La classe ouvrière va au paradis 10

  • il y a 17 ans
Extrait n° 10 : Lulu se radicalise...
Une AG des personnels de la B.A.N. se tient dans l'usine. Deux points de vue s'y expriment :
- Celui, radical mais minoritaire, d'une poignée d'ouvriers "gauchistes" auxquels se rallie notre héros, qui demandent l'abolition du salaire aux pièces et se prononcent pour une grève totale et immédiate afin de faire plier le patron.
- Celui majoritaire des syndicats unis, opposés à la disparition du salaire aux pièces, et favorables à une action graduelle et modérée (des débrayages limités dans le temps) pour obtenir la revalorisation des primes.
Lulu prend la parole et délivre un discours enflammé et emblématique de la condition ouvrière de l'époque (interprétation éblouissante et très émouvante de l'acteur Gian Maria Volonte)dans lequel il exprime son raz-le-bol et décrit le processus de déshumanisation dont il est victime. "Quelle vie que la nôtre !" déclare-t-il dans un silence de cathédrale. Et encore "Je suis une machine, je suis une poulie, je suis un boulon, je suis une vis, je suis une courroie de transmission, je suis une pompe et la pompe elle est cassée !"
Mis en minorité lors d'un vote à main levée, les ouvriers les plus radicaux dont Lulu Massa quittent l'AG malgré les exhortations des dirigeants syndicaux à rester unis pour, disent-ils, "ne pas faire le jeu de la droite"...

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