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  • il y a 4 jours
[#LeCanapéRouge] Gaspard Abitsi, Directeur de l'organisation non gouvernementale américaine Wildlife Conservation Society (WCS)

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00:00...
00:00Mesdames et messieurs, bienvenue sur le canapé rouge de Gabon Mediatime,
00:22votre rendez-vous incontournable pour décrypter les enjeux politiques, économiques et environnementaux du Gabon.
00:27Aujourd'hui, nous recevons M. Gaspard Abiti, directeur général de la World Wildlife Conservation Society Gabon,
00:37des membres de l'organisation américaine privée à but non lucratif fondée en 1895.
00:43WCS a pour objectif de conserver les plus grands espaces sauvages du monde dans 14 régions prioritaires
00:50qui abritent plus de 50% de la biodiversité mondiale.
00:53Dans un contexte où le Gabon s'est engagé depuis plus de deux décennies dans la préservation de la biodiversité,
01:01mais fait face à de nombreux défis, notamment celui lié au conflit homme-faune,
01:05nous évoquerons avec notre invité le programme de coexistence pacifique entre l'homme et l'éléphant.
01:12M. Gaspard Abiti, bonsoir.
01:14Bonsoir, M. Bonjo.
01:15M. Gaspard Abiti, merci d'avoir accepté notre invitation sur le canapé rouge de Gabon Media Time.
01:21Comme il est de tradition sur notre programme, la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment vous vous portez.
01:28M. Gaspard Abiti, merci de cette opportunité que vous nous offrez pour à la fois présenter ce programme,
01:35mais aussi discuter des enjeux liés au conflit homme-éléphant au Gabon.
01:39M. Gaspard Abiti, merci d'avoir regardé ce programme de coexistence pacifique entre l'homme et l'éléphant,
01:50financé par l'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale, le CAFI, à hauteur de 6 milliards de francs CFA.
01:57Il s'inscrit dans une démarche collaborative impliquant plusieurs ministères gabonais et des ONG spécialisés.
02:04Quels sont les objectifs principaux de ce projet de coexistence pacifique et les résultats escomptés pour sa mise en place ?
02:12Alors, avant déjà de discuter de ce programme, je souhaitais quand même apporter une précision par rapport à l'engagement du Gabon dans la conservation.
02:21Ça date depuis cinq décennies.
02:23Parce que les premiers engagements remontent à la conférence de Stockholm en 1972.
02:28Et au sortir de cette conférence, le Gabon avait créé pour la première fois un ministère en charge de la protection de la nature.
02:35Et donc, depuis lors, le pays s'est ajusté au gré des engagements internationaux.
02:40Et donc, c'est juste pour rappeler ce point, c'est un engagement qui va au-delà de deux décennies.
02:45En ce qui concerne le programme de coexistence pacifique entre l'homme et l'éléphant,
02:50c'est un programme dont l'objectif global est de pouvoir consolider les politiques de conservation et d'atténuation de lutte contre le changement climatique
03:01que le Gabon met en œuvre et veiller à ce que ces politiques puissent à la fois améliorer les conditions de subsistance des communautés locales,
03:11tout en les protégeant et en assurant la sécurité alimentaire.
03:14Et de cet objectif global, nous avons un objectif spécifique qui, lui, vise justement à assurer cette coexistence pacifique entre l'homme et l'éléphant.
03:24Et à travers cette structure, ce cadre logique, nous poursuivons quatre résultats escomptés.
03:31Le premier résultat, c'est l'atténuation du conflit en se focalisant sur une technique de protection qui est celle de la construction des clôtures électriques.
03:40Et dans ce sens, nous envisageons d'en construire 1 800 sur l'ensemble du territoire national.
03:46Ensuite, le deuxième résultat, lui, porte sur le test des cultures améliorées.
03:52Une fois que nous avons cette clôture, pouvoir améliorer la productivité et donc d'avoir des tests dans certaines localités.
04:00Et enfin, nous avons deux autres résultats.
