• il y a 3 ans
L’autrice Rose Lamy est suivie par 200 000 abonnés sur Instagram.

Rose Lamy a choisi un pseudonyme pour répertorier depuis 2019 les propos sexistes et antiféministes véhiculés dans les médias. Son compte Instagram « Préparez-vous pour la bagarre » est un succès, le nombre d’abonnés est en passe d’atteindre 200 000. Ancienne communicante en gestion de crise, la jeune femme a décidé de faire de sa traque un livre « Préparez-vous pour la bagarre. Défaire le discours sexiste dans les médias » aux éditions JC Lattès. . Je trouvais qu’on s’indignait pour un féminicide par exemple et qu’après on passait à autre chose. J’ai eu l’intuition que si je mettais tout au même endroit, on pourrait mettre au jour une mécanique qui relierait les évènements entre eux », explique Rose Lamy sur franceinfo. Dans son ouvrage, elle estime que les rédactions taisent ou relèguent les violences sexistes et sexuelles en périphérie des Unes. Si c’était une réalité il y a quelques années, est-ce toujours le cas aujourd’hui ? : « Peut-être plus totalement, les choses progressent, mais je me suis basée sur une affaire importante dans ma construction féministe qui a une dizaine d’années, c’est l’affaire DSK. Une phrase m’a marquée, c’était dans le Canard enchaîné qui disait « l’information s’arrête à la porte de la chambre à coucher ». Je trouve que c’est assez révélateur sur le rapport à la sphère privée qui reste fort en France. Il y aurait un monde sur lequel on n’a pas le droit d’enquêter. Mais si on regarde derrière la porte et que c’est un viol ou un inceste ? Les médias et la justice doivent intervenir, ça devient un problème public et non privé. » Cette affaire du Sofitel de New York remonte à 2011. A l’époque, les proches de Dominique Strauss-Kahn, des politiques essentiellement, se relayaient sur les plateaux pour défendre l’honneur de leur ami et parfois dénigrer Nafissatou Diallo. 10 ans plus tard, personne n’est venu tenir les mêmes propos pour Nicolas Hulot. Signe d’une évolution des mentalités ? « Oui ça va mieux, mais on arrive à une nouvelle étape : la disqualification de la parole des victimes et à quel moment on les croit et on arrête de croire l’accusé sur parole. »
Rose Lamy fustige par ailleurs les titres racoleurs ou comiques de la presse écrite pour évoquer des violences contre les femmes. Un exemple : « Il monte en pression et frappe sa femme qu’il soupçonne d’avoir bu de la bière ». Elégant jeu de mots pour parler d’une agression. « Ca participe d’un long processus de déshumanisation des femmes que j’essaie de mettre en lumière dans le livre. On les déshumanise aussi en ne leur donnant pas de prénom ou en parlant de leur tenue plutôt que de leurs idées. »
Autre constat fait par Rose Lamy : l’utilisation d’euphémismes dans les médias. Une agression sexuelle ou un viol sont souvent qualifiés d’attouchements, de gestes déplacés, de mains baladeuses : « C’est une grande partie du livre et c’est le cœur de ce que je fais avec mon compte Instagram : la s

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