Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui
Transcription
00:00:00...
00:00:00Mon mari n'a commis aucun crime.
00:00:30Voilà, alors je suis, je vous le répète,
00:00:32bouleversé et indigné.
00:00:36Des fois, vous savez que les jeunes,
00:00:39les PS, vous voulez que vous en priez ?
00:00:41Vous voyez, c'est pas grave.
00:00:43Vous n'avez pas encore plus de temps,
00:00:44vous voulez que vous voulez.
00:00:46Il y a dans le bureau du directeur du cabinet
00:00:48un petit coffre-fort
00:00:49où il y avait toujours des liasses de billets.
00:00:54Pourquoi vous avez accepté l'interview ?
00:00:57Parce que vous êtes blonde.
00:01:00Bonsoir et bienvenue dans Enquête Exclusive
00:01:03qui vous propose ce soir un document tout à fait exceptionnel
00:01:05consacré à l'affaire Balkany.
00:01:08Cette affaire qui fait la une de l'actualité
00:01:09et qui occupe nos esprits.
00:01:11L'affaire Balkany, c'est à la fois un scandale
00:01:13politico-financier et une tragédie familiale.
00:01:16Pendant des années, ce couple s'est cru
00:01:17au-dessus des lois.
00:01:19Il a trompé le fisc.
00:01:20La chute de la maison Balkany aura duré des années.
00:01:23Le premier acte judiciaire vient de se conclure.
00:01:26Nous étions avec le couple jusqu'à l'énoncé du jugement.
00:01:29Patril Balkany est en prison,
00:01:31mais il pense toujours qu'il va pouvoir être réélu
00:01:33à la tête de Levallois-Péret dans quelques mois.
00:01:36Ses avocats ont d'ailleurs fait appel de ce jugement.
00:01:38Quant à Isabelle Balkany,
00:01:40elle nous parle de sa récente tentative de suicide.
00:01:42Un document très fort, parfois étonnant,
00:01:45signé Valentine Bossibé et Alexandra Collineau
00:01:48pour Tony Comité Production et Enquête Exclusive.
00:01:50Patrick Balkany, le 4 septembre dernier.
00:01:58Ce soir-là, il n'est pas très loquace.
00:02:02Mais il va tout de même nous accorder une question.
00:02:07Monsieur Balkany, la prison, c'est envisageable pour vous ?
00:02:09La prison ?
00:02:11Quand vous m'êtes en prison,
00:02:13vous allez faire hurler tout le monde.
00:02:16Alors, je suis dangereux pour la société.
00:02:18La prison, c'est fait pour les gens qui sont dangereux pour la société,
00:02:22qu'il faut mettre à l'écart de la société.
00:02:25Donc vous irez vendredi 13 sans appréhension ?
00:02:29Et sans brosse à dents, voilà.
00:02:35Neuf jours plus tard, c'est le jour du verdict
00:02:37devant le tribunal correctionnel de Paris.
00:02:41Patrick Balkany a-t-il finalement prévu sa brosse à dents ?
00:02:45Sa femme Isabelle a la mine des mauvais jours.
00:02:59Elle est amaigrie,
00:03:00stigmate de sa récente tentative de suicide.
00:03:06Ça va, mignon ?
00:03:07Ça va ?
00:03:07Jugé pour fraude fiscale,
00:03:11le couple risque la prison.
00:03:14Monsieur et madame,
00:03:15la salle, on peut faire sur le parvis ?
00:03:16Mais à 7 heures,
00:03:18rares sont ceux qui pronostiquent une incarcération.
00:03:22Le maire a 71 ans.
00:03:24Par ailleurs, en France,
00:03:25la fraude fiscale mène rarement derrière les barreaux.
00:03:30Monsieur et madame Balkany,
00:03:31en quel état d'espierre de vous ?
00:03:32Il est 13h30,
00:03:36les époux Balkany sont appelés à la barre.
00:03:41Durant 23 minutes,
00:03:43le président énonce point par point
00:03:44ce qui leur est reproché.
00:03:47Ils auraient omis de payer 4,3 millions d'euros d'impôts au fisc.
00:03:53Isabelle Balkany ressort blême,
00:03:56au bras de son fils.
00:03:57Madame Balkany,
00:03:59quelle est votre réaction ?
00:04:00C'est le coup de Massu.
00:04:01Elle vient décoper de 3 ans de prison,
00:04:04mais reste libre en raison de son état de santé.
00:04:10Ne m'écrasez pas, je suis petite petite.
00:04:13Son mari, lui, est condamné à 4 ans de prison ferme
00:04:16avec incarcération immédiate.
00:04:19Il va passer sa première nuit en prison.
00:04:24Pour son avocat, maître Dupond-Moretti,
00:04:26la justice a voulu faire un exemple.
00:04:29Ce qui me choque le plus,
00:04:32c'est évidemment le mandat de dépôt
00:04:33qui est une humiliation totalement inutile
00:04:37et pour nous insupportable.
00:04:38Jamais personne ne peut dire sérieusement
00:04:41que M. Balkany aurait tenté de prendre la fuite.
00:04:44Il a été présent à tous les actes de la procédure.
00:04:47Je pense qu'on s'est payé Balkany aujourd'hui.
00:04:49Nous allons bien sûr interjeter appel.
00:04:51Patrick Balkany est emmené en fourgon à la prison de la santé.
00:04:57Sans menottes, on lui a épargné cette humiliation.
00:05:00Deux heures plus tard,
00:05:10Isabelle Balkany a accepté de nous recevoir
00:05:13à la mairie de Levallois.
00:05:15Le ciel vient de lui tomber sur la tête,
00:05:19mais ce n'est pas une raison pour oublier la coquetterie.
00:05:21« Ça va physiquement, là,
00:05:23parce que je ne me suis pas regardée dans une glace.
00:05:25Il faut que je me recoiffe. »
00:05:27« Non, non, non. »
00:05:28« Tu te coups ? »
00:05:30« Ça, moi, c'est bon. »
00:05:33« C'est pour moi, alors. »
00:05:34« Il paraît que ça prend la lumière. »
00:05:36« Au moment du délibéré, là, vous vous relevez
00:05:39et vous allez vous approcher de votre mari. »
00:05:42« Pourquoi ? »
00:05:43« Parce que ça fait 43 ans que je l'aime.
00:05:46Parce que c'est un homme formidable,
00:05:47digne, orgueilleux, fier, entreprenant,
00:05:51que je l'admire, que je suis fier de lui
00:05:53et que je l'aime.
00:05:54Donc je pensais qu'il fallait que je sois
00:05:56tout à côté de lui. »
00:05:58« Vous ne vous attendiez pas à un tel réquisitif ? »
00:06:00« Attendez, que je m'y attende ou que je ne m'y attende pas,
00:06:02ça n'a strictement aucun intérêt.
00:06:05Quand vous êtes confronté à une réalité,
00:06:07il faut l'affronter, c'est tout. »
00:06:09« Qu'est-ce que ça vous fait de savoir
00:06:10que votre mari est en prison actuellement ? »
00:06:12« Mon mari n'a commis aucun crime. »
00:06:16« Mon mari n'a pas fait de troubles à l'ordre public. »
00:06:19« Voilà. Alors je suis, je vous le répète,
00:06:21bouleversé et indigné. »
00:06:24Et dire qu'il y a deux semaines,
00:06:30il se baladait main dans la main
00:06:33sur le marché de Levallois.
00:06:35À cet instant, le couple n'imagine pas une seconde
00:06:38que Patrick Balkany sera incarcéré
00:06:40quelques jours plus tard.
00:06:42« Monsieur Balkany, comment allez-vous ? »
00:06:48« Je me porte comme un charme,
00:06:49je vais écraser les enfants. »
00:06:53« Est-ce que vous pensez au 13 septembre ? »
00:06:55« Pourquoi il y a quelque chose au 13 septembre ? »
00:06:57« Vous me posez des questions
00:06:59que moi, je ne me pose pas. »
00:07:01« La perspective de la présent est une réalité,
00:07:02il y a dix ans, je me suis dit. »
00:07:04« Est-ce que vous y pensez ? »
00:07:06« Tout ce qui est exagéré, il passe ici. »
00:07:14« Vous savez, je ne m'occupe pas de rester,
00:07:16je m'occupe de Levallois. »
00:07:19Mais aujourd'hui, Patrick Balkany dort en prison
00:07:22et tout le monde le pense fini.
00:07:25Selon ses opposants,
00:07:27jamais il ne retrouvera son fauteuil de mer.
00:07:30Mais c'est mal connaître
00:07:35le vieux briscard de la politique.
00:07:39« Allez, vas-y, la mère de la mariée. »
00:07:42Son mandat,
00:07:43il n'est pas prêt de le lâcher.
00:07:46Quelques jours après le marché,
00:07:48il nous donne rendez-vous
00:07:49à la mairie de Levallois.
00:07:51Il y célèbre le mariage de la fille,
00:07:53de son adjointe.
00:07:54« Voilà, un petit coup.
00:07:58On va voir si tout va bien.
00:08:00Je n'ai pas mis une glochane,
00:08:01mais bon, allez. »
00:08:05À l'issue de la cérémonie,
00:08:07le maire va nous révéler son plan
00:08:09au cas où les choses tourneraient mal.
00:08:12« J'ai l'immense plaisir
00:08:13de vous déclarer
00:08:14unis par le mariage. »
00:08:16« Parce qu'il a dit
00:08:21qu'il serait un bon mari.
00:08:22Donc je vais lui offrir
00:08:24ce magnifique service
00:08:26à petit-déjeuner
00:08:27pour qu'il amène
00:08:28le petit-déjeuner
00:08:29à son épouse
00:08:30tous les matins.
00:08:32Et comme il est aux arbres
00:08:34de la ville,
00:08:35tous les matins,
00:08:36elle se souviendra
00:08:37de son mariage
00:08:38et elle pensera à moi. »
00:08:41Balkany ne laissera pas
00:08:43sa place à un autre.
00:08:45Le 15 mars prochain
00:08:47aura lieu
00:08:47le premier tour
00:08:48des élections municipales.
00:08:49et à en croire
00:08:51ses confidences,
00:08:53condamné ou pas,
00:08:55il se représentera.
00:08:57« Je ne suis pas
00:08:57pour la retraite.
00:08:59Donc, bien sûr
00:09:00que je vais continuer.
00:09:01Pourquoi ? »
00:09:02Et puis les levaux loisirs
00:09:03me disent tous
00:09:04« Je ne peux pas faire
00:09:04un pas sans lui dire
00:09:05que je le maire,
00:09:06surtout,
00:09:07vous vous représentez.
00:09:08Vous vous représentez. »
00:09:09« Ben oui,
00:09:09je voulais que je... »
00:09:12« Bien sûr
00:09:13que je vais me représenter. »
00:09:14« Les réquisitions,
00:09:15elles sont assez lourdes.
