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Intervention de Me Jean-François - Cassini Avocats sur les actualités juridiques de la table-ronde « Actualités de la filière : mécanisme de soutien et actualités juridiques »

S'informer sur les conséquences, les impacts, les prévisions du changement climatique sur la variabilité des débits des cours, la vie des cours d'eau et sur la production hydroélectrique

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00:00 Je suis très heureux de vous retrouver presque pour la dixième année consécutive. C'est
00:09 le dixième anniversaire, mais en ce qui me concerne, c'est le neuvième. Quelques points
00:15 d'actualité pour cette année. Pas forcément de fiscalité, je suis désolé.
00:21 Juridique, et pardonnez-moi, je dois être préoccupée par les impôts, en fait, ça
00:24 doit être ça le problème.
00:25 Le premier point que je voulais aborder avec vous aujourd'hui, c'est quelque chose qui
00:33 pourrait aboutir, qui pourrait obéir à cet adage "100 fois sur le métier, remettez votre
00:38 ouvrage". Vous connaissez l'adage et j'avais commenté ce que je voulais évoquer aujourd'hui
00:45 déjà l'année dernière. Vous savez que le ministère de l'écologie, enfin de la transition
00:50 écologique, avait adopté le 30 juin 2020 un décret et un arrêté qui modifiaient la
00:56 nomenclature des IOTA, donc les installations, ouvrages, travaux au milieu aquatique, pour
01:01 rendre les travaux de rétablissement de la continuité écologique beaucoup plus simples.
01:07 L'idée c'était quoi ? C'est forcément très bien de rétablir la continuité, donc
01:11 on va supprimer tous les régimes d'autorisation qui sont impliquables à ce genre d'ouvrage.
01:16 Donc on peut maintenir dans la rivière, on peut casser des barrages, démolir des ponts,
01:19 des digues, rectifier le cours d'eau, etc. Tout ça avec un simple régime de déclaration.
01:24 Donc ça, ça avait été attaqué au Conseil d'État et le Conseil d'État, quand j'ai
01:30 commenté ce point l'année dernière, était sur le point de rendre sa décision, qui a
01:34 été rendue le 31 octobre et qui a annulé le décret en considérant qu'on ne pouvait
01:39 pas rendre des travaux éligibles à un régime aussi simple sans se préoccuper de leurs
01:44 conséquences sur l'environnement, sur les milieux, sur la sécurité publique, etc.
01:50 Le Conseil d'État précisant dans une décision très très claire que ces travaux sont par
01:56 nature, sans même apprécier dans le détail, de nature à avoir des conséquences importantes
02:02 sur la sécurité publique, l'environnement, etc. Et donc ce décret a été annulé avec
02:07 un effet différé dans le temps parce que le gouvernement avait expliqué que ça risquait
02:12 d'avoir des conséquences graves sur des travaux en cours, etc. Le ministère disait
02:18 qu'il y a beaucoup beaucoup de dossiers qui sont concernés par ce régime. En réalité,
02:23 le ministère lui-même avait chiffré le nombre d'ouvrages à à peu près 10 par an, ce que
02:28 le Conseil d'État avait d'ailleurs soulevé en disant « bon, c'est pas gigantesque ».
02:31 Et voilà. Et le ministère avait annoncé dès le départ qu'il allait remettre l'ouvrage
02:38 sur le métier et reprendre un décret. Ce qui a été fait, pour le coup, très très
02:42 rapidement, puisqu'on a un nouveau décret qui est sorti le 23 septembre dernier, qui
02:47 a été publié au journal officiel le lendemain, et qui prévoit quasiment à l'identique
02:52 la possibilité de mener des travaux d'arrasement, d'érasement, rectification de cours d'eau,
02:57 etc. sous un régime de déclaration. La seule modification qui a été apportée, c'est
03:03 une modification qui revient à catégoriser les ouvrages. Grosso modo, sont visés exactement
03:10 les mêmes travaux dans la version précédente, mais simplement pour les barrages qui font
03:15 plus de 2 mètres de haut, eh bien on n'aura plus la possibilité de recourir à ce régime
03:19 de travaux simplifiés. C'est uniquement pour les barrages qui font moins de 2 mètres
03:24 de haut, pour simplifier, que l'on peut continuer à passer par un régime de déclaration.
03:28 Alors, ma remarque est simple, en réalité, ce qui est visé par ce décret, c'est bien
03:35 sûr de pouvoir raser le maximum de barrages de moulins, et les autres ne sont pas concernés.