04:02Donc, comme je vous avais dit à quatre, le troisième résultat, c'est celui qui est lié à la sensibilisation et à l'éducation à l'environnement.
04:12Comme vous le savez, l'éléphant est un animal qui a un certain comportement.
04:17C'est important de comprendre son écologie.
04:19C'est important de comprendre comment il évolue sur le milieu.
04:22Et c'est important de donner ses connaissances aux communautés de telle sorte que les interactions qu'elles auront avec cet animal puissent se conduire au mieux.
04:31Et enfin, nous avons un quatrième résultat qui n'est pas le moindre.
04:35C'est celui qui consiste à travailler sur les aspects d'indemnisation en testant un processus d'assurance.
04:42Donc, voici les quatre résultats qui vont permettre justement d'achever l'objectif spécifique et l'objectif global.
04:49Alors, pour rester sur l'éducation environnementale que vous évoquiez,
04:55concrètement, pour édifier la population,
05:01qu'est-ce qui provoque ce conflit en faune ?
05:06Qu'est-ce qui donne...
05:11Quel est l'élément qui déclenche le déplacement des populations d'éléphants vers les localités ?
05:18Alors, il y a conflit quand l'éléphant, en l'occurrence, puisque celui dont il s'agit,
05:25menace de manière directe et récurrente les conditions de subsistance des communautés,
05:30donc principalement les activités agricoles.
05:33Et cette intrusion dans le cadre de ces activités agricoles apporte des réactions,
05:39donc des mesures de représailles de la part des communautés locales.
05:41Et en termes de causes, c'est un phénomène qui a causalité multiple.
05:48Nous avons, par exemple, parmi les causes, tout ce qui est lié au braconnage.
05:52Comme vous savez, les éléphants, ils vivent dans des forêts,
05:55et quand vous avez de fortes pressions de braconnage,
05:58ils essaient de venir là où ils se sentent le plus calmes.
06:01Et en général, c'est autour des villages, comme vous savez, dans nos villages,
06:04majoritairement ce sont des personnes âgées,
06:07et du fait que les densités de population ne sont pas très importantes,
06:10et surtout qu'il y ait de la présence de l'alimentation en abondance,
06:15parce que vous savez que les produits que nous utilisons dans le cadre de nos activités agricoles
06:19sont des produits que l'être humain a sélectionnés depuis des millénaires,
06:23et qui, en termes aussi de l'impact nutritif, sont très intéressants.
06:28Donc c'est à la fois intéressant pour l'homme, c'est aussi intéressant pour l'animal.
06:31Et donc parmi les causes, il y a le braconnage,
06:33mais il y a aussi toutes les perturbations qui sont liées à l'extension des activités extractives,
06:38notamment les exploitations forestières, les exploitations minières, paillages,
06:42et ainsi de suite, qui font que l'environnement dans lequel vivaient les éléphants
06:46étant perturbés par la présence de ces activités humaines,
06:50la tendance est d'aller vers là où il y a un peu plus de calme.
06:53Donc ils se retrouvent autour des villages.
06:54Vous avez aussi certains effets qui sont liés au changement climatique.
06:59À cause des effets du changement climatique, il y a des études qui ont été menées au Gabon,
07:03notamment à l'ALOP, qui ont démontré que la productivité de certaines espèces de plantes était réduite.
07:11Et donc du coup, l'accès à l'alimentation aussi se retrouve à être un challenge dans les zones forestières.
07:17Donc c'est un phénomène qui a causalité multiple et qui a des impacts, comme on le disait,
07:23des impacts directs en termes de sécurité alimentaire autour des habitations des villages
07:28et aussi à travers la destruction des cultures, mais des attaques aussi des personnes.
07:33Parce que vous savez, quand on a ce type de présence, souvent les gens peuvent être attaqués.
07:39Donc il y a des cas de blessures.
07:40Malheureusement aussi, il peut y avoir des cas de décès.
07:42Au cours des cinq dernières années, on a enregistré à peu près une trentaine de décès sur l'ensemble du territoire gabonais.
