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00:00Avant d'en parler, on va dresser votre portrait sonore, chère Véronique, avec des petits sons pour mieux vous connaître.
00:05Écoutez, voici le premier.
00:08Leur mission, c'est d'être mère de famille.
00:10Eh bien non, c'est d'abord de vivre libre.
00:13Allez, tout le monde à la maison !
00:16Mémoire de Sarah Bernard, la plus grande star du monde.
00:18C'est peut-être un peu prétentieux.
00:21Ça c'est bien la divine, parce qu'en plus c'est original.
00:23C'est un extrait de Lady June, un biopic qui est consacré à Sarah Bernard, avec Sandrine Kiberlin, dans le rôle-titre.
00:33Pourquoi je vous parle de Sarah Bernard, d'après vous ?
00:35Parce que mon père m'appelait Sarah quand j'étais petite.
00:37Ma grande Sarah, parce que j'adorais lui réciter des poésies, apprendre des pièces de thé.
00:42J'apprenais tout le temps des poésies, j'adorais lui faire la comédie devant lui, c'était mon plaisir.
00:48Vous passiez votre temps à vous déguiser, à essayer d'être quelqu'un d'autre.
00:51J'avais un théâtre de marionnettes, on allait dans la salle d'attente de mon père, qui était médecin,
00:56et on jouait des marionnettes dans la salle d'attente.
00:59On avait demandé 20 centimes, et mon père a dit non, tu ne fais pas payer.
01:03J'avais déjà le sens des affaires.
01:07Pardon d'être une seconde triste, mais vous les avez perdus tous les deux très jeunes, votre papa et votre frère.
01:12Est-ce que leur disparition vous a donné une force de caractère plus importante pour vous battre,
01:17parce que vous êtes une battante dans la vie ?
01:19Certainement, c'est la disparition des gens qu'on aime.
01:22D'abord, mon père, j'avais 9 ans et demi ou 10 ans,
01:26et en fait, je dois dire que je n'étais pas...
01:32Sur le moment, il n'y a pas une grande conscience,
01:34parce qu'on ne sait pas vraiment ce que ça représente la mort.
01:38J'avais été à des enterrements avec mon père, en plus, il y a récemment, on avait enterré une arrière-grand-mère.
01:44Et en fait, on ne sait pas trop ce que c'est.
01:46Et c'est plus tard que c'est difficile, parce que c'est le manque, en fait, qui est difficile,
01:50parce que les moments où on a envie de se confier, où on se dit, tiens, j'aurais aimé lui parler de ça.
01:54Sur le moment, ce n'est pas si douloureux que ça.
01:59Et puis ensuite, mon frère, mon frère, c'est pas pareil.
02:03Mon frère, il avait 36 ans, on avait un an d'écart, il avait un an de plus que moi,
02:08et c'était mon jumeau, alors...
02:10Donc, ça, c'était très, très compliqué, beaucoup plus compliqué.
02:13Vous aviez ouvert un restaurant avec lui.
02:15Oui, on faisait tout ensemble.
02:16On habitait ensemble, on a toujours tout fait ensemble.
02:19J'étais en pension, parce qu'il était en pension, donc j'étais en pension à la pension d'un côté.
02:22Moi, j'allais dans son lit toutes les nuits, je ne pouvais pas supporter d'être loin de mon frère.
02:26Donc, oui, c'était vraiment...
02:28Et puis, on était vraiment très complémentaires.
02:31Le yin et le yang, on était très différents, et on se complétait extrêmement bien.
02:35Donc, on ne parlait pas énormément, mais on n'avait pas besoin.
02:37On était vraiment une entité, c'était bien.
02:41Allez, on continue à essayer de dresser votre portrait en musique.
02:45Voici le deuxième extrait.
02:46Avec ma gueule de moutaigne, de juif érant, de prêtre grec, et mes cheveux aux quatre vents.
02:53Avec mes yeux tout délavés, qui me donnent l'air de rêver, moi qui ne rêve plus souvent.
03:03La métèque, magnifique chanson de Georges Moustaki en 69.
03:06On le sait peu, mais il a été, Georges Moustaki, un personnage majeur, en quelque sorte, dans votre vie.