00:09:16Elles pourraient vous empêcher
00:09:17de vous représenter. »
00:09:18« Pas du tout. »
00:09:20« Ils ont d'inéligibilité. »
00:09:21« Ça, c'est après la cassation.
00:09:23C'est dans quelques années. »
00:09:26Effectivement,
00:09:26en faisant appel,
00:09:28les compteurs
00:09:28sont remis à zéro.
00:09:30Même condamnés
00:09:31en première instance,
00:09:32ils devraient pouvoir
00:09:33à nouveau briguer
00:09:34un mandat de maire
00:09:35aux prochaines élections.
00:09:39« C'est la loi.
00:09:41La loi,
00:09:42rien que la loi,
00:09:43toute la loi.
00:09:44Rien. »
00:09:48« Donc,
00:09:49quelle que soit
00:09:52la décision du tribunal,
00:09:56après l'appel,
00:09:59vous êtes
00:09:59comme neuf. »
00:10:04Cette assurance insolente,
00:10:07ce n'est pas sûr
00:10:08que sa femme Isabelle
00:10:09la partage elle aussi.
00:10:11Sa carapace
00:10:12est peut-être
00:10:12un peu moins épaisse
00:10:13que celle de son mari.
00:10:16Le 1er mai dernier,
00:10:18juste avant
00:10:18l'ouverture du procès,
00:10:20la mère adjointe
00:10:21avait tenté
00:10:21de mettre fin
00:10:22à ses jours.
00:10:24Voici le message
00:10:25qu'elle avait posté
00:10:25sur les réseaux sociaux
00:10:26juste avant
00:10:28d'avaler
00:10:28une boîte de médicaments.
00:10:29« Je suis fatiguée de ce monde
00:10:34d'une violence insoutenable,
00:10:35insupportable.
00:10:37Je suis fatiguée
00:10:37de voir souffrir
00:10:38l'homme de ma vie
00:10:39que j'aime
00:10:39et que j'admire.
00:10:41Je suis fatiguée
00:10:42et comme c'est la fête
00:10:43du travail,
00:10:44je vais en profiter
00:10:45pour faire une grosse sieste. »
00:10:49Encore très marquée,
00:10:50Isabelle Balkany
00:10:51revient sur son geste
00:10:52avec pudeur.
00:10:53« J'ai été
00:10:55plongée
00:10:59dans une espèce
00:10:59de désespérance
00:11:01à cause
00:11:02de tout ce que j'ai lu,
00:11:04vu
00:11:04et entendu
00:11:05sur Patrick,
00:11:06sur moi.
00:11:07Un médecin m'avait donné
00:11:08un médicament
00:11:09qui n'était pas
00:11:10un somnifère
00:11:11mais qui était
00:11:11un décontractant.
00:11:13J'ai pris
00:11:14un comprimé,
00:11:14deux comprimés,
00:11:15trois comprimés.
00:11:16J'ai pris toute la tablette
00:11:16mais je ne sais plus
00:11:18à quel moment
00:11:18je ne me suis plus
00:11:20rendu compte de rien. »
00:11:22Isabelle tombe
00:11:23dans le coma
00:11:23et s'en suive
00:11:25trois semaines
00:11:26d'amnésie.
00:11:27Elle a frôlé
00:11:28la mort.
00:11:31« Il y a eu
00:11:31des rumeurs,
00:11:32on a dit
00:11:32que cette tentative
00:11:33de suicide
00:11:33c'était pour échapper
00:11:34au procès.
00:11:35Qu'est-ce que vous dites
00:11:35là-dessus ? »
00:11:36« D'abord,
00:11:37je ne leur réponds pas
00:11:37parce que ce sont,
00:11:39excusez-moi,
00:11:39de sinistres crétins
00:11:41haineux
00:11:41et je ne réponds pas
00:11:42aux crétins haineux.
00:11:43Moi,
00:11:43tout ce que je vois,
00:11:44c'est que
00:11:45quand j'ai commencé
00:11:46à émerger,
00:11:47je ne pouvais pas
00:11:47tenir debout seule.
00:11:49Je tombais
00:11:49à droite,
00:11:50normal.
00:11:51toujours à droite
00:11:53et je ne pouvais pas
00:11:54même me tenir debout seule.
00:11:57Donc,
00:11:57ce qui explique
00:11:58mon absence.
00:11:59Voilà.
00:12:02Depuis cet épisode,
00:12:04Isabelle Balkany
00:12:05a retrouvé
00:12:06son poste
00:12:06de maire adjointe
00:12:07et elle est repartie
00:12:09au combat.
00:12:11Cet après-midi,
00:12:12elle veut nous montrer
00:12:13que les Balkany
00:12:14ne sont pas seulement
00:12:15les escrocs
00:12:16décrits dans les journaux.
00:12:17Bonjour Isabelle,
00:12:18rédaction du STEL
00:12:19de 18 et de 21 ans.
00:12:20Isabelle refuse
00:12:21ce jour-là
00:12:21toutes les demandes
00:12:22d'interviews.
00:12:24Nous avons
00:12:24l'exclusivité.
00:12:27Vous déclinez
00:12:27l'invitation ?
00:12:28Bien sûr,
00:12:28comme c'était
00:12:29tout décliné.
00:12:30À part la nôtre ?
00:12:32Non, mais vous,
00:12:32c'est différent.
00:12:33D'abord,
00:12:33vous vous êtes incrusté.
00:12:35Mais puisque nous sommes là,
00:12:37elle nous embarque
00:12:38avec elle
00:12:38pour une sorte
00:12:39de balcatour
00:12:40dans le Valois.
00:12:43J'espère que vous êtes
00:12:44frappé par la propreté
00:12:45de la ville.
00:12:47Ça aussi,
00:12:47ce sont des logements sociaux,
00:12:48par exemple.
00:12:49Il y a aussi
00:12:51les espaces verts,
00:12:53le centre commercial.
00:12:56Nous avons droit
00:12:57à tout ce que
00:12:57les Balkanis
00:12:58ont fait de mieux
00:12:59depuis 30 ans.
00:12:59comme cette classe
00:13:04de CM1
00:13:05connectée.
00:13:08Bonjour !
00:13:09Bonjour !
00:13:11Et voici
00:13:12notre classe
00:13:125.0.
00:13:14des tablettes,
00:13:18un tableau numérique,
00:13:19un projet entièrement
00:13:20financé par la mairie.
00:13:21Bossez bien,
00:13:22parce que vous êtes
00:13:23des warriors.
00:13:25OK ?
00:13:25Au revoir !
00:13:26Salut !
00:13:28Nous avons passé la journée
00:13:29avec Isabelle Balkany.
00:13:32Vous n'êtes pas en classe ?
00:13:33Oui, pas.
00:13:34Ah bon ?
00:13:34Vous y allez mollement,
00:13:35les chéris.
00:13:36La maire adjointe
00:13:37est régulièrement
00:13:38arrêtée par les passants.
00:13:42Bonjour !
00:13:43Ça va ?
00:13:44Ça va ?
00:13:44Ça va ?
00:13:45Ça va ?
00:13:45Ça va ?
00:13:46Pour un selfie,
00:13:47un message de soutien.
00:13:52Merci.
00:13:53Bon courage et merci.
00:13:54Ou comme avec
00:13:55cette employée municipale,
00:13:57un remerciement
00:13:58touchant de sincérité.
00:14:00Il va bien ma chérie ?
00:14:01Je suis contente
00:14:02de vous voir.
00:14:02Oh !
00:14:03Ça va ?
00:14:04Excuse-moi,
00:14:04j'ai les mains sales.
00:14:05T'as les mains sales ?
00:14:06Oui, c'est normal.
00:14:07Et je vous remercie
00:14:07pour tout ce que vous avez
00:14:08fait pour moi.
00:14:09Bon, je ne sais pas
00:14:10ce que j'ai fait pour toi,
00:14:10mais ce n'est pas grave.
00:14:11Si, si, vous m'avez
00:14:12donné du travail,
00:14:13j'ai eu un logement.
00:14:14Je vous remercie beaucoup.
00:14:15Alors tu sais,
00:14:16il ne faut pas le dire
00:14:16parce que ce sont
00:14:17des villages journalistes
00:14:18et ils vont prétendre
00:14:20que parce qu'on t'a aidé,
00:14:22eh bien, on a fait
00:14:23du clientélisme.
00:14:25Tu sais ce que c'est ?
00:14:26Non ?
00:14:26Ah bah, tu seras
00:14:27dans le dico.
00:14:28Je suis contente
00:14:28de t'avoir vu à la télé.
00:14:29Je suis contente.
00:14:31Tu ne sais pas
00:14:32que mon cœur,
00:14:32il est remonté.
00:14:33Je ne sais pas comment.
00:14:34Mais tu fais un amour.
00:14:36Ça m'a fait du la peine.
00:14:37C'est Sander qui me l'a montré
00:14:39que tu t'étais.
00:14:40Allez, tu fais un amour.
00:14:42Et vous ne faites pas
00:14:42de clientélisme ?
00:14:44Mais qu'est-ce que ça veut dire
00:14:45le clientélisme ?
00:14:46Le clientélisme,
00:14:47c'est soi-disant
00:14:48recevoir quelque chose
00:14:50en retour de ce que vous faites.
00:14:52Qu'est-ce que nous recevons,
00:14:53nous, en retour ?
00:14:54De l'amour.
00:14:56C'est tout ce que nous recevons
00:14:57des Levalloisiens.
00:15:00On ne peut pas le nier.
00:15:02Il existe un lien fort
00:15:03entre les Balkanies
00:15:04et bon nombre
00:15:05de Levalloisiens.
00:15:07Mais ces habitants
00:15:08ferment peut-être
00:15:09un peu les yeux
00:15:09sur les affaires
00:15:10qui ternissent
00:15:11le bilan du couple.
00:15:14Fraude fiscale,
00:15:15blanchiment,
00:15:16corruption.
00:15:17Ces dernières années,
00:15:18les chefs de mise en examen
00:15:20se sont multipliés.
00:15:21C'est le plus grand
00:15:23des voleurs.
00:15:25La justice soupçonne
00:15:26Patrick Balkany
00:15:27d'avoir détourné
00:15:2813 millions d'euros
00:15:29en profitant
00:15:30de sa position d'élu
00:15:31pour s'enrichir.
00:15:33C'est le cas libre,
00:15:34en taux.
00:15:36Après l'ascension,
00:15:38la conquête,
00:15:39la fortune,
00:15:41ces derniers mois
00:15:42ont-ils sonné
00:15:43le début de la chute ?
00:15:45Bien avant le verdict,
00:15:50il y a plus d'un an,
00:15:52Patrick Balkany
00:15:53avait déjà accepté
00:15:54de nous ouvrir
00:15:55ses portes.