07:49Et au même moment, par an, du fait des réprisages, des mesures d'une légitime défense,
07:54on a à peu près une trentaine d'éléphants qui sont souvent victimes aussi de ce conflit.
08:00Alors pour revenir sur le programme en lui-même, pourquoi avoir choisi spécifiquement Cocobiche
08:05pour installer la première clôture électrique ?
08:07Et quelles sont les spécificités de cette zone qui justifient ce choix ?
08:11Alors le choix de Cocobiche déjà reposait sur le fait de démontrer que nous avons affaire à un conflit qui est diffus.
08:19C'est-à-dire un conflit qui se retrouve sur l'ensemble du territoire national.
08:22Cocobiche étant très proche du Grand Libre-Ville, c'était pour démontrer qu'on n'a pas besoin d'aller loin en forêt pour se rendre compte du conflit.
08:28Et ça, par exemple, ce n'est pas une surprise parce que vous savez qu'entre 2018 et 2019, il y a une étude qui a été conduite,
08:37un inventaire national qui a été conduit par WCS, la Fondation Vulcan et l'Agence Nationale des Parcs Nationaux,
08:43qui a démontré que le Gabon constituait le dernier bastion des éléphants de forêt.
08:48On a une population qui était estimée autour de 95 000 éléphants.
08:51Et non seulement c'est la population la plus importante, c'est plus de la moitié des éléphants de forêt d'Afrique,
08:58mais également c'est une espèce qui est présente sur quasiment tout le territoire national.
09:03Et l'exemple de Cocobiche, comme je vous le disais, qui se trouve juste à proximité du Grand Libre-Ville,
09:09démontre que le conflit, il est même présent dans les environs d'une grande capitale comme Libre-Ville,
09:14qui affrite la majorité de la population gabonaise.
09:16Donc ça c'est un fait.
09:17Le deuxième fait aussi, c'est que dans la zone de Cocobiche, nous avons les effets directs,
09:23parce que quand vous arrivez derrière les maisons, vous voyez tout de suite la présence de ces éléphants,
09:28mais aussi une migration en fait des populations des éléphants,
09:33parce que la route de Cocobiche, vous avez une partie de l'axe qui donne sur les mangroves de la baie de la Manda.
09:41Et donc autour de ces zones-là, vous pouvez voir que les éléphants ne se retrouvent pas juste dans la zone de la grande forêt continue.
09:48Donc si vous faites le sens Cocobiche, vous avez le côté droit qui est la grande forêt qui va à l'intérieur du pays,
09:52et le côté gauche qui donne sur les bras de mer.
09:55Et là vous avez le conflit aussi qui se retrouve même proche des zones des bras de mer.
09:59Et enfin, l'autre point, c'est que dans la zone de Cocobiche,
10:02nous avons un exemple déjà d'un compatriote qui a une barrière électrique depuis plus de trois ans,
10:07et qui a des résultats tangibles.
10:08Donc on a vu à la fois la présence du conflit, la possibilité d'avoir aussi un acteur
10:13qui a déjà bénéficié de ce type d'infrastructures et qui démontre leur fonctionnalité.
10:19Alors depuis plusieurs années, l'État s'est vertué à mettre en place une stratégie nationale
10:23de gestion des conflits hommes et les fonds, sans que les résultats probables ne soient véritablement enregistrés.
10:29En quoi ce programme contribue-t-il aux politiques gouvernementales existantes déjà ?
10:34Alors ce programme vient en appui justement à la stratégie qui a été développée
10:39par le gouvernement gabonais avec ses partenaires.
10:43Donc il y a eu sur une période d'à peu près deux ans des consultations qui ont été faites en province.
10:49Ensuite il y a eu des assises nationales sur le conflit hommes et les fonds
10:52de 15 assises le gouvernement a pu définir une stratégie avec des axes de gestion,
10:58mais aussi une feuille de route et des actions prioritaires.
