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00:00 Radio Patrimoine et Capital proposent le Grand Rendez-Vous de l'Epargne, présenté par Fabrice Coustet et Thibault Lamy.
00:09 [Musique]
00:13 Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue sur Radio Patrimoine pour ce nouveau numéro du Grand Rendez-Vous de l'Epargne.
00:18 Chaque mois, vous le savez, on décrypte ensemble l'économie ou les grands enjeux de l'économie avec nos invités, nos grands témoins et nos experts.
00:25 Pour présenter cette émission, je suis en compagnie de Thibault Lamy, chef de service au magazine Capital.
00:30 Bonjour Thibault.
00:31 Bonjour Fabrice.
00:32 Comment ça va ?
00:33 Ça va très bien et vous ?
00:34 Voilà, première de l'année, meilleurs voeux à tous bien évidemment.
00:37 Qu'est-ce qui nous attend au sommaire de ce Grand Rendez-Vous de l'Epargne ?
00:40 On va parler d'un sujet brûlant.
00:41 Oui, la réforme des retraites qui a été annoncée par Elisabeth Borne le 10 janvier.
00:47 On va se demander si cette réforme des retraites, elle doit avoir un impact sur notre manière d'épargner pour notre retraite.
00:52 Voilà, les bons choix, les bons placements, vous saurez tout effectivement sur ces impacts de la retraite sur votre patrimoine.
00:57 Comme d'habitude, on retrouvera le coup de cœur, coup de gueule de Pierre Sabatier, le président de Prime View.
01:02 Et puis, en dernière partie d'émission, nos experts répondront à vos questions.
01:06 C'est la rubrique préférée des auditeurs, ça vous concerne.
01:09 On a pris les questions que se posent les électeurs, les internautes de Capital.
01:13 On les a posées à nos trois experts.
01:15 Voilà pour le sommaire, le Grand Rendez-Vous de l'Epargne, spéciale retraite, c'est parti.
01:19 [Générique]
01:25 Elle était attendue, elle a enfin été annoncée, en détail, par la Première Ministre Elisabeth Borne.
01:30 C'était le 10 janvier dernier.
01:32 La réforme des retraites va donc être mise en place.
01:36 Alors, certains arbitrages doivent encore être rendus par le gouvernement.
01:39 Plusieurs mesures vont toucher de manière certaine les Français,
01:43 notamment le cas du relèvement de l'âge de départ à la retraite,
01:47 ou de l'allongement de la durée de cotisation pour partir avec une pension à taux plein.
01:52 Ces changements vont logiquement vous conduire à différer votre agenda en vue de la retraite.
01:56 Ils pourraient également impacter le montant de votre pension.
01:59 Dans ces conditions, vous avez tout intérêt à anticiper une perte de pouvoir d'achat
02:04 et à épargner dans cette optique.
02:06 Alors, comment faire ? Sur quel produit miser ?
02:08 Quelle part de vos revenus devez-vous affecter à la préparation de votre retraite ?
02:12 Élément de réponse avec nos experts.
02:15 Thibault, deux experts de choix.
02:17 Oui, tout à fait.
02:18 Premier invité, Valérie Batting, fondatrice et présidente de Sapienne de retraite.
02:22 Bonjour Thibault.
02:23 Bonjour.
02:24 Et Maxime Marcon, directeur régional chez Meilleur Taux Placement.
02:26 Bonjour Thibault.
02:27 On démarre avec vous, Valérie, Sapienne de retraite.
02:30 Un petit mot, vous êtes dans les spécialistes, effectivement, de cette préparation de la retraite.
02:35 On est spécialistes de la préparation à la retraite,
02:37 avec encore deux métiers, la retraite par répartition,
02:40 puisque c'est quand même en moyenne 80% des revenus des Français à la retraite.
02:44 Il faut le savoir, c'est encore le très très gros des revenus des Français à la retraite.
02:48 Et donc, c'est pour ça que tous les Français sont très attentifs à cette réforme.
02:52 Et à vos côtés, Maxime Marcon.
02:54 Maxime, vous êtes à Meilleur Taux Placement.
02:57 Alors, on connaît Meilleur Taux, le courtier.
02:58 Et il y a une branche qui n'est pas très loin, finalement,
03:00 de ce que peut offrir un conseiller en gestion de patrimoine, avec les frais Internet, vous m'avez dit.
03:04 Absolument. Voilà, Meilleur Taux Placement, c'est une branche,
03:07 c'est la partie gestion de patrimoine du groupe Meilleur Taux,
03:10 avec un modèle un peu unique, omni-canal.
03:12 On utilise tous les outils Internet pour avoir les meilleurs produits, la meilleure tarification.
03:17 Mais on le couple avec un conseil physique en agence.
03:20 On a sept points de vente en France.
03:22 Ah ouais, il y a le clic et il y a le mortard, si on veut aller voir en vrai un conseiller.
03:26 On rentre dans le vif du sujet.
03:29 Valérie, beaucoup de choses vont changer avec la réforme des retraites.
03:31 Quelles sont les principales mesures à retenir ?
03:34 Donc, les principales mesures à retenir, je vais en citer trois.
03:38 La première, qui est la plus connue, c'est l'allongement de la durée de cotisation.
03:45 Et ce qu'il faut retenir, ce qu'il y a de très original, c'est qu'il y a deux curseurs qui vont bouger en parallèle.
03:49 Il y a le curseur de l'âge légal, c'est-à-dire à partir de quel âge je vais pouvoir partir à la retraite.
03:54 Donc, c'est 62 ans aujourd'hui, ça va passer à 64 ans, plus deux ans.
03:58 Ça aurait pu être 65.
04:00 Voilà, on est resté à 64, mais il y a une contrepartie, c'est le deuxième curseur.
04:04 C'est le curseur de la durée de cotisation, qui était prévu de passer à 43 ans,
04:09 mais qui va passer à 43 ans beaucoup plus rapidement.
04:12 Les fameux trimestres ?
04:13 C'est les fameux trimestres, donc c'est 43 ans de cotisation, divisé en trimestre.
04:18 Et ce qu'il y a d'encore plus original, c'est que ça s'applique très, très vite.
04:22 C'est-à-dire les personnes qui ont 62 ans en 2023, mais qui sont nées à partir du 1er septembre,
04:27 seront déjà touchées par l'allongement de la durée.
04:32 Alors, on entend beaucoup de gens, effectivement, qui s'en plaignent,
04:34 puisque ceux qui sont à peu près dans leurs 60 ans,
04:36 qui étaient en train de préparer leur retraite, qui ont commencé dans les années 60,
04:39 là, on leur dit, non, ce ne sera pas en octobre 2024, mais peut-être en septembre 2025.
04:45 Donc, ça va déjà toucher ceux qui comptaient partir à la fin de l'année.
04:48 Donc, c'est pour ça, peut-être qu'il y a beaucoup de remous, mais ça arrive très, très vite.
04:52 Mais au-delà de ça, pourquoi c'est un petit peu compliqué aussi ?
04:55 C'est parce qu'il y a deux curseurs.
04:57 Le curseur de l'âge légal, à partir de quand j'ai le droit de partir,
05:00 et le curseur du nombre de trimestres.
05:03 C'est pour ça qu'en moyenne, tout le monde devrait partir un petit peu plus tard,
05:06 parce que soit on sera rattrapé par l'âge, soit on sera rattrapé par les trimestres.
05:09 Il y a les deux curseurs à la fois.
05:11 - Il y a ceux qui... uniquement ceux qui ont commencé très, très tôt et qui ont déjà accumulé pas mal de trimestres.
05:14 - Il y a des exceptions.
05:17 Alors, pour des carrières super longues, ceux qui ont travaillé, il y a toujours eu...
05:20 Aujourd'hui, on peut partir un peu plus tôt quand on a commencé à travailler tôt, avant 20 ans.
05:26 Donc ça, ça perdure, mais c'est aussi décalé de 2 ans.
05:29 Donc à 62 ans au lieu de 60 ans aujourd'hui.
05:32 Et pour ceux qui ont vraiment commencé à travailler très tôt, c'est-à-dire,
05:36 soit avant 16 ans, soit fin 18 ans.
05:38 Donc avant 18 ans, ils pourront continuer à partir à 60 ans, et avant 16 ans, à 58 ans.
05:42 - Des carrières super longues.
05:44 - Voilà, on a introduit une notion de super long.
05:47 - C'est comme Thibault, il a commencé très tôt à écrire chez Capital.
05:49 Qu'est-ce qui se passe si je décide de m'affranchir de ces obligations ?
05:53 Je résiste, je veux partir plus tôt, c'est possible ?
05:56 - Alors si vous résistez, ce n'est pas trop possible, vous pouvez,
05:59 mais vous n'aurez pas de retraite.
06:00 C'est-à-dire l'âge égal, c'est vraiment...
06:03 Si on appelle âge légal, on n'a pas le droit à la retraite.
06:06 Donc vous pouvez très bien arrêter de travailler,
06:08 mais vous ne percevrez pas de retraite en tout cas.
06:10 Donc il faudra compter sur d'autres revenus.
06:12 - Si on arrête de travailler à 60 ans, on n'a rien du tout ?
06:15 - Non, rien du tout.
06:16 L'âge légal, c'est voilà.
06:17 Soit vous êtes éligible à un dispositif qui permet de partir plus tôt,
06:20 comme les carrières, donc 60 ans, ce serait long ou super long,
06:25 super long en cas particulier,
06:26 mais si vous n'êtes pas éligible, vous ne pouvez pas, vous n'avez pas le droit.
06:29 - Alors Valérie Béatine, vous nous avez dit,
06:30 effectivement, la règle, c'est la retraite par répartition,
06:34 c'est l'intergénérationnel qui prime, etc.
06:38 Les actifs qui vont cotiser pour les inactifs, on le sait.
06:40 Le compliqué, c'est qu'effectivement, on a cette pyramide des âges
06:43 qui est en train de s'inverser.
06:45 Ça veut dire aussi qu'on a d'autres modèles dans le monde,
06:49 la retraite par répartition.
