Hommage à Pape Ibrahima Seck - Paris février 2010 Partie 2/3

  • il y a 14 ans
Sa rigueur intellectuelle et son approche du savoir comme globalité l’avaient poussé, en dépit de son impressionnante formation, à acquérir d’autres diplômes dans des domaines aussi variés que le management ou le droit canonique.

Son intérêt pour les questions socio-éducatives, dont il était spécialiste, remontait à sa prime enfance, en 1960 à Gossas, lorsqu’un jeune camarade de classe, Momar, fut renvoyé de l’école à cause de son incapacité, disait-on, à suivre l’enseignement en français alors qu’il était doté d’une grande acuité. Le jeune Papa Ibrahima subit cette mesure comme une injustice et vécut l’absence de son ami comme une amputation de sa personne. Ce «choc de l’enfance» détermina par la suite sa trajectoire et ses choix.
Il s’intéressa, dès le début de sa vie de chercheur, à la problématique de la «crise du système d’éducation nationale en Afrique» qu’il attribua à l’inadaptation du système scolaire aux réalités africaines. Il écrira, à ce sujet, un livre devenu une référence incontournable, intitulé : La stratégie culturelle de la France en Afrique où il développa l’une de ses hypothèses majeures sous forme d’équation fondamentale : «Colonisation = Canalisation». Une approche où il mit en lumière la dépendance des élites africaines par rapport aux mécanismes de domination du système colonial et postcolonial. (Extrait contribution de son ami Babacar Sall)

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