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Transcription
00:00Madame de Menton est arrivée dans ce studio, elle est présidente du mouvement national éthique.
00:04Bonjour Madame de Menton.
00:05Bonjour Monsieur Pascal Praud.
00:06Comment allez-vous ?
00:07Très bien quand je suis ici.
00:09Je vous trouve, vous êtes belle.
00:11Écoutez, vous paraissez en pleine forme.
00:15Et pourquoi vous avez l'air hésitant ?
00:17Pas du tout, je trouve que vous paraissez vraiment rayonnante.
00:21Écoutez, c'est très gentil, ça me fait ma journée.
00:24Non mais c'est vrai.
00:25Bon.
00:26C'est important d'être en pleine forme.
00:27C'est le cas à chaque fois, comme avion.
00:29Bien sûr, vous avez toujours une énergie d'ailleurs.
00:31Oui, mais l'énergie, j'aimerais bien en avoir un peu moins de temps en temps.
00:37Pourquoi ?
00:38Parce que l'énergie me fait surréagir très souvent,
00:42me fait, dans tous les domaines, me met en colère quand je vois ce qui se passe en politique,
00:47me fait secouer mon entreprise.
00:49Et donc de temps en temps, je me dis qu'il faudrait peut-être être moins énergique.
00:52Mais vous savez ce que disent les gens parfois comme ça,
00:54qui consultent des professionnels et qui disent j'aimerais avoir moins de ceci ou plus de cela,
01:00les professionnels leur dirent, mais vous ne seriez pas Sophie de Menton, vous seriez une autre.
01:05C'est vrai.
01:06Oh, j'en profite pour dire que j'ai été hier écouter Fabrice Lucchini sur Cioran.
01:12Mais quelle merveille, c'est exactement tout ce que vous dites avec des portraits.
01:15Enfin, moins bien bien sûr que vous.
01:18Je ne sais pas.
01:19Mais c'est extraordinaire, c'est absolument ça.
01:21Mais c'est vrai que Lucchini, il faut aller le voir.
01:24Moi, j'adorerais qu'on l'invite Lucchini, mais il se fait rare dans les émissions de télévision ou de radio.
01:30Bon, vous êtes venus avec nous parce que précisément, ça vous fait réagir.
01:33Un Français sur deux estime qu'il y a trop de fonctionnaires en France,
01:36selon notre sondage CSA pour Europe 1, C News et le journal du dimanche.
01:40Selon le ministère de la fonction publique, il y avait plus de 3 750 000 fonctionnaires.
01:44Selon une étude du site Fipeco, les rémunérations des agents de la fonction publique,
01:50cotisations sociales des employeurs s'élevaient à 346 milliards d'euros en 2023.
01:55C'est 21% de l'ensemble des dépenses publiques.
01:58J'aime pas trop citer les chiffres parce qu'un chiffre généralement chasse l'autre.
02:02Je vous propose peut-être d'écouter François Bayrou qui disait l'autre jour
02:05« Nous ne travaillons pas assez ».
02:07Le taux d'emploi des jeunes Français est beaucoup plus faible que chez nos voisins européens.
02:13Et le taux d'emploi des seniors est aussi plus faible que chez nos voisins européens.
02:20C'est l'explication brute du taux d'emploi qui est faible chez les travailleurs Français.
02:27Voilà la première série d'explications.
02:30Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez.
02:34J'ai l'impression d'entendre ça depuis des années.
02:36Laurent Wauquiez a répondu, il est président des députés républicains.
02:40Il était ce matin sur BFM.
02:42Il a dit « Nous ne travaillons pas assez en France ».
02:43Je ne suis pas d'accord avec ça.
02:45Je pense qu'il y a des Français qui travaillent beaucoup,
02:48qui payent énormément d'impôts et de charges,
02:49et qui ont le sentiment de payer pour que d'autres touchent les aides sociales.
02:52Avec un système qui a dérivé en direction de l'assistanat.
02:55Et que le problème clé dans l'équilibre demain de la dépense publique en France,
03:00c'est de faire des économies et pas d'augmenter les impôts,
03:03et de le faire en contraignant l'assistanat,
03:05parce qu'aujourd'hui on est en train d'écœurer la France qui travaille.
03:08Le problème, ce n'est pas que les Français globalement ne travailleraient pas assez,
03:12c'est que vous avez des Français qui travaillent beaucoup,
03:15et d'autres qui sont dans l'assistanat et profitent du système.
