Lors de sa visite à Madagascar, mercredi 23 avril, Emmanuel Macron a échangé avec des "jeunes talents" et les a encouragés à être audacieux.
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00:00Merci, M. le Président, d'abord, de votre invitation
00:03et de cet accueil pour cette visite d'Etat.
00:05On est très heureux avec toute la délégation.
00:07Je suis très heureux, aux côtés du Président,
00:09de vous retrouver, puisque le jour de l'Africa Day,
00:12on avait à l'Elysée reçu la French African Foundation
00:15et très fier qu'avec le Président,
00:19nous puissions coparrainer cette nouvelle promotion.
00:23Donc on est très fier de vous, je vous le dis en toute sincérité.
00:30Je vous fais une minute de publicité.
00:34Le projet dont vient de parler le Président,
00:36c'est l'entreprise Poma qui l'assure,
00:39et c'est un super projet.
00:41Donc on va aller au bout de la ligne 1
00:42et on veut en pousser d'autres.
00:45Alors maintenant, je voulais peut-être,
00:46en complément de ce qu'a dit le Président,
00:48revenir sur votre point sur l'agriculture,
00:50parce que le Président, à juste titre,
00:52a mis au coeur de notre sommet de main,
00:55justement, de la communauté de l'océan Indien,
00:57la sécurité alimentaire.
01:01Et c'est vrai que quand on regarde la situation,
01:03elle est très contrastée,
01:04parce qu'il y a un potentiel agricole
01:06dans toute la région qui est fait absolument formidable,
01:09qui n'est pas totalement exploité.
01:12Il y a en même temps des défis climatiques
01:13qui font que les épisodes de sécheresse
01:15sont de plus en plus nombreux.
01:17Les cyclones, et nous les avons connus,
01:19et Mayotte et La Réunion, pour nos territoires français,
01:22et Chido et Garance ont connu,
01:24ont été des moments absolument terribles
01:27pour nos territoires et nos agricultures.
01:28Et donc, on doit aller vers l'autonomie alimentaire
01:32de la région,
01:33et on doit aller vers une agriculture plus résiliente.
01:37Et pour ce faire,
01:38on a besoin de plus de coopération.
01:41Et enfin, la France est présente dans cette région
01:43à travers deux territoires très contrastés.
01:45Mayotte n'est pas en autonomie alimentaire,
01:48et en fait, si on veut que la vie soit moins chère,
01:49il faut développer l'agriculture mahoraise,
01:51mais il faut aussi beaucoup plus coopérer
01:54avec le reste de la sous-région.
01:56Qu'est-ce qu'on a fait au moment de Chido ?
01:59On a pris les décisions d'un seul coup
02:00de suspendre les règles,
02:02et je veux vous remercier parce que vous nous avez
02:04beaucoup aidés, comme tous les pays de la région,
02:07et ce faisant, on a pu consommer
02:09du Zébu, Madagascar, Mayotte,
02:12on a pu avoir du riz, des Comores,
02:15ou d'ici, etc., etc.
02:16Ensuite, on a à la Réunion,
02:19un territoire qui, lui, est allé vers
02:21beaucoup plus d'autonomie alimentaire.
02:23Si je prends les fruits et légumes,
02:24ils consomment 70% de ce qu'ils produisent,
02:27mais on veut encore faire davantage,
02:29et on veut, là aussi, quand on ne produit pas,
02:32développer de l'apport qui vient de la sous-région,
02:35parce que ça correspond au goût,
02:37c'est beaucoup moins cher,
02:39et puis ça nous permet aussi d'avoir
02:40des coopérations régionales.
02:41Et donc, ce qu'on veut vraiment travailler,
02:42c'est la consolidation d'une agriculture
02:45dans l'océan Indien
02:46qui soit beaucoup plus productive
02:48et beaucoup plus résiliente.
02:50Pour ça, qu'est-ce qu'on veut faire ?
02:51Un, continuer les projets
02:53entre nos territoires
02:54et les pays de la région,
02:57et c'est pour ça qu'on a amené avec nous
02:59l'Agence française de développement,
03:01mais aussi nos organismes de recherche,
03:03l'IRD, SIRAD,
03:05l'Institut Pasteur, etc.,
03:06pour aller vers des programmes
03:07qui améliorent les pratiques,
03:10qui préservent mieux les sols,
03:12et qui permettent aussi
03:13d'améliorer les rendements.
03:15Et dans les axes qu'on a définis
03:16pour la feuille de route
03:17à venir du Président,
03:18il y a un axe agricole
03:19où vraiment on veut améliorer
03:21la productivité sur riz, maïs, blé,
03:24mais aussi les filières élevages.
03:26Deux, on veut travailler
03:27à une zone commune,
03:29et donc on veut convaincre aussi
03:30les Européens,
03:32filière par filière,
03:34pour avoir, en quelque sorte,
03:35des normes partagées
03:36et au fond aller vers un marché
03:38beaucoup plus intégré.
03:40Trois, on veut aider à former.
03:42Et donc, et à Mayotte
03:44et à La Réunion,
03:45on est en train de former
03:45de plus en plus de jeunes
03:46dans les métiers agricoles.
03:48On veut aussi être des partenaires ici
03:49pour former sur ces métiers
03:50techniques agricoles
03:51la jeunesse malagasse.
03:53Parce qu'il y a un potentiel extraordinaire.
03:55Il y a milliers d'hectares
03:56qui ne sont pas exploités
03:58aujourd'hui sur le territoire
04:00et qui vont permettre
04:01d'aller d'améliorer
04:02la résilience,
04:03l'autonomie alimentaire.
04:05Mais il faut pour ça
04:05former des jeunes.
04:07Parce qu'aujourd'hui,
04:07vous avez une agriculture,
04:09on peut encore aller
04:10beaucoup plus loin,
04:11mais si on veut la faire gagner
04:12en productivité,
04:13il faut des meilleures pratiques
04:14et une formation.
04:15Et puis enfin,
04:16il faut du capital pour ce faire
04:17et l'intégration régionale
04:18permet aussi de faire cela.
04:20Et donc, c'est dans cette coopération
04:21qu'on veut bâtir
04:22notre feuille de route
04:22qui est toujours,
04:23comme on la pense ensemble,
04:25très respectueuse,
04:26très pragmatique,
04:27mais où on veut faire avancer
04:28vraiment le modèle agricole.