03:42 Bon, bien évidemment, c'est un texte qui n'est pas satisfaisant, et même si, selon
03:49 la formule de Jacques Prévert que j'ai citée tout à l'heure, on est tenté au ministère
03:53 de remettre 100 fois l'ouvrage sur le métier, eh bien nous avons nous-mêmes, côté FFAM
03:58 et côté Hydro-Oxsois, mis pour la deuxième fois l'ouvrage sur le métier, donc avec
04:03 un recours qui est déposé sur le sujet. Je regrette à titre personnel qu'on ne tire
04:07 pas de conséquences des décisions de justice qui sont rendues, mais c'est ainsi. En tout
04:12 cas, c'est un point sur lequel je voulais revenir pour préciser que ce décret est
04:16 de nouveau applicable aujourd'hui, et on devrait de nouveau voir des travaux sous
04:20 régime de déclaration qui devraient être autorisés, donc de manière simplifiée.
04:25 Deuxième point que je voulais aborder avec vous aujourd'hui, point d'actualité également,
04:30 c'est une réforme qui est portée par Voies navigables de France essentiellement, dans
04:35 la gestion des cours d'eau de Magnaux. Vous le savez sans doute, depuis le début des
04:39 années 90, Voies navigables de France est un établissement public qui gère les voies
04:43 publiques, les voies navigables essentiellement, et qui est chargé de les entretenir, de les
04:50 aménager, de les moderniser, et qui à ce titre perçoit depuis 1991 ce qu'on appelait
04:56 la taxe hydraulique, qui est maintenant une redevance sur les ouvrages, qui était calculée
05:01 et plafonnée à 3% du chiffre d'affaires. Aujourd'hui, ce plafonnement a sauté, et
05:07 la nouvelle politique de Voies navigables de France en la matière est soit de mettre
05:12 en concurrence les ouvrages qui sont situés sur domaine public fluvial, soit si la mise
05:17 en concurrence n'est pas possible, de raisonner en termes de plan d'affaires, c'est-à-dire
05:22 qu'on va regarder pour une centrale hydroélectrique, puisque c'est une catégorie qui a été
05:26 identifiée à part de tous les autres ouvrages d'irrigation, etc., et bien on va raisonner
05:32 en plan d'affaires et demander à l'exploitant de présenter son compte de résultats, etc.
05:38 Et Voies navigables de France a des exigences qui sont très très élevées en la matière,
05:43 pas forcément toujours connectées aux services rendus. Ce qui amène beaucoup de producteurs,
05:48 et c'est pour ça que je voulais faire ce point aujourd'hui, à se poser la question
05:50 de savoir si on a une négociation avec Voies navigables de France. Alors pour certains
05:56 ouvrages, il n'y a pas de négociation possible, la mise en concurrence est obligatoire, puisque
06:01 l'ouvrage est situé sur le domaine public fluvial même. On a des centrales hydroélectriques
06:07 qui, comme ça, sont vraiment situées en lit mineur. Donc pas d'autre possibilité
06:11 que de discuter avec Voies navigables de France et de se soumettre à leurs conditions. Mais
06:15 il y a beaucoup d'ouvrages pour lesquels l'histoire apporte une réponse, et vous
06:20 savez que c'est un peu mon dada, les droits fondés en titre, les droits fondés sur titre,
06:25 mais aussi des servitudes d'occupation du domaine public fluvial qui existent parce
06:32 que des ouvrages existaient avant la mise en navigabilité du cours d'eau. Et si on
06:38 se pose la question de savoir quel est l'historique de l'ouvrage, on peut découvrir des choses
06:41 très intéressantes. Je vais vous donner un petit exemple que je trouve très illustratif.
06:46 C'est l'hypothèse d'un ouvrage qui a été implanté dans les années 40-50 sur
06:51 un barrage existant depuis avant la Révolution française. Ce barrage permettait d'alimenter
06:57 une dérivation sur laquelle se situent aujourd'hui trois petites centrales hydroélectriques.