06:51 Là, on cotise chacun et on met dans son petit cochon,
06:55 comme le logo du Grand Rendez-Vous de l'Épargne.
06:59 Est-ce que ça pourrait changer dans les placements ?
07:00 Est-ce qu'il faut aller vers une retraite plus,
07:03 justement, vers capitalisation pour compléter la retraite de répartition ?
07:06 - Oui, probablement un mix.
07:08 Parce que comme je dis souvent, la retraite par répartition,
07:10 c'est à l'heure actuelle, c'est 80% des revenus des Français à la retraite.
07:14 Mais 80%, c'est beaucoup, mais c'est pas tout.
07:17 Donc déjà, les Français complètent leur retraite par autre chose.
07:20 C'est souvent des revenus financiers ou des revenus fonciers.
07:24 Et probablement que ça va augmenter.
07:26 Pourquoi ? Parce qu'on est face à un choc démographique.
07:29 La base de la retraite par répartition, c'est vraiment la démographie,
07:33 puisque grosso modo, c'est les jeunes qui vont cotiser pour les seniors.
07:37 Ce qu'il faut voir aujourd'hui, c'est qu'en France,
07:39 comme dans tous les pays du Nord, au sens large du terme,
07:44 on a vraiment un vieillissement de la population,
07:46 mais extrêmement marqué.
07:48 Donc je vais donner quelques chiffres.
07:51 La population aujourd'hui en France, qui a entre 20 et 64 ans,
07:55 entre aujourd'hui et 2040, on va dire 18 ans,
07:58 elle va rester stable, c'est 37,5 millions de Français.
08:01 En revanche, la part des Français qui auront plus de 65 ans,
08:05 elle va augmenter de 5 millions.
08:07 - 5 millions de personnes en plus ?
08:08 - Ils sont un peu plus de 14 millions aujourd'hui.
08:10 Ils seront 19 millions en 2040.
08:13 C'est plus 33 %, c'est plus 5 millions de Français
08:16 qui auront plus de 65 ans d'ici 18 ans.
08:18 Donc c'est vraiment un vrai choc.
08:21 Parfois, j'appelle ça le tsunami même démographique.
08:23 Et donc face à ça, il faut bien faire quelque chose.
08:26 Donc c'est sûr que du coup,
08:27 il faut modifier les paramètres de la retraite par répartition.
08:31 Sinon, qu'est-ce qui va se passer ?
08:32 La retraite par répartition, elle va baisser.
08:34 Ce n'est pas possible de financer 5 millions de personnes de plus.
08:37 Donc il faut faire quelque chose.
08:39 Il faut adapter la retraite par répartition.
08:41 Il y a plein de solutions.
08:42 Et aussi, il faut envisager effectivement d'autres modèles
08:46 ou introduire des mix de capitalisation
08:49 pour compenser ce phénomène démographique.
08:53 - Exactement.
08:53 - Ce qui n'est pas spécifique à la France.
08:55 - Une question pour vous, à meilleur taux de placement.
08:57 Est-ce que vous voyez,
08:59 est-ce que les Français sont conscients de ces phénomènes ?
09:01 Parce que bien sûr,
09:03 on sait qu'il va y avoir des mouvements de manifestation
09:05 assez prononcés pour se serger compte.
09:07 Mais quand on voit cette pyramide, elle est indiscutable finalement.
09:10 Est-ce que les Français en ont conscience ?
09:11 Est-ce qu'ils viennent vous voir pour vous dire
09:12 "comment je fais pour augmenter un petit peu ma retraite
09:15 qui va être un petit peu rabotée ?"
09:17 - Et au-delà des réformes,
09:18 les Français, on le sait, sont des fourmis,
09:20 ont un taux d'épargne parmi les plus élevés du monde
09:23 avec entre 19 et 20 % des revenus épargnés.
09:26 Donc ils en ont conscience.
09:28 Ils savent qu'il faut mettre de côté,
09:30 que l'équation, elle est, comme le disait Valéry,
09:33 elle est insolvable en l'état.
09:34 On a des jeunes, des actifs qui payent pour des inactifs
09:38 et on a de moins en moins d'actifs
09:40 et de plus en plus d'inactifs.
09:42 Il y a trois solutions.
09:43 Soit les actifs payent plus,
09:45 donc on augmente le taux de cotisation.
09:47 - Ça va être compliqué, on sent quand même qu'on est un peu au taquet.
09:50 - Soit on décale l'âge de départ,
09:53 comme ça, ça limite le nombre d'inactifs.
09:55 C'est ce qui est en train d'être fait.
09:57 Soit on baisse la retraite des inactifs,
10:01 donc le taux de remplacement.
10:03 Et je pense qu'on n'aura pas le choix, ce sera les trois.
10:06 - Ce sera les trois, d'accord.
10:07 Merci pour cet enthousiasme avec Syl ce matin.
10:10 Thibault, question sur, effectivement, également,
10:14 les pensions, comment on fait,
10:16 notamment pour connaître les montants ?
10:19 - Oui, comment on fait Valéry Batting peut-être ?
10:21 Comment on fait aujourd'hui pour s'enseigner ?
10:23 On travaille, puis on veut savoir ce qu'on va avoir à la retraite.
10:25 Est-ce que c'est possible aujourd'hui ?
10:27 - Alors, c'est une excellente question.
10:29 C'est le coeur de métier typiquement de Sapiendo
10:31 qui aide les Français à gagner plus à la retraite.
10:34 Alors, il y a eu beaucoup de progrès déjà
10:36 qui ont été faits du côté du service public,
10:38 où déjà le service public produit des revenus inter-régime
10:44 qui vous donnent les données de carrière,
10:46 sur toute votre carrière,
10:47 quels que soient les régimes auxquels vous avez cotisé.
10:49 Ça, c'est déjà un énorme plus pour calculer sa retraite.
10:54 Il y a aussi des simulateurs sur les services publics.
10:56 Il y a aussi des sociétés spécialisées comme la nôtre
10:59 qui ont leur propre simulateur, voilà, juste à l'europrès,
11:03 et qui en plus vont calculer et mettre en évidence
11:05 les erreurs qui existent sur les relevés, parce qu'il y en a,
11:08 et surtout tous les dispositifs auxquels on peut être éligible.
11:11 Est-ce qu'on est éligible typiquement à la retraite anticipée ?
11:13 Est-ce qu'on peut faire de la retraite progressive ?
11:15 Est-ce que j'ai intérêt ou pas à racheter des trimestres ?
11:17 C'est des grandes questions que beaucoup de personnes se posent.
11:20 Donc voilà, on a des simulateurs qui vraiment permettent à l'utilisateur
11:25 de se dire, bon, moi, voilà, quelle est ma situation ?
11:27 Comment je peux l'optimiser ?
11:29 Sachant que suivant les personnes,
11:31 certaines veulent vraiment partir le plus tôt possible,
11:33 donc on va trouver tous les dispositifs pour partir le plus tôt,
11:37 et d'autres au contraire vont vouloir dire,
11:38 non, mais moi, je veux maximiser le montant de ma pension.
11:41 Donc on ne va pas donner les mêmes conseils
11:43 ou mettre en avant les mêmes dispositifs
11:44 suivant les objectifs de la personne.
11:46 Il y a vraiment une dimension conseil qui est très forte,
11:49 parce que chacun vis-à-vis de sa retraite,
11:52 déjà n'a pas la même carrière, n'a pas les mêmes montants
11:54 et surtout n'a pas les mêmes objectifs.
11:56 - Oui, c'est important, vous parliez de rachat de trimestre,
12:00 ça veut dire qu'on va pouvoir acheter peut-être des trimestres manquants
12:03 pour partir un petit peu plus tôt ?
12:05 C'est un calcul à faire, parce que ces trimestres,
12:07 évidemment, ils vont être de plus en plus chers.
12:09 - Donc le nombre, il existe déjà des mécanismes de rachat de trimestre,
12:13 ils vont peut-être être adaptés,
12:15 mais ce qu'il faut savoir, c'est que l'âge légal,
12:17 c'est vraiment, voilà, un curseur minimum.
12:20 Même si vous avez tous vos trimestres à 62 ans,
12:23 si on vous dit, tu dois attendre 64,
12:24 tu devras attendre 64.
12:27 Il faut vraiment avoir tous ces trimestres pour partir...
12:32 L'âge légal, c'est vraiment un prérequis absolu.
12:37 Après, racheter ces trimestres, ça permet quoi ?
12:40 Ça intéresse les personnes qui n'ont pas assez de trimestre
12:44 pour avoir le fameux quota des 43 ans désormais.
12:47 Ils pourront partir à 64 ans,
12:49 mais à 64 ans, ils n'auront pas leurs 43 ans,
12:51 donc ils auront une décote.
12:53 Et donc là, pour éviter cette décote,
12:55 ils vont se demander si c'est intéressant
12:58 de racheter des trimestres.
12:59 - Ça, ça s'anticipe, parce que comme disait Fabrice,
13:01 plus on attend pour faire ces rachats de trimestre,
13:03 logiquement, plus il coûte cher, c'est bien ça ?
13:04 - Oui, alors ça, c'est vrai.
13:06 Plus on attend, plus il coûte cher,
13:08 mais au moins...
13:09 Alors, si on attend presque le dernier moment,
13:12 on est sûr d'une chose, c'est de ne pas les racheter pour rien.
13:16 Parce que, et voilà,
13:17 typiquement, c'est ce qui se passe en ce moment.
13:19 Vous vous disiez, moi, je veux partir à 62 ans,
13:22 j'aurai pas tous mes trimestres,
13:24 mais s'il ne le voit pas, c'est qu'il vous dit,
13:25 "Ah, ben désolé, vous devez travailler deux ans de plus",
13:28 en travaillant deux ans de plus,
13:29 vous aurez huit trimestres de plus.
13:31 Donc, vous aurez vos trimestres.
13:33 Donc, il faut vraiment attendre la dernière année
13:35 avant de partir en retraite
13:36 pour savoir s'il va vraiment vous manquer des trimestres,
13:40 parce qu'on risque de vous dire,
13:41 "ben, vous devez travailler un peu plus",
13:43 donc, naturellement, vous acquérez des trimestres en plus.