00:15:57Ça, c'est mon buzzer.
00:15:59C'est quand on me demande
00:16:00quelque chose.
00:16:01Non !
00:16:01Non !
00:16:02Et non !
00:16:05Pourquoi vous avez accepté
00:16:06l'interview ?
00:16:07Parce que vous êtes blonde.
00:16:14Je trouve parfaitement
00:16:16ridicule
00:16:17le fait de faire
00:16:18un sujet de 52 minutes
00:16:21sur ma pomme.
00:16:24Je ne sais pas
00:16:24qui a eu cette idée
00:16:25saugrenue,
00:16:27mais je trouve ça...
00:16:29Bon, enfin,
00:16:31si ça vous amuse,
00:16:32après tout,
00:16:32vous, c'est votre boulot.
00:16:3335 ans de pouvoir
00:16:37et 35 ans
00:16:38qu'à la mairie
00:16:39de Levallois,
00:16:40c'est le même folklore.
00:16:42Chaque début de mois,
00:16:44la voix du maire
00:16:45résonne dans toute la ville.
00:16:46Merci,
00:16:47on le propose.
00:16:49La séance est ouverte.
00:16:51On l'espère.
00:16:52C'est l'heure
00:16:53du conseil municipal.
00:16:55Au centre du jeu,
00:16:56Patrick Balkany.
00:16:59À sa droite,
00:17:00sa femme
00:17:00et fidèle première adjointe,
00:17:02Isabelle.
00:17:03Le spectacle
00:17:05attire du monde.
00:17:08Ici,
00:17:08on ne s'ennuie pas.
00:17:11Alors,
00:17:11les adjointes,
00:17:13c'est des soldes
00:17:15ou quoi ?
00:17:16Les pics sont acerbes,
00:17:20les joutes
00:17:20souvent truculentes.
00:17:24Au théâtre ce soir,
00:17:26M. le maire
00:17:26se paye un élu
00:17:27en marche
00:17:28qui aurait un peu
00:17:30trop souvent
00:17:30changé de parti.
00:17:31C'est un socialiste
00:17:33en marche,
00:17:34vous marchez tout droit,
00:17:37vous allez tout droit
00:17:38dans le mur
00:17:38et vous n'écoutez personne.
00:17:40Mais nous,
00:17:40il faudrait qu'on vous écoute.
00:17:42Nous vous écoutent,
00:17:43M. le maire.
00:17:43qu'on arrive fort
00:17:44et les adjointes
00:17:45c'est pas grave,
00:17:46j'enchaîne.
00:17:48C'est un jeu
00:17:48que nous connaissons bien.
00:17:50Non, moi aussi,
00:17:51vous connaissez bien
00:17:52un sujet
00:17:52comme les notés,
00:17:53donc c'est un homme.
00:17:53C'est un homme.
00:17:54Il y a bien des histoires
00:17:54depuis le cours
00:17:55de la expérience.
00:18:00Vous pouvez,
00:18:00c'est pas grave.
00:18:02Vous en avez encore
00:18:03longtemps l'occasion
00:18:04et les moyens.
00:18:05Dites-moi,
00:18:05vous avez démissionné
00:18:07du PS
00:18:07ou ils nous ont duré ?
00:18:09J'ai démissionné.
00:18:10Vous avez démissionné
00:18:12avant de vous dire.
00:18:13Vous n'avez pas compris
00:18:14que tout ça,
00:18:15c'était les fantômes
00:18:17d'un jour.
00:18:18Maintenant,
00:18:18ils sont en marche arrière,
00:18:19ils sont rentrés
00:18:20chez eux.
00:18:21Je crois que les fantômes
00:18:23continuent à vous hanter
00:18:24en ce moment-là.
00:18:25Oh, vous savez,
00:18:27je ne sais rien.
00:18:29Je vais faire un jour
00:18:32d'aller bien trouver
00:18:32les fantômes.
00:18:35Mais vous savez,
00:18:36le Français,
00:18:37il est régicide.
00:18:38Il est son roi
00:18:39et il lui coupe la tête
00:18:40comme c'est dans la main.
00:18:42Macron, Fabien,
00:18:43il fera attention à la scène.
00:18:47Patrick Balkany aime jouer,
00:18:50faire son cinéma.
00:18:51Balkany acteur,
00:18:53c'est justement
00:18:54le début de son histoire.
00:18:59Et je viens ici
00:19:00dans le coin le plus perdu
00:19:01pour être tranquille.
00:19:03Et qu'est-ce que je trouve ?
00:19:04Un vieillard
00:19:05qui cesse de parler
00:19:06de son hold-up
00:19:07d'il y a 20 ans.
00:19:101966,
00:19:11Patrick a tout juste
00:19:1118 ans.
00:19:13Son père a fait fortune
00:19:14grâce à une ligne
00:19:15de vêtements pour femmes.
00:19:17Mais le jeune homme,
00:19:17lui,
00:19:18se voit plutôt en haut
00:19:19de l'affiche
00:19:19comme une star de cinéma.
00:19:22Il décroche
00:19:23quelques petits rôles
00:19:23devant la caméra
00:19:24de son ami Robert Hossein.
00:19:27Mais son talent
00:19:28de comédien
00:19:29ne crève pas l'écran.
00:19:33Ce n'est donc pas
00:19:34sur les plateaux de cinéma
00:19:35qu'il va se faire remarquer,
00:19:36mais à l'Elysée.
00:19:39Son père y a ses entrées.
00:19:42Sa boutique de vêtements chic
00:19:43est située juste en face
00:19:45du palais présidentiel.
00:19:47Le jeune Patrick passe
00:19:48son service militaire
00:19:49à la cellule de presse
00:19:51du président de Gaulle.
00:19:54C'est là
00:19:54que deux loups
00:19:55de la politique
00:19:56le repèrent.
00:19:59Charles Pasqua
00:20:00et Jacques Chirac.
00:20:02Les deux mentors
00:20:03vont fonder le RPR
00:20:04et propulser
00:20:06deux novices
00:20:06sur le terrain électoral.
00:20:09Patrick Balkany
00:20:10et Nicolas Sarkozy.
00:20:14Nicolas Sarkozy
00:20:15est omniprésent
00:20:15dans cette mire.
00:20:16C'est une vieille photo
00:20:18de vacances.
00:20:19Ça devait être
00:20:20après une partie
00:20:21de tennis.
00:20:23La première fois
00:20:24que je l'ai rencontré,
00:20:25c'était juste
00:20:26à la création du RPR.
00:20:27Et Nicolas est venu
00:20:28et m'a dit
00:20:29« T'es hongrois ? »
00:20:32Je lui ai dit
00:20:32« Oui, mon père est hongrois. »
00:20:33Il dit « Le mien aussi. »
00:20:35Bon, voilà.
00:20:36Et on a été boire
00:20:37un verre
00:20:39après la réunion.
00:20:42On est restés
00:20:43très longtemps.
00:20:45Et puis,
00:20:46on a refait le monde,
00:20:48surtout lui.
00:20:49Et on est restés
00:20:50très, très,
00:20:52très liés.
00:20:53Il avait,
00:20:54il a toujours
00:20:55six ans de moins que moi.
00:20:57et oui,
00:20:59c'était
00:20:59comme mon petit frère.
00:21:02Balkany,
00:21:03Sarkozy.
00:21:05Charles Pasquois
00:21:05va se servir
00:21:06des deux jeunes
00:21:07ambitieux en politique
00:21:08pour conquérir
00:21:09de nouvelles villes
00:21:10sous la bannière
00:21:11du RPR.
00:21:13Charles Pasquois
00:21:13avait été très drôle.
00:21:15Il m'avait dit
00:21:15« Écoutez,
00:21:20pour les élections
00:21:21législatives
00:21:22en 1978,
00:21:24je vous propose
00:21:25trois circonscriptions.
00:21:27Marseille,
00:21:29je vous préviens,
00:21:30je ne pourrai pas
00:21:30assurer votre sécurité
00:21:32et si on vous retrouve
00:21:34mort dans un caniveau,
00:21:35ça me fera
00:21:36beaucoup de peine. »
00:21:38Il m'a dit
00:21:38« Il y a le Valois,
00:21:39mais le Valois,
00:21:40vous n'avez aucune chance
00:21:42puisque même moi,
00:21:43je m'y suis fait battre. »
00:21:46Et puis,
00:21:46« Ça ferait très plaisir
00:21:47à Jacques
00:21:48que vous alliez
00:21:49à Auxerre. »
00:21:51« Va pour Auxerre. »
00:21:53Patrick Balkany,
00:21:5430 ans,
00:21:55mène une campagne
00:21:56très active,
00:21:57sert des centaines de mains,
00:21:59tient réunion
00:22:00sur réunion. »
00:22:01Pour sa première
00:22:02campagne électorale,
00:22:04Patrick Balkany
00:22:04fait un bon score
00:22:05à Auxerre,
00:22:06mais ne gagne pas.
00:22:09« Ça a été une campagne
00:22:10très amusante.
00:22:12Et après,
00:22:12avec la bonne foi
00:22:14qui caractérisait
00:22:15Charles Pasquois,
00:22:16il m'a dit
00:22:16« Vous auriez dû m'écouter
00:22:18si vous aviez été
00:22:19à le Valois,
00:22:19vous auriez été élu. »
00:22:22Il m'a dit
00:22:22« Maintenant,
00:22:23vous allez vous installer
00:22:24à le Valois
00:22:25et vous allez reprendre
00:22:27la ville aux communistes. »
00:22:30Le Valois est alors
00:22:35une ville de banlieue ouvrière
00:22:37tenue par les communistes
00:22:38depuis 19 ans.
00:22:42Pour ceux qui ont tenté
00:22:43de conquérir
00:22:44ce petit territoire
00:22:45de l'Ouest parisien,
00:22:46se sont cassés les dents.
00:22:49Alors pour prendre la ville,
00:22:51Patrick Balkany
00:22:51va appliquer les méthodes
00:22:53apprises au RPR.
00:22:57« Bonjour !
00:22:58Comment allez-vous ?
00:23:00Toi, tu dois avoir
00:23:01des cerises de gauche,
00:23:03elles ne doivent pas être bonnes ! »
00:23:05Une politique à l'ancienne
00:23:06où tous les coups
00:23:08seraient permis,
00:23:09comme le sabotage
00:23:10des affiches des adversaires,
00:23:12selon Hervé Boulmier.
00:23:13Il connaît bien ses méthodes.
00:23:17Il a été le chef de cabinet
00:23:18de Patrick Balkany
00:23:19pendant 14 ans
00:23:20et a mené les campagnes
00:23:22à ses côtés.
00:23:25« Quand on veut empêcher
00:23:26quelqu'un sur les panneaux
00:23:27de s'exprimer,
00:23:28c'est très facile.