07:02 Et puis il y a une quatrième qui a été construite sur le barrage lui-même, sur un
07:07 terrain privé, mais en prise sur le domaine public fluvial. Il y a des négociations qui
07:13 sont en cours avec Voies navigables de France pour renouveler la convention d'occupation
07:16 temporaire du domaine public et des exigences qui sont assez déconnectées de la réalité
07:21 économique, ce qui a amené à se pencher sur le dossier. Et dans ce dossier, on s'est
07:27 rendu compte qu'en réalité, la dérivation sur laquelle existent aujourd'hui les trois
07:31 petites centrales hydroélectriques existe depuis avant la Révolution française. Ce
07:37 sont donc des installations qui sont fondées en titre, pour lesquelles il n'y a aucune
07:40 redevance d'occupation de domaine public aversée, ni de prise d'eau sur le domaine
07:45 public fluvial. Et puis pour la centrale qui est située sur le barrage lui-même, qui
07:50 a été construite plus tardivement, et bien là il faut pousser un petit peu plus les
07:53 investigations, mais ce dont on se rend compte d'ores et déjà, c'est que le barrage occupait
07:58 le domaine public fluvial avant la Révolution française et avant que le cours d'eau ne
08:02 devienne domanial lui-même. On est donc dans une situation assez particulière, où on
08:07 a une occupation privée du domaine public fluvial, et on peut même demander le découpage
08:12 d'une parcelle privée dans le domaine public fluvial. Tout ça pour vous dire que le droit,
08:18 dans les grandes lignes c'est simple, dans les lignes plus fines, évidemment c'est plus
08:22 compliqué. Mais ça mérite d'y rentrer, parce qu'on est sur un dossier, celui dont
08:26 je vous parle, où l'exploitant a payé des redevances à Voix Navigable de France depuis
08:31 des années, qui n'étaient pas dues pour certaines, et dont on peut demander le remboursement.
08:35 Et puis l'étude de ce dossier a permis également de découvrir qu'au moment où a été aménagée
08:41 la voie fluviale qui borde ces ouvrages, et bien il y avait un décret qui avait été
08:45 adopté pour fixer des dépenses, une répartition des dépenses d'entretien, pour une partie
08:50 à la charge de l'Etat, et pour une partie à la charge de l'exploitant des centrales
08:54 hydroélectriques. Et donc on passe dans un dossier où Voix Navigable de France avait
08:58 des exigences très très très élevées, en considérant que tout était une occupation
09:02 du domaine public, à une situation où finalement, on n'a pas encore fini l'analyse, mais on
09:07 va arriver à une situation où Voix Navigable de France, non seulement ne percevra pas de
09:11 redevances sur certains ouvrages, c'est une certitude, mais aussi va devoir contribuer
09:16 à l'entretien des ouvrages, et notamment Passapoisson, Desvalaisons, etc. Vous voyez
09:22 que l'histoire, comme le droit, sont deux matières très très importantes pour les
09:28 exploitations centrales hydroélectriques. Et un dernier point, je vais faire rapide,
09:33 qui concerne les droits fondés en titre, je vous en parle quasiment tous les ans, mais
09:36 c'est très intéressant parce que vous pouvez avoir sur les droits fondés en titre des
09:41 décisions qui sont divergentes, et qui illustrent ce principe de La Fontaine que vous connaissez
09:47 tous, "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage". Il faut savoir
09:53 l'intérioriser et puis l'apprécier à sa juste valeur, parce qu'on peut être
09:57 confronté sur des dossiers d'hydro à des procédures qui sont extrêmement longues,
10:02 il faut savoir les digérer, il faut savoir attendre le bon moment. Pour vous donner une
10:06 illustration de ce que je vous dis, je voulais vous citer un exemple d'un site qui est
10:09 situé dans le sud de la France, sur un cours d'eau qui est assez torrentueux. C'est
10:14 une installation qui a donné lieu à une autorisation à la toute fin du XIXe siècle,
10:20 qui a été exploitée pendant une soixantaine d'années et puis qui est à l'arrêt depuis
10:23 une quarantaine d'années ou cinquantaine d'années aujourd'hui. Sur ce site, qui
10:28 a été repris récemment, l'exploitant a entrepris de faire des travaux de remise
10:32 en état du barrage situé en limineur du cours d'eau qui avait été en partie emporté
10:36 par une crue. Et il a fait l'erreur de ne pas forcément clarifier le régime administratif
10:41 de l'ouvrage dès le départ. Il se trouve qu'il a un droit fondé sur titre, puisque
10:46 l'ouvrage a été autorisé avant 1919 et pour moins de 150 kilowatts. Le fait de ne
10:52 pas avoir clarifié la situation a entraîné une tempête administrative, puisque l'administration