04:30Et qui doit être
04:31un modèle agricole,
04:32vous le voyez,
04:32qui est plus productif,
04:33qui sort de l'informel,
04:35qui en même temps
04:35repose sur l'innovation,
04:38comme vous l'avez dit vous-même,
04:40parce que c'est comme ça
04:40qu'on aura de la résilience,
04:42qu'on aura des espèces
04:43qui résistent mieux,
04:45parfois,
04:46à certains épisodes climatiques,
04:48à aussi certaines mutations,
04:50à certaines attaques,
04:52on le sait,
04:54qui peuvent exister,
04:54des épisodes aussi
04:55aux attaques sur le végétal.
04:57Et donc, c'est pour ça aussi
04:58qu'elles reposent
04:58sur une vraie coopération
04:59scientifique et de formation.
05:01Donc voilà un peu l'esprit
05:02de notre coopération.
05:03Elle est régionale,
05:04elle passe par l'innovation,
05:05elle passe par la formation.
05:07Mais moi, je vois un très grand avenir
05:09pour toutes ces filières ici.
05:13Et elle repose aussi
05:14sur une histoire.
05:16On en a parlé
05:16avec le président tout à l'heure.
05:18La vanille,
05:19qui est une très grande force
05:21de votre territoire,
05:22qui fait de vous
05:23l'un des grands exportateurs,
05:25c'est une histoire franco-malagasse.
05:29Je parle de vanille,
05:30j'ose à peine devant les élus
05:31réunionnais et maorais,
05:32parce qu'ils vont me rappeler
05:33que ça vient de chez eux
05:34à juste titre.
05:36Et le président le reconnaît lui-même.
05:38Mais ça fait partie
05:39de la créolisation de nos pratiques.
05:41Ils en ont fait aussi un trésor ici.
05:44Et donc, cette histoire,
05:45elle vient de très loin entre nous.
05:47Et sur les tables françaises,
05:48je peux vous dire
05:48qu'on a envie de trouver
05:49l'excellence des produits
05:52de Madagascar.
05:54Et c'est aussi pour ça
05:54que derrière ça,
05:56il y a la gastronomie.
06:01Derrière ça,
06:01il y a la gastronomie.
06:02Et c'est toute une filière.
06:03Il y a les métiers de la table.
06:05Il y a la gastronomie.
06:05Le chef Gomez est là.
06:06Il a monté ici une école
06:07en lien avec le père Pedro.
06:09Et donc, il y a tout un écosystème
06:11avec un potentiel d'avenir formidable.
06:13Donc, vous pouvez vraiment,
06:15pour les plus jeunes,
06:16vous lancer dans l'entrepreneuriat,
06:17mais aussi convaincre des jeunes
06:18de rentrer dans ces métiers.
06:24Je voudrais juste rebondir
06:26et rajouter par rapport à
06:27ce que le président Macron
06:29vient de dire
06:30dans le secteur de l'agriculture.
06:32Je voudrais juste rebondir
06:34et rajouter par rapport à ce que le président Macron
06:37vient de dire.
06:42Donc,
06:43je pense que le président
06:45est ce que la jeune
06:45Macron a eu
06:48qui est le troisième pays,
07:02le plus grand producteur du riz
07:04sur le continent africain,
07:05après le Nigeria
07:06et l'Egypte.
07:09Mais notre objectif,
07:11c'est que comment aider les paysans,
07:15comme vous venez du monde rural.
07:18Nos paysans, aujourd'hui, sont pauvres.
07:21Ils ne peuvent pas acheter les engrais,
07:25ne peuvent pas acheter les semences.
07:27Et même
07:29avant que leur récolte sorte de terre,
07:33c'est déjà, en fait, une dette.
07:35C'est pour cette raison
07:36qu'il faut mécaniser,
07:37qu'il faut aider.
07:39Et aussi, la jeunesse
07:40à rentrer dans ce domaine
07:43qui va combattre la pauvreté à Madagascar.
07:45Notre objectif, c'est quoi ?
07:46Notre objectif, c'est
07:47d'aider, en fait, l'agriculture
07:49et aussi les jeunes entrepreneurs
07:51dans l'agriculture
07:52à se professionnaliser
07:55tout en mécanisant
07:57et aussi en industrialisant,
07:59en fait, l'agriculture à Madagascar.
08:02Notre objectif, donc,
08:03c'est que Madagascar doit devenir
08:05et redevenir
08:05le grenier agricole
08:08de l'Océan Indien
08:10et du continent africain.
08:12Et c'est un projet à porter demain.
08:15Et c'est possible.
08:16C'est possible.
08:18Et donc, il y a plusieurs défis
08:20à mettre en place.
08:22Mais la jeunesse
08:23a une place centrale
08:24pour le développement du pays.
08:28Vous pouvez choisir,
08:29on peut choisir entre
08:30être spectateur
08:31ou être acteur.
08:34Et nous sommes l'acteur
08:35du développement.
08:37Nous sommes les acteurs
08:39du changement.
08:40Donc, la jeunesse,
08:41vous avez un président jeune
08:43et ensemble,
08:44nous allons écrire
08:45une nouvelle histoire
08:46de notre pays.
08:50Merci, M. le Président.
08:55Je noterai spécialement
08:56votre confiance,
09:00votre remarque
09:00sur le potentiel de Madagascar
09:02sur l'agriculture
09:03et votre confiance
09:05à la sécurité alimentaire régionale
09:09que nous,
09:11on va nourrir
09:12à Madagascar,
09:13on va assurer.
09:14J'espère,
09:15et avec les ambitions
09:15de M. le Président,
09:16on va atteindre
09:17cet objectif
09:18de sécuriser,
09:19c'est de la sécurisation
09:21alimentaire
09:21de la région,
09:22au sein Indien.
09:23Je noterai aussi spécialement,
09:25en tant qu'entrepreneur
09:26comme M. le Président,
09:28un graduel.
09:31Une phrase
09:32qui m'a interpellé,
09:34il a dit,
09:35je suis entrepreneur
09:36et durant mon mandat
09:38de maire,
09:39j'ai vu le problème
09:40du transport
09:42à ma tannanarive.
09:44Ça, c'est notre mission
09:45en tant qu'entrepreneur.
09:46Je l'ai noté
09:47parce que c'est notre mission
09:47en tant qu'entrepreneur
09:48de régler les problèmes
09:51de notre société.
09:52Donc, ça,
09:53c'est un message
09:53à tous nos jeunes entrepreneurs.
09:56On a un très bon exemple
09:57d'entrepreneuriat Madagascar.
