• il y a 4 ans
Alors que chaque année 120 000 femmes de moins de 35 ans sont touchées par un cancer du sein à travers le monde, seulement 10% d’entre elles pratiquent l’auto-examen des seins. Un geste de prévention pourtant hautement recommandé par les associations de lutte contre le cancer, qui permet de détecter suffisamment tôt la maladie et de mieux la combattre, du moins lorsqu’il est bien enseigné et correctement appliqué. Explications.

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Transcription
00:00 Bonjour, je m'appelle Julie Meunier, je suis la fondatrice des frangines, j'ai 33 ans et à 27 ans j'ai été touchée par un cancer du sein.
00:07 Cette année-là, je suis allée voir mon gynécologue et il m'a touché les seins.
00:16 Il m'a fait une palpation des seins et il a senti un petit kyste.
00:21 Il ne s'est pas inquiété du tout, il m'a dit "vous avez un petit kyste"
00:25 donc en partant j'ai essayé de toucher, chercher où est-ce qu'il était le kyste et je n'ai pas trouvé.
00:30 Je me suis dit "qu'est-ce qui lui a pris au gynécologue ? Je ne sais pas qui, je ne sais pas ce qu'il a senti mais ce n'était pas ça".
00:35 Et en fait, quelques semaines après, en mettant mon soutien-gorge, il y a quelque chose qui m'a gênée.
00:40 J'ai retiré mon soutien-gorge, j'ai dit "tiens, c'est quoi qui me gêne ?"
00:43 Et là j'ai senti une grosse boule.
00:46 Et là je me suis dit "ah mais c'est le fameux kyste ? Ah mais il est costaud en fait le kyste !"
00:52 Et donc j'en ai parlé à ma maman, quand je suis rentrée chez moi, elle m'a appelée tous les jours
00:57 jusqu'à ce que je lui dise "oui j'ai repris rendez-vous chez le docteur".
01:00 Et en fait je n'en pouvais plus qu'elle m'appelle pour ça.
01:03 Donc j'ai fini bien 10 jours après par recontacter mon gynécologue.
01:09 Et c'est vrai que souvent je dis "ma maman elle m'a donné la vie et elle m'a sauvé la vie à ce moment-là"
01:14 parce que j'étais à des années-lumière de me dire qu'en fait cette boule qui avait grossi, c'était un cancer.
01:21 Et donc c'était vraiment le début d'un parcours compliqué on va dire en termes de ma santé.
01:28 J'allais me battre pour vivre.
01:29 Et aussi en termes de comment j'allais vivre cette parenthèse désenchantée dans ma vie.
01:34 J'avais 27 ans et il fallait que je me réapproprie toute mon identité de la tête aux pieds.
01:41 En plus du reste.
01:42 Et donc j'ai commencé très rapidement les traitements.
01:44 Un mois après qu'on m'ait annoncé mon cancer, j'ai fait ma première chimio.
01:48 Et mes cheveux sont tombés 15 jours après ma première chimio, le jour de mon anniversaire.
01:53 Là il fallait que je me réapproprie une identité qui allait me suivre
01:58 et que j'allais surtout accepter pendant toute la période du cancer qui était donc fixée à 16 mois.
02:07 Et je savais pas si ça allait être plus long ou pas.
02:08 Mais en tout cas je me suis dit "ok ça va être quand même 16 mois c'est long".
02:12 Donc il va vraiment falloir que je me réapproprie une image qui me plaît au quotidien
02:17 pour que je puisse me sentir bien dans ma peau.
02:21 Juste bien dans ma peau et ok avec l'image que je vais renvoyer aux autres.
02:26 En fait la maladie je l'avais pas choisie.
02:28 Et j'avais envie de retrouver le choix de l'image que j'allais avoir.
02:34 Surtout quand on est en traitement anticancéreux où on a ce fameux teint qui est laiteux
02:37 et qu'on a le vis de laité un peu tiré, qu'on est fatigué.
02:41 Ça peut vite faire malade.
02:43 Et je voulais pas du tout ça.
02:45 Moi j'étais en mode guerrière, j'étais en train de me battre pour ma vie.
02:47 Je voulais pas que même si les gens c'est de la bienveillance,
02:51 je voulais pas qu'on me regarde avec compassion en disant "oh là là elle est jeune et elle a un cancer la pauvre".
02:56 Moi j'étais Xena à ce moment-là, j'étais pas la pauvre.
02:59 Donc du coup je voulais pas que ça se remarque.