13:46 Donc, ça n'aurait pas été la peine de les acheter.
13:48 - Oui, et on s'aperçoit aussi que le pouvoir d'achat des Français baisse.
13:52 Alors, ça, on l'a tous constaté dès l'an dernier
13:53 avec l'inflation, bien évidemment,
13:54 mais là, en plus, ça s'effrite encore plus
13:56 pour les Français qui sont à la retraite.
13:58 Vous avez fait une étude là-dessus chez Capital.
13:59 - Oui, oui, c'est-à-dire qu'on a regardé,
14:02 alors, je crois de mémoire,
14:03 mais Valérie, vous allez confirmer,
14:04 mais je crois que le pouvoir d'achat des retraités
14:06 est supérieur à l'heure actuelle.
14:08 Je crois, ça représente 102% du pouvoir d'achat des Français,
14:12 mais ça pourrait être beaucoup moins dans les années à venir.
14:14 C'est bien ça ?
14:15 - C'est ça.
14:16 Donc, effectivement, le paradoxe aujourd'hui,
14:17 et je pense que les Français ne l'ont pas en tête,
14:19 c'est que le niveau de vie des retraités
14:21 est supérieur à celui des actifs.
14:22 - Oui, ça ne me donne pas.
14:24 Et du coup, Maxime, ça veut dire que les retraités,
14:26 est-ce qu'ils continuent à épargner et à placer de l'argent ?
14:29 - Beaucoup l'épargne, globalement, des Français,
14:32 elle est dans les mains des plus de 65 ans.
14:35 Donc, ils ont ces réflexes-là,
14:37 et ils poursuivent et ils continuent à avoir ces réflexes-là d'épargne.
14:40 - Oui, c'est-à-dire qu'on, finalement, l'a fait toute sa vie,
14:42 et bien on continue quand on est en épargne.
14:43 En plus, en général, on diminue quand même son train de vie.
14:46 Enfin, on espère bien sûr en profiter,
14:48 mais on continue, évidemment, à épargner,
14:52 et peut-être pour ses enfants, ses petits-enfants,
14:54 et léguer quelque chose.
14:55 Alors, je vous propose de parler dans un instant,
14:57 justement, de cette épargne actuelle des Français,
14:59 comment elle va se modifier avec ces nouveaux comportements.
15:02 On va d'abord écouter Philippe Crevel,
15:03 il est économiste et directeur du Cercle de l'Épargne.
15:07 On écoute sa vision, justement, sur ce problème de la retraite,
15:10 et on revient juste après.
15:11 - Alors, pourquoi le gouvernement a-t-il décidé
15:13 de relever l'âge légal de départ à la retraite
15:16 et d'allonger la durée minimum de cotisation ?
15:18 - Le gouvernement, le 10 janvier de cette année,
15:21 a présenté un projet de loi visant à reporter l'âge de la retraite
15:26 à 64 ans et à allonger la durée de cotisation à 43 ans.
15:30 La raison est assez simple,
15:32 c'est qu'il y a des déficits prévus en matière de retraite
15:36 dans les 10 prochaines années,
15:38 autour de 14 milliards d'euros en 2030,
15:42 et donc l'objectif est d'essayer de les réduire à zéro.
15:47 Il y a également un autre objectif,
15:48 c'est augmenter le taux d'emploi.
15:52 Le taux d'emploi est en France faible,
15:54 10 points en dessous de l'Allemagne,
15:57 et quand on a un taux d'emploi faible,
15:58 on a moins de croissance,
16:00 on a moins de rentrée fiscale,
16:02 et on peut moins facilement financer les dépenses publiques.
16:05 Et donc un des objectifs du gouvernement,
16:07 en allongeant la durée de vie professionnelle,
16:10 c'est également de porter vers le haut ce taux d'emploi,
16:13 comme cela a été fait en 2010 et en 2014,
16:16 avec les précédentes réformes.
16:18 Alors en contrepartie, est-ce que la retraite des Français va augmenter ?
16:21 Le report de l'âge légal à 64 ans
16:24 et l'allongement de la durée de cotisation
16:26 auront un effet positif au niveau des pensions,
16:29 car les Français cotiseront des années supplémentaires,
16:34 donc ils vont avoir plus de points pour la retraite complémentaire,
16:38 ils vont avoir en plus des salaires de référence
16:40 qui logiquement sont meilleurs en fin de carrière qu'en début de carrière,
16:44 et donc il y aura un avantage au niveau de la pension,
16:47 même s'il y aura certainement la disparition,
16:51 pour un certain nombre de Français,
16:52 de la surcote dont ils pouvaient bénéficier auparavant.
16:56 Mais le gain sera néanmoins réel pour un grand nombre de futurs retraités.
17:01 64 ans dès 2030 pour l'âge de départ à la retraite,
17:05 43 années de cotisation dès 2027,
17:08 est-ce que les Français peuvent craindre encore un allongement de ces durées ?
17:11 En matière de réforme de retraite,
17:12 en matière d'âge légal de durée de cotisation,
17:15 je serai prudent, depuis 1993, ça veut dire 30 ans.
17:20 Il y a eu plus de 5 ou 6 réformes des retraites,
17:24 à chaque fois les gouvernements ont indiqué que c'était la der des ders.
17:27 Or, il faut malheureusement s'adapter à l'évolution démographique,
17:31 à l'évolution de l'espérance de vie.
17:33 Je ne peux pas donc m'engager sur les 20 ou 30 prochaines années.
17:37 Quand je regarde ce qui se passe à l'étranger,
17:39 l'âge de départ à la retraite est sensiblement plus élevé qu'en France,
17:44 il tourne autour de 65, 66, 67 ans.
17:48 Et donc il n'est pas improbable qu'en France, à un moment ou à un autre,
17:51 on soit obligé d'ajuster et de porter un peu plus haut
17:55 l'âge de départ à la retraite.
17:57 Plus clairement, est-ce que les Français ont la garantie de toucher une retraite ?
18:03 En matière de retraite, il y a des légendes,
18:05 il y a des fake news,
18:07 comme quoi le système de retraite pourrait faire faillite.
18:10 Or, nous sommes dans un système par répartition.
18:12 Un système par répartition, c'est assez simple.
18:15 Les actifs, les salariés, les entreprises versent des cotisations
18:19 qui sont réparties sur l'ensemble des retraités.
18:23 Pour qu'il n'y ait plus de système de retraite,
18:24 pour qu'il n'y ait plus de pension,
18:25 il faudrait qu'il n'y ait plus de salariés,
18:27 qu'il n'y ait plus d'entreprise.
18:29 Donc là, évidemment, il y aurait un problème pour payer les pensions.
18:32 En revanche, la question est de savoir quelles pensions
18:35 les Français toucheront dans les 20 ou 30 prochaines années.
18:38 Et là, c'est en fonction de l'activité économique,
18:41 du nombre d'entreprises et de la richesse du pays.
18:43 D'autre part, cela dépend du ratio entre les cotisants
18:46 et le nombre de retraités.
18:48 Or, s'il y avait 4 cotisants pour un retraité dans les années 60,
18:53 aujourd'hui, nous n'en sommes plus qu'à 1,7 cotisants pour un retraité.
18:57 Et nous allons aller vers 1,4.
19:00 Et donc, plus il y a de retraités et moins il y a de cotisants,
19:03 évidemment, il y a un risque non négligeable
19:05 que le montant de la pension se rétracte,
19:07 sauf à jouer sur d'autres curseurs,
19:09 qui sont l'âge de départ à la retraite,
19:11 la durée de cotisation en particulier.
19:14 On pourrait également jouer sur les cotisations sociales
19:17 que versent donc les entreprises et les salariés.
19:21 Pour le moment, cette voie a été globalement rejetée
19:25 par les pouvoirs publics.
19:25 Quelles sont les solutions pour éviter une perte de pouvoir d'achat
19:28 pour les retraités ?
19:30 Dans les prochaines années,
19:32 logiquement, par application des réformes adoptées depuis 1993,
19:36 le pouvoir d'achat des retraités va être un peu mis à mal.
19:39 Leur niveau de vie par rapport à la moyenne de la population,
19:42 qui est aujourd'hui légèrement supérieur, 102%,
19:45 va baisser jusqu'à 90, 87%.
19:50 Donc, pour compenser le delta, il y a des outils,
19:53 il y a des moyens qui ont été mis en place par les pouvoirs publics,
19:55 notamment à travers la loi Pacte adoptée en 2019,
20:00 qui prévoit le PER, le plan d'épargne retraite,
20:05 qui est un instrument qui permet de recevoir
20:10 une partie de l'épargne des ménages,
20:13 et avec une déduction fiscale intéressante,
20:17 et qui, au moment de la retraite,
20:18 permet de verser soit une rente, soit un capital.
20:21 Là, on est dans un produit individuel.
20:23 À côté de ce PER individuel,
20:25 existent des produits collectifs en entreprise.
20:29 Donc, les entreprises peuvent, au profit de leurs salariés,
20:31 mettre des produits d'épargne retraite
20:35 comme le PER collectif ou le PER obligatoire,
20:40 qui ont des fonctionnements légèrement différents,
20:43 mais qui, à terme, aboutissent au même résultat,
20:47 c'est la possibilité d'avoir des suppléments de revenus
20:50 au moment du départ à la retraite.
20:51 Aujourd'hui, il y a 3,7 millions de PER individuels,
20:55 il y a à peu près un quart des Français
20:58 qui sont couverts en tant que salariés par des produits collectifs.
21:02 C'est beaucoup moins qu'à l'étranger.
21:04 À l'étranger, l'épargne retraite assure 15% des revenus des retraités.
21:08 En France, c'est 2,3%.
21:10 Il y a donc de la marge en matière d'épargne retraite
21:14 pour retrouver le niveau moyen de l'ECDE
21:17 qui tourne autour de 15% de revenus issus de ces produits.
21:22 Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l'Épargne,
21:27 interviewé par vous, Thibault.