09:58Merci, M. le Président.
10:00Merci, Toc.
10:03Merci, M. le Président.
10:05Je vous propose maintenant
10:05de rejoindre l'Afrique continentale
10:07dans sa pointe nord
10:08du côté du Maroc.
10:09Je vais donner la parole
10:10à Jawad.
10:12Jawad,
10:13son truc,
10:14c'est lutter contre
10:15les stéréotypes,
10:15les récits négatifs
10:16qui visent
10:18le continent africain
10:20et les Africains.
10:20Est-ce que tu peux
10:21nous en dire?
10:21C'est donc ta question.
10:25M. le Président,
10:26bonjour.
10:27M. Jawad,
10:28merci, M. le Président.
10:28M. le Président,
10:33pour mettre en avant
10:34l'activité,
10:35les plans
10:36et les touristes africains
10:37en 1di8Buil
10:42et dans la allocation.
10:43Merci.
10:44Je vous remercie.
11:14Je vous remercie.
11:44Merci pour cette question.
11:47Et d'ailleurs, je souhaite que ça m'aide à m'informer et à s'informer également sur tout ce qui se passe sur le continent africain.
11:58Et je vous encourage à poursuivre les efforts, bien évidemment, dans le domaine que vous êtes en train d'entreprendre actuellement.
12:08Vous avez parlé d'une question que... qu'est-ce qui nous a poussés à prendre les devants pour être à notre place actuellement ?
12:21Personnellement, en ce qui me concerne, la réponse, c'est en une seule phrase.
12:29C'est par amour de la patrie.
12:31C'est par amour de la patrie.
13:01Il doit être utile au sein de sa famille, sa communauté, son pays, pour pouvoir emmener le changement et la transformation dont nous voulons.
13:14On ne peut pas évoluer dans la vie si on n'a pas un projet, si on n'y croit pas et si on ne met pas les moyens pour y arriver.
13:22Donc, effectivement, j'étais... c'est pour cette raison que je me suis lancé pour être candidat à la mairie de la capitale en 2007.
13:35À l'époque, j'avais 33 ans.
13:39C'était difficile parce que j'étais tout nouveau dans la politique.
13:43Tout le monde me décourageait.
13:44Mais ceux qui m'ont découragé, ce sont eux qui n'ont pas réussi.
13:49Mais moi, je me suis dit, moi, je vais y arriver.
13:53Et quand on y croit, on y arrive toujours.
13:56Et le message, si j'ai un message à partager aux jeunes aujourd'hui,
14:00ne vous laissez pas décourager.
14:02Vous faites, vous n'allez pas y arriver, il y a trop de problèmes, il n'y a pas de solution, tout est impossible.
14:11Et répondez que c'est possible.
14:13Et on se donne rendez-vous quand vous allez réussir.
14:16Et c'est ça.
14:19Et c'est ce que je voudrais partager avec la jeunesse d'aujourd'hui.
14:22Mais rapidement, pour en revenir dans la vie politique, effectivement, j'étais le plus jeune président, chef d'État au monde.
14:34Parce que j'ai accédé, en fait, en tant que président de la transition, à l'âge de 35 ans, à l'époque.
14:42Et c'était pas facile.
14:45Mais j'y croyais.
14:47Et aujourd'hui encore, il y a beaucoup de défis à mettre en place et à réaliser,
14:51justement, pour réussir dans notre mission.
14:54Mais ce qui est important, ce que je voudrais spécifier là-dessus,
14:59parce que je parle beaucoup, n'achoisse, je ne sais pas si on n'a pas trop le temps,
15:02mais moi, quand j'ai le micro, voilà, même si on reste ici pendant plusieurs heures,
15:07mais pour en terminer par rapport à ce parcours,
15:13c'est que vous savez, le plus important, et pour moi, et c'est ce que j'essaie de transmettre,
15:21ce n'est pas le titre.
15:25Que vous êtes président, que vous êtes ministre, que vous êtes sénateur, que vous êtes maire,
15:29ou quoi que ce soit, c'est pas le titre qui importe, le titre, ça passe.
15:33Après tout le monde, on sera tous des ex, des ex-présidents, des ex-ministres, des ex-gouverneurs.
15:38Mais ce qui est important, c'est que, ce n'est pas le titre,
15:43mais quand vous y étiez à votre place, qu'est-ce que vous avez réalisé,
15:47qu'est-ce que vous avez fait, et moi, personnellement, j'ai envie,
15:51et je vais faire marquer l'histoire, que tout le monde va se souvenir,
15:55que quand le président Radzouil, avec le président Macron,
15:58quand ils ont fait la visite officielle,
16:00quand le président Macron a visité Madagascar,
16:03qu'est-ce que nous avons fait, et qu'est-ce que j'ai fait en tant que président de Madagascar.
16:07C'est ça, transformer et marquer l'histoire,
16:10et nous allons marquer l'histoire, nous allons transformer l'histoire,
16:13et j'encourage à l'ensemble des jeunes d'oser, d'agir, et d'avancer,
16:19et d'en transformer, et c'est ensemble que nous allons réussir.
16:22Merci.
16:29Merci beaucoup, et bravo d'entreprendre comme vous le faites,
16:32et de porter un projet à l'échelle du continent,
16:35c'est vraiment ce à quoi on croit très profondément,
16:38et je trouve aussi que le Média fait partie de ces initiatives
16:43qui portent aussi un imaginaire extrêmement positif pour le continent.
16:49Et là où il y a parfois beaucoup de propagande,
16:52de passées mal remâchées, si je puis dire,
16:56l'idée de se dire que ce continent, qui est avant tout un continent de jeunesse,
16:59regarde devant, est une chance.
17:01Donc moi aussi, je veux vous encourager dans ce sens.
17:03Écoutez, le président a dit beaucoup de choses.
17:06D'abord, il faut toujours avoir beaucoup d'humilité
17:08quand on parle de là où nous sommes.
17:10Je voudrais d'abord dire aux plus jeunes qui se posent cette question,
17:12rassurez-vous, la jeunesse est un état très transitoire,
17:15et ça passe assez vite.
17:18Donc si vous pensez que c'est un problème,
17:20ou si des gens vous disent que c'est un problème d'être jeune,
17:22ça se règle assez naturellement.
17:24La 2e chose, je pense que ce qui permet de mener des combats,
17:33c'est d'être porté par quelque chose qui est plus grand que soi.
