• il y a 3 ans
Elle recrache la terre après avoir nettoyé le caillou dans sa bouche, convaincue de tenir là une fortune. Comme Lihle Magudulela, ils sont des milliers ces derniers jours à affluer vers ce coin pauvre d’Afrique du Sud, dans une folle ruée vers de prétendus diamants. Au point du jour, ils sont déjà des centaines sur le flanc de cette colline du petit village de KwaHlathi, situé à 5 heures de route de Johannesburg, dans le Kwazulu-Natal (Est). Armés de pelles, de pioches ou de bâtons, ils retournent le sol et défont les mottes de terre humide à mains nues, espérant chaque fois y voir l’éclat de la fameuse pierre précieuse. Des photos sur les réseaux sociaux le week-end dernier ont provoqué l’emballement. « Ce sont des vrais », dit Lihle Magudulela, mère célibataire de trois enfants. Dans sa main, elle montre un petit tas de pierres sales, qui pourraient tout aussi bien être de vulgaires cristaux de verre. « Je vais pouvoir acheter une voiture, une maison, mettre mes enfants dans une école privée », assure-t-elle. Dans le pays qui a mis au jour le plus gros diamant de l’histoire, le Cullinan, et fait la richesse des plus grands diamantaires du monde, le rêve est permis. Surtout pour ceux rongés par le chômage endémique, qui a atteint un nouveau record avec la pandémie de Covid-19 et touche désormais plus de 32% de la population. « Nous sommes pauvres, je n’ai pas de travail. Mais ça pourrait tout changer », dit Precious, 38 ans. A côté d’elle, son fils de 14 ans tient dans son poing une pierre transparente de la taille d’une balle de ping-pong. Lui et sa petite sœur de 3 ans ont passé la nuit à fouiller la terre avec leur mère. « Ils ne sont pas fatigués, on a besoin d’argent », lance-t-elle au petit matin. Les spécialistes n’excluent pas qu’il puisse s’agir d’authentiques diamants, même s’ils estiment que c’est hautement improbable. Le département de l’Énergie et des Mines a déclaré envoyer une équipe d’experts dans les prochains jours.

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