00:23:29On colle du cirage,
00:23:30la colle tient.
00:23:32Au bout de quelques minutes,
00:23:37les affiches se roulent
00:23:38sur elles-mêmes,
00:23:39se décrochent
00:23:39et tombent.
00:23:41De manière à ce qu'on ne puisse
00:23:42savoir aucune trace
00:23:43de ce concurrent.
00:23:48« Regardez-moi ça !
00:23:49Regardez-moi ça !
00:23:51C'est vraiment des amateurs,
00:23:53ils ne savent même pas
00:23:54que les affiches.
00:23:55Bonjour ma beauté ! »
00:23:58Il évoque une autre technique
00:23:59de terrain,
00:24:01voler les tracts
00:24:01du candidat adverse
00:24:03directement dans les boîtes aux lettres.
00:24:06« On avait les piles de tracts
00:24:07dans les valises,
00:24:08on s'installait
00:24:08dans les halls d'immeubles,
00:24:10on ouvrait les valises
00:24:10pour pouvoir boiter,
00:24:12avec souvent des enfants,
00:24:15parce que boiter,
00:24:16ça voulait dire déboiter aussi,
00:24:18c'est-à-dire retirer
00:24:18chaque fois qu'on pouvait
00:24:19les tracts
00:24:21des candidats adversaires.
00:24:22De quelle façon, d'ailleurs ?
00:24:24Alors, on arrivait
00:24:24à glisser les mains,
00:24:26il fallait des petites mains,
00:24:28donc c'était souvent des enfants,
00:24:29puis avec deux doigts
00:24:30d'arriver à retirer un tract
00:24:31des choses comme ça
00:24:32qu'on rapportait à la permanence.
00:24:34C'était des trophées.
00:24:35D'accord.
00:24:35Patrick Balkany
00:24:48remporte les élections
00:24:50à Levallois,
00:24:51devançant largement
00:24:52son adversaire communiste.
00:24:58Un exploit
00:24:59qu'il va réitérer
00:25:00pendant des années,
00:25:02s'accrochant fermement
00:25:03à son fauteuil de maire
00:25:04et de député.
00:25:10Dans une démocratie,
00:25:12c'est toujours le peuple
00:25:13qui a raison.
00:25:15C'est votre victoire.
00:25:19En parallèle,
00:25:20son ami Nicolas
00:25:21enchaîne lui aussi
00:25:22les victoires
00:25:23à Neuilly-sur-Seine,
00:25:25la ville voisine
00:25:25de Levallois.
00:25:26J'ai le grand plaisir
00:25:27de vous déclarer
00:25:28unis par les liens
00:25:29du mariage.
00:25:30Le secret
00:25:31de leur succès ?
00:25:33Bichonner
00:25:33les électeurs.
00:25:39À Levallois,
00:25:40le maire a très vite
00:25:41compris qu'il fallait
00:25:42des places en crèche
00:25:43pour tout le monde,
00:25:45des infrastructures
00:25:46flambant neuves.
00:25:48La ville
00:25:49est aussi ultra sécurisée.
00:25:51Patrick Balkany
00:25:52a été le premier maire
00:25:53à installer
00:25:53la vidéosurveillance
00:25:55partout dans les rues.
00:25:57On est en sécurité,
00:25:58c'est propre.
00:26:00Et les jeunes
00:26:01ont l'air
00:26:02très satisfaits.
00:26:04Il faut dire
00:26:05qu'à Levallois,
00:26:06c'est un peu
00:26:07Noël tous les jours.
00:26:10Lorsque vous emménagez,
00:26:11vous recevez
00:26:11un pot de miel.
00:26:13Pour une naissance,
00:26:14une serviette de bain
00:26:15made in Levallois.
00:26:17Après vos 60 ans,
00:26:19à chaque nouvel an,
00:26:20des chocolats,
00:26:21des flûtes à champagne,
00:26:23du foie gras.
00:26:25Sans oublier
00:26:25le pinot gris
00:26:26pour le 14 juillet.
00:26:27Alors tout cela
00:26:29coûte un peu d'argent,
00:26:312 millions d'euros par an.
00:26:33Mais il est comme ça,
00:26:34Patrick.
00:26:35Quand il aime,
00:26:36il ne compte pas.
00:26:42Mais revenons un peu
00:26:43aux années 90.
00:26:44Le maire de Levallois
00:26:49devient un maire bâtisseur.
00:26:51Il métamorphose
00:26:53sa petite ville ouvrière
00:26:54en un centre d'affaires
00:26:56très attractif
00:26:57pour les entreprises,
00:26:59mais aussi
00:26:59pour des familles
00:27:00de plus en plus aisées.
00:27:02Le prix au mètre carré
00:27:04flambe
00:27:04et l'immobilier
00:27:05devient une manne financière
00:27:07pour la ville.
00:27:08Mais serait aussi
00:27:10la pierre angulaire
00:27:11d'un vaste système
00:27:12de corruption présumé.
00:27:13On se souvient
00:27:19des méthodes troubles
00:27:20du RPR
00:27:20dans les Hauts-de-Seine.
00:27:23A l'époque,
00:27:24le parti finance
00:27:25ses campagnes
00:27:26grâce à des dessous
00:27:27de table
00:27:27prélevés sur les entreprises
00:27:29du BTP.
00:27:34Ancien bras droit
00:27:35de Patrick Balkany,
00:27:37Didier Schuller
00:27:38a lui-même porté
00:27:38les valises de billets
00:27:39pour le RPR
00:27:40dans les banques
00:27:41en Suisse.
00:27:43Il raconte même
00:27:44avoir caché
00:27:45des boîtes pleines
00:27:46d'argent liquide
00:27:47dans les forêts
00:27:47de sa propriété,
00:27:49ici dans le Jura
00:27:50où il vit aujourd'hui
00:27:51retiré.
00:27:54Non, non,
00:27:55c'est pas que des gens.
00:27:56C'est vieux.
00:27:57Ça datait de...
00:27:59C'était il y a 30 ans
00:28:00exactement.
00:28:01Vous n'en avez plus
00:28:02caché dans les bois ?
00:28:03Cherchez.
00:28:06Hélas, non.
00:28:09Loin de la politique,
00:28:11l'ex-ami de Patrick Balkany
00:28:13revient sur les années
00:28:14fric du RPR.
00:28:18Le système,
00:28:19c'était que les entreprises
00:28:20finançaient la politique.
00:28:22Donc, les entreprises,
00:28:24les plus grandes entreprises
00:28:25françaises,
00:28:26notamment de travaux publics,
00:28:28participaient
00:28:29au financement politique.
00:28:31Donc, elles avaient...
00:28:32Quand elles obtenaient
00:28:33des chantiers
00:28:33soit à Paris,
00:28:35soit dans les Hauts-de-Seine,
00:28:37elles donnaient de l'argent
00:28:38pour la politique.
00:28:39Vous récupériez un marché
00:28:40de, je vais dire,
00:28:41100 millions d'euros
00:28:42et vous versiez
00:28:433% du marché
00:28:45pour les campagnes
00:28:47électorales.
00:28:50Au niveau du RPR,
00:28:52les magouilles
00:28:53étaient beaucoup moins
00:28:54bien organisées
00:28:55qu'au niveau
00:28:55du Parti socialiste
00:28:56ou qu'au niveau
00:28:57du Parti communiste.
00:28:58Il n'y a pas
00:28:59un parti politique,
00:29:00pas un,
00:29:01de l'extrême droite
00:29:02à l'extrême gauche,
00:29:03qui n'est pas,
00:29:04on va dire,
00:29:05magouillé.
00:29:06Tout le monde magouillait.
00:29:06À Levallois,
00:29:10les deux sous-tables
00:29:10n'auraient pas seulement
00:29:11financé
00:29:12les campagnes électorales.
00:29:15Ils auraient aussi servi
00:29:16à entretenir
00:29:16le train de vie
00:29:17du maire.
00:29:19Les problèmes
00:29:20qui sont différents,
00:29:21c'est le financement personnel.
00:29:22C'est-à-dire qu'il y a
00:29:23des hommes politiques
00:29:24qui ont mélangé
00:29:25les genres.
00:29:26Est-ce que c'est le cas
00:29:26de Patrick Balkany ?
00:29:27C'est sans doute
00:29:28ce que la justice
00:29:31aujourd'hui
00:29:31est en train
00:29:32d'essayer de prouver.
00:29:34Bon,
00:29:36le dossier est clair.
00:29:41Un système
00:29:42dont Hervé Boulmier
00:29:43dit avoir été
00:29:44le témoin
00:29:44avant de se fâcher
00:29:46avec le maire
00:29:46et d'être remercié.
00:29:49Selon l'ancien
00:29:50proche collaborateur
00:29:51de Patrick Balkany,
00:29:53les promoteurs immobiliers
00:29:54faisaient la queue,
00:29:55les poches pleines,
00:29:56à la mairie de Levallois,
00:29:57espérant décrocher
00:29:58de juteux marchés publics.
00:30:01Le mardi
00:30:01était le jour
00:30:02des promoteurs
00:30:03qui avaient rendez-vous
00:30:05qui venaient de tenir
00:30:06le maire informé
00:30:07de l'avancement
00:30:08de leur projet,
00:30:09qui arrivaient souvent
00:30:10avec des dossiers,
00:30:12des sous-mains,
00:30:14des attachés-caises,
00:30:15comme cela.
00:30:19Et lorsqu'ils avaient
00:30:20simplement des dossiers
00:30:21ou des sous-mains,
00:30:21ils repartaient
00:30:22les mains vides.
00:30:23Ils déposaient des enveloppes.
00:30:24On suppose que c'est
00:30:25des enveloppes d'argent,
00:30:26c'est ça ?
00:30:26Voilà, tout à fait, oui.
00:30:27Moi, j'ai eu
00:30:28à titre personnel
00:30:30des témoignages
00:30:31de gens
00:30:33qui travaillaient
00:30:33chez des promoteurs,
00:30:34qui étaient dans des postes
00:30:36importants auprès
00:30:36de promoteurs
00:30:37et qui venaient
00:30:39lui remettre
00:30:39des enveloppes d'espèces
00:30:40et lui,
00:30:42ouvrant l'enveloppe,
00:30:43vidant l'enveloppe
00:30:44sur le bureau
00:30:45et prenant une liasse
00:30:46et la jetant
00:30:47au porteur
00:30:49en disant
00:30:49« Tiens,
00:30:50tu te feras plaisir. »
00:30:51Selon Hervé Boulmier,
00:30:52cet argent liquide
00:30:53aurait transité
00:30:54par le bureau
00:30:55du directeur de cabinet.