17:37Et donc, avec les différences qui vont être dans l'histoire,
17:40nos pays, je crois que quand on s'engage,
17:42et ça c'est vrai, je crois que toutes les femmes et les hommes
17:44qui s'engagent dans des aventures collectives,
17:47qu'elles soient politiques ou associatives,
17:50c'est d'être porté par quelque chose de plus grand.
17:51Et moi, je voudrais vraiment dire à la jeunesse qui est ici,
17:55on vit dans un monde où l'individualisme est quand même roi,
17:58et où je trouve que très souvent,
18:01l'engagement politique est décrié, à tort,
18:04parce qu'il faut des femmes et des hommes
18:05pour s'occuper de la vie de la cité.
18:07C'est même la chose la plus importante, c'est noble.
18:11Et donc, engagez-vous,
18:13parce que c'est un supplément d'âme
18:15qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.
18:18Et je crois qu'on arrive à faire des grandes choses
18:20quand on est porté par celle-ci.
18:21Par un enthousiasme qui, au sens propre du terme,
18:25étymologique du terme,
18:26consiste à avoir un petit dieu en soi
18:28qui nous pousse un peu plus loin, un peu plus haut.
18:31Et donc, ayez cet enthousiasme
18:32qui va avec l'engagement public.
18:34Et je crois que ce qui nous a permis
18:36d'accéder aux fonctions qui sont les nôtres,
18:38c'est qu'on était porté,
18:39que nous sommes toujours portés par un enthousiasme
18:41et la conviction, l'attachement, en effet,
18:44à la patrie, au pays,
18:46qui est plus grand que nous-mêmes.
18:47Et ça, c'est fondamental,
18:49que ça ne vous quitte jamais.
18:52Après, il faut prendre son risque.
18:55Et parfois, on réussit, parfois, on perd.
18:58Et c'est un autre message que je voudrais avoir
18:59pour la jeunesse qui est là.
19:01Le succès est marginal
19:05dans l'aventure.
19:08Je veux dire par là que
19:09beaucoup d'entrepreneurs,
19:12de responsables politiques,
19:14de responsables, d'ailleurs,
19:15de tout, des femmes et des hommes
19:17qui ont beaucoup tenté
19:19et beaucoup échoué.
19:22Mais ils se sont relevés
19:23une fois de plus qu'ils n'ont que du l'échec.
19:26Et c'est ça, le plus important.
19:29La pire des choses,
19:30ce serait de ne pas tenter.
19:32Et donc,
19:34notre message, c'est un message d'audace.
19:35Prenez votre risque.
19:37Et prenez,
19:38ce qui va avec le risque,
19:39c'est la possibilité d'échouer.
19:41Mais apprenez de ces échecs pour rebondir.
19:44Parce que c'est ça qui vous apporte à vous
19:46et à ceux qui sont autour de vous.
19:49Je ne connais aucune grande aventure
19:51qui ne repose pas sur des erreurs multiples,
19:53simplement ces erreurs à un moment corrigées.
19:57Les seuls défauts terribles,
19:59c'est de renoncer
20:01ou c'est de ne pas apprendre de ces échecs.
20:06Je crois que c'est ça
20:07qui nous permet après d'avancer.
20:08Et puis la dernière chose,
20:11c'est l'intranquillité.
20:12On est de moins en moins jeunes quand même,
20:16même si le président n'arrête pas de dire
20:18qu'il est toujours jeune.
20:19Je m'inscris dans son sillon.
20:20Mais ça fait 8 ans que j'occupe ces fonctions.
20:27Il n'y a pas un jour où je me réveille
20:29en continuant de croire aussi fort aux idées que je porte
20:31et à être toujours aussi insatisfait
20:35et convaincu qu'il y a encore des montagnes de choses à accomplir.
20:39Et en vérité, on ne fait sans doute pas
20:42ce que nous sommes en train de faire.
20:44Et c'est peut-être le moment où on arrête d'être jeune
20:45quand on est trop content de soi,
20:48qu'on devient tranquille.
20:50Et donc soyez très longtemps intranquille.
20:53C'est une bonne recette pour continuer d'agir.
20:56Voilà.
21:02Merci, monsieur le président, pour vos réponses.
21:05Du coup, comment vous restez connecté à la jeunesse ?
21:09D'abord, ça fait partie de cette intranquillité.
21:12Si on n'est pas connecté, elle nous le rappelle.
21:15Ensuite, il y a des choses qui émergent de la jeunesse,
21:18des sentiments, on le voit très clairement.
21:20Par exemple, la question climatique dans nos sociétés
21:22a été très portée par la jeunesse.
21:24La question de la santé mentale, aujourd'hui,
21:26émerge beaucoup de la jeunesse.
21:28Il y a une capacité d'indignation
21:29qui, quand on s'occupe de la chose publique,
21:32fait qu'on ne peut à aucun moment s'en écarter.
21:36Et donc les réseaux sociaux servent à ça, évidemment.
21:38le contact direct, comme ce qu'on fait là aujourd'hui,
21:40la capacité à échanger avec des jeunes
21:44qui sont engagés, soit dans l'action publique,
21:47les ONG, le militantisme ou l'université.
21:51Mais je crois, en écoutant les indignations de la société
21:53et du temps que nous vivons,
21:55sur le continent africain comme sur le continent européen,
21:57c'est le meilleur moyen de continuer d'être connecté.
21:59Merci, monsieur le président.
22:07Audace, il ne faut jamais renoncer, avancer, transformer.
22:11Merci pour ces mots forts.
22:12Je pense qu'on peut encore les applaudir.
22:13Direction l'Afrique centrale, avec Khadija.
22:22Khadija, Sango Keïta, tu es malienne
22:24et tu es une businesswoman.
22:27Alors, quelle est ta question, Khadija ?
22:30Bonjour, monsieur le président.
22:31Je suis très honorée d'être parmi vous cet après-midi.
22:36En tant que malienne, je suis très heureuse
22:38d'être avec mes frères et soeurs du continent africain,
22:41à Madagascar.
22:43Moi, je suis banquier, donc on se complète tous.
22:46Je suis directrice à l'AroBank.
22:48L'AroBank est une banque africaine, congolaise,
22:51qui est la première sur son marché
22:53en République démocratique du Congo
22:54et la plus grande en Afrique centrale.
22:59Je suis particulièrement convaincue
23:01que le développement du continent
23:02passera par le secteur privé.
23:05Et là, je vais m'adresser à vous,
23:07son Excellence, monsieur le président de Madagascar.
