• il y a 2 ans
POLITIQUE - Votera ou votera pas ? Les Républicains, pivots cruciaux pour faire adopter la réforme des retraites, se retrouvent au pied du mur, entre opposition à Emmanuel Macron et besoin de rester crédibles sur ce thème marqueur de la droite.

Les Républicains s’accordent sur la nécessité d’une réforme, avec comme ligne rouge la baisse des pensions ou la hausse des cotisations. Pour le reste, tout le monde ne parle pas exactement d’une même voix.

Éric Ciotti souhaite poser des « conditions »

Le chef des députés LR Olivier Marleix a assuré lundi qu’il ne « soutiendrait pas » la réforme si elle comportait le report de l’âge légal de départ à 65 ans, un « chiffon rouge », « trop brutal ». « Allons-y pas à pas, 63 ans d’ici la fin du quinquennat, un trimestre par an », a-t-il ajouté. Mardi, il a réclamé un minimum de « 1 200 euros par mois » et « un vrai plan » sur l’emploi des seniors.

En revanche, le député du Lot Aurélien Pradié, qui a fait campagne pour la présidence de LR, plaide pour une réforme via le nombre d’annuités et refuse la mesure d’âge.

De son côté, le maire de Meaux Jean-François Copé n’a pas mâché ses mots lundi au micro de Public Sénat : « Ne pas voter un report à 65 ans nous discréditerait à jamais », a-t-il lancé.

Le nouveau patron de LR Éric Ciotti reste, lui, sur sa proposition de synthèse, donnant le choix entre « augmentation de la durée de cotisation ou de l’âge de départ ». Il a averti lundi qu’il poserait des « conditions » pour voter le projet de loi : « réhabiliter les petites retraites au niveau du Smic, prendre en compte la pénibilité, voir aussi ce qui se passe sur les régimes spéciaux ».

Quant au Sénat à majorité de droite, il a comme chaque année (depuis le début du quinquennat précédent) adopté début novembre un texte prévoyant de relever l’âge légal à 64 ans à partir de la génération 1967. Si la réforme proposée « vient sur nos propositions à nous, je ne vois pas pourquoi je m’y opposerais », affirmait le 8 décembre le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Les divergences sont d’autant plus importantes que certains agitent la menace d’une motion de censure contre le gouvernement. « Déposer une motion de censure, c’est une folie », a affirmé mardi Jean-François Copé.

Le report à 65 ans figurait dans le programme de la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse. « On va dire : comme c’est Macron qui le propose, on ne va pas le voter ? Ce n’est pas possible, ce n’est pas responsable », a affirmé l’ancien ministre à Public Sénat.

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