Un portrait-robot, un surnom… et c’est à peu près tout. Pendant 35 ans, l’identité du « Grêlé » est restée une énigme. Une énigme criminelle qui a pris fin en septembre dernier avec le suicide d’un homme de 59 ans, François Vérove, que son ADN s’apprêtait à trahir . Cette histoire, que les enquêteurs ont longtemps cru sans issue, a débuté le 5 mai 1986 dans le 19e arrondissement de Paris. Ce jour-là, Cécile Bloch, une petite fille de 11 ans, est violée et tuée dans l’un des sous-sols de son immeuble. Un homme étrange, que des habitants ont vu dans les étages, a particulièrement retenu l’attention. Son portrait-robot met en lumière une particularité physique -des marques sur la peau- et lui donne un surnom : le « Grêlé ». Cet homme sévira pendant plusieurs années dans la capitale et en région parisienne. En 2001, l’ADN permettra ainsi de relier le meurtrier de Cécile Bloch à un autre double meurtre, celui de Irmgard Muller et Gilles Politi, commis en 1987. A ces meurtres s’ajoute également une liste de six viols… sans compter les soupçons qui pèsent sur d’autres affaires non résolues. Mais le « Grêlé » reste introuvable et son dernier crime connu remonte à 1994, lorsqu’il enlève et viole une fillette de 11 ans, qui parviendra finalement à s’échapper. Le témoignage de la victime s’avère précieux puisqu’elle décrit notamment la voiture dans laquelle l’homme l’a enlevée, et explique qu’il lui a présentée une carte de policier ou de gendarme. Un élément commun à plusieurs autres témoignages. L’affaire bascule définitivement il y a quelques mois. La juge d’instruction Nathalie Turquey, qui a acquis la conviction que « le Grêlé » est un ancien membre des forces de l’ordre, ordonne la convocation de plusieurs centaines d’anciens gendarmes, qui vivaient à l’époque à Paris ou en région parisienne. Au programme notamment : une audition et un test ADN, afin de le comparer à celui du tueur. A l’autre bout de la France, à la Grande-Motte (Héraut), un certain François Vérove fait partie des destinataires. Cet ancien gendarme et policier âgé de 59 ans , qui mène une vie de famille paisible en bord de mer, comprend que les enquêteurs vont faire le rapprochement entre lui et « le Grêlé ». Il loue alors un appartement au Grau-du-Roi, rédige une lettre dans laquelle il avoue être un « grand criminel qui a commis des faits impardonnables jusqu’à la fin des années 1990 » , sans pour autant donner plus de précisions. Dans la foulée, il se suicide. L’ADN viendra ensuite confirmer une chose : François Vérove et le « Grêlé » ne font qu’un, levant une partie du voile sur 35 années de mystère.
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