Hommage à Pape Ibrahima Seck - Paris février 2010 Partie 3/3

  • il y a 14 ans
Papa Ibrahima Seck participa activement à nombre d’initiatives en France durant toute la décennie des années 90, notamment aux activités du Groupe Sahel Recherche à la Maison des Sciences de l’Homme à Paris. Il était souvent membre de jurys de thèses de doctorat et accompagna de nombreux étudiants africains dans leur formation à la recherche.
Poète, d’une verve pure et raffermie, il était notamment l’auteur d’un recueil intitulé Sangomar dont Edouard Glissant dira qu’il révélait une poésie authentique se déclinant «sur un ton de confidence qui n’évoque pas d’abord le salon mais le chemin de trace où on accompagne un ami». C’est ce sens élevé du compagnonnage, c’est-à-dire du partage du chemin avec l’autre, qu’il développa toujours en lui pour rester proche des palpitations du monde.
A force de cultiver cette posture de proximité, Papa Ibrahima Seck finit par être «l’homme de tout le monde». C’est pourquoi, Paris l’a pleuré avec des larmes du cœur. Une foule considérable d’amis est venue, en effet, cette semaine à deux reprises, à la morgue de l’hôpital Cochin, pour lui adresser l’ultime hommage dédié aux hommes qu’on n’oublie jamais.
Derrière chaque homme porteur d’étoiles, il y a une femme qui en est la source lumineuse. A Amy, son épouse, l’énergie de son inspiration, à ses enfants, ses amis de tous horizons, à la communauté sénégalaise de France j’adresse, et à travers moi, la voix multiple de tous, les meilleures prières et pensées pour celui qui incarne dorénavant une espérance collective par son œuvre humaine.
Sa poésie, comme il le dira lui-même dans Sangomar, «s’adresse à tous les hommes mais surtout à l’enfance, adulte de demain, qui n’a pas demandé à naître et attend beaucoup de nous».
Papa Ibrahima Seck sera inhumé, vendredi 27 février à Kaolack, ville où vit sa famille.
Babacar SALL - Sociologue et éditeur

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