21:29 On a parlé, justement, on a entendu beaucoup de choses,
21:32 notamment sur le plan d'épargne retraite.
21:33 C'est un placement qui a trois ans environ,
21:36 enfin qui a été décrit, on a fait une émission d'ailleurs,
21:39 "Grandevous de l'Espargne", évidemment,
21:41 sur ce placement qui cartonne auprès des Français.
21:43 Maxime Marcon, est-ce qu'il a toujours le vent en poupe ?
21:46 Puisque c'est une solution peut-être aussi pour compléter sa retraite.
21:50 Oui, un engouement très fort sur cette nouvelle solution d'épargne,
21:54 alors qu'elle avait été mise en place par la loi Pacte,
21:56 effectivement, en 2019,
21:57 qui est venue un peu dépoussiérer tous ces sujets d'épargne retraite.
22:01 Il y avait énormément de solutions, PERP, Madeleine,
22:03 Article 83, Préfonds, Corem, on s'y perdait un peu.
22:07 Et toutes ces solutions avaient un gros défaut,
22:10 en tout cas vis-à-vis de la vision de l'épargnant.
22:13 C'était la sortie obligatoire en rente qui aliénait le capital.
22:18 C'est-à-dire que je n'étais plus propriétaire de mon capital,
22:20 mais on me le versait sous forme de rente.
22:22 Donc, c'était une sorte de pari contre mon espérance de vie.
22:26 Le PER est venu basculer un petit peu tout ça,
22:29 puisque, comme le disait Philippe Crevel,
22:31 on peut désormais sortir en rente, si on le souhaite,
22:34 mais aussi en capital unique ou en capital fractionné.
22:39 Donc, l'engouement est toujours là.
22:41 C'est un produit qui permet d'avoir un objectif clair d'épargne retraite,
22:46 au-delà des autres solutions d'épargne disponibles sur le marché,
22:50 et en plus d'obtenir une réduction fiscale,
22:53 puisque les sommes que je viens verser sur un plan d'épargne retraite
22:57 viennent en déduction de mon revenu imposable l'année de mon versement.
23:01 - Voilà, donc là aussi, c'est finalement financé indirectement,
23:04 peut-être cette retraite dont on parlait par capitalisation.
23:06 Les performances, ça dépend des supports,
23:08 parce que je crois qu'on a le choix, il y a un grand nombre de supports.
23:10 - Oui, ça fonctionne comme un contrat d'assurance vie.
23:13 Donc, on a la partie fonds en euros et la partie unité de compte.
23:16 Donc, tout dépend un petit peu de ce que je veux mettre à l'intérieur.
23:20 Les fonds en euros, la performance revient un petit peu
23:25 en hausse sur l'année 2022.
23:27 Et après, j'ai toute une gamme, plus ou moins large,
23:30 selon les contrats et selon les assureurs,
23:33 de produits disponibles, si je veux prendre plus ou moins de risques
23:36 sur ces enveloppes-là.
23:38 - Alors Maxime Erkan, c'est vrai que c'est une des solutions, ce PER,
23:40 pour booster sa retraite.
23:43 Il y en a d'autres, l'assurance vie en particulier,
23:46 qui porte, on le dit souvent, pas très bien son nom.
23:48 C'est aussi une enveloppe, en tout cas,
23:51 qui est intéressante, qui peut être complétée.
23:54 - Oui, complètement.
23:55 Alors, elle porte effectivement peut-être mal son nom.
23:58 L'origine de ce nom-là, c'est justement s'assurer
24:01 du risque de longue vie.
24:03 Donc, si je dépasse mon espérance de vie,
24:06 il me faudrait certainement un peu d'épargne pour...
24:08 - C'est un risque plutôt sympa.
24:09 - C'est un risque plutôt sympa, absolument.
24:11 Patrimonialement, c'en est un,
24:13 puisqu'il faut pouvoir succomber à ses besoins sur ces périodes-là.
24:18 Et ça peut coûter cher.
24:20 Effectivement, c'est un pan d'épargne qui répond à énormément de projets.
24:23 On appelle souvent ça le couteau suisse de l'épargne.
24:26 Ça peut répondre à énormément d'objectifs,
24:28 dont la préparation à la retraite.
24:30 Le capital est disponible à tout moment.
24:32 Je peux faire varier mon allocation et donc ma prise de risque.
24:37 Je peux verser de manière programmée.
24:39 Je peux faire beaucoup, beaucoup de choses grâce à l'assurance vie.
24:42 - Et puis, Thibault, on le sait, les placements sans risque
24:45 vont être boostés à partir du 1er février 2023.
24:49 - Oui, alors bon, le Livre A, le LEP, tout ça.
24:52 Le problème, évidemment, c'est que le Livre A, ça va passer de 2 à 3%.
24:56 C'est sur des montants qui sont assez limités quand même.
24:59 Donc, on ne peut pas vraiment préparer sa retraite avec ce genre de produit.
25:02 On parlait de l'assurance vie.
25:03 Là, pour le coup, le rendement du fonds euro va augmenter
25:07 sur la plupart des contrats, vous confirmez, Maxime ?
25:10 - Oui, on devrait prendre entre 0,3 et 0,2.
25:14 - On repasse au-dessus des 2%.
25:15 - Pour certains assureurs, oui.
25:18 - On l'a vu, effectivement, avec certains contrats qui viennent de publier.
25:21 Voilà, on est dans la saison de publication.
25:22 Ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
25:24 Est-ce que ça sera suffisant ?
25:25 Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?
25:27 - Alors, dans les solutions d'épargne financière,
25:30 il faut toujours, évidemment, s'adapter à son tempérament,
25:34 son profil de risque, mais l'assurance vie, le PER,
25:36 sont des enveloppes incontournables.
25:39 Et puis après, on a tout ce qui peut être mis en place par son entreprise,
25:43 le PERCO, le PERCOB, le PEROB,
25:47 tous ces dispositifs d'épargne mis en place obligatoirement ou pas par l'entreprise.
25:53 Et puis après, on a des produits un peu plus spécifiques,
25:56 comme le PEA, Plan d'épargne en action,
25:59 qui permet d'aller se constituer un portefeuille boursier de titres.
26:03 Là, c'est plus pour ceux qui souhaitent y passer du temps, ceux qui souhaitent...
26:08 - Être plus actifs.
26:10 On va en parler dans un instant, Maxime.
26:11 Juste une question pour la répatine, ça vient de retraite.
26:14 Est-ce que lors des simulations, puisque votre outil permet d'en faire,
26:17 vous le disiez tout à l'heure, à l'euro près,
26:19 est-ce que les gens sont surpris des montants qu'ils vont toucher ?
26:23 Parce que c'est vrai, déjà, on se dit, c'est pour le long terme,
26:26 mais une fois qu'on y est, les gens sont surpris.
26:28 On perd combien par rapport à son dernier salaire ?
26:31 - Ah oui, en général, les gens sont assez surpris.
26:33 Et là, on perd combien ? C'est très intéressant parce qu'il n'y a pas vraiment de règle.
26:38 Ça dépend vraiment de la carrière de chacun et du statut.
26:41 Un salarié ou pas salarié ou fonctionnaire,
26:44 et surtout de la pente de progression de la carrière.
26:48 Plus on gagne, plus on a progressé dans la carrière,
26:51 en fait, plus la chute est importante.
26:54 Et oui, puisque la retraite, en tout cas dans le privé,
26:57 c'est vraiment quelque part une moyenne de toute la carrière.
27:00 Donc plus on finit haut quelque part, plus on est loin de sa moyenne
27:03 et plus la perte est importante.
27:07 - Et pour un cadre, on perd à peu près la moitié, 50% ?
27:11 - 50% pour un cadre.
27:13 - Après, il y a un cadre, cadre supérieur, etc.
27:15 Mais je dirais qu'ils ont à peu près entre 50 et 60% du dernier revenu.
27:20 Je parle en net.
27:21 Quelqu'un du privé qui a une carrière plus stable, plus plate,
27:26 il est à peu près à 70, 75% de son dernier revenu.
27:30 Et les grands en perdant, ce sont vraiment les travailleurs non salariés
27:34 qui eux cotisent beaucoup moins sans s'en rendre compte,
27:36 ils cotisent beaucoup moins au système des retraites.
27:39 Et eux, ils ont entre 30 et 50% de leur dernier revenu.
27:44 Donc pour ces professions-là, non salariés,
27:46 il y a vraiment un décrochage de revenu très, très important qu'il faut anticiper.
27:51 Donc évidemment, plus on anticipe jeune, si vous voulez,
27:53 plus on prend l'habitude de simuler, de regarder,
27:56 plus on s'habitue et plus on anticipe.
27:58 On se dit "je vais avoir tant en moins, il faut absolument que je compense".
28:02 Donc vraiment, le conseil, c'est de le faire le plus tôt possible.
28:05 - Oser simuler, d'accord.
28:07 - Mais oui, oser simuler.
28:08 Alors parfois, c'est un peu douloureux pour certains,
28:11 mais il faut vraiment oser simuler.
28:13 Alors même avec des simulateurs rapides,
28:14 on a des simulateurs rapides où il n'y a pas besoin de télécharger le relevé,
28:17 c'est pour avoir une idée.
28:19 À 30 ans, ça suffit.
28:20 Mais déjà, on a les grands métriques en tête
28:23 et on sait à quoi s'attendre et on prend les bonnes dispositions.
28:26 - Quand on perd plus de la moitié de ses revenus,
28:29 l'idée, c'est d'anticiper.
28:30 Là, on parle départ.
28:32 En ce moment, est-ce que vous avez des clients qui vous disent
28:33 "Est-ce que vous avez des solutions à me proposer ?
28:35 Est-ce que vous me conseillez ?"
28:36 Par exemple, on parlait du plan d'épargne retraite qui cartonne en ce moment.
28:40 Est-ce que vous êtes contacté notamment pour ce genre de choses ?
28:42 Ou est-ce qu'on vous pose des questions ?
28:43 - Beaucoup. Alors on nous pose énormément de questions sur ces sujets.
28:46 Mais comment faire ? Une fois qu'on leur a annoncé la nouvelle,
28:48 "Maintenant, je fais quoi ?"