11:00Et donc une fois que cette stratégie avait été finalisée et soumise au Premier ministre,
11:05le Premier ministre avait interpellé en mi-décembre de l'année dernière des organisations de conservation
11:10pour présenter à la fois la stratégie, mais aussi la gravité de la situation du conflit sur l'entente du territoire
11:16et la nécessité de proposer des solutions à la fois concrètes et urgentes
11:21pour protéger les populations et leurs activités agricoles,
11:25tout en respectant les engagements du Gabon en matière de conservation.
11:28Donc ce programme a été bâti sur la stratégie développée par le gouvernement gabonais et ses partenaires
11:35et il répond à la feuille d'urgence qui se retrouve dans le plan d'action de cette stratégie.
11:40Alors vous avez parlé des résultats qui ne se trouvent pas toujours été probants.
11:45Je pense que la différence aujourd'hui que nous avons, c'est un engagement financier assez important,
11:50c'est près de 6 milliards qui ont été mobilisés
11:52et qui ciblent une situation d'urgence avec la construction de 1800 barrières.
11:57C'est la première fois vraiment qu'on a ce type d'ampleur d'investissement,
12:01donc ça fait à peu près une centaine de barrières par an,
12:04vu que le programme dure deux ans.
12:05Donc en moyenne, chaque province a le potentiel d'avoir 200 barrières construites,
12:11ce qui répond quand même à la situation de demande qui se fait sur le terrain,
12:16parce qu'en moyenne, on a à peu près 3 000 plaintes de personnes qui souhaiteraient avoir des barrières.
12:22Sachant que c'est une initiative qui vient déjà capitaliser sur ce qui a été fait,
12:27parce que depuis 2016, le Gabon utilise cette technique de clôture électrique
12:32pour contribuer à la protection des cultures.
12:36Et dans le cadre de cet investissement qui a été fait depuis 2016
12:40avec le gouvernement gabonais et l'ONG Spesbordien,
12:43actuellement sur le territoire gabonais, on a à peu près déjà plus de 1 100 barrières qui existent.
12:48Et donc avec 1800, vous voyez que ça permet vraiment de répondre aux demandes
12:52que l'on a en termes de protection des cultures qui émanent des communautés locales.
12:57Alors l'histoire de WCS au Gabon a commencé en 1985, si je ne me trompe pas,
13:02avec le premier recensement des éléphants de forêt
13:05et du suivi d'un plan national d'évaluation des priorités de conservation.
13:09Votre organisation a également participé à la mise en place du réseau des parcs nationaux en 2022.
13:15Aujourd'hui, quel est le rôle de Wolf Life Conservation Society
13:20dans la mise en œuvre et le sujet du projet CAFI ?
13:24Alors comme vous venez de le rappeler, WCS est un acteur de premier plan
13:27dans l'accompagnement de la mise en œuvre de la politique de conservation du Gabon.
13:32Et dans le cadre de ce programme, nous jouons le rôle d'organisation des mises en œuvre,
13:38c'est-à-dire les financements de CAFI obéissent à un certain nombre de procédures.
13:44Et donc il faut qu'il y ait une entité qui soit accréditée auprès du système qui a été développé,
13:50donc qui émane du système des Nations Unies,
13:52où vous devez pouvoir répondre à des exigences de gestion financière,
13:57à des exigences de suivi et évaluation du projet,
14:00mais également à des exigences de mise en œuvre de politiques de sauvegarde sociale et environnementale.
14:06Et donc il y a tout un checking qui se fait,
14:08et les entités qui répondent à ces exigences sont à même de pouvoir assurer la gestion des fonds
14:14qui sont mis à disposition par CAFI.
14:17Donc il y a déjà cette partie, on va dire, administrative,
14:20mais il y a aussi la partie de la mise en œuvre des activités.
14:23Comme vous l'avez rappelé, nous travaillons déjà sur ces questions
14:26depuis un bon nombre d'années, nous connaissons les acteurs,
14:30et donc nous pouvons également assurer cette synergie entre les différentes administrations
14:34et l'ONG également, Space Project,
14:37qui va continuer à travailler dans le cadre de la construction de ces barrières électriques.