03:17Et on n'a pas suffisamment corrigé ça.
03:19Je pense qu'il met le doigt sur une réalité qui n'est pas dite,
03:24dans l'espace médiatique,
03:27parce qu'elle n'est pas forcément politiquement correcte.
03:30Ce n'est pas correct d'entendre ça,
03:32que des gens profitent du système.
03:34On n'aime pas entendre cela.
03:36Sylvain Maillard, député ensemble pour la République de Paris,
03:39il était l'invité de CNews et d'Europe 1.
03:41Il faut réformer, il faut que nous travaillions globalement tous plus,
03:44tous ceux qui le peuvent.
03:45Travailler plus, travailler plus longtemps aussi ?
03:48Oui, je pense que c'est moins le problème de la semaine,
03:50du nombre de semaines,
03:52parce qu'on voit évidemment la discussion sur les 35 heures,
03:54mais c'est le fait que nous commençons plus tard que les autres à travailler
03:57et nous partons plus tôt à la retraite.
03:59Ça ne fonctionne pas,
04:00nous ne faisons pas collectivement assez d'heures de travail tout au long de la vie.
04:04Je sais que ceux qui l'entendent disent
04:05« Mais non, mais moi je travaille suffisamment. »
04:07Oui, mais enfin, collectivement,
04:09nous n'avons moins d'heures de travail que nos voisins.
04:12Bon, Sophie de Menton,
04:13le travail c'est un état d'esprit
04:15et depuis 40 ans,
04:16les signaux qui sont envoyés
04:18ne sont sans doute...
04:19Ils sont négatifs.
04:22Pardon, je vous ai coupé la parole.
04:23Mais non, au contraire.
04:25Ils sont négatifs.
04:26Je veux dire, quand j'entends Gabriel Attal
04:28qui rentre dans ce système
04:30et qui était en train de faire un test
04:32sur la semaine de 4 jours
04:34dans la fonction publique à la SNCF, etc.
04:37On n'arrête pas de nous imposer dans les entreprises.
04:40Alors ça s'est un peu calmé.
04:42Le télétravail, après le Covid,
04:44on nous l'a imposé.
04:44Il fallait qu'on donne du télétravail.
04:46On n'arrête pas de dissuader...
04:48Vous êtes contre ?
04:49Je suis chef d'entreprise
04:51et c'est très pénible.
04:53Je me suis engueulée avec ma secrétaire ce matin
04:55qui me dit « Bon, je suis en télétravail le vendredi,
04:57ce qui est normal. »
04:58Et j'ai dit « Écoutez, non,
04:59comme il y a le week-end de Pâques,
05:00je voudrais que vous venez vendredi... »
05:01Mais il ne faut pas une position de principe.
05:02Ça dépend.
05:03Par exemple, quelqu'un...
05:04Oui, ça dépend.
05:04Je le vois chez nous,
05:06sur CNews,
05:09comme à Europe 1,
05:12quand vous avez quelqu'un
05:14qui fait de la comptabilité,
05:16qui faisait une heure et demie pour venir,
05:19parce qu'elle habitait Marne-la-Vallée,
05:21qui fait une heure et demie pour repartir,
05:22parce qu'elle habite aussi le soir à Marne-la-Vallée,
05:25quand elle est chez elle
05:26et qu'elle fait le même travail
05:27une ou deux fois par semaine,
05:28ça arrange tout le monde
05:30et notamment cette personne
05:31qui évite trois heures.
05:32On est tout à fait d'accord.
05:33Donc voilà.
05:34On est tout à fait d'accord,
05:35mais le travail n'est pas valorisé en France.
05:38Figurez-vous qu'au mouvement éthique que je préside,
05:41j'ai invité Fabien Roussel,
05:43qui est le dirigeant du Parti communiste,
05:46qui vient de sortir à lire sur le travail.
05:48Et il va se faire certainement fustiger par les siens,
05:52mais ça fait du bien,
05:53les communistes,
05:54quels que soient tous leurs défauts
05:55et les crimes commis qu'il faut reconnaître,
05:58valoriser le travail.
06:00Donc là, on a contribué à le dévaloriser
06:03et quant à la question qui était celle des fonctionnaires,
06:08qui est une catégorie différente de travailleurs,
06:11j'ai vécu moi-même un truc dingue.