00:30:56« Il y a dans le bureau
00:30:57du directeur de cabinet
00:30:59un petit coffre-fort
00:31:00où il y avait
00:31:03toujours des liasses
00:31:04de billets. »
00:31:05« Ces billets dans ce coffre-fort,
00:31:06vous les avez vus ? »
00:31:07« Ah oui, oui, tout à fait. »
00:31:09« Que des liasses de billets ? »
00:31:10« Que des liasses. »
00:31:11« Mais de quel ordre ?
00:31:12C'était beaucoup d'argent ? »
00:31:13« Quand on est à l'extérieur
00:31:15et qu'on voit
00:31:17un paquet comme ça,
00:31:18on a l'impression
00:31:18d'être dans un film parfois. »
00:31:20« Voilà. »
00:31:21« Patrick a toujours eu
00:31:22à disposition
00:31:24dans ses poches
00:31:25des billets,
00:31:26des gros billets. »
00:31:27« Moi, j'ai pu le constater. »
00:31:30Un coffre-fort
00:31:31plein de billets
00:31:32à la mairie de Levallois.
00:31:34Un scénario
00:31:35digne des tontons flingueurs.
00:31:37Qu'en pense
00:31:38le principal intéressé ?
00:31:40Parmi les choses
00:31:48sulfureuses,
00:31:49il y avait
00:31:49un fameux coffre-fort
00:31:50où il y avait
00:31:51des billets
00:31:52dans le bureau
00:31:52du directeur de cabinet.
00:31:54Est-ce qu'on peut
00:31:54éclaircir cette rumeur ?
00:31:57Vous savez pourquoi
00:31:58il y a un coffre-fort
00:31:59dans le bureau
00:32:00du directeur de cabinet ?
00:32:01Parce qu'il y a
00:32:02ce qu'on appelle
00:32:02une régie,
00:32:04une régie d'avance
00:32:05qui est gérée
00:32:06par le directeur
00:32:07de cabinet
00:32:07et avant
00:32:08la trésorerie
00:32:10municipale
00:32:10vous donnait
00:32:12quelques bifetons
00:32:14ça devait être
00:32:16du genre
00:32:171000 francs
00:32:18par mois
00:32:19ou je ne sais quoi
00:32:20pour les menus
00:32:21de dépense
00:32:22du cabinet.
00:32:23On peut le montrer
00:32:24ce coffre-fort ?
00:32:24Bien sûr.
00:32:32Sortez-moi les bifetons.
00:32:34C'est ça.
00:32:35Vous n'avez pas la clé.
00:32:36Le fameux coffre
00:32:38est caché
00:32:38derrière un tableau.
00:32:40C'est Jérôme
00:32:40qui l'a envoyé
00:32:41elle est d'époque.
00:32:44Mais aujourd'hui
00:32:44on ne saura pas
00:32:45si des bifetons
00:32:46sont planqués
00:32:46à l'intérieur.
00:32:48La clé
00:32:49est introuvable.
00:32:52Je n'ai même pas la clé
00:32:53c'est mon prédécesseur
00:32:54qui l'a gardé
00:32:55et on ne l'utilise
00:32:55tellement jamais
00:32:56que je n'ai même pas
00:32:56pensé à lui demander.
00:32:58Moi je ne l'en ai pas.
00:32:59Votre nom est souvent
00:33:03associé
00:33:03à quelque chose
00:33:05de sulfureux
00:33:05au magouille
00:33:06au clientelisme
00:33:07si on fait la liste
00:33:08au billet de 500
00:33:09dans les poches
00:33:10et tout
00:33:10qu'est-ce que
00:33:11qu'est-ce que vous en pensez
00:33:13de ça ?
00:33:15Je ne suis
00:33:21ni sulfureux
00:33:23ni magouilleur
00:33:24ni quoi que ce soit.
00:33:26J'ai fait mon bonhomme
00:33:28de chemin
00:33:29dans ma ville.
00:33:31On m'a prêté
00:33:32je ne sais combien
00:33:34d'histoires
00:33:37rocambolesques.
00:33:39Il n'y a pas d'histoires
00:33:40rocambolesques
00:33:41chez moi.
00:33:43Pas d'histoire.
00:33:46Les enquêteurs
00:33:46soupçonnent pourtant
00:33:47l'existence de commissions
00:33:49non déclarées
00:33:49à Levallois
00:33:50et selon eux
00:33:51l'argent de l'ombre
00:33:52aurait été planqué
00:33:54au soleil.
00:33:56Pas d'histoire.
00:34:05Les enquêteurs
00:34:06soupçonnent pourtant
00:34:07l'existence
00:34:08de commissions
00:34:08non déclarées
00:34:09à Levallois
00:34:10et selon eux
00:34:11l'argent de l'ombre
00:34:12aurait été planqué
00:34:14au soleil.
00:34:15En 1997
00:34:24les Balkanis
00:34:25ont commencé
00:34:26à investir
00:34:27dans l'immobilier.
00:34:28Ils trouvent
00:34:29leur paradis
00:34:30à Saint-Martin.
00:34:34Ils s'offrent
00:34:35une somptueuse demeure
00:34:36la ville à Pamplemousse.
00:34:39Elle est estimée
00:34:40à 3 millions d'euros.
00:34:46Située dans le quartier
00:34:47le plus riche
00:34:47de Saint-Martin
00:34:48et voisine aujourd'hui
00:34:50de celle de Donald Trump.
00:34:51Mais cette villa
00:34:54n'est pas au nom du couple.
00:34:56Elle appartient officiellement
00:34:57à une société
00:34:58basée dans un paradis fiscal
00:35:00et n'existerait
00:35:02donc pas pour le fisc français.
00:35:06Pourtant
00:35:06il suffit
00:35:07de rendre visite
00:35:07sur l'île
00:35:08à l'ami de toujours
00:35:09Stéphane Collaro.
00:35:11Mais oui
00:35:12je t'aime.
00:35:13Pour comprendre
00:35:14que cette maison
00:35:15était bien
00:35:15celle des Balkanis.
00:35:17Oui bien sûr
00:35:18je t'aime.
00:35:19Stéphane Collaro
00:35:20souvenez-vous.
00:35:25C'était l'animateur
00:35:26du Collaro Show
00:35:27avec ses Coco Girls.
00:35:32L'ancien producteur
00:35:35vit à Saint-Martin
00:35:36depuis des décennies.
00:35:41Ok
00:35:41on se va ?
00:35:42Il ne fait pas mystère
00:35:44de la propriété
00:35:45des Balkanis
00:35:45et se souvient
00:35:47des fêtes mémorables
00:35:48données par le couple.
00:35:50Avec Patrick
00:35:50et Isabelle
00:35:51on s'est rencontrés
00:35:52je dirais
00:35:53il y a 35 ans.
00:35:55On avait
00:35:55beaucoup d'amis communs.
00:35:57On a dû se croiser
00:35:58chez Eddie Barclay
00:36:00et puis
00:36:00les liens
00:36:02se sont resserrés.
00:36:03Évidemment
00:36:03ici
00:36:04il y avait
00:36:04la vie
00:36:05telle qu'on l'a
00:36:06toujours vécue.
00:36:07Il y avait
00:36:07les copains
00:36:08les bouffes
00:36:09les sorties en mer
00:36:10les fêtes
00:36:11la rigolade
00:36:11la déconnade
00:36:12bien sûr.
00:36:14Je me souviens
00:36:15effectivement
00:36:15des anniversaires
00:36:16de Patrick
00:36:16qui donnaient lieu
00:36:17à des fêtes
00:36:18qui étaient
00:36:19franchement
00:36:19dans le style
00:36:20des fêtes
00:36:21d'Eddie Barclay
00:36:21c'est-à-dire
00:36:22que c'était
00:36:22extrêmement sympa.
00:36:25Je me souviens
00:36:26le dernier anniversaire
00:36:27de Patrick
00:36:28auquel je suis allé
00:36:28on était avec
00:36:29Johnny
00:36:30Il était
00:36:34assez apprécié
00:36:34sur l'île
00:36:35il connaissait
00:36:35pas mal
00:36:35de monde
00:36:36mais enfin
00:36:37il cherchait
00:36:38pas non plus
00:36:38à fréquenter
00:36:39toute l'île
00:36:39donc
00:36:41il y avait
00:36:42une existence
00:36:42complètement normale
00:36:43et peinarde
00:36:44ici.