14:42Donc il y a à la fois la partie appui technique dans la coordination des activités,
14:46mais il y a aussi la partie administrative en tant qu'entité accréditée
14:50dans les exigences de la gestion des financements issus du programme CAFI.
14:58Alors dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme,
15:00quels sont les principaux actes d'intervention de la WCS ?
15:04Alors les actes d'intervention du programme, nous avons à peu près 7 produits.
15:09Donc le premier produit déjà va consister à capitaliser sur l'existence.
15:13Comme je vous disais, les barrières électriques,
15:15qu'elles sont construites depuis 2016,
15:18et actuellement il y a des équipes en fait de construction
15:21qui sont constituées de Space Project,
15:23parce que Space Project aura un sous-contrat
15:26pour continuer la mise en œuvre de la construction de ces barrières.
15:29Et donc actuellement sur les 9 provinces du Gabon,
15:31ils sont présents dans 5 provinces en termes d'équipes
15:34qui appuient la construction.
15:35Donc dans le cadre de ce programme,
15:37il y aura un redeploiement sur les 4 autres provinces
15:40de telle sorte que l'ensemble du Gabon soit couvert avec les équipes techniques.
15:45Ensuite, il y a un deuxième produit,
15:47lui qui va concerner justement les cultures améliorées,
15:50pour essayer de voir comment améliorer le rendement,
15:53la productivité au niveau des parcelles qui auront été clôturées,
15:58pour réduire la possibilité d'itinérance,
16:01ce qui a souvent aussi un impact sur le couvert forestier tout autour.
16:07Et l'idée aussi derrière, c'est à la fois de limiter cette itinérance,
16:11mais aussi d'avoir un peu plus de record sur les parcelles
16:15qui seront mises à disposition.
16:16Donc ça, c'est le deuxième produit.
16:18Ensuite, vous avez un troisième produit
16:20qui, lui, va concerner la sensibilisation.
16:22Donc il faudrait qu'il y ait la coordination des acteurs administratifs,
16:26que ce soit le ministère des zones forêts ou de l'agriculture,
16:28pour pouvoir rélever les plaintes sur le terrain,
16:30mais aussi pour pouvoir préparer les communautés
16:32à accueillir les barrières.
16:33Parce qu'il y a un travail préalable qui doit se faire,
16:36vous devez identifier votre parcelle,
16:37vous devez pouvoir l'aménager en faisant un moyen de deux mètres
16:40pour que l'infrastructure puisse se mettre en place.
16:43Et donc pour cela, il faut qu'il y ait des équipes de l'administration
16:46qui puissent se déployer pour travailler avec les communautés,
16:49pour les préparer à créer ces infrastructures.
16:52Ensuite, vous avez aussi un autre aspect qui est important,
16:54c'est l'aspect qui est lié au suivi des impacts.
16:57Parce qu'une fois qu'on a mis en place ces barrières,
17:00c'est important de voir comment les éléphants réagissent,
17:03c'est important de voir quelle est l'efficacité d'action qu'il y a tout autour.
17:07Et naturellement, il y a un produit, lui,
17:09qui va être spécifiquement lié à l'appui qu'il faudra apporter
17:12à ces différentes entités pour qu'elles soient fonctionnelles sur le terrain.
17:16L'autre résultat, donc, qui est le cinquième résultat,
17:21c'est tout ce qui est lié à la communication.
17:23Donc il faudra créer du matériel qui puisse permettre justement
17:27de comprendre l'écologie de l'éléphant,
17:29les comportements à adopter.
17:30Et donc là-dessus, il y a des campagnes qui vont se faire
17:32au plus proche des communautés locales,
17:35donc dans les zones rurales, pour faire en sorte
17:37que ce message soit rélevé et pour mieux améliorer
17:40cette coexistence entre ces différentes communautés.
17:43Et enfin, il y a les deux autres résultats qui restent,
17:47donc celui lié aux assurances,
17:49qui, là aussi, il y aura une étude de marché qui va être faite.