23:09Vous étiez un acteur du secteur privé.
23:12Vous êtes patient en politique.
23:14Quels enseignements vous en tirez ?
23:16Et surtout, pour les jeunes qui sont ici,
23:18qui souhaitent entreprendre et créer de l'impact,
23:21comment comptez-vous les accompagner ?
23:22Tout d'abord, merci d'avoir traversé l'océan du Mali
23:33pour venir ici à Madagascar pour cette rencontre.
23:37Effectivement, j'étais et je suis encore
23:41dans l'entrepreneuriat.
23:43et cela m'a permis aujourd'hui, en tant que chef d'État,
23:50d'avoir les méthodes,
23:54mais surtout le sens du leadership
23:55pour pouvoir fédérer
23:58l'ensemble de mes collaborateurs
24:02à aller dans la même direction
24:04pour pouvoir atteindre l'objectif
24:06pour le développement du pays.
24:08Donc, c'est important.
24:10C'est l'expérience du secteur privé
24:13à chef d'État.
24:16Il y a beaucoup de choses qui se ressemblent,
24:18mais l'ampleur n'est pas tout à fait le même.
24:24Ceci dit, en ce qui concerne,
24:26par rapport à votre question,
24:27qu'est-ce qu'on fait pour la jeunesse aujourd'hui ?
24:30Étant donné que j'étais même dans l'entrepreneuriat,
24:32je sais qu'il faut aider la jeunesse
24:37et surtout particulièrement à Madagascar
24:39parce qu'on ne peut pas entreprendre
24:42sans qu'on ait les financements nécessaires
24:44si on a un projet.
24:45Donc, vous êtes banquier.
24:48Effectivement, à Madagascar,
24:49c'est très, très difficile
24:51pour la jeunesse d'accéder
24:53justement à des prêts.
24:57C'est quasiment impossible.
24:59C'est pour cette raison que,
25:00depuis le début de mon mandat,
25:03j'ai mis en place un programme
25:05qui s'appelle FIARI.
25:09On travaille avec la banque
25:11pour sélectionner les dossiers
25:12et financer des projets
25:16dans l'agriculture, dans l'i-tech,
25:20dans l'élevage, dans le commerce également.
25:24Et cela a permis, nous avons mis en place
25:2540 millions d'euros chaque année
25:28pour financer, en fait, les entrepreneurs,
25:32les jeunes entrepreneurs à Madagascar.
25:34Et cela a créé aujourd'hui plus de 100 000,
25:37105 000 exactement,
25:38de projets ont été sélectionnés
25:40et financés par ce projet.
25:43Ça, c'est un devoir, justement,
25:45d'aider la jeunesse malagasse.
25:46Et aujourd'hui, ils sont nombreux
25:49qui ont réussi,
25:51dans plusieurs secteurs,
25:53de l'exportation également.
25:56Et c'est ça, en fait,
25:57par rapport à ce qu'on fait
25:58pour aider la jeunesse.
26:00Donc, j'ai mis en place,
26:01tout en sachant que l'accès au financement,
26:04c'est difficile.
26:05Donc, l'État a pris l'initiative
26:08de mettre en place des emprunts
26:11à taux très, très faibles.
26:14Je pense qu'on est à moins de 5 %.
26:16Si, aujourd'hui, l'emprunt à la banque,
26:18j'ai un grand banquier en face de moi
26:21qui est à 12 % actuellement
26:24le taux d'intérêt à Madagascar.
26:28Donc, voilà, pour répondre à votre question,
26:31voilà ce que j'ai entrepris,
26:32ce que nous avons fait
26:33pour pouvoir aider la jeunesse malagasse
26:36à entreprendre.
26:40Merci, M. le Président.
26:43Merci, M. le Président.
26:44Je pense qu'on peut vous écouter aussi,
26:46M. le Président Emmanuel Macron,
26:47sur cette question,
26:47le rôle du secteur privé,
26:49qui a eu aussi un rôle
26:51dans votre trajectoire politique,
26:53dans votre carrière,
26:54comment il a peut-être influencé votre carrière,
26:56et puis, surtout,
26:57quel rôle vous voyez
26:58dans le secteur privé,
27:00dans le développement économique
27:01et du continent ?
27:02Et puis, évidemment,
27:03on sait que vous portez beaucoup de projets
27:04pour soutenir les jeunes entrepreneurs africains.
27:06Est-ce que vous pouvez nous en dire quelques mots ?
27:08Oui, je souscris à ce qu'a dit
27:10le Président à l'instant.
27:12Ce que ça apporte, le secteur privé,
27:13c'est une culture du collectif,
27:16un sens des résultats et de l'exécution.
27:18Et je crois d'ailleurs
27:19que c'est assez voisin des défis
27:21qu'a aujourd'hui la question politique
27:23dans nos sociétés,
27:24qu'il y a un besoin d'efficacité,
27:25de résultats tangibles.
27:26que le secteur privé fait une contribution énorme
27:32au développement du continent africain
27:34et à nos partenariats.
27:36D'abord, on investit beaucoup
27:37et on a beaucoup réinvesti
27:39ces dernières années
27:39dans ce qu'on appelle
27:40l'investissement solidaire,
27:42le rôle de l'AFD,
27:43les coopérations.
27:45Et malgré ce réinvestissement,
27:46la première solidarité qui existe
27:48entre le transport du territoire
27:51et le continent,
27:53ce sont les financements privés.
27:55Ce sont les solidarités de cette histoire.
27:58Il est riche de l'ordre,
27:59il est riche de beaucoup de pays.
28:02En Europe,
28:03il y a les financements publics,
28:06tous les financements privés
28:07qui vont faire.
28:10Le défi du continent africain,
28:12c'est essentiellement un défi
28:15de la formation et capitaux.
28:18On résume les choses.
28:20C'est très important.
28:23C'est très important.
28:23C'est très important.
28:25Avec trois des marchés
28:27plein d'expansions.
28:29Tout le monde a été
28:29exécuté les défis
28:31de la présence de la société
28:32sur les jeunes
28:34qui travaillent
28:35sur le marché du travail.
28:37Donc,
28:39on a été
28:39au-delà.
29:15Le deuxième élément,
29:21c'est d'être sûr
29:22qu'il y a une circulation
29:23des capitaux privés
29:24pour aider
29:24à faire décoller les économies
29:27et à pousser ces projets.
29:28Et là,
29:29la clé,
29:29c'est de développer.