28:50 Donc nous, chez Sapiendo, on est vraiment...
28:52 On est tiers de confiance, on donne de l'information,
28:54 mais on ne distribue pas de produits.
28:56 Donc par contre, on donne des informations.
28:58 On va dire "Bien voilà, si vous souscrivez un PER,
29:01 voilà comment ça se passe, la déduction à l'entrée,
29:03 la fiscalité à la sortie, etc."
29:05 On donne des informations, on permet de simuler aussi.
29:07 C'est-à-dire si vous investissez 100 euros tous les mois,
29:10 vous avez aujourd'hui 30 ans,
29:11 mais voilà ce que ça fera 62 ans, 64 ans.
29:14 Donc on donne tous les outils pour que les personnes puissent s'informer.
29:18 Et après, une fois qu'elles sont informées sur
29:21 ce que ça va faire d'un point de vue financier,
29:22 ce que ça va faire d'un point de vue fiscal,
29:24 on a aussi des simulateurs fiscaux,
29:25 parce que la fiscalité dans tous les produits retraite, c'est fondamental.
29:29 Il y a plein de choses fiscaux à faire.
29:32 Et donc c'est vraiment important de le prendre en compte.
29:34 Sauf que c'est important, mais c'est toujours pareil, un peu compliqué.
29:37 Donc c'est pour ça qu'on a des simulateurs qui permettent d'avoir des idées.
29:41 Et après, nos clients vont chez leur courtier
29:45 ou leur banque d'assurance habituelle.
29:47 - Maxime Larcon, la bourse justement, on en parlait,
29:49 elle est en forme en ce début d'année 2023.
29:52 On voit que le CAC s'approche de ses plus hauts historiques.
29:54 On a repassé le cap des 7000 points.
29:56 Historiquement, c'est le placement le plus rémunérateur.
29:59 Est-ce que on peut, on doit continuer à miser sur ces marchés financiers ?
30:04 - Alors on doit, non, ça dépend évidemment de son profil,
30:07 de ses envies, de son tempérament.
30:09 On peut, en revanche, on peut.
30:11 Alors on a souvent le réflexe de regarder effectivement le CAC 40,
30:15 qui est le grand indice des 40 plus grosses entreprises françaises.
30:18 On a l'habitude de le regarder sur certains sites.
30:21 Effectivement, il a dépassé les 7000 points.
30:23 Il faut avoir en tête que cet indice-là, à 7000 points,
30:27 c'est un indice qui ne retraite pas les dividendes.
30:29 Donc c'est un indice qui ne tient pas compte de tous les dividendes versés par l'entreprise.
30:34 - Et il y en a eu beaucoup en 2022.
30:35 - Il y en a eu beaucoup en 2022.
30:37 En moyenne, c'est, on va dire, entre 4 et 5% de dividendes depuis 10-15 ans.
30:42 Donc sur 10 ans, ça fait déjà 50% de performance qui n'est pas pris en compte dans cet indice.
30:46 Donc il peut paraître élevé, mais on a encore un potentiel important.
30:52 Et les dividendes viennent quand même ajouter un revenu complémentaire,
30:57 en tout cas limiter la casse si jamais les marchés venaient à baisser.
31:01 Et je dirais que la clé du succès,
31:06 que ce soit pour la préparation à la retraite ou pour l'investissement en bourse,
31:09 c'est l'investissement régulier.
31:11 Quand vous investissez tous les mois sur les marchés,
31:14 vous lissez complètement votre point d'entrée.
31:17 - Et on se détache aussi de la performance.
31:18 On sait qu'on met 500 euros tous les mois.
31:20 - Et pour préparer sa retraite, en fait, c'est vraiment la clé.
31:25 C'est de s'y préparer le plus tôt possible et de le faire régulièrement.
31:29 Si j'ai 30 ans devant moi d'une centaine d'euros tous les mois,
31:35 ça crée vraiment la différence par rapport à celui qui se réveillera à 55 ans ou 60 ans
31:41 et qui va devoir mettre une somme importante.
31:44 - En conclusion de cette émission, on arrive au terme.
31:46 On retient Valéry Batigne.
31:48 Vous nous avez dit qu'on va travailler plus longtemps,
31:51 que la durée va augmenter.
31:53 Vous nous avez déprimé puisque vous nous avez dit en plus,
31:54 ça risque de changer encore dans les dix ans à venir avec peut-être des lunettes.
31:58 Donc attention avant de racheter vos trimestres pour partir avec votre caravane ou autre.
32:04 Maxime nous a dit qu'heureusement, il y a des solutions qui existent.
32:07 Le plan d'épargne retraite, l'assurance vie,
32:11 les marchés financiers pour du temps long avec de l'investissement régulier.
32:15 On l'a bien compris.
32:16 Et puis, on retient aussi qu'il y a des outils pour ne pas être démuni lorsque la retraite va venir.
32:25 On peut perdre 30, 40, 50% de ses revenus, voire plus pour certains profils.
32:29 Donc n'hésitez pas à simuler, à aller voir des spécialistes.
32:32 Des spécialistes pour faire ces simulations,
32:34 des spécialistes pour voir quelles sont les solutions pour garder une bonne retraite
32:37 et un bon niveau de vie pour les années à venir.
32:40 Thibault, on a fait le tour ?
32:40 - Je crois, oui.
32:41 - Eh bien, un grand merci à nos deux experts du jour.
32:44 Maxime Marcont, le directeur régional de Meilleur Taux Placement,
32:47 à retrouver sur le site Internet, meilleurtauxplacement.com ?
32:51 - Placement.meilleurtaux.com
32:52 - Placement.meilleurtaux.com.
32:53 Merci Valérie Batin, Sapiendo Retraite, là aussi.
32:57 - Sapiendo.fr
32:58 - Sapiendo, voilà la sagesse.
33:00 La sagesse.
33:01 - Un simulateur sur la réforme déjà en ligne.
33:04 - Ah déjà ?
33:04 Bravo.
33:05 Donc fondateur et présidente de Sapiendo Retraite.
33:07 Merci à nos deux experts.
33:09 Quant à nous, on continue dans un instant.
33:10 C'est le coup de cœur, coup de gueule avec Pierre Sabatier.
33:13 Radio Patrimoine et Capital, le grand rendez-vous de l'épargne.
33:17 - La rubrique coup de cœur, coup de gueule, c'est avec Pierre Sabatier.
33:22 Bonjour Pierre.
33:22 - Bonjour.
33:23 - Économiste, président fondateur du cabinet PrimeView.
33:26 On est ravis de vous retrouver.
33:28 On démarre avec...
33:29 - Plaisir partagé.
33:30 - Le coup de cœur.
33:31 - Alors le coup de cœur en ce début d'année,
33:33 c'est finalement on va prendre le contre-pied de ce qui s'est passé en 2022.
33:36 Il sera globalement pour les actifs cotés.
33:39 Alors évidemment, on est proche du 31 décembre.
33:42 Tout le monde a fait le point sur ses portefeuilles en 2022.
33:44 Ils n'ont probablement pas été très bons en termes de performance globale
33:47 parce qu'il y a eu beaucoup de corrections qui ont été encaissées.
33:50 Maintenant, j'aimerais juste relativiser ces mauvaises performances
33:53 sur l'ensemble de l'année parce qu'il y a vraiment deux moments qui se sont produits.
33:56 Les actifs cotés, que sont les actions d'une part et les obligations d'autre part,
33:59 de manière historique, ont corrigé en même temps.
34:02 Donc, mais grosso modo, on peut dire jusqu'à octobre-novembre.
34:05 Depuis octobre-novembre, en réalité, il y a eu un changement
34:08 et on peut estimer qu'une très grosse partie de la correction,
34:10 de la survalorisation de l'épargne, de départ.
34:12 Rappelez-vous quand même l'année dernière, quand on se parlait,
34:14 on parlait de marchés qui étaient en fait survalorisés dans tous les sens.
34:17 Jamais les marchés actions n'avaient été aussi chers.
34:19 Jamais les marchés obligataires n'avaient ôté aussi cher.
34:21 Et bien, la bonne nouvelle, c'est qu'à ce stade, un an plus tard,
34:24 eh bien, on a retrouvé des niveaux de prix qui étaient beaucoup plus raisonnables.
34:27 Et donc, le coup de cœur depuis la fin d'année, il est pour l'ensemble des actifs cotés
34:31 qui finalement ont assez rapidement encaissé le changement d'environnement de marché
34:36 qu'il a fallu subir en 2022 à travers la thématique inflationniste.
34:39 Donc, si je vous comprends bien, survalorisation, ensuite sous-valorisation
34:42 et aujourd'hui, une remontada assez importante.
34:44 On est revenu sur une bonne base.
34:45 Disons que sous-valorisation, pas forcément,
34:47 mais en tout cas, on est sur des niveaux de prix qui sont plus en lien
34:50 avec la réalité économique et ça permet de reconstruire des positions.
34:53 Donc, c'est la raison pour laquelle on pense.
34:54 Et notre coup de cœur principal, il est d'abord pour la classe d'actifs obligataires
34:58 qui a évidemment subi des contre-coûts ou des coups majeurs en 2022
35:02 et qui aujourd'hui, progressivement, en fait, est redevenue intéressante
35:05 et a fait apparaître un mot qui avait disparu depuis longtemps,
35:08 le rendement, le rendement dans la classe d'actifs obligataires.
35:10 Si je vous avais dit il y a un an ou deux ans
35:12 que vous auriez pu acheter des obligations qui vous rendraient
35:15 sur 10 ans du 4 à 5 % par an, vous ne m'auriez pas cru.
35:18 Aujourd'hui, c'est le cas.
35:19 Donc, c'est un vrai coup de cœur.
35:21 D'abord, pour la classe d'actifs obligataires,
35:23 aussi pour la classe d'actifs actions, même si on en pondèrera un peu
35:26 dans un cadre d'un ralentissement économique et peut-être d'une récession.
35:30 On va peut-être un peu vite en besogne au cours de ce début d'année,
35:32 puisque les marchés en action ont déjà beaucoup monté.