17:54Il va falloir aussi faire des études actuelles,
17:56donc pour essayer d'évaluer le risque.
17:57Si on doit investir dans le système d'assurance,
18:00il faut voir quelle est l'ampleur du sinistre sur le terrain.
18:04Il faut avoir les données sur quels sont les types de champs
18:08qui sont impactés, ainsi de suite,
18:10pour voir la possibilité d'engagement des assureurs privés
18:13dans ce mécanisme.
18:14Donc c'est l'ensemble de ces produits, en fait,
18:16qui viennent en appui aux résultats qui ont été identifiés
18:20pour assurer une meilleure mise en œuvre de ce programme.
18:23Tout en sachant que l'approche dans la mise en œuvre,
18:26c'est de vraiment mutualiser avec les acteurs
18:29qui travaillaient déjà sur le terrain,
18:30donc les administrations concernées,
18:32que sont les autres efforts et l'agriculture,
18:35mais aussi, je vous ai parlé des spécifiques,
18:36et sur les aspects de sensibilisation,
18:38nous avons aussi mobilisé les ONG locales,
18:41parce que c'est important qu'elles puissent aussi participer
18:43dans le cadre de ces sensibilisations
18:45et de cette éducation environnementale.
18:47Et sur les aspects d'études liés aux impacts,
18:49le Sénariste aussi va assurer un accompagnement.
18:52Donc c'est vraiment une approche multi-acteur
18:54qui sera mise en œuvre pour la réussite de ce programme.
18:56Alors, nous allons aborder l'aspect financier,
18:58même si l'adage dit « l'argent n'aime pas le bruit ».
19:01Comme nous le relévions plus haut,
19:02ce programme bénéficie d'un financement
19:05de 6 milliards de francs CFA.
19:06Comment est-il reparti entre les différentes actions
19:09et pourriez-vous nous fournir une vue d'ensemble
19:12sur la répartition budgétaire ?
19:14Alors, en ce qui concerne la répartition budgétaire,
19:17sur les 6 milliards, nous avons quatre résultats.
19:19Donc le premier résultat qui est lié au déploiement
19:22des clôtures électriques va absorber autour de 58%
19:26de ce montant, donc autour de 3,6 milliards.
19:30Et ensuite, le résultat qui est lié au test
19:32de l'amélioration des pratiques agricoles,
19:34c'est autour de 6%.
19:35La communication et l'éducation environnementale,
19:38c'est 8%.
19:39Et le résultat lié aux assurances, c'est autour de 28%,
19:43donc autour de 2,6 milliards.
19:45Donc en gros, c'est un peu cela,
19:47la répartition de cet angle-là.
19:48Donc le plus gros irait vers les clôtures électriques
19:51parce que l'objectif, c'est de vraiment protéger,
19:54comme je vous le rappelais déjà,
19:56les activités agricoles et les communautés locales.
19:58Alors, si on s'en tient à une approche plus globale
20:01de la question environnementale
20:02et de la préservation des écosystèmes,
20:05comment le projet s'inscrit dans la lutte
20:07contre le changement climatique au Gabon
20:09et quelle synergie existe-t-il entre ce projet
20:12et les efforts plus larges de conservation
20:15et de durabilité environnementale ?
20:17Dans le cas de ce projet,
20:20il s'adresse aux activités agricoles
20:23et qui dit activité agricole,
20:25dit la principale source d'alimentation
20:28et de revenus des communautés locales
20:30parce que ce sont 7% des communautés locales
20:33à l'intérieur du pays vivent de l'agriculture.
20:35Et comme vous savez,
20:36quand on parle de changement climatique,
20:38ce n'est pas juste la biodiversité.
20:39Il y a les aspects de sécurité alimentaire
20:41et d'amélioration des conditions de vie des communautés
20:43qui font partie des axes de lutte
20:45contre les effets du changement climatique.
20:47Donc déjà, à travers ce programme,
20:49il y a cette partie sécurité alimentaire
20:51et amélioration des conditions de vie des communautés
20:54qui est prise en compte.
