• il y a 2 ans
Sur la scène de Cannes comme au Festival de Deauville, où nous l’avons rencontré, il disparaît dans des costumes ajustés de jeune cadre dynamique. Mais avec ses deux palmes d’or, Ruben Östlund ne peut plus cacher sa singularité.

Tout est réellement très spécial chez ce Suédois aussi volubile qu’un Italien, en rupture avec la culture nordique du silence à la Bergman. Le qualificatif de disruptif, très en vogue, convient bien à ce quadragénaire qui vit avec son temps, dynamite les pudeurs du cinéma d’auteur, sans renoncer à la grandeur d’un plan-séquence, à la noble raideur d’un plan fixe ! Cinéphile passionné formé dans le respect des maîtres, il se veut en même temps (autre formule de l’époque) dans l’irrespect et cultive avec talent une impureté réjouissante en mêlant intelligence et bêtise, farce grotesque et regard politique pointu pour raconter notre société.

Avec "The Square" et aujourd’hui "Sans filtre", Ruben Östlund s’est montré à la fois heureux de susciter des avis partagés, comme les nôtres à Télérama, et ravi de soulever un mouvement d’enthousiasme et de curiosité comme seule une palme d’or peut en créer. Quand le cinéma nous divise et quand le cinéma nous réunit, il vit ! Un message d’actualité de la part de ce réalisateur qu’on a vraiment plaisir à écouter.

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