00:36:44C'est la fin
00:36:49des années 90
00:36:50les stars
00:36:51les paillettes
00:36:52une vie de luxe
00:36:55sous les tropiques
00:36:56où tout sourit
00:36:57au Balkany
00:36:58mais les enquêteurs
00:37:01commencent à s'intéresser
00:37:02à leur train de vie
00:37:03convaincus
00:37:04qu'ils dissimulent
00:37:05la vie
00:37:06à Pamplemousse
00:37:06sans la déclarer
00:37:08au fisc
00:37:08la police
00:37:11alors interroge
00:37:12tout le monde
00:37:12sur l'île
00:37:13tous les prestataires
00:37:14qui ont travaillé
00:37:15dans la villa
00:37:16nous avons réussi
00:37:18à joindre
00:37:18l'un d'entre eux
00:37:19à l'époque
00:37:20il n'a rien dit
00:37:21aux enquêteurs
00:37:22parce qu'ils étaient Isabelle
00:37:24je les connais
00:37:24depuis très longtemps
00:37:25on a des années
00:37:26en commun
00:37:26moi je les ai eu
00:37:28quelques clients
00:37:29puisque j'étais opérateur
00:37:31pendant deux années
00:37:32aussi
00:37:32c'est parti
00:37:34de mes premiers
00:37:35clients
00:37:35de l'IT
00:37:36on va dire
00:37:37qui a eu une enquête
00:37:39c'est l'avis
00:37:39que Jean-Marie
00:37:40avait réagi
00:37:41avec un juge
00:37:42l'instruction
00:37:43de faire une saisie
00:37:44sur mes machines
00:37:45et je l'avais refusé
00:37:48ils m'ont pas
00:37:48pour protéger
00:37:49particulièrement
00:37:50les petits clients
00:37:50pour protéger
00:37:51mes clients
00:37:51donc je parle de ça
00:37:53déjà en 97
00:37:54on me rappelle
00:37:55de ça
00:37:56Isabelle m'avait amené
00:37:57une bouteille de champagne
00:37:58et des boîtes de chocolat
00:38:00pour m'en remercier
00:38:00parce que
00:38:01je n'avais pas
00:38:02en transmis
00:38:03les fichiers informatiques
00:38:04de leur messagerie
00:38:05parce que du coup
00:38:06les factures
00:38:07ça a ramené
00:38:08à Pamplemousse en gros
00:38:09voilà
00:38:09c'est ça
00:38:10Isabelle Balkany
00:38:13a finalement avoué
00:38:15être la véritable
00:38:16propriétaire
00:38:17de la villa
00:38:17lors d'une garde à vue
00:38:19en 2014
00:38:20j'ai acquis
00:38:22la villa
00:38:22Pamplemousse
00:38:23pour 3 500 000 francs
00:38:25je tiens à préciser
00:38:28que dans l'origine
00:38:28des fonds
00:38:29il n'y a pas
00:38:30le moindre centime
00:38:31d'argent public
00:38:31ou d'argent
00:38:32provenant d'entreprises
00:38:33selon elle
00:38:36l'argent de la villa
00:38:37proviendrait
00:38:38d'un héritage familial
00:38:39ce dont doutent
00:38:41aujourd'hui
00:38:41la justice
00:38:41et les enquêteurs
00:38:42Patrick Balkany
00:38:44lui
00:38:45n'a rien voulu
00:38:46nous dire de plus
00:38:47à ce sujet
00:38:47mais revenons
00:38:52aux années 2000
00:38:53à l'époque
00:38:54les Balkany
00:38:55ne sont pas
00:38:55encore inquiétés
00:38:56et un événement
00:38:58va même
00:38:58leur faire pousser
00:38:59des ailes
00:38:59c'est l'élection
00:39:05de l'ami de toujours
00:39:06Nicolas Sarkozy
00:39:08ce soir
00:39:12je vous demande
00:39:15d'être généreux
00:39:16d'être tolérant
00:39:18d'être fraternel
00:39:20ce soir de victoire
00:39:22Patrick Balkany
00:39:24est parmi les proches
00:39:25sur l'estrade
00:39:25de la Concorde
00:39:26comme Christian Clavier
00:39:28ou l'animateur Arthur
00:39:29son meilleur ami
00:39:34au sommet
00:39:34Patrick Balkany
00:39:36veut rayonner
00:39:37lui aussi
00:39:37voire plus loin
00:39:39plus haut
00:39:39dans son petit royaume
00:39:41de Levallois
00:39:42et pour ça
00:39:45il imagine
00:39:45un projet immobilier
00:39:46pharaonique
00:39:47la construction
00:39:49de deux tours jumelles
00:39:51de 164 mètres de haut
00:39:53sur les bords de Seine
00:39:54un projet démesuré
00:39:57comparé aux deux petits
00:39:58kilomètres carrés
00:39:59de la ville
00:40:00c'est un projet
00:40:04extrêmement ambitieux
00:40:05qui devait rapporter
00:40:06à la ville
00:40:08et dans les caisses
00:40:08de la ville
00:40:09240 millions
00:40:10de droits à construire
00:40:11le projet est signé
00:40:13pour un milliard d'euros
00:40:14par un chèque saoudien
00:40:15du nom d'Al Jaber
00:40:16la signature
00:40:18se fait en grande pompe
00:40:20en présence
00:40:21de la ministre
00:40:21de l'économie
00:40:22Christine Lagarde
00:40:23Balkany
00:40:25Al Jaber
00:40:26Lagarde
00:40:27tout ce beau monde
00:40:29pose pour une photo
00:40:30que le maire espère
00:40:31historique
00:40:32les mois ont passé
00:40:33les années ont passé
00:40:34et Al Jaber
00:40:35n'a jamais fourni
00:40:36et n'a jamais donné
00:40:37les garanties financières
00:40:38le projet
00:40:41vire au fiasco
00:40:41le chèque Al Jaber
00:40:43n'a pas les moyens
00:40:44de payer
00:40:44aucune tour
00:40:46ne sortira de terre
00:40:47la ville
00:40:49déjà très endettée
00:40:50comptait sur cette
00:40:50énorme vente
00:40:51pour renflouer
00:40:52les caisses
00:40:53il paraissait solvable
00:40:55quand il est parti
00:40:57en ne payant pas
00:40:58ses échos
00:40:59et en honorant pas
00:41:01sa signature
00:41:01ça a été une catastrophe
00:41:03on est arrivé
00:41:04à la limite
00:41:05d'une banqueroute
00:41:06le Valois
00:41:08est au bord
00:41:09de la faillite
00:41:10mais la justice
00:41:11soupçonne
00:41:12Patrick Balkany
00:41:13d'avoir tiré profit
00:41:14de cette nouvelle affaire
00:41:16car avant que le projet
00:41:20ne capote
00:41:21selon le parquet
00:41:22Al Jaber
00:41:23aurait versé
00:41:24sur un compte
00:41:25au Maroc
00:41:25plus de 3 millions
00:41:27d'euros
00:41:28en contrepartie
00:41:29d'un calendrier
00:41:29de paiement
00:41:30très favorable
00:41:31l'argent de la corruption
00:41:35l'argent de la corruption
00:41:35aurait ensuite profité
00:41:37à Patrick Balkany
00:41:38les Balkany
00:41:47auraient investi à nouveau
00:41:49dans la pierre
00:41:50après les soupçons
00:41:52sur la villa
00:41:52de Saint-Martin
00:41:53cette fois-ci
00:41:54ce serait une villa
00:41:55à Marrakech
00:41:56la villa
00:41:57d'Arjoussi
00:41:58la voici
00:42:00cachée derrière
00:42:00de grands murs
00:42:01et une forêt
00:42:02de palmiers
00:42:03imaginez
00:42:051600 mètres carrés
00:42:06habitables
00:42:0718 pièces
00:42:08et un hectare
00:42:09de jardin luxuriant
00:42:10comme pour la villa
00:42:13Pamplemousse
00:42:14à Saint-Martin
00:42:15les Balkany
00:42:16n'apparaissent pas
00:42:17comme les propriétaires
00:42:18mais les grands secrets
00:42:20sont parfois trahis
00:42:21par de petits détails
00:42:22Michel ne veut pas
00:42:34qu'on le reconnaisse
00:42:35cet ancien policier
00:42:38de Levallois
00:42:39aux allures de Barbouse
00:42:40a longtemps été proche
00:42:42du couple Balkany
00:42:43avant de se fâcher
00:42:44avec eux
00:42:45depuis une dizaine d'années
00:42:48il s'est installé
00:42:49à Marrakech
00:42:50pour sa retraite
00:42:51mais le monde est petit
00:42:55et un dimanche
00:42:56en balade
00:42:56au centre commercial
00:42:57l'ombre des Balkany
00:43:00réapparaît
00:43:01c'est un centre commercial
00:43:07où je fais mes courses
00:43:09et un jour je suis arrivé
00:43:11et qui j'ai vu
00:43:12j'ai vu Isabelle
00:43:12en train d'acheter
00:43:14une casserole
00:43:14et des poêles
00:43:15je me suis dit
00:43:16qu'elle était chez elle
00:43:17il y a quelque chose
00:43:17on n'achète pas
00:43:17des casseroles
00:43:18ou des poêles
00:43:18comme touriste
00:43:19ça c'est sûr et certain
00:43:20je l'attends sur place
00:43:21pour voir ce que ça donne
00:43:22c'est là que je l'ai vu monter
00:43:24dans le 4-4
00:43:25je suis
00:43:26des histoires de casseroles
00:43:29chez les Balkany
00:43:30il n'en fallait pas plus
00:43:31pour réveiller ses soupçons
00:43:33et réveiller ses vieux
00:43:34réflexes d'enquêteur
00:43:35il prend alors
00:43:37Isabelle Balkany
00:43:38en filature
00:43:39espérant soulever
00:43:40un scoop
00:43:41Balkany
00:43:42propriétaire
00:43:43à Marrakech
00:43:44pour Michel
00:43:46cette info
00:43:46vaut peut-être
00:43:47de l'or
00:43:48j'ai voulu la suivre directement
00:43:50sans me faire griller
00:43:50donc j'ai fait
00:43:52une petite filature
00:43:52tranquillement
00:43:53à distance
00:43:54il y avait Isabelle devant
00:43:55j'ai suivi la voiture
00:43:56et la voiture tourne ici
00:44:06je me suis dit
00:44:07tiens encore bizarre
00:44:08quand on voit
00:44:09l'état de la chaussée
00:44:10c'est pas terrible
00:44:11avec un terrain vague
00:44:12comme ça
00:44:13et après j'ai vu
00:44:15qu'il y avait
00:44:16des très belles maisons
00:44:16ici
00:44:17à un moment donné
00:44:17j'ai vu la voiture
00:44:18qui rentrait
00:44:18dans la propriété
00:44:19la voiture est rentrée là
00:44:21le lendemain
00:44:24je suis repassé
00:44:25avec quelqu'un
00:44:26qui parlait bien arabe
00:44:27et c'est là
00:44:29qu'on nous a dit
00:44:29que c'était une présidence
00:44:31qui appartenait
00:44:32à la défense
00:44:33et ben là
00:44:34je me dis
00:44:34banco
00:44:34voilà
00:44:35la maison appartient
00:44:36bien au Balkany
00:44:37enfin limier
00:44:40Michel repère
00:44:41un élément
00:44:42qui confirme
00:44:43ses soupçons
00:44:43il y a le nom
00:44:45sur les
00:44:46ils ont enlevé la plaque
00:44:46mais sur les luminaires
00:44:47il y a le nom encore
00:44:48le nom du riad
00:44:50d'Arjoussi
00:44:51la contraction
00:44:53de Julia
00:44:53et Lucie
00:44:54les prénoms
00:44:55du père
00:44:56de Patrick Balkany
00:44:56et de sa petite fille
00:44:58pourquoi ils auraient
00:45:00pris ce risque là
00:45:01parce qu'ils sont
00:45:02dans leur bulle
00:45:02et ils pensent
00:45:03que c'est des maîtres
00:45:04de la terre
00:45:04sa petite enquête
00:45:11n'a finalement
00:45:11rien rapporté
00:45:12à Michel
00:45:13mais il a eu
00:45:14du flair
00:45:15les juges
00:45:17soupçonnent
00:45:17aujourd'hui
00:45:18que ce riad
