Attaque à la préfecture de police. L’imam apparu dans l’enquête était fiché S

  • il y a 5 ans
Mickaël Harpon, auteur de l’attaque contre la préfecture de police de Paris, fréquentait une mosquée à Gonesse (Val-d’Oise), où il habitait. Un des imams de cette mosquée était fiché S et aurait dû quitter le territoire en 2015. Mais il affirme ne jamais avoir parlé avec Mickaël Harpon.

L’auteur de la tuerie à la préfecture de police de Paris, Mickaël Harpon, présentait-il des signes de radicalisation ? Les premiers éléments de l’enquête et un rapport interne de la préfecture de police dessinent le portrait d’un homme bien intégré dont le comportement, malgré quelques signaux, n’avait pas inquiété sa hiérarchie.

Converti à l’islam il y a une dizaine d’années, il fréquentait la mosquée de la Fauconnière, à Gonesse. Elle n’était « pas considérée comme salafiste », mais un imam est passé « brièvement » dans cette communauté « avant d’être rejeté », selon une source proche du dossier.

« Illuminé » et « théologien »
L’homme, de nationalité marocaine et âgé de 35 ans, qui a dirigé la mosquée de février à décembre 2017, était fiché S depuis 2015 pour son « fondamentalisme religieux », selon les informations de l’hebdomadaire Le Point.

Il était qualifié localement d’« illuminé » et de « théologien » plus ou moins autoproclamé par un spécialiste de l’antiterrorisme. Il avait exercé auparavant dans trois autres mosquées du Val-d’Oise, l’une à Sarcelles et les deux autres identifiées comme des mosquées sous influence salafiste.

Une mesure d’obligation de quitter le territoire
En 2015, alors qu’il officiait à Sarcelles, l’imam avait fait l’objet d’une mesure d’obligation de quitter le territoire français (OQTF), en raison notamment de ses prêches radicaux et de ses fréquentations, selon le député François Pupponi (ex-PS), ancien maire de la ville.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a reconnu ce mardi, lors de son audition devant la Commission de lois de l’Assemblée nationale, que cette mesure « n’a pas été exécutée ». « Je ne sais pas pourquoi », a-t-il précisé. « Ce que je sais, c’est que depuis, dans le cadre de la commission départementale […], il a été décidé de lui accorder un titre valable parce qu’il a un enfant et qu’il s’est marié. » Un titre valable jusqu’en avril 2020.

Recommandée