29:30C'est ce qu'on avait fait
29:31il y a trois ans.
29:33L'ambassadeur Leroy
29:33était là avec nous
29:34qui avait beaucoup aidé
29:35à ce travail
29:35pour le financement
29:36des économies africaines.
29:37On l'avait fait
29:37en plein Covid en 2021.
29:39Puis on l'a poursuivi
29:40avec notre pacte
29:42pour la prospérité
29:43des peuples et de la planète,
29:44le 4P.
29:45C'est au fond de se dire
29:46que le défi qu'est l'Afrique,
29:49ça correspond un peu
29:50à ce que vous disiez,
29:51c'est un défi
29:51d'appréciation du risque.
29:53Il y a des potentiels de marché.
29:57À chaque fois
29:57que des pays s'en sortiront,
29:58il y a des classes moyennes
29:59qui vont se constituer.
30:01Simplement,
30:01l'économie mondiale
30:03est averse
30:03à investir
30:04au bon niveau
30:05dans ces économies.
30:07Pourquoi ?
30:07Parce qu'on a un rapport
30:09au risque
30:09qui s'est déformé.
30:12Regardez l'évolution,
30:13par exemple,
30:14de nos régulations bancaires
30:15et assurantielles.
30:16Au moment où je dis
30:17qu'on réinvestit sur l'Afrique,
30:18on y va à fond,
30:19tous les réseaux européens
30:20s'en vont de l'Afrique
30:21parce qu'ils disent
30:23j'ai ma compliance.
30:26Et du coup,
30:26ce sont d'autres qui rachètent.
30:28On a la chance
30:28d'avoir des réseaux
30:29comme le vôtre,
30:29on a des grands réseaux
30:31bancaires marocains
30:31qui font,
30:32ils ont raison,
30:34mais parce que le rapport
30:34au risque
30:35n'est plus le bon.
30:37Et donc,
30:37le défi qui est le nôtre,
30:39c'est,
30:39un,
30:40de multiplier
30:40la mobilisation
30:41de l'argent privé,
30:42ce qu'on a fait
30:43avec les droits
30:44de tirage spéciaux
30:45du FMI
30:45lancé en 2021,
30:47remobilisation du bilan
30:48de la Banque mondiale
30:49pour aller vers plus de risques
30:50et décoller
30:51ce qui ne peut pas être pris
30:52par la partie privée
30:53parce qu'il faut
30:53une base de financement
30:54public,
30:56tout de suite derrière ça,
30:57avoir des mécanismes
30:57de garantie.
30:58Et en fait,
30:59ce qu'il faut,
30:59ce qu'on est en train
31:00de développer avec le FMI,
31:01avec justement
31:02ce qu'a fait l'AFD
31:03qui est Finance in Common,
31:04c'est-à-dire ce travail
31:05entre le FMI,
31:07nos banques de développement,
31:08les banques régionales,
31:09c'est de dire,
31:10en quelque sorte,
31:11on essaie de manger
31:12une part de risque
31:12pour faire venir
31:14des acteurs privés.
31:15Et c'est de dire,
31:16on multiplie l'effet de levier
31:17et on fait venir
31:18du public privé
31:19pour aider des filières
31:20à décoller.
31:20Ce qu'on s'est dit
31:21sur l'agriculture,
31:22il faut peut-être
31:22pour certaines filières
31:23mettre de l'argent public,
31:25mais très vite,
31:25il faut en marquer
31:26de l'argent privé
31:26pour que quand on est
31:2710 de public,
31:28on ait au total
31:29un investissement de 100.
31:31Et ça, c'est un des défis
31:32qu'on a et que le rapport
31:33public-privé doit développer.
31:35C'est pour moi
31:36une des transformations.
31:37C'est ce qu'on a demandé
31:38dans le cadre du 4P
31:39à la Banque mondiale,
31:40améliorer son effet de levier.
31:42C'est ce qu'on est en train
31:42de faire avec l'AFD.
31:43Dans nos secteurs clés,
31:44on a amélioré
31:44notre effet de levier
31:45grâce à Proparco
31:47et aussi à l'ensemble du groupe.
31:50Et c'est exactement
31:51la stratégie qu'on a en Afrique.
31:54Ce qu'on a avec
31:54la plateforme Digital Africa,
31:56ce qu'on a fait
31:57avec Choose Africa
31:58qui était de faire venir
31:59des grands investisseurs
31:59du monde entier
32:00sur des opportunités africaines.
32:02Et ce qu'on a fait
32:03avec un guichet
32:03associant Business France,
32:05la Banque publique
32:06d'investissement et l'AFD,
32:08c'est une stratégie
32:09pour emmener avec nous
32:10le secteur privé,
32:11français mais aussi européen,
32:12en Afrique,
32:14connecter les secteurs
32:15privés africains entre eux
32:16et dire à chaque fois
32:17qu'on fait
32:18de l'investissement solidaire,
32:19on déclenche une filière
32:20et surtout
32:21de l'investissement privé.
32:23Et la capacité
32:25en fait à décloisonner
32:26l'approche publique-privée
32:27est clé.
32:28C'est faute de dire
32:29qu'on va avoir d'un seul coup
32:30un tsunami d'argent privé
32:32qui va arriver en Afrique.
32:33Pas vrai.
32:34Parce qu'il y a plus de crises,
32:35parce qu'il y a des sujets
32:36de gouvernance
32:37qui existent encore,
32:38parce qu'il y a un climat
32:39des affaires
32:39qu'on doit améliorer,
32:40parce qu'il y a parfois
32:41des risques climatiques
32:42qui sont là,
32:43parce qu'il y a des risques
32:43sécuritaires
32:44qui sont encore plus importants.
32:45Donc c'est normal
32:46qu'on ait un investissement public
32:47pour consolider
32:49chacun de ces points
32:49et qu'on ait
32:50de l'investissement solidaire.
32:52Par contre,
32:53dès que c'est parti
32:54et que ça se stabilise,
32:56il faut très vite
32:56enclencher,
32:58fertiliser tout cela
32:59avec de l'investissement privé
33:01et développer,
33:03c'était le cœur
33:05de ce qu'on a
33:06avec le Pass Africa
33:07et avec toutes nos initiatives,
33:09c'est développer
33:10et consolider
33:11un entrepreneuriat
33:13et des investisseurs
33:15privés africains
33:16qui pensent
33:16à l'échelle du continent,
33:18investissent entre eux
33:19et je dirais
33:19que vos entrepreneurs
33:20sont un merveilleux
33:23exemple de cela,
33:24eux qui investissent
33:24à travers tout l'océan indien
33:25et même au-delà.