03:12Majeur dans ma vie de comédienne, majeur dans ma vie, majeur dans les rencontres qu'on a faites.
03:15J'ai rencontré avec des amis un soir.
03:17Et où on m'a emmené chez lui, il y avait la fête, il y avait tout le temps la fête chez lui.
03:21Des fêtes de musique, des fêtes de jeux, le go, le bagamol, les échecs.
03:27Enfin, je veux dire, c'était tout le temps très gai.
03:30Et j'ai rencontré son secrétaire et un de ses musiciens.
03:34Et puis un jour, comme j'étais la fille avec qui je partageais un appartement,
03:39plus ou moins jetée, parce qu'elle avait un mec qu'elle voulait emménager avec lui.
03:44Je comprends ça.
03:44Et donc, j'étais un petit peu dans la mouise.
03:47Et Jo m'a dit, tiens, il y a la mezzanine de Libre du côté des musiciens.
03:51S'en pas.
03:51Vas-y, prends-la.
03:52Et alors après, j'ai fait partie de la vie de Troupe.
03:56J'ai voyagé avec eux, j'ai toujours avec eux.
03:58J'étais en Grèce avec eux.
03:59J'ai fait des tournées avec eux.
04:02Et en fait, c'est lui un jour qui est venu me voir dans la chambre.
04:05Et il m'a dit, tu fais quoi dans ta vie, tu fais quoi ?
04:09En même temps, on avait comme ça un truc un peu.
04:13Mais tu crois que ça va venir tout seul là ?
04:14Moi, je chantais dans la rue.
04:16Et il m'a obligée à me bouger les fesses.
04:18Il l'a bien fait.
04:19Voilà, donc ça a été vraiment quelqu'un de très important.
04:21Jusqu'à la fin de sa vie, oui.
04:23Il vous a écrit une chanson aussi ?
04:24En fait, il a écrit une chanson quand il est venu faire une émission où il était invité.
04:29Ça s'appelait Le Fabuleux Destin.
04:31Et il a écrit une petite chanson pour moi, oui.
04:34Qui s'appelait Je voudrais vous connaître.
04:36La chanson.
04:38Je ne me rappelle pas le titre.
04:40Tenez, écoutez, écoutez, écoutez.
04:41Je voudrais que tu te souviennes.
04:45Que tu te souviennes.
04:46Des jours où l'on s'est rencontrés, c'était à Saint-Germain-du-Pré.
04:53C'était il y a 20 ans à peine.
04:56Maintenant, ça fait beaucoup plus.
04:58Je voudrais que tu te souviennes.
05:01Et voilà.
05:02Hommage de Moustaki, Georges Moustaki à Véronique Jernay.
05:05Troisième extrait.
05:05C'est votre premier grand rôle principal à la télévision.
05:32On est en 81, vous interprétez l'héroïne de Zola.
05:35Nana, Véronique Combouillot devient désormais Véronique Jeunesse.
05:39Pourquoi avoir changé de patronyme ?
05:41C'est le 59, quand je suis arrivé, il m'a dit...
05:43C'était le président de...
05:44Oui, c'était Maurice 59 qui était le réalisateur de Nana.
05:48Et il m'a dit, attends, mais c'est un nom accouché dehors à cabillet de logement,
05:50t'as pas autre chose.
05:51Alors, j'ai dit, écoutez, j'ai des ormeaux.
05:55J'ai pètre, il m'a dit, non, ça va, on va laisser de côté.
05:58J'ai Jeunay.
06:01Jeunay, parce qu'on dit Jeunay.
06:02Il m'a dit, ah, c'est beau ça.
06:04Voilà.
06:05Et ce rôle de Nana vous permet d'accéder à la célébrité,
06:10et pourtant, on ne voulait pas de vous au départ.
06:12Vous vous souvenez de ça ?
06:13Ah, mais t'es fin, oui, parce que moi, en fait, j'étais...
06:15Moi, j'ai toujours une grande gueule, alors...
06:16Ah non, tiens, ça, je ne sais pas du tout.
06:19Non, moi, j'ai toujours une grande gueule sur ce que je pensais.
06:22J'étais assez,
06:23comme disait De Givray d'ailleurs,
06:24incontrôlable.