35:34 Mais grosso modo, ce que je voulais dire,
35:36 c'est que la vertu des actifs cotés, c'est qu'ils cotent.
35:39 Ils cotent quotidiennement et ça permet d'intégrer finalement
35:42 des changements d'environnement assez massifs, rapidement.
35:45 Donc, on n'est pas à face.
35:46 Effectivement, c'est un peu la tête d'un infarctus parfois,
35:49 mais on est loin de l'alèpre.
35:50 Et sur les marchés financiers, c'est beaucoup mieux de pouvoir
35:52 corriger rapidement que sur une très longue période,
35:54 parce sinon, vous rentrez en fait dans un cercle vicieux
35:56 qui peut être délétère pour l'investisseur.
35:58 Voilà pour ce coup de cœur, donc les actifs cotés et le coup de gueule.
36:02 Eh bien, en parallèle, forcément, si je parle des actifs cotés,
36:04 d'une part, c'était aussi pour mettre en exergue quand même
36:08 les risques associés aujourd'hui encore en fait aux actifs non cotés.
36:11 C'est quoi les actifs non cotés ?
36:12 C'est ceux qui ne sont pas organisés,
36:14 qui ne s'échangent pas sur une place de marché quotidiennement.
36:17 Et donc, on peut mettre sous ce plan-là, évidemment, le private equity.
36:20 Private equity, c'est tout ce qui est les actions non cotées,
36:24 mais aussi l'immobilier.
36:25 En 2022, on a beaucoup entendu de gens parler,
36:28 finalement, de la vertu de ces classes d'actifs parce qu'elles étaient
36:30 plus résilientes. Mais enfin, de qui se moque-t-on ?
36:33 Elles sont plus résilientes. Pourquoi ?
36:35 Parce que le prix, c'est le prix d'une transaction.
36:38 Quand vous n'avez pas de transaction, eh bien, il n'y a pas de correction des prix.
36:41 Ça ne veut pas dire qu'en réalité, le sous-jacent reste,
36:45 en gros, valorisé de la même manière.
36:46 Et c'est un peu le risque qui est devant nous en 2023.
36:49 Si les actifs cotés ont déjà corrigé, ont déjà fait des corrections de 15, 20,
36:53 jusqu'à 25 % en fait, du point haut au point bas en 2022,
36:57 ce n'est pas encore le cas des actifs cotés.
36:59 Et on peut être inquiet parce qu'il n'y a pas de raison structurelle
37:01 pour que ces classes d'actifs-là soient épargnées par rapport à un excès de valorisation
37:06 qui était effectif encore en 2022.
37:09 Et on commence à le voir d'ailleurs sur certaines classes d'actifs immobilières,
37:12 que ce soit aux États-Unis, et on commence progressivement à le toucher du doigt aussi en Europe.
37:16 Eh bien, cette correction des prix, elle commence avec retard.
37:20 Et c'est un peu l'idée. En réalité, il n'y a pas l'un n'est pas mieux que l'autre.
37:23 C'est une question en fait de manière de fonctionner, de manière de corriger.
37:27 Il faut avoir en tête que les actifs cotés sont un peu des hors-bords,
37:30 qui prennent des virages qui peuvent être un peu difficiles, mais des virages un peu serrés.
37:33 Les actifs non cotés, c'est d'abord des paquebots.
37:36 Mais attention, le point d'arrivée peut être le même.
37:38 Et donc à aujourd'hui, on considère qu'en ce début d'année-là,
37:41 les actifs non cotés ont encore du chemin pour acter le changement de monde dans lequel on est rentré.
37:46 Plus d'inflation, mais surtout maintenant, en 2023, un ralentissement économique
37:49 qui devrait progressivement s'installer.
37:51 Ça veut dire, Pierre Sabatier, qu'il pourrait y avoir danger sur le prix haute écoutille ou sur l'immobilier en 2023 ?
37:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les corrections de valorisation ne sont pas terminées dans cette classe d'actifs-là.
38:03 Donc évidemment, on va privilégier plutôt les actifs cotés en ce début 2023 aux actifs non cotés.
38:08 Et c'est une forme de bonne nouvelle.
38:10 Pourquoi ? Parce qu'il la faut, cette correction-là,
38:13 parce qu'elle permettra de revaloriser les rendements associés à ces classes d'actifs-là
38:16 pour trouver ou ouvrir l'opportunité de revenir sur des niveaux qui seront plus raisonnables,
38:21 plus en lien avec la réalité économique et qui permettront de réouvrir un cycle positif
38:25 de plus long terme.
38:26 Vive les actifs cotés !
38:27 Attention aux actifs non cotés !
38:29 Le coup de cœur, le coup de gueule de Pierre Sabatier,
38:31 économiste, président fondateur de Pravio.
38:33 Merci, Pierre.
38:34 Merci à vous.
38:35 Ça vous concerne, votre émission préférée dans ce Grand Rendez-vous de l'épargne.
38:45 Thibault Lamy, vous avez sélectionné les meilleures questions.
38:48 Les meilleures questions, on les pose aux meilleurs experts.
38:51 On est en compagnie de Nathalie Cousigou-Suias.
38:54 Bonjour, Nathalie.
38:55 Bonjour à tous.
38:56 Vous êtes notaire à Paris.
38:57 On vous souhaite une très bonne année 2023, bien évidemment.
38:59 Merci beaucoup.
39:00 Et tout de suite, une première question de Nadia.
39:02 Oui, Nadia, elle souhaite ouvrir un contrat d'assurance-vie avec l'option des annuités garanties.
39:07 Elle veut désigner comme bénéficiaire de cette rente son conjoint.
39:11 Avant, elle veut savoir si en cas de divorce, elle pourra changer de bénéficiaire.
39:14 Ah, excellente question que celle de Nadia.
39:17 Alors, si vous voulez, on peut rappeler brièvement le sort de la clause bénéficiaire
39:22 du contrat d'assurance-vie classique.
39:23 C'est-à-dire qu'il y a un souscripteur assuré qui ouvre un contrat d'assurance-vie
39:27 et il a la faculté de désigner un ou plusieurs bénéficiaires qui ont vocation à recevoir
39:33 son capital si, au décès du souscripteur, celui-ci ne l'a pas dépensé, ne l'a pas utilisé.
39:40 Cette désignation de bénéficiaire n'est pas obligatoire pour la validité du contrat,
39:45 mais c'est fortement recommandé.
39:47 Savez-vous pourquoi ?
39:48 C'est-à-dire que si dans le contrat d'assurance-vie, on ne prévoit pas de bénéficiaire,
39:51 ce qui, je vous rassure, est très rare, eh bien, en fait, le capital versé,
39:56 qui n'aura pas été utilisé par le souscripteur assuré,
39:58 tombera dans la succession du dit souscripteur et sera éligible aux droits de succession.
40:03 Alors que l'on sait qu'un capital reçu par assurance-vie a une fiscalité favorable,
40:09 normalement, n'est pas éligible, tout au moins pour une partie, aux droits de succession.
40:14 - Donc sans clause bénéficiaire, le contrat a beaucoup moins d'intérêt.
40:17 - Donc le contrat a moins d'intérêt puisque, certes, on recevra le capital,
40:21 mais il sera fiscalisé dans la succession.
40:23 - Par défaut, quand même, les contrats, il y a cette petite ligne...
40:26 - Bien sûr, il y a toujours une clause type, même si on vous recommande,
40:29 les notaires de France et les assureurs vous recommandent de faire une clause bien individualisée.
40:34 Donc là, on a bien d'accord, c'est le principe du contrat classique d'assurance-vie.
40:39 - C'est quoi la différence, justement, les annuités garanties ?
40:42 - Eh bien, justement, on va y venir, cher Thibault.
40:44 C'est-à-dire qu'en fait, le bénéficiaire, il n'est pas obligé d'accepter,
40:49 déjà, parfois, il ne le sait pas, le bénéficiaire qu'on a désigné,
40:52 que le souscripteur, on ne lui a peut-être pas dit.
40:54 En revanche, s'il est au courant de ce bénéfice à son profit,
40:59 il a la faculté de dire à l'assurance, je veux accepter cette clause bénéficiaire.
41:03 OK ? Et ça, les articles du Code de l'assurance L132-8 et 9 prévoient, dans ce cas-là,
41:11 que s'il y a l'acceptation du bénéfice de ce capital,
41:16 le souscripteur assuré va être piézé-point lié,
41:19 il ne pourra plus changer le bénéficiaire,
41:21 il ne pourra plus faire des retraits, il ne pourra plus fermer ce contrat.
41:26 Donc, c'est une clause extrêmement lourde.
41:28 C'est la raison pour laquelle, il y a eu une réforme d'ailleurs en 2017,
41:32 parce qu'il y a eu beaucoup d'abus,
41:34 on dit que lorsque le bénéficiaire, le futur et éventuel bénéficiaire du capital l'accepte,
41:41 enfin, veut l'accepter, il faut que l'assuré souscripteur soit informé
41:45 et l'accepte expressément.
41:47 Donc ça, chers amis, c'est le principe.
41:50 Qu'en est-il, comme disait Thibault, d'une clause qui prévoit une garantie des annuités assurées ?
41:56 Ça, c'est une clause optionnelle de certains contrats, notamment retraite,
42:01 qui prévoit un dénouement au profit du souscripteur en annuité.
42:07 C'est-à-dire qu'on ne va pas vous verser au dénouement du contrat,
42:12 on ne va pas verser un capital au souscripteur assuré qui est toujours vivant,
42:16 mais on va lui verser une rente.
42:18 Eh bien, il y a une clause optionnelle de certains contrats
42:22 qui prévoit une garantie des annuités,
42:25 c'est-à-dire quelle que soit la durée de vie de l'assuré qui va percevoir cette rente,
42:30 eh bien, il y a la durée des annuités qui est garantie.
42:37 Donc, même si l'assuré décède avant cette période,
42:40 ça va donc revenir à un bénéficiaire.
42:43 Tout le monde suit ?
