Étoile montante de la pâtisserie de luxe, Bastien Blanc-Tailleur façonne avec une dextérité de maitre des pièces montées spectaculaires aux allures d’œuvres d’art, entre hauteurs monumentales, détails sublimes et saveurs raffinées. Rencontre avec un prodige au talent saisissant.
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Style de vieTranscription
00:00 Je m'appelle Bassin Blantailleur et je suis chef pâtissier.
00:05 Mon intérêt pour la pâtisserie a commencé assez jeune.
00:08 J'ai commencé par faire des gâteaux à la maison avec mes frères, avec ma famille.
00:11 Et puis, à un moment donné, dans mon cursus, il a paru évident que ce soit l'endroit
00:15 où je voulais m'orienter.
00:16 J'ai commencé à 15 ans par deux années d'apprentissage en Normandie.
00:19 Et puis après, par jeu de leur relation, j'ai travaillé à Toulouse pendant trois
00:23 ans où j'ai continué mon apprentissage dans une grosse maison toulousaine qui s'appelle
00:26 la Maison Pillon.
00:27 Et puis après trois années à Toulouse, je suis monté à Paris pour travailler dans
00:30 plusieurs maisons, entre autres chez Caret, un salonté parisien du 16e arrondissement,
00:35 chez Yannick Allénaud comme sous-chef pâtissier, et au Georges V comme sous-chef pâtissier
00:39 également.
00:40 Donc j'ai construit comme ça mon bagage pâtisserie et au fil des années, d'abord
00:44 en apprentissage et puis après en montant en grade dans différentes maisons.
00:47 À Paris, c'est quand même en France là où se centralise la pâtisserie haut de gamme.
00:51 Et si on veut exercer son métier à un certain niveau, on est un peu obligé de le faire
00:55 à Paris.
00:56 C'est un endroit où il y a une concentration de belles maisons de pâtisserie, d'hôtels,
00:59 de restaurants.
01:00 Aujourd'hui, je suis spécialisé principalement dans la création de gâteaux artistiques
01:04 et de pièces événementielles, principalement pour des mariages mais aussi pour tout autre
01:09 événement.
01:10 Ce sont des gâteaux qui sont très décorés, où il y a une vraie démarche artistique
01:13 et une vraie démarche de création derrière.
01:15 J'ai commencé à faire un premier gâteau de mariage et je me suis rendu compte qu'il
01:17 y avait quand même un champ de possibles qui était plus vaste que ce que je pouvais
01:21 connaître en pâtisserie précédemment.
01:23 Et ça m'a permis de raccrocher un peu avec les passions que j'avais plus jeune pour
01:27 le dessin, pour les belles choses, pour les tableaux, pour la pâtisserie.
01:30 C'est une forme de tradition familiale que je perpétue vu que mes parents, ma famille
01:34 ont toujours aimé les brocantes, les antiquités, les belles choses, les beaux tableaux.
01:38 On est une famille de collectionneurs, j'en fais partie également.
01:42 Et donc maintenant, en plus de collectionner des moules de pâtisserie, des livres de pâtisserie,
01:45 je collectionne aussi quelques gâteaux.
01:47 Ma clientèle est principalement internationale.
01:50 Des personnes étrangères qui viennent se marier en France par exemple ou qui font appel
01:55 à moi pour leur mariage à l'étranger.
01:57 Quand on se rencontre, généralement, ils viennent quand même chercher une partie du
02:00 savoir-faire français.
02:01 En tout cas, ce qui est important au-delà du décor du gâteau, c'est vraiment de faire
02:04 attention à la recette et à ce qu'on met à l'intérieur.
02:06 Et donc c'est pour ça qu'on utilise des produits nobles, des produits français essentiellement.
02:10 On fait des recettes qui sont françaises avec des bases de biscuits, des bases de mousse
02:14 qui sont des traditions françaises.
02:15 Et donc on fait un gâteau qui a l'aspect d'un gâteau à étage mais qui en fait est
02:20 constitué d'un gâteau relativement traditionnel de pâtisserie française.
02:23 Donc on a quand même le côté éclat, époustouflant d'un gros gâteau de mariage plus l'intérêt
02:29 d'un vrai gâteau pâtissier.
02:30 C'est important quand on fait un gâteau que le gâteau s'inscrive aussi dans une
02:34 continuité.
02:35 On essaie d'avoir quelque chose qui fasse le lien avec tout le reste.
02:38 Alors on peut s'inspirer des broderies de la robe de mariée, du travail du fleuriste,
02:42 du décor des cartes d'invitations.
02:43 Parfois, il arrive que certains couples demandent quelque chose de très spécifique parce que
02:47 ça a un rapport avec leur histoire personnelle.
02:49 Il n'y a vraiment pas de limite.
02:50 On a fait des gâteaux de 6 mètres de haut comme des gâteaux de 4 mètres de large.
02:54 On fait des gâteaux parfois plus petits.
02:55 Ce n'est pas forcément parce qu'un gâteau est plus grand qu'il est plus cher.
02:58 C'est juste aussi le temps qu'on y met et l'attention au détail qu'on va mettre
03:01 dans chaque gâteau.
03:02 Toutes les commandes sont toujours exceptionnelles.
03:04 On essaie de faire toujours des choses différentes.
03:06 Après, il y a parfois des commandes plus grosses que d'autres ou qui demandent plus
03:09 de travail de recherche.
03:10 L'année dernière, on a fait un gâteau très architectural inspiré de la cathédrale
03:14 de Milan.
03:15 Pour ce gâteau, même s'il n'a pas l'aspect final de la cathédrale de Milan, on a reproduit
03:19 tous les détails.
03:20 On a refait des moules, j'ai re-sculpté toutes les arcades, toutes les portes, les
03:24 arches.
03:25 J'ai acheté les plans de la cathédrale de Milan pour rebaser toute la création du
03:29 gâteau.
03:30 Ce gâteau qui paraît simple a demandé trois mois de travail de recherche en amont avant
03:34 de commencer la production.
03:35 Quand un couple vient à la fin d'un mariage, je me remercie pour le travail que j'ai
03:40 pu fournir.
03:41 Ils sont souvent très impressionnés aussi par le goût du gâteau.
03:44 C'est vraiment quelque chose qui me touche beaucoup puisque je suis pâtissier, je suis
03:47 français, c'est vraiment mon métier.
03:49 En plus de tout l'effort que je mets à faire un beau gâteau, être sûr qu'il
03:52 soit bon, c'est vraiment quelque chose de très important pour moi.
03:55 Ça représente aussi toute une partie du savoir-faire français.
03:57 Et quand on a fait ça, je pense qu'on a quand même réussi l'essentiel.
04:00 [Musique]