pas voulu augmenter l'âge de départ.
05:30 Alors en fait, moi, je vais être celui qui va le faire.
05:32 Et je vais mettre à quatre pattes les syndicats et la population.
05:35 De toute façon, il n'y a pas d'enjeu électoral,
05:36 mais je vais montrer à tous ceux qui sont autour de moi
05:39 qu'ils veulent lui prendre sa place, en fait.
05:41 Et qu'ici, ils ne montrent pas cette autorité,
05:43 ils vont tout de suite arriver pour lui prendre sa place,
05:45 qui sont des gens propres à la majorité.
05:48 Philippe, même Castex ou d'autres.
05:51 Là, il veut leur montrer que lui, il va tenir.
05:53 Et il peut d'autant plus tenir que sur sa vie personnelle,
05:56 il n'y a aucun impact.
05:58 Ce qui n'est pas le cas de la majorité des Français.
05:59 Ceux qui font grève perdent des jours de salaire.
06:01 Ceux qui ne peuvent pas faire grève pour x ou y raison
06:03 sont impactés par les grèves,
06:04 même si souvent, ils ne font pas grève,
06:06 mais ils soutiennent le mouvement.
06:07 Puisque là, vous avez quand même trois Français sur quatre
06:08 qui soutiennent le mouvement.
06:09 Mais on a toujours un impact.
06:11 Lui, il n'y a aucun impact, donc il peut tenir.
06:13 Comme je disais, par rapport au PLFSS rectificatif,
06:15 au niveau du Parlement,
06:17 même si au sein de la majorité ou encore de LR,
06:19 toutes les voix ne sont pas acquises, en tout cas, ça passera.
06:22 Je parle vraiment au niveau parlementaire.
06:24 Je ne sais pas ce que le pouvoir fera,
06:25 s'il y a une révolution dans les rues ou une grève générale.
06:27 Toi, Thomas, comment tu vois la suite ?
06:29 Est-ce que la réforme, pour toi, elle va passer ?
06:31 Il y a des chances qu'elle passe.
06:32 Il y a des chances qu'elle passe parce qu'on aura du mal
06:34 à bloquer le pays un mois, comme en 1995.
06:37 Pourquoi ? Et ça, Macron, il le sait très bien,
06:39 c'est dans son calcul,
06:40 parce que la situation économique n'est pas la même
06:41 et que les gens ne peuvent pas se permettre
06:42 de perdre 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 jours
06:45 parce que le pouvoir d'achat est déjà impacté par l'inflation.
06:48 Après, ce qui peut faire reculer Macron, c'est quoi ?
06:51 Les histoires de majorités qui se fissurent, etc.
06:53 Ça, les politiques, ils savent se négocier
06:55 quand il s'agit de servir leurs intérêts.
06:57 Mais il y a quelque chose d'autre qui pourrait vraiment le faire reculer
06:59 et qui a fait reculer, en fait, le gouvernement en 1995,
07:02 c'est quand le patronat commence à dire qu'il faut arrêter.
07:05 Et le patronat, au bout d'un moment, il se dit,
07:07 alors, au début, quand vous avez des jours de grève,
07:09 vous impactez souvent les entreprises les plus faibles,
07:12 les artisans, etc., les commerçants sont impactés.
07:15 Et au bout d'un moment, quand ça dure trop longtemps,
07:17 c'est le patronat qui dit, on arrête là.
07:19 Le jeu n'en vaut pas la chandelle.
07:20 Et vraiment, il faut rappeler que le patronat a changé constamment,
07:22 à mon avis, sur les retraites, c'est-à-dire qu'après le Covid,
07:25 il ne voulait surtout pas de la réforme des retraites
07:26 parce qu'il savait que c'était le moment de la reprise
07:28 et qu'il ne fallait pas impacter les entreprises.
07:30 Là, il est pour parce que maintenant qu'ils ont eu toutes leurs aides, etc.,
07:33 ils se sont finalement, les plus forts, sont remis sur pied comme jamais.
07:35 On le voit bien avec les dividendes.
07:36 Reste que les artisans, mais ça, ils s'en foutent,
07:38 les boulangers et tout, qui sont bouffés par leurs factures.
07:40 Les représentants des grandes entreprises s'en moquent.
07:42 Mais c'est le patronat qui pourrait faire reculer.