10:56 n'était pas au courant des travaux, a engagé des poursuites pénales, des poursuites administratives,
11:02 une mise en demeure de remettre les ouvrages en état et donc l'engagement de procédures
11:07 dans les deux sens, des procédures pénales et des procédures administratives. Du point
11:13 de vue pénal, ça ne s'est pas bien passé, puisque le tribunal de première instance,
11:16 comme la cour d'appel, ont considéré que l'ouvrage n'avait jamais été autorisé
11:21 et que, de toute façon, la ruine du barrage avait entraîné la perte du droit fondé
11:26 sur titre. Ceci sans lire le dossier, puisqu'en fait il était justifié que le site était
11:31 bien autorisé. Et ça c'est un arrêt en dernier lieu qui a été rendu en septembre
11:35 de cette année. Et puis, sur le volet administratif, deuxième série de procédures qui a été
11:41 engagée, cette fois-ci la cour administrative d'appel a statué en sens exactement contraire,
11:46 en considérant que le site était bien autorisé et que, par ailleurs, le barrage n'était
11:52 pas en état de ruine. Ça vous illustre le fait qu'on a en France deux ordres de juridiction,
11:58 une juridiction judiciaire et puis une juridiction administrative. Et sur des mêmes faits, les
12:03 conclusions étaient d'ailleurs quasiment identiques, vous avez deux décisions complètement
12:07 en sens opposé. Alors que faire en la matière ? Eh bien, c'était le sens de ma petite
12:14 démonstration, c'est que vous avez une décision du tribunal des conflits, qui est un tribunal
12:19 qui départage les deux ordres de juridiction, qui a été rendue au cours de l'année 2020
12:24 et qui précise que l'appréciation du caractère autorisé ou fondé en titre d'un ouvrage
12:30 relève du juge administratif. Et en conséquence, les deux décisions qui ont été rendues
12:36 en sens complètement contraire aujourd'hui vont pouvoir donner lieu à une décision
12:41 soit du conseil d'État, soit de la cour de cassation et peut-être in fine du tribunal
12:45 des conflits qui va statuer, je le pense, en considérant que l'ouvrage est bien autorisé
12:51 et que le droit fondé sur titre n'est pas perdu. Tout ça quand même pour vous dire
12:58 que les travaux qui ont été réalisés sur cet ouvrage ont été engagés au cours de
13:02 l'année 2019. Nous sommes en 2023, on devrait avoir une décision de la cour de cassation
13:08 ou du conseil d'État en 2024, peut-être 2025, tribunal du conflit peut-être 2026,
13:14 bref c'est très long. Il ne faut surtout pas se décourager quand on porte un projet
13:18 comme celui-là, mais il faut surtout le faire étudier ou l'étudier soi-même avec soin
13:25 et faire confirmer les choses avec l'administration avant d'engager des travaux. Parce que l'exploitant
13:31 qui n'a pas fait ça en l'occurrence s'est embarqué dans des contentieux qui le dépassent
13:34 complètement. Au final, je pense que ça va bien se terminer. Mais il faut véritablement
13:38 prendre un soin particulier à étudier le régime administratif mais aussi le régime
13:43 historique des ouvrages, vous l'aurez compris au travers de mon propos. Ça devrait bien
13:47 se terminer mais ça a pris beaucoup de temps. Merci pour votre attention.
13:50 Merci à vous. Si vous avez des questions pour mettre remis, vous levez la main, on
14:01 vous amène le micro. Finalement, l'importance de l'histoire des ouvrages dans l'aspect
14:14 VNF et dans aussi ce dernier point que vous avez développé. L'historique est un point
14:22 clé dans chacun des cas.
14:24 Oui, complètement. Vous avez parfaitement raison d'insister Juliette sur le sujet.
14:27 On considère souvent le droit tel qu'il est aujourd'hui. Mais il ne faut pas oublier
14:31 qu'en France, on est un vieux pays et on a une stratification du droit qui s'est
14:36 faite depuis 200 ans et même avant parce qu'on a encore des principes qui sont antérieurs
14:40 à la révolution qui s'appliquent aujourd'hui. C'est valable pour les installations hydroélectriques
14:44 mais c'est valable pour plein de choses en matière environnementale, pour les étangs,
14:47 pour les irrigations. Et l'administration parfois oublie que tout ça, le droit qui
14:53 existe aujourd'hui, c'est le résultat d'une stratification de plus de 200 ans qu'on
14:58 ne peut pas négliger, que ce soit pour les redevances voies navigables de France, que
15:02 ce soit pour le régime des ouvrages qui est applicable aujourd'hui, pour le régime des
15:05 travaux qu'on va réaliser quand on refait un ouvrage, etc. On ne peut pas se détacher
15:09 de l'histoire.