06:13Je vais à la mairie,
06:15je ne dis pas laquelle,
06:16et je rentre et il y avait quatre personnes
06:19derrière des bureaux,
06:19il n'y avait personne dans la pièce.
06:21Donc je me dirige vers un des bureaux
06:22pour un document que je devais avoir.
06:24Il me dit,
06:24madame, pouvez-vous s'il vous plaît
06:25prendre un ticket pour l'attente ?
06:27Je dis, certainement monsieur,
06:28mais il n'y a personne dans la pièce.
06:30Il me dit, c'est la règle.
06:32Alors, je vais prendre mon ticket,
06:34je le prends soigneusement,
06:35et je me dirige vers lui.
06:36Il dit, voulez-vous vous asseoir
06:37à attendre qu'on vous appelle ?
06:40Et je me suis assise,
06:41il y avait les quatre types derrière leur bureau,
06:43et on m'a appelé,
06:44je n'ai pas attendu longtemps,
06:46mais on m'a appelé,
06:47et il n'avait pas perçu le ridicule de la chose.
06:51Et ça, il y a une catégorie,
06:53et quand même...
06:54Vous êtes tombé, c'est un mauvais exemple.
06:56Un mauvais exemple, un mauvais exemple.
06:58Je n'aime pas qu'on fait le raisonnement par l'exemple,
07:00parce que ce n'est quand même qu'un exemple.
07:03Mais quand je dis le travail,
07:04je rappelle que vous êtes chef d'entreprise,
07:06et puis vous dirigez un mouvement.
07:08Les signaux qui sont envoyés,
07:09par exemple, la catégorie de chef d'entreprise en France,
07:11elle n'est pas très valorisée, souvent.
07:13Mais c'est aussi de la responsabilité des chefs d'entreprise,
07:16parce que vous, vous parlez,
07:18mais les chefs d'entreprise parlent assez peu, globalement.
07:20Alors, vous me direz,
07:21ils n'ont pas envie de se faire engueuler.
07:22Vous ne les laisse pas parler ?
07:23Je ne suis jamais consultée.
07:26Je vais vous donner un exemple.
07:27Après avoir eu un conclave,
07:28ce qui est merveilleux au moment de Pâques,
07:30nous avons à voir des réunions
07:32qui vont se dérouler sous l'égide du Premier ministre
07:35toutes les six semaines.
07:37Et c'est les mouvements dits représentatifs depuis la guerre
07:41qui sont les mêmes.
07:43Nous avons le MEDEF,
07:44nous avons les artisans,
07:45nous avons la CPME,
07:47nous avons la CGT,
07:48nous avons...
07:48Voilà.
07:49C'est fini.
07:50Jamais un mouvement comme Éthique...
07:52Alors, je râle beaucoup,
07:53donc on m'entend un peu,
07:54et puis il y a des ministres que ça intéresse.
07:56Mais on n'est pas consulté,
07:58on n'existe pas.
07:58Alors, qu'est-ce que vous proposez ?
07:59Alors, justement,
08:00qu'est-ce que si demain, par exemple,
08:01vous étiez au pouvoir,
08:02si vous étiez ministre de l'économie ?
08:03Qu'est-ce que vous feriez demain pour...
08:05Je serai ministre des économies.
08:07D'accord.
08:08D'abord.
08:08Ensuite de ça, ministre de l'économie...
08:10Mais pour l'entreprise,
08:11parce que c'est ça qui m'intéresse.
08:13Pour...
08:14Il y a deux ou trois constats
08:15sur lesquels on est tous d'accord.
08:17Les salaires sont trop bas.
08:18Vous êtes d'accord ?
08:19On fait reposer
08:20notre modèle social merveilleux,
08:22il n'y en a pas mieux dans le monde,
08:23sur le travail.
08:24D'accord.
08:25Le salaire sont trop bas.
08:25Alors, qu'est-ce que vous proposeriez
08:27pour débloquer la situation
08:29et pour que le pays aille mieux
08:30sur le plan économique ?
08:32Alors, ça ne va pas vous étonner.
08:34Je mettrai au pouvoir
08:36les chefs d'entreprise.
08:38Quand je dis ça,
08:39je limite bien les choses.