07:43 Donc, plus, en fait, vous avez comme les samedis des Gilets jaunes,
07:47 finalement, ce n'était pas des jours de grève, c'était des samedis,
07:48 plus vous avez des mobilisations, plus vous avez des salariés
07:51 qui font remonter, qui ne sont pas contents avec cette réforme des retraites,
07:55 plus finalement, vous avez des débordements un peu,
07:58 des ajouts de collectifs qui s'ajoutent à ce que font les syndicats,
08:02 ce qui fait que les contours de la mobilisation
08:05 sont de plus en plus, finalement, incertains, vaporeux,
08:08 on ne sait pas ce qu'il y a.
08:09 Plus vous avez une chance, en fait, que ça inquiète en haut lieu,
08:12 que ça inquiète le patronat et qu'à un moment, Macron recule.
08:16 Mais pour qu'il recule, quand même, il en faudra beaucoup
08:18 parce que je pense que son objectif, c'est de faire cette réforme,
08:20 même contre tous, pour montrer qu'il a mis à genoux
08:23 l'équivalent des miniers comme Thatcher
08:25 et rentré dans l'histoire des droites comme un grand réformateur.
08:29 - On apprend toujours par ce sondage qu'il y a 71% des Français
08:32 qui pensent que la réforme sera votée et appliquée.
08:35 Cette résignation, encore amplement majoritaire,
08:37 décroche cependant de 4,15 jours.
08:39 Qu'est-ce que tu en penses ?
08:40 Est-ce que les Français sont habitués à ne pas être entendus ?
08:43 Est-ce qu'il y a une forme de résignation qu'on rencontre souvent ?
08:46 - Oui, oui. Et puis il y a eu tellement de réformes, en fait,
08:48 que les gens ne savent plus trop où est-ce que ça en est.
08:51 En fait, si vous avez une réforme, une fois comme ça,
08:54 et qu'il y a des mobilisations, c'était un peu le cas en 95,
08:57 vous gagnez, vous perdez.
08:58 Bon, là, il y a eu un tas de réformes depuis ces dix dernières années.
09:02 Enfin, il y a eu, en 2016, la loi El Khomri sur le travail.
09:05 Après, il y a eu la super loi travail de Macron.
09:07 Il y a eu le CICE aussi.
09:09 Il y a eu la réforme de l'assurance chômage.
09:11 Ça part dans tous les sens.
09:14 Donc, les gens se sont habitués à ce type de réformes
09:17 qu'ils ont perdues les unes après les autres dans les mouvements.
09:21 Même s'il y a eu des gros mouvements pour la loi travail, on les a perdues.
09:23 Que il y a une partie, effectivement, qui est résignée,
09:26 enfin, qui n'est pas résignée, qui est contre,
09:28 mais qui accepte la possibilité de perte, ce qui était moins le cas.
09:31 En fait, moi, je vois en 95, c'était jusqu'au bout.
09:35 Là, je pense que les gens,
09:36 parce que la situation économique est aussi plus difficile,
09:38 ils sont contre, ils sont très bien conscients
09:39 que finalement, cette réforme ne va pas jouer en leur faveur.
09:43 Mais je comprends ce sondage qui montre que, voilà,
09:45 une grosse partie pense que le gouvernement va tenir.
09:48 Dans tous les cas, quels que soient les sondages,
09:50 quelle que soit la détermination du gouvernement,
09:52 il faut en face que l'on montre que nous aussi,
09:54 il y a une forme de détermination.
09:55 Thomas, tu l'avais dit, Emmanuel Macron va présenter
09:59 de très beaux chiffres du chômage qui baissent
10:01 et le présentera comme une réussite et comme le président du Pays d'Emploi.
10:04 Gagné, encore une fois, regardez ça.
10:06 Comment les titres où la majorité se félicite du chômage qui baisse
10:09 avec ce chiffre annoncé mercredi dernier,
10:12 baisse de 3,8% de demandeurs d'emploi ce trimestre,
10:15 soit 112 100 personnes, et baisse de 9,4% sur un an.
10:20 Bon, ça, ça concerne la catégorie A,
10:22 donc des gens inscrits à Pôle emploi et qui remplissent
10:24 les conditions pour être au chômage.
10:25 Par contre, quand on regarde les catégories B et C,
10:27 donc les emplois partiels, le nombre de personnes augmente
10:30 respectivement de 5,2% et de 2,3% sur le trimestre.
10:34 Au total, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A, B et C
10:37 diminue de 0,8% sur ce trimestre, soit 39 600 personnes,
10:42 et de 5,2% sur un an.
10:44 Et surtout, ce qu'on ne dit pas, c'est que les radiations de Pôle emploi
10:46 ont atteint un record, comme nous raconte Le Monde.