33:27Et donc voilà la stratégie
33:28qu'on poursuit
33:28et donc vous l'avez compris,
33:30c'est une approche
33:31complètement intégrée
33:31où on mobilise tout le monde
33:33mais où on a besoin
33:34en effet d'accélérer
33:35ce rapport public-privé,
33:38la prise de risque
33:38par une partie garantie
33:40et l'accélération
33:41des grands investissements privés.
33:46Merci beaucoup
33:47messieurs les présidents.
33:49Alors l'heure tourne,
33:50nous n'avons plus
33:51beaucoup de temps.
33:52Alors comme on dit
33:53que la culture
33:54rapproche les peuples,
33:55je vais me faire la voix
33:56d'une grande artiste malagasse
33:57qui n'a malheureusement
33:57pas pu se rendre à nous
33:58mais qui a beaucoup de gestes
34:03qui ont été posés récemment
34:04entre Madagascar et la France.
34:06D'ailleurs, on se trouve
34:07ici dans un lieu magnifique
34:09qui est chargé d'histoire,
34:10qui est un lieu
34:11éminemment culturel malagasse.
34:12Il y a eu la restitution
34:15du dé royal au rouvre,
34:18récemment le crâne
34:20du roi Sakalave.
34:23Comment voyez-vous
34:24le rôle de la culture
34:25dans les partenariats
34:26entre les deux pays
34:28et puis comment,
34:29peut-être plus pour le président
34:30Emmanuel Macron
34:31sur ce deuxième aspect,
34:32comment est-ce qu'on peut
34:34davantage soutenir
34:35les artistes malagasses ?
34:38Alors, on n'a plus
34:39beaucoup de temps
34:39si on peut essayer
34:40d'être très direct,
34:42messieurs les présidents.
34:43Merci beaucoup.
34:44Écoutez, moi,
34:44je crois très profondément
34:46à ce qu'on appelle
34:47ce sujet de la restitution.
34:49En novembre 2017,
34:51quand je m'adresse
34:51à la société africaine
34:54à Ouagadougou,
34:56il n'y a pas si longtemps,
34:57ça paraît une éternité
34:58quand on voit
34:58ce qui se passe
34:59aujourd'hui à Ouagadougou,
35:01j'avais mis la restitution
35:02des oeuvres d'art au coeur.
35:04Pourquoi ?
35:04Parce que c'est absolument
35:05anormal qu'une jeunesse,
35:08quelle qu'elle soit,
35:08pour se reconnecter
35:10avec son histoire,
35:10il fallait qu'elle aille
35:11dans les grands musées
35:12parisiens, britanniques
35:14ou autres.
35:14C'est une aberration,
35:15l'histoire.
35:16Comment on veut
35:16bâtir notre avenir
35:17quand on leur dit
35:18tu es dépossédé
35:19de ton passé ?
35:21Et donc, on a fait
35:22un travail vraiment scientifique
35:23qui a d'abord été nourri
35:24par deux très grands scientifiques,
35:26Bénédicte Savoie et Félouine Sark
35:28qui ont fait un travail
35:29en 2018,
35:30un rapport qui a fait date
35:31et qui a construit
35:32une méthodologie.
35:33Et cette méthodologie,
35:34on l'a appliquée
35:35à plusieurs pays,
35:37le Bénin,
35:39la Côte d'Ivoire,
35:40le Sénégal
35:40et Madagascar.
35:43Et on a passé
35:44une série de lois
35:45et en particulier
35:45une loi
35:46l'année dernière,
35:48un an et demi,
35:49qu'on inaugure d'ailleurs
35:50avec les crânes 5 à la,
35:51vous l'avez évoqué,
35:52pour Madagascar
35:54qui va permettre
35:54ces restitutions.
35:56Et on fout,
35:57ça dit des choses
35:58très simples,
35:59notre approche.
36:01Quand des objets,
36:01des oeuvres d'art
36:02ont été volés
36:04à un peuple
36:04et donc on regarde
36:05les conditions
36:06dans lesquelles
36:07elles sont arrivées
36:08dans le musée,
36:09elles doivent être restituées.
36:11Et ensuite,
36:12tout ça n'est pas simplement
36:13un geste qui consiste
36:14à dire
36:14reprends ce qui est à toi,
36:16je ne veux plus le voir
36:17parce que cette restitution
36:18ne peut pas non plus
36:19être une séparation.
36:20C'est la construction
36:21de quelque chose de neuf.
36:22Deuxième acte,
36:23on dit que ça doit passer
36:24par une coopération
36:25muséale et muséographique
36:27et donc une formation.
36:28Et donc derrière,
36:29il y a tout un travail
36:30pour que ces oeuvres,
36:31ces objets,
36:32qui ont souvent d'ailleurs
36:33une dimension culturelle,
36:35très profonde,
36:36puissent être accueillis,
36:37conservés dans les meilleures règles.
36:39Et donc,
36:39il y a tout un programme
36:40de formation.
36:41Ce qu'on a fait,
36:42et d'ailleurs sur l'écran,
36:43c'est toute l'exigence
36:43que vous portez, président.
36:44Et demain,
36:46moi, je serai ravi
36:47de voir en effet
36:48le dé de la dernière reine
36:49ayant retrouvé son palais,
36:51ce qui est très émouvant.
36:52Mais la troisième chose,
36:54ça fertilise un imaginaire.
36:56C'est-à-dire que
36:57ce n'est pas simplement
36:58la jeunesse
36:58et tout un peuple
36:59qui reprend possession
37:00de son histoire,
37:01des objets,
37:03mais ils ont circulé.
37:05Et donc,
37:05les artistes contemporains
37:06se les réapproprient.
37:09Et je vais vous raconter
37:10une histoire toute simple.
37:11Un des moments les plus beaux
37:12que j'ai eu à vivre,
37:13c'est quand, au palais présidentiel
37:15à Cotonou,
37:15on a fait revenir
37:16une partie des trésors
37:17du royaume de Dahomey
37:18qui avait été dérobé par Dodd.
37:20Et ils ont repris
37:21leur place dans le palais.
37:23Et des artistes béninois
37:24contemporains
37:25avaient en parallèle
37:27mené un dialogue
37:28et fait des oeuvres.