08:41Par exemple,
08:42tous les ministres,
08:43j'étais premier ministre,
08:44c'est mieux que ministre de l'économie,
08:45j'étais premier ministre,
08:47je dirais à tous les ministres,
08:50d'abord, vous allez me trouver
08:51tel montant d'économie,
08:53vous avez trois mois pour le faire,
08:54ça c'est une chose,
08:55et à chaque fois
08:56que vous voulez prendre une décision,
08:58qu'il s'agisse
08:59d'une décision fiscale,
09:02d'une décision sociale,
09:03vous allez convoquer un groupe
09:04de cinq, six patrons
09:06qui n'ont aucun titre.
09:09Il peut y avoir un boulanger,
09:10un patron de...
09:12Bon, d'être connecté avec le réel,
09:14j'ai compris.
09:14Il est 11h28,
09:15on marque une pause,
09:16et vous restez avec nous,
09:16et on pose des questions,
09:17évidemment,
09:18à madame de Menton.
09:20Et nous sommes en train
09:23de parler travail
09:25et économie aussi,
09:26avec Sophie de Menton,
09:27que vous connaissez,
09:28chef d'entreprise.
09:29Vous vouliez parler
09:30des fonctionnaires,
09:30et on est avec Tony,
09:32justement,
09:32puisque Tony,
09:33il est fonctionnaire,
09:34et je crois qu'il est fonctionnaire
09:35à La Réunion.
09:36Est-ce bien cela, Tony ?
09:38Bonjour, Pascal,
09:39oui, c'est exactement ça.
09:40Est-ce qu'on peut savoir
09:40ce que vous faites à La Réunion ?
09:42Oui, je suis agent administratif.
09:44Et depuis combien de temps ?
09:47Oh, ça fait 21 ans
09:48que j'ai intégré
09:49la fonction publique.
09:51Et quel âge
09:51vous avez, Tony ?
09:53J'ai 47 ans.
09:54Donc, vous avez quasiment
09:55débuté votre carrière
09:57dans la fonction publique.
09:58Vous êtes natif
09:59de La Réunion
10:00ou vous êtes installé
10:01à La Réunion ?
10:03Alors, je suis installé
10:04à La Réunion
10:04puisqu'on a la chance,
10:05avec notre métier,
10:06de pouvoir avoir des mutations.
10:08Et du coup,
10:08c'est un des avantages.
10:10Bon, j'imagine
10:11que c'est assez agréable
10:12d'être à La Réunion
10:13agent administratif.
10:15Sans quoi,
10:15vous n'auriez pas choisi
10:16ce territoire merveilleux
10:17où le soleil
10:18est au rendez-vous.
10:20Bien sûr, tout à fait.
10:21Mais cela n'empêche pas
10:22qu'on travaille énormément.
10:24C'est quoi, énormément ?
10:26Oh, c'est 8 heures au bureau,
10:28non-stop jusqu'à 16 heures.
10:30Non-stop, non-stop.
10:328 heures, 16 heures.
10:35Heureusement que c'est non-stop
10:36parce que c'est...
10:38Pardonnez-moi, j'ai souri.
10:39Oui.
10:39Mais 16 heures,
10:41c'est pas...
10:43Bon, c'est raisonnable,
10:44bien évidemment.
10:45Vous faites 7 heures
10:46de travail par journée.
10:48Oui.
10:48Mais convenez qu'il y a des gens
10:49qui travaillent peut-être
10:50davantage que cela.
10:52Alors, j'ai travaillé
10:53un peu dans le privé,
10:54donc je peux comparer.
10:56Mais le travail
10:57qu'on nous fournit,
10:58c'est du travail
10:59qui est quand même
11:00très, très important.
11:02Donc, on ne peut pas
11:02se tromper
11:02sur différentes informations
11:04et donc,
11:05c'est une pression constante
11:06qu'on a toute la journée.
11:07Donc, c'est vraiment un travail.
11:08C'est sûr qu'on n'est pas
11:08à l'usine,
11:09mais on ne peut pas dire
11:10qu'on ne travaille pas.
11:11C'est un travail
11:12qui est très prenant
11:13et on doit fournir constamment
11:15parce qu'on a des...
11:16On va dire...
11:16On va appeler ça des chronos.
11:17On est chronométré,
11:19on a un temps donné
11:20pour traiter chaque dossier.
11:21Donc, si vous voulez,
11:22c'est très prenant,
11:23mais c'est un métier
11:24que j'adore,
11:25donc je ne me plains pas.