06:26Mais, enfin, ils croyaient que j'étais incontrôlable,
06:28parce qu'en fait, moi,
06:28je n'ai jamais embêté,
06:31parce que je n'allais jamais les voir.
06:34Moi, je ne suis pas quelqu'un qui...
06:36Même mon agent, il ne me voyait pas.
06:38Chez moi, je ne suis pas quelqu'un qui réclame, je fais.
06:41J'attendais, quoi.
06:41C'est vrai que j'avais passé un casting
06:44pour un rôle que je devais faire avec Patrick Chenet.
06:47J'avais fait les costumes, j'avais tout fait.
06:50Et en fait, arrivé au moment de jouer,
06:53on m'avait dit, non, non,
06:54ils ne veulent pas de toi,
06:56tu n'es pas dans leur papier,
06:58donc ça sera Véronique Jeannot.
07:00J'ai dit, bon, tant pis.
07:01Et donc, quand Caroline Huppert m'a appelé un matin,
07:04Caroline était une grande copine,
07:05on faisait les quatre ensemble,
07:07mais quand Caroline m'a appelé pour me dire,
07:09je voudrais que tu fasses le pilote de Julie Lescaux,
07:11pour TF1, je lui ai dit, attends,
07:13renseigne-toi là, ma chérie,
07:14parce que tu es vraiment adorable,
07:15mais ils ne veulent pas de moi, TF1.
07:17Elle me dit, si, si, ils veulent.
07:18Et en fait, ils voulaient de moi,
07:19parce que dans le même temps,
07:20j'avais fait deux émissions
07:21qui avaient été plébiscitées par le public,
07:23qui n'avaient rien à voir avec mon métier,
07:24c'était surprise, surprise,
07:26et une émission de Deux Chavannes,
07:28pour la Nouvelle Ange,
07:29et puis un truc, oui, non, de Deux Chavannes,
07:31et là, tout à coup, tout le monde avait adoré,
07:33donc tout à coup, je devenais bankable.
07:35J'ai dit, allez, vas-y.
07:36Alors, avant de reparler de Julien Esco,
07:39vous avez eu une façon assez particulière
07:41de taper dans l'œil de Cazeneuve,
07:42dont vous parliez il y a une seconde.
07:44Vous avez laissé une photo de vous,
07:45à Cazeneuve, vous vous souvenez, ça ?
07:47En fait, oui, je voulais,
07:48moi, j'enfonçais toutes les portes,
07:50parce que c'était le seul moyen,
07:51on était toujours,
07:52on n'était jamais qu'on fasse,
07:53c'était une sorte de cercle vicieux
07:55pour entrer dans ce métier.
07:56Moi, j'avais fait des photos,
07:57je commençais quand même à,
07:59je prenais le film français,
08:00je faisais tous les castings,
08:01j'enfonçais les portes.
08:02Et puis un jour, je suis,
08:03on me dit, tiens, fais des photos
08:05pour être une peintre,
08:07la sœur de Victor Hugo.
08:09Alors, je dis, d'accord, modèle de peintre.
08:10Et je fais des photos de nu,
08:12avec le mari, d'ailleurs, de Claire Brétéchet,
08:14mais très pudique, quoi.
08:16Et en fait, quand je suis allée
08:18au casting de Nama,
08:18la fille m'a dit,
08:19mais non, ce n'est pas du tout vous,
08:20vous avez un cheveu sur la langue,
08:21Nama n'est pas comme vous,
08:22de toute façon,
08:23il nous faut quelqu'un de connu.
08:24Et j'ai glissé quand même une photo,
08:25et j'ai dit, regardez ça.
08:26Je suis vu, et Cazeneuve,
08:28qui ne trouvait pas sa nana,
08:28à regarder les photos,
08:30il a dit, pourquoi ?
08:30Ah, bah tiens, elle.
08:31Ah, mais non, mais non, mais non.
08:33Il dit, je ne veux tellement pas
08:34que j'ai cru que tu avais une jambe de bois.
08:37Sarah Bernard.
08:37Pas de blague.
08:38On en revient à Sarah Bernard.
08:39Bon, restez avec nous
08:41dans un instant,
08:41la suite de la carrière
08:43de notre invitée,
08:43Julie Lescaux.

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