03:03 Donc je nouais des turbans et dessous en fait je m'étais inventé un système de phosphrange
03:07 pour qu'elle tienne sur ma tête qui n'avait plus de cheveux.
03:10 Et par-dessus je venais nouer plein de turbans, mettre des bonnets et tout.
03:13 Et j'avais tout le temps des compliments dans la rue sur mon style.
03:17 En fait, grâce à ce petit système tout simple, personne n'y avait pensé donc j'avais pu le breveter.
03:23 J'ai réussi à me réapproprier une identité qui me plaisait.
03:26 Et je sortais la tête haute et alors avec des nœuds plus gros les uns que les autres de jour en jour.
03:33 Parce que je me disais de toute façon, si on remarque que j'ai un cancer, on va me regarder.
03:38 Donc autant qu'on me regarde parce que j'ai du style.
03:41 Et c'était plutôt une expérience assez incroyable parce que bizarrement,
03:48 de me retrouver chauve, d'avoir eu ce cancer, ça m'a levé plein de barrières.
03:52 Ça m'a complètement désinhibée sur plein de choses.
03:55 Que ce soit au niveau du style, que ce soit au niveau de ma personne,
03:58 que ce soit au niveau de ce que je pense.
04:02 Voilà, j'ai plus de tabou et je peux parler de tout.
04:05 Mais je sais que rapidement, j'ai eu un instinct de survie en fait.
04:09 C'est vraiment ça, c'est l'instinct de survie.
04:11 Et l'être humain, il est assez incroyable pour ça.
04:13 C'est qu'il est capable de s'adapter à toutes les situations et même au pire.
04:18 Et c'est pour ça qu'il faut qu'il garde confiance.
04:19 Parce qu'on est vraiment capable de tout.
04:21 Tant qu'on est en vie, on est capable de tout.
04:23 Donc je suis rentrée dans l'essai clinique.
04:25 Et cet essai clinique, il a duré 16 mois.
04:27 J'ai eu 24 chimios, 2 opérations, 40 séances de radiothérapie et 5 ans d'hormonothérapie.
04:34 Là, je suis sur la fin de mon hormonothérapie
04:36 puisque ça fait 4 ans que je suis en rémission
04:38 et que l'année prochaine, je pourrai crier haut et fort "Peace and love"
04:42 parce que j'aurais fini le combat contre ce fichu cancer du sein.
04:46 Pour moi, le cancer, c'est quelque chose dont il faut être conscient.
04:50 Et c'est une prévention qui doit être faite annuellement.
04:53 Les ligues, elles le font.
04:54 Annuellement, elles font régulièrement des campagnes de prévention
04:58 dans les espaces ligues des départements et des régions.
05:01 Mais en fait, c'est vrai que parler du cancer du sein, notamment qu'en octobre,
05:05 c'est dommage parce que le cancer du sein, c'est toute l'année.
05:09 Ça n'a pas de frontières, ça n'a pas de saisonnalité, ça n'a pas de sexe.
05:13 Encore une fois, les hommes aussi peuvent être concernés.
05:15 Quand JHD m'a contactée pour être la muse de cette année,
05:20 déjà, j'ai été hyper honorée parce que je connaissais cet engagement
05:23 et je me suis dit "Bah, carrément oui !"
05:26 Mais en plus, quand j'ai discuté avec eux et que j'aurai exprimé
05:30 tout ce que je viens d'expliquer sur le fait que le cancer,
05:33 c'est bien d'en parler aussi à un autre moment qu'en octobre
05:36 et qu'ils étaient complètement partants,
05:37 je me suis dit "On est clairement sur la même longueur d'onde."
05:40 Donc je serai plus que ravie d'être la muse de la campagne pink de cette année.
05:46 Le geste de l'autopalpation, ça peut être un geste, effectivement, il n'est pas inné.
05:49 Ça peut être un geste qui dérange, qu'on n'a pas forcément envie de faire.
05:53 Il y a plein de femmes qui ne sont pas à l'aise
05:55 à devoir pratiquer le geste de l'autopalpation
05:57 parce que déjà, elles ne le connaissent pas, elles ne savent pas comment le faire.
06:01 Elles ne savent pas où trouver l'information précise
06:05 pour pouvoir le faire correctement.
06:07 Elles pensent que c'est quelque chose de très compliqué.
06:11 Seulement, des fois, la prévention, elle passe rien que par le regard.