20:55Ensuite, je vous évoquais
20:58l'amélioration des pratiques agricoles
21:00parce que l'agriculture telle que nous la pratiquons,
21:04c'est une agriculture où l'on se déplace.
21:06Chaque année, on fait des champs,
21:08ensuite on laisse en jachère
21:09et donc ça a aussi un impact sur la dégradation des forêts.
21:13Et le fait de réfléchir sur comment fixer les communautés
21:17et améliorer les rendements sur les parcelles,
21:20ça réduit l'empreinte humaine sur le milieu forestier
21:24et donc ça contribue à réduire aussi la dégradation des forêts
21:27avec tout ce que ça implique en termes d'émissions de carbone,
21:31donc en lien avec les changements climatiques.
21:33Et enfin aussi, un autre aspect qui est important,
21:37toujours dans l'amélioration des conditions de vie,
21:39le système d'assurance qui sera mis en place
21:41va permettre aussi d'améliorer la sécurité des communautés
21:45en termes de revenus.
21:46Donc ce sont ces points qui sont des points de contribution
21:50en lien avec les changements climatiques.
21:53Maintenant, pour les autres initiatives,
21:55comme je vous le rappelais déjà,
21:56on s'est appuyé sur les réussites précédentes
21:59pour faire le choix des barrières électriques
22:02parce que ce sont des mesures d'urgence,
22:03donc on capitalise là-dessus déjà.
22:05Le programme CAFI, en plus de ce projet,
22:09a d'autres projets.
22:10Il y a huit autres projets qui existent au Gabon
22:11en lien avec la certification forestière,
22:14en lien avec les aires protégées,
22:15donc l'expansion du système actuel,
22:18mais en lien aussi avec tout ce qui est gestion urbaine.
22:21Donc c'est un tout,
22:22ce sont des initiatives qui sont appuyées par CAFI,
22:24mais qui contribuent justement à cette lutte
22:27contre les changements climatiques.
22:28Et donc il y a une synergie d'action qui se crée
22:30en prenant en compte les bonnes pratiques
22:33qui ont déjà fait leurs preuves
22:34pour pouvoir les amplifier,
22:36comme c'est le cas des clôtures électriques.
22:38Alors nous arrivons au terme de notre entretien.
22:42La dernière question que l'opinion se pose,
22:46l'efficacité des clôtures électriques
22:47est parfois remise en cause par la population elle-même.
22:51Pourriez-vous nous donner des exemples concrets
22:53de projets où l'utilisation des clôtures électriques
22:56a permis de réduire significativement
22:58les conflits hommes et les fonds ?
23:00Alors, vous savez, ici on est dans une situation d'urgence.
23:05Donc la priorité, c'est de vraiment protéger les cultures.
23:08Et le choix des barrières électriques
23:10n'a pas été fait par hasard,
23:11parce qu'il y a d'autres pays,
23:12des gens qui ont testé cette infrastructure
23:15et qui ont démontré ses résultats.
23:17C'est le cas au Kenya, au Sri Lanka,
23:20ou plusieurs pays à travers le monde.
23:22Et les seules situations où les barrières électriques
23:25n'ont pas fonctionné,
23:26c'est quand il y a eu absence de maintenance.
23:28Donc quand vous faites le tour du Gabon,
23:30si vous arrivez dans un village
23:32et que vous interrogez les communautés
23:34et elles vous disent que les barrières ne fonctionnent pas,
23:36allez voir le tas de barrières,
23:37vous verrez qu'elles ne les ont pas entretenues.
23:39Parce que c'est un système électrique
23:41où quand l'éléphant vient en contact avec la barrière,
23:46tout de suite, il y a une décharge qui se fait.
23:48Et pour éviter qu'il y ait une perte d'électricité,
23:53il faut faire en sorte que l'air ne touche pas le fil.
23:56Il faut faire en sorte que les arbres ne tombent pas,
23:59les branches d'arbres ne tombent pas sur le fil.
