• il y a 8 ans
Les médicaments falsifiés ou de mauvaise qualités représentent un problème majeur dans les pays en développement.
Comment apparaissent et circulent ces médicaments qui peuvent mettre en danger la vie des malades ?
On estime qu’un tiers des médicaments en Afrique sub-saharienne sont de mauvaise qualité. Les médicaments falsifiés ou mal fabriqués sont un problème de santé public mondial. Comment expliquer ce phénomène ?
Un fabricant qui souhaite commercialiser un médicament doit obtenir une autorisation de mise sur le marché délivré par l’autorité nationale de réglementation du médicament. Pour cela, il doit fournir un dossier regroupant les informations sur l’efficacité et la sécurité du médicament, et la qualité de la production industrielle. Si le rapport entre les bénéfices apportés par le médicament et les risques qu’il fait encourir est favorable, il reçoit une autorisation de mise sur le marché, valable uniquement dans le pays dans lequel la demande a été faite.

Ce système n’empêche pas la circulation de médicaments de mauvaise qualité. Il en existe de deux sortes, pouvant être également nocifs :
Les médicaments falsifiés, ou faux médicaments, sont fabriqués dans l’intention de tromper. Mauvais dosage, autres substances moins efficaces, voire inactives ou même nocives...
Les contrefaçons ressemblent le plus possible à un « vrai » médicament, et sont distribués illégalement.
Elles sont l’œuvre d’organisations criminelles, et c’est aux services responsable de la police et de la justice de les stopper.

Deuxième cas de figure : lors du processus de fabrication ou de distribution d’un médicament, il peut aussi se produire des erreurs involontaires ou de négligence : mauvais dosage, emballage défectueux, dégradations, etc.

Les pays industrialisés ont des institutions sanitaires fortes, et le marché du médicament y est réglementé et surveillé. On estime à moins de 1% l’ensemble des médicaments mal fabriqués et des contrefaçons, ces dernières circulant grâce au commerce en ligne.
Ces pays, souvent producteurs de médicaments, considèrent que le contrôle des médicaments uniquement destinés à l’export n’est pas de leur ressort. C’est aux pays importateurs de procéder aux contrôles. Or dans de nombreux pays en développement les autorités de réglementation n’ont pas toujours les moyens humains, financiers ou techniques de contrôler la qualité des médicaments importés. Résultat, des produits de mauvaise qualité circulent librement. Ce phénomène touche tous les types de médicaments, y compris ceux dont la survie du patient dépend, comme les antipaludéens, les vaccins ou les anti-cancéreux.

Aujourd’hui, différentes pistes sont évoquées pour lutter contre cette situation :
- Les pays exportateurs ont un rôle à jouer pour garantir la qualité des médicaments destinés à l’export
- Dans les pays importateurs, la mise en commun des ressources dans des organismes supranationaux pourrait être une alternative, comme par exemple une agence africaine du médicament.
- Enfin, l’organisation mondiale de la santé a elle aussi un rôle à jouer, via son programme de pré-qualification des médicaments. Ce programme vise à évaluer les dossiers de médicaments récents pour fournir une information fiable aux pays importateurs. Mais à l’heure actuelle, il ne prend pas en compte de nombreux médicaments d’usage courant, comme les antibiotiques par exemple. Pour étendre le programme à l’ensemble des médicaments essentiels, il faudrait des moyens beaucoup plus importants que ceux mis en œuvre actuellement.
En attendant, pour lutter contre ce phénomène, il est nécessaire d’améliorer l’accès à une information objective et vérifiée sur les producteurs de médicaments.

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