00:45:18aurait bien été
00:45:19la propriété
00:45:20des Balkany
00:45:21et ils pensent
00:45:22savoir aussi
00:45:23comment ils
00:45:24l'auraient
00:45:25camouflé
00:45:25grâce à des
00:45:28sociétés
00:45:29écrans
00:45:29basées dans
00:45:30les paradis fiscaux
00:45:31de Panama
00:45:32à Singapour
00:45:33le tout géré
00:45:34par une maison mère
00:45:35en Suisse
00:45:36et pour éviter
00:45:38d'apparaître
00:45:38dans le montage
00:45:39financier
00:45:40Patrick aurait
00:45:41utilisé
00:45:41un prêt-nom
00:45:42et il ne serait
00:45:43pas allé
00:45:44le chercher
00:45:44bien loin
00:45:45Jean-Pierre Aubry
00:45:46l'un de ses
00:45:47meilleurs amis
00:45:48Jean-Pierre Aubry
00:45:52c'est l'un des témoins
00:45:53clés dans l'enquête
00:45:54des juges
00:45:55lui aussi
00:45:56mis en examen
00:45:56nous l'abordons
00:45:58sur le marché
00:45:58de Levallois
00:45:59est-ce que c'est facile
00:46:00d'être un ami
00:46:01de monsieur Balkany
00:46:02ça reste mon ami
00:46:03est-ce que c'est facile
00:46:06d'être un ami
00:46:06est-ce qu'on peut
00:46:07en payer
00:46:07parfois les conséquences
00:46:09ça reste mon ami
00:46:10pas très bavard
00:46:13ce jour-là
00:46:14mais il le sera
00:46:15davantage
00:46:16quelques semaines
00:46:17plus tard
00:46:17alors que nous
00:46:18l'approchons à nouveau
00:46:19avec une caméra
00:46:21plus discrète
00:46:21pour l'instant
00:46:25vous niez
00:46:25les comptes
00:46:26offshore
00:46:27Marrakech
00:46:29la villa
00:46:29votre implication
00:46:30là-dedans
00:46:30je n'ai jamais
00:46:32lié ça
00:46:32c'est pas ce que
00:46:34j'ai lié
00:46:34dans mes dépositions
00:46:35voilà
00:46:35j'ai simplement
00:46:37dit que j'étais
00:46:39pas propriétaire
00:46:39d'accord
00:46:40à chaque fois
00:46:42pour me poser
00:46:42des questions
00:46:43votre nom apparaît
00:46:44sur les comptes
00:46:44c'est ça
00:46:45oui tout à fait
00:46:46à chaque fois
00:46:46j'ai dit
00:46:47que j'étais pas
00:46:47propriétaire
00:46:48et que j'avais
00:46:49jamais pris
00:46:50un franc
00:46:51c'est la simple vérité
00:46:52c'est la seule réponse
00:46:53aux questions
00:46:54de mes juges
00:46:54et c'est là où
00:46:55ils sont un peu
00:46:55emmerdés
00:46:56vous êtes ayant droit
00:46:57sur le compte
00:46:58de Singapour
00:46:59c'est tout
00:46:59c'est tout
00:47:00ils n'ont jamais trouvé
00:47:01une transaction
00:47:01ou un franc
00:47:02que j'ai pris
00:47:02vous savez ce que
00:47:03vous risquiez
00:47:04en étant un peu
00:47:05l'homme de paille
00:47:06c'est un peu ça
00:47:07pourquoi vous êtes
00:47:15d'une fidélité
00:47:16c'est mon ami
00:47:16dans la vie
00:47:17il faut avoir
00:47:17une ligne de conduite
00:47:19c'est mon problème
00:47:21je ne peux pas
00:47:21renier
00:47:22ça fait quand même
00:47:2435 ans
00:47:26vous pouvez pas
00:47:27renier ça
00:47:27dans la vie
00:47:27est-ce que vous lui
00:47:28devez quelque chose
00:47:29non
00:47:29je vois que
00:47:30ça a été mon ami
00:47:31j'ai eu un parcours
00:47:32sportif avec lui
00:47:33j'ai été directeur
00:47:33des sports
00:47:34je suis de son
00:47:35directeur de cabinet
00:47:35il y a une amitié
00:47:37qui s'est créée
00:47:38avec ses enfants
00:47:39que j'ai commis
00:47:40une bêtise
00:47:41ok je l'assume
00:47:41mais que
00:47:42que vous tourniez
00:47:44le doigt à la personne
00:47:45avec qui vous avez été
00:47:46toute votre vie
00:47:46ça ne se fait pas
00:47:47vous risquez quoi
00:47:48exactement aujourd'hui ?
00:47:50selon la clémence
00:47:51des juges
00:47:51entre 2 et 40
00:47:52et vous attendez
00:47:53à faire de la prison ?
00:47:54oui
00:47:54ah oui ?
00:47:56ça me fait chier
00:47:56oui c'est bien sûr
00:47:57que ça me
00:47:58maintenant
00:47:59maintenant
00:48:00voilà
00:48:00c'est comme ça
00:48:02au delà de l'implication
00:48:05de Jean-Pierre Aubry
00:48:05cela faisait des mois
00:48:07que nous voulions
00:48:08interroger Patrick Balkany
00:48:09sur la villa de Marrakech
00:48:11c'est quoi ce bordel ?
00:48:16il a finalement accepté
00:48:17de nous répondre
00:48:18à la sortie d'un match
00:48:19il affirme
00:48:21qu'il n'était que
00:48:22le locataire
00:48:23de la villa marocaine
00:48:24cette maison
00:48:26elle n'est pas à vous ?
00:48:27elle n'a jamais été à moi
00:48:28et les photos
00:48:30qui ont été trouvées
00:48:30à l'intérieur
00:48:31il y a pas mal de...
00:48:32vous êtes locataire ?
00:48:33oui
00:48:34vous n'avez pas de photos
00:48:35dans votre appartement ?
00:48:36vous n'avez pas d'affaires
00:48:37à vous dans votre appartement ?
00:48:39quand on loue un appartement
00:48:41on est chez soi ?
00:48:41non ?
00:48:42on loue une maison
00:48:43à l'année
00:48:44elle a été louée
00:48:45par mon fils
00:48:46et c'est pas normal
00:48:47que j'ai des affaires à moi
00:48:48dans une maison qu'on loue
00:48:50et qu'il y ait les affaires
00:48:51de mon fils
00:48:51mais on est tombé
00:48:52sur la tête ou quoi ?
00:48:54c'est des fausses accusations ?
00:48:55oui absolument
00:48:56absolument
00:48:57c'est même un scandale
00:48:58en 2009
00:49:02la justice s'intéresse
00:49:04de très près
00:49:04à la villa de Marrakech
00:49:06mais le député maire
00:49:08peut encore compter
00:49:09sur le soutien
00:49:10sans faille
00:49:11de ses proches
00:49:11l'ami
00:49:19le frère
00:49:21Nicolas Sarkozy
00:49:22est devenu président
00:49:24mais alors que Patrick Balkany
00:49:27aurait pu s'attendre
00:49:27à un ministère
00:49:28il n'obtient qu'un
00:49:30passeport diplomatique
00:49:31Patrick Balkany
00:49:35est-il devenu
00:49:36trop visible
00:49:37trop sulfureux
00:49:39l'ami du président Sarkozy
00:49:41est-il devenu encombrant ?
00:49:46est-ce que vous avez l'impression
00:49:48des fois d'être
00:49:50un peu l'ami gênant ?
00:49:52pour lui
00:49:52sûrement pas
00:49:53sûrement pas
00:49:55la politique
00:49:56c'est une chose
00:49:58et notre amitié
00:50:00elle est toujours
00:50:01toujours restée
00:50:02dans les bons
00:50:03et les mauvais moments
00:50:05les mauvais moments
00:50:08ils surviennent
00:50:09dès 2012
00:50:10Nicolas Sarkozy
00:50:12vient de perdre
00:50:13la présidentielle
00:50:14et l'année suivante
00:50:15Didier Schuller
00:50:16l'ancien bras droit
00:50:17de Patrick Balkany
00:50:18parle au juge
00:50:20Qu'est-ce que vous avez dit
00:50:24au juge
00:50:24Vendronbeck ?
00:50:25Écoutez
00:50:26j'ai simplement
00:50:27d'abord
00:50:29je ne suis pas là
00:50:29pour trahir
00:50:30le secret de l'instruction
00:50:30quand je suis interrogé
00:50:32comme témoin
00:50:33je réponds aux questions
00:50:33qu'un magistrat
00:50:34ou que des magistrats
00:50:35me posent
00:50:36c'est exactement
00:50:37ce que j'ai fait
00:50:37j'ai répondu aux questions
00:50:38qu'on m'a posées
00:50:39L'audition de Didier Schuller
00:50:42devant les juges
00:50:43semble avoir été décisive
00:50:45pour les enquêteurs
00:50:46et ses déclarations
00:50:47lui vaudraient aujourd'hui
00:50:48des menaces de mort
00:50:49J'en ai encore aujourd'hui
00:50:51là je vous parle
00:50:51bon je n'y crois qu'à moitié
00:50:54enfin je n'y crois qu'à moitié
00:50:55non
00:50:55j'en ai fait quand même état
00:50:56au juge Vendronbeck
00:50:57à un moment donné
00:50:58parce qu'on m'a dit
00:51:00qu'on aimerait éventuellement
00:51:05me faire sauter
00:51:06de la falaise des Trottins
00:51:08pour m'apprendre
00:51:09à voler
00:51:10qui ça on ?
00:51:12on
00:51:13après le temps des affaires
00:51:20c'est le temps des ennuis
00:51:22pour Patrick Balkany
00:51:23et son épouse
00:51:24ils sont mis en examen
00:51:28pour fraude fiscale
00:51:29blanchiment
00:51:30et corruption
00:51:31les villas de Saint-Martin
00:51:35et de Marrakech
00:51:36sont saisis
00:51:37tout comme leur résidence
00:51:39principale
00:51:40à Giverny
00:51:40leur passeport
00:51:47aussi
00:51:47ont été confisqués
00:51:49fini les voyages
00:51:50sous les tropiques
00:51:51les vacances
00:51:52se passent désormais
00:51:53dans le sud
00:51:55de la France
00:51:55en toute simplicité
00:51:57pas de voiture
00:52:00avec chauffeur
00:52:01cet été là
00:52:04comme tout le monde
00:52:04ils avaient dû se résoudre
00:52:07à louer
00:52:07une voiture bon marché
00:52:08rien n'est plus comme avant
00:52:13pour les Balkany
00:52:14si longtemps friand
00:52:16des médias
00:52:16Patrick ne supporte plus
00:52:18les questions qui fâchent
00:52:20surtout lorsqu'elles concernent
00:52:22son patrimoine
00:52:23ça fait 30 ans
00:52:24que j'ai la même maison
00:52:25de quoi vous
00:52:27vous tombez de l'armoire
00:52:28alors monsieur
00:52:29j'ai fini de vous parler
00:52:31maintenant vous pouvez sortir
00:52:32et quitter ma permanence
00:52:33ce jour là
00:52:35le maire perd le contrôle
00:52:36et s'empare de la caméra
00:52:38d'un journaliste
00:52:38je la garde
00:52:41parce que vous nous faites
00:52:42chier
00:52:43cassez-vous
00:52:44tirez-vous
00:52:44ça suffit
00:52:45vous voilà fait
00:52:47je vais lui enlever
00:52:52son
00:52:53je vous présente mes excuses
00:53:01sur le fait que mon mari
00:53:03se soit énervé
00:53:04et je trouve
00:53:06que évidemment
00:53:07vous faites votre métier
00:53:08mais vous le faites
00:53:09d'une manière particulière
00:53:11vous savez en anglais
00:53:12ça se dit un bashing
00:53:13contre Balkany
00:53:14en français
00:53:15ça s'appelle un lynchage
00:53:165 ans après cette scène
00:53:19nous retrouvions
00:53:21un Patrick Balkany
00:53:22plus apaisé
00:53:23il accepte alors
00:53:28notre demande d'interview
00:53:29pour livrer sa vérité
00:53:32sur l'origine de sa fortune
00:53:34vous êtes mis en examen
00:53:39pour fraude fiscale
00:53:40blanchiment de fraude fiscale
00:53:42corruption
00:53:42qu'est-ce que vous dites
00:53:44là-dessus ?
