Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 4 jours
Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice, était l'invité de Première Édition ce jeudi 17 avril pour évoquer les attaques visant des prisons et des agents pénitentiaires.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour Cédric Lojela, vous êtes le porte-parole du ministère de la Justice et votre administration,
00:03ce sont vos agents qui sont pris pour cible depuis le début de la semaine avec ces attaques contre les prisons.
00:09Est-ce qu'à votre connaissance, d'abord, il y a eu de nouvelles attaques cette nuit ?
00:12Alors les informations sont en train d'être remontées par les différents procureurs de la République locaux
00:17au parquet national antiterroriste.
00:19Les informations qui viennent de m'être données, qui seront à confirmer évidemment par le procureur national,
00:23n'auraient eu qu'un fait de dégradation dans la région Picardie.
00:27Dans la région Picardie, contre quelle prison ?
00:29Alors, je n'ai pas les informations, simplement, on est sur un fait de dégradation légère.
00:35Un incendie, des voitures dégradées ?
00:37Normalement, ça sera confirmé par le procureur national antiterroriste,
00:40parce que c'est lui qui sera destinataire des informations,
00:42si des faits ont eu lieu en lien avec ce qui s'est passé ces derniers jours.
00:45Et je voudrais rappeler que le premier fait qui a eu lieu à l'école nationale de l'administration pénitentiaire
00:52de la nuit dimanche à lundi était déjà inacceptable.
00:54Donc on a déjà franchi une limite et la première voiture brûlée était déjà quelque chose d'inadmissible.
00:58Et juste sur ce qui s'est passé en Picardie, est-ce que vous savez si c'est sur les lieux d'un établissement pénitentiaire
01:02ou si ce serait au domicile d'un surveillant ?
01:05Non, je n'ai pas cette précision.
01:06C'est donc le parquet national antiterroriste qui s'est autosaisi de l'enquête.
01:10Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une piste qui est privilégiée par l'antiterrorisme ?
01:15Là aussi, ça fera l'objet d'une déclaration du procureur national.
01:19Mon sentiment personnel, c'est que la localisation des faits dans le sud, en région parisienne,
01:24les méthodes employées, le fait qu'on va aller chercher des domiciles d'agents
01:29pour leur faire comprendre qu'on sait où ils habitent,
01:32ça me fait penser malheureusement à ce qui s'est passé au Beaumet.
01:35Ça me fait penser aux mesures de représailles qu'on a pu avoir à Cavaillon
01:39à la suite de démantèlement de points de deal où un commissariat avait été incendié.
01:44Voilà, moi, le texte de magistrat est de penser à ça.
01:47Ensuite, ça sera confirmé par le procureur qui est en charge des investigations.
01:50Donc, ce que vous dites, c'est la main des narcotraficants
01:52qui semblent planer sur ces opérations de terrorisme ?
01:56Également, dans ce fameux canal Telegram, on parle de représailles
01:59sur l'action du ministre de la Justice.
02:03Depuis son entrée en fonction, le ministre de la Justice,
02:05a annoncé des mesures fortes pour la pénitentiaire.
02:08Il y a la loi narcotrafic qui vient d'être votée.
02:10Il y a ce régime strict de lutte contre la criminalité organisée
02:14qui va entrer en service fin juillet, qui est très concret.
02:17Les travaux avancent.
02:18Moi, j'ai du mal à ne pas avoir de relation
02:20entre l'action du ministère de la Justice et du garde des Sceaux
02:23de ces dernières semaines et la réaction qui intervient juste après
02:27qu'on ait encore rappelé que la prison de Vendin
02:29allait entrer en service dans quelques semaines.
02:31Il y a une rhétorique politique dans certains slogans
02:33ou dans certains communiqués.
02:34La prison tue, la défense des droits des détenus.
02:38Pour vous, cette piste politique, vous n'y croyez guère.
02:41La terminologie utilisée, peut-être qu'un habillage.
02:46Encore une fois, ça sera indiqué,
02:48parce que les investigations sont en cours.
02:52Ce mouvement n'était pas connu avant.
02:55Il n'y a eu aucune revendication, aucun message depuis.
02:59On en reste finalement à un canal télégramme.
03:01Un canal télégramme qui apparemment a vite dérivé
03:03vers de l'affichage d'agents pour les mettre en danger.