15:10 Et alors en ce qui concerne les projets VNF, le travail que vous êtes en train de faire
15:15 va quand même changer très très profondément, pour faire simple, le profil des redevances
15:22 qui vont être dues et donc l'économie des projets. C'est quand même un tournant dans
15:29 les projets hydro pour VNF, enfin avec VNF, non ?
15:32 Oui, alors je n'en pourrai pas de grands mots mais effectivement c'est un travail
15:37 qui peut conduire à une modification de la situation et des négociations avec les
15:41 navigables de France. Après c'est un travail de cas par cas, c'est-à-dire que pour le
15:44 coup chaque site est différent et chaque site, chaque histoire peut conduire à une
15:50 solution différente. Je l'indiquais tout à l'heure, c'est vrai que des ouvrages
15:53 qui sont entièrement sur domaine public fluvial, il n'y a pas grand chose à discuter.
15:57 Mais des ouvrages qui sont situés en partie sur terrain privé ou bien sur lesquels il
16:01 y a des droits historiques, là on a vraiment matière à étudier.
16:03 Merci, il y a une question à droite dans la salle.
16:08 Bonjour Maître, bonjour. J'ai acheté récemment un moulin en 2020 et en fait la propriétaire
16:17 ne m'avait absolument pas informé qu'elle avait eu des mises en demeure pour la remise
16:21 en ordre de la continuité écologique. Et en fait j'ai reçu un courrier de l'administration
16:29 assez rapidement après avoir acquis le moulin et qui me disait qu'il fallait que je détruise
16:33 mon moulin et que je le remette à plat. Et par chance j'ai eu le réflexe de ce que
16:38 vous venez de dire d'aller consulter l'histoire de mon moulin et en fait j'ai pu constater
16:43 que dans l'arrêté, c'était Louis, Louis Auguste je crois, et en fait dans l'arrêté
16:52 il y avait bien marqué que c'était installé sur une chute naturelle. Et en fait en attendant
16:57 de pouvoir produire une étude et en porter à connaissance, ça me permis au moins de
17:02 stopper l'administration dans son exigence de remettre à plat le moulin tout de suite.
17:07 Parce qu'au départ j'ai reçu quand même une mise en demeure assez inquiétante parce
17:10 que je connais bien la DDTM de mon département donc c'était assez rapide dans l'exigence.
17:15 Et c'est vrai que le fait d'aller consulter les archives départementales m'a permis
17:18 de voir qu'il y avait une chute naturelle au moment où ils ont installé le moulin
17:22 et ça m'a permis de contrecarrer en fait les demandes de l'administration. Mais c'est
17:26 vrai que sur le coup on n'est pas forcément très accompagné en amont quand on achète,
17:32 ça peut être en zone humide mais ça peut être les zones de protégé comme des moulins
17:35 etc. Et je pense qu'il y a un vrai travail en amont à faire au niveau des notaires pour
17:40 qu'on puisse être informé au moment où on acquiert ce genre de propriété des obligations
17:45 qui peuvent être imposées assez rapidement aux propriétaires par la suite.
17:50 Merci pour votre témoignage. Est-ce que vous souhaitez commenter ?
17:55 Une petite réaction rapide. Effectivement l'information chez les notaires ne se fait
17:59 pas toujours. Il y a très peu de notaires qui sont au courant du régime qui est applicable
18:03 au moulin et alors que par exemple l'information doit être donnée au préfet deux mois avant
18:08 la cession du fait qu'il y aura un transfert de droits d'eau, très peu de notaires le
18:12 font parce qu'en fait ils ne le savent pas. Il y avait une fiche d'information qui devait
18:17 être adressée à tous les notaires de France par le ministère dans le cadre de la politique
18:22 de restauration apaisée de la continuité écologique. Je crois que cette fiche n'a
18:26 jamais été faite mais elle répondait effectivement à ce besoin d'information que l'on n'a
18:30 pas forcément. Je suis d'accord avec vous, c'est un vrai point qui n'est pas facile
18:35 à gérer quand on achète un ouvrage et qu'on se fait tomber dessus par l'administration,
18:39 parfois à raison d'ailleurs pour l'administration parce qu'il y a des propriétaires qui ne
18:42 gèrent absolument pas les ouvrages mais on le récolte après coup.
18:46 Merci. Pour les éventuelles autres questions, Maître Remy, je vous propose de vous adresser
18:53 à lui directement parce qu'on manque un petit peu de temps. Merci à vous trois, merci
18:58 Maître Remy. Je pense qu'on peut les applaudir pour ses réponses précises. Merci pour vos
19:07 questions également.

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