Carte blanche à Marie-Anne Montchamp, présidente du Conseil de la CNSA.
Intervention de Jean-Philippe Viriot-Durandal, professeur de sociologie, université de Lorraine sur le thème : "la participation des personnes âgées à la gouvernance des politiques de l'autonomie : possible ou pas ?"
Poser la question de la participation à la gouvernance d’une politique publique dans une perspective comparée, c’est prendre le risque d’interroger la manière dont les sociétés conçoivent le partage du pouvoir décisionnel sur le plan politique et institutionnel. C’est également tenter de saisir le fossé démocratique qui semble se creuser entre les « administrés » et les acteurs publics qui décident et implémentent les politiques publiques de l’échelon international jusqu’au niveau local. À travers cette intervention, différentes ouvertures seront proposées.
En premier lieu, il s’agit de savoir si la gouvernance des politiques du vieillissement et de l’autonomie peut, en soit, être l’objet d’une politique publique à part entière. Dès les années 1990, l’exemple britannique du Better govenment for Older people développé dans le cadre de la troisième voie (Giddens) a apporté des éléments de réflexion encore souvent méconnus en France et dont certains points seront développés.
Il s’agira notamment de comprendre comment les injonctions du cadre législatif français à plus de démocratie participative et de démocratie sanitaire ne peuvent se suffire à elles-mêmes. L’enjeu n’est pas seulement dans l’architecture institutionnelle, mais dans la mutation des fondements culturels sur lesquels s’établit la relation aux différentes catégories de publics que l’on souhaite associer. Cela induit à la fois le questionnement sur les pratiques politiques, professionnelles et familiales vis-à-vis des personnes âgées, mais aussi une prise en compte de la diversité de leurs paroles et de leurs opinions. L’instauration d’une éthique démocratique de la relation sociale appelle un travail des sociétés sur elles-mêmes par des méthodes, des formations spécifiques et des apprentissages qui peuvent épauler l’action publique dans son objectif de démocratisation des processus décisionnels (jury citoyen, budget participatif, atelier de design social, co-research…). Bon nombre de ces méthodes sont encore peu développées en France. La complétude des dispositifs d’intervention de type participatif induit aussi une vigilance quant à l’intégration des « invisibles » de la participation politique et civique dont font souvent partie les personnes âgées en perte d’autonomie ou les personnes immigrées âgées notamment. Un exemple concret de transfert méthodologique entre le Québec et la France sera présenté à cette occasion.
Enfin, la dernière perspective renverra à la structuration et la responsabilité des acteurs de la société civile dans la participation.
Intervention de Jean-Philippe Viriot-Durandal, professeur de sociologie, université de Lorraine sur le thème : "la participation des personnes âgées à la gouvernance des politiques de l'autonomie : possible ou pas ?"
Poser la question de la participation à la gouvernance d’une politique publique dans une perspective comparée, c’est prendre le risque d’interroger la manière dont les sociétés conçoivent le partage du pouvoir décisionnel sur le plan politique et institutionnel. C’est également tenter de saisir le fossé démocratique qui semble se creuser entre les « administrés » et les acteurs publics qui décident et implémentent les politiques publiques de l’échelon international jusqu’au niveau local. À travers cette intervention, différentes ouvertures seront proposées.
En premier lieu, il s’agit de savoir si la gouvernance des politiques du vieillissement et de l’autonomie peut, en soit, être l’objet d’une politique publique à part entière. Dès les années 1990, l’exemple britannique du Better govenment for Older people développé dans le cadre de la troisième voie (Giddens) a apporté des éléments de réflexion encore souvent méconnus en France et dont certains points seront développés.
Il s’agira notamment de comprendre comment les injonctions du cadre législatif français à plus de démocratie participative et de démocratie sanitaire ne peuvent se suffire à elles-mêmes. L’enjeu n’est pas seulement dans l’architecture institutionnelle, mais dans la mutation des fondements culturels sur lesquels s’établit la relation aux différentes catégories de publics que l’on souhaite associer. Cela induit à la fois le questionnement sur les pratiques politiques, professionnelles et familiales vis-à-vis des personnes âgées, mais aussi une prise en compte de la diversité de leurs paroles et de leurs opinions. L’instauration d’une éthique démocratique de la relation sociale appelle un travail des sociétés sur elles-mêmes par des méthodes, des formations spécifiques et des apprentissages qui peuvent épauler l’action publique dans son objectif de démocratisation des processus décisionnels (jury citoyen, budget participatif, atelier de design social, co-research…). Bon nombre de ces méthodes sont encore peu développées en France. La complétude des dispositifs d’intervention de type participatif induit aussi une vigilance quant à l’intégration des « invisibles » de la participation politique et civique dont font souvent partie les personnes âgées en perte d’autonomie ou les personnes immigrées âgées notamment. Un exemple concret de transfert méthodologique entre le Québec et la France sera présenté à cette occasion.
Enfin, la dernière perspective renverra à la structuration et la responsabilité des acteurs de la société civile dans la participation.
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