03:07Agents auxquels je tiens encore une fois à renouveler tout mon soutien.
03:10Si je vous souviens, donc des DPF, vous n'aviez jamais entendu parler
03:12avant le début de semaine, comme nous.
03:14Oui.
03:15Est-ce que vous aviez en revanche des remontées de vos agents
03:18sur les remous que provoquaient les annonces,
03:21les projets du ministère de la Justice ?
03:22Est-ce que ça s'agitait en prison ?
03:24Le directeur de l'administration de méritentiaire
03:26et différents surveillants ou membres d'organisations syndicales
03:31ont indiqué qu'il n'y avait pas particulièrement d'agitation.
03:35Mais encore une fois, la vie en prison peut être émaillée d'incidents.
03:41Il y a des conditions de surpopulation
03:42qui ont un impact sur les conditions de travail des agents pénitentiaires.
03:47Donc il n'y avait pas véritablement de signe avant-coureur,
03:49en tout cas à notre connaissance.
03:51Est-ce qu'au moment où l'on parle, il y a eu des interpellations ?
03:53Ça, ce n'est pas moi qui ai vocation à être destinataire de cette information.
03:56Ça sera le procureur national qui pourra vous le confirmer
03:58quand il aura communiqué.
04:02On a entendu vous manifester votre solidarité
04:04avec les agents de l'administration pénitentiaire.
04:06Eux, ils vous répondent, il faut nous protéger.
04:08Qu'est-ce que vous pouvez faire pour eux, concrètement, en ce moment ?
04:10Ce qui est en train d'être fait, notamment à travers de la loi narcotrafic,
04:14c'est des mesures comme l'anonymisation des agents pénitentiaires.
04:18Pas que pour les deux prisons, alors pour toutes les prisons.
04:20Là, c'était dans le cadre de la loi narcotrafic,
04:22qui prévoit aussi, pour les profils les plus dangereux,
04:25et je pense à Vendin, que le principe n'est plus
04:27l'extraction physique des détenus pour se rendre auprès d'un magistrat,
04:30mais la visioconférence.
04:32C'est tous les conditions dans lesquelles a eu lieu
04:34l'évasion de M. Ambrin.
04:35C'était lors d'une extraction judiciaire,
04:37parce qu'il avait refusé la visioconférence,
04:39parce qu'il en avait le droit.
04:40Maintenant, le principe est inversé.
04:43Le principe, c'est la visio,
04:45quelque chose qui se déroule depuis la prison,
04:47avec un matériel qui fonctionne,
04:48et ce n'est que si le magistrat le souhaite expressément
04:51que la personne va être extraite physiquement.
04:53Ce sont des mesures de protection des agents,
04:55comme le fait de faire devenir une infraction,
04:58le simple fait de se trouver sur une enceinte pénitentiaire
05:01sans avoir de raison légitime de s'y trouver.
05:03Ça devient une infraction.
05:05Vous parliez d'anonymisation.
05:07Elle sera effective dans les deux fameuses prisons.
05:09On entend beaucoup d'agents qui disent
05:10qu'on voudrait que ce soit partout pareil.
05:12Est-ce que ça, c'est dans les cartons ?
05:13Alors, ça, c'est à la main des parlementaires.
05:15Une fois, on souhaite davantage protéger
05:18les agents pénitentiaires
05:19qui font un métier extrêmement difficile.
05:22Le métier a été revalorisé récemment.
05:24On a beaucoup de candidats.
05:25Je tiens quand même à le rappeler,
05:27parce qu'on pourrait penser que ces événements
05:29érodent la motivation des agents.
05:33Il n'en est rien.
05:34La directrice interrégionale de Lille
05:36disait la semaine dernière
05:37que pour Vendin, elle a beaucoup de candidatures.
05:39Beaucoup de gens veulent venir travailler
05:40à Vendin-le-Vieille.
05:41On n'a jamais eu autant d'inscrits
05:43pour les concours de la pénitentiaire.
05:45Donc, ce sont des agents qui aiment leur métier,
05:48qui le font pour la réinsertion,
05:50pour la surveillance des détenus.
05:50C'est un métier très riche.
05:51Et encore une fois,
05:53on ne peut qu'être admiratif
05:55devant ces conditions de travail
05:56et devant cette foi qu'ils ont,
05:59cette ferveur qu'ils ont pour leur métier.
06:00Merci.

Recommandations