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00:00 Il y a parler et il y a faire.
00:01 Et on voit qu'il y a encore très peu de femmes à la tête des grands orchestres.
00:03 Donc ça reste quand même une réalité difficile.
00:05 "Divertimento", ça raconte cette histoire de ma vie où j'ai grandi en Seine-Saint-Denis,
00:24 dans une famille où on écoutait beaucoup de musique et avec cette envie de devenir
00:28 chef d'orchestre.
00:29 À l'âge de mes 18 ans, on va au lycée Racine avec ma sœur Fetouma pour pouvoir justement
00:34 être en horaire aménagé et avoir l'école le matin et faire la musique l'après-midi.
00:38 Il y a eu une période assez difficile parce qu'il y a le fait de ne pas être comprise,
00:48 le fait de ne pas être acceptée par les élèves qui nous disaient clairement qu'on n'était
00:52 pas à notre place.
00:53 Parfois par certains professeurs qui nous disaient aussi qu'on n'allait pas y arriver
00:58 parce que vous venez de Seine-Saint-Denis.
01:00 Donc ça a été des moments très difficiles, très décourageants aussi.
01:03 Mais rapidement, j'ai essayé de me ressaisir en travaillant, en se battant pour que justement
01:17 on transforme cette rage et cette colère en une force pour prouver aux autres qu'ils
01:21 se trompent.
01:22 Je les ai amenés à dire "Venez avec moi, venez travailler avec moi et vous verrez que
01:26 votre jugement est faux" et d'arriver à les faire changer.
01:28 Voici des musiciens du conservatoire de Seine.
01:31 Franchement, je n'aurais jamais pensé à faire ça.
01:34 En bon lieu, on n'a pas de pognon mais on a de l'imagination.
01:37 Le monde de la musique, il est toujours assez dur avec les femmes en effet, même si aujourd'hui
01:42 on entend beaucoup plus parler de la place des femmes en tant que chef d'orchestre,
01:46 même de l'inclusion.
01:47 Mais après, il y a parler et il y a faire.
01:51 Et dans le faire et dans la réalité de tous les jours, c'est encore difficile et on voit
01:55 qu'il y a encore très peu de femmes à la tête des grands orchestres.
01:57 Donc ça reste quand même une réalité difficile et je pense que le film Divertimento contribuera
02:02 à sa mesure à faire aussi évoluer les mœurs, les consciences et peut-être apporter aussi
02:07 plus d'ouverture et de tolérance.
02:09 Je sais que je suis jeune et la musique c'est ma vie.
02:12 Il n'y a que quand je dirige que je me sens vraiment vivante.
02:15 De jouer ensemble, c'est complètement le vivre ensemble.
02:17 À l'orchestre Divertimento, il y a aussi des musiciens qui ont des profils différents
02:20 et parfois même dans les projets participatifs que l'orchestre porte, on aime bien faire
02:24 se rencontrer des choristes qui sont des cadres de grandes entreprises par exemple,
02:30 avec des jeunes qui pratiquent un instrument en Seine-Saint-Denis et de les faire jouer
02:34 ensemble et de les faire vivre des choses ensemble et que les uns et les autres changent
02:38 de regard.
02:39 Moi, ça me tient vraiment à cœur que la musique classique, par la façon dont j'exerce
02:45 ce métier, par mon engagement, devienne populaire dans le sens beau du terme.
02:49 Monsieur le maire, cet orchestre, c'est un investissement pour la ville et pour les
02:53 jeunes.
02:54 Je m'estime que les habitants de Stein méritent d'accueillir et d'entendre de grandes oeuvres
02:58 dans de bonnes conditions.
02:59 J'étais très heureuse de la rencontre avec Oulaya Mamra.
03:02 Moi, je trouve qu'elle porte très bien à l'écran mon personnage.
03:06 On a aussi beaucoup de points communs, même si elle est bien plus jeune, mais en même
03:09 temps aussi dans son parcours personnel du cinéma, du théâtre, qui est aussi très
03:13 exigeante, très travailleuse, très combative.
03:16 Et j'avoue que c'est un pari aussi très réussi parce qu'à l'écran, on voit une
03:21 chef d'orchestre et quand je regarde Oulaya dans ce film, j'ai l'impression vraiment
03:25 de me revoir à mes 18 ans.
03:27 On est ravis d'accueillir ce qui est notre premier orchestre.
03:30 Il a un nom d'ailleurs cet orchestre ?
03:32 Divertimento !
03:34 ♪ ♪ ♪
03:36 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]