Le 6 mars dernier, pour enrayer la baisse de la demande du pétrole liée aux conséquences de la propagation du virus, l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) ainsi que la Russie se sont réunies à Vienne pour s'accorder sur une nouvelle baisse de la production d'or noir afin de maintenir le cours du baril, alors autour de 50 dollars. Or, contre toute attente, Moscou, soucieux de ne pas perdre de parts de marché face aux producteurs de gaz de schiste américain, a refusé. Dès lors, l'Arabie saoudite, troisième producteur de pétrole du monde, a décidé d'augmenter sensiblement sa production afin de faire chuter les prix, et ainsi contraindre la Russie à revoir sa position. Alors que le baril de brut a dégringolé à 27 dollars lundi 23 mars, Moscou ne semble toujours pas prête à céder. Ancien vice-président exécutif de Saudi Aramco, la compagnie nationale saoudienne de pétrole, Sadad al-Husseini est l'un des meilleurs experts du secteur pétrolier saoudien. Selon lui, « l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait prévu une chute de la demande de 3,4 millions de barils pour le premier quart de l'année 2020 par rapport au dernier quart de l'année 2019. Par conséquent, l'Arabie saoudite est arrivée au sommet de l'Opep avec la conviction profonde qu'une réduction majeure de l'offre de 1,5 million de barils était nécessaire de la part de l'Opep et de l'Opep+, au-delà de la coupe de 2,1 millions de barils déjà conclue en décembre 2019 ». « Beaucoup de participants au sommet de mars, dont la Russie et le Kazakhstan, ne souhaitaient pas réduire davantage leur production », poursuit Sadad al-Husseini.
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