• il y a 7 ans
Avis présenté par Jean Jouzel et Julien Blanchet, au nom de la section de l'environnement.
Un dialogue de qualité entre la communauté scientifique, la société civile et les pouvoirs publics est aujourd’hui nécessaire pour pouvoir rechercher et trouver des réponses collectives aux enjeux du changement climatique.

Les rapports du GIEC, l’accord de Paris, illustrent l’urgence de l’action en matière de lutte contre le réchauffement climatique et d’adaptation à ses conséquences. Ils témoignent de l’indispensable réorientation de notre mode de développement vers une société sobre puis neutre en carbone. La recherche dans toutes ses dimensions apparaît comme un enjeu majeur des réponses collectives aux questions climatiques, elle suscite un large intérêt qui offre l’opportunité d’un dialogue sciences/société renforcé et continu associant chercheur.euse.s, décideur.euse.s politiques, acteur.rice.s de la société civile organisée et citoyen.ne.s.

Que ce dialogue soit nécessaire n’est pas toujours allé de soi : pendant les Trente Glorieuses, la société, largement confiante en la science et la technique, déléguait le pouvoir de décision aux acteur.rice.s de la recherche, de l’économie et de la politique. Puis la remise en cause de cette confiance, et du rôle de l’État, ont conduit au déplacement des lieux de débat vers la société. C’est ainsi que des mécanismes permettant aux décideur.euse.s politiques, aux citoyen.ne.s, aux acteur.ric e.s économiques d’interagir avec les scientifiques du climat se sont peu à peu mis en place, notamment dans les régions, au travers des associations. L’État a lui-même pris acte de ces évolutions en reconnaissant et en encourageant ce dialogue, sans pour autant l’ériger en politique publique.

En règle générale, les scientifiques impliqué.e.s dans les différents aspects du changement climatique ne souhaitent pas rester dans leur « tour d’ivoire ». Au contraire, beaucoup aspirent à développer un dialogue sciences/société structuré notamment pour la qualité de leurs recherches mais aussi pour l’utilité sociétale des résultats.

C’est à l’étranger, au Canada, en Allemagne, au Royaume-Uni, que se rencontrent les exemples les plus significatifs et les plus aboutis d’une telle démarche. Dans ces pays, mais aussi aux États-Unis et au Japon, certains instituts de recherche se montrent très ouverts sur la société, avec une réelle capacité de mobilisation. De telles structures émergent plus difficilement en France.

Or les observations de mieux en mieux documentées de l’évolution de notre climat et de ses impacts, la compréhension de plus en plus claire des mécanismes en jeu, le rôle clef des innovations sociales et technologiques pour faire naître des solutions répondant à l’urgence, appellent à un renforcement du dialogue.

L’objectif du CESE est d’énoncer des recommandations qui permettent aux interactions, déjà nombreuses, qui existent entre la communauté des scientifiques du climat et la société de se transformer en dialogue véritable, pleinement efficace. Le CESE envisage de nombreuses modalités pour ce renforcement depuis la création de lieux de dialogue jusqu’au développement de projets coconstruits, en passant par les modalités de la gouvernance. Au niveau territorial, un processus d’échange et de rencontre entre les acteur.rice.s de la recherche et ceux.celles du monde économique s’avère particulièrement nécessaire

http://www.lecese.fr/travaux-du-cese/saisines/contribution-du-dialogue-sciences-societe-au-developpement-d-une-recherche-meme-de-repondre-aux-enjeux-

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