11:26Mais Tony,
11:26il n'y a pas
11:28les fonctionnaires,
11:29en fait.
11:29C'est ça le problème.
11:30Je veux dire,
11:31entre l'infirmière
11:32qui a un statut
11:33de fonctionnaire
11:33à l'hôpital
11:34et d'autres gens,
11:36ce n'est pas du tout
11:37le même métier.
11:38Et je veux bien croire
11:39qu'il y ait,
11:40et comment,
11:42des tâches effectuées
11:43formidablement bien
11:44par des fonctionnaires.
11:46Le problème,
11:46d'ailleurs,
11:47ne réside pas
11:47dans les fonctionnaires.
11:49Le problème réside
11:50dans le nombre
11:51d'organismes publics
11:53qu'on a créés
11:54en France
11:55où il y a forcément
11:56des fonctionnaires.
11:57Et, par exemple,
11:58les politiques adorent ça.
12:01Les politiques font une loi.
12:02Il y a une loi,
12:03donc il y a un règlement.
12:04Ensuite,
12:05ce règlement crée
12:05des fonctionnaires,
12:06bien sûr,
12:06pour l'appliquer.
12:07Eux-mêmes créent des procédures,
12:09parce que s'il y a un règlement,
12:10il y a des procédures.
12:11Et quand il y a des procédures,
12:11il y a plus de fonctionnaires
12:12pour contrôler.
12:13Donc,
12:14on a une dérive
12:16bureaucratique en France.
12:17Et donc,
12:18ce n'est pas ces hommes
12:18qui sont en cause.
12:19D'abord,
12:20quand on est dans un bureau
12:21où il n'y a pas beaucoup
12:22de boulot,
12:23parce que ça arrive,
12:24de raison qu'ils travaillent plus.
12:28dérive démocratique
12:29et on fait semblant
12:31d'élever le privé
12:32contre le public
12:33et contre les fonctionnaires.
12:34Ce n'est pas le sujet.
12:35Je suis d'accord avec vous,
12:36mais cette dérive
12:37dans tous les États en Europe,
12:39elle est hélas présente.
12:40Bien pire chez nous.
12:41Voilà,
12:42la dérive démocratique,
12:43la dérive bureaucratique.
12:45Est-ce que vous,
12:45vous avez le sentiment,
12:46par exemple,
12:47de faire des tâches
12:49bureaucratiques inutiles ?
12:53Absolument pas.
12:54Absolument pas.
12:55Tout ce que vous demandez,
12:56par exemple,
12:56lorsque vous êtes
12:57avec un administré,
12:59tout ce que vous demandez
13:00vous paraît utile.
13:03Il n'y a pas de choses
13:03qui pourraient être illimitées.
13:05Il n'y a pas de nettoyage
13:07bureaucratique,
13:08administratif possible
13:10dans votre activité.
13:12Mon Dieu.
13:13Pascal,
13:14il faut savoir que
13:15l'idée du fonctionnaire
13:16qui est là à ir à un bureau
13:17et qui regarde sa montre
13:18toute la journée,
13:19ça n'existe pratiquement plus.
13:20Ah non,
13:20mais ce n'est pas du tout
13:21ce que je dis.
13:22Ça, c'est pas ce que je dis.
13:23Est-ce qu'il peut avoir
13:24un nettoyage selon vous,
13:26une simplification en fait ?
13:27Une simplification,
13:27exactement,
13:28le mot est bien meilleur.
13:29Non, non, non.
13:30Non, non, je pense pas.
13:31Parce qu'en fait,
13:31si vous voulez,
13:32chaque tâche
13:33qui est donnée
13:34à un fonctionnaire
13:35est bien définie,
13:37il y a un impact derrière.
13:38Mais pour l'administrer,
13:40je parlais,
13:40pour l'administrer,
13:42est-ce qu'il n'y a pas
13:42des procédures
13:43qu'on pourrait simplifier ?
13:44Non, non, non, non.
13:45J'insiste.
13:46Et ça fait 21 ans
13:47que je suis dans la fonction publique
13:48et je peux vous assurer
13:50qu'au jour d'aujourd'hui,
13:51le travail croit
13:52d'année en année.
13:54Les remplacements
13:54ne sont plus remplacés,
13:56chaque fonctionnaire
13:56récupère les dossiers
13:57de d'autres
13:58et ainsi de suite.
13:59Et on ne peut pas dire,
14:00par exemple,
14:01que le privé travaille
14:02entre guillemets
14:02plus que public.