24:00Parce que dès qu'il y a une coupure du circuit,
24:03le système n'est plus fonctionnel.
24:04Et souvent, dans la plupart des cas,
24:06dans 100% des cas où vous arriverez
24:08et les communautés vous diront que les barrières n'ont pas fonctionné,
24:11c'est parce qu'elles n'ont pas fait leur part,
24:12c'est-à-dire la maintenance.
24:14Et c'est une des conditions sur lesquelles nous insistons
24:16quand nous mettons en place des infrastructures sur le terrain.
24:20Et c'est la seule chose que les communautés peuvent faire
24:22parce que de la même manière qu'elles entretiennent leur champ,
24:27elles peuvent aussi entretenir les barrières.
24:29Et aujourd'hui, les barrières qui sont utilisées
24:31sont des barrières individuelles
24:34qui sont très faciles d'entretien.
24:36C'est juste un seul fil.
24:37Il faut juste veiller à ce que l'air ne pousse pas.
24:40Maintenant, les modèles de réussite,
24:42là où cette condition est respectée,
24:44c'est-à-dire l'entretien des barrières par les communautés
24:47en évitant que l'air ne pousse pas les arbres,
24:49sont les gens.
24:50Vous avez par exemple,
24:51je vous ai évoqué,
24:52où nous étions avec M. le ministre récemment à Kokobich,
24:55il y a un compatriote qui, lui,
24:57a une parcelle qui fonctionne assez bien.
24:59Vous avez des coopératives,
25:00par exemple dans la zone de BNJ,
25:02avec Mme Gabrielle,
25:04qui marche assez bien.
25:05Vous avez dans la zone de Ndougou,
25:06il y en a plusieurs cas.
25:08Mais ce qui est important de savoir,
25:09c'est que partout là où ils n'ont pas fonctionné,
25:11c'est parce qu'il y a eu un problème de maintenance
25:14de la part des communautés.
25:15Et l'autre point aussi qui est capital,
25:17c'est que c'est un investissement
25:18que l'État met à la disposition des communautés,
25:21parce que c'est gratuit.
25:22Les barrières ne sont pas payantes.
25:24Et en moyenne,
25:24une barrière est autour de 3 millions de francs.
25:26Donc c'est quand même beaucoup d'argent
25:28que l'État met à la disposition des communautés.
25:31La main-d'oeuvre et tout ce qui concerne le matériel
25:34est assuré par l'État et ses partenaires.
25:37La seule chose qu'on demande aux communautés,
25:39c'est de juste faire l'entretien,
25:41comme je vous expliquais tout à l'heure.
25:43Et donc, je pense que c'est un point
25:45qui est important à retenir.
25:46Et aujourd'hui,
25:47partout là où la maintenance a su se faire,
25:49les résultats ont toujours été là,
25:51les gens ont pu récolter.
25:52Et tant que la maintenance est faite,
25:55l'infrastructure pour lui, ses résultats.
25:57Alors, le temps,
26:01nous arrivons au terme de notre émission.
26:02Monsieur Gaspar Abiti,
26:03merci pour cet échange.
26:06Nous vous remercions de votre temps
26:07et de votre engagement pour la conservation
26:09et la coexistence pacifique des éléphants au Gabon.
26:12Nous espérons qu'à travers cet échange,
26:15le grand public a pu comprendre
26:16l'impact de ce programme
26:18sur les communautés locales et la biodiversité.
26:21Merci.
26:21Merci à vous également
26:23pour cette opportunité que vous nous avez offerte
26:25en vue de justement partager
26:27à la fois les objectifs,
26:29mais aussi ce qui est attendu
26:30pour ce programme qui est important
26:31pour les communautés,
26:33pour le gouvernement gabonais
26:34et pour la communauté internationale.
26:36Merci à vous.
26:37Sous-titrage Société Radio-Canada
26:50Sous-titrage Société Radio-Canada
27:04Sous-titrage Société Radio-Canada
27:13Sous-titrage Société Radio-Canada

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