Vers des territoires à énergies positives : se loger, se déplacer...

  • il y a 13 ans
Avec Daniel QUENARD, responsable département enveloppe et revêtement du bâtiment au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB)
En France, que ce soit à l’échelle nationale ou à celle d’un ménage, les deux principaux postes de consommation énergétique et d’émission de GES restent le chauffage et la voiture particulière. De plus, pour répondre à ces deux besoins, symboles du confort moderne et de la liberté de déplacement, nous utilisons deux systèmes à combustion issus de la révolution industrielle (la chaudière et le moteur thermique) qui sont, en partie, responsables des deux principales nuisances citées par leurs utilisateurs : le bruit et la pollution (en particulier celle liée aux particules). Une étude récente réalisée par la Communauté Urbaine de Lille-Métropole (LMCU) confirme les études précédentes et montre clairement que les consommations énergétiques et les rejets de CO2 imputables aux ménages pour le logement et les déplacements sont du même ordre de grandeur. Il faut donc aborder le problème dans sa globalité et parler de bilan énergétique et CO2 global et prendre en compte non seulement la performance du bâtiment mais aussi sa localisation. Demain les bâtiments seront économes et producteurs d'énergie et pourtant un effort de 80 kWh/m².an sur l’efficacité énergétique d’une maison classique (4 personne - 100 m²) sera anéanti par 20 km par jour parcourus en voiture. L’intégration des ENR sur les bâtiments (principalement PV) se développe avec un modèle économique de rachat dont la pérennité n’est pas assurée. En Allemagne, les futurs tarifs de rachat encouragent la consommation locale de la production locale. En redécouvrant, même partiellement, les exigences de la production, le consommateur devenu alors « prosumer » devrait radicalement changer ses rapports avec l’énergie : quand on en produit soi-même, on s’en préoccupe forcément plus et mieux.

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