42:44 Eh bien, cet article n'est pas visé par ces fameux articles L132, 8 et 9,
42:50 cette possibilité du code des assurances.
42:52 Qu'est-ce que ça veut dire ?
42:53 C'est-à-dire que c'est possible,
42:55 cette faculté de délégation au profit d'un bénéficiaire,
43:00 mais dès lors que cette désignation est irrévocable et définitive.
43:04 Concrètement, pour Notre-Nadia,
43:06 eh bien, la différence des autres contrats d'assurance vie,
43:10 eh bien, si elle désigne son conjoint en cas de bénéficiaire éventuel de ses annuités,
43:16 elle ne pourra plus, même en cas de divorce,
43:19 revenir dessus, et ce, quand bien même son époux n'aurait pas accepté.
43:24 D'accord.
43:25 Donc, c'est vraiment dérogatoire à ces articles L132, 8 et L132, 9.
43:31 Plus généralement, en cas de divorce,
43:34 je vous confirme qu'on a beaucoup de clients qui viennent nous voir,
43:39 souvent sur le conseil de leurs avocats.
43:41 Pourquoi ?
43:42 Parce que tant que le divorce, par ailleurs, n'est pas prononcé ou n'est pas définitif
43:46 ou n'a pas été réglé dans le cadre d'un divorce par consentement mutuel,
43:50 eh bien, s'il y a un décès en cours de procédure,
43:53 le conjoint survivant qu'on a en face de soi, il n'est pas divorcé.
43:57 Il est veuf, puisque le divorce n'a pas été prononcé.
44:00 Et auquel cas, il conserve sa vocation à hériter.
44:04 Dans ce cas-là, il y a beaucoup de gens prudents,
44:06 surtout, ne nous le ronds pas, dans les divorces contentieux,
44:09 qui ont vocation à durer très longtemps,
44:11 qui viennent faire un testament chez leur notaire en disant,
44:14 "Bah voilà, moi, si je décède alors que le divorce ait pu être prononcé,
44:19 je retire à mon conjoint tout droit légaux,
44:23 tout droit légal dans ma succession."
44:25 En revanche, ce qui ne vaut pas pour Nadia,
44:28 pour ce fameux contrat de garantie des annuités.
44:32 - Voilà pour cette réponse très claire, précise à Nadia.
44:36 Merci, Maître Kozik Goussuias, notaire à Paris.
44:39 À très bientôt.
44:40 Tout de suite, une prochaine question.
44:42 - Le grand rendez-vous de l'épargne, ça vous concerne ?
44:45 - Nouvelle question dans "Ça vous concerne" et nouvelle experte.
44:50 On accueille Stéphane Absolu. Bonjour Stéphane.
44:52 - Bonjour Fabrice.
44:53 - Directeur associé chez PIC6 Conseil.
44:57 Thibaut, vous avez sélectionné la question de votre lecteur Emmanuel.
45:01 Emmanuel, tout à fait.
45:02 Il a ouvert un PER, le fameux plan d'épargne retraite,
45:06 sur lequel il a effectué des versements en 2022,
45:09 donc l'année dernière.
45:10 Il veut savoir si ces versements, censés être défiscalisés,
45:13 vont avoir un impact sur son taux de prélèvement à la source.
45:16 - Alors, la réponse est claire, c'est oui.
45:18 Effectivement, maintenant, après, je vous propose de détailler un peu cette réponse,
45:23 puisqu'il y a des actions qui peuvent être menées par Emmanuel.
45:25 Alors, pour bien comprendre pourquoi est-ce que le versement sur ce PER
45:29 a un impact sur son prélèvement à la source,
45:32 ce qu'il faut déjà comprendre, c'est le mécanisme.
45:33 C'est-à-dire que, dans le cadre de versements sur un PER,
45:37 ce versement-là va donner droit à une déduction sur le revenu imposable.
45:42 Alors, je rappelle quand même que c'est plafonné, c'est limité.
45:44 C'est-à-dire que les versements déducibles sont limités à 10% des revenus professionnels.
45:48 Mais on le voit, le fait de verser sur un PER va déduire ma base imposable,
45:52 mon revenu imposable.
45:53 Donc, qui dit moins de revenus, dit forcément un impact sur mon taux d'imposition,
45:57 puisqu'il ne sera pas le même. Je rappelle qu'on est dans un barème progressif.
45:59 Donc, le fait qu'on ait moins d'imposition a un impact sur mon taux d'imposition,
46:06 et donc sur mon prélèvement à la source.
46:07 Et c'est d'ailleurs en cela aussi qu'il faut bien distinguer deux types de défiscalisation.
46:11 On a les défiscalisations par déduction de revenus.
46:13 Donc, je réduis mon revenu.
46:15 Là, on a un impact sur le prélèvement à la source.
46:17 Et puis, on a des défiscalisations par réduction d'impôt ou crédit d'impôt,
46:23 où là, on joue sur l'impôt en lui-même.
46:26 Donc, évidemment, on se doute bien, il n'y a pas d'impact sur le taux d'imposition,
46:29 puisque ça intervient après, en fait.
46:31 Donc, là, aujourd'hui, on se dit, versement sur un PER,
46:36 j'ai donc moins de revenus, et j'ai donc un impact sur mon taux.
46:40 Sauf qu'une fois qu'on a dit ça, l'impact sur le prélèvement à la source,
46:45 il n'est pas immédiat.
46:45 C'est le mécanisme même du prélèvement à la source.
46:47 On va avoir un décalage.
46:48 Et donc, par exemple, pour Emmanuel, qui a versé en 2022,
46:51 il a deux possibilités.
46:53 Soit il décide de ne rien faire.
46:55 Il laisse courir.
46:56 Et donc, en fait, il va faire sa déclaration d'impôt en 2023 sur ses revenus 2022.
47:00 Et il aura une modification de son PAS au moment de son avis d'imposition,
47:04 on va dire avec un certain décalage.
47:06 Et c'est à ce moment-là que son taux d'imposition va changer.
47:08 Et le cas échéant, il aura peut-être le versement d'un trop-perçu.
47:12 Si l'application de ce taux, qui n'était donc plus exact,
47:16 lui a généré un impôt supplémentaire,
47:18 cet impôt lui sera reversé, mais il lui sera reversé, on va dire, fin 2023.
47:22 - Donc on imagine quelle solution s'il n'a pas envie de faire d'avance de trésorerie.
47:25 - Exactement.
47:26 C'est là où, en fonction de l'impact de ce versement sur le taux du PAS,
47:32 Emmanuel peut décider d'agir.
47:33 Dans ce cas-là, il va sur son espace personnel.
47:36 Il va dans l'onglet "actualiser suite à une baisse de revenu".
47:40 Je crois que l'onglet s'appelle comme ça.
47:41 Il va donc déterminer un nouveau taux d'imposition.
47:45 Sachant que là, il y a une nouveauté par la loi de finances 2023, d'ailleurs.
47:48 C'est-à-dire que jusqu'à maintenant, pour pouvoir modifier son taux de prélèvement à la source,
47:53 l'administration fiscale exigeait que la différence entre le prélèvement initial
47:59 et le nouveau prélèvement déterminé par ce nouveau taux de prélèvement à la source,
48:03 on ait une différence de 10%, ce qui était quand même déjà relativement important.
48:07 La loi de finances pour 2023 a réduit ce pourcentage, on est passé à 5%.
48:11 Donc aujourd'hui, dès que j'ai une différence de 5% entre le prélèvement lié à mon taux initial
48:18 et puis le nouveau prélèvement que je calcule avec mon taux de prélèvement à la source redéfini,
48:23 il suffit que j'ai une différence de 5% entre les deux,
48:26 et donc je pourrais appliquer ce nouveau taux d'imposition immédiatement.
48:29 Je le signale à l'administration fiscale, elle-même le signale à mon employeur,
48:33 à mon percepteur d'imposition, et donc j'aurai immédiatement une application de ce nouveau taux
48:39 et donc un impact sur ma trésorerie, je n'aurai plus l'impôt à sortir immédiatement.
48:42 - D'accord. En tout état de cause, on comprend que ça va être modifié automatiquement si on ne fait rien ?
48:46 - Oui, si on ne fait rien, au moment de la déclaration d'impôt sur le revenu,
48:50 l'administration fiscale va prendre connaissance de ce versement,
48:53 va prendre connaissance de l'impact sur le revenu, de l'impact sur le taux,
48:57 et va donc modifier le taux d'imposition automatiquement,
48:58 mais applicable du coup avec un délai bien plus grand.
49:02 - Ça veut dire Stéphane que tous les contrats aujourd'hui sont aujourd'hui
49:07 plugués on va dire directement sur impôts.gouv.fr,
49:11 le gouvernement sait exactement, le service des impôts, quels contrats vous avez ouverts ?
49:15 - C'est au moment de la déclaration d'impôt.
49:17 C'est là au moment de la déclaration d'impôt que le contribuable va déclarer
49:21 les versements qu'il a réalisés sur son père.
49:22 - Pour résumer, Thibault, soit on anticipe, on déclare en avance,
49:26 soit on attend et c'est recorrigé automatiquement.
49:29 - En fonction de sa trésorerie du moment.
49:31 - Voilà, et puis de son temps, il y en a aussi qui sont un peu allergiques à toutes ces maladies.
49:36 - C'est ça, c'est une démarche administrative supplémentaire si on veut effectivement le modifier,
49:39 mais ça peut avoir un impact important sur la trésorerie, Thibault a raison.
49:42 - Merci Stéphane, Stéphane Absolue, directeur associé chez Pixis Conseil.
49:46 Dans un instant, une autre question.
49:48 - Le grand rendez-vous de l'épargne, ça vous concerne ?
49:54 - Ça vous concerne, vos questions à la rédaction de Capital et la réponse des experts.
49:59 On accueille Charlotte Tammer.
50:01 Bonjour Charlotte.
50:01 - Bonjour.
50:02 - Directrice Conseil chez Youmoney et tout de suite une question de Sarah.
50:06 - Oui, alors Sarah, elle suit l'actualité, elle a suivi la remontée des taux obligataires
50:11 et elle a entendu parler des fonds obligataires à échéance.