00:53:45je n'ai jamais été corrompu
00:53:48par qui que ce soit
00:53:49que les choses soient
00:53:52bien claires
00:53:53et quant à l'argent
00:53:56dont on parle
00:53:58je ne l'ai jamais
00:53:59volé à personne
00:54:00c'était l'argent
00:54:02de famille
00:54:03je rappelle
00:54:04juste comme ça
00:54:06mon père
00:54:07quand il a été déporté
00:54:08était hongrois
00:54:09et quand vous avez été
00:54:11déporté à Auschwitz
00:54:12et surtout à cette époque-là
00:54:14et quand vous êtes juif
00:54:16de surcroît
00:54:17et bien quand vous gagnez
00:54:19de l'argent
00:54:19à cette époque
00:54:20comme beaucoup
00:54:22beaucoup
00:54:22beaucoup de gens
00:54:23et bien vous le mettiez
00:54:25en Suisse
00:54:25et malheureusement
00:54:28comme beaucoup
00:54:29de Français
00:54:29j'ai hérité de ça
00:54:32mais sans doute
00:54:34bien avant les autres
00:54:38moi j'ai tout rapatrié
00:54:40en 86
00:54:42alors laissez faire
00:54:44la justice
00:54:45je la laisse faire
00:54:47on a bien le temps
00:54:49d'en parler
00:54:49des comptes suisses
00:54:54fermés en 1986
00:54:55cette version
00:54:58s'oppose à celle
00:54:59de Didier Schuller
00:54:59il aurait raconté
00:55:01au juge
00:55:02avoir transporté
00:55:03des valises de cash
00:55:04vers la Suisse
00:55:05pour les Balkany
00:55:06jusqu'en 1994
00:55:08Patrick Balkany
00:55:17est lâché
00:55:18par son parti
00:55:19Les Républicains
00:55:20qui lui refusent
00:55:21l'investiture
00:55:21aux élections législatives
00:55:23aujourd'hui
00:55:25dans les couloirs
00:55:26de l'Assemblée nationale
00:55:27on ne croise
00:55:28plus grand monde
00:55:29pour le défendre
00:55:30il en a pris
00:55:31plein la gueule
00:55:32je pense qu'une grande partie
00:55:34est méritée
00:55:35est-ce qu'il a fini
00:55:36par être gênant ?
00:55:37dans le parti
00:55:39on lui a fait des procès
00:55:40puis finalement
00:55:41il est parti
00:55:42donc il était gênant
00:55:43si je vous dis
00:55:44monsieur Balkany
00:55:45vous dites quoi ?
00:55:46un ancien collègue parlementaire
00:55:48est-ce que c'était
00:55:50devenu un ami gênant ?
00:55:51si je vous dis
00:55:53monsieur Balkany
00:55:53vous dites quoi ?
00:55:54quelle réaction
00:55:56c'est toute une histoire
00:55:58madame
00:55:58monsieur Balkany
00:55:59je pense que
00:56:01ce sont des formes
00:56:03d'exercice
00:56:03de la vie politique
00:56:04de manière globale
00:56:06et locale
00:56:06qui sont
00:56:07révolues
00:56:08je l'espère
00:56:09difficile aussi
00:56:12de trouver des soutiens
00:56:13chez ses anciens
00:56:14amis sarkozistes
00:56:15seule Nadine Morano
00:56:18a répondu
00:56:20à nos demandes
00:56:20d'interview
00:56:21quand vous êtes
00:56:28près du bon dieu
00:56:29alors là
00:56:29tout le monde
00:56:30est à vos trousses
00:56:31et puis après
00:56:32quand vous connaissez
00:56:32un peu plus de difficultés
00:56:34puis que le bon dieu
00:56:34est parti vers d'autres cieux
00:56:36oh bah là
00:56:37ça intéresse moins
00:56:38si vous saviez
00:56:39les courtisans
00:56:40ça pullule
00:56:41quand vous êtes au pouvoir
00:56:42et après
00:56:43pouf
00:56:43c'est une envolée
00:56:44de moineaux
00:56:44le Balkany
00:56:46que je connais
00:56:46ceux qui en parlent
00:56:47le mieux
00:56:47sont les habitants
00:56:48de sa commune
00:56:49et vous n'êtes pas
00:56:51réélu comme ça
00:56:52avec autant de mandats
00:56:53si vous n'êtes pas bon
00:56:54c'est pas vrai
00:56:55le Valois
00:56:58dernier territoire
00:56:59où Patrick Balkany
00:57:00reste aimé
00:57:01et indétrônable
00:57:02le maire est encore
00:57:06la star des inaugurations
00:57:07et des réceptions
00:57:08à l'hôtel de ville
00:57:09merci pour tout ce que vous faites
00:57:18pour le Valois
00:57:19et restez longtemps
00:57:20c'est ce que j'entends
00:57:22toute la journée
00:57:23voilà
00:57:23est-ce que t'es heureuse
00:57:26d'être à le Valois
00:57:28est-ce que t'as envie
00:57:30de changer de ville
00:57:30il y a un selfie avec le maire
00:57:33c'est gratuit
00:57:36voilà
00:57:37il faut dire qu'aujourd'hui
00:57:41le Valois
00:57:42c'est un peu tout ce qui lui reste
00:57:43pour briller
00:57:44les soirs de victoire
00:57:47et les fastes du pouvoir
00:57:48ne sont désormais
00:57:50que de vieux souvenirs
00:57:51qu'il garde en photo
00:57:52accrochés au mur de son bureau
00:57:54après le Valois
00:58:00vous vous voyez comment
00:58:02par exemple
00:58:02très honnêtement
00:58:04je sais pas
00:58:06au calme
00:58:07dans
00:58:07dans
00:58:08dans ma Normandie
00:58:09avec mes petits enfants
00:58:13c'est agréable aussi
00:58:15j'amène à ma femme
00:58:17son
00:58:18son petit jus
00:58:19son petit thé
00:58:20et ses deux petits pains au lait
00:58:23qu'elle partage
00:58:24avec les deux toutous
00:58:25voilà
00:58:26et moi
00:58:29de toute manière
00:58:29je n'ai pas de mérite
00:58:31c'est les chiens
00:58:32qui me sortent du lit
00:58:33ils savent que c'est pas la peine
00:58:35de demander
00:58:35à maman
00:58:37on demande à papa
00:58:38je connais l'ornie Parker
00:58:39maintenant que je m'intéresse
00:58:41à le Valois
00:58:41comment vous appréhendez le procès
00:58:46avec sérénité
00:58:49vous avez peur
00:58:53de la prison
00:58:54vous me demandez
00:58:56à moi
00:58:57si j'ai peur
00:58:57de la prison
00:58:58d'abord
00:58:59j'ai aucune intention
00:59:01et aucune raison
00:59:02d'y aller
00:59:02deux
00:59:03je vais vous dire
00:59:05pourquoi j'ai peur
00:59:06de rien
00:59:06mon père
00:59:10a été déporté
00:59:11résistant
00:59:13il est resté
00:59:14deux ans
00:59:15et sept mois
00:59:16à Auschwitz
00:59:17il est revenu
00:59:20voilà
00:59:22c'est la raison
00:59:24pour laquelle
00:59:25non
00:59:26j'ai peur
00:59:27de rien
00:59:27en ce moment même
00:59:30Patrick Balkany
00:59:32est en détention
00:59:32et ses mots
00:59:34ont une résonance
00:59:35particulière
00:59:36le maire
00:59:38de le Valois
00:59:39n'en a pas fini
00:59:40avec la justice
00:59:41le 18 octobre
00:59:43dans le second volet
00:59:44du procès consacré
00:59:45au blanchiment
00:59:46et à la corruption
00:59:47il risque encore
00:59:49une peine
00:59:49de sept ans
00:59:50de prison
00:59:50c'est la fin
00:59:56de cette émission
00:59:56rendez-vous la semaine prochaine
00:59:57pour un nouveau document
00:59:58d'enquête exclusive
00:59:59la semaine prochaine
01:00:02enquête exclusive
01:00:03vous emmène à Malte
01:00:05ce petit archipel
01:00:06au sud de la Méditerranée
01:00:08attire chaque année
01:00:09un nombre
01:00:10record de touristes
01:00:13ces eaux turquoises
01:00:18ou ces fêtes légendaires
01:00:20ont fait sa réputation
01:00:21Malte a la plus forte croissance
01:00:27de la zone euro
01:00:28pourtant
01:00:30cette prospérité
01:00:31cache une part d'ombre
01:00:32contrebande de pétrole libyen
01:00:34ou trafic de drogue
01:00:35les mains sur la tête
01:00:37assis
01:00:37assis
01:00:38mais aussi
01:00:40beaucoup de corruption
01:00:41jusque dans les plus
01:00:43hautes sphères du pouvoir
01:00:44le patron est très proche
01:00:46de la ministre
01:00:47et ceux qui ont tenté
01:00:49de dénoncer
01:00:50les vices du système
01:00:51l'ont payé de leur vie
01:00:52comme cette journaliste
01:00:54Daphné Caruana Galidia
01:00:57assassinée il y a deux ans
01:00:58une journaliste a été tuée
01:01:01je m'en fous
01:01:02enlevez tout ça
01:01:03ce bonnement
01:01:04c'est pas un cimetière
01:01:05putain
01:01:05sa famille
01:01:07essaie d'obtenir
01:01:08l'aide du conseil de l'Europe
01:01:09pour que justice soit faite
01:01:11nous n'avons nulle part
01:01:13où aller
01:01:13nous n'obtiendrons jamais
01:01:15justice à Malte
01:01:16Malte
01:01:17joyau de la Méditerranée
01:01:19et paradis des trafics
01:01:20c'est dimanche prochain
01:01:22dans Enquête Exclusive
01:01:23cette émission a été préparée
01:01:30avec Alix de maintenant
01:01:31réalisation au plateau
01:01:32Christophe Riol
01:01:33rédaction en chef
01:01:34d'Enquête Exclusive
01:01:35Bertrand Deveau
01:01:36et Jean-Marie Tricot
01:01:37production
01:01:38Constance
01:01:39Morte Goutte
01:01:39bonne soirée
01:01:40sur M6

Recommandations