37:30Et il y a quelques mois,
37:32on les a accueillis à Paris
37:33à la conciergerie.
37:35C'est-à-dire dans un des lieux
37:36les plus anciens
37:37au coeur de la capitale,
37:40du fin fond du Moyen-Âge,
37:41on a mis des artistes
37:42béninois
37:43qui s'étaient réappropriées
37:46les oeuvres
37:47qui avaient été dérobées
37:48et qu'on venait
37:48de leur restituer.
37:50C'est exactement ça.
37:51Cette circulation des talents
37:53et des imaginaires.
37:54Et c'est pour ça
37:55que ça a une puissance folle
37:56de restituer.
37:57Parce que ce n'est pas restituer,
37:59c'est revigoré,
38:00c'est réinventé.
38:02C'est repermettre de créer
38:03pour que ça circule.
38:04Et donc c'est pourquoi
38:05ce que nous voulons faire
38:06avec le président,
38:07c'est en effet développer aussi
38:08les coopérations artistiques
38:10et permettre de simplifier,
38:11en particulier dans tout
38:12l'espace océan indien
38:13et dans tout le dialogue
38:14que nous avons au sein
38:15de la COI,
38:16on va drastiquement simplifier
38:18les voies et moyens
38:19de faire circuler nos talents.
38:21Nos talents réunionnais
38:22et maorais
38:23chez tous leurs voisins,
38:24les talents
38:25malagas et autres
38:27en France
38:28avec des visas simplifiés,
38:31talents pour les entrepreneurs,
38:33mais aussi les créateurs
38:34et les intellectuels.
38:35Et ça, c'est absolument vrai.
38:40Monsieur le Président.
38:43Merci, Monsieur le Président.
38:45Vous savez,
38:47Madagascar et les Malagases,
38:50on s'attache beaucoup
38:51à notre histoire,
38:52à notre racine.
38:55Et c'est pour cette raison
38:56que je tiens à vous remercier
38:57pour la restitution,
38:59en fait,
39:00du dé de la reine,
39:01Renovale 3.
39:02Maintenant,
39:05la restitution aussi
39:06du crâne
39:08du roi
39:10de la Panzac,
39:11également,
39:12Tuir,
39:13qui sera accueillie
39:14au mois d'août
39:16parce que la famille
39:17de ce grand leader,
39:19de ce grand chef,
39:21n'a pas pu faire le deuil
39:22que maintenant,
39:24donc,
39:24ce sera vraiment accueilli
39:25avec fierté
39:26et honneur
39:28par rapport
39:29à la restitution
39:30des trois crânes,
39:34justement,
39:35dont le roi Tuir.
39:39Pour vous dire que,
39:40moi, personnellement,
39:41je m'attache beaucoup
39:42à l'histoire,
39:43parce que,
39:44même la jeunesse Malagase
39:45et l'ensemble des Malagases,
39:46Malagases,
39:47parce qu'on ne peut pas
39:48avancer,
39:51on ne peut pas écrire
39:52notre propre histoire
39:54sans connaître
39:56notre histoire.
39:58Par exemple,
39:59ici,
39:59c'est une fierté
40:00pour nous,
40:02M. le Président,
40:02de vous accueillir ici.
40:04Ce bâtiment a été construit
40:05en 1872
40:08par le Premier ministre
40:10de la Royauté,
40:11à l'époque,
40:13et aujourd'hui,
40:13qui est devenu
40:14comme musée
40:15pour accueillir
40:16ce genre d'événements.
40:18Et c'est une fierté
40:19pour nous,
40:20les Malagases.
40:21Mais au-delà de ça,
40:23la culture
40:24lie,
40:25en fait,
40:25nos peuples.
40:27Notre culture
40:28et le talent
40:30des jeunes
40:31vont au-delà,
40:32aujourd'hui,
40:33de nos frontières.
40:34Puisque,
40:35je vais juste prendre
40:36quelques exemples,
40:37quand il y avait eu
40:38des concours de chant
40:39en France,
40:43il y avait eu
40:44à deux reprises
40:45dans Star Academy
40:47et The Voice,
40:49ont été remportés
40:50par des Malgaches,
40:52Marguet et Amicha.
40:55Pour vous dire...
40:56Pour vous dire
40:58que nos talents
40:59et même nos arts
41:02vont au-delà
41:02de nos frontières.
41:05Et merci,
41:05M. le Président,
41:06parce qu'on a discuté
41:07tout à l'heure,
41:08et donc c'était
41:08une bonne nouvelle,
41:09parce que quand le Président
41:10Emmanuel Macron
41:12a déjà répondu
41:13tout à l'heure,
41:13parce qu'on a discuté
41:14qu'on a beaucoup
41:15de difficultés
41:16pour les jeunes talents,
41:18les artistes,
41:19pour aller à La Réunion,
41:21pour attendre
41:21six mois de visa.
41:23Et donc aujourd'hui,
41:23il y a une solution
41:24que M. le Président
41:25avait déjà suggérée.
41:26Donc les jeunes Malagases,
41:28vous, les jeunes entrepreneurs,
41:29vous pouvez maintenant
41:30échanger
41:31et aller librement,
41:33circuler librement.
41:34ça fait partie des discussions
41:39que j'ai eues
41:40avec le Président Macron.
41:42Parallèlement à cela,
41:45et je sais que le temps
41:48passe en achouette,
41:52vous savez,
41:53nous avons vraiment
41:54une force
41:54dans la COI.
41:57La COI,
41:58ça regroupe
41:59cinq nations.
42:04Nous sommes liés
42:05par l'océan,
42:08mais parfois,
42:09M. le Président aussi,
42:10par le sang,
42:11à travers des générations,
42:14parce qu'il y a des Comoriens
42:16qui sont Malagases,
42:17il y a des Créoles réunionnais
42:20qui sont,
42:20qui ont le sang Malagases,
42:22et ça,
42:23c'est une force.
42:24Mais c'est quoi notre force ?
42:25Notre force aujourd'hui,
42:27et ça,
42:28c'est vraiment,
42:29il faut le valoriser,
42:31c'est que ces cinq pays,
42:32ces cinq nations,
42:34on parle
42:35de la même langue.
42:38C'est la langue de Molière,
42:40parfois créolisée.
42:44Et c'est une force
42:45pour renforcer
42:46l'échange
42:48et la culture
42:49dans l'océan Indien.
42:52Et voilà,
42:52j'en termine là-dessus.
42:53Merci.
42:54Merci, messieurs les présidents.