06:14 C'est-à-dire qu'on va se regarder les seins
06:16 et si on observe qu'il y a une modification de la poitrine,
06:20 il faut aller consulter.
06:21 Dans tous les cas, même si on pratique le geste de l'autopalpation
06:24 et qu'il y a un problème, il faut aller consulter.
06:27 Ça, c'est pas négociable.
06:29 Et après, le geste de l'autopalpation,
06:30 c'est pas quelque chose de sorcier.
06:33 Il ne faut pas l'intellectualiser non plus outre mesure.
06:38 Tout simplement, il suffit de checker des endroits qui sont clés.
06:41 Il va y avoir sous les bras,
06:43 il va y avoir les clavicules à ce niveau-là,
06:45 parce qu'on ne le sait pas, mais à ce niveau-là, il y a des ganglions.
06:48 Il y a des ganglions aussi par ici, au niveau du sternum,
06:51 sous les bras comme je disais tout à l'heure.
06:52 Et ensuite, il faut faire le tour en partant du mamelon
06:56 et faire le tour de sa poitrine en faisant un escargot.
06:58 Et en appuyant bien.
06:59 Et le mieux, c'est de prendre son sein d'un côté avec sa main
07:03 et d'appuyer avec l'autre comme ça pour bien sentir.
07:06 Le geste, il n'est pas compliqué.
07:08 En fait, les femmes, elles passent à peu près 20 heures par mois à se coiffer.
07:13 Sur toutes ces femmes,
07:14 il n'y en a qu'une sur deux qui pratiquent le geste de l'autopalpation.
07:17 Et c'est vraiment très, très peu.
07:19 Donc, c'est pour ça que le simple petit mot
07:23 qu'il y a sur les produits de la marque GHD,
07:26 c'est un moyen mnémotechnique de se dire
07:28 "Ah bah tiens, ce mois-ci, j'ai pas pratiqué mon geste d'autopalpation".
07:31 Et voilà.
07:33 Et là, c'est parfait.
07:35 On peut prendre soin de sa santé, reprendre le contrôle
07:37 et continuer à voir loin dans l'avenir.
07:39 J'ai eu beaucoup de chance aujourd'hui de pouvoir faire ce retour d'expérience
07:42 parce qu'on croit que cette phrase, elle est dédiée qu'au film,
07:46 que ça n'arrive qu'aux autres.
07:48 Ou que "Fais gaffe, tu peux traverser la route et te faire écraser".
07:51 Souvent, on le prend par-dessus la jambe, mais c'est la vérité.
07:54 Aujourd'hui, à chaque fin d'année, quand on me dit "Bonne année, bonne santé",
07:58 pour moi, ce n'est plus du tout des mots d'usage.
08:00 C'est quelque chose que je prends vraiment à cœur
08:01 parce que dans la vie, on a beau tout avoir,
08:04 si on n'a pas la santé, on n'a plus rien.
08:07 Donc s'il y a bien une chose dont il faut qu'on prenne soin, c'est sa santé.
08:11 Donc je suis contente de pouvoir avoir la parole aujourd'hui
08:15 afin de transmettre ce message.
08:17 C'est qu'en fait, il suffit de se regarder dans le miroir,
08:21 parfois, si on n'ose pas se toucher,
08:23 et de regarder ses seins parce qu'il peut y avoir juste une différence,
08:27 la peau qui change, la texture, le mamelon qui rentre,
08:31 une rougeur, quelque chose de juste bizarre qui va nous alerter.
08:35 Ou alors, comme moi, ça m'est arrivé en mettant son soutien-gorge
08:38 ou alors en se lavant sous la douche, sentir quelque chose d'anormal.
08:41 Et dans ces cas-là, il faut aller consulter.
08:44 Et si le médecin vous dit "Ça ne sert à rien que je vous touche les seins,
08:49 vous êtes trop jeune" ou quoi que ce soit,
08:51 si vous avez un doute, il faut enlever absolument ce doute et il faut insister.
08:56 Et si en insistant ça ne marche pas, il faut changer de médecin.
08:58 Mais voilà, il faut insister et la santé, c'est vraiment notre trésor le plus précieux.
09:06 C'est grâce à elle qu'on va réussir à avancer vers l'avenir,
09:09 c'est grâce à elle qu'on va durer le plus longtemps possible sur cette Terre.
09:13 Donc il faut en prendre soin et c'est en prenant le contrôle de sa santé
09:17 que tout ira bien et qu'on pourra être heureux surtout.
09:20 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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