10:49 Je les cite, sur le dernier trimestre de 2022,
10:51 elles représentent 9,7% des sorties.
10:54 Surtout, elles sont en hausse de 10,4% par rapport au troisième trimestre.
10:58 Et le seul mois de novembre a vu s'établir un nouveau record
11:00 avec 58 100 personnes.
11:03 Qu'est-ce qui explique ça ?
11:04 Une hausse des contrôles, mais aussi un accès durci au chômage
11:06 avec les réformes, on en a assez parlé ici.
11:08 Thomas, j'étais un peu devancée, mais est-ce qu'on doit se réjouir
11:11 comme la majorité le fait de ces chiffres partiels de la baisse du chômage ?
11:16 Non, parce qu'en fait, les chiffres ne baissent quasiment pas, en réalité.
11:19 Qu'est-ce qui s'est passé ?
11:20 Tu l'as dit, il y a eu énormément de radiations,
11:24 énormément, comme on n'en a jamais vu.
11:26 Et puis, il y a aussi un jeu de vases communicants,
11:28 parce que la réforme de l'assurance chômage et les radiations
11:31 font que les gens sont obligés d'aller travailler
11:32 et prennent des boulots très précaires.
11:35 Et donc, vous avez la catégorie A qui diminue,
11:37 celle que Macron met en avant, mais les autres catégories qui augmentent.
11:41 Donc, c'est un jeu de vases communicants, c'est un jeu d'écriture.
11:43 Le chômage ne baisse que de manière homéopathique.
11:48 Mais comme on fait en sorte que la catégorie A soit celle qui soit mise
11:51 le plus en avant et qu'on fait en sorte que le statut de chômeur
11:54 soit de plus en plus difficile à obtenir et qu'on vous radie
11:58 dès qu'il y a un petit problème, vous allez avoir à une finée un très beau chiffre.
12:02 Et c'est l'objectif de Macron.
12:04 Et ça va dans l'ensemble, ça va avec les retraites, etc.
12:06 L'objectif, c'est de montrer qu'on est un réformateur
12:08 et d'avoir des beaux chiffres à la fin.
12:09 - Plus ou moins, est-ce que tu peux nous mettre cette actu
12:12 en lien avec la réforme de l'assurance chômage, puis avec celle des retraites ?
12:15 - Mais c'est le projet de Macron.
12:17 C'est-à-dire Macron, il doit être le grand réformateur.
12:20 Alors, il réforme l'assurance chômage, ce qui lui permet d'avoir
12:23 un très beau chiffre du chômage, et il montrera ce chiffre à la fin.
12:26 La réforme des retraites, c'est quand même la chose la plus difficile,
12:29 c'est la chose que personne ne veut.
12:30 Il faut qu'il mette à quatre pattes le peuple français
12:32 pour lui montrer qu'il a été au bout pour son bien
12:35 et que c'est un dirigeant qui ne cède pas,
12:37 qui ose le tâcheur que la France n'a pas eu.
12:40 Non mais c'est vraiment ça, c'est le tâcheur que la France n'a pas eu,
12:44 pour dire qu'il a fait cette réforme-là.
12:46 Et puis, à la fin, il va réduire un petit peu les déficits.
12:48 Donc, il va nous rendre finalement à la fin un quinquennat
12:51 où il dira "j'ai réduit le déficit, j'ai un taux de chômage
12:53 qui est beaucoup plus faible comme on n'a jamais vu depuis tant d'années,
12:56 j'ai réformé les retraites, le marché du travail et l'assurance chômage,
12:59 et voilà, je suis le meilleur".
13:00 Mais derrière, il y aura quoi ?
13:02 Vous aurez des pensions de retraite qui vont diminuer,
13:04 vous allez avoir des gens qui vont devoir travailler plus longtemps
13:06 pour avoir la même retraite que dans le contrat initial,
13:08 ce qui mine finalement le consentement aux politiques publiques,
13:10 parce qu'on vous dit qu'il y a un contrat et puis à la fois on le change tous les ans.
13:14 Et puis, il y aura une flopée d'armées de pauvres, de travailleurs précaires
13:18 qui ne rentreront pas dans les chiffres du chômage.
13:21 Mais la réalité, concrètement, dans la vraie vie des gens,
13:24 il y aura une vie qui sera beaucoup plus dure
13:26 et des inégalités qui seront plus élevées.
13:28 C'est le projet, c'est le projet de Macron.
13:31 Sachez, chez vous, que cela fait déjà quatre mois
13:33 que nous tenons le défi d'être diffusés en 24/7 sur YouTube et Dailymotion.
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