50:14 Alors elle aimerait, avant d'y investir, connaître un peu leur fonctionnement,
50:18 les rendements à attendre et puis les risques aussi.
50:20 - Et les risques associés.
50:21 Alors pour lui répondre, déjà elle a bien suivi la tendance
50:24 parce que je pense que depuis la fin de l'année 2022,
50:26 on a plus d'une dizaine de fonds obligataires à échéance qui sont apparus
50:30 et qui suivent la tendance effectivement de la remontée des taux,
50:34 notamment des taux directeurs qui ont une répercussion directe sur les taux obligataires,
50:39 que ce soit les taux d'État, qu'on appelle l'OAT,
50:41 ou que ce soit les taux de dettes privées émises par les sociétés,
50:45 c'est plus une catégorie qu'on appelle "high yield",
50:47 on a un bond de plus de 10% quand même sur la rentabilité des obligations.
50:52 Pour expliquer, en fait ces fonds, ce sont des fonds qui sont, comme son nom l'indique,
50:56 composés en fait d'obligations, d'obligations du secteur privé,
51:01 c'est plus des sociétés qui cherchent à emprunter de l'argent
51:04 qui soit ne peuvent pas le faire auprès des banques,
51:06 soit peuvent le faire à des meilleures conditions auprès des particuliers.
51:09 Donc en fait on a un gérant qui crée un fonds,
51:10 à l'intérieur de ce fonds il va sélectionner différentes sociétés
51:14 qui cherchent à émettre de la dette,
51:17 et en fait on va avoir une échéance,
51:19 c'est une dette qui va avoir une échéance dans le temps,
51:21 et cette échéance elle est généralement comprise entre 4 et 6 ans.
51:24 Ce qui fait que si vous souscrivez, si Sarah souscrit un fonds demain,
51:27 elle l'a fait fin 2022,
51:29 elle va être engagée jusqu'à fin 2026, voire fin 2028.
51:33 À quoi elle s'engage ?
51:34 Eh bien en fait, on va peut-être revenir sur le fonctionnement d'une obligation
51:37 pour comprendre quels sont les intérêts et quels sont les risques.
51:40 En fait une obligation c'est un titre, c'est une dette.
51:44 Donc on va dire que moi je suis une société,
51:45 que Sarah elle cherche à investir,
51:47 moi j'ai besoin que Sarah me prête de l'argent,
51:49 et donc je vais mettre une créance à 100 avec un rendement,
51:52 qu'on appelle un coupon,
51:53 qui va lui distribuer du 4% par an pendant 4 ans.
51:56 Donc pendant 4 ans Sarah elle me prête 100,
51:58 et moi pendant 4 ans je vais lui distribuer du 4% par an.
52:01 Au terme des 4 ans, je m'engage, moi émetteur de la dette, de la créance,
52:05 je m'engage à lui restituer ses 100.
52:07 D'accord ?
52:08 Donc on n'est pas à l'opposé des actions,
52:11 on n'est pas sur un produit volatile,
52:12 les produits de taux sont plutôt des actifs financiers plutôt stables,
52:17 et donc avec une échéance en plus on va avoir une stratégie,
52:20 une visibilité sur le rendement distribué.
52:22 On n'est plus sur un produit de distribution
52:24 que sur un produit où on cherche à gagner sur le capital.
52:28 Donc l'un des premiers avantages d'investir dans ce type de fonds,
52:31 c'est qu'en fait on va prendre un risque relativement modéré en termes de volatilité,
52:36 puisqu'on va acheter de la dette,
52:37 on a un coupon, c'est le rendement,
52:39 on va avoir un coupon qui est associé,
52:41 et on sait qu'au terme, l'émetteur de la dette va nous rendre notre nominal.
52:47 Le risque c'est quand même qu'il puisse ne pas y arriver,
52:49 c'est-à-dire qu'il n'arrive pas à rembourser sa dette,
52:50 ou qu'il disparaisse, qu'il fasse faillite.
52:51 Alors bien évidemment il n'y a aucune garantie,
52:54 ni dans le rendement, ni dans la restitution du nominal,
52:58 et comme son nom l'indique, on est sur de l'obligation high yield,
53:01 qui va avoir une notation entre triple A et triple C.
53:04 Généralement les fonds high yield,
53:06 ils vont être cotés entre du double B positif et du triple C négatif,
53:10 donc plus la note est mauvaise,
53:12 plus le risque de disparition de l'émetteur,
53:14 de défaut de l'émetteur on dit, est important,
53:17 mais plus la rentabilité,
53:18 le taux de distribution sur la durée du prêt va être important aussi.
53:22 L'intérêt de ce type de fonds, c'est qu'en fait le gérant,
53:25 déjà c'est un gérant, c'est un expert qui va sélectionner
53:27 les titres high yield,
53:29 donc j'ai dit triple A mais ça ne rentre pas dans la catégorie du high yield,
53:32 mais c'est le gérant qui va sélectionner les émetteurs,
53:34 qui va sélectionner la créance, donc c'est un spécialiste qui le fait,
53:38 et la deuxième chose c'est qu'on va avoir une centaine d'émetteurs,
53:40 une centaine de titres choisis,
53:43 et donc si un fait défaut parmi une centaine d'émetteurs,
53:46 ça va à peine se ressentir pour Sarah qui a prêté de l'argent en terme.
53:51 Qu'est-ce qui peut faire fluctuer, en fait,
53:53 la dernière chose qui est importante,
53:55 c'est que ce sont des fonds qui vont fonctionner sur une stratégie dite de portage,
53:58 c'est-à-dire que le but du gérant, ce n'est pas de faire du trading
54:00 et de faire fluctuer la composition des différentes dettes,
54:04 mais ça va être de prendre sa dette et de la porter à échéance.
54:06 Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Parce que quand on fait ça,
54:08 on est quasiment certain, si l'émetteur est stable,
54:11 de ne pas subir les tribulations de marché entre temps.
54:14 Et je vais juste expliquer en quoi ça consiste derrière,
54:16 et ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si Sarah met 100 dans son fonds,
54:19 qu'elle a un coupon, un ticket espéré autour de 7%,
54:22 tous les ans, pendant 4 ans, elle va toucher 7%,
54:24 et au terme, quoi qu'il arrive sur le marché,
54:26 sur les cours de bourse, sur le marché obligataire,
54:28 elle va récupérer son nominal qui est de 100.
54:30 Qu'est-ce qui peut faire varier le nominal d'une obligation ?
54:33 On a bien compris que le nominal, il varie assez peu,
54:35 c'est la hausse des taux.
54:36 C'est-à-dire que si moi aujourd'hui, j'émets une obligation à 100
54:39 avec un coupon de distribution à 7, et que les taux continuent d'augmenter,
54:42 et bien l'année prochaine, je vais émettre la même dette à 100,
54:45 sauf que le taux de distribution, il va être de 9 contre 7.
54:49 Et donc si ceux qui ont du 100, qui émettent du 7 par an,
54:52 ils ne vont pas revendre à 100, ils vont revendre à 80.
54:54 Et ça, c'est vrai si on n'a pas cette stratégie dite de portage,
54:58 c'est-à-dire qu'on veut vendre avant l'échéance.
55:00 Donc, il faut être OK sur la durée de l'engagement,
55:03 entre 4 et 6 ans.
55:04 Les taux de rentabilité aujourd'hui,
55:06 ils sont compris entre 6,5 pour les plus bas
55:08 à quasiment 11% pour les plus élevés.
55:11 Et puis bien évidemment, il faut être OK sur la durée,
55:15 c'est-à-dire qu'il faut vraiment adopter la stratégie dite de portage.
55:18 Ces fonds sont éligibles à travers l'assurance-vie, à travers le PER.
55:21 C'est bien pour des stratégies de moyen terme,
55:23 à échéance à 4 ans, 6 ans.
55:24 Et puis, il faut quand même se renseigner un petit peu sur les frais.
55:27 Alors, il n'y a pas tellement de frais de gestion sur ce type de fonds
55:30 parce qu'on est sur le marché obligataire.
55:31 Donc, c'est quand même moins cher que des fonds composés d'actions.
55:34 Pour autant, il y a des frais d'entrée qui peuvent facilement monter jusqu'à 5%.
55:37 Ça, ça va directement être prélevé sur la rentabilité du fonds.
55:39 - Ça prend une année déjà.
55:40 - Voilà. Et la deuxième chose, c'est qu'il y a des frais de sortie.
55:43 Pour toute personne qui ne suivrait pas l'échéance finale du fonds,
55:46 vous pouvez, en cas de rachat anticipé,
55:48 au-delà de perdre un peu en nominal,
55:50 vous pouvez aussi vous retrouver avec une pénalité de 1, voire 2%
55:53 de frais de sortie sur votre capital.
55:55 - Donc, à tout point de vue, il faut tenir sur la durée.
55:56 - Il faut tenir sur la durée.
55:58 Et après, c'est quand même...
55:59 Ce n'est pas garanti en capital, ce n'est pas garanti en rendement,
56:02 mais c'est relativement peu volatil.
56:04 Et étant donné les prix à la baisse qu'on a eus sur le marché obligataire,
56:07 je pense que ça peut être une stratégie de moyen terme
56:10 assez attractive pour 2023.
56:11 - Voilà pour ces fonds obligataires à échéance.
56:13 Merci Charlotte, Charlotte Tamer, directrice conseil chez Yeomanie.
56:18 On arrive au terme de cette édition du Grand Rendez-Vous de l'Epargne.
56:21 Un grand merci de l'avoir suivi, un grand merci à nos experts.
56:24 Un grand merci à Thibault Lamy, chef de service chez Capital,
56:28 au réalisateur de cette émission, Théo Bonnembourg et Nicolas Sandals-Amy.
56:32 On se retrouve dès le mois prochain pour une nouvelle émission.
56:36 À très bientôt.
56:36 Générique.
56:39 - Le Grand Rendez-Vous de l'Epargne, à retrouver sur les sites de Radio Patrimoine et Capital.
56:44 Générique.
56:47 ...

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