14:03Mais c'est pas mon interrogation.
14:05Mais j'entends votre réponse
14:06qui est intéressante d'ailleurs.
14:08Mais c'est pas tout à fait
14:09mon interrogation.
14:10On aimerait plus
14:11de simplification, voilà.
14:13Alors, est-ce que,
14:14par exemple,
14:14aujourd'hui,
14:15à La Réunion,
14:17vous trouvez que
14:18vous êtes en sous-effectif
14:19en termes de...
14:21Nous sommes en sous-effectif.
14:23Ah oui, oui,
14:23en sous-effectif,
14:24malgré les efforts
14:25de la municipalité
14:26qui nous met
14:26des outils
14:27beaucoup plus intuitifs
14:29pour aller plus vite
14:29et en effet
14:30pour rendre plus simple
14:31les demandes
14:31des pétitionnaires
14:32ou autres,
14:33des usagers.
14:34Mais je vous assure...
14:35Alors, comment vous évaluez
14:36que vous êtes en sous-effectif ?
14:38Parce que c'est simple.
14:39On arrive à 8h
14:40et on décolle pratiquement
14:41pas de la chaise
14:42jusqu'à 16h.
14:43On prend un café
14:43et on ne fait que ça,
14:45que ça.
14:45Non, mais je veux dire...
14:46Vous diriez quoi ?
14:47Vous diriez...
14:49C'est plutôt logique, ça,
14:50dans toutes les activités,
14:52les gens travaillent
14:52et utilisent
14:53leur temps de travail.
14:55Quand je vous dis
14:5616h, 8h, 16h,
14:58c'est-à-dire qu'en fait,
14:58les dossiers,
14:59chaque nuit,
14:59on n'a pas le temps
15:00de s'arrêter,
15:01de prendre le temps
15:01pour bien éventuellement
15:03apporter des informations
15:05qui pourraient éventuellement
15:06aider la personne.
15:07C'est...
15:07On traite les dossiers
15:08et on y va, quoi.
15:09C'est vraiment,
15:10entre guillemets,
15:10de l'abattage.
15:11On ne peut pas garder
15:12des dossiers sous le coude
15:13ou prendre du temps,
15:15comment dirais-je,
15:16sur chaque dossier
15:17puisque, de toute façon,
15:17tout s'accumule
15:18et on ne peut pas avoir
15:19des dossiers en retard.
15:20Mais vous ne bâclez pas, quand même.
15:21Vous ne bâclez pas, quand même.
15:22On fait,
15:23mais on pourrait faire
15:24un peu plus dans le détail,
15:25si vous voulez,
15:26en mode apporter vraiment
15:27un réel service public.
15:28Là, on apporte
15:29le service public.
15:31Bon, Sophie de Manteau.
15:32Alors, oui,
15:33j'écoute,
15:33avec beaucoup d'intérêt
15:34et en particulier,
15:35vous avez dit
15:36qu'on est en sous-effectif.
15:37Et là, il y a un point intéressant.
15:39Car oui,
15:40chez les fonctionnaires,
15:41il y a des domaines
15:42où ils sont en sous-effectif.
15:43La première des choses à faire,
15:44vous me demandez
15:45si j'étais Premier ministre,
15:46je supprimerai les corps
15:47et j'instaurerai,
15:49ça s'appelle
15:51un repyramidage,
15:53je supprimerai
15:54les barrières étanches
15:55qu'il y a entre les corps.
15:56C'est-à-dire que
15:56si vous êtes fonctionnaire
15:57à la poste,
15:58vous ne pouvez pas aller
15:58à la SNCF.
16:00Alors, il faut supprimer
16:02les corps des fonctionnaires.
16:03Un fonctionnaire
16:04peut être reformé,
16:07passer à l'administratif
16:08à l'hôpital.
16:08Ce n'est pas le même métier
16:09quand même,
16:10si vous me permettez.
16:11Ce n'est pas le même métier
16:12d'être contrôleur
16:13ou pourquoi pas
16:14aiguilleur.
16:14Il y a peut-être des métiers.
16:16Oui, si il est conducteur de train,
16:17je suis d'accord.
16:17Mais dans tout ce qui est administratif,
16:20oui,
16:21administratif,
16:22regardez,
16:22dans le privé,
16:23on change de boulot.
