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00:00 - Une question Guillaume, à mon avis, parce que je suis d'accord avec tout ce que tu dis,
00:03 et je pense que c'est un faux procès, et je pense d'ailleurs que le procès est instruit par des gens qui sont jaloux de ne pas avoir été invité à l'Elysée,
00:09 ou qui assiment toujours que derrière il y a toujours un complot.
00:11 Le seul truc qui peut alimenter effectivement le doute, c'est le fait que l'Elysée fasse savoir que ce déjeuner doit rester pas secret,
00:20 mais en tout cas il ne faut pas en parler, il ne faut pas dire que c'est Macron qui a parlé directement.
00:23 C'est ça, est-ce qu'il ne faudrait pas revoir ces règles, et assumer, dire effectivement "j'ai été déjeuner avec Emmanuel Macron",
00:29 "voilà ce qu'Emmanuel Macron m'a dit, voilà ce qu'il pense du mouvement social".
00:33 Et à mon avis ça enlèverait toute ambiguïté.
00:35 - Oui, alors, il faut encore, ce n'est pas propre à Emmanuel Macron.
00:39 - C'est-à-dire que le "off" aujourd'hui, est-ce que c'est à l'heure des réseaux sociaux, des chaînes info, etc., est-ce que le "off" a encore du sens ?
00:45 - Oui, moi personnellement le "off" me paraît important, parce que lorsque l'on rencontre un salaire politique,
00:50 il faut encore que ce soit Macron, Mélenchon, Le Pen ou qui que ce soit,
00:53 il y a les interviews en bonne et due forme, voilà, ou pour un public donné, dans un journal, sur une radio, une télévision,
01:00 on pose des questions, il y a des réponses, etc., vous êtes tout le monde.
01:03 Le problème d'une rencontre plus informelle, c'est très important de faire ce qu'on appelle du "background", de faire de l'analyse,
01:10 et lorsque dans le contexte des grèves, on va rencontrer Laurent Berger, Jean-Luc Mélenchon ou autres,
01:17 eux non plus ne demandent pas à ce que l'on fasse, et pas à la rencontre.
01:21 Heureusement que l'on peut voir des gens de manière un petit peu...
01:26 - On a compris. - Sans raconter de rien pour ce qu'ils ont dit.
01:29 - On a compris, mais est-ce qu'on peut quand même... Moi j'ai rien contre ces déjeuners en "off", etc.,
01:34 je pense quand même qu'ils amenuisent beaucoup la capacité de critique derrière, je pense que...
01:38 - Je vous en remercie. - Non, non, mais je ne parle pas spécialement pour vous, mais je pense...
01:42 - Bah si, si ! - Mais non, arrêtez de tout prendre personnellement, soit vous répondez à cette interview...
01:47 - Mais c'est en train de dire que... - Et vous ne prenez pas la mouche à toutes les remarques,
01:49 soit vous ne répondez pas, mais on n'est pas là pour faire une interview avec un hyper susceptible.
01:53 Moi ce que je vous dis, c'est que je pense que ça amenuise beaucoup la capacité critique des uns et des autres,
01:58 je pense que malgré tout les journalistes sont flattés d'être à l'Élysée,
02:01 je sais même d'ailleurs qu'un certain nombre d'entre eux communiquent directement sur Télégramme avec le président de la République,
02:07 je sais qu'ils sont extrêmement flattés d'avoir ce canal direct avec le président,
02:11 que du coup, évidemment, qu'ils ne disent plus la même chose une fois qu'ils sont à l'antenne ou une fois qu'ils s'écrivent,
02:15 c'est une réalité, on peut choisir ou pas d'y participer, on peut choisir d'ailleurs d'être dur quand même avec le président ou avec un ministre
02:22 après avoir déjeuné avec lui, mais j'observe, moi, je suis désolé que par exemple, par comparaison avec ce qui se passe aux États-Unis,
02:29 la presse française ait une servilité extraordinaire avec le président de la République, et ce depuis des décennies,
02:35 malheureusement il y a un copinage entre les ministres et les journalistes en France qui est hallucinant quand on le voit de près.
02:41 Moi je le vois de près, je le vois régulièrement, je participe moi aussi à des cocktails, des dîners, etc.,
02:48 je vois cette espèce d'entre-soi qui s'est créée, et c'est singulièrement vrai sous la Macronie,
02:54 parce qu'il y a même un changement générationnel qui a fait qu'aujourd'hui ils ont tous un peu le même âge,
02:58 c'est pas bien fait, et ça je suis désolé de dire qu'en France, à part quelques-uns comme Plenel, etc., le reste de...
03:06 - Bah oui désolé, c'est vrai, mais parce que c'est absolument vrai !
03:11 - Je parle de ces 10 dernières années, Plenel, je trouve qu'il remue la plume dans la plaie.
03:17 - On te parle sous Macron, mais on te parle sous Macron !
03:21 - Aujourd'hui je trouve que c'est un lieu vrai pour...
03:23 - Que Guillaume réponde !
03:24 - On peut être anti-Macron, mais on peut pas dire n'importe quoi.
03:27 - Dans la période contemporaine, je suis désolé, dans la période contemporaine,
03:35 je parle pas sous Mitterrand, je parle pas sous les Mérovingiens, je parle de la période actuelle,
03:41 il y a très peu de journalistes, il y en a quelques-uns au monde, il y a Plenel, il y a Elise Lucien,
03:46 il y a quelques-uns qui remuent la plume dans la plaie, et je suis désolé de dire que les autres ne sont pas dans le même journalisme.
03:52 - Guillaume, je vais vous donner un autre exemple, c'est pas une question de significativité, c'est une question de fait, simplement.
03:59 La dernière fois que j'ai eu la chance d'avoir un off, comme on dit, avec Emmanuel Macron, c'était pour parler de la question de l'euthanasie,
04:09 et des projets de gouvernement en matière d'euthanasie.
04:11 Je ne vous surprendrai pas en vous disant que, M. Garraud et moi, à tête personnelle,
04:16 je ne suis pas vraiment sur la ligne d'autorisation du suis-et-il-assister à l'euthanasie comme le gouvernement le prépare actuellement.
04:25 Lors de ce off, Emmanuel Macron m'a aussi expliqué sa vision des choses,
04:31 il m'a donné sa vision des choses, dans l'article que j'ai fait dans la foulée,
04:37 on ne peut pas vraiment dire que je me suis fait le porte-parole servile de ce qu'Emmanuel Macron voulait.
04:43 On a maintenu notre vision à nous, en intégrant sa vision des choses, mais en expliquant en quoi elle nous paraissait biaisée, faussée, voire dangereuse.