Les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon font pression sur l'Inde pour affaiblir la production de médicaments génériques.
Une production pourtant vitale pour des millions de personnes dans les pays en développement.
Prenez ce médicament anti-rétroviral. Conçu dans un laboratoire américain et produit en Inde, il est utilisé dans un hôpital en Afrique du Sud. Mais le chemin qu'il emprunte est aujourd'hui semé d'embûches...
Première case : le brevet.
Un nouveau médicament est généralement breveté pour 10 à 20 ans... Une période pendant laquelle seul le laboratoire concepteur est sensé le commercialiser, au prix qu'il a fixé, afin de rentabiliser son investissement.
Après l'expiration du brevet, d'autres laboratoires peuvent s'emparer de la formule, pour fabriquer une version générique du médicament, à un prix inférieur. C'est souvent le seul moyen pour les pays en développement d’accéder à ce médicament.
Mais cette période ne suffit pas à certains laboratoires, qui aimeraient bien profiter plus longtemps de la manne rapportée par leurs brevets. Certains vont alors modifier légèrement la formulation de leurs médicaments, ou rajouter une indication thérapeutique... Afin d'obtenir des extensions du brevet.
Un autre mécanisme, appelé l'exclusivité des données, empêche les fabricants de génériques d'utiliser le résultat des recherches effectuées par le laboratoire d'origine. Ils sont alors obligés de recommencer des essais cliniques sur une formule qui a pourtant déjà fait ses preuves. Un processus long, cher, et inutile.
Comment contourner ces obstacles quand il est urgent que les malades bénéficient des médicaments essentiels ?
La première manière, c'est l'opposition au brevet. Exemple, le médicament contre l'hépatite C, le Sofosbuvir : 41 000 euros pour 12 semaines de traitement en France. Un prix exhorbitant pour une molécule non innovante, selon l'ONG Médecins du Monde, qui a déposé une opposition auprès de l'office européen des brevets.
Des accords internationaux permettent aussi aux pays pauvres de passer outre les brevets, s'ils estiment qu'ils desservent l'intérêt des malades.
Enfin, certains pays ont introduit de leur côté une législation qui favorise la mise sur le marché des génériques. C'est le cas entre autre du Brésil, de la Thaïlande et de l'Inde. La loi indienne prévoit par exemple qu'un médicament ne peut prétendre à un renouvellement de brevet s'il ne présente pas d'amélioration médicale notable. Cette loi a fait de l'Inde la pharmacie des pays en développement. Un exemple : en moins de dix ans, l'arrivée des génériques a permis de faire passer le prix d'un traitement contre le VIH de 10 000 à 100 dollars.
Mais ces dernières années, plusieurs pays ont lancé des offensives pour tenter d'affaiblir la loi indienne. Le Japon, l'Union Européenne ou les Etats Unis, dans le cadre d'accords commerciaux, tentent de protéger les compagnies pharmaceutiques et leurs brevets, au détriment de la fabrication de médicaments génériques.
Médecins sans frontières vient donc d'initier une campagne pour encourager le premier ministre indien à protéger la production des médicaments génériques. C'est le seul moyen d'arriver jusqu'au malade, qui dépend des médicaments abordables pour sa survie.
MSF soigne 200 000 personnes séropositives grâce aux médicaments génériques produits en Inde. Sida, mais aussi tuberculose, paludisme, ou maladies non transmissibles... Les menaces qui pèsent sur l'Inde auront un impact sur des centaines de milliers de patients MSF, mais pas seulement...
Une production pourtant vitale pour des millions de personnes dans les pays en développement.
Prenez ce médicament anti-rétroviral. Conçu dans un laboratoire américain et produit en Inde, il est utilisé dans un hôpital en Afrique du Sud. Mais le chemin qu'il emprunte est aujourd'hui semé d'embûches...
Première case : le brevet.
Un nouveau médicament est généralement breveté pour 10 à 20 ans... Une période pendant laquelle seul le laboratoire concepteur est sensé le commercialiser, au prix qu'il a fixé, afin de rentabiliser son investissement.
Après l'expiration du brevet, d'autres laboratoires peuvent s'emparer de la formule, pour fabriquer une version générique du médicament, à un prix inférieur. C'est souvent le seul moyen pour les pays en développement d’accéder à ce médicament.
Mais cette période ne suffit pas à certains laboratoires, qui aimeraient bien profiter plus longtemps de la manne rapportée par leurs brevets. Certains vont alors modifier légèrement la formulation de leurs médicaments, ou rajouter une indication thérapeutique... Afin d'obtenir des extensions du brevet.
Un autre mécanisme, appelé l'exclusivité des données, empêche les fabricants de génériques d'utiliser le résultat des recherches effectuées par le laboratoire d'origine. Ils sont alors obligés de recommencer des essais cliniques sur une formule qui a pourtant déjà fait ses preuves. Un processus long, cher, et inutile.
Comment contourner ces obstacles quand il est urgent que les malades bénéficient des médicaments essentiels ?
La première manière, c'est l'opposition au brevet. Exemple, le médicament contre l'hépatite C, le Sofosbuvir : 41 000 euros pour 12 semaines de traitement en France. Un prix exhorbitant pour une molécule non innovante, selon l'ONG Médecins du Monde, qui a déposé une opposition auprès de l'office européen des brevets.
Des accords internationaux permettent aussi aux pays pauvres de passer outre les brevets, s'ils estiment qu'ils desservent l'intérêt des malades.
Enfin, certains pays ont introduit de leur côté une législation qui favorise la mise sur le marché des génériques. C'est le cas entre autre du Brésil, de la Thaïlande et de l'Inde. La loi indienne prévoit par exemple qu'un médicament ne peut prétendre à un renouvellement de brevet s'il ne présente pas d'amélioration médicale notable. Cette loi a fait de l'Inde la pharmacie des pays en développement. Un exemple : en moins de dix ans, l'arrivée des génériques a permis de faire passer le prix d'un traitement contre le VIH de 10 000 à 100 dollars.
Mais ces dernières années, plusieurs pays ont lancé des offensives pour tenter d'affaiblir la loi indienne. Le Japon, l'Union Européenne ou les Etats Unis, dans le cadre d'accords commerciaux, tentent de protéger les compagnies pharmaceutiques et leurs brevets, au détriment de la fabrication de médicaments génériques.
Médecins sans frontières vient donc d'initier une campagne pour encourager le premier ministre indien à protéger la production des médicaments génériques. C'est le seul moyen d'arriver jusqu'au malade, qui dépend des médicaments abordables pour sa survie.
MSF soigne 200 000 personnes séropositives grâce aux médicaments génériques produits en Inde. Sida, mais aussi tuberculose, paludisme, ou maladies non transmissibles... Les menaces qui pèsent sur l'Inde auront un impact sur des centaines de milliers de patients MSF, mais pas seulement...
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