16:24Oui, oui, oui.
16:25Donc, on pourrait passer
16:26d'un corps à l'autre.
16:26Et qu'est-ce que ça changerait ?
16:27Eh bien, il y aurait
16:28une plus grande souplesse.
16:29Parce qu'il y a quand même,
16:31en plus, c'est vrai,
16:32il y a des domaines
16:33où on manque de fonctionnaires.
16:35Donc, je pense aux hôpitaux.
16:37Je pense aux hôpitaux.
16:39D'ailleurs, cela dit,
16:39on a beaucoup trop
16:40d'administratifs
16:41par rapport à l'Allemagne.
16:43Le personnel soignant
16:44est en manque
16:44et on a
16:46une suradministration folle.
16:49J'ai sorti
16:50un ami de l'hôpital
16:52l'autre jour
16:52et malheureusement,
16:53il a fallu
16:53qu'il y retourne
16:53trois heures après.
16:55Donc, on est retourné
16:56à l'hôpital
16:56et on l'a fait
16:58attendre aux urgences.
16:58Mais il sort de l'hôpital.
17:00Il fallait refaire
17:00tout le dossier.
17:01Il y en avait pour quatre heures.
17:02Mais ça, c'est le vrai problème.
17:04Il est 11h41.
17:05Je vais remercier d'abord
17:06Tony parce qu'il nous a
17:07apporté son témoignage
17:08et il est intéressant.
17:09Vous travaillez là
17:10aujourd'hui, Tony ?
17:12Oui, je refile.
17:13Je repars au bureau.
17:14Vous avez pu prendre
17:15cinq minutes,
17:15vous voyez,
17:15cinq minutes pour nous parler
17:17quand même.
17:18Il fait beau à La Réunion ?
17:21Il fait très, très beau,
17:22très, très chaud
17:23et on se remet doucement
17:24du cyclone.
17:25Bah oui,
17:26il fait très chaud.
17:27Quelle température il fait
17:28là, ce matin ?
17:29Là, il faisait 32, là.
17:31Ah oui, effectivement.
17:32Bon, merci beaucoup, Tony
17:33et bonne journée à vous.
17:35C'est vrai que,
17:36alors,
17:37quand on arrive
17:37dans la fonction publique,
17:38mais on sait ces chiffres-là
17:39ou en tout cas,
17:40on les devide,
17:41il y a 438 agences
17:42et opérateurs de l'État.
17:43Vous en parliez tout à l'heure.
17:44Il y a 91 milliards
17:45de budget en 2023.
17:46Nous étions à 63 milliards
17:48en 2018.
17:49Ça, c'est le fonctionnement.
17:50C'est le budget
17:51du fonctionnement
17:52de l'État.
17:5391 milliards,
17:54ça a augmenté
17:54de plus de 20%.
17:56Il y a 317 commissions
17:57et instances consultatives.
18:00Donc, on sait ça,
18:01le millefeuille administratif.
18:035 millions de fonctionnaires.
18:04Oui, mais dans les collectivités locales.
18:07Mais c'est une entienne,
18:08j'entends ça depuis 40 ans.
18:09Oui, moi aussi, j'entends ça.
18:10Et on en souffre.
18:11On en souffre.
18:12Oui, mais je vous le dis,
18:13personne, manifestement,
18:15n'a pris...
18:17Alors, un moment, quand même,
18:18avec Nicolas Sarkozy,
18:20un fonctionnaire...
18:20On ne les remplaçait pas.
18:21Voilà, n'était pas remplacé.
18:23Donc, lui avait cette volonté
18:24de faire baisser
18:25le nombre de fonctionnaires.
18:27Mais aujourd'hui, manifestement,
18:28c'est impossible.
18:28162 000 départs par an.
18:30Et ce que je vous disais,
18:31c'est 162 000 départs par an.
18:33Si on ne les remplace pas
18:34et qu'on a supprimé
18:36les dérives,
18:38enfin, je veux dire,
18:39les corps,
18:40on ne les remplace pas,
18:41mais on peut faire venir
18:42des fonctionnaires
18:43de d'autres secteurs.
18:44Donc, c'est la seule
18:45et unique façon,
18:47sans virer vraiment personne,
18:49de faire avec efficacité
18:51des fonctionnaires
18:53qui remplacent d'autres fonctionnaires.
18:54qui ne les remplace pas.
